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Racisme d’État : Restons mobilisé.es contre la loi Darmanin-Le Pen
Après des mois d’un interminable feuilleton dégueulasse dans lequel la droite et l’extrême droite ont joué la surenchère raciste et sécuritaire le vote est enfin advenu. La loi Darmanin-Le Pen a été votée. Les macronistes minoritaires ont cédé sur tous les points : « droit du sol », « préférence nationale », liens entre délinquance et immigration..., tous les marqueurs xénophobes de l’extrême droite sont là, inscrits dans la loi. Sans attendre d’hypothétiques aménagements du Conseil constitutionnel il est urgent de mobiliser notre camp social contre cette loi raciste.
Annoncée par Gérald Darmanin dès la réélection d’Emmanuel Macron en juin 2022, la loi « Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » votée mardi 19 décembre dernier est un condensé des mesures du programme présidentiel du Rassemblement national : criminalisation et fichage des sans-papiers, systématisation des IRTF (interdiction à résider sur le territoire français) pour les victimes d’OQTF (obligation à quitter le territoire français), expulsion des demandeurs et demandeuses d’asile débouté·es en première instance, restriction du regroupement familial et de l’accès à l’asile…
Avec en prime l’introduction de la « préférence nationale », mesure xénophobe qui renvoie au titre d’un ouvrage publié en 1985 par Jean-Yves Le Gallou, l’un des penseurs de l’extrême droite contemporaine : La Préférence nationale. Réponse à l’immigration. Tout un programme ! Ce slogan a depuis été repris par le FN/RN, décliné en « Les Français d’abord » dans le FN de Jean-Marie Le Pen et en « Priorité national » parmi les 22 mesures phares du programme de Marine Le Pen pour l’élection présidentielle 2022.
En 1998, Catherine Megret , alors maire de Vitrolles, avait instauré une allocation de naissance allouée aux enfants « de parents français ou ressortissants de l’Union européenne ». Mesure pour laquelle elle avait alors été condamnée en justice… mais 1998 c’est loin !
Réélu pour faire barrage au Rassemblement national, Emmanuel Macron s’est évertué depuis à mettre à coup de barre à droite toute aussi bien en politique intérieure : réforme des retraites, réforme du RSA et, aujourd’hui, loi sur l’immigration qui font la joie d’une droite et d’une extrême droite qui pourraient lui intenter un procès pour plagiat ; qu’en politique extérieure ; en s’alliant avec le réactionnaire Victor Orban pour imposer le nucléaire dans le mix énergétique vert de l’Europe ou bien encore en se faisant l’allié acritique de Benjamin Nétanyahou dans sa guerre contre le peuple palestinien.
Du vote barrage à l’adhésion totale
Si nous n’avions pas d’illusion sur le positionnement politique antisocial d’Emmanuel Macron, force est de constater que la lepénisation des esprits est aujourd’hui très largement répandue à tous les échelons politiques et médiatiques, les digues ont été rompues. Ce que les élu·es RN ne parviennent même plus à cacher.
Mardi 19 décembre après le vote de la loi par le Sénat, Marine Le Pen se félicitait d’une « victoire idéologique » du RN, tandis que le lendemain, dans les colonnes du Figaro un député RN ironisait : « Comment vont-ils nous diaboliser en 2027 à l’entre-deux tours, s’ils reprennent la priorité nationale ? Le barrage républicain a sauté deux fois : quand LR a repris la priorité nationale, et quand la macronie l’a aussi fait. »
À l’extrême droite toute
Bien qu’un Zemmour se croit obligé de faire dans la surenchère en déclarant mercredi 20 décembre dans Le Figaro : « La loi immigration, pire que rien ! », certains ne s’y trompent pas à l’image de Santiago Abascal, leader du parti d’extrême droite Vox, qui le même jour déclarait au Parlement espagnol : « Hier la France a approuvé une loi migratoire véritablement restrictive [...] vous pourriez apprendre de certains de ceux qui prétendent être vos amis ».
Les digues, si tant est qu’elles ait été un jour véritablement solides, sont aujourd’hui rompues. La macronie s’est révélée telle qu’elle est, un libéralisme autoritaire, prêt à touts les compromissions avec l’extrême droite pour rester aux commandes et imposer son programme antisocial.
Face à cela un début de sursaut semble s’amorcer. Jeudi 21 décembre une déclaration intersyndicale CFDT, CGT, FO, FSU, Solidaires et UNSA condamnait le texte de loi. Des grèves spontanées dans des lycées et des universités s’organisaient. Dans ce contexte il est plus qu’impérieux que le mouvement social se regroupe et s’organise pour mener le combat sur notre terrain, le terrain social. Cette loi, créée de toute mesure pour servir les intérêts des capitalistes, doit être combattue avec toutes les armes dont nous disposons. Seules l’unité et la radicalité des moyens d’actions permettra de nous faire entendre. Face à la brutalité des attaques du patronat et de l’extrême droite nous devons opposer un front uni du mouvement social.
David (UCL Savoies)
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