🔴⚫️ 1er Mai : Contre le capitalisme et pour l'autogestion socialiste, rejoignez le cortège UCL de votre ville !
Notre tract #1ermai à retrouver sur https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Exproprions-reprenons-decidons-de-notre-futur
Exproprions, reprenons, décidons de notre futur
Macron annonce 20 milliards d’économies, quand les entreprises du CAC 40 annoncent un total de 153 milliards d’euros de bénéfices ! Mais ces richesses, ce sont les travailleuses et les travailleurs qui les produisent. Ne laissons-plus les capitalistes façonner la société.
Chaque jour le gouvernement annonce une nouvelle mesure contre les salarié·es, les retraité·es, les privé·es d’emploi… Chaque jour les services publics subissent l’austérité et la dégradation des moyens. C’est devenu une méthode brutale de gouvernance : attaquer tous les jours pour laisser l’adversaire KO, noyé sous les annonces.
Par exemple la réforme du chômage prévue par Attal touchera en particulier les femmes, les appauvrissant encore plus. En effet, les pistes envisagées visent les personnes à temps partiel (30% des femmes), ayant des bas salaires (à 80 % des femmes) et des emplois précaires (à 60% des femmes), soit trois caractéristiques des métiers féminisés, regroupant 70% des travailleuses.
Des dividendes multipliés par 5
Et pourtant la France regorge d’argent comme jamais ! C’est le troisième pays en nombre de millionnaires. Le milliardaire le plus riche du monde est français (Bernard Arnault, de LVMH) et la plus riche est française aussi (Françoise Bettencourt, de L’Oréal). En 2003 les actionnaires des entreprises du CAC 40 touchaient 21 milliards de dividendes ; en 2023 c’était 97 milliards ! Vos salaires ont-ils été multipliés par 5 en vingt ans ?
En 2023 encore, le gouvernement a transféré aux patrons 160 milliards d’euros d’argent public sans contrôle ni contrepartie, auxquels il faut ajouter les millions distribués par les collectivités territoriales. Il y a tellement d’argent à taxer pour une meilleure répartition des richesses produites par les travailleurs et travailleuses qu’on ne sait plus par quel coffre-fort commencer !
Les associations et ONG comme Attac, Oxfam, Alliance écologique et sociale, Fondation Emmaüs… dévoilent régulièrement l’ampleur grandissante du fossé entre riches et pauvres et proposent diverses taxes sur les mégarichesses. Leurs pétitions sont utiles pour faire connaître ces chiffres. Mais elles sont insuffisantes pour gagner. Les partis de gauche citent ces chiffres dans leurs programmes électoraux… Mais une fois au pouvoir, ils sont condamnés à gérer le capitalisme « comme d’habitude ». Quant aux Le Pen et Bardella, tous leurs votes au Parlement démentent leurs prétendues préoccupations sociales.
Renforcer les rangs et la combativité
C’est donc sur nos propres forces de salarié·es qu’il faut compter pour gagner et faire payer vraiment les patrons. Sur nos syndicats dont il faut renforcer les rangs et la combativité. Sur la grève qui seule paralyse le système capitaliste et ouvre un rapport de force permettant de gagner.
Cela permettra de poser la question fondamentale : celle de la propriété capitaliste des moyens de production et d’échange. Qui possède ? Donc qui décide de notre futur ? Qui façonne l’économie et la société pour son profit ? Tant qu’on n’aura pas remis en cause radicalement la propriété capitaliste des moyens de production et d’échange, on n’avancera pas d’un iota.
Contre le capitalisme, pour l’autogestion socialiste
Amiens 10h grilles de La Hotoie
Angers 10h30 Bourse du travail - Place Imbach
Bourges 10h30 Place Malus
Brest 10h30 Place liberté
Dijon 10h30 Place Wilson
Grenoble 10:00 Gare - Cortège communiste libertaire
Hennebont 10h30 place Marechal Foch
Lille 10h Porte des Postes
Montpellier 10h30 place Albert 1er
Nancy 10h30 - Place Dombasle
Nantes 10h30 - Place Bretagne
Paris 11h Place des Fêtes (défilé Rouge et Noir)
Paris 14h Place de la République (défilé syndicale)
Rennes 10h30 Rue Jules Valès & 14h Place de Bretagne
Saint-Etienne 10h Bourse du travail
Strasbourg 10:00, Palais universitaire
Tours 10h Place de la Liberté, 12h Pl. Anatole France pour Festiluttes
Exproprions, reprenons, décidons de notre futur – UCL - Union communiste libertaire
Macron annonce 20 milliards d'économies, quand les entreprises du CAC 40 annoncent un total de 153 milliards d'euros de bénéfices ! Mais ces richesses, ce sont les travailleuses et les travailleurs…UCL - Union communiste libertaire
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Attal déclare la guerre à la jeunesse : elle ne se laissera pas faire ! 23/04
Les dernières annonces du Premier ministre à Viry-Châtillon constituent une attaque sans précédent contre la jeunesse. En réaction à la mort d’un jeune dans une rixe, et sous la pression des médias et des chefs de l’extrême droite, Gabriel Attal à dévoilé une série de mesures sensées restaurer « l’ordre et l’autorité » à l’école et dans les familles.
Parmi ces mesures, l’ajout d’une mention dans les dossiers Parcoursup devant sanctionner les « protestations et contestations de l’autorité de l’école » de la part des « fauteurs de troubles ». Il est évident que cette mention n’a pas pour but d’enrayer une quelconque « ultraviolence des jeunes » mais de réprimer les luttes lycéennes, via un mécanisme vicieux : les élèves considéré·es comme « contestataires » paieront toute leur vie le prix de leur engagement en se voyant chuter dans les listes d’attente des formations qu’ils et elles désirent intégrer.
De plus, le gouvernement prévoit d’imposer des horaires hallucinants aux collégien·nes en commençant par les « zones sensibles » : 8h-18h chaque jour au collège. Cela représente 50 heures par semaine !
Enfin le niveau de répression policière et judiciaire des jeunes grimpe en flèche avec plusieurs annonces : la responsabilité financière des parents vis-à-vis des « bêtises » de leurs enfants, de même que de nouvelles peines : « les travaux d’intérêt éducatifs » (basiquement, du travail forcé) auxquels seraient contraints les mineur·es de moins de 15 ans.
Fantasmes d’extrême droite
Ces mesures répondent aux fantasmes d’extrême droite d’une « jeunesse ultraviolente », nourris des images des révoltes de juin 2023. Elles s’ajoutent à une explosion des signalements sur des élèves pour « radicalisation » ayant conduit un certain nombre d’élèves au poste de police ou garde-à-vue tandis que le dialogue et la confiance se brisent avec le corps enseignant. Nous sommes également 20 ans après la loi de Avril 2004 d’interdiction du port du foulard dans les lycées qui constituait un premier point de rupture et de stigmatisation de élèves musulmans au regard d’une laïcité instrumentalisée.
Mais ce que les réactionnaires refusent de voir, c’est que ces violences qui existent bel et bien sont le produit d’une violence sociale exercée par une bourgeoisie ensauvagée. Personne ne se pose la question de comprendre l’origine de ces violences. Elles sont le résultat direct des coupes budgétaires et de la démolition du système scolaire orchestrées par le même gouvernement.
L’État ne laisse comme option que la lutte
Ce que montrent ces annonces, c’est que le pouvoir est terrifié par la jeunesse. Cette force sociale qu’il est incapable de maîtriser malgré ses nombreuses tentatives (SNU, Parcoursup), il ne peut que la réprimer. Incapable de prendre en compte les aspirations de la jeunesse, en matière écologique, sociale et démocratique et sourd à toute revendication, l’État ne laisse comme option que la lutte.
Ce dont nous, jeunes, avons besoin, c’est de davantage de classes, de professeur·es de personnels, pas d’uniforme ni de sanctions ! Et pour que ces revendications passent des mots aux réalités, seule la lutte paiera face à un État toujours plus autoritaire. Les collèges et lycées du 93 montrent, par leur mobilisation exemplaire, la voie vers une école plus libre.
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Contre une démocratie bâillonnée, défendons les libertés publiques
TRIBUNE signée par l'UCL
Contre le musellement de voix engagées sur le conflit israélo-palestinien et face à la gravité des atteintes aux libertés publiques, un large collectif de personnalités, syndicats et d'associations (où l'on retrouve le Syndicat de la Magistrature, la LDH, le Gisti, la CGT ou encore le Planning familial) dénonce « une limitation inacceptable du pluralisme démocratique ».
Ces derniers jours ont été marqués par une nette aggravation des atteintes à la liberté syndicale, aux libertés d’expression et de manifestation. L'accumulation convergente de divers moyens de répression et d'intimidation contre des acteurs du débat public, en raison de leur positionnement sur les termes du conflit israélo-palestinien, constitue une limitation inacceptable du pluralisme démocratique.
Après l’appel à interdiction systématique des « manifestations pro-palestiniennes » lancé par Gérald Darmanin à l’automne 2023, immédiatement recadré par le Conseil d’État, des centaines d’amendes et de nombreux placements en garde à vue ont été décidés, notamment à l’encontre de personnes racisées.
Les atteintes aux libertés ont désormais franchi de nouveaux caps : l’interdiction administrative – finalement suspendue – de la marche du 21 avril 2024 et l’interdiction par arrêté préfectoral, notamment pour risque de « trouble à l’ordre public » d’une conférence organisée par l’association Libre Palestine ».
À ces interdictions s’ajoutent les convocations par les services de police de l’une de ses intervenantes, par ailleurs candidate aux élections européennes ainsi que d’une présidente de groupe parlementaire, lesquelles interviennent après l’ouverture de plusieurs autres enquêtes judiciaires contre des militant·es, membres d’organisations syndicales (CGT, Solidaires, Sud Rail, Sud Aérien) et politiques pour des faits d’apologie du terrorisme.
Dans ce contexte, nous exprimons notre plus vive préoccupation devant des interprétations extensives et aléatoires du délit d'apologie du terrorisme et de la notion d’ « ordre public », ayant pour objet ou pour effet d’intimider lourdement des militants associatifs, syndicaux ou politiques.
Nous tenons ainsi à alerter l’ensemble des acteurs institutionnels concernés, de même que l’opinion publique, quant à l’existence de mécanismes de procédures bâillons ayant pour conséquence, in fine, l’éviction de certain·es militant·es associatifs, syndicaux ou politiques du débat public.
L’accumulation de décisions de ce type de la part des autorités administratives, policières et judiciaires s'inscrit dans un mouvement plus large qui tend à réprimer des formes toujours plus diversifiées de contestation sociale ou politique. Ces tentatives d’intimidation se font au demeurant à l’aide d’outils juridiques toujours plus nombreux (interdictions de manifester, gardes-à-vue préventives, tentatives de dissolutions ou retraits d’agrément ou de subventions d’associations, etc.). Leur dévoiement est d’ailleurs dénoncé par l'ONU, le Conseil de l'Europe, le Défenseur des droits et les organisations de défense des droits humains.
Les moyens préventifs, coercitifs et répressifs ne doivent pas servir à orienter ou restreindre le débat public. Nous appelons l’ensemble des magistrat·es à redoubler de vigilance afin de ne pas réduire la justice à un outil de censure du débat démocratique, alors qu’elle est censée être le dernier rempart des libertés publiques et individuelles.
Nous réaffirmons son rôle fondamental de contrôle du respect des garanties prévues par le code de procédure pénale et par la Convention européenne des droits de l’Homme, spécifiquement lorsqu’il est fait recours à des mesures privatives de liberté telles que la garde-à-vue. Le principe d’interprétation stricte de la loi pénale commande aux magistrat·es de se prémunir contre toute interprétation extensive des textes d’incriminations de ces infractions.
Nous exprimons, par suite, notre attachement à une conception ouverte et équilibrée de la liberté d’expression et de contestation en démocratie, constitutionnellement protégées.
Premier·es signataires
Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l'homme (LDH)
Sophie Binet, secrétaire générale de la Confédération Générale du Travail (CGT)
Fatima-Ezzahra Benomar, présidente de Coudes à Coudes
Murielle Guilbert, déléguée générale d'Union syndicale Solidaires
Judith Krivine, présidente du Syndicat des avocats de France (SAF)
Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature (SM)
Benoit Teste, secrétaire général de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU)
Marie-Pierre Vieu-Martin, co-présidente de la Fondation Copernic
Youlie Yamamoto, porte-parole d'Attac France
Soutenu·es par :
Syndicats
CGT Interieur-Police
Fédération Syndicale Étudiante (FSE)
Union syndicale de la psychiatrie (USP)
Union syndicale des étudiants de France (UNEF)
Union Syndicale Lycéenne
Union étudiante
Syndicat National des Personnels de l’Education et du Social, SNPES-PJJ/FSU
Syndicat national de l'enseignement supérieur, SNESUP-FSU
Associations et collectifs
Action Justice Climat Paris
Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (ACORT)
Association des Marocains de France (AMF)
Association féministe Apel-Égalité
Association France Palestine Solidarité (AFPS)
Collectif marche du 21 avril
Comité de soutien à Hanane Ameqrane
Coordination des comités de défense des quartiers populaires
Collectif national pour les droits des femmes (CNDF)
Droit au logement (DAL)
Emmaus Roya
Embrase le monde
Femmes Egalité
Generation.s 46
Greenpeace
Groupe d'information et de soutien des immigré·es (GISTI)
Institut de recherche de la FSU (IR-FSU)
Les Effronté·es
Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s -FASTI
La Cimade
Le mouvement de la paix
Le Planning familial
Le Paria
La Relève Féministe
Marche féministe antiraciste
Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP)
Nos Révolutions
Pôle de Renaissance communiste en France
Réseau d'Actions contre l'Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR)
Roya citoyenne
Riposte Alimentaire
Vivre Ensemble Solidaires en Métropole Tourangelle (VESEMT 37)
RED Jeunes
Union juive française pour la paix (UJFP)
Utopia 56
Organisations politiques
Ensemble
La France insoumise (LFI)
Le Parti socialiste (PS)
Les Écologistes
Gauche écosocialiste (GES)
Gauche démocratique et sociale (GDS)
Parti communiste français (PCF)
Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF)
Parti de Gauche (PG)
Parti Ouvrier Indépendant (POI)
Pour une Ecologie Populaire et Sociale (PEPS)
Révolution Écologique pour le Vivant (REV)
Nouveau parti anticapitaliste (NPA)
Union Communiste Libertaire (UCL)
Signatures individuelles
Arié Alimi, avocat et auteur
Amal Bentounsi, Collectif marche du 21 avril
Farid Bennaï, militant Front uni, des immigration et des quartiers populaires
Wiam Berhouma, militante anti-raciste, maire adjointe de Noisy-le-Sec
Claire Bornais secrétaire national de la FSU
Svadphaiphane Boulomsouk, artiste
Youcef Brakni, membre de l'Assemblée des quartiers populaires
Aliti Burhan, AIR
Claude Calame, historien EHESS, Paris, membre Conseil Scientifique d’ATTAC et LDH
Laurence de Cock, essayiste et historienne
Mouhieddine Cherbib, comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie
Vanessa Codaccioni, professeure des universités
Laurence Cohen, ancienne sénatrice
David Dufresne, écrivain, réalisateur, Au poste
Françoise Davis, réalisatrice
Nacer El Idrissi, Association des Travailleurs Maghrébins de France
Jean-Baptiste Eyraud, Droit au logement (DAL)
Delahaye Gérard, Fondation Copernic
Michelle Guerci, journaliste, militante féministe antiraciste
Magi Irving, Le Média
Pierre Jacquemain, journaliste
Raphaël Kempf, avocat
Pierre Khalfa, économiste, Fondation Copernic
Fadi Kassem, Pôle de Renaissance communiste en France
Lisa Lap, Le Média
Léna Lazare, membre des Soulèvements de la terre
Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire
Claire Le Strat, politiste, CoudeS à CoudeS
Carlos Lopez, membre du CDFN de la FSU
Frédéric Lordon, philosophe et économiste
Caroline Mecary, Fondation Copernic
Jean Malifaud, Fondation Copernic
Christian Martinez Perez, CGT, sociologue
Bertrand Mertz, avocat
Ugo Palheta, MCF à l’Université de Lille
Lisa Noyal, journaliste indépendante
Dominique Paturel, PEPS
Willy Pelletier, sociologue
Pablo Pillaud-Vivien, Regards
Edwy Plenel, journaliste (Mediapart)
Juliette Polya-Somogyi, co-fondatrice de ODED 32 (Observatoire des Extrêmes Droites (Gers)
Raymonde Poncet, EÉLV Les Écologistes
Lorraine Questiaux, avocate
Lana Sadeq, Forum Palestine Citoyenneté
Éléonore Schmitt, Union étudiante
Laurent Sorel, conseiller de Paris FI
Karel Talali, Union Étudiante
Stéphane Tassel, secrétaire national FSU
Anne Tuaillon, présidente de l’AFPS
Louis Weber, Les Editions du Croquant
Pedro Vianna, poète, homme de théâtre
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#NoWarButClassWar #Gaza under attack #SecondNakba
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Construisons les #Contrepouvoirs anticapitalistes !
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https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Il-y-a-cent-trente-ans-La-Commune-anarchiste-de-Montreuil
Il y a 130 ans : la Commune anarchiste de Montreuil
De 1892 jusqu’aux grandes arrestations d’anarchistes de 1894, il existe à Montreuil-sous-Bois (Seine) une petite « Commune anarchiste », fondée sur les principes érigés par les grands théoriciens du mouvement libertaire, Pierre Kropotkine et Élisée Reclus. Méconnue, on n’en trouve trace que dans de rares écrits de l’époque, qui l’évoquent comme une tentative exemplaire de communisme-anarchiste.
Vaux, Aiglemont, Méry-sur-Oise… Des tentatives communautaires anarchistes nous est essentiellement parvenue une riche histoire des milieux libres du tout début du xxe siècle. Autant de tentatives de retour à la nature menées par des anarchistes du courant individualiste pour qui la révolution sociale n’était plus à espérer. À quoi bon transformer la société ? L’important est l’émancipation de soi, pour soi, ici et maintenant. Mais on oublia le premier de ces essais. Car à la fin du xixe siècle, des compagnons aux conceptions bien éloignées de l’individualisme donnent déjà forme, à Montreuil-sous-Bois, à un tout autre projet.
