[communiqué UCL]
🔴Attaque fasciste à Paris : ne nous laissons pas faire, ripostons !
Hier en début de soirée, dans le 10ᵉ arrondissement de Paris, une trentaine de fascistes ont violemment attaqué le local de l’association ACTIT où nos camarades de Young Struggle Paris y organisaient une projection d’un film antifasciste. Lors de l’assaut, un militant de la CGT a été poignardé et pris en charge par les secours.
Tout porte à croire que la mouvance nationaliste-révolutionnaire serait derrière cet acte terroriste. Les autocollants retrouvés sur place suggèrent l’implication des KOB of Boulogne, un groupe de hooligans parisiens aux tendances néo-nazies, proches des Zouaves.
L’Union Communiste Libertaire condamne fermement cette agression, qui ne fait que renforcer notre détermination à combattre le fascisme sous toutes ses formes. Nous exprimons notre solidarité avec les camarades de Young Struggle Paris ainsi qu’avec les blessé·es.
Face à la menace fasciste, il est urgent pour notre camp social de s’unir et d’organiser la riposte. Nous appelons à une mobilisation massive et à l’auto-organisation collective partout où cela s’avère nécessaire. Massifions le rassemblement de soutien organisé ce soir, à 18h00, Gare de l’Est à Paris.
🚩Le fascisme n’a pas sa place dans nos rues, montrons-leur !🏴
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Alors que la soirée ciné antifa de #YougStruggle a été attaqués à 20h30 par des néofascistes aux cris de Paris est nazi ; l' #UnionCommunisteLibertaire et son réseau anarkismo.net rend hommage à #OmarAziz et t'invite à télécharger #TheSyrianRevolution (En/Ar) et aller aux événéments commémoratifs.
rememberomaraziz.net
En souvenir d’Omar Aziz
« Omar Aziz a dit à ses amis : “Si la révolution échoue, ma vie et celle de toute ma génération seraient dépourvues de sens... Tout ce dont nous avons rêvé et cru n'aurait été qu'illusion.“ Il est décédé avant d'avoir vu le triomphe de la révolution et d'avoir récolté les fruits de son œuvre. Les Syriens qui sont encore en vie doivent une dette énorme à Omar Aziz et aux dizaines de milliers de martyrs syriens. C'est une dette qui ne peut pas être payée avec des larmes et des hommages émouvants. Rien d’autre ne suffirait que de se battre pour une Syrie libre. »
À l’occasion des 12 ans de la mort d’Omar Aziz le 16 février, les libertaires syrien·nes et internationalistes lance un appel à puiser dans cette figure révolutionnaire des enseignements pour la suite de la révolution syrienne, et à redécouvrir les textes de révolutionnaires syriens dans un ouvrage librement accessible.1
« Un nouveau départ a aussi besoin d'une nouvelle feuille de route, d'une nouvelle direction pour continuer à avancer. Nous voulons avancer ensemble. Pour cela, il faut d'abord se retrouver, se reconnaître, s'orienter dans ces nouvelles coordonnées. »
Omar Aziz, anarchiste syrien né en 1949 et mort en 2013, avait en effet rejoint sa Syrie natale dès le soulèvement de 2011 et s’était investi dans la création de conseils locaux – dans la banlieue de Damas – supposés devenir l’embryon du nouveau pouvoir populaire contre l’État de Bachar Al Assad. Ces comités populaires des premiers jours de la révolution, qui avait été le lieu d’une démocratie directe, même si limitée, furent dans les années qui suivirent écrasés par la répression étatique mais aussi phagocytés par des oppositions islamistes. Omar Aziz publia en 2011 l’ouvrage Les Comités locaux de coordination en Syrie pour théoriser les premiers moments de cette expérience.
Omar Aziz fut arrêté dans sa maison à Mezzeh en novembre 2012 et mourut l’année suivante à l’âge de 63 ans.
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raft@systemli.org
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Unification syndicale : Les fondations de la maison commune
Le terme « maison commune » a émergé ces derniers mois à l’occasion du processus de rapprochement entre la CGT et la FSU. Il peut être compris comme une étape vers une unité renforcée du syndicalisme de lutte. Mais comment la traduire concrètement dans le militantisme syndical de terrain, loin des tractations entre responsables syndicaux ?
Les syndicalistes révolutionnaires de l’UCL se sont dotés lors du congrès d’Angers d’une orientation « pour une unification du syndicalisme de lutte » [1]. À ce titre, nous saluons l’écho trouvé récemment par l’idée de « maison commune » entre la CGT et la FSU. Nous souhaitons qu’à terme elle puisse accueillir les syndicalistes de lutte quelle que soit leur étiquette syndicale et qu’elle puisse préfigurer ainsi d’une recomposition plus profonde. Le mandat fédéral de la FSU de travaux à trois avec Solidaires et sans exclusive est un signal positif. Mais pour l’heure les mandats de congrès de la CGT comme de Solidaires sont de tenir Solidaires à l’écart.
Cette maison commune ne pourra pas être construite par en haut. Loin des décisions de congrès, ce sont les équipes syndicales de terrain qui doivent donner corps à cette orientation unitaire et de classe. Voici trois ingrédients qui nous semblent incontournables.
Prendre l’habitude de militer ensemble
Auprès des collègues, sur le lieu de travail, le syndicalisme de lutte est plus fort, plus crédible, plus lisible, quand il est uni. Chaque action syndicale, de l’accueil des salarié·es en détresse individuelle à l’appel à la grève en passant par la syndicalisation et la représentation des personnels, doit être l’occasion de poser la question de la collaboration entre organisations syndicales, de leur complémentarité, et d’ouvrir les initiatives aux autres partenaires syndicaux. L’arc intersyndical possible dépendra toujours plus des réalités de terrain que de grandes déclarations sur le trio CGT-Solidaires-FSU (dans le privé la FSU n’existe pas ; dans bien des secteurs, FO, la CFDT ou l’Unsa peuvent être des interlocuteurs corrects, voire même avec des pratiques de lutte ; attirer une CFDT hésitante dans une initiative peut permettre de réunir ensuite un arc intersyndical au grand complet, plus crédible auprès des salarié·es, etc.). Sans tomber pour autant dans la compromission, il s’agit de laisser chaque organisation prendre ses responsabilités face à des mots d’ordre de lutte, revendicatifs, crédibles, à l’écoute des travailleurs et des travailleuses.
