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L'oppression et moi
Rétrospective bringuebalante de décembre, 27/30. Chaque jour, un blog. De Lucas Taïeb. Tiré au sort. Par Lucas Taïeb.
http://loppressionetmoi.canalblog.com/
Il y a quelque chose d'indécent dans cette rétrospective, mais le plus drôle c'est que le hasard du tirage au sort aura réservé le summum de l'indécence à la toute fin. Il y a en effet deux blogs que je considère à proprement parler comme des "journaux intimes" avec peu de prétentions artistiques, "Immobile et agité" dont on parlera durant l'un des trois prochains jours, et "L'oppression et moi", vieillerie naïve de 2010 que je viens d'extraire de la "soucoupe à petits papiers avec noms de blogs dessus".
"L'oppression et moi", c'est un peu une sorte de cheminement d'anarchiste autodidacte en direct, qui s'écoute penser innocemment comme certains s'écoutent parler. Autoportrait "autobiographico-politique", comme je disais alors, ce que j'ai toujours fait, vous allez me dire, sauf que là on est encore en 2010, je vous rappelle, donc c'est particulièrement mignon. Je m'aperçois que je nais en quelque sorte sous mes propres yeux, en tout cas au langage (car j'écrivais très peu sur ces choses à l'époque) ; tout y est déjà passé en revue, même un peu déjà "le corps", à la serpe ingénue certes, mais c'est toujours troublant de se rendre compte qu'on a si peu changé. Vous êtes pas obligés d'aller lire, il y a vraiment des trucs gênants, alors je vous mets des extraits textuels ci-dessous. Oui car blog de textes surtout, mais aussi un peu de dessins, cf ci-dessous également.
(Soit dit en passant, et curieusement, quelques lecteurs devenus fidèles m'ont avoué m'avoir découvert par ce blog-ci, comme quoi ! Pas sûr qu'ils puissent parler de la même personne avec quelqu'un qui m'aurait découvert par PCCBA, ha ha, c'est ça que j'adore dans la vie.)
"Dès que je suis trop engagé dans une activité je m'y sens étouffé, j'ai l'impression que c'est l'autorité qui me dit de la faire et non plus moi-même, je n'aime pas que l'envie ne vienne pas de moi. Hop, dès que l'oppression se fait sentir je me sers du rêve pour me dire que j'ai d'autres choses dans ma vie auxquelles je peux me consacrer, et ces choses deviennent réalités donc après je laisse les choses autoritaires et je viens à l'évasion concrétisée, qui deviendra ensuite nouvelle autorité, et ainsi de suite (car c'est cyclique et ce sont toujours les mêmes activités qui reviennent, en gros y'en a deux ou trois). Ce n'est pas une peur de la matérialisation car je ne demande que ça de vivre réellement et pleinement. Mais le monde est fait de telle façon qu'un passe-temps désintéressé se transforme vite en obligation forcée, à cause de certaines structurations et conjonctures. Quand le dehors me paraîtra vraiment libre je ne chercherai plus à l'être sans cesse."
"L'oppression et nous. Je sais pas si vous avez remarqué mais depuis quelques temps l'idée infecte de Nation revient à la mode, à cause de certaines figures médiatiques dont je ne préciserai pas le nom car elles polluent déjà assez nos yeux et nos pensées. C'est la première idée infecte à combattre dans l'ordre des idées infectes à combattre. Ceux qui veulent combattre l'idée infecte de Fric par l'idée infecte de Nation sont les premiers à combattre vu que l'idée infecte de Nation est la première dans l'ordre des idées infectes, comme je l'ai dit. Car pour elle "l'autre" est un ennemi, alors qu'au moins dans le règne du Fric "l'autre" est un collègue consommateur alors on peut toujours discuter et s'entendre pour un jour tout détruire. Dans le règne de l'Etat, "l'autre" est un camarade travailleur alors c'est un peu mieux mais il faudrait enlever ce 'travailleur' voire même au final enlever ce 'camarade' car "l'autre" est bien plus que ça : c'est un ami. Carrément. L'autre c'est nous. Et si c'est pas nous c'est pas grave, c'est quand même un ami. Faut pas avoir peur de ce qui n'est pas nous, faut pas vouloir le rendre nous, c'est très bien qu'il soit lui, il faut aimer quand il est lui. Car le monde c'est bien, à la base."