L’ébéniste Méreaux
Aux origines de l’histoire de la Commune anarchiste de Montreuil se trouve celle du militant qui en est le centre de gravité : Émile Méreaux. Ce discret ébéniste de Charonne est peu connu ; on se souvient de lui comme de celui qui a assuré la gérance du Révolté lorsqu’en 1885 le journal genevois est amené à Paris par Jean Grave. Jamais très éloigné du notoire rédacteur anarchiste, Méreaux apparaît à de nombreuses occasions dans les mémoires de ce dernier [1]. « Esprit juste, avisé, intelligence réfléchie plutôt que brillante » [2], c’est un militant de terrain dont le riche parcours passe sous les radars, rien n’étant écrit sous son nom. Pourtant, toute sa vie, il est un infatigable et acharné propagandiste pour la cause, « convaincu jusqu’au fanatisme » [3] des théories libertaires.
Dans les années 1880, il est déjà très actif dans un parti anarchiste alors en plein développement. Comme nombre de ses camarades politiques, il appelle régulièrement à l’agitation au sein des réunions. Cette ardeur se mue en un « révolutionnarisme réfléchi » [4] à la suite des deux années de prison purgées à Poissy pour avoir fait feu sur des agents à la sortie d’un meeting de Louise Michel, boulevard Ménilmontant à Paris. Libéré en 1890, il est devenu plus tempéré mais ses aspirations révolutionnaires n’ont pas cessé pour autant : appliquer les idées des théoriciens du mouvement, développées dans les feuilles éditées par son ami Jean Grave, devient la nouvelle direction donnée à ses efforts.
Vie et mort de la commune
Dès avril 1891, ils sont quelques compagnons de l’est parisien à se réunir chaque semaine chez lui, rue Armand-Carrel à Montreuil. La révolution sociale doit advenir, mais elle n’est pas pour eux l’affaire d’un grand soir ; l’anarchisme est encore jeune, il faut au préalable en installer les idées. Au « courant négatif » de la propagande révolutionnaire, celui de la lutte, doit s’adjoindre un « courant positif », qui doit d’abord « démontrer ce que sera la société future » [5] ; celui qui sera la preuve en actes, « par la production, par l’échange anarchiste, de la supériorité de notre économie sur l’économie politique et bourgeoise actuelle » [6]. Fin 1892, le groupe s’est donné un nom, la « Commune anarchiste » et s’est doté d’un objectif, « la mise en pratique des idées communistes anarchiques » [7].
Le projet est lancé. Les compagnons commencent par s’organiser autour d’un atelier d’ébénisterie, où ils se retrouvent après le travail pour produire des meubles, sans salaire. Libre à chacun d’en prendre un, mais priorité doit être laissée aux besoins les plus pressants ; c’est la prise au tas, sans estimation de valeur – celle défendue par Kropotkine dans La conquête du pain [8], publiée la même année.
L’affaire roule mais il devient nécessaire de s’élargir. Un appel est lancé à ce que d’autres compagnons les rejoignent, se groupant par corporation de métier. Pour que leur œuvre tienne au long cours, les communiers savent que leur sont indispensables les richesses de la terre – « le pain », aurait autrement dit Kropotkine. Prioritaires sont donc les artisans dont le savoir-faire serait utile aux paysans anarchistes des communes environnantes, que l’on irait aider sans frais dès les labours du mois de février 1893. Ce projet n’aboutit pas mais l’appel est entendu : en mars, la commune s’enrichit de la présence de peintres, cordonniers, ménagères, terrassiers, maçons. Les informations manquent pour reconstituer la suite de l’histoire. Seuls d’épars témoignages permettent d’estimer les développements ultérieurs de l’expérience ; l’un provient d’un de ses fondateurs, Lucien Guérineau : « Ce fut surtout un endroit d’exemple de communisme-libertaire et d’entr’aide dans des choses utiles. Au travail chacun y donnait son coup de main dans les soirées après le labeur chez le patron. On y raccommodait mutuellement les chaussures, on s’improvisait cordonnier, menuisier, ébéniste, ferblantier, matelassier, etc. pour confectionner des bancs, des tables, des couvertures de machines à coudre, pour étamer les cuillers, souder des trous aux casseroles, etc. Aucune rétribution n’existait pour le travail, c’était la prise au tas pour les besoins des choses nécessaires à chacun et à la famille. Chaque semaine une conférence avait lieu sur des sujets techniques, scientifiques et sociologiques. »
[9]Selon Guérineau, Reclus leur rend visite, faisant forte impression sur les compagnons. Il est « charmé de l’innovation » [10]. De telle manière que près de deux cents habitants des environs auraient signé une pétition pour réclamer la libération des compagnons suite à leur arrestation, sans succès pour autant. La Commune, œuvre de militants de terrain, ne fut pas assez grande pour être évoquée par plus d’une poignée d’écrits. Lorsque Reclus et Grave, s’essayant à décrire « l’idéal anarchique » ou « la société future » [11], butent sur le fait de devoir en fournir un exemple, c’est l’expérience montreuilloise qu’ils citent. Malgré sa courte existence, n’a-t-elle pas en cela atteint l’objectif qu’elle s’était fixé, d’avoir laissé entrevoir à quelques compagnons ce que pourrait être la société de demain ? Seul vestige laissé à la postérité : La Clairière, une pièce de 1900 de Maurice Donnay et Lucien Descaves, décrivant la vie et la mort d’une petite colonie libertaire. La Commune de Montreuil en donna à Descaves, selon ses propres dires, « le cadre, le décor et le scénario » [12], mais aussi les personnages, inspirés du groupe des communiers qu’il rencontra en 1899 ; « ardent et réfléchi, homme de pensée et d’action » [13], Méreaux se reconnaît dans Rouffieu, le principal protagoniste.
La pièce donne en 1903 son surnom à la Clairière de Vaux, milieu libre soutenu entre autres par Reclus, Donnay et Descaves. À Vaux, il semble qu’on ignora que le nom était lié à une petite commune suburbaine, une décennie plus tôt… dont les ambitions furent éminemment plus politiques.
Elie Oriol, musée de l’Histoire vivante, Montreuil
[1] Jean Grave, Le mouvement libertaire sous la IIIe République, 1930
[2] Dr Durand, « L’ébéniste Méreaux et les “Soirées ouvrières” de Montreuil », Bulletin de la Société des amis du vieux Montreuil, no 6, juillet 1939
[3] Charles Malato,De la Commune à l’anarchie, 1894
[4] Charles Malato, « Mémoires d’un libertaire - De Paris à Paris par Londres », Le Peuple, 4 janvier 1938
[5] La Révolte, no 14, 17 décembre 1892
[6] La Révolte, no 11, 26 novembre 1892
[7] La Révolte, no 9, 12 novembre 1892
[8] Pierre Kropotkine, La conquête du pain, 1892
[9] Lettre de Lucien Guérineau à Max Nettlau en date du 1er janvier 1928, International Institute of Social History, Nettlau papers, ARCH01001.2839
[10] Ibid.] et exprime seulement sa crainte que le pouvoir, voyant s’étendre la Commune, lance contre elle son arsenal répressif. Le temps lui donne raison. Fin 1893, la terreur anarchiste inquiète. Les attentats se multiplient, et lorsque la bombe d’Auguste Vaillant explose à l’Assemblée nationale le 9 décembre 1893, la réponse immédiate fut le vote des « lois scélérates » quelques jours plus tard. Dès le 1er janvier 1894, des centaines d’anarchistes sont arrêtés dont les communiers qui sont emprisonnés plusieurs mois sans jugement. La Commune anarchiste de Montreuil s’arrête ainsi. Toutefois, l’aventure de Méreaux et de ses compagnons se poursuit. Dès 1895, ils se rassemblent à nouveau pour former un groupe d’enseignement mutuel qui devient par la suite les Soirées ouvrières de Montreuil, doyenne du mouvement des Universités populaires.
Une pièce de théâtre et puis après ?
La Commune eut une influence locale. Selon Daniel Halévy, « la propagande était continuelle et simple, les voisins amenaient les voisins et les choses allaient à souhait »[[Daniel Halévy, Essais sur le mouvement ouvrier en France, 1901
[11] Élisée Reclus, L’évolution, la révolution et l’idéal anarchique, 1902 ; Jean Grave,La société future, 1895
[12] André Gaucher, « Nos interviews – Chez les auteurs de La Clairière », La Presse, 13 avril 1900
[13] Lucien Descaves, « Le Congrès des U.P. », Le Journal, 22 mai 1904
Jérusalem : Le quartier arménien, l’oublié de la colonisation Israélienne
Alors qu’Israël continue son entreprise de génocide à Gaza et à étendre ses colonies en Cisjordanie, le sort du quartier arménien de Jérusalem est resté discret dans les médias. S’il faut se concentrer sur l’horreur subie par les Gazaoui·es et sur un cessez le feu immédiat, ces événements mélangeant capitalisme, corruption et colonialisme sioniste démontrent que ce dernier s’étend aussi aux autres communautés.
Le quartier arménien est le cœur de la présence arménienne à Jérusalem depuis 1600 ans malgré une population de seulement quelques milliers de personnes. Ce chiffre est d’ailleurs en baisse depuis quelques années suite à l’augmentation des loyers, à l’installation de colons juifs et à l’interdiction par Israël d’y construire de nouveaux bâtiments.
En 2021, un prêtre arménien a conclu un accord, au nom du Patriarcat de l’Église arménienne, avec un promoteur immobilier d’origine juive pour céder près de 25% du quartier arménien pour un montant en dessous de sa valeur et y construire un complexe hôtelier de luxe. Les termes de l’accord n’ont pas été entièrement communiqués à la population locale, dont l’essentiel vit dans des propriétés appartenant à l’Église. Jusqu’en 2023, année où la vérité éclate. Des maisons habitées mais aussi une partie du Séminaire seraient concernées, mettant en danger la présence historique arménienne dans la ville. Au vu des termes extrêmement favorables pour le promoteur, de forts soupçons de corruption existent, au point que le prêtre signataire a dû être exfiltré aux États-Unis suite aux protestations des habitantes et habitants du quartier. Le Patriarcat a annoncé avoir été trompé par ce prêtre et a dénoncé l’accord, souhaitant l’annuler. Des procédures judiciaires sont toujours en cours.
Profitant de l’attention portée au début de l’offensive israélienne sur Gaza fin 2023, le promoteur a procédé à diverses intimidations pour déloger les Arméniens et Arméniennes, faisant appel à des colons de Cisjordanie Israéliens venus avec bulldozers, chiens et armes pour intimider la population. Des affrontements violents ont eu lieu et des bulldozers ont déjà commencé à détruire une partie des terrains. La communauté arménienne s’est cependant mobilisée, avec notamment des barricades et une surveillance constante afin d’éviter d’autres incursions. Ce qui n’a pas empêché de nouveaux affrontements en décembre 2023.
Une situation qui rappelle le Haut-Karabagh
Si l’intention initiale du promoteur visait plutôt l’exploitation de terrains fonciers de grande valeur, elle est à mettre en contexte avec l’appel par de nombreux colons à « judéiser » Jérusalem. La jonction du capitalisme et du colonialisme s’est donc faite autour d’un objectif commun : chasser les personnes d’origine arménienne et les autres non-juifs de Jérusalem malgré leur implantation ancienne, comme lorsqu’un patriarche Grec a cédé des terrains à des groupes sionistes d’extrême droite en 2005.
Tandis que les Arméniennes et Arméniens du Haut-Karabagh ont été chassé·es de leurs terres ancestrales par l’Azerbaïdjan en 2023 avec le soutien militaire de l’État d’Israël, celles et ceux qui vivent à Jérusalem ont peur de subir un sort similaire. Il faut donc demander l’annulation de cet accord immobilier qui porte le sceau de la corruption, rétablir la pleine possession de leur quartier aux personnes qui y habitent et assurer la fin de la colonisation sioniste à Jérusalem et en Palestine.
Antonin (UCL Marseille)
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Face à la répression politique, défendons la liberté d’expression du mouvement social !
Les députés LFI Danièle Obono et Mathilde Panot, le militant trotskiste Anasse Kazib, la journaliste Sihame Assbague, la militante franco-palestinienne Rima Hassan, le syndicat Solidaires-Etudiant·es EHESS, le syndicaliste CGT Jean-Paul Delescaut... Ces dernières semaines, de plus en plus de militantes et de militants solidaires de la cause palestinienne ont été attaqués pour « apologie du terrorisme ». On a tenté de les salir, de les bâillonner, et avec elles et eux c’est l’ensemble du mouvement anticolonialiste qui est attaqué.
Ce jeudi 18 avril devait se tenir à l’université de Lille une conférence organisée par La France insoumise et l’association Libre Palestine, animé par Jean-Luc Mélenchon et la militante palestinienne Rima Hassan. Un arc d’alliance rassemblant des élus du PS à l’extrême droite s’est mobilisé pour faire annuler la rencontre : critique contre le logo de Libre Palestine, amalgame entre antisionisme et antisémitisme, refus de la possibilité de tenir des débats politiques à l’Université…
L’administration universitaire a fini par annuler l’événement. Dans la foulée, le préfet a interdit à Jean-Luc Mélenchon d’organiser un meeting dehors pour protester contre cette annulation. Le même jour, le secrétaire de la CGT du Nord, Jean-Paul Delescaut, était condamné à un an d’emprisonnement avec sursis pour « apologie du terrorisme ». Son crime ? Un tract de la CGT 59 après l’offensive palestinienne du 7 octobre 2023, dans lequel elle analysait celle-ci comme une réponse à la politique de colonisation israélienne.
Défendre la cause palestinienne est légitime
Nous condamnons sans équivoque toute dérive antisémite qui se produit au nom de la cause palestinienne. Mais la solidarité avec un peuple victime de la colonisation est légitime. Lutter pour la Palestine, c’est lutter contre notre propre impérialisme, au vu de notre responsabilité dans l’instabilité de la région, des accords Sikes-Picot à l’expédition de Suez. Une solidarité de principe qui n’est en rien un soutien aveugle et inconditionnel ni aux politiques ni aux choix militaires des organisations palestiniennes.
Tandis que la politique du gouvernement et de l’armée israélienne est qualifiée de « génocide » jusqu’à l’ONU et que des milices de colons israéliens ont assassinés plusieurs centaines de personnes en Cisjordanie ces derniers mois, la pression en France est toujours plus forte contre toutes celles et ceux qui se solidarisent avec le peuple palestinien et affirment son droit légitime à la résistance. Droit qui ne saurait justifier des crimes de guerre. Parmi les armes idéologiques utilisées massivement par les défenseurs en France du gouvernement fasciste de Nétanyahou, on trouve l’assimilation de toute tentative d’explication de la violence à un soutien idéologique au Hamas. Ou encore l’affirmation que toute critique contre l’État d’Israël relève de l’antisémitisme.
Cette complicité entre Macron et Nétanyahou ne peut que faire monter l’antisémitisme dans notre pays d’où il n’a hélas jamais disparu, tandis que les discriminations racistes ne sont pas considérées de la même manière par l’Etat et que les musulmans sont devenus les boucs-émissaires de tous les maux de ce pays.
Le durcissement autoritaire de l’Etat français s’aggrave. D’un côté la répression policière violente contre les manifestations. De l’autre la disqualification de toute voix dissidente, englobée dans le fourre tout du « terrorisme ». Un dangereux recul démocratique visant pêle-mêle les militants écologistes, syndicalistes, internationalistes.
L’UCL apporte tout son soutien aux militantes et militants politiques, syndicaux, associatifs poursuivis, et réclame l’arrêt des agressions politiques, médiatiques et juridiques contre l’ensemble des acteurs du mouvement de solidarité avec le peuple palestinien.
Union communiste libertaire, le 20 avril 2024.
Merci à #FabricePicard pour cette mise en avant de l'#UnionCommunisteLibertaire après une belle série lors de la formation #VigilanceEtInitiativesAntifascistes à Brest. Lisez ce très bon article de #PierrePlottu et construisez les #ContrePouvoirs antifascistes !
#UCLantifa
La société civile contre l’extrême droite : «Ce n’est pas parce qu’on n’a pas essayé la mort-aux-rats qu’il faut en boire»
Alors que l’acceptation ou la résignation vis-à-vis du lepénisme gagne du terrain, une partie de la société continue à refuser le fatalisme et à se mobiliser contre l’extrême droite.Maxime Macé (Libération)
http://unioncommunistelibertaire.org/?Secteurs-feminises-Luttes-et-victoires-des-femmes-au-travail
Secteurs féminisés : Luttes et victoires des femmes au travail
Retour sur une réunion publique organisée par l’UCL Grenoble le 2 mars dernier sur le thème « luttes et victoires des femmes au travail » qui comportait une table ronde avec des femmes syndicalistes venues nous parler de leurs luttes.
Le 6 mars 2023, nous avions tenu une réunion publique sous forme de conférence pour présenter la brochure « Les enjeux de la syndicalisation des secteurs féminisés ». Nous avions fait le choix de raconter plusieurs histoires de luttes victorieuses de femmes comme, entre autres, celles des Penn Sardin en 1924, ou plus récemment des ouvrières du pays Basque en 2021. En plein combat pour les retraites, les retours du public traduisaient la foi en la grève féministe et l’espoir dans le 8 mars. C’est sur cet enthousiasme insufflé par les récits de lutte d’hier et d’aujourd’hui que nous avons misé cette année.
S’inspirer de deux expériences locales et faire du lien
Deux syndicalistes CGT étaient invitées à la table ronde. L’une est aide à domicile à ADF38, la seconde ingénieure à STMicroelectronics (ST). Chez les aides à domicile d’ADF38, exemple-type de secteur féminisé, il y a 4 hommes (dont le directeur) pour 200 salariées. La camarade a relevé les injustices de la convention collective de cette branche. Parmi leurs revendications : la prise en compte des kilomètres entre domicile et travail et des heures de traval dissimulées, un meilleur plan de formation, des locaux, du matériel, des chèques restaurant, la suppression des trois jours de carence, l’augmentation des salaires et enfin la réduction du temps de travail à 32 heures payées 35 heures. La camarade de STMicroelectronics nous a raconté l’action en justice victorieuse qui a conduit à épingler le géant de l’industrie grenobloise pour discrimination de genre et en raison de la grossesse en 2023. Les défis actuels des militantes de ST sont la facilitation des temps partiels des ouvrières et la lutte contre les écarts de carrière : en fin de carrière, l’écart salarial entre hommes et femmes est encore de 20%.