Au-delà du syndicalisme sur son lieu de travail, l’intersyndicale doit être une préoccupation permanente à tous les échelons professionnels et interprofessionnels, locaux, départementaux, nationaux. L’idée reste la même : laissons les autres organisations se positionner elles-mêmes sur un axe « lutte de classe versus collaboration de classe », ne décidons pas à leur place, et gagnons nos luttes ensemble au lieu de les perdre seul·es.
Le pire ennemi du travail intersyndical généralisé, et par suite de la maison commune, c’est le sectarisme de chapelle syndicale. Celui-ci peut être motivé de différentes manières mais résulte souvent d’un historique conflictuel : mésentente entre responsables syndicaux, scissions, exclusions, construction « contre » le syndicat voisin, dénonciation de la mainmise d’un parti politique, etc.
Le rejet du sectarisme syndical
Ces divisions peuvent avoir été légitimes, et l’être encore, mais elles ne peuvent en aucun cas justifier un affaiblissement du syndicalisme de lutte au détriment des travailleurs et des travailleuses. Quand les conditions sont réunies pour que ces conflits soient dépassés, ils doivent l’être, au nom de l’intérêt supérieur de l’unité de classe. Il est donc de la responsabilité des militant·es révolutionnaires de se comporter de manière à reconstruire des ponts, et pas au contraire de brûler les ponts subsistants. Reconstruire entre organisations de lutte d’abord, et entre toutes les organisations syndicales ensuite, sans exclusive, pour que le pôle de lutte puisse reprendre du terrain sur le pôle cogestionnaire. Reprendre du terrain en convainquant les collègues perplexes devant la division syndicale en même temps que les équipes syndicales « d’en face ».
Ainsi il faut s’interdire les blagues entendues sur telle confédération qui serait experte en trahison ou telle autre confédération qui serait perméable à l’extrême droite, et ne pas alimenter de manière superflue la concurrence identitaire entre Solidaires et la CGT. Il faut encourager ses camarades syndicalistes à comprendre que chaque organisation a ses intérêts à défendre, ses stratégies, ses contradictions et tensions internes aussi, et que les jugements à l’emporte-pièce ne rendent pas compte fidèlement de ces réalités complexes et contrastées.
Une réflexion de fond sur nos outils syndicaux
Une bonne « praxis » syndicale quotidienne, articulée autour des deux ingrédients précédents, est indispensable mais insuffisante. En effet le syndicalisme nous met le nez dans le guidon des défenses individuelles, des élections professionnelles, de la logistique de manifestation, des réunions d’instance, etc. Dans ces conditions, difficile de poser les débats de fond. Or la fondation d’une maison commune est précisément un débat de fond.
Les moments de respiration dans ce syndicalisme du quotidien, que sont les congrès syndicaux, les assemblées générales de sections, les congrès confédéraux ou de l’union, doivent être exploités pour poser ces enjeux sur la table, dans le respect de la démocratie interne et sans développer de positions théoriques ou absolutistes hors sol. Ces moments doivent être l’occasion de rappeler les fondamentaux du syndicalisme révolutionnaire, la double besogne, la distinction cruciale entre indépendance syndicale et neutralité politique, la légitimité du syndicalisme à proposer un projet de société et à s’exprimer sur tous les sujets qui concernent les classes laborieuses, et ainsi de suite. Interroger l’outil syndical, tirer des bilans et des perspectives, dans un contexte de renforcement des crises du capitalisme, de montée en puissance de l’extrême droite et d’affaissement du syndicalisme de lutte, doit nous permettre de désacraliser les formes syndicales que nous connaissons aujourd’hui et de nous demander : « que ferions-nous si nous repartions aujourd’hui d’une table rase ? ». Il y a fort à parier que si nous repartions d’une table rase, on bâtirait dessus une maison commune.
Auguste (UCL Lyon)
[1] « Réflexion syndicaliste révolutionnaire », IIe congrès de l’UCL (Angers, 3-5 novembre 2023).
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Réflexion syndicaliste révolutionnaire
Le Manifeste de l’UCL a défini la pratique syndicaliste révolutionnaire de notre courant politique. Mais reste une question importante : dans quelles organisations l’inscrire ? Quelle logique d'intervention libertaire développer ? Une analyse du pays…www.unioncommunistelibertaire.org
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La rage (édito)
La rage quand on nous parle de déficit budgétaire alors qu’un tiers de la fortune de Bernard Arnault suffirait à le combler.
La rage quand Barnier veut tronçonner le budget des services publics, alors que des élèves de Seine-Saint-Denis font cours sans chauffage en plein hiver.
La rage quand après la censure du gouvernement, Macron nous dit à la télé qu’on l’a encore mal compris.
La rage quand un article du Monde nous apprend que ce même Macron parle sans honte de « Mamadous », de « rabzouz » et de « petits pédés » dans les salons de l’Élysée.
La rage quand des milliers de travailleuses et de travailleurs sont menacé·es de perdre leurs emplois alors que les actionnaires de leurs entreprises se gavent de dividendes.
La rage quand la seule réaction des institutions après la libération de la Syrie est de s’attaquer au droit d’asile des syrien·nes réfugié·es.
La rage quand Bayrou préfère aller se promener à Pau en Falcon que de s’inquiéter de l’état de Mayotte dévastée. La rage quand Retailleau parle d’immigration alors que les mahorais·es et les comorien·nes comptent leurs mort·es. La rage quand Macron vient leur expliquer qu’ils et elles pourraient quand même être heureux·ses d’être français·es.
