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Faisons le bilan de la mobilisation 2023 : comment gagner les prochaines ?
La mobilisation contre la réforme des retraites vient, au moins temporairement, de se refermer. Il ne sert à rien de se voiler la face : nous avons perdus la bataille. Pourtant, durant des mois durant, des millions de travailleuses et de travailleurs ont battus le pavé, se mobilisant sur 13 journées de manifestations, des centaines d’actions, de rassemblements, de blocages.
Comment alors expliquer la défaite ?
Un premier constat qui s’impose : le manque d’auto-organisation à la base. Alors même que nous n’avions jamais vu autant de gens dans les rues, les assemblée générales dans les entreprises étaient le plus souvent squelettiques, lorsqu’elles existaient ! Pourtant, c’est bien la participation des travailleuses et des travailleurs aux décisions du mouvement qui font la vitalité d’une grève.
En conséquence, peu de secteurs sont entrés dans une lutte radicale au-delà du simple défilé.
D’abord, l’échec du départ en reconductible. À l’exception de quelques bastions syndicaux, peu de secteurs ont su se mobiliser plusieurs jours consécutifs. Après le succès de la journée de grève du 7 mars, la grève féministe du 8 mars appelée par les syndicats combatifs et le mouvement féministe radical offrait un tremplin vers une grève reconductible le 9 et au delà. Mais les salarié.es n’ont pas suivi.
Les actions de blocages économiques pour pallier à l’absence de grèves reconductibles furent minoritaire et rarement très impactante. Nous n’avons pas réussi à faire comprendre à l’ensemble des salarié⋅es que cette réforme était celle du patronat, non seulement du gouvernement. En conséquence, de nombreuses personnes craignaient d’impacter le patron qui « n’y serait pour rien ».
Et maintenant ?
Malgré tout, le mouvement a permis d’enregistrer un rebond dans le nombres d’adhésions aux syndicats. De nombreuses structures ont été réanimées par la lutte. Tout n’est donc pas négatif !
La classe ouvrière doit renoncer aux illusions sur le réformisme et la croyance que les institutions pourraient changer quelque chose. Nous ne devons compter que nos propres forces et notre capacité à bloquer l’économie pour imposer nos choix et refuser leur monde.
Pour ce faire, l’Union communiste libertaire propose quelques pistes :
Le salariat évolue, de plus en plus d’emplois précaires et de sous-traitances nous impose de réfléchir à nos modèles syndicaux. Nous pensons qu’il faut en finir avec le modèle « 1 entreprise = 1 syndicat » et revenir aux syndicats de branche : des syndicats territoriaux regroupant tous les salariés d’une même industrie, quelque soit leur entreprise.
Le rapprochement entre les organisations syndicales combatives telles que la CGT, Solidaires et la FSU.
Intervenir dans les combats féministes, écologistes, antiracistes. En soutenant la jeunesse des quartiers populaires, en s’intéressant à la syndicalisation des secteurs les plus féminisés, en participant aux luttes pour l’environnement.
Le gouvernement Macron et le patronat nous ont déclarés la guerre et veulent nous voler notre sécurité sociale. Nous devons leur répondre en radicalisant nos mots d’ordre.
À l’UCL, nous pensons que seule la grève générale et la révolution permettront de changer de société et de sortir de l’impasse écologique et sociale.
Alors : Union, Action, Autogestion !
Union Communiste Libertaire, le 12 octobre 2023