"Je conçois tout à fait le besoin de Dieu. Les athées mettent de l'Ordre et du Sens grâce à d'autres choses, à l'Art par exemple. Mais en fait s'il faut comparer Dieu à l'un des trois A, c'est ni à l'Art ni à l'Amour que cela me semble le plus juste. Bah oui parce que l'Amour normalement c'est toujours un peu fiévreux et inquiet, on a peur que l'Être Aimé ne nous aime plus et du coup on fait tout pour lui prouver sans cesse notre Amour. Alors que la croyance sereine en Dieu c'est comme une Amitié Suprême j'ai l'impression, c'est de l'acquis immatériel et auto-satisfait. Tant que ça met pas le pistolet sous la tempe des non-croyants moi ça me dérange pas, chacun compense comme il veut ses peurs et ses faiblesses."
http://loppressionetmoi.canalblog.com/
Il y a quelque chose d'indécent dans cette rétrospective, mais le plus drôle c'est que le hasard du tirage au sort aura réservé le summum de l'indécence à la toute fin. Il y a en effet deux blogs que je considère à proprement parler comme des "journaux intimes" avec peu de prétentions artistiques, "Immobile et agité" dont on parlera durant l'un des trois prochains jours, et "L'oppression et moi", vieillerie naïve de 2010 que je viens d'extraire de la "soucoupe à petits papiers avec noms de blogs dessus".
"L'oppression et moi", c'est un peu une sorte de cheminement d'anarchiste autodidacte en direct, qui s'écoute penser innocemment comme certains s'écoutent parler. Autoportrait "autobiographico-politique", comme je disais alors, ce que j'ai toujours fait, vous allez me dire, sauf que là on est encore en 2010, je vous rappelle, donc c'est particulièrement mignon. Je m'aperçois que je nais en quelque sorte sous mes propres yeux, en tout cas au langage (car j'écrivais très peu sur ces choses à l'époque) ; tout y est déjà passé en revue, même un peu déjà "le corps", à la serpe ingénue certes, mais c'est toujours troublant de se rendre compte qu'on a si peu changé. Vous êtes pas obligés d'aller lire, il y a vraiment des trucs gênants, alors je vous mets des extraits textuels ci-dessous. Oui car blog de textes surtout, mais aussi un peu de dessins, cf ci-dessous également.
(Soit dit en passant, et curieusement, quelques lecteurs devenus fidèles m'ont avoué m'avoir découvert par ce blog-ci, comme quoi ! Pas sûr qu'ils puissent parler de la même personne avec quelqu'un qui m'aurait découvert par PCCBA, ha ha, c'est ça que j'adore dans la vie.)
"Dès que je suis trop engagé dans une activité je m'y sens étouffé, j'ai l'impression que c'est l'autorité qui me dit de la faire et non plus moi-même, je n'aime pas que l'envie ne vienne pas de moi. Hop, dès que l'oppression se fait sentir je me sers du rêve pour me dire que j'ai d'autres choses dans ma vie auxquelles je peux me consacrer, et ces choses deviennent réalités donc après je laisse les choses autoritaires et je viens à l'évasion concrétisée, qui deviendra ensuite nouvelle autorité, et ainsi de suite (car c'est cyclique et ce sont toujours les mêmes activités qui reviennent, en gros y'en a deux ou trois). Ce n'est pas une peur de la matérialisation car je ne demande que ça de vivre réellement et pleinement. Mais le monde est fait de telle façon qu'un passe-temps désintéressé se transforme vite en obligation forcée, à cause de certaines structurations et conjonctures. Quand le dehors me paraîtra vraiment libre je ne chercherai plus à l'être sans cesse."
"L'oppression et nous. Je sais pas si vous avez remarqué mais depuis quelques temps l'idée infecte de Nation revient à la mode, à cause de certaines figures médiatiques dont je ne préciserai pas le nom car elles polluent déjà assez nos yeux et nos pensées. C'est la première idée infecte à combattre dans l'ordre des idées infectes à combattre. Ceux qui veulent combattre l'idée infecte de Fric par l'idée infecte de Nation sont les premiers