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Russie : Ni Poutine, ni Prigogine !
Nous reproduisons ici le communiqué de l’Organisation de combat anarcho-communiste, groupe politique russe, concernant les derniers événements.
Nous sommes entré·es dans une nouvelle phase de point de bascule dans l’histoire. Il est clair depuis longtemps que ceux au sommet de la structure du pouvoir finiraient par s’entre dévorer ; ce n’était qu’une question de temps.
Aujourd’hui, la principale tâche des mouvements anarchistes et de libération, en Russie et ailleurs, est de consolider les forces disponibles, de réunir ce qui est nécessaire, d’analyser la situation, de rétablir les canaux de communications qui se sont effondrés, et de se tenir prêts à agir.
Nous ne nous leurrons pas : l’avènement de ce moment pourrait prendre un certain temps. Entre la révolution de février (au cours de laquelle les généraux ont contribué à destituer le tsar) et la révolution d’octobre, neuf mois ont passé. Entre la rébellion de Kornilov et octobre, deux mois.
Mais une chose est claire. D’abord, le moment de la confrontation armée directe est plus proche que jamais. Ensuite, ni le régime de Poutine ni Prigozhinsky ne sont nos amis. Dans ce combat entre deux cannibales, les anarchistes ne doivent pas s’impliquer – laissons-les se saigner l’un l’autre autant que possible. Ainsi, ils ne pourront plus importuner personne.
Mais cette période d’attente du moment opportun doit être mise à profit. En tout temps, à chaque instant, nous devons nous préparer et améliorer notre capacité d’action, analyser la situation en continu, être prêt·es à agir, à tout laisser derrière nous. Car il vaut mieux commencer trop tôt, se précipiter, que laisser passer le moment où nous pourrions faire basculer l’histoire dans la bonne direction.
Nous aimerions aussi dire un mot sur les appels à attaquer les bureaux d’enregistrement et d’enrôlement des militaires et d’autres bâtiments gouvernementaux en ce moment même. Nous nous opposons fermement à cet appel. À l’heure qu’il est, l’ennemi se prépare à repousser une attaque – non pas de partisans, mais de mutins armés. Attaquer de tels objectifs en ce moment revient à gaspiller nos ressources, et presque à attaquer à mains nues les forteresses de l’ennemi.
La guérilla doit frapper là où l’empire est vulnérable, pas là où il est le plus protégé. Frapper là où l’ennemi ne l’attend pas. En ce moment même, il est possible d’attaquer des objectifs loin des villes. L’ennemi a regroupé ses forces pour se défendre ? Cela signifie qu’il a exposé ses frontières distantes et les voies d’accès.
Attaquons les pipelines de gaz et de pétrole, attaquons les voies ferrées qui mènent aux installations militaires (mais loin de celles-ci), attaquons les lignes électriques et les conduites d’eau qui alimentent les bases policières et militaires. Mais pas les bâtiments en eux-mêmes, où l’ennemi attend.
Ou, si le risque est trop grand – consacrons ce temps à nous préparer à une insurrection armée. Un partisan vivant et prêt au combat, en capacité de participer à de futures confrontations, est aujourd’hui cent fois plus important qu’un partisan qui a lancé un explosif improvisé sur un flic et s’est fait abattre par son collègue.
Et n’oublions pas le régime d’Opération anti-terroriste. Même si vous ne décidez pas d’attaquer un flic, mais une ligne électrique 5 kilomètres plus loin, les risques d’être pris en flagrant délit augmentent significativement sous le régime d’Opération antiterroriste. Évaluez la situation avec soin et ne prenez pas de risques inutiles.
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