Les détails de l'opération "Midnight Hammer"

Veille Stratégique

L’US Air Force a révélé de nouveaux détails concernant sa première opération offensive contre des cibles iraniennes, Operation Midnight Hammer, qui, dans la nuit du 21 juin, a vu sept bombardiers furtifs à portée intercontinentale B-2 Spirit utilisés pour cibler les installations nucléaires de Fordow et Natanz. Les B-2 ont décollé de la Whiteman Air Force Base avec un plan de vol indiquant que Guam était leur destination, alimentant les spéculations selon lesquelles les appareils étaient destinés à être déployés en avant pour pouvoir effectuer des sorties contre des cibles iraniennes plus rapidement.

Cette ruse semble avoir été conçue pour réduire la possibilité que l’Iran prépare ses défenses pour intercepter les cibles. En détaillant l’opération et le soutien reçu par les B-2 de la part d’autres moyens américains, le président des chefs d’état-major, le général Dan Caine, a rapporté : « Alors que le groupe d’attaque Operation Midnight Hammer entrait dans l’espace aérien iranien, les États-Unis ont employé plusieurs tactiques de diversion, y compris des leurres, tandis que des avions de quatrième et cinquième générations avançaient devant le groupe d’attaque à haute altitude et à grande vitesse, balayant le chemin pour contrer les chasseurs ennemis et les menaces de missiles sol-air. »

Bien que le B-2 ait été conçu avec des capacités furtives avancées, l’âge de l’appareil, qui a volé pour la première fois en 1989, a suscité des préoccupations croissantes quant à sa vulnérabilité, en particulier lorsqu’il opère contre un réseau de défense aérienne multicouche hautement sophistiqué. Si les rapports de sources iraniennes concernant la destructions de quatre F-35 de l’Israeli Air Force par des systèmes de défense aérienne sont exacts, cela n’aurait fait qu’accroître ces inquiétudes. Les B-2 ont donc été appuyés par des avions de suppression des défenses aériennes, un officiel de la défense informant l’Air & Space Forces Magazine que des missiles antiradars, y compris des AGM-88 HARMs, ont été tirés contre des sites de défense aérienne iraniens. Ces missiles ont probablement été lancés depuis des E/A-18G et des F-16 spécialement configurés, le F-35 n’ayant pas encore reçu sa propre classe de missiles antiradars. en raison de plusieurs retards. Bien que sept bombardiers B-2 constituaient le cœur du groupe d’attaque, 125 avions américains étaient impliqués au total. Alors que les B-2 pouvaient être lancés depuis des bases sur le continent américain, rendant le moment de leurs attaques moins prévisible, d’autres moyens de soutien tels que des chasseurs et des ravitailleurs devaient être déployés dans la région au cours des semaines précédentes, une escalade majeure de la présence militaire ayant commencé le 13 juin après qu’Israël a initié des hostilités ouvertes avec l’Iran.

L'opération Midnight Hammer met en évidence la portée intercontinentale impressionnante de la petite flotte de 18 bombardiers B-2, qui associent une endurance très élevée et une grande capacité de transport d’armes aux capacités furtives nécessaires pour conserver un degré de survivabilité lors de missions de pénétration. Coûtant plus de 2 milliards de dollars par appareil à l’acquisition, les coûts du B-2 étaient justifiés pendant la Guerre froide par le besoin d’un bombardier de pénétration capable de percer les défenses aériennes soviétiques.

Même 30 ans plus tard, les défenses aériennes de l’Iran sont significativement moins redoutables que celles déployées par l’URSS, principalement en raison de l’absence d’avions de combat modernes dans ce pays. Il est notable que l’US Air Force prévoit de retirer le B-2 sans acquérir de successeur à longue portée similaire, le B-21, actuellement à l’étape du prototype en vol, étant un appareil beaucoup plus petit avec une portée nettement plus courte. Bien que les capacités du B-2 soient aujourd’hui uniques, la Chine développe actuellement au moins une classe de bombardier furtif à longue portée, des images satellites de l’appareil ayant émergé pour la première fois à la mi-juin. Le programme de bombardier furtif à portée intercontinentale de la Russie, le PAK DA, continue de faire face à de sérieux retards, ce qui remet de plus en plus en question son avenir. Malgré ses capacités uniques, le B-2 s’est révélé être un appareil hautement problématique, ses besoins extrêmes en maintenance et sa conception fragile en faisant, selon de nombreux témoignages, l’avion le plus difficile au monde à exploiter, ce qui a été un facteur majeur dans la décision de réduire les acquisitions de 132 appareils à seulement 20.

Source : militarywatchmagazine.com/arti…

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