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Motion d'actualité adoptée à la Coordination fédérale UCL de #Grenoble des 16/17 septembre
Pour une rentrée de luttes sociales et écologiques
De Sainte-Soline à Nanterre, des piquets de grève aux Soulèvements de la Terre, notre camp social se bat sur tous les fronts. Après un mouvement pour les retraites d’ampleur historique, le pays a connu une série de mobilisations qui l’ont secoué, tant sur le plan écologique, que social et antiraciste.
40 ans après la marche pour l’égalité, il ne fait toujours pas bon être une femme racisée en France. En effet, cette rentrée 2023 est placée sous le signe de l’islamophobie et les jeunes en pâtissent particulièrement suite à l’interdiction du port de l’abaya dans les établissements scolaires. Cette offensive misogyne et islamophobe s’inscrit dans la continuité des politiques de contrôle et d’exclusion des personnes musulmanes ou perçues comme telles et plus particulièrement des femmes. En résultat de ces politiques, des lycéennes racisées voient leurs corps devenir un objet de débat public et se voient refuser l’accès à l’éducation sous couvert d’une conception dévoyée de la laïcité. Cette mesure est une nouvelle étape dans l’extrême droitisation de la société. Au niveau du gouvernement, le projet de loi Darmanin renforce l’exploitation des sans-papiers et le racisme d’État. La police, y compris ses syndicats, est désormais en roue libre. Tout comme l’extrême droite, dont les violences de rue accrues jouissent d’une impunité presque totale.
Le racisme systémique s’est aussi illustré à travers le meurtre de Nahel, 17 ans, en juin dernier ainsi que par les peines et sanctions cruellement abusives des émeutiers, comme en témoigne une condamnation à 10 mois de prison ferme pour le vol d’une cannette. Nous exigeons l’amnistie des condamné⋅e⋅s. Les habitantes et habitants de quartiers populaires, délaissé⋅e⋅s par les gouvernements successifs, ont exprimé leur juste colère à la suite d’un énième meurtre policier raciste. Malgré le manque d’implantation général de la gauche dans les quartiers populaires depuis des décennies, la rapide mobilisation de la gauche sociale et politique a permis de construire les manifestations du 6 juillet et la marche pour la justice sociale, contre le racisme et contre les violences policières du 23 septembre prochain. Celle-ci sera donc décisive pour dessiner la stratégie future de la gauche dans ce mouvement.
Sur le front écologiste, l’année a été marquée par des luttes locales : terres, eaux, forêts, nucléaire, Lyon-Turin… Ces luttes ont été violemment réprimées par le gouvernement et sa police, même si les menaces de dissolution des Soulèvements de la Terre n’ont finalement pas abouti. Cette amplification des luttes écologistes témoigne d’une prise de conscience générale de la nécessité de s’attaquer aux racines de la crise écologique et climatique : le contrôle et l’exploitation des ressources planétaires par la bourgeoisie. Ces luttes vont se poursuivre dans les prochaines semaines notamment avec la coalition nationale « La Déroute des Routes » contre les projets routiers inutiles.
La destruction des terres s’accompagne de la destruction des droits et des conditions de vie des travailleuses et des travailleurs. Lors du mouvement des retraites, le gouvernement a montré sa détermination à continuer la casse de nos droits en utilisant tous les moyens à sa disposition qu’ils soient institutionnels ou répressifs comme l’illustre le cas de Sébastien Menesplier, syndicaliste CGT, visé par une convocation judiciaire à caractère politique. Dans un contexte où l’inflation explose, des luttes voient le jour sur la question des salaires. Par exemple, à Emmaüs dans le Nord où les travailleuses et travailleurs sans-papiers se battent pour la régularisation et une augmentation de salaire. Dans ce sens, le 13 octobre, journée européenne contre l’austérité, pour l’augmentation des salaires et l’égalité salariale, s’annonce comme une date clé des prochaines semaines.
Ces mobilisations ont un point commun : la violente répression comme seule réponse à des aspirations légitimes. Cet État impopulaire, hué tant dans la rue que dans les stades, dénoncé à de multiples reprises par des organisations internationales, persévère pourtant dans ses politiques autoritaires. Plus que jamais l’heure est à l’unité et à l’organisation de notre camp social. Trois dates vont marquer cette rentrée sociale et politique : le 23 septembre contre le racisme systémique et les violences policières, le 28 septembre, journée internationale du droit à l’avortement et le 13 octobre pour nos salaires.