La rage quand un génocide continue à Gaza depuis plus d’un an avec le soutien tacite des gouvernements occidentaux.
Il n’y a pas toujours besoin de grandes théories pour comprendre la critique de l’État et du capitalisme : il y a des jours où la rage qu’ils nous inspirent suffit à nous faire sentir dans nos chairs l’urgence de les réduire en cendres.
UCL, 20 décembre 2024
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Le feu cesse, la Palestine vaincra 16/01
L’accord de cessez-le-feu signé entre l’Etat d’Israël et la résistance Palestinienne, qui prendra effet le 19 janvier, signe un immense soulagement, après 467 jours de destruction génocidaire de la bande de Gaza.
Israël a échoué à détruire militairement la résistance, et à conquérir le Nord de Gaza. Les survivant-es qui ont fui pourront enfin revenir sur leurs terres, et reconstruire. Une nouvelle résistance ressurgira, engendrée par la révolte et le désespoir de tout un peuple.
Les termes de l’accord sont très proches de la proposition déjà acceptée par le Hamas en mai 2024. L’administration Biden, aurait pu obtenir un cessez-le-feu bien plus tôt si elle n’avait pas fait le choix de poursuivre le génocide. Sa responsabilité est immense.
Le cessez-le-feu n’est ni la paix ni la libération. A l’heure où nous écrivons, les bombardements se poursuivent et même s’amplifient à Gaza.
Même après le 19, la torture des dizaines de milliers d’otages Palestiniens, les attaques contre Jénine avec la collaboration de l’Autorité Palestinienne, l’occupation de la Palestine, ne cesseront pas.
Notre solidarité ne doit pas faiblir, tant que toute la Palestine n’est pas libérée, et que les réfugié-es Palestinien-nes n’ont pas le droit au retour sur leurs terres.
Fin de l'apartheid, fin du colonialisme !
Pour un pays unique, laïc, démocratique, de la mer au Jourdain !
Palestine vivra, la Palestine vaincra
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Où en est-on un an après l’arrivée de Milei ?
Notre camarade argentin Emilio Crisi a réalisé une tournée en Europe pour nous parler de la situation politique en Argentine et des moyens de résistance populaire en œuvre. Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre d’une tournée coorganisée par plusieurs groupes de notre réseau anarkismo : Embat (Espagne), Midada (Suisse), UCL (France). S’il a confirmé le tournant ultralibéral et autoritaire de l’Argentine, il nous assure que l’espoir reste permis.
En octobre, nous avons accueilli Emilio Crisi, membre de la Fédération anarchiste de Rosario (FAR), responsable syndical et membre du comité exécutif de l’Association des travailleurs de l’État (ATE). Sa tournée a débuté à Berne le 17 octobre et s’est terminée à Madrid le 30. En France, c’est par Montreuil qu’elle a commencé. Nous avons accueilli Emilio à l’AERI, un lieu autogéré de la ville, où une vingtaine de personnes ont assisté à son exposé et ont pu échanger avec lui. Puis il est parti pour Strasbourg où il a participé à une manifestation de solidarité envers la Palestine avant qu’une vingtaine de personnes viennent échanger avec lui à la librairie La Tâche noire. Enfin, après un passage par Paris et avant d’aller en Espagne, il s’est arrêté à Montpellier, à la librairie La Mauvaise réputation, où plus d’une cinquantaine de personnes sont venues assister aux discussions afin de mieux comprendre les rapports de forces en Argentine.
Un virage libéral et autoritaire
Javier Milei a été investi président de l’Argentine le 10 décembre 2023. L’irruption de Milei au pouvoir est loin de s’expliquer uniquement en termes électoraux. Elle est le corollaire de 15 ans de crise sociale imposée par des décennies de néolibéralisme en Argentine, d’une profonde fragmentation sociale, d’un changement culturel et idéologique à la base, d’un système démocratique représentatif dépassé, et d’un épuisement des projets autoproclamés progressistes. Le candidat de l’extrême droite libertarienne avait promis à ses électeurs et électrices de mettre fin à la corruption des « castes politiciennes », d’en finir avec l’inflation et avec toute forme de « politique d’assistanat ». Cela s’est évidemment traduit par des attaques violentes contre le mouvement social. En minorité au Parlement, il est obligé de faire passer ses lois par Décrets de nécessité et d’urgence (DNU).
Il n’a donc pas les coudées franches mais peut compter sur sa complice, la vice-présidente Victoria Villaruel, négationniste notoire. C’est elle qui a tranché l’égalité parfaite au vote des réformes dérégulatrices (loi Omnibus) de Milei au Sénat, en accordant le dernier vote nécessaire pour les faire passer.
Il multiplie donc les tentatives de s’autonomiser du pouvoir législatif en présidant par DNU, qu’il promulgue et applique avant même qu’ils soient votés par l’Assemblée et le Sénat. Il adopte aussi des mesures très répressives contre le mouvement social. Il a franchi un cap significatif en accusant les manifestantes et manifestants d’être des « terroristes » préparant un « coup d’État ». Ce vocabulaire laisse présager la mise en application de lois anti-terroristes à l’encontre du mouvement social. Le président attaque déjà ouvertement les organisations sociales, médiatiquement et matériellement : les perquisitions à domicile sont chose commune et les menaces permanentes. L’usage de la répression parvient pour l’heure à faire appliquer ce plan d’austérité très violent.
À côté de ça, il est resté dans une logique de rupture et de provocation. Milei veut se forger une image omniprésente et tumultueuse. Son équipe manie le buzz avec une grande efficacité, ce qui lui a permis d’obtenir un très gros score chez les 16-25 ans lors de l’élection présidentielle. L’homme qui passe deux heures par jour sur X crée polémique sur polémique, l’une d’elle ayant même conduit à un conflit diplomatique avec l’Espagne. Milei s’affiche aussi à l’étranger : Israël, USA, Italie, Salvador… rencontrant Musk, Zuckerberg, Bukele, et Trump.