Outre la hiérarchie genrée et l’inertie imposée par la présence de syndicats réformistes, les deux contextes sont différents. Si les salariées d’ADF38 – de fait, exclusivement entre femmes – identifient sans problème l’injustice qu’elles subissent, les ingénieures de ST, lorsqu’elles parviennent à prendre conscience qu’elles ne sont pas épargnées par le sexisme, doivent encore batailler avec leurs collègues et camarades hommes. La discussion sur les modes d’action a abordé la syndicalisation. La réforme des retraites a permis à la CGT d’ADF38 de recruter. L’ancrage territorial via l’Union locale de Fontaine a fourni aux travailleuses le point d’appui matériel qui leur manquait : un espace pour parler et s’organiser. Chez ST, l’afflux de jeunes recrues fortement féminisées, étrangères et racisées met le syndicat face à son image historique et à la responsabilité qui est désormais la sienne : s’adresser à ces nouvelles camarades et les joindre à la lutte.
Adapter les modes d’action aux contraintes des métiers
Dans les secteurs féminisés, la grève demeure un outil essentiel, mais à améliorer : « les salariées veulent, mais beaucoup ne peuvent pas », souligne la camarade aide à domicile. La coordination avec les familles des usager·es leur permet actuellement de dégager du temps militant, à condition d’avoir un lien de confiance. Les salariées réfléchissent alors à de nouveaux modes d’action : mini-blocages stratégiques en se rendant toutes au même moment à l’unique micro-ondes ou aux deux seuls ordinateurs, grève des bilans attendus à échéance régulière par le département...
Cette réunion publique s’inscrit dans un contexte local où les secteurs féminisés sont au premier plan des luttes. Fin février, les salariées d’Elior-Derichebourg (société de nettoyage privée en charge des locaux de l’administration de l’État en région grenobloise) se sont mises en grève suite à l’annonce, sans concertation, de la mutation forcée de treize salariées d’une semaine à l’autre. Ces travailleuses déconsidérées, mal payées, souffrant parfois de problèmes de santé, seraient envoyées travailler en CHU ou en EHPAD sans formation adéquate.
Leur lutte s’est vite reliée au cas de l’Institut d’études politique de Grenoble, dont le nettoyage est en voie d’externalisation. Personnels et étudiant·es sont actuellement mobilisé·es pour empêcher ce projet, car la privatisation du ménage contribue à la casse du service public et à la corvéabilité accrue des employé·es dont Elior-Derichebourg est le résultat flagrant. Ce 8 mars, Rachel Kéké – figure emblématique de la lutte victorieuse des femmes de ménage de l’Ibis Batignolles devenue députée LFI – est venue médiatiser, s’entretenir et défiler avec les employées de ménage grévistes aux couleurs de la CGT.
En parallèle, l’UD CGT de l’Isère a organisé une conférence-débat sur les intersections entre la loi raciste « Immigration » et les secteurs féminisés. L’UD a travaillé sérieusement sur le mot d’ordre de la grève féministe, si bien que le cortège CGT du 8 mars à Grenoble était d’une visibilité inédite. L’UCL Grenoble continue d’encourager l’essor de ces lignes féministes et antiracistes au sein de la CGT iséroise.
Billie et Artémis (UCL Grenoble)
Syndicalisons les secteurs féminisés !
Aides à domiciles, ouvrières de nettoyage, infirmières, assistantes d’éducation (AED), caissières, accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH), ect. Nos métiers sont indispensables au fonctionnement du système capitaliste, ce qui nous donne une force : si on s’arrête, le monde s’arrête ! S’organiser collectivement pour de meilleures conditions de travail apparaît donc nécessaire, via des syndicats de lutte, de masse, et autogestionnaires. Beaucoup de travail reste à faire pour créer ces syndicats, les pérenniser, les massifier et les mettre en lien.
Notre campagne pour la syndicalisation des secteurs féminisés porte différents objectifs : convaincre de la pertinence de l’afficher comme une priorité politique, mais aussi mettre en lien des syndicalistes d’une même localité, car nous pensons que les liens tissés entre les luttes et les personnes nous permettent d’augmenter nos forces. À Fougères, Rennes, Grenoble, Lyon…
Nombreux sont les groupes locaux qui ont organisé des événements autour de la brochure, nombreuses sont les discussions qui ont déjà été menées sur le sujet. Nous espérons qu’elles pourront insuffler de nouvelles déterminations et participer au renforcement de la lutte syndicale féministe au sein de ces secteurs.
#BreizhEnepfaskour
Le tract #UnionCommunisteLibertaire du grand ouest pour la manif de demain à #SaintBrieuc 14h parc des promenades (12h pour le picnic) : il y a aura un cortège UCL et plus largement un cortège libertaire ainsi qu'une table de presse UCL avec notamment #AlternativeLibertaire !
Contre l'extrême droite : coordonner, rassembler, construire les contre pouvoirs antifascistes
Depuis les événements de Callac, l’extrême-droite en Bretagne est dramatiquement sur le devant de la scène. Nous ne comptons plus les agressions de militant·es ou à l’encontre des minorités de genre, les attaques et tags ciblés, les menaces contre les médias progressistes ou les lieux de culte musulmans…
Le fascisme, roue de secours du capitalisme
Nous ne pouvons pas dissocier ce qui se passe en Bretagne d’un contexte global.
Longtemps, le monde politique a rejeté l’idéologie d’extrême-droite, se posant en " rempart " face au FN devenu Rassemblement National. Ce « barrage républicain » montre aujourd’hui son vrai visage : un cynique outil de maintien du pouvoir entre les mains des mêmes personnes. En témoignent des années de politiques libérales, et de casse sociale qui mettent dans la pauvreté de plus en plus de personnes, tout en détruisant les mécanismes de solidarité collective. Le gouvernement actuel ne se cache même plus de faire ce que l'extrême droite souhaite, comme l’illustre la dernière loi Immigration, la répression du mouvement social (syndicalistes, écologistes, solidarité internationale avec la Palestine, meeting de la France Insoumise etc.) et l'opération " Mayotte place nette " qui s'attaque entre autre au droit du sol et aux droits élémentaires des migrant·e·s... Le tout, sous un tonnerre d'applaudissements du RN.
Le système politique en place par son autoritarisme et son fanatisme idéologique en faveur des capitalistes, a créé les conditions favorables à la montée de l'extrême droite que nous affrontons aujourd’hui.
BZH enepfaskour !
La mobilisation du 21 avril à Saint Brieuc est une étape pour affirmer en masse le refus des idées d’extrême droite. Mais au-delà de cette manifestation, ce sont bien des réponses politiques qu’il faut apporter. Le fascisme a toujours été un instrument de maintien du pouvoir de la bourgeoisie en contexte de crise, et la montée des nationalismes dans le monde nous alerte sur l’urgence d'affirmer et de construire un autre modèle de société.
En effet, il n’est plus possible d'espérer adapter notre système politique et économique pour le rendre plus viable. Précarisation croissante d’une large majorité, racisme affiché par les puissants, urgence écologique, recul des droits des femmes et LGBTQI+... Le constat est sans appel. Si nous laissons les pouvoirs en France et partout ailleurs faire de nos vies un champ de profit, il n'y aura aucune limite pour contenir leur avidité.
Aussi, il est urgent de construire le pouvoir populaire en renforçant notre implication dans les organisations de masses et de classe. Face à la fascisation de la bourgeoisie et des élites politiques, soyons prêt·e·s à rendre les coups en organisant la solidarité, l'autogestion et le rapport de force sur nos lieux de vie, de travail et d'étude. Soyons également présent·e·s dans les organisations antiracistes, anti-impérialistes, féministes et LGBTI+ qui agissent au quotidien contre l'extrême droite, ses idées et ses lois. Partout où c'est possible, créons du lien : notre implication révolutionnaire dans le renforcement et la coordination de ces luttes quotidiennes sera la clé de voute de la victoire antifasciste !
Contre l'extrême droite, révolution sociale et libertaire !
Il nous faut donc remettre en question le capitalisme, qui produit une classe d’exploité·es et de précaires, et transformer les fondements patriarcaux et racistes de nos institutions actuelles
Pour nous, combattre les idées d’extrême-droite, c’est combattre le terreau favorable à son émergence et son implantation, et donc, changer de système : car le capitalisme engendrera toujours la misère et favorisera le repli sur soi.
Combattre les idées d'extrême-droite, c'est donc :
- lutter contre la précarisation grandissante de la société, en resocialisant le travail : c'est nous qui produisons, c'est nous qui décidons !
- se réapproprier nos outils de décision démocratique : démocratie directe et autogestion !
- s'organiser sur les bases de l'anti-racisme et de l'anti-impérialisme :
- lutter contre le patriarcat sous toutes ses formes : non au sexisme institutionnalisé, à l'homophobie et à la transphobie ! Les mêmes droits pour tous et toutes !
- replacer l'écologie au centre de notre modèle économique : contre le capitalisme et ses crises, produisons local, utile, écologique !
- soutenir les luttes contre l'extrême droite et la montée des fascismes partout : en Bretagne, en France, en Europe (Italie, Hongrie, Allemagne...) et dans le Monde ! Nos luttes sont internationalistes !
FACE AUX CRISES CAUSÉES PAR LE CAPITALISME, L’EXTRÊME-DROITE N'EST PAS LA SOLUTION : C'EST LE PROBLÈME !
CONTRE LE CAPITALISME ET LE NEO-FASCISME : SOCIALISATION, AUTOGESTION, REVOLUTION !
LE 21 AVRIL, NOUS MARCHONS A SAINT-BRIEUC,
TOUS LES JOURS, ORGANISONS-NOUS POUR CONSTRUIRE UN AUTRE FUTUR !
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Bevañ an etrebroadelouriezh, Bretagne internationaliste
Afin de commémorer le combat d’un militant breton s’étant battu pour la révolution au Rojava, une rencontre a eu lieu en février à Rennes. L’occasion de réfléchir et débattre d’une question essentielle pour tous les révolutionnaires, l’internationalisme.
Le 10 février 2024 était organisée une rencontre internationaliste à Rennes : « Bevañ an etrebroadelouriezh » (« vive l’internationalisme » en breton). Cette rencontre est née de la volonté d’organiser un hommage à Kendal-Breizh/Olivier Le Clainche, militant breton indépendantiste et libertaire qui avait rallié la révolution au Rojava (partie Kurde du nord de la Syrie) en 2017.
Il a rejoint les combattantes et combattants des YPG-international, participé à la libération de Raqqa et à l’offensive de Deir ez-Zor contre Daesh, avant de se joindre à la défense d’Afrin alors violemment attaquée par la Turquie d’Erdogan et ses milices djihadistes.
C’est dans cette région, bastion du mouvement révolutionnaire Kurde, qu’il est tombé martyr le 10 février 2018. Afin de rendre hommage à Kendal-Breizh et à ses combats, une journée sur de l’internationalisme a été organisée.
L’initiative a été portée par sa famille, ses ami⋅es et camarades ainsi que par le réseau internationaliste francophone de soutien aux luttes kurdes « Serhildan » et le CDKR (Centre démocratique kurde de Rennes).
Elle a rassemblé plus de 200 personnes d’organisations et de localités différentes. Cette journée a démontré la force que peut avoir la lutte internationaliste et les applications concrètes qu’elle peut prendre, au-delà des grandes théories.
En son cœur : prendre soin de ses morts et connaître leurs histoires, réfléchir à nos stratégies de luttes et produire des critiques collectives. Elle a rendu compte de l’importance de construire l’internationalisme localement et matériellement.
Tisser des solidarités entre les peuples
La journée a débuté par des hommages rendus à Kendal Breizh. Le CDKR a nommé les « liens du sang » unissant Olivier à la « famille » de celles et ceux qui luttent pour la révolution. Les ami·es et camarades ont chanté et lu des poèmes en breton, en kurde, en français. Les camarades du bataillon des YPG-international ont envoyé une vidéo.
Une lettre qu’il avait écrite lui-même au cas où il venait à en mourir a été lue par une amie. Habitude dans la tradition du mouvement de libération kurde, un lieu était prévu pour commémorer les martyrs tombé⋅es dans la défense d’Afrin. Les personnes présentes ont été invité⋅es à ajouter les photos de gens auxquels ils et elles souhaitaient rendre hommage.
Ici, les défuntes et défunts ne s’oublient pas, ils et elles font partie de la trame collective et relient celles et ceux qui luttent. L’après-midi a débuté par la présentation d’un travail historique sur les luttes internationalistes en Bretagne : de l’influences des internationales à la Révolution espagnole, en passant par les liens entre luttes de libération nationale.
Des entretiens de militants et militantes ont illustré ce que peut vouloir dire un engagement internationaliste en Bretagne. La connaissance de cette histoire nous permet de perpétuer cette solidarité entre les peuples, de s’en réclamer et d’opposer ces expériences concrètes au sentiment d’impuissance qui peut nous traverser face à l’ampleur de l’offensive du capital.
Elle nous permet de ne pas oublier nos morts et mortes, d’apprendre de leurs combats et de leurs limites. C’est aussi là le sens d’entretenir la mémoire de celles et ceux qui ont perdu la vie en se battant pour des causes justes.
S’interroger sur les enjeux et les pratiques
Une table ronde a ensuite été l’occasion de faire dialoguer des acteurs et actrices de l’internationalisme d’aujourd’hui. Nous nous sommes interrogé·es sur les enjeux, les pratiques internationalistes et la complémentarité des modes d’actions des organisations invités : l’accent est mis sur la formation aux théories et pratiques des kurdes pour l’Académie de la Modernité Démocratique (association de diffusion du paradigme du mouvement confédéraliste Kurde), la solidarité concrète et politique avec les précurseurs révolutionnaires pour le Secours Rouge International (organisation de soutien politique aux révolutionnaires subissant la répression), une pratique d’échanges sous forme de voyages d’étude de brigades internationalistes, et l’investissement dans les luttes locales des pays visités pour Askapena (organisation internationaliste Basque).
Toutes ont souligné la nécessité d’apprendre des autres luttes pour renforcer les leurs.
Pour clore la journée, artistes du Kurdistan et de Bretagne se sont relayé⋅es sur scène pendant que la salle dansait sur des pas traditionnels, les danseurs et danseuses de fest-noz ne déméritant pas dans leur apprentissage des danses kurdes !
L’internationalisme : un enjeux crucial pour les révolutionnaires
Nous ressortons de ce moment politique avec de la force, des réflexions et l’envie de continuer à avancer sur ce chemin. Les capitalistes et les puissances impérialistes sont extrêmement organisés mondialement. Pour nous défendre et opposer des alternatives émancipatrices, nous devons en faire autant.
L’internationalisme s’est développé au fil du temps dans des structures aux idéologies différentes : le socialisme ou les luttes de libération nationale de gauche. Ils ont permis de mettre en commun des expériences, d’identifier des ennemis communs et de construire des analyses partagées quant à l’émancipation des peuples à une époque donnée.
Nous avons le rôle d’entretenir la mémoire, de transmettre cette riche histoire, de revendiquer cet héritage et tirer les leçons des différentes stratégies qui ont eu cours, pour penser notre pratique actuelle de l’internationalisme.
On peut questionner la période de référence quand on étudie l’Histoire de l’internationalisme : la solidarité entre les peuples a pré-existé à la théorisation du socialisme. De même, les luttes internationales débordent largement le cadre traditionnel, en témoignent les luttes écologistes et féministes construites sur des bases locales solides.
Dans un monde où l’offensive du capital est féroce économiquement et politiquement, les espaces de partage, de célébration et de réflexion tel que l’hommage à Kendal Breizh sont plus que jamais cruciaux et ouvrent des portes aux imaginaires de luttes collectives renouvelées.
UCL Finistère
Intersectionnalité : Pour des luttes écologiques antiracistes et populaires
Les quartiers populaires sont à l’intersection des dominations et subissent plus fortement les conséquences de la pollution et du réchauffement climatique. Pourtant, les liens entre mouvement écologiste et luttes de ces quartiers peinent encore à se créer malgré des premiers pas encourageants.
Les quartiers populaires sont au croisement de diverses formes de domination. L’État raciste y déploie des mécanismes coloniaux qui rendent la vie des habitant·es extrêmement difficile : réduction des services publics, autoritarisme accru au détriment de l’éducation, exclusion géographique avec moins de transports en commun, violences policières… À cela s’ajoute une qualité de vie fortement impactée par les crises environnementales. Les quartiers populaires sont recouverts de béton ce qui renforce les îlots de chaleurs.
À l’inverse les quartiers plus riches des métropoles accumulent les espaces verts (privés ou publics) qui permettent un rafraîchissement lors des canicules.
[1]Les quartiers populaires sont construits dans des zones non prisées des villes, souvent à proximité des autoroutes ou des sites industriels, les exposant ainsi à une pollution importante. Par exemple, à Lyon, les écoles classées en REP/REP+ (Réseau d’éducation prioritaire) sont trois fois plus nombreuses dans les zones fortement polluées par le dioxyde d’azote (NO2) (dépassant les 40 μg/m³, la valeur limite réglementaire annuelle)
[2]Des luttes en parallèle…
Pour faire face à ces injustices sociales et écologiques, les habitant·es des quartiers populaires s’organisent à travers des collectifs de lutte, des syndicats de personnes concernées, etc., pour défendre : le droit d’accès à la piscine avec le maillot couvrant, l’amélioration les menus des écoles… En parallèle, existent les luttes contre les grands projets inutiles et pour la réappropriation des terres : les mégas bassines, No TAV… Mais, ces deux sphères de lutte peinent à se rencontrer et plusieurs éléments peuvent l’expliquer.
Premièrement, comme on a pu l’observer après l’assassinat de Nahel, quand un mouvement émanant des quartiers populaires prend forme, on note une certaine méfiance et un temps d’observation s’applique par manque de (re)connaissance de ces luttes. Deuxièmement, les modes d’action sont différents. Par exemple, une action tenue secrète ou illégale entraîne une sélection des potentielles participant·es. Nous vivons dans un État raciste et autoritaire, qui fait que les risques encourus par les personnes ne sont pas les mêmes selon leur racisation. Ainsi, vouloir faire de la désobéissance civile sans réelle stratégie autre que la massification, implique, forcément, un filtre sur les participant·es. De plus, les habitant·es de quartiers populaires subissent du racisme à outrance, un racisme qui les exclue tous les jours, les faisant sentir pas chez eux », donc comment on peut s’attendre à une quelconque défense des terres dans un territoire qui n’est pas « notre ».
Enfin, le peu d’espaces communs existant nous cloisonne, ce qui entrave notre solidarité de classe. Redynamiser les Unions locales des syndicats, les bourses du travail, les maisons des habitant·es ou encore créer des maisons de l’écologie populaire (tel que Verdragon) [3] sont des pistes pour recréer des espaces communs de solidarité et de lutte.
