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Mégabassines : Témoignages des libertaires à Sainte-Soline 11/05
Dans le week-end du 24 au 26 mars, des militant·es UCL des quatre coins de la France se sont rendu·es dans les Deux-Sèvres pour lutter contre l’accaparement de l’eau. Entre la violence de la répression policière et l’euphorie du rassemblement, les militant·es reviennent sur leurs vécus lors de cette mobilisation historique.
Plusieurs membres de l’UCL ont répondu à l’appel des Soulèvements de la Terre et de Bassines non merci pour participer au week-end de défense de l’eau organisé autour de Melle du 24 au 26 mars 2023. Pour les plus déterminé·es, le week-end a commencé dès le vendredi, avec une conférence de presse à Lusignan et l’accueil d’un convoi de tracteurs. La journée s’est terminée avec l’installation du campement près de Sainte-Soline. D’autres camarades ont pu assister aux premières conférences organisées le vendredi à Melle, avant de se rendre (non sans peine) au campement. Après une nuit mouvementée sous la tempête, les militant·es ont rejoint les différents cortèges de la manifestation. Dans la foule de la mobilisation, plus de 30 000 personnes selon les organisateurs, il a été difficile pour les libertaires de se retrouver, et les drapeaux rouge et noir sont restés essaimés tout au long des cortèges.
Une répression violente et inouïe
La plupart des camarades présent·es, quelles que soient leurs positions dans les cortèges, ont dû faire face aux violences policières. Les un·es ont été assailli·es par les tirs de gaz lacrymogènes des gendarmes mobiles et le canon à eau alors qu’ils et elles s’approchaient de la bassine ; les autres, alors qu’ils et elles faisaient une farandole pour s’approcher, ont également dû subir des tirs de gaz lacrymogènes et de grenades. Tous et toutes partagent le constat des violences subies et le choc du nombre de blessé·es croisé·es après les assauts policiers. Plusieurs camarades restent traumatisé·es pendant les jours et semaines suivant la mobilisation. Avec un peu de recul, et au regard des conséquences humaines très graves, la plupart des camarades présent·es sur place remettent en question la stratégie adoptée et l’objectif (surtout symbolique) d’entrer sur la bassine.
Toutefois, l’ampleur inédite de la mobilisation et l’internationalisation de la défense de l’eau donnent espoir aux militant·es pour le succès de cette lutte. La manifestation de mars dernier aura au moins permis de rendre visible les questions du partage et de la préservation de l’eau. Les critiques émises à l’encontre des choix stratégiques précédents ne sont que le début d’une réflexion commune vers de nouveaux modes d’action : le mouvement est loin de s’arrêter ! Et parce qu’on n’arrête pas l’eau en mouvement avec des cordons de police ou des décrets, la répression policière et la menace de dissolution des Soulèvements de la Terre n’ont fait que renforcer la détermination des militant·es et les liens qui se sont créés entre les différentes organisations soutenant la lutte.
No bassaran !
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