Un gouvernement « turbo-capitaliste »
Depuis 2001, la vitesse à laquelle les conquêtes sociales sont attaquées est sans précédent. À la fin du deuxième semestre de 2023, juste avant l’élection, 41,7 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté selon l’INDEC [1]. Aujourd’hui, la dernière estimation grimpe à 52 %.
C’est que Javier Milei, « l’homme à la tronçonneuse », n’a pas chômé : prix et loyers libérés (+107 % d’inflation accumulée depuis décembre), fin des subventions aux transports (augmentation des prix de 252 %), à l’énergie (gaz +300 %, électricité +150 %). Il a également gelé les chantiers publics, fait des coupes budgétaires tous azimuts, supprimé les financements de l’INCAA [2] et procédé à 25 000 licenciements dans le secteur public. Si on ajoute à cela la baisse relative des salaires et des retraites de 35 % en moyenne, le pouvoir d’achat des classes populaires est en chute libre et on imagine facilement la catastrophe sociale engendrée par LLA [3]. Ces coupes lui permettent de maximiser les profits des capitalistes pour qui il déroule le tapis rouge. Il a notamment signé des accords avec Elon Musk pour l’exploitation du lithium, présent en quantité sur le territoire. Milei s’en prend aussi régulièrement à la communauté LGBTI et a supprimé les financements de l’INADI [4]. Face à ces attaques sur les classes populaires, la CGT argentine [5] s’écrase, muselée par une direction bureaucratique et péroniste.
L’espoir est permis
Si pour l’instant, les classes moyennes restent spectatrices, une grande partie de la population n’arrive plus à tenir et le vase ne peut que déborder. Loin de la retenue de la CGT, la CTA [6] reste plus combative. Les mobilisations en mémoire des disparu·es de la dictature ou pour le sauvetage de l’Université publique ont été fédératrices (plus de 800 000 personnes sur la seule ville de Buenos Aires). Mais nous sommes encore loin d’une vraie résistance unitaire, populaire et pérenne. La résistance au niveau national doit viser à unir les forces dispersées notamment par des grèves générales et des mobilisations contre les lois anti-populaires. En dépassant les divisions entre partis et syndicats, il s’agit de bâtir des alliances solidaires et indépendantes pour défendre les intérêts de la majorité des travailleurs et travailleuses. Au niveau local et régional, les anarchistes ont pour rôle de construire une résistance articulée contre les avancées du secteur privé et les ajustements budgétaires imposés. Dans un contexte de privatisations et de politiques extractivistes, il est crucial de proposer une gestion directe et collective des ressources stratégiques, inspirée par l’autogestion et la démocratie directe, pour défendre les biens communs et les droits des communautés.
Commission Relations internationales de l’UCL
[1] Institut national de la statistique et des recensements.
[2] Institut national de l’art et du cinéma.
[3] La Libertad Avanza, en français La Liberté avance, le parti de Milei.
[4] Institut national de luttes contre les discriminations racistes et la xénophobie.
[5] C’est elle qui utilise le terme « turbo-capitaliste ».
[6] Centrale des travailleurs d’Argentine, née d’une scission avec la CGT argentine.
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Luttes salariales : Le service médical de la CNAM dans le collimateur
Début octobre, coup de tonnerre : la direction de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (CNAM) annonce le projet de démantèlement de son service médical. 7 000 salarié·es sont concernés et 60 millions d’assuré·es voient leur secret médical menacé. Pascale, salariée du service, nous raconte les enjeux et la lutte qui débute.
Peux-tu expliquer ce qu’est le service médical de l’Assurance maladie et son rôle ?
L’activité de base c’est de donner un avis médical sur les prestations allouées aux assuré·es sociaux [1]. Ensuite il y a l’accompagnement des professionnel·les de santé, notamment des problématiques de santé publique, citons récemment la problématique du Tramadol [2]. Enfin, la lutte contre la fraude sur des assuré·es provenant de certain·es professionnel·es de santé. Les centres de santé dentaires et ophtalmologiques par exemple.
Pourquoi la direction de la CNAM décide-t-elle aujourd’hui de supprimer ce service ?
Thomas Fatome, directeur de la CNAM, évoque beaucoup la problématique des arrêts de travail depuis septembre. Il met en cause le service médical dans cette gestion. La volonté derrière la suppression du service médical et son indépendance, est d’aboutir à une gestion administrative des arrêts de travail. Ce projet intervient à la suite du rapport de l’Inspection générale des affaires sociales qui pointait du doigt des difficultés à tous les niveaux au sein du service médical. Aux outils de travail inadaptés s’ajoute la gestion incohérente des directions successives de la CNAM. Et il s’agit aussi de faire des économies.
Quelles conséquences cette suppression aurait-elle pour les usagers et les usagères en termes de prise en charge médicale ?
Les médecins conseils et les praticien·nes conseils ont de manière générale une indépendance vis-à-vis des CPAM et leurs avis s’imposent aux caisses. Si le service médical devient une entité sous dépendance du directeur de la caisse primaire, il y aura un risque de voir apparaître une politique du chiffre en matière d’attribution de prestations.
Et les conséquences pour les collègues ? Quel est l’état d’esprit ?
Le projet ne mentionne pas explicitement le devenir des personnel·les et leur statut. C’est un démantèlement total en dix-huit mois qui est annoncé. On nous impose à terme un changement d’employeur. Beaucoup ressentent de la démotivation, de l’inquiétude et s’interrogent devant la brutalité de l’annonce et le flou du projet qui tient en dix pages pour décider du sort de 7 000 personnes. Certaines personnes envisagent de démissionner ou recherchent des postes dans d’autres organismes.
Les syndicats de la CNAM sont tous vent debout contre cette suppression, sait-tu quelles suites sont envisagées pour la mobilisation ?