… qui gagneraient à s’entraider
Cependant, quelques liens existent et mériteraient d’être renforcés. En 2020, il s’est déroulé une manifestation conjointement organisée par le Comité Adama et Alternatiba sous le slogan commun : « Génération Adama, Génération climat : on veut respirer ». Cette solidarité face à la répression est importante, il est ainsi nécessaire de construire des liens pour lutter ensemble et faire preuve d’une réelle entraide de classe. Cela ne pourra avoir lieu sans une remise en question profonde des dynamiques racistes présentes au sein des organisations majoritairement blanches.
Oum et Léo (UCL Grenoble)
Fatima Ouassak, Pour une écologie pirate, La Découverte, 198 pages, 17 euros.
[1] Correia, Mickaël, Huet, Donatien et Rossi, Cédric, « Inégalités climatiques : comment les riches accaparent les espaces verts » », Médiapart.
[2] Deguern, Séverine, Desfontaines, Valérie, Soret, Jodie, Stahl, Mina, Talantikite, Wahida, Vandentorren, Stéphanie et Vasseur, Pauline, « De l’injustice sociale dans l’air. Pauvreté des enfants et pollution de l’air », rapport final de l’UNICEF, octobre 2021
[3] Verdragon, Maison de l’Écologie Populaire, est un lieu/projet co-construit par Alternatiba Paris et Front de mères plus d’info dans l’espace consacré sur le site Front2meres.org.
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Extractivisme : Les luttes écologistes au-delà des frontières
Du Pérou à Grenoble et partout dans le monde, l’extractivisme dépasse les frontières pour piller les sols et dominer le vivant. Pour y faire face, apportons une vision internationaliste et décoloniale dans nos luttes écologiques.
L’extractivisme représente un mode capitalistique et colonial d’accumulation des richesses et repose sur l’extraction d’importantes quantités de ressources naturelles (fossiles, minières, forestières, etc.) principalement destinées à l’exportation vers les empires coloniaux.
Comme le décrit Eduardo Galeano dans son livre Les veines ouvertes de l’Amérique Latine, le pillage des terres et sous-sols de l’Amérique Latine, ainsi que l’exploitation de la force de travail et de l’esclavagisation des peuples autochtones, sont étroitement liés à la formation et à la configuration du capitalisme mondial.
L’extractivisme, renouvellement du colonialisme, met en lumière le fait que les communautés résidant sur des terres riches en ressources sont dépouillées de ces dernières. De nombreux chercheurs et chercheuses évoquent la « malédiction des ressources », soulignant que ces précieuses ressources sont exploitées pour alimenter l’économie des pays occidentaux, laissant aux populations autochtones des gains financiers minimes, voire négatifs tout en pillant leur sol et sous-sol et polluant leur environnement. Ce système perpétue diverses formes de domination en déplaçant les richesses du Sud global vers le Nord global.
Prenons l’exemple de La Oroya [1], une ville d’environ 33 000 habitant·es, située dans la chaîne de montagnes centrale du Pérou. Depuis 1922, elle a été le site d’une fonderie métallurgique principalement exploitée par l’entreprise américaine Doe Run-Peru. Le complexe a longtemps été la principale source d’emploi de la région, cependant, l’activité métallurgique a entraîné une grave pollution de l’air, du sol et de l’eau. En 2000, La Oroya a été classée parmi les dix villes les plus polluées au monde, avec des niveaux alarmants de plomb dans le sang des habitant·es (97 % des enfants âgés de 6 mois à 6 ans ont encore des niveaux élevés de plomb dans le sang). Certains parents ont mené une action collective au siège de l’entreprise Doe Run, aux États-Unis.
Le capitalisme détruit la terre et les corps
En 2009 des mesures sont enfin prises contre l’exploitant américain et le complexe métallurgique est fermé. Mais, c’est loin d’être une victoire, la population locale continue de subir les conséquences néfastes de la contamination persistante tout en faisant face au chômage, ce qui pousse les syndicats à réclamer la réouverture du complexe afin de pallier le manque d’emploi.
Cet exemple, parmi tant d’autres, appuie la nécessité d’une révolution des modes de production qui passe par la maîtrise de la production par les travailleuses et travailleurs. Cette révolution constituera le moteur essentiel de la lutte contre le système colonial et extractiviste, mettant ainsi fin à l’exploitation intensive des sols et sous-sols de régions entières, à l’exploitation du vivant et des populations autochtones, à la surproduction et une remise en cause des procédés industriels polluants…
Les luttes écologiques à l’heure de la mondialisation
De l’autre côté de l’Atlantique, dans le bassin grenoblois, une lutte contre l’agrandissement du site de Crolles de STMicroelectronics bat son plein avec le collectif StopMicro. L’entreprise, qui produit des semi-conducteurs, consomme une quantité significative d’eau dans un territoire où la compétition pour l’accès à l’eau est intense. Après l’agrandissement, l’industriel prévoit de tripler sa consommation d’eau par rapport à 2021 ce qui représente une aberration écologique dans une région déjà en tension hydrique. La CGT ST Crolles, s’est également prononcée sur le sujet et appelle les salarié·es à se saisir des enjeux environnementaux que pose leur activité et critique la direction sur le manque d’ambition pour trouver des solutions effectives.
Face à cette lutte contre l’agrandissement de STMicroeletronics, certain·es défendent l’argument de la relocalisation de la production, mais en réalité, l’agrandissement de l’usine de Crolles ne va pas remplacer une usine ailleurs, mais s’y ajouter. Cependant, il est important de reconnaître l’effet rebond des réglementations environnementales françaises qui engendrent une délocalisation de la production et donc des pollutions et un pillage des sols d’autres régions. Il est donc nécessaire d’apporter un prisme décoloniale dans les luttes contre les grands projets inutiles. Ainsi, à côté d’une révolution de la production il faut mener une révolution des échanges en défendant l’autonomie productive. Libérées des dépendances des multinationales, les territoires, à l’aide de la production locale et des circuits d’échange courts, doivent être en mesure de subvenir à leurs besoins, évitant ainsi les pollutions et pillages d’autres territoires.
Si la lutte contre l’agrandissement de STMicroeletronics et celle de la ville péruvienne La Oroya sont géographiquement opposées, elles ont un ennemi commun de taille : le capitalisme qui réussit à s’adapter et à se renouveler en utilisant d’autres dominations afin de perpétuer son essor. Ainsi, pour préserver les ressources et le vivant, nous devons mener des luttes écologiques, décoloniales, anticapitalistes et internationales par-delà les frontières.
Léo et Oum (UCL Grenoble)
[1] Environemental Justice Atlas https://ejatlas.org
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Détails sur https://frontcommun22.wordpress.com
#UCLantifa #RiposteAntifasciste #AutodesfenseProletarienne
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Marseille antifasciste les 3/4 mars, 2 jours pour éclipser la flamme
#LePen et #Bardella avaient choisi #Marseille pour lancer leur campagne européenne. En réaction, des milliers de personnes ont défilé contre le RN et participé à un rassemblement antifa
Marseille antifasciste les 3 et 4 mars Deux jours pour éclipser la flamme – UCL - Union communiste libertaire
Le Pen et Bardella avaient choisi la cité phocéenne pour lancer leur campagne européenne. En réaction, des milliers de personnes ont défilé contre le RN (ici dans le tunnel du boulevard National), et…UCL - Union communiste libertaire
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Congrès syndical national : Solidaires à un tournant
Le 9e congrès national de l’Union syndicale Solidaires aura lieu du 22 au 26 avril. Comment fonctionne un congrès à Solidaires et quels en sont les principaux enjeux ?
Le congrès sera l’occasion de revenir sur les trois dernières années. Au-delà des questions internes, se posent les questions de l’efficacité de notre action sur les salaires, de la lutte contre la régression des droits, la montée de l’extrême-droite, la résurgence de la guerre en Europe et l’accélération de la crise climatique.
Quelle démocratie dans Solidaires ?
La question démocratique est une pierre angulaire du courant syndical autogestionnaire qu’incarne Solidaires en France. Mais qu’en est-il vraiment dans l’organisation du congrès ?
Le comité national (parlement de l’Union où sont représentés les syndicats nationaux et les UD unions départementales) a décidé en juillet 2023 des thématiques du congrès.
Ensuite des commissions, coordonnées par le secrétariat national et ouvertes à la participation de chaque syndicat national et chaque UD, ont eu lieu à l’automne. Elles ont débouché sur une « version 0 » des textes qui doivent faire consensus pour servir de base afin d’être amendés. Puis le comité national de janvier 2024 a validé ces textes.
Ensuite, les syndicats et UD ont fait des amendements. Une commission s’est réunie pour intégrer ceux qui améliorent les textes de façon consensuelle. Restent maintenant les amendements qui portent des idées/positions nouvelles, demandent des suppressions ou des réécritures massives qui seront eux discutées en congrès.
En congrès et dans l’Union, c’est la pratique du consensus qui prime, pour éviter un système de « minorité/majorité », pourvoyeur de tensions internes et de risques de scléroses sectaires. Ainsi chaque commission de congrès discute les amendements maintenus et voit s’ils peuvent être intégrés.
Elle a toute latitude pour réécrire des propositions et les intégrer. S’il n’y a pas de consensus, la structure qui porte l’amendement peut décider de le retirer ou de le soumettre au vote du congrès. Là il faut ⅔ des voix en « pour » dans le collège des structures nationales et dans celui des UD pour que l’amendement soit validé.
Bref, aller au vote n’est pas le meilleur moyen de faire passer une position.
Pour la tenue des débats, Solidaires s’est doté d’une charte des congressistes « Pour un congrès solidaires libre d’oppressions, inclusif et accueillant » et d’une cellule spécifique mise en place pendant le congrès.
Mais il parle de quoi ce congrès ?
Sur le fond, il y a 3 résolutions. La première « Notre syndicalisme dans un monde en crise » aborde les positions, les alliances (en particulier l’Alliance Écologique et Sociale, ex-Plus Jamais Ca) et priorités des 3 ans à venir pour faire face aux urgences sociales et écologiques, à la montée de l’extrême droite, etc.
La seconde « Enrichir, adapter et faire évoluer notre revendicatif » permet d’approfondir certains sujets, en particulier concernant les droits des femmes (congés menstruels, disposer de son corps, violences conjugales IVG), les handicaps et le validisme et la construction d’un syndicalisme inclusif, le renforcement de la protection sociale (élargie aux questions alimentaires, de logement, environnementales, etc.).
La troisième résolution, « Notre outil syndical », posera la ¬question de l’unité et de la recomposition intersyndicale. Elle abordera également le développement de l’Union dans les secteurs et territoires, la place des instances de représentation des personnels dans le syndicalisme Solidaires, le renforcement de la formation, la démocratie interne et la mise en place d’un protocole en cas de présence d’extrême droite au sein de Solidaires.
Un Syndicalisme alternatif toujours d’actualité ?
Solidaires, qui vient d’avoir 25 ans, a dû faire face ces der¬nières années à différents problèmes. Le plus sérieux reste certainement le « conflit du commerce » qui a mis en exergue les pratiques antidémocratique de ce qui s’appelait la « fédération commerce et service ». Hélas, si l’Union a montré sa capacité de réaction et de défense collective en suspendant cette fédération, elle est restée au milieu du guet en ne pouvant l’exclure : il faut pour cela l’unanimité et certains syndicats pour des raisons différentes, n’ont pas suivi la grande majorité des structures.
Développant un syndicalisme de lutte et de transformation sociale et ayant appelé explicitement à reconduire la grève au 7 mars 2023, Solidaires a eu une forte exposition pendant le mouvement des retraites. Mais est-ce cela se traduit dans les adhésions et le renforcement de notre syndicalisme ? C’est ce que nous allons devoir vérifier dans une période de transition pour Solidaires qui a vu stagner et peut-être légèrement baisser le nombre d’adhérent·es.
Deux enjeux « intemporels » depuis la création de l’Union seront à nouveau de la partie. D’une part faire en sorte de construire l’Union et d’éviter les égoïsmes de chapelle ou le rapport « intéressé » à l’interpro. D’autre part, avancer sur notre structuration pour faciliter la syndicalisation et accélérer notre développement dans le privé.
Enfin, le congrès discutera de la question de la recomposition syndicale avec l’objectif affiché d’ouvrir à la sortie du congrès une discussion sur cette thématique. Le contexte des échanges entre la CGT et la FSU engagée en fin d’année dernière ouvre des possibles tout en étant compliqué. La FSU continue de travailler avec Solidaires sur ce sujet (même si la CGT prime chez le courant majoritaire Unité et Action, proche du PCF).
Côté CGT, si le discours public rejoint celui de Solidaires sur « les menaces de l’extrême-droite », la porte à une recomposition est pour le moment fermée à cause de tensions qui existent dans certains secteurs, comme le rail. C’est un revirement par rapport à la « période Martinez » plus ouverte vis-à-vis de Solidaires.
Où l’on voit l’impact concret du dernier congrès confédéral de la CGT, avec une « direction » dans laquelle les syndicats du rail, de l’énergie et le PCF occupent une place importante et où une partie de la CGT ne veut pas s’encombrer des « gauchistes » de Solidaires.
Au final, nous verrons à ce congrès si le projet de Solidaires d’un syndicalisme alternatif en lien étroit avec le mouvement social est capable de continuer de s’adapter à la période et de finir sa mue de jeunesse pour entrer pleinement dans sa vie adulte.
Des communistes libertaires à Solidaires
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États généraux de l’information : Des enjeux démocratiques et financiers
Poursuivant la méthode Macron des États généraux qui ne servent à rien, des États généraux de l’information se sont ouverts en octobre 2023 pour des conclusions en juin 2024. Sans illusion sur le sérieux de la concertation, les enjeux sont néanmoins considérables. Une poignée de milliardaires et deux banques contrôlent l’essentiel des groupes médias (presse-radio-télé). Et les mutations technologiques multiplient les risques d’extinction d’une information contradictoire. Un réel pluralisme est pourtant la base d’une vraie démocratie.
De nombreuses lois et règlements régentent la presse écrite et ses riches subventions. D’autres gèrent radio et télévision : attribution de canaux, contrôle des contenus... Celles qui partagent le gâteau publicitaire sont aussi complexes que les droits et devoirs des journalistes : diffamation, protection des sources… Alors quand le gouvernement annonce qu’il va « moderniser » l’ensemble, les professionnel·les se précipitent pour défendre leurs pré-carrés et les citoyens et citoyennes doivent surveiller de près les conséquences sur la démocratie. D’autant que le développement des plateformes numériques, des algorithmes et de l’intelligence artificielle pose de nouveaux problèmes dans le choix des informations mises en avant, dans la reproduction automatique des idées dominantes et la production de fausses nouvelles.
On ne sait rien des projets de Macron, sinon la réaffirmation du droit du propriétaire à choisir la ligne éditoriale des médias qu’il possède. Une même réflexion se mène à Bruxelles. Le « Comité » européen qui veille sur l’audiovisuel élargit ses compétences à la presse écrite en musclant ses prérogatives : sur le secret des sources et la cybersurveillance des médias au nom de la « sécurité nationale », sur la concentration des médias, sur le retrait de contenus au nom de la lutte contre les ingérences extérieures. Ce qui revient à l’officialisation d’une censure qui sanctionnera tout aussi bien des opinions « révolutionnaires » le jour venu.
Des États généraux de la presse indépendante
Autour de Mediapart s’est construit une contre-initiative : les États généraux de la presse indépendante. Une centaine de médias ont produit 59 mesures, présentées le 30 novembre à Paris devant mille personnes puis déclinées en rencontres décentralisées. Alternative libertaire s’est associé à cette dynamique malgré les limites du document car il comporte nombre de revendications intéressantes, contre la concentration des médias ou sur la protection des sources et l’indépendance des rédactions. Ce document est néanmoins très marqué par des revendications corporatistes (aides à la presse réservées aux médias employant des journalistes professionnels) et par une illusion sur l’éthique journalistique dont l’indépendance suffirait à l’impartialité de l’information.
Dans sa longue intervention, Edwy Plenel a enfoncé le clou en opposant médias d’information et médias d’opinion. Faut-il alors brûler la presse politique et syndicale, culturelle, littéraire, associative, scientifique qui repose sur du bénévolat ou des experts et universitaires, presse qui représente une part importante du pluralisme réel ? Faut-il croire au concept de neutralité journalistique ? Or l’attribution du numéro de CPPAP [1] qui permet d’accéder à certaines aides pourrait être réservée aux seuls médias embauchant des journalistes professionnels. Cela provoquerait une hécatombe et Alternative libertaire serait au rang des victimes.
Pour un pluralisme organisé (personne peut nous canaliser)
La liberté d’expression est une notion clé pour une société autogérée. Les révolutionnaires se déchirent sur ces questions depuis l’interdiction des journaux « versaillais » par la Commune de Paris en 1871 ! Mais en dehors d’appels haineux et discriminants, rien ne devrait empêcher que dans le débat intellectuel, politique, démocratique, toutes les opinions puissent trouver leur écho médiatique.
Pour lutter contre les tendances autoritaires de tout État nous restons défenseurs de la liberté absolue de créer un média. Mais en régime capitaliste, la liberté est toujours celle du marché. Défendre un vrai pluralisme suppose un service public organisé et financé par la collectivité. Pour défendre le pluralisme de la presse à la Libération, la France avait mis en place un système égalitaire et coopératif de distribution des journaux afin qu’ils puissent tous être présentés aux lecteurs de manière égale. Nous revendiquons la restauration de ce système aujourd’hui dévoyé, ainsi que son extension à des outils mutualisés d’impression et de distribution (kiosques et abonnés) pour les titres contribuant au pluralisme des opinions politiques, artistiques, syndicales, philosophiques, scientifiques sans publicité. Une même institution devrait voir le jour pour contrer le poids des GAFAM dans la distribution dématérialisée des informations.
Face à Bolloré et aux dérives fascisantes des médias de l’industriel catho-traditionaliste, le Conseil d’État somme l’Arcom [2] d’établir des normes plus strictes de décompte des temps de parole pour y inclure non seulement les invités politiques mais aussi les « éditorialistes » et autres « experts » qui sont en fait des militants. C’est mieux que rien mais n’assure pas un vrai pluralisme garantissant l’expression des minorités. À quand des communistes libertaires au 20h ? À quand une chaîne télé libertaire ? Le « pluralisme interne » soit l’expression garantie de tous les courants d’idées dans un média est en pratique un compromis entre centre droit et centre gauche ! Nous devons nous revendiquer du « pluralisme externe » avec des moyens égaux à tous les courants de pensée pour s’exprimer. Et donc des financements publics indispensables face la confiscation des médias par les milliardaires.
Enfin les États généraux de l’information devraient aussi traiter de la précarité croissante des salarié·es des industries médias : pigistes, auto-entrepreneur·euses en graphisme et correction, bagnard·es de la distribution de la presse… mais là c’est silence complet.
