L’Europe carpette des Etats-Unis

par Jacques COTTA

Soumission, Capitulation, Abdication, Reddition, Inféodation …
Les qualificatifs ne manquent pas pour évoquer la rencontre de la présidente de la commission européenne Ursula Von der Leyen avec le président américain Donald Trump en Ecosse.
En l’espace d’un instant les deux protagonistes, entourés de leurs conseillers respectifs hilares, se réjouissaient de l’accord commercial signé par leur soin soumettant l’Union Européenne aux intérêts des États-Unis .

Trump a réalisé son objectif à100%.

Il voulait une taxation de 30% des produits venant d’Europe sur le marché américain. La commission européenne a beau plastronner en soulignant avoir obtenu 15 au lieu de 30, « moins pire que le pire pronostiqué », elle oublie juste la baisse du dollar par rapport à l’euro, une baisse de près de 14 % permettant l’un dans l’autre aux américains d’obtenir l’objectif qu’ils s’étaient assigné.

Il a obtenu l’engagement d’achat de Gaz Naturel Liquéfié américain à hauteur de 750 milliards de dollars tout comme la promesse que l’Union Européenne investirait 600 milliards aux Etats-Unis et achèterait des équipements militaires américains.

La contrepartie : zéro !

Outre le contenu détaillé de cet accord, la signification politique qui se dégage est assez nette, prenant à contre pied tous les bords qui depuis l’élection de Trump outre atlantique se laissent aller aux délires les plus fous.

La macronie d’abord, Macron en tête, ses alliés directs, le bloc dit central, une bonne partie du PS, Glucksmann et quelques autres qui prônent la souveraineté européenne contre la souveraineté nationale. La « souveraineté européenne » est une énorme bêtise et n’est que l’habillage idéologique qui installe l’Europe comme serviteur des intérêts américains. Cela n’est une surprise que pour les sourds ou amnésiques qui nient la nature de l’union européenne depuis ses débuts, arme des américains au début contre le communisme, arme commerciale aussi pour s’ouvrir un marché lucratif. Nous y sommes.

Le rassemblement national ensuite, Marine Le Pen en tête, et la plupart des « Républicains », sans oublier nombre de « prétendus souverainistes » déconnectés des réalités, pour qui Trump a représenté dès son accession au pouvoir un exemple, un modèle, voire un espoir. Légèrement gênés aujourd’hui aux entournures, ils tentent de tergiverser sur un accord qui épargne partiellement l’Allemagne mais qui destine l’Europe, et en son sein spécialement la France, à des lendemains douloureux.

La gauche ensuite, toutes tendances confondues, de LFI, Mélenchon en tête, au PCF en passant par une partie du PS sans oublier quelques groupuscules verts ou d’extrême gauche qui prônent depuis des années une modification de l’Union européenne, une autre Europe, une Europe sociale, une Europe harmonieuse, « une Europe constructive pour satisfaire les intérêts des peuples ». La Grèce de Tsipras était quantité négligeable aux yeux de ces théoriciens de pacotille. « L’accord commercial » de Trump avec Von der Leyen, que Manon Aubry félicitait sans retenue le soir de son élection il y a tout juste un an, vient donner un certain piquant à ces partisans d’une Europe des peuples dans le cadre de l’union européenne.

L’union européenne qui vise à détruire les nations s’affirme aujourd’hui ouvertement comme bras économique, militaire et politique des intérêts américains. La seule souveraineté qui compte, la souveraineté nationale, pose plus que jamais l’exigence de rupture avec ce cadre supranational synonyme d’abandon, de régression, de violence, d’affrontement, de guerre. Les termes sont trompeurs. L’union européenne est à l’opposée de l’Europe des nations libres décidant de coopérer entre elles librement pour l’intérêt des peuples d’Europe.

Jacques Cotta

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