Diverses actions sont en cours : pétition, courriers au ministre de la Santé, aux Ordres professionnels, aux député·es car la Loi de financement de la Sécurité sociale est en train d’être débattue à l’Assemblée nationale. Une nouvelle grève aussi car la grève du 3 octobre a été massive : un·e salarié sur deux en moyenne et des taux de 80 % dans certaines régions. Du jamais vu !
C’est la première fois que tu fais grève, qu’est ce qui t’as motivé ?
J’ai intégré il y a trente ans un service médical indépendant, que cette indépendance soit vouée à disparaître n’est pas admissible. Surtout qu’on veut nous dissoudre alors que la direction, qui est responsable, n’est pas inquiétée.
Propos recueillis par Hugues (Fougères)
La lutte du service médical peut être suivie et soutenue sur le site cgtcnam.fr de la CGT CNAM.
[1] Tel que les exonérations de tickets modérateurs, les arrêts de travail, la gestion des accidents de travail, les admissions en invalidité et des maladies professionnelles, les avis sur des demande d’accord préalable (par exemple en chirurgie de l’obésité ou en chirurgie esthétique)
[2] « Santé : Diane, 33 ans, brise le tabou sur l’addiction au Tramadol », francetvinfo.fr, 7 juin 2024
Rejoins les #ContrePouvoirs dès maintenant, #DefendsTaClasse !
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Le 11 janvier 2025 dans la rue avec la gauche kurde, pour la vérité, la justice et la révolution au Moyen-Orient
Alors que la dictature de Bachar el-Assad s’est effondrée, la Syrie est toujours bombardée par Israël d’un côté, par la Turquie de l’autre. Et le nouveau gouvernement islamiste installé à Damas inquiète une bonne partie de la société syrienne, notamment sur les droits des femmes et des minorités. La gauche arabo-kurde, qui résiste actuellement aux attaques armées des milices racistes inféodées à Erdogan, doit avoir son mot à dire sur l’avenir de la Syrie.
Comme chaque année, l’Union communiste libertaire sera présente dans la rue aux côtés des organisations de la diaspora kurde, pour une grande manifestation anti-impérialiste et anticolonialiste.
Rendez-vous samedi 11 décembre 2025 à 11 heures à Paris devant la gare du Nord
Puis marche et grand meeting place de la République
Plusieurs organisations internationalistes, dont l’Union communiste libertaire, ont cosigné cet appel à participation :
CONTRE LE FASCISME, POUR LA JUSTICE : RÉPONSE INTERNATIONALISTE
Le 9 janvier 2013 et le 23 décembre 2022, deux attentats frappaient le cœur de Paris. A deux reprises, trois militant·es kurdes étaient brutalement assassiné·es. Le 9 janvier, c’est Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez qui sont victimes d’un triple féminicide commis par un agent infiltré du MIT (services secrets turcs). Presque dix ans plus tard, c’est Evîn Goyî, Mîr Perwer et Abdurrahman Kizil qui sont assassiné·e·s au Centre culturel kurde Ahmet Kaya.
Sakine Cansiz (Sara) était, notamment avec Abdullah Öcalan, l’une des sept fondatrices du PKK (le Parti des travailleuses et des travailleurs du Kurdistan, mouvement de libération national kurde). Après avoir subi la torture dans les geôles turques, elle a été à l’origine de l’armée des femmes (YJA-Star). Fidan Dogan (Rojbîn), responsable dans la diplomatie du CDK-F (Conseil démocratique kurde en France), était en contact régulier avec les organisations de la gauche française mais aussi les représentant·e·s de l’État. Leyla Şaylemez (Ronahî) était une jeune militante, organisée dans la branche de la jeunesse. Tout comme Sakine Cansiz, Evîn Goyî était une des pionnières de la révolution des femmes. Elle a combattu dans les quatre parties du Kurdistan et avait été blessée au Rojava. Mîr Perwer, chanteur reconnu, avait demandé l’asile en France pour pouvoir chanter dans sa langue. Abdurrahman Kizil s’était lui réfugié dans le pays après avoir fui son village attaqué par l’armée coloniale turque.
Nous savons pertinemment que derrière ces deux attentats plane l’ombre de l’État fasciste turc, via ses services secrets. Plusieurs enquêtes journalistiques ont démontré la responsabilité du MIT dans le triple féminicide de 2013 et de nombreux éléments portent à croire à une implication à minima incitatrice dans l’attentat de 2022. Depuis, plusieurs tentatives d’assassinat ou actions planifiées par le MIT visant des journalistes, des militant·e·, des politicien·nes (dont des ancien·nes député·es kurdes) ou opposant·es turcs en exil ont été déjouées sur le sol européen.
Pourtant, dans la plupart des cas, ces actions et intimidations ont lieu avec la complaisance des États impérialistes occidentaux, qui dissimulent ou minimisent à chaque fois la responsabilité de la Turquie. C’est ce que font les gouvernements français successifs en maintenant le « secret défense » sur des preuves nécessaires à l’enquête judiciaire sur le triple assassinat de 2013 ou encore en refusant de collaborer avec la police belge à propos des activités de plusieurs hommes soupçonnés de tentative d’assassinat à Bruxelles.
Si de nombreux agents et indicateurs des services de renseignement turcs peuvent opérer sans être inquiétés sur le sol français, les militant·es kurdes sont elles et eux harcelé·es par les autorités et peuvent servir de monnaie d’échange avec la Turquie, comme le révélait il y a peu une enquête du journal Marianne. Ainsi, rien qu’en 2024, trois militants kurdes ont été expulsés vers la Turquie, deux d’entre eux y étant aujourd’hui toujours emprisonnés. Deux autres militants ont été placés en centre de rétention après avoir vu leur statut de réfugié politique leur être retiré. Leur expulsion a pu être empêchée grâce à l’action juridique de leurs avocats.
