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Face à la répression politique, défendons la liberté d’expression du mouvement social !
Les députés LFI Danièle Obono et Mathilde Panot, le militant trotskiste Anasse Kazib, la journaliste Sihame Assbague, la militante franco-palestinienne Rima Hassan, le syndicat Solidaires-Etudiant·es EHESS, le syndicaliste CGT Jean-Paul Delescaut... Ces dernières semaines, de plus en plus de militantes et de militants solidaires de la cause palestinienne ont été attaqués pour « apologie du terrorisme ». On a tenté de les salir, de les bâillonner, et avec elles et eux c’est l’ensemble du mouvement anticolonialiste qui est attaqué.
Ce jeudi 18 avril devait se tenir à l’université de Lille une conférence organisée par La France insoumise et l’association Libre Palestine, animé par Jean-Luc Mélenchon et la militante palestinienne Rima Hassan. Un arc d’alliance rassemblant des élus du PS à l’extrême droite s’est mobilisé pour faire annuler la rencontre : critique contre le logo de Libre Palestine, amalgame entre antisionisme et antisémitisme, refus de la possibilité de tenir des débats politiques à l’Université…
L’administration universitaire a fini par annuler l’événement. Dans la foulée, le préfet a interdit à Jean-Luc Mélenchon d’organiser un meeting dehors pour protester contre cette annulation. Le même jour, le secrétaire de la CGT du Nord, Jean-Paul Delescaut, était condamné à un an d’emprisonnement avec sursis pour « apologie du terrorisme ». Son crime ? Un tract de la CGT 59 après l’offensive palestinienne du 7 octobre 2023, dans lequel elle analysait celle-ci comme une réponse à la politique de colonisation israélienne.
Défendre la cause palestinienne est légitime
Nous condamnons sans équivoque toute dérive antisémite qui se produit au nom de la cause palestinienne. Mais la solidarité avec un peuple victime de la colonisation est légitime. Lutter pour la Palestine, c’est lutter contre notre propre impérialisme, au vu de notre responsabilité dans l’instabilité de la région, des accords Sikes-Picot à l’expédition de Suez. Une solidarité de principe qui n’est en rien un soutien aveugle et inconditionnel ni aux politiques ni aux choix militaires des organisations palestiniennes.
Tandis que la politique du gouvernement et de l’armée israélienne est qualifiée de « génocide » jusqu’à l’ONU et que des milices de colons israéliens ont assassinés plusieurs centaines de personnes en Cisjordanie ces derniers mois, la pression en France est toujours plus forte contre toutes celles et ceux qui se solidarisent avec le peuple palestinien et affirment son droit légitime à la résistance. Droit qui ne saurait justifier des crimes de guerre. Parmi les armes idéologiques utilisées massivement par les défenseurs en France du gouvernement fasciste de Nétanyahou, on trouve l’assimilation de toute tentative d’explication de la violence à un soutien idéologique au Hamas. Ou encore l’affirmation que toute critique contre l’État d’Israël relève de l’antisémitisme.
Cette complicité entre Macron et Nétanyahou ne peut que faire monter l’antisémitisme dans notre pays d’où il n’a hélas jamais disparu, tandis que les discriminations racistes ne sont pas considérées de la même manière par l’Etat et que les musulmans sont devenus les boucs-émissaires de tous les maux de ce pays.
Le durcissement autoritaire de l’Etat français s’aggrave. D’un côté la répression policière violente contre les manifestations. De l’autre la disqualification de toute voix dissidente, englobée dans le fourre tout du « terrorisme ». Un dangereux recul démocratique visant pêle-mêle les militants écologistes, syndicalistes, internationalistes.
L’UCL apporte tout son soutien aux militantes et militants politiques, syndicaux, associatifs poursuivis, et réclame l’arrêt des agressions politiques, médiatiques et juridiques contre l’ensemble des acteurs du mouvement de solidarité avec le peuple palestinien.
Union communiste libertaire, le 20 avril 2024.