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Militant·es écologistes : vague d’arrestations et de répression inédite
Vagues d’arrestations, gardes à vue de quatre jours, peines de prison… la répression contre les écolos se durcit depuis plusieurs semaines. De nouvelles étapes sont franchies dans la dérive sécuritaire.
Symbole de la répression nouvelle qui s’abat sur les militantes et militants écologistes, deux personnes ont été déférées en comparution immédiate le 23 juin pour leur participation à la manifestation contre la mégabassine de Sainte-Soline du 25 mars, et ont toutes les deux été incarcérées.
L’un, poursuivi pour avoir jeté des cailloux sur les gendarmes, écope de dix mois de prison ferme. L’autre, poursuivi pour un tag ACAB et le recel d’un gilet de gendarmerie volé dans l’un des véhicules brûlés lors de la manifestation, a demandé un délai pour sa défense. Mais le juge a estimé utile de le maintenir en détention provisoire en attendant son procès le 27 juillet. Il y a un « risque de récidive », paraît-il. Récidive de faire un tag ACAB ? On tremble...
Un enfermement qui n’est que la partie émergée de l’iceberg répressif. Au mois de juin, deux vagues d’arrestations ont touché les milieux écolos. En tout, une trentaine de personnes ont été interpellé·es les 5 et 20 juin, notamment dans le cadre de l’enquête sur une action de désarmement contre une usine Lafarge à Bouc-Bel-Air en décembre 2022.
Arrêté pour un tag ACAB !
Signe des temps faisant des écolos des ennemi·es de l’État, l’enquête est menée par la sous-direction antiterroriste. C’est ainsi que les militant·es arrêté·es ont vu des hommes cagoulés et surarmés, parfois du RAID, défoncer leurs portes à six heures du matin et les pointer avec des fusils d’assaut avant de les embarquer jusqu’au quatrième sous-sol de la DGSI et les y enfermer pour les interroger pendant quatre jours.
Après l’accusation d’éco-terrorisme lancée par Darmanin, ce sont bien les moyens de l’antiterrorisme qui sont désormais utilisés par l’État contre les militant·es écolos.
Dans ces conditions, peu importe que la procédure finisse par se dégonfler toute seule sur le plan judiciaire, comme celle pour « association de malfaiteurs » contre les militantes et militants antinucléaires de Bure, qui ont obtenu une relaxe quasi générale en appel en janvier. Car la procédure est en elle-même une punition : arrestations traumatisantes, épuisement des forces militantes dans des procédures longues et coûteuses, contrôles judiciaires empêchant de se voir et déstructurant les collectifs…
Mais il se pourrait qu’en s’en prenant aux Soulèvements de la Terre, l’État n’ait pas choisi le meilleur ennemi. Depuis la première menace de dissolution, cent quatre-vingts comités locaux se sont créés, et les rassemblements de soutien se multiplient.
Alors que la catastrophe écologique est de plus en plus visible, que l’action criminelle du gouvernement est de plus en plus criante, les militant·es de l’écologie politique sont de moins en moins enclin·es à se contenter d’un militantisme de salon (ou de jardinage). On ne dissout pas un soulèvement.
Agrippine (UCL Nantes)
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