Dans un même temps, l’État français continue sa collaboration avec la Turquie, en maintenant ses relations commerciales et économiques avec le pays, en fournissant armes et équipements à l’armée turque et ce malgré les violations flagrantes des droits humains dans le pays et les zones qu’il occupe en Syrie. Le régime turc continue en effet à réprimer chaque voix de contestation, vole les mairies kurdes, emprisonne à tout va et impose l’isolement à de très nombreux prisonnier·es politiques. Par exemple, aucune nouvelle d’Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999 sur une île prison, ne nous était parvenue pendant plus de 44 mois jusqu’à son message du 23 octobre 2024. Ces pratiques inhumaines et relevant de la torture n’ont jamais été condamnées par la France, qui elle aussi emprisonne Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais de la cause palestinienne, depuis 1984 alors qu’il est libérable depuis 20 ans.
Cette collaboration de la France se fait aussi en dépit des multiples violations du droit international et crimes de guerre commis par la Turquie via ses bombardements et frappes de drone en Irak et en Syrie. Ceux-ci visent non seulement les bases de la guérilla du PKK – qui exerce son droit légitime de résistance armée face au colonialisme – mais aussi de multiples infrastructures et habitations civiles. Des dizaines de village ont été évacués de force par l’armée turque dans sa tentative d’invasion des montagnes du Kurdistan du sud (Irak) tandis qu’au Rojava des centaines de milliers de personnes ont été laissées sans accès à l’électricité, au chauffage ou au gaz de cuisson suite aux destructions d’infrastructures énergétiques. Cette collaboration de la France ne nous étonne pourtant pas. En effet, sa complicité avec le génocide en cours à Gaza a détruit toute crédibilité du pays en matière de respect des droits humains et nous montre le vrai visage de l’impérialisme : il est prêt à sacrifier des peuples entiers et les règles qu’il a lui-même fixées dans la défense de ses alliés et intérêts. Face à cette unité des États impérialistes, il est impératif de construire une lutte internationaliste et antifasciste. C’est pour cette raison que nous invitons toutes les forces politiques, syndicales et associatives qui se reconnaissent dans cet appel à se mobiliser le 11 janvier 2025 à Paris, à nos côtés, pour construire un bloc internationalistes lors de la manifestation pour les 6 camarades kurdes assassiné·es à Paris.
Pour Sara, Rojbîn et Ronahî, nous crions « Jin Jiyan Azadî » !
Pour Evîn, Mîr et Abdurrahman nous exigeons la Vérité et la Justice !
Pour toutes et tous nous clamons « Vive la résistance du peuple kurde, du peuple palestinien et de toutes et tous les opprimé·es » !
A l’appel de :
Action antifasciste 77, Action antifasciste Genève, Action antifasciste Paris-banlieue, Antifa social club Marseille, Cafez liège, Cercle révolutionnaire internationaliste, Collectif Rosa Liège, Collectif internationaliste Marseille - Kurdi̇stan (CIMK), collective Sahmaran, comité genevois des Soulèvements de la terre, Confédération nationale du travail (CNT), Contre-attaque et autonomie, El Manba soutien migrantes 13, Fédération libertai̇re des montagnes (Suisse), Fédération syndicale unitaire (FSU), Féministes révolutionnaires Paris, Grève du climat – Suisse, Jeune Garde Paris, Jeunesse internationaliste, Kessem juives féministes décoloniales, Le Silure, (centre de luttes autonomes, Genève), L’Offensive, Mouvement national lycéen (MNL), Mut vitz 13 (Marseille), Nouveau Parti̇ anti̇capi̇tali̇ste (L’Anticapi̇tali̇ste), Offensive contre les féminicides – Suisse, Organisation de Solidarité Trans (OST), Pôle de renaissance communiste en France, Pour une écologie populaire et sociale (PEPS), Réseau internationaliste Serhildan, Riseup 4 Rojava, Sami̇doun Pari̇s/banlieue, Secours rouge Genève, Solidarités, Tsedek (collectif juif décolonial), Union communiste libertaire, Union syndicale solidaires, Volksbühne Basel, Young Struggle, Zora.
[Appel unitaire]
🚩🌄 Contre le fascisme, pour la justice : réponse internationaliste
L’année dernière, nous étions plusieurs centaines de militant-e-s issu-e-s de la gauche européenne à manifester au sein d’un bloc internationaliste lors de la manifestation Vérité et Justice pour les 6 militant-e-s kurdes assassiné-e-s à Paris.
Cette année, plus de 40 organisations politiques, syndicales et associatives appellent à dénoncer la complicité de la France avec le fascisme turc, à l’heure où celui-ci menace d’attaquer la ville de Kobanê. [...]
...Lire l'appel sur le site de #serhildan ici 👇
serhildan.org/appel-contre-le-…
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Aidez « Alternative libertaire » trois fois plus pour le même prix
Maintenir la presse révolutionnaire en kiosque, c’est un combat ! Comme chaque année, vous avez la possibilité de faire (avant le 31 décembre) un don défiscalisé au mensuel de l’Union communiste libertaire : on a cinq semaines pour récolter 10.www.unioncommunistelibertaire.org
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Alors que la famille Mulliez (28 Mds d'€) pille #Decathlon et licencie 2389 salarié·es, il faut intensifier ce type d'action et soutenir les salarié·es (grévistes) d'#Auchan !
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Lutte contre l’A69 : Artificialisation, répression et intérêts capitalistes
L’inutilité de l’A69, projet autoroutier reliant Toulouse et Castres, et ses conséquences environnementales désastreuses mobilisent massivement. Mais les entreprises capitalistes et les institutions publiques s’unissent pour réprimer la contestation de manière extrêmement violente et dangereuse. Pourtant, le projet qui dilapide nos impôts ne satisfait que les intérêts des capitalistes, au détriment de la santé, de la préservation des territoires et de la population locale.
Le projet d’autoroute A69 consiste à construire une voie plus rapide en parallèle de la nationale allant de Toulouse à Castres et de sa ligne ferroviaire, soit 50 kilomètres. Élaboré il y a 32 ans, lorsque l’urgence environnementale était moins présente, l’A69 faisait partie des grands projets de désenclavement des territoires par l’artificialisation et l’appropriation des terres, dans une quête d’urbanisation du rural. Il fallait permettre aux habitant et habitantes des villages tarnais d’accéder rapidement aux villes. Le projet est remis sur la table depuis quelques années suite aux demandes de l’entreprise pharmaceutique Fabre (située à Castes), de la région (Carole Delga, PS), du concessionnaires qui mène les travaux, NGE, et du maître d’ouvrage et propriétaire des terres, ATOSCA. Après l’expropriation des paysan·es et des habitant·es présent·es sur le tracé, les travaux débutent en mars 2023.
En opposition à ce projet, s’organisent plusieurs collectifs locaux type NIMBY (Not in my backyard), des organisations écologistes toulousaines. Par exemple, La Voie est libre, qui défend la mise en place d’une piste cyclable, s’occupe de la médiatisation du sujet des recours institutionnels. La mobilisation rassemble largement : on y retrouve le groupe national de surveillance des arbres (GNSA), des naturalistes qui développent la pratique des « écureuils » (militant·es habitant·es les arbres pour les protéger de leurs corps). Enfin, des ZAD (Zones à défendre) fleurissent sur le tracé, occupant des terres plus ou moins éloignées du chantier, lieux d’organisation, de vie et d’action particulièrement effrayants pour le concessionnaire.
Les revendications sont claires : réalisation d’une expertise indépendante sur les données socio-économiques du projet tenant compte de la nouvelle donne environnementale, tenue d’un référendum permettant à la population locale de s’exprimer sur le projet. Les modalités de ce référendum seraient discutées avec les collectifs dès l’acceptation de son principe, la suspension des travaux et à terme l’abandon du projet.
Réprimer à tout prix
Avec de nombreuses personnes blessées, plus de 150 poursuivies, et des peines d’enfermement exagérées (6 mois ferme pour un jet de caillou), la répression contre les militant·es écologistes de la lutte contre l’A69 est extrêmement violente. Les forces de l’ordre ont usé de pratiques violentes contre les zadistes : harcèlement de nuit, incendie et saccage d’affaires personnelles, départ de feu aux pieds des arbres occupés…
La rhétorique de criminalisation des mouvements pour la Terre, remise au goût du jour par Darmanin, se ressent dans les techniques policières employées comme dans les partis pris de la justice, et notamment des juges du tribunal de Castres, qui ont perdu toute neutralité dans l’affaire. Ainsi, début septembre, la ZAD Cal’Arbre est violemment évacuée. Les pelleteuses déracinent les arbres, désormais sans attendre la descente de leurs habitant·es.
La Cellule nationale d’appui à la mobilité (CNAMO), une unité quasi unique en Europe, construite pour réprimer notamment les occupations de militant·es écologistes, est mobilisée. Ainsi, dans la nuit du 6 septembre, elle intervient et fait chuter de 7 mètres deux « écureuils » qui dormaient sans baudrier. Malgré des séquelles importantes, ils sont immédiatement placés en garde à vue. Il n’y a plus aucun respect de la loi, tout est permis, et plusieurs médias locaux comme La Dépêche, se permettent mensonges et diffamation à tout va.
Le 8 septembre, tandis que des militants venaient ravitailler l’ultime « écureuil » perché dans un chêne centenaire et menacé d’être abattu, des agents de sécurité, barricadés dans leur Algeco, finissent par leur tirer dessus à coups de mortiers d’artifice. Ainsi, la milice privée agit conjointement aux force de l’ordre : ils attrapent les militant·es, les violentent puis les livrent aux gendarmes. N’oublions pas les agressions du 13 août dernier où un groupe de personnes est venu incendier des couchages et un véhicules. Dans la matinée, des militant·es ont été attaqué·es au couteau et aspergé·es d’essence. Depuis le 1er septembre, les abattages ont repris. La lutte est rythmée par les périodes de coupe légale. La coupe des arbres forcées, un danger pour les « écureuils » vivant dedans, a conduit à l’évacuation de deux ZAD sur trois.
En même temps, la destruction progressive du verger est en cours. Sur ce terrain, il ne reste que des vestiges d’une maison ayant fait l’objet d’expropriation par ATOSCA : cette grande bâtisse et son jardin sont situés sur le chemin de l’autoroute. Pendant longtemps ont véci ici les derniers habitant·es sur le chemin des destructions, une locataire et sa famille, qui attendaient la proposition d’un logement décent. Après avoir usé de stratagèmes et de menaces pour les faire partir (diffamations dans les journaux, coupures d’eau et d’électricité, huissiers, incendie criminel, etc.), c’est finalement les forces de l’ordre qui ont vidé de force le logement, en accompagnant les engins à pelle de NGE qui venaient déraciner les arbres du jardin.
L’entreprise ATOSCA a fait une dérogation aux arrêtés de protection de 162 espèces animales et végétales. Conséquences de cela, le chantier impactera pour toujours le tissu racinaire en déracinant des platanes centenaires. En plus de traverser une zone Natura 2000 et des Zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), le projet de l’A69 pourrait artificialiser 316 hectares de terres agricoles, de forêts et de zones humides. L’écosystème de 32 cours d’eau seront également chamboulés.
Détruire les terres pour les profits capitalistes
La compensation écologique est bâclée : si chaque hectare bétonné doit être compensé selon un coefficient qui peut aller jusqu’à 3, en fonction de la nature de l’espace détruit, le maître d’œuvre a tout mis en place pour en faire le moins possible et les scientifiques démontrent que la compensation ne peut égaler les pertes d’écosystèmes.
Pour alimenter le chantier, il a été construit deux usines à béton. A priori installées pour un an et demi au plus, ces centrales inquiètent fortement les habitant·es des environs en raison des risques sanitaires et environnementaux. Les fumées rejetées contiennent des substances appelées Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), dont le benzo(a)pyrène (BaP) et le benzène qui sont des cancérogènes avérés. Le collectif « Sans bitume » dénonce des pollutions qui toucheront les 40 écoles à proximité.
Avec les expropriations, ce sont entre 80 et 100 exploitations paysannes qui sont amputées. Le nombre de fermes qui auront des champs des deux côtés de l’autoroute se chiffre à un millier, affirme la Confédération paysanne, qui est entrée dans la bataille. En janvier dernier, une centaine d’agriculteurs tarnais signaient une lettre ouverte alertant sur la « destruction irréversible de nappes phréatiques, de cours d’eau et de bassins indispensables à l’irrigation des exploitations agricoles comme au maintien des refuges de biodiversité ».
Préserver l’environnement : une lutte de classes
Le refus du projet d’autoroute de l’A69 est nécessaire dans une perspective écologiste et anticapitaliste. Alors que le désenclavement est un enjeu vital pour de nombreux territoires isolés des services publics, ce projet de l’A69 répond en réalité uniquement aux intérêts des entreprises capitalistes. Une route nationale existe déjà, qu’il suffirait d’aménager.
Pourtant, pour l’élue régionale Carole Delga et l’entreprise FABRE et ATOSCA, seules l’expropriation et la destruction des terres semblent envisageables. L’enjeu est économique et social. Nos impôts sont dépensés contre notre intérêt (la destruction de nos terres agricoles, de notre environnement) et pour violenter des militant·es qui défendent notre santé et nos lieux de vie. Le chantier va coûter plus de 450 millions d’euros, financé en partie par les pouvoirs publics, qui offrent 23 millions d’euros au concessionnaire ATOSCA.
Du soutien jusque dans la capitale
Si le projet aboutit, l’aller-retour par autoroute coûtera 17 euros, grimpant sur le podium des autoroutes les plus chères de France ! Ainsi, selon une étude IFOP réalisée en octobre, 61% des sondé·es dans le Tarn et la Haute-Garonne sont favorables à l’abandon du projet, 82% à un référendum local.
Ce projet est un symbole fort du monde voulu par les puissances industrielles, productivistes et anti-sociales. Les élus bloquant tout débat, aucune négociation n’est possible. Face à ce capitalisme radical, c’est la radicalité sociale qui doit répondre. Les ZAD sont un anti-système puissant, dans leur organisation des pratiques d’occupation, comme dans leurs objectifs politiques. Nous pouvons apporter à la résistance notre vision de l’écologie qui est sociale et anticapitaliste, notamment par les liens et la coordination avec la CGT Fabre, qui est contre le projet, mais reste centrée sur les conséquences du positionnement du groupe Fabre sur son image, et donc sur l’emploi. Pourtant, les ouvrières et ouvriers du géant pharmaceutique, habitant les communes aux alentours, sont des plus impacté·es.
À Paris, la lutte s’organise en autonomie, par des camarades passés sur la ZAD. Il s’agit d’afficher son soutien et de récolter des fonds. Nous avons organisé divers événements : un premier rassemblement en soutien aux « écureuils » après l’expulsion de la Cal’Arbre à Montreuil. Celui-ci a rassemblé une cinquantaine de personnes et a été l’occasion de faire des banderoles tout en échangeant autour de l’actualité du projet. Ce rassemblement a été fait suite à une discussion à la friche pendant Les Digitales le 1er septembre où nous avons discuté de la situation globale de la lutte contre l’A69 mais aussi de la ZAD et des espoirs qu’elle donne au mouvement social.
Depuis fin octobre, il n’y a plus d’occupation sur le tracé de l’A69. Les engins d’ATOSCA ont fait tomber le Verger : plus aucun arbre n’est à protéger. Mais, rien n’est perdu ! Les centrales à bitume nécessaires au projet ne sont pas construites et les collectifs locaux sont toujours en lutte. La lutte se restructure. La mobilisation contre l’A69 a contribué à l’annulation de projets routiers dans le cadre de la Déroute des routes. Dans les Pyrénées-Orientales ou dans la Manche, l’inutilité et l’impact environnemental de nouvelles cons- tructions routières ont été reconnus. Les forces écologistes du midi se tournent maintenant vers la lutte contre la LGV Toulouse-Bordeaux où une nouvelle ZAD se crée à Saint-Jory !
Loup (UCL Paris Nord-Est)
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Via le dispositif Presse et Pluralisme, les donateurs et donatrices qui paient l’impôt sur le revenu bénéficieront d’une réduction d’impôt égale à 66% du montant versé, dans la limite de 20% du revenu imposable. Une attestation vous permettra de le mentionner lors de votre déclaration de revenu.
Pour résumer : si vous donnez 100 euros, ça ne vous coûtera au final que 34 euros.
La campagne de soutien de 2022 avait très bien marché, rapportant 14.000 euros en cinq semaines, presque le double de l’objectif que nous nous étions fixé. Cette somme avait couvert la moitié du déficit du journal en 2022, plombé par l’explosion des coûts du papier. En 2023, en quatre semaines, AL avait récolté 10.000 euros.
Pour assurer la pérennité d’Alternative libertaire, nous avions fait le choix, en janvier 2023, d’augmenter le prix du journal (4 euros en kiosque) et de l’abonnement (30 euros l’année), ce qui a réduit le déficit, mais ne l’a pas résorbé. Aidez Alternative libertaire !
Plusieurs possibilités pour soutenir :
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L'#UnionCommunisteLibertaire sera présente et alerte sur une possible présence de l'#ExtremeDroite : remontez toute présence suspecte aux organisatrices !
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Le n°354 d'#AlternativeLibertaire (nov. 2024) est en kiosque
Sommaire : Macronie et gouvernement Barnier, Moyen-Orient et conflit israelo-palestinien, médias et extrême droite, union des droites, Réels TV, Fête de l’Huma 2024, ExisTransInter 2024, France Travail, Choc des cultures, rentrée sociale, Félicien Faury, Italie, colonialisme au Proche Orient, A69, lutte forestière à Gueret, Penn sardin
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