Jean-Yves (UCL Limousin)
[1] La Commission paritaire des publications et des agences de presse, composée de représentants de l’État et professionnels de la presse.
[2] L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, fruit de la fusion du CSA et de l’Hadopi le 1er janvier 2022.
Pour aller plus loin :
Etats-generaux-information.fr
Fondspresselibre.org
Acrimed.org/Medias-francais-qui-possede-quoi
Arcom.fr
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10 milliards d’euros d’économies : Saigner les services publics au profit des vampires capitalistes
À la mi-février, Bruno Le Maire annonçait en direct sur TF1, dix milliards d’économies « sur l’État, pas sur les Français ». Traduction de cette novlangue néolibérale : ce sont les services publics protecteurs qui subiront la saignée, les bourgeois et leurs chiens de garde seront épargnés par les économies. Mais à propos, dix milliards d’économies ça représente quoi exactement ?
Le 21 décembre dernier était adopté à l’Assemblée nationale, après le rejet d’une énième motion de censure de la gauche, le budget de l’État pour 2024. Pour faire passer sans vote ce budget et celui de la Sécurité sociale, adopté début décembre, le gouvernement a usé, jusqu’à la corde, du fameux article 49.3... à dix reprises ! Mais il faut dire que le jeu en valait la chandelle puisqu’il ne s’agissait pas moins selon Élisabeth Borne, alors Première ministre, que de défendre la création « de plus de 2 000 postes de policiers et gendarmes, une hausse des moyens de la justice et de la défense, des revalorisations pour les enseignants et un “budget vert” avec sept milliards d’euros supplémentaires en faveur de la transition écologique » [1]. Ce budget était construit sur une prévision de croissance (comme on dirait dans Les Échos) de 1,4%, c’est du moins le chiffre qui avait été présenté par le Ministère de la sauvegarde des intérêts de la bourgeoisie, également appelé Ministère de l’économie et des finances. Peu importe que ces estimations soient clairement en décalage avec ce que les organismes internationaux prévoyaient pour la France, l’important c’était de nous vendre du rêve de croissance.
Une fois le budget voté il allait falloir assurer le rétropédalage, parce qu’en fait les estimations de croissances sont maintenant estimées à 1% du PIB. Peut importe, Bruno Le Maire se charge de l’annonce au JT de 20 heures de TF1 en mode « la croissanse ralentit partout dans le monde […] cela a un impact sur la croissance française », mais droit dans ses bottes il assure que « la croissance française résiste mieux que les autres grands pays développés » et surtout que rien ne serait « demandé aux français », ce qu’il faut traduire par : pas de hausse d’impôts pour les plus riches –, et que les économies seront faites « exclusivement sur le budget de l’État », ce qu’il faut traduire par : on ne demandera rien aux entreprises. Résultat : 10 milliards d’économies en 2024 et 20 milliards en 2025 à trouver majoritairement dans les budgets de l’écologie, de la santé, du social et de l’éducation.
690 millions d’euros sur le budget de l’Éducation nationale
Si les chiffres sont impressionnants ils restent finalement peu parlants tant on peine à incarner ces sommes dont il est difficile de saisir la matérialité. Le collectif Nos services publics [2], un collectif de fonctionnaires ayant notamment pour but de « mettre au jour et agir contre les dysfonctionnements institutionnalisés de nos administrations », a décortiqué le décret publié le 22 février « détaillant les mesures d’économies budgétaires ». Reprenant les données du gouvernement secteur par secteur il permet de voir concrètement ce que 10 milliards d’économies essentiellement supportées par des secteurs indispensables aux classes populaires.
La plus grosse part des économies sera faite sur les politiques « écologie, développement et mobilité durables », 2 milliards 460 millions. Logique quand on connaît la gravité de la crise environnementale ! 1 milliard d’économies sur le plan de rénovation énergétique ça correspond concrètement à renoncer à rénover entre 100 000 et 150 000 habitations, ce qui représente le nombre de logements d’une ville comme Rennes ou Lille. Sachant que selon l’Observatoire de la précarité énergétique, « 26% des ménages ont souffert du froid chez eux au cours de l’hiver 2022-2023 » [3], les familles monoparentales et les familles nombreuses sont les premières concernées. Autre économie sur les politiques écologiques : 500 millions de réduction du Fond d’accélération de la transition écologique dans les territoires (dit « Fond vert ») ce qui représente la non-rénovation de 48 collèges (mais rassurons-nous à Stanislas ou à l’École alsacienne tout va bien !).
Les forces de l’« ordre » épargnées par les économies
Deuxième secteur particulièrement ciblé par ces économies qui ne « touchent pas les français », l’enseignement et la recherche qui devront participer à hauteur d’1 milliard 590 millions d’euros ! Concernant l’enseignement les 690 millions d’euros d’économies ça représente concrètement l’équivalent de la suppression de 436 écoles primaires, 54 collèges et la fin de l’accompagnement de 14 000 élèves en situation de handicap ! Pour rappel entre les budgets 2023 et 2024, le financement, par nos impôts, de l’enseignement privé, financé à 75% par des fonds publics, est passé de 8 milliards 468 millions à 9 milliards 35 millions. Comme quoi en cherchant bien on aurait pu trouver des marges d’économie ! La recherche est elle aussi saignée avec une baisse de 900 millions d’euros de son budget, ce qui représente concrètement, au choix : la suppression du financement de 1500 projets de recherche ou bien la suppression d’un tiers des cours pour chaque étudiant·e inscrit·e en licence.
Par contre on ne demande que 232 millions d’euros d’économies à la Sécurité (police et armée), gageons que les plus de 78 millions d’euros d’achats de grenades de « maintien de l’ordre » [4], la plus grande commande en plus de dix ans, ne seront sans doute pas impactés par les économies.
S’attaquer aux services publics c’est s’attaquer aux plus précaires
Tandis que les revenus du capital augmentent sans commune mesure avec ceux du travail [5], c’est donc bien sur les couches populaires que pèseront les « efforts » et pendant ce temps là on ne touche pas aux véritables assistés : les capitalistes. Le « soutien à l’économie » ne verra son budget grévé que de 220 millions, ce qui n’est rien rapporté à l’ensemble des aides aux entreprises qui étaient de plus de 157 milliards en 2019, soit « l’équivalent de 6,4% du PIB (8,5% si l’on ajoute les niches déclassées) ou encore de plus de 30% du budget de l’État (41% avec les déclassées) » [6] selon l’IRES (Institut de recherches économiques et sociale) [7]. En 2023, les revenus des plus grosses capitalisations du CAC 40 ont explosé : 153,6 milliards d’euros de profits, 67,8 milliards d’euros de dividendes versés et 30,1 milliards de rachats d’actions pour l’année 2023 [8], mais personne à Bercy n’a semble-t-il songé à aller gratter quelques milliards de ce côté-ci.
Les mesures d’« économies » sont justement ciblées sur les services qui bénéficient aux plus précaires d’entre-nous. Il nous faut défendre nos services publics contre l’État qui n’est que l’expression des intérêts des capitalistes. À ce titre le mouvement massif de grève reconductible qui touche les écoles du 93 depuis maintenant quatre semaines nous montre la voie. Sans résignation et avec détermination fonctionnaires et usagers et usagères des services publics devons défendre notre bien commun contre les « dysfonctionnements institutionnalisés de nos administrations » et leur privatisation. Rappelons-nous que quand tout sera privé, nous serons privé·es de tout !
David (UCL Savoies)
[1] « Le budget 2024 définitivement adopté par le Parlement », Le Monde, 21 décembre 2023.
[2] Voir leur site Nosservicespublics.fr.
[3] « Les chiffres clés de la précarité énergétique (édition mars 2023) », Onpe.org.
[4] « Maintien de l’ordre : la France s’offre plus de 78 millions d’euros de grenades », Politis, 10 novembre 2023.
[5] « Entre 2021 et 2022 le montant total des revenus déclarés par les redevables de l’IFI a augmenté de 31,7% chez les foyers imposés à l’IFI contre 5,7% chez les autres foyers » note l’Observatoire de la justice fiscale, « Qui paie l’impôt sur la fortune immobilière ? », Obs-justice-fiscale.attac.org, 3 février 2024.
[6] « Le coût exorbitant des aides aux entreprises », Alternatives économiques, 21 janvier 2023.
[7] Dans son rapport de mai 2022, Un capitalisme sous perfusion : Mesure, théories et effets macroéconomiques des aides publiques aux entreprises françaises, l’IRES rappelait à juste titre à propos des aides aux entreprises que « Christopher Howard proposait déjà en 1997 l’expression hidden welfare state, laquelle pourrait être actualisée en y ajoutant donc in favor of companies, soit littéralement “un État-providence caché en faveur des entreprises” », « Mesure, théories et effets macroéconomiques des aides publiques aux entreprises françaises », mai 2022, Ires.fr.
[8] « Des milliards d’euros de profits et de dividendes, une année record pour les entreprises du CAC 40 », Le Monde, 7 mars 2024.
10 milliards d'euros d'économies : Saigner les services publics au profit des vampires capitaliste – UCL - Union communiste libertaire
À la mi-février, Bruno Le Maire annonçait en direct sur TF1, dix milliards d'économies « sur l'État, pas sur les Français ». Traduction de cette novlangue néolibérale : ce sont les services publics…UCL - Union communiste libertaire
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Édito : No War But Class War
L’utilisation du terme « réarmement », à sept reprises, durant ses vœux de la Saint-Sylvestre par Emmanuel Macron n’était pas qu’un effet de style. C’était bien la marque d’une volonté de s’inscrire dans une narration guerrière.
Face à la contestation croissante de sa politique antisociale, Macron, sans majorité pour gouverner, cherche à endosser une posture régalienne. Si l’on peut contester le Président, on ne conteste pas le chef des Armées. C’est également une façon de fixer un électorat conservateur et nostalgique d’une grandeur passée. « Réarmement économique », « réarmement de l’État », « réarmement civique », « réarmement industriel » ou « réarmement de la Nation », ou encore « réarmement démographique », tout cela a un arrière-goût rance de vichysme. Tout autant que la « feuille de route » de Gabriel Attal qui fleure bon l’extrême droite comme l’évoque « la mise en œuvre du projet de réarmement et de régénération annoncé ».
Macron a encore franchi une étape depuis en laissant entendre que des troupes françaises pourraient être engagées sur le front ukrainien. Le Président se rêve en chef de guerre. Outre ses effets mobilisateurs, la guerre est un bon business, et la France ne s’en sort pas trop mal. Sur la période 2019-2023 elle devient le deuxième exportateur mondial d’armements devant la Russie. Une industrie fortement soutenue par l’État qui y affecte pas moins de 900 fonctionnaires !
Alors que la casse sociale se poursuit et s’accélère au nom de la maîtrise des déficits, nous devons refuser et dénoncer cette logique guerrière et mener la seule guerre qui vaille : la guerre sociale contre la bourgeoisie et ses valets.
UCL, 23 mars 2024
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Turquie : des fraudes massives pour étouffer la dissidence kurde 03/04
Des élections municipales du 31 mars 2024, on retiendra la déroute de l’AKP, le parti islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdoğan. Dans les régions kurdes sous occupation militaire, les fraudes massives – observées par nos liens directs sur place – n’ont pas empêché la victoire du Dem Parti, le principal parti de la gauche kurde. L’État turc attaque à présent les résultats du scrutin, et la population descend dans la rue.
Au niveau national, c’est le CHP, le parti kémaliste historique (centre-gauche nationaliste) qui a chassé l’AKP de nombreuses mairies. Mais au Bakûr (Kurdistan de Turquie), c’est le Parti de l’égalité et de la démocratie des peuples (Dem Parti) qui s’impose en remportant dix provinces (contre huit en 2019) et 82 villes, soit 16 de plus qu’en 2019. Cette victoire aurait du être plus grande encore, trois provinces (Bitlis, Kars et Şırnak) ayant été perdues en raison des fraudes électorales orchestrées par le gouvernement AKP : des milliers de soldats ont été amenés en convois pour voter (souvent plusieurs fois) dans les villes du Kurdistan acquises au Dem Parti. Là, la pression du régime est la norme : des policiers et soldats en armes à proximité des isoloirs, des véhicules blindés dans l’enceinte des écoles où l’on vote, des pressions pour voter AKP contre un peu d’argent, ou sous la menace de perdre son emploi, etc.
Tous ces soldats sont stationnés dans les communes frontalières en raison de la guerre menée au Kurdistan d’Irak, mais leur répartition est organisée par l’État turc pour maintenir une pression constante sur toutes les provinces kurdes.
Dans les petites et moyennes villes, la fraude est visible et décomplexée. Quand la presse européenne se félicite d’élections qui se seraient « bien passées », elle répète les éléments de langage de la propagande d’Erdoğan, invisibilisant la situation au kurdistan. Les observateurices du Conseil de l’Europe sont quasi absent·es ; leur délégation n’est allée qu’à Diyarbakır (Amed), où elle n’a pas pu constater les fraudes massives qui ont affecté le reste du pays.
Bras de fer victorieux autour de la ville symbole de Van
Mais la triche et l’intimidation n’ont pas empêché la victoire de l’opposition. A Van, le gouvernement AKP a tenté d’invalider l’élection d’Abdullah Zeydan à la mairie, avant de renoncer devant l’intense mobilisation populaire autour de cette ville symbole du Kurdistan. La mairie restera donc au Dem Parti. La lutte a payé !
Des manœuvres de coup d’État analogues avaient été déployées en 2016 et 2019 pour empêcher le Parti démocratique des peuples (HDP), prédécesseur du Dem Parti, de s’emparer des mairies. À ce jour, les co-maires et élu⋅es municipaux du HDP sont toujours emprisonné⋅es. L’Etat a donc déjà, pendant huit ans, confisqué un pouvoir démocratiquement élu.
La population est dans les rues dans de nombreuses villes du Bakûr pour protester contre cette usurpation et a ainsi obtenu le recul d’Erdoğan. De nombreuses personnes ont été blessées et arrêtées par la police.
La guerre de l’Etat turc contre les Kurdes, à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières
Dans son discours le soir des élections, Erdoğan a répété sa volonté de « sécuriser la frontière avec l’Irak avant l’été » et de créer une « corridor de sécurité » de 30 kilomètres sur le territoire du Rojava, le long de la frontière syrienne. Il réaffirme ainsi sa volonté d’intensifier sa guerre contre les Kurdes par delà les frontières.
La mobilisation – sur place comme au niveau international – détermine le rapport de force qui peut être opposé à l’AKP. L’enjeu est d’enrayer la destitution des maires du Dem Parti largement élus ce dimanche !
Restons vigilant⋅es et mobilisé⋅es, gardons nos yeux braqués sur ce qu’il se passe au Kurdistan !
Vive la résistance du peuple kurde ! Bijî berxwedana Kurdistan !
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rdv 18h45 pl. J. Jaurès contre la conf' du petit duce #Adinolfi organisée par les néofascistes de #DesToursEtDesLys
Prudence maximale à proximité
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http://unioncommunistelibertaire.org/?Un-plan-d-urgence-pour-tous-les-services-publics-du-93
Un plan d’urgence pour tous les services publics du 93
En 1998, un vaste mouvement de contestation associant parents, profs et élèves avait gagné un plan d’urgence. Vingt-cinq ans plus tard, la Seine-Saint-Denis reste un des départements les plus sous-équipés au regard de sa population. Ne laissons pas faire, réclamons nos droits !
En 1998 les enseignants et les parents mais aussi de nombreux lycéens de Seine-Saint-Denis menèrent trois mois de mobilisations et de grèves sous le slogan : « On veut des moyens, on n’est pas des moins que rien ». Le résultat fut extraordinaire : 3 000 embauches d’enseignants et 5 000 « emplois jeunes », créations de normes particulières sur les effectifs par classes et pour les écoles les plus en difficultés, 5 milliards accordés pour la rénovation des bâtiments…
Quand la population s'exprime
La lutte fut menée par une « Coordination des établissements en grève » qui fonctionnait en assemblée générale en présence des responsables syndicaux enseignants et des parents d’élèves de la FCPE. Le mouvement en cours peut produire des résultats identiques !
Mais l’État et les gouvernements successifs n’ont pas laissé se dégrader que l’école de notre département. Tout le système de santé est délabré : hôpital, Ehpad, santé mentale, centres de santé municipaux… Il manque des milliers de professionnels et des dizaines de structures d’accueil.
Transports publics sous dimensionnés
Dans les transports en commun nous souffrons quotidiennement du délabrement des réseaux et des horaires inadaptés. Les travaux qui s’éternisent pour ouvrir de nouvelles lignes créent des difficultés incompréhensibles et, avec la densification de population voulue par les pouvoirs locaux et les promoteurs immobiliers, nous savons déjà qu’ils seront insuffisants au moment de leur mise en service.
Dans le logement enfin, l’arnaque des plans de rénovation urbaine est désormais sous les yeux de tous : destruction massive de logements sociaux, construction de copropriétés déjà dégradées et densification délirante en grignotant les peu d’espaces verts qui étaient pourtant nos seuls espoirs pour lutter contre le réchauffement climatique et les canicules urbaines.
Le capitalisme voilà l'ennemi !
Nous refusons de vivre dans un ghetto géant. Nous voulons une réindustrialisation pour de vrais emplois et de vrais salaires : assez de précarité et de jobs au rabais. Nous voulons la reconstruction d’espaces agricoles de proximité plutôt que de nouvelles chaînes de hard discount qui nous vendent des aliments industriels importés de toute la planète.
Mobilisation générale !
http://papayoux-solidarite.com/fr/collecte/caisse-de-greve-ag-education-93-intesyndicale
Retour à la rue à #Tours et partout en France suite à la fin de la #TreveHivernale : apéro solidaire demain 18h30 école Michelet à l'appel du collectif Enfants à la rue 37
Que ça ne soit pas qu'un PoissondAvril https://twitter.com/villedetours/status/1774702677521318350
Réquisition des logements vides !
À #Tours les enfants dorment dans la rue : rdv le #2avril à 18h30 pour un apéro solidaire à l'école Michelet, 40 rue G. Thiou. Stoppons la chasse aux pauvres, des logements pour tout·es !
http://unioncommunistelibertaire.org/?1er-avril-Un-logement-digne-pour-tous-et-toutes
1er avril : Un logement digne pour tous et toutes 28/03
Prix des loyers, flambée de l’immobilier, spéculation, expulsions, ségrégation urbaine, lutte contre la gentrification, réquisitions de logements vides… Ce 1er avril, à l’occasion de la journée européenne d’actions pour le droit au logement, mobilisons nous !
1) Etat des lieux du logement.
La trêve hivernale se terminera le 31 mars dans un contexte plus difficile que jamais. L’inflation et la hausse du prix de l’énergie se conjuguent à celle des loyers et font craindre à de nombreux·ses locataires la perte de leur logement. Dans cette perspective 13 manifestations dans 12 villes sont organisées pour réclamer un logement digne pour toutes et tous.
2) La loi Kasbarian
Alors que l’Insee comptait en 2023 trois millions de logements inoccupés (soit une hausse de plus de 60 % depuis 1990), la loi Kasbarian-Bergé a été adoptée en juillet 2023 dans une dynamique de criminalisation de la pauvreté. Cette loi « visant à protéger les logements contre l’occupation illicite » vise en faite à considérer les locataires comme des délinquant·es : accélération des procédures d’expulsion pour loyer impayé, triplement des sanctions encourues par les squateur·ices et création d’un délit punissant « la propagande ou la publicité en faveur de méthodes encourageant la violation de domicile ». En plus de l’exploitation au travail, les travailleurs et travailleuses se prennent la violence capitaliste jusqu’à dans leur logement et particulièrement pour les habitant·es des quartiers populaire dont la vie est de plus en plus sacrifiée aux bénéfices des marchand·es de sommeil et des spéculateur·ices. En ayant nommé Guillaume Kasbarian – porteur de cette loi « antisquat » – ministre du Logement en début d’année, le gouvernement dont la moitié sont millionnaires montre à nouveau son mépris pour les classes populaires.
3) Le logement du point de vue de l’UCL ou des communistes libertaires
Nous promouvons l’action directe des premièr·es concerné·es pour remettre en cause la propriété privée et le marché capitaliste du logement. Préalable nécessaire à la construction d’un service publique socialisé du logement. C’est pourquoi nous soutenons l’action des collectifs et associations de lutte contre le mal logement comme le DAL.
Nous considérons que la lutte pour l’amélioration immédiate des conditions de vie pourra amener à cette rupture. C’est pourquoi nous revendiquons :
– Le blocage des loyers.
– La réquisition des logements laissés vides à des fins spéculatives.
– Une taxe dissuasive sur les mètres carrés inoccupés.
– Le respect du SRU qui impose un seuil minimal de logement sociaux aux communes qui restent encore largement non suivi.
– L’isolation du bati afin de minimiser la facture énergétique des locataires et des normes environnementales élevées.
– L’accès aux logements sociaux pour les personnes sans papiers.
– Pas d’expulsion des bidonvilles sans relogement social durable prenant en compte les situations familiales.
– Un contrôle renforcé pour détecter et sanctionner les marchands de sommeil.
– Une réelle politique d’accompagnement renforcée pour les personnes sans-abris afin de ne laisser personnes à la rue.
– Une augmentation des capacités des hébergements d’urgence, pour les sans-abris avec ou sans-papiers, mais également pour les femmes victimes de violences conjugales.
– Un sans abri sur quatre en France est passé par l’ASE. Il faut plus de moyen pour la protection de l’enfance, un toit et un revenu pour chaque jeune autonome.
Soyons dans la rue le premier avril pour le droit à un logement digne pour toutes et tous !
L'#UnionCommunisteLibertaire a signé ce texte suite au #8mars
https://coordfeministe.wordpress.com/2024/03/26/le-sionisme-nest-pas-une-cause-feministe
Le sionisme n’est pas une cause féministe !
Ce qu’il s’est passé le 8 mars avec le collectif sioniste “Nous vivrons”
Ce 8 mars, le groupe sioniste “Nous Vivrons”, soutien de la politique coloniale et violente du gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou, a exigé d’avoir un cortège dans les manifestations féministes. En venant provoquer le mouvement féministe, en nous sommant de nous positionner du côté d’Israël à coup de chantage médiatique, “Nous Vivrons” déroule son agenda politique en instrumentalisant, une nouvelle fois, la lutte contre les violences faites aux femmes pour justifier leur narratif.
À Bordeaux, “Nous Vivrons” a demandé à manifester aux côtés de collectifs féministes qui n’auraient pas signé l’appel local et international au soutien du peuple palestinien. Le mouvement féministe a refusé leur participation et leur a signifié en amont par mail, avec le soutien de l’intersyndicale locale, co-organisatrice de la manifestation du 8 mars. Le groupe sioniste a malgré cela essayé d’infiltrer la manifestation, sans succès, et s’est dispersé sans heurt.
À Paris, le cadre unitaire “Grève féministe” craignait de se faire accuser d’antisémitisme dans les médias s’il refusait la présence de “Nous Vivrons”. Cédant au chantage médiatique, il a accepté de leur faire une place dans le cortège. Le collectif a pu manifester avec un service d’ordre violent et provocateur envers les manifestant·es défendant les droits de la Palestine et des palestinien·nes. Plusieurs agressions ont pu être constatées, entraînant blessures et hospitalisation.
Les sionistes instrumentalisent le féminisme
Suite au 8 mars, “Nous Vivrons” a fait le tour des médias afin de renforcer leur position, donnant une place encore plus importante au discours pro-colonisateur israëlien et disqualifiant les soutiens, notamment féministes, à la Palestine. Leur tactique est assez claire : ce groupe accuse en avance le mouvement féministe d’être antisémite, amalgame antisémitisme et antisionisme dans leurs différentes interventions, puis vient provoquer des heurts, notamment au travers de leur service d’ordre, dans nos manifestations, afin de valider a posteriori leur idéologie.
Nous réaffirmons haut et fort que les amalgames entre antisionisme et antisémitisme ne sont pas tolérables et sont une des causes de l’augmentation de l’antisémitisme en France.
Pour nous, il est clair que “Nous Vivrons” est un collectif sioniste et suprémaciste. Ce collectif milite pour la reconnaissance des violences commises contre les israélien·nes mais ne remet jamais en question la colonisation, les violences sexuelles commises par l’armée israélienne sur les femmes palestiniennes, ni ne se scandalise du génocide en cours. Nous dénonçons l’instrumentalisation par les groupes sionistes et pro-sionistes de nos corps, des violences que nous pouvons subir et de nos identités, pour légitimer la colonisation et le génocide en cours actuellement à Gaza.
Ces groupes instrumentalisent aussi par leurs amalgames les corps des juif·ves, les violences qu’iels subissent et ont subi, et cherchent à faire taire toute voix juive qui ne défend pas leur projet colonisateur et génocidaire. De même, ils justifient ce qui se passe en Palestine “au nom de l’amour”, pour la défense des femmes et personnes LGBTQIA+ israéliennes et occidentales : face aux menaces que représenteraient les palestinien·nes, présenté·es comme un peuple barbare, réactionnaire, alors tout serait justifiable.
Nous refusons également ce double standard qui consiste à rendre valable et digne d’être défendus les corps et les vies des israélien·nes, mais pas les corps ni les vies des palestinien·nes. Alors qu’il est sans cesse demandé au mouvement de solidarité avec la Palestine de dénoncer les crimes du 7 octobre, il n’est jamais demandé aux sionistes de dénoncer le génocide en cours. Ce double standard déshumanise les palestinien·nes et constitue une volonté du gouvernement israélien et de leurs soutiens de rendre acceptable par l’opinion publique la colonisation, le nettoyage ethnique et le génocide du peuple palestinien.
Le sionisme est un fémonationalisme
En tant que féministes, nous déployons des stratégies pour abolir toutes les violences. Nous avons la responsabilité de lutter contre le fémonationalisme qui, sous couvert de lutte contre certaines violences sexistes et sexuelles, soutient des systèmes de colonisations racistes et génocidaires comme en Palestine, et qui, en France, justifie des violences racistes et islamophobes.
Ce n’est pas parce que les pancartes de “Nous Vivrons” étaient tenues par des femmes que leur présence dans nos manifestations était acceptable. Nous défendons que la lutte féministe ne peut pas être réduite à la lutte des femmes contre les hommes mais qu’elle est bien la lutte contre des systèmes de domination et de violence dont le sionisme fait partie, en tant que système colonisateur et d’apartheid. “Nous Vivrons” instrumentalise les corps de toutes les femmes, en revendiquant leur droit à être présent·es dans une manifestation féministe sur cette simple base. De fait, les femmes du collectif instrumentalisent leurs propres corps au service du sionisme. C’est une position essentialiste, qui rappelle celles du groupe “féministe” d’extrême droite Némésis qui réclame le même droit sur la même base. Nous refusons d’entrer dans ce jeu essentialiste, il faut voir en ces groupes leur positionnement politique avant leur genre.
Pour toutes ces raisons, le cadre unitaire national “Grève féministe” n’aurait jamais dû accepter leur présence dans la manifestation parisienne. Il n’est pas possible, si nous nous revendiquons féministes internationalistes et anticolonialistes, de transiger avec le sionisme. Il est impensable d’être féministe et du côté de la colonisation et du génocide. C’est cette décision qui a mis en danger des manifestant·es féministes pro-palestinien·nes et qui divise le mouvement féministe. Car désormais, les forces réactionnaires cherchent à trier les “bonnes”, des “mauvaises” féministes. Celles qui pensent qu’on peut mettre de côté notre empathie le temps d’une manifestation et accepter un collectif qui soutient des génocidaires pour l’apaiser, et celles qui considèrent que nos principes ne sont pas à monnayer contre la paix médiatique, et qu’en matière de massacre d’une population on ne doit jamais commencer à bégayer au risque de ne plus savoir comment parler.
Pour un féminisme décolonial, non-essentialiste et anticapitaliste : grève féministe !
Nous tenons à réaffirmer clairement qu’il existe une pluralité de communautés et de voix juives que le sionisme médiatisé et tapageur de “Nous vivrons” doit cesser de silencier. Les féministes juives qui luttent contre toutes formes d’oppression ont toute leur place dans nos cortèges féministes, elles doivent y être et y seront en sécurité. Notre position est sans ambiguïté : pas de lutte féministe sans lutte contre le racisme, l’antisémitisme et le colonialisme.
Nous condamnons les viols et les violences commises contre les femmes israéliennes et palestiniennes tout comme l’utilisation du viol comme arme de guerre. Nous savons que la fin des violences en Palestine et en Israël n’adviendra qu’avec un cessez-le-feu, la fin de la colonisation et du blocus, et le droit pour les palestinien·nes de vivre dignement et librement sur leur terre.
Pour nous, l’outil de la grève féministe est précisément celui qui peut et doit permettre de construire des alliances avec les mouvements qui luttent contre le racisme et pour les droits des peuples à être libres, parce que la grève met au centre les capacités d’actions des femmes et minorités de genre à retourner leur position de subalterne pour tout arrêter et tout repenser. Il s’agit donc d’un outil politique qu’on ne peut pas construire avec les courants fémonationationalistes, parce qu’on ne peut pas lutter contre l’oppression main dans la main avec l’oppresseur.
Par ce texte, nous revendiquons haut et fort que majoritairement le mouvement féministe en France est pro-Palestine, en soutien aux opprimé·es, et ne transige pas avec ce principe !
Nous appelons à continuer à tisser des liens et des alliances entre nos mouvements féministes et les mouvements contre le racisme, contre l’antisémitisme et contre la colonisation, dans de vastes mouvements féministes anticapitalistes et décoloniaux pour les droits des peuples à disposer d’eux-mêmes !
La libération de la Palestine est une cause féministe !
Signataires :
Allumeuses
Assemblée Féministe Paris Banlieue
Assemblée Féministe Transnationale
Association Adelphi’Cité Marseille
Association Nouvelles Rênes
Ag feministe chambéry
AG Feministe Gironde / Bordeaux
CLAC – Nantes
CLF Montreuil
CNT 35
CNT 38
Collages Féministes Aix en Provence
Collages féministes Bordeaux
Collages féministes Montluçon
Collages féministes de Rouen
Collages Féministes Strasbourg
Collectif Arc En Ci.elles – Strasbourg
Collective FFFRAC Mantes la Jolie 78
Collectif des Mésanges Lodève (34)
Collectif féministe LA GRENADE, Metz
Collectif lillois de luttes féministes
Comité de soutien à Hanane Ameqrane
Commune Vision ; Rennes
Du Pain et des Roses
Emancipation tendance intersyndicale
Extinction Rébellion Grenoble
Féministes4jina.Paris
Féministes Révolutionnaires Paris
GARCES, Paris
Groupe d’Action Féministe Rouen
Groupe féministe de Fougères
Kollectif Kuné
Kessem, juives décoloniales
La Bulle – Rennes
La Relève Féministe
La Pride des Banlieues, Saint-Denis
Le Parti de Gauche ille-et-vilaine
Les Affolé-e-s de la Frange (Limoges)
Les inverti·e·s
Les Jeunes Insoumis•es de Grenoble
Les Ourses à plumes
Marseille 8 Mars
Mésanges
Mouvement des mères isolées
MNL13
#NousToutes
NousToutes 06
Nous Toutes 27
NousToutes33 (Bordeaux)
NousToutes35 (Rennes)
NousToustes38 (Grenoble)
NousToutes79
Nous Toutes 95
Nous Toutes Juvisy
NousToutes Lorient (56)
Noustoustes Marseille
Nous Toutes Nord Essonne
Nous Toutes Paris 13/14
Nous Toutes Paris Nord (9/10/18e)
Nous Toutes Pays Basque
Nous Toutes Roanne
NousToutesUnistra (Strasbourg)
NousToutes Saint-Malo
Nous Toutes Vannes
NPA Rennes
Ouvrons les Guillemets
PEPS
Sciences Palestine
Solidaires étudiant-es Grenoble
Solidaires Informatique 35 (Rennes)
Sud santé 38
Support Transgenre Strasbourg
Team sama – Mont de Marsan
Tsedek!
Union Communiste Libertaire
https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Gaza-Le-massacre-continue-la-mobilisation-aussi
Gaza : Le massacre continue, la mobilisation aussi
Bientôt 6 mois de massacres de masse à Gaza ! Alors que Netanyahou tente d’élargir le conflit et s’apprête à bombarder Rafah, la solidarité en France fait face à une répression politique inédite. Il s’agit de ne pas lâcher prise.
Plus de 30 000 morts, très probablement plus, un territoire en ruine, des risques de maladie et de famine, des blessé·es et des mutilé·es en masse dans une situation de manque de soin. S’y ajoutent les menaces de retrait de subventions qui pèsent sur l’UNRWA, principal organisme d’aide aux réfugiés et au peuple palestinien.
Alors que le risque de génocide est confirmé depuis novembre, appuyé désormais par la plainte de l’Afrique du Sud, que les violences et meurtres de la part de colons se multiplient en Cisjordanie, il n’est plus contestable que nous assistons à des crimes contre l’humanité, visant la destruction totale de la société gazaouie, dans la continuité du projet colonial du gouvernement israëlien. Israël effectue maintenant des tirs sur le Liban avec la complicité des USA, qui de leur côté effectuent des tirs au Yémen et en Irak.
En effet, Netanyahou, aujourd’hui sur un siège éjectable, fait le pari d’une déflagration généralisée dans la région par des provocations multiples, seul moyen pour lui que le soutien occidental ne vacille pas face à la montée des contestations mondiales.
Une mobilisation qui gagne
De son côté la France, si elle hausse discrètement la voix par moment, continue de fournir des satellites et de vendre des armes à l’état d’Israël et se retrouve complice de crime contre l’humanité ! Dans le monde, plusieurs mobilisations de blocage des dépôts d’armes ont eu lieu. Pas encore en France.
La campagne Stop Arming Israël France s’est récemment créée dans ce but.
La répression et les intimidations des soutiens à la Palestine ont pris des proportions inédites en France de la part de l’Etat [1] comme de la société civile [2]. Le consensus pro-israélien se durcit, ébranlé par les mobilisations qui se maintiennent dans les rues depuis octobre.
Cette ambiance maccarthyste traverse la gauche comme le prouve l’interdiction par la mairie de Paris de réunions publiques avec Judith Butler organisées par le collectif juif décolonial Tsedek, attaqué pour son antisionisme assumé.
Pour autant, les actions et campagnes initiées par différents collectifs et la campagne BDS [3] mobilisent largement ; plusieurs actions et collectifs se créent dans les quartiers populaires. Y entraîner de plus en plus de secteurs syndicaux et du monde du travail doit être un objectif pour les révolutionnaires dans les mois à venir.
Malgré l’ampleur du massacre, la résistance palestinienne à Gaza, qui regroupe toutes les composantes politique palestiniennes, n’est en rien défaite et fait subir des pertes importantes aux israéliens. La mobilisation internationale ne faiblit pas notamment aux États-Unis, et l’occident est définitivement décrédibilisé par ses deux poids deux mesures.
La solidarité internationale ici est un front de lutte pour couper les cordons ombilicaux de la colonisation ! Il s’agit de la renforcer en France en menant diverses batailles idéologiques, politiques et antiracistes. Parmi elles, attaquons l’idée qui fait consensus en France et légitime le soutien à Israël depuis des années : remettons en cause la « guerre contre le terrorisme » !
Nicolas Pasadena (commission antiraciste de l’UCL)
[1] « 7 octobre : Aurore Bergé menace de couper les subventions aux associations féministes », L’Humanité, 12 février 2024.
[2] « Guerre Israël-Gaza : la juriste franco-palestinienne Rima Hassan prise pour cible par l’animateur Arthur », L’Humanité, 5 février 2024.
[3] « Boycott, désinvestissement et sanctions pour stopper l’apartheid israélien », Unioncommunistelibertaire.org
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https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Tsedek-Une-voix-juive-pour-la-justice
Tsedek ! Une voix juive pour la justice
Créé en juin 2023, le collectif Tsedek ! connaît une croissance très rapide depuis le début de l’offensive génocidaire israélienne à Gaza. Né à Paris, il essaime à Lille, à Marseille, à Grenoble, à Lyon... Il fait entendre une autre voix juive, décoloniale et antisioniste.
Voilà qui ne peut que déplaire aux inconditionnels du massacre. Déjà trois événements de Tsedek ont été déprogrammés à la suite de pressions [1], et les anathèmes contre Tsedek reprennent bien souvent la rhétorique antisémite la plus classique [2]. Mais qu’est-ce que ce collectif, et pourquoi fait-il aussi peur ?
« Tsedek » est le mot hébreu pour « justice ». Et c’est cette notion qui est au centre du travail antiraciste de ce collectif. Justice en Palestine tout d’abord : la paix n’aura pas lieu sans justice et sans égalité. Le respect des droits des Palestinien·nes (levée du blocus, droit au retour, libération des prisonnièr·es, lutte contre le mur et les expulsions...) est une nécessité pour que tous et toutes puissent vivre à égalité dans un pays démocratique, de la Mer au Jourdain.
Justice en France aussi, contre le racisme d’État, car l’engagement antiraciste n’est pas complet s’il ne s’attaque pas à notre propre impérialisme. De la loi Darmanin aux crimes policiers en France, ou à la répression des manifestations au Sénégal avec le soutien de l’État français, Tsedek participe aux manifestations et communique son soutien à toutes les luttes contre le racisme d’État. Justice enfin, pour tous les peuples opprimés, partout dans le monde. Dans son communiqué de soutien à la manifestation kurde du 6 janvier 2024 [3], Tsedek compare l’histoire juive et l’histoire kurde : « nous partageons la même communauté de destin face à l’ethno-nationalisme et à l’impérialisme ».
« Pour une judéité émancipée du sionisme »
Le collectif considère qu’une analyse matérialiste du sionisme ne peut que conduire à le définir comme un projet colonial. « La meilleure définition du sionisme se fait par sa manifestation matérielle : l’apartheid, les expulsions, les destructions de maisons, la déshumanisation, le blocus, les prisonniers politiques, les exécutions sommaires, le nettoyage ethnique et le génocide » [4]. Tsedek entend donc porter une voix juive critique. Face au massacre à Gaza, il lançait le 31octobre une pétition qui proclamait : « vous n’aurez pas le silence des Juifs de France ». Dans les manifestations parisiennes pour un cessez-le-feu à Gaza, le collectif apparaît dans un « bloc juif » aux côtés d’autres organisations juives antisionistes (Oy Gevalt, Kessem, l’UJFP) [5].
Si Tsedek s’oppose aux organisations et collectifs qui prétendent représenter la parole juive, ce n’est pas pour parler « au nom » des juifves, mais bien pour insister sur la pluralité des opinions juives. Les amalgames entre judéité et sionisme, et entre antisionisme et antisémitisme, conduisent à essentialiser les Juifves, comme s’iels étaient une masse uniforme qui parlerait d’une seule voix en faveur du colonialisme. Pour refuser cette capture des voix juives, il y avait besoin d’un nouveau collectif qui permette aux personnes juives antisionistes de s’exprimer en première personne, contre les institutions qui parlent à la place ou au nom de toutes les personnes juives. Dès lors, Tsedek n’hésite pas à assumer la conflictualité avec les organisations juives sionistes, du CRIF à l’UEJF, qui le lui rendent bien.
Contre l’antisémitisme et son instrumentalisation
Au centre des engagements du collectif, il y a aussi la lutte contre l’antisémitisme. Tsedek en propose une lecture matérialiste, qui rompt avec les analyses dominantes. Dans le manifeste du collectif, l’antisémitisme est défini comme un « produit de la suprématie blanche ». En 1492, la même année où Christophe Colomb ouvrait la voie à la colonisation du continent américain, l’Espagne expulsait les Juifs et Juives au nom de la « pureté du sang » : ce sont bien les États-nations européens qui ont fait des Juifs et Juives des parias, qui les ont racialisé·es et discriminé·es.
Lorsque ces mêmes États-nations utilisent la lutte contre l’antisémitisme pour produire autour d’eux l’unité nationale, comme ce fut le cas avec la manifestation du 12 novembre à Paris, Tsedek y voit une instrumentalisation hideuse, d’autant plus quand il s’agit d’utiliser le prétexte de la lutte contre l’antisémitisme pour renforcer d’autres racismes, notamment islamophobe [6]. Le même gouvernement qui appelait à cette marche contient entre autres Gérald Darmanin, auteur de déclarations immondes sur les Juifs qui « pratiquent l’usure » et font naître « troubles et réclamations » !
Au contraire, la lutte contre l’antisémitisme de Tsedek est intimement liée à tous les autres antiracismes. L’antisémitisme, comme tous les racismes, a ses spécificités, mais en faire un racisme exceptionnel est une faute politique : la lutte antiraciste sera commune ou ne sera pas. Dans la lutte contre l’antisémitisme, comme dans toutes les luttes, « la boussole ne peut être que celle de la justice, de l’émancipation collective et des débouchés politiques en rupture avec les structures qui produisent l’antisémitisme. Sans cela, elle est désarmée » [7].
Daniel (UCL Lyon)
[1] Un événement prévu le 6 janvier, au Cirque Electrique de Paris intitulé « contre l’antisémitisme, son instrumentalisation et pour la paix révolutionnaire en Palestine » a été annulé par la mairie qui prêtait la salle, possiblement en cédant à des menaces de groupes sionistes d’extrême droite. Le 30janvier, c’était une projection du film La Zone d’intérêt en présence de la chercheuse Sadia Agsous-Bienstein, prévue au cinéma Magestic Bastille, qui était déprogrammée en dernière minute. Une nouvelle séance était prévue le 6 février, avec l’historien Johann Chapoutot comme deuxième invité. Celui-ci a décliné l’invitation en dernière minute, et la salle de cinéma a refusé que la première s’exprime seule, avec des justifications dont l’intéressée a souligné le sous-texte raciste.
[2] Sur le site Akadem, une chronique intitulée « Tsedek et Neturei Karta, les Juifs préférés des antisémites » présente par exemple Tsedek comme un groupe « marginal et surmédiatisé ».
[3] « Avec la gauche kurde le 6 janvier Justice et vérité pour les six assassinats ! », Alternative libertaire, Février 2024
[4] https://x.com/TSDKcollectif/status/1749834211131805949
[5] Pour une présentation de l’UJFP dans les colonnes d’Alternative Libertaire : « Pierre Stambul (UJFP) : “Notre audience s’accroît” » , Alternative Libertaire, mai 2009
[6] L’UCL a développé une position très similaire dans notre communiqué du 18 novembre 2023, « Lutte contre l’antisémitisme : les tentatives dangereuses de réappropriation par l’extrême droite »
[7] Tsedek, « L’antisémitisme doit être combattu, son instrumentalisation aussi », 3 novembre 2023.
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L'#UnionCommunisteLibertaire organise un café libertaire à #Bruxelles : Chaussée de Forest 54, 1060 #SaintGilles (Local #SaccoEtVanzetti). Local au rez-de-chaussée, une marche à franchir. Pas de WC PMR
Discuter de l'actu & des actions de l'UCL en Wallonie, adhérer....
Nestor Durruti reshared this.
Plusieurs questions engagent l'avenir du #SyndicalismeDeLutte : où en est l’axe CGT - FSU - Solidaires ? l’impératif écologique ? l’égalité femmes-hommes ? le rôle des minorités sexuelles ou racisées en son sein ?
Retour « au taf », les syndicalistes autogestionnaires et libertaires ! – UCL - Union communiste libertaire
Le mouvement social de 2023 pour la défense des retraites a montré à quel point le syndicalisme de lutte restait un acteur incontournable de la lutte des classes... mais aussi à quel point il était…UCL - Union communiste libertaire
http://unioncommunistelibertaire.org/?Nous-c-qu-on-veut-c-est-un-plan-d-urgence
Nous c’qu’on veut, c’est un plan d'urgence !
Ce mouvement est le fruit d’un travail de mobilisation élaboré par les syndicats de lutte commencé dès le mois de septembre 2023.
Du fric pour l’école publique ! Du pèze pour le 93 !
Depuis le 26 février a débuté un grand mouvement social dans l’éducation en Seine-Saint-Denis. C’est le fruit d’un travail de mobilisation élaboré par les syndicats de lutte commencé dès le mois de septembre 2023.
Dès septembre, des grèves ont eu lieu dans plusieurs établissements du 93, notamment pour protester contre l’interdiction de l’abaya et les manques de personnels. Une intersyndicale a décidé de se réunir pour construire un mouvement collectif et unitaire. La FSU, la CGT, la CNT et Sud Education ont décidé de lancer un grand recueil de doléances pour construire un revendicatif commun destiné à servir de base à une mobilisation. Sur le modèle de la mobilisation victorieuse de 1998, il a été décidé d’exiger de nouveau un Plan d’urgence pour l’éducation dans le 93.
Un mouvement, ça se construit...
Un questionnaire a permis de recenser les manques de moyens. Il en ressort que le 93 a besoin de 358 millions d’euros et de l’embauche de 5200 enseignant·es, du renforcement des pôles médicaux et sociaux par une embauche de 200 infirmier·es, médecins et assistant·es sociales, de 1055 postes en vie scolaire et de 2200 AESH. Concernant les locaux insalubres (infestations de nuisibles dans 30 % des écoles) et mal isolés (70 % des collèges), l’intersyndicale demande un autre collectif budgétaire [1] pour un grand plan de rénovation et d’investissement.
Tout le monde connaît l’état catastrophique du système éducatif public dans le 93. Pour autant, ce travail sert concrètement à la construction de la mobilisation et la crédibilise. Les militant·es syndicaux ont sillonné le département pour populariser ce qui n’était encore qu’une campagne pour un plan d’urgence. Ils et elles ont organisé des tournées et des réunions d’information syndicale, des campagnes de mails coordonnés, etc. Le 21 décembre, une conférence de presse et un meeting ont été organisés à la Bourse du Travail départementale à Bobigny pour publiciser le chiffrage des doléances et lancer la mobilisation, avec le soutien de la CGT, de la FSU et de Solidaires.
En janvier et février, le travail de fourmi a continué et l’idée de ne pas faire la rentrée après les vacances d’hiver a émergé. Les chiffres de la grève nationale du 1er février ont encouragé les militant·es en ce sens et les annonces de Gabriel Attal (réforme du choc des savoirs) puis les déclarations de l’éphémère ministre Oudéa-Castera sur l’école publique ont attisé les braises.
Et si le 93 ne faisait pas sa rentrée ?
De fait, la grève de la rentrée du 26 février a été un succès avec 60 % de grévistes en moyenne dans le 2d degré. De nombreux établissements ont voté la reconduction, des AG ont lieu dans plusieurs villes du département, parfois à des endroits où il se passe peu de choses (à Aulnay-sous-Bois par exemple). De plus, à l’issue d’un rassemblement de 700 personnes à côté du Lycée Stanislas à Paris, une assemblée générale (AG) départementale a réuni 150 enseignant·es qui ont voté la reconduction de la grève pour le lendemain.
Le 27 février, le rassemblement devant la direction départementale de l’éducation nationale a été un succès, tout comme l’AG départementale. À partir de ce moment-là, l’AG et l’intersyndicale n’ont cessé d’appeler à la grève reconductible et à sa massification. Cela a été le cas le 7 mars avec une augmentation du nombre de grévistes (60 % dans les collège et lycées et 45 % dans les écoles) du nombre de personnes en manifestation (plusieurs milliers) et en AG. Petit à petit, le mouvement a agrégé les parents d’élèves qui organisent des rassemblements le soir ou des manifs du samedi dans les principales villes du 93.
Le jeudi 14 mars, des cortèges ont afflué de 8 points de départ dans le département pour converger à 5000 vers la préfecture. Du jamais vu depuis plusieurs décennies ! Le lendemain, ce sont les parents qui ont organisé une opération « écoles, collèges et lycées déserts » dans tout le département.
Le mouvement semble devoir durer, fort de son organisation en AG respectueuses des mandats des établissements et des villes qui se réunissent systématiquement en amont des AG départementales, tenant bon le cap des revendications locales pour un plan d’urgence du 93 articulées aux revendications contre les réformes « choc des savoirs ».
La situation révoltante et la jeunesse d’une partie importante des personnels donne du ressort à la mobilisation, mais elle n’est pas égale dans l’ensemble du département. La grève reconductible est en fait majoritairement perlée. C’est ce qui permet aussi que la mobilisation dure depuis 3 semaines au moment où cet article est écrit. Une partie de sa réussite tient aussi au fait qu’elle est concrète et parle aux travailleur·ses aussi bien qu’aux usagèr·es. Pour autant la marche est haute : les victoires de 1998 et 2015 se sont faites sous des gouvernements sociaux-démocrates. Face à la droite qui refuse de céder face aux aux mobilisations sociales, il va falloir amplifier le rapport de force.
La casse assumée de l’enseignement public
Malgré l’ampleur de la mobilisation, le soutien de la FCPE et celui des élu·es NUPES, la réponse des autorités hiérarchiques est inexistante et méprisante. Ainsi, ni le directeur départemental, ni la rectrice, ni même le cabinet ministériel (qui a reçu l’intersyndicale le 15 mars) ne veulent rien lâcher : pas le moindre million, ni même un déblocage de postes. Quand on sait que le SNU et le port de l’uniforme coûteraient plus de 4 milliards d’euros, on touche du doigt la réalité des choix politiques faits par le gouvernement. De l’argent public, il y en a également beaucoup dans les caisses des établissements privés dont le financement est assuré à plus de 70 % par l’État.
« Du fric pour l’école publique ! Du pèze pour le 93 ! » est l’un des slogans les plus scandés de ce mouvement. Si la reconduction de la grève annoncée après le 19 mars s’enracine et s’amplifie, on peut s’attendre à un printemps très chaud dans le 93 et peut être partout ailleurs en France dans l’éducation nationale !
Des profs communistes libertaires du 93
[1] Des moyens supplémentaires issus du budget de l’État.
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1880-90 : Quand l’antisémitisme se voulait doctrine sociale
Dans la décennie 1880, le mouvement socialiste était travaillé par l’antisémitisme. Il s’en dissocia dans les années 1890. Puis, en 1898-1899, avec l’Affaire Dreyfus, le classa définitivement comme réactionnaire, sans se défaire entièrement de ses scories. Quels étaient les fondements de cet antisémitisme de gauche ? Pourquoi l’hésitation initiale à le pourfendre ? Et comment la prise de conscience s’opéra-t-elle ?
En 1895, à la veille de l’Affaire Dreyfus, l’attitude de l’anarchisme vis-à-vis de l’antisémitisme est assez similaire à celle du reste du mouvement socialiste : hostile sur le plan doctrinal, indifférente voire complaisante dans les faits. En ce XIXe siècle qui ressasse les stéréotypes de la judéophobie chrétienne, et où les théories racialistes « scientifiques » sont à la mode, l’antisémitisme n’est nullement une opinion honteuse. Il est même massivement véhiculé par la presse conservatrice et catholique.
L’historien Michel Dreyfus a calculé qu’en 1897, ses quatorze quotidiens touchent au total 2 millions de lecteurs. Très loin devant les 250.000 lecteurs atteints par les six titres républicains de gauche et socialistes. À lui seul, le quotidien papiste La Croix, qui se proclame « le plus antijuif de France » touche 500.000 lectrices et lecteurs. La thèse de Michel Dreyfus est qu’il n’y a pas eu de formulation d’un antisémitisme original par le socialisme, mais une puissante imprégnation par un antisémitisme ambiant. C’est pourquoi, plutôt que d’un « antisémitisme de gauche » il a préféré parler de l’« antisémitisme à gauche » [1].
Le premier à politiser la vieille judéophobie médiévale avec des arguments de son temps est le fourriériste Alphonse Toussenel, qui publie en 1847 Les Juifs, rois de l’époque [2]. Écrivant sous la monarchie de Juillet, qui voit l’essor du capitalisme français, Toussenel affirme en substance que l’ère qui s’ouvre signe le triomphe de l’« esprit juif », c’est-à-dire l’arrivée au pouvoir des affairistes, des spéculateurs et des banquiers, dont le baron Rothschild est la figure tutélaire –et qui sera la cible obsessionnelle des antisémites.
L’antisémitisme est présent chez Auguste Blanqui, le plus éminent chef révolutionnaire des années 1850-1860, mais pas de façon structurante. Il devient en revanche central chez certains de ses disciples, notamment Gustave Tridon [3].
C’est dans les années 1880 que cet antisémitisme politique effectue une percée dans les milieux socialistes et d’anciens communards, par le biais du blanquisme et de La Revue socialiste de Benoît Malon. Les ouvrages de Gustave Tridon, d’Auguste Chirac [4] et d’Albert Regnard [5] lui donnent alors ses lettres de noblesse. Mais nul ne fera autant qu’Édouard Drumont avec son livre publié en 1885, La France juive [6].
À la différence des précédents, Drumont est un catholique assidu, et son anticapitalisme n’est que superficiel. Son talent de pamphlétaire est en revanche bien supérieur, et il sait présenter au grand public les thèses antisémites sous un jour sensationnel. Son style, c’est le scandale et l’outrance. Le succès de librairie est phénoménal : 140 rééditions en deux ans.
Réfutation doctrinale, mais indifférence politique
Tridon, Regnard, Chirac ou Drumont n’échafaudent, au plan théorique, qu’un salmigondis mêlant anticapitalisme et racisme –un racisme où la « race », mot à tout faire, procède à la fois du sang, de la religion, de la culture et de l’appartenance à la classe capitaliste. Ils n’en élèvent pas moins leur antisémitisme au rang de doctrine politique [7]. Comment le mouvement ouvrier a-t-il réagi à cette proposition doctrinale ? Par un haussement d’épaules.
Durant la majeure partie des années 1880, les journaux anarchistes et socialistes tiennent officiellement l’antisémitisme pour une doctrine erronée. Non pas sur la base d’une argumentation antiraciste, mais parce que, de leur point de vue, les antisémites, en limitant leurs attaques à la fraction juive de la bourgeoisie, ne désignent pas la vraie cible : le capitalisme dans son ensemble.
Ceci étant dit, anarchistes et socialistes ne font pas un mauvais accueil au livre de Drumont : ses diatribes contre « Rothschild » et « les banquiers juifs » ne sont pas ressenties comme contre-productives si elles peuvent éveiller la révolte populaire contre le capitalisme en général.
L’ignorance d’un prolétariat juif
Le fantasme du « Juif usurier » circule d’autant plus aisément à gauche que le prolétaire français moyen ne côtoie ni Juifs ni Juives. En 1882, le Consistoire en recensait 60 000 en France, soit environ 0,17% de la population totale, pour l’essentiel invisibles car totalement assimilés. Les Juifs connus, par la force des choses, appartiennent plutôt à l’intelligentsia et à la bourgeoisie, où ils sont effectivement surreprésentés : en 1892, sur 440 patrons d’établissements financiers, on compterait 90 à 100 Juifs [8]. De telle sorte qu’avant les années 1900, comme le souligne Michel Dreyfus, « aucun penseur, aucun analyste n’a imaginé qu’il puisse y avoir aussi un prolétariat juif » [9].
Ce n’est qu’après l’Affaire Dreyfus que l’image du judaïsme se prolétarisera. L’immigration yiddish d’Europe de l’Est formera de forts contingents d’ouvriers tailleurs et chapeliers, qui constitueront d’ailleurs des syndicats affiliés à la CGT. En 1898, pour la première fois, la réalité du prolétariat juif aura été étudiée dans une thèse publiée à Bruxelles [10].
Les années 1880 marquent donc à la fois la pénétration de l’antisémitisme et son plus haut niveau d’acceptation au sein du socialisme. Une première dissociation survient au terme du phénomène boulangiste de 1888-1889.
Première dissociation suite au boulangisme
Mouvement antiparlementaire, patriote et confusionniste, agglomérant des tendances de droite et de gauche, le boulangisme rebat les cartes au sein du socialisme. Tandis que les « possibilistes » de Brousse et Allemane s’engagent dans la défense de la république, la majorité des blanquistes soutiennent Boulanger. Les guesdistes, eux, affichent une neutralité plutôt bienveillante à l’égard du « brav’ général ». Quant aux anarchistes, ils dénoncent à la fois le « césarisme » de Boulanger et l’hypocrisie de la république.
Quand le boulangisme décline, dès la fin de 1889, il cherche un second souffle en actionnant le levier antisémite, susceptible de faire vibrer la corde populaire, tout en attirant les subsides de l’aristocratie réactionnaire et cléricale. En l’absence de son chef exilé, l’état-major boulangiste noue alors une alliance avec la Ligue nationale antisémitique d’Édouard Drumont [11]. Leurs orateurs s’unissent pour un grand meeting le 18 janvier 1890 à Neuilly, sous le mot d’ordre « guerre aux Juifs ! » L’auditoire de 1 500 personnes est peu ordinaire : le prince de Tarente, le prince Poniatowski, le duc de Luynes, le duc d’Uzès, le comte de Dion et le vicomte de Kervéguen sont venus se mêler au petit peuple de la banlieue ouest [12]... L’événement est abondamment relayé par la presse qui y voit le possible acte de naissance « en France, d’un parti antisémite comme il en existe déjà en Allemagne, en Autriche, en Russie » [13].
Alors que l’antisémitisme n’avait été jusqu’ici, pour ainsi dire, ni de gauche ni de droite, ce marquage réactionnaire ne pouvait que le rendre suspect aux yeux des révolutionnaires. C’est sans doute pour cette raisons que, dans les années 1890, l’antisémitisme est identifié, à gauche, comme une escroquerie. Il disparaît de La Revue socialiste, et est rejeté par les socialistes antiboulangistes [14].
Les préjugés et stéréotypes ont la vie dure
Après l’épisode boulangiste, la doctrine antisémite est donc, en tant que projet politique, rejetée par la gauche. Mais les préjugés et les stéréotypes, eux, ont la peau plus dure. Pendant longtemps, ils surgiront encore sporadiquement, au détour d’un article, dans la presse anarchiste ou socialiste, réformiste comme révolutionnaire.
Et puis, il y a l’imprégnation du langage populaire. Les mots « juif », « youtre », « youdi » ou « youpin » y désignent alors couramment les pingres, les profiteurs et les exploiteurs, de façon plus ou moins déracialisée [15]. Dans un article du Père Peinard tout à fait symptomatique, Émile Pouget explique ainsi : « De religion, de race, il n’est plus question. Le youtre, c’est l’exploiteur, le mangeur de prolos : on peut être youtre tout en étant chrétien ou protestant ». De même que, selon lui, le mot « jésuite », loin de désigner un missionnaire catholique, signifie à présent, dans l’imaginaire populaire, « une ignoble crapule, un dégoûtant salop, vous faisant des mamours pour mieux vous étrangler » [16]. Une façon, sans doute, d’excuser les habitudes de son lectorat. Pouget y renoncera totalement quand, huit ans plus tard, il s’engagera à fond dans le camp dreyfusard.
Étonnamment, cette sémantique est véhiculée y compris par des révolutionnaires juifs comme Bernard Lazare qui, dans un livre de 1894, s’efforce d’établir un distingo acrobatique entre « juifs » et « israélites » – le premier terme devant selon lui s’appliquer aux grands banquiers et spéculateurs, et le second aux boutiquiers sans le sou [17]. Lazare va jusqu’à admettre que l’antisémitisme peut jouer un rôle positif : en encourageant la haine des riches, il hâtera une révolution qui fera disparaître les capitalistes et donc les causes de l’antisémitisme.
Mais dès l’année suivante, Bernard Lazare prend conscience de ces équivoques, et renie son livre [18]. À l’occasion d’une polémique avec Drumont, il affirme que l’« histoire de l’antisémitisme en France n’est qu’un coin de l’histoire du parti clérical ». Et de regretter : « Hier, on spécifiait avec affectation que, sous le nom de Juif, on désignait le loup-cervier de la Bourse, le financier louche, le courtier marron, celui qui vivait de l’agio et de la prédation, sans distinction d’origine et de culte. Il s’en trouvait qui s’excusaient presque de se servir du mot juif, mot, disait-on, consacré par l’usage et dont les israélites honnêtes auraient eu tort de se montrer froissés » [19].
Lazare, désormais, pense qu’il est temps de s’en montrer froissé, et d’en finir avec l’antisémitisme à gauche. C’est l’époque où, pionnier de l’Affaire Dreyfus, il se dépense sans compter pour prouver l’innocence du capitaine et convaincre les socialistes en général, et plus particulièrement ses camarades anarchistes, de s’engager. Ses efforts vont payer. Et l’Affaire Dreyfus sera le second moment, plus fondamental, de rejet par la gauche de l’antisémitisme.
Guillaume Davranche (UCL Montreuil)
Cet article ne traite que de la période 1880-1898. Pour les évolutions postérieures, il faut lire l’excellente synthèse de Michel Dreyfus, L’Antisémitisme à gauche, La Découverte, 2009.
OPÉRATION SÉDUCTION DERRIÈRE LES BARREAUX DE SAINTE-PÉLAGIE
Quelques mois avant le lancement du quotidien La Libre Parole, l’un des chefs du parti antisémite, le marquis de Morès, tenta vainement d’obtenir la collaboration d’anarchistes en vue.
Sous la IIIe République, il est fréquent qu’en prison, au régime politique, se coudoient des militants d’extrême droite et d’extrême gauche condamnés pour des discours ou des articles de presse. C’est ainsi que lors d’un séjour à Sainte-Pélagie, en 1891, les anarchistes Charles Malato et Michel Zévaco rencontrent le marquis de Morès. Cet aventurier mégalomane, cogneur, boulangiste puis figure de la Ligue antisémitique, travaille avec Drumont au lancement d’un journal et brûle d’y associer des plumes libertaires – la fine fleur de la subversion ! Parmi les noms envisagées : Michel Zévaco, Constant Martin, Émile Pouget et Charles Malato. Cette offre est repoussé avec dégoût par les intéressés [20].
« L’un s’appelle la réaction, l’autre la révolution »
Quelques mois plus tard, en avril 1892, le fameux journal voit le jour : c’est La Libre Parole, qui se taillera une part de marché en dénonçant à jet continu les « scandales juifs ». Bientôt il attaque Malato en le qualifiant d’« agent des Juifs », et plus précisément du baron Rothschild – cible obsessionnelle des antisémites.
Après avoir expédié une lettre d’insulte à Drumont, Malato exécutera l’escroc dans un livre paru en 1894 : « détourner contre les seuls Juifs les colères populaires. Débarrasser la banque chrétienne d’une rivale heureuse, faire oublier l’expropriation du capital productif en brûlant quelques chiffons de papier chez Rothschild, remplacer la guerre sociale par la religieuse, tirer les marrons du feu pour la monarchie cléricale [...], ah bien, non ! » Et de tracer une ligne infranchissable entre l’antisémitisme et l’anarchisme : « entre nos partis, la lutte est à mort : l’un s’appelle la réaction, l’autre la révolution » [21].
Cette assertion se vérifiera quatre ans plus tard quand, lorsque l’Affaire Dreyfus déchirera le pays, les anarchistes s’affronteront violemment aux antidreyfusards [22].
[1] Michel Dreyfus, L’antisémitisme à gauche. Histoire d’un paradoxe de 1830 à nos jours, La Découverte, 2009.
[2] Alphonse Toussenel, Les Juifs, rois de l’époque : histoire de la féodalité financière, G. de Gonet, 1847.
[3] Gustave Tridon, Du molochisme juif. Études critiques et philosophiques, Bruxelles, Édouard Maheu, 1884.
[4] Auguste Chirac, Les Rois de la République. Histoire des juiveries, P. Arnould, 1883.
[5] Albert Regnard, Aryens et Sémites. Le bilan du judaïsme et du christianisme (compilation d’articles parus dans La Revue socialiste), Dentu, 1890.
[6] Édouard Drumont, La France juive, Paris, Marpon & Flammarion, 1885.
[7] Pierre-Jospeh Proudhon (1809-1865) n’est pas listé ici car sa judéophobie foncière en resta au stade d’un sentiment confiné à ses carnets intimes. Il n’en fit pas une doctrine politique, contrairement à Toussenel, à Drumont et aux autres.
[8] Esther Benbassa, Histoire des Juifs de France, Seuil, 2000, citée par Dreyfus, op. cit., p. 21.
[9] Dreyfus, op. cit., p. 93.
[10] Leonty Soloweitschik, Un Prolétariat méconnu, étude sur la situation sociale et économique des ouvriers juifs, Bruxelles, Henri Lamertin, 1898.
[11] Zeev Sternhell, La Droite révolutionnaire (1885-1914), Folio, 1997, pp. 161-162.
[12] Grégoire Kauffmann, Édouard Drumont, Perrin, 2008, pp. 176-179.
[13] « La question juive », Gil Blas, 23 janvier 1890.
[14] Michel Dreyfus, op. cit., p. 73.
[15] Catherine Fhima, « La gauche et les Juifs », dans Histoire des gauches en France, vol. 1, La Découverte, 2004.
[16] Émile Pouget, « Youtres et jésuites », Le Père Peinard, 20 avril 1890.
[17] Philippe Oriol, Bernard Lazare, Stock, 2003, p. 30.
[18] Bernard Lazare, L’Antisémitisme, son histoire et ses causes, Léon Chailley, 1894. Ce livre, que Lazare renia peu après, fut récupéré des décennies plus tard par divers éditeurs antisémites, dont Kontre Kulture, d’Alain Soral.
[19] Bernard Lazare, Contre l’antisémitisme (Histoire d’une polémique), Stock, 1896.
[20] Sébastien Faure, « Vendus aux Juifs », Le Libertaire, 26 juin 1898 ; Charles Malato, De la Commune à l’anarchie, Stock, 1894, p. 272.
[21] Charles Malato, op. cit., pp. 272-273.
[22] « Janvier 1898 : Une première victoire sur les antisémites dans l’affaire Dreyfus », Alternative libertaire, janvier 2008.
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https://unioncommunistelibertaire.org/?Face-au-racisme-et-au-fascisme-resistance-populaire
Face au racisme et au fascisme : résistance populaire
Gérald Darmanin l’a dit : sa loi immigration est « la plus ferme avec les moyens les plus durs de ces trente dernières années ». Et devant le Sénat il a fixé l’enjeu : il s’agit de savoir dans quelle société nous voulons vivre.
Notre réponse est claire : nous ne voulons pas vivre dans une société raciste, sécuritaire et anti-sociale !
Droits des étrangers·ères en France : une situation critique
Depuis plusieurs années, l’Etat français, Macron en tête, prend le chemin de la répression des mouvements sociaux, de la destruction des acquis sociaux durement gagnés par la lutte avec la destruction de notre système de retraites, notre sécurité sociale, notre agriculture, notre éducation nationale. Mais il prend également un chemin tout particulier sur la question du racisme, avec un passage d’un certain nombre de lois racistes : d’il y a 20 ans la loi sur le voile au lycée, puis les nombreuses lois immigrations qui se sont enchaînées avec trois dernières lois et mesures discriminant toute une partie de la population sur des motifs racistes : la loi séparatiste, le décret d’interdiction de l’Abaya ou encore la fameuse Loi Darmanin.
Ces mesures ont des conséquences concrètes, nous le voyons bien. Les mineur·es étranger·es sont plus que jamais abandonné·es par l’Aide Sociale à l’Enfance et se retrouvent à la rue, les collectifs de droits au logement sont criminalisés notamment avec la récente Loi Kasbarian, les Centres de Rétention Administrative, véritables prisons pour étrangers continuent de se construire avec une violence et un mépris du droit toujours plus flagrant, les jeunes des quartiers populaires continuent d’être éxecutés par la police, les imams sont expulsés, les « musulmans », avec ou sans papiers et français ou étrangers sont montés en boucs émissaires, avec en toile de fond la théorie omniprésente du « Grand Remplacement » nourrissant directement le terrorisme d’extrême droite.
Contre le racisme systémique en France : il faut agir maintenant !
Dans tout cela, les entreprises trouvent leur compte : la main d’œuvre précarisée ne coûte pas cher et la production juridique de sans-papiers n’a jamais été aussi forte. Nous apportons tout notre soutien aux grèves et aux combats légitimes des travailleurs et travailleuses sans-papiers.
La politique coloniale et impérialiste de l’Etat ne décline pas : Mayotte est un champ de bataille pour les policiers français, tout comme pour la répression et le traitement des « territoires d’outre-mers ».
Il est urgent de construire un front antiraciste et anti-impérialiste fort, à l’heure où Macron fait du Le Pen. Car les vrais séparatistes se trouvent à l’Elysée :
- Pour la régularisation de toutes et tous les sans-papiers
- Pour l’abrogation de la loi Darmanin
- Pour la fermeture des Centres de Rétention
- Pour le respect du droit d’asile, l’Aide Médicale d’Etat, un logement, un travail et une vie digne pour tous·tes
- Pour de réels moyens pour l’ASE
- Pour de vrais mesures contre les discriminations racistes dans l’accès au travail et au logement
- Contre les expulsions arbitraires et contre la déchéance de nationalité
- Contre le fascisme et les politiques racistes qui lui pavent la voie
- Contre la politique coloniale et impérialiste de l’Etat français
- Contre les violences policières
- Contre l’Islamophobie d’Etat et le contrôle du corps des femmes au travers des lois contre le voile
https://unioncommunistelibertaire.org/IMG/pdf/tract-23-mars-visu.pdf
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https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Plan-ecophyto-Il-n-en-restera-meme-plus-le-symbole
Plan écophyto : Il n’en restera même plus le symbole
Le gouvernement français a prétendu répondre à la colère des agriculteurs en annonçant la fin du plan écophyto qui visait à la réduction de l’usage de produits phytosanitaires. Mais qu’est-ce que c’était que ce plan écophyto ? Et que peut-on tirer de son annulation ?
Le plan écophyto 2018 (ou Ecophyto I) est une mesure de 2008 qui visait à réduire de moitié l’usage de produits phytosanitaires en dix ans. Il a été le sujet de conflits importants entre, d’un coté, des associations environnementales et la Confédération paysanne et, de l’autre, le lobby agro-industriel avec la FNSEA en tête. Cette bataille législative a été « remportée » par le camp écologiste qui a pu bénéficier du Grenelle de l’environnement pour imposer sa vision et ses objectifs.
En effet, une telle réduction ne peut être que le résultat d’un changement de système faisant perdre aux produits phytosanitaires leur place centrale dans l’agriculture française. Cette vision s’oppose radicalement à celle la FNSEA qui évoquait une utilisation de pesticide déjà « raisonnée » et dont il fallait surtout mitiger les effets. Cette victoire des objectifs s’est cependant heurtée au mur des moyens. Les deux mesures phares sont la création du réseau Déphy, un réseau de fermes pilotes qui pourraient servir de modèle de transition vers le zéro phyto, et le bulletin de surveillance végétal (BSV) chargé de mieux informer les agriculteurs.
Ce premier plan écophyto a été un échec avec une augmentation de 20% d’usage de phytosanitaires ! Fort de cette leçon, le gouvernement choisi donc de mettre en place une mesure contraignante pour son plan écophyto II en 2015 : un nouveau marché, le Certificat d’économie de produits phytosanitaires (CEPP). L’idée est que chaque fournisseurs de phyto mène des actions pour en réduire l’utilisation afin de générer des certificats qui sont échangeables entre structures. Cette mesure devait permettre de réduire de moitié les pesticides pour 2025.
Un fiasco total
En 2023, les indicateurs en matière de pesticides sont au même niveau que 2009. La loi Egalim, effective depuis 2021, a en effet supprimé ce dispositif en séparant le conseil de la vente. À la place, la loi cherchait à favoriser l’agro-écologie à travers les marchés publics mais là aussi, c’est un échec : seul 20% de la restauration collective a atteint la qualité souhaitée contre les 50% affichés.
En 2024, le fiasco est total. Il est difficile de tirer des conclusions définitives tant le ratage est énorme et relève parfois de l’incompétence pure. On peut par contre attribuer cette incompétence à l’approche de communicant qu’à le gouvernement à l’égard de l’écologie et expliquant, en partie, le manque de moyens. On peut y voir aussi un manque de compréhension ou de volonté politique par rapport au jeu d’acteur de l’agriculture : aucune mesure prise concernant la concurrence des marchés internationaux ou des chaînes de distribution qui possèdent le pouvoir économique.
Nous pouvons surtout tirer la leçon du monopole technique qu’exercent les pesticides dans l’agriculture en France. Ce n’est pas sujet isolé mais c’est l’un des piliers de l’agro-industrie autour duquel elle organise son activité. Les objectifs des plans revêtent alors un caractère symbolique. Combattre les pesticides, c’est combattre un lobby puissant et organisé en France. Le prochain plan sera vraisemblablement un échec à son tour car, dans une telle situation, les contradictions du capitalisme apparaissent plus fortes que jamais : il est impossible de ménager à la fois le capital et notre santé.
Corentin (UCL Kreiz-Breizh)
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Non à la relance du nucléaire !
À partir de 14h00, devant l’ASN, 1 rue du Recteur Daure vers la Préfecture, rue Daniel Huet (14000)UCL CAEN
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Manif dimanche 21 avril contre le fascisme à #SaintBrieuc 14h Parc des Promenades
#SolidaritéAntiraciste
#SolidaritéAntifasciste
#23MarsAntiraciste
#23MarsAntifasciste
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L'#UnionCommunisteLibertaire continue à réfléchir et agir contre le #validisme, pour l'#AutodefenseSanitaire et des #ServicesPublics autogérés.
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Heyla
in reply to Union Communiste Libertaire 37 • • •Les fascistes de la CGT police a consigné ...... C bon on est sauvé 🤡
Pourquoi les laisser signer eux ????????............
Y'A déjà plein d'abrutis de confus bien coupable d'avoir rendu la situation a ce point, ça me dégoûte, j'ai plus confiance e en zéro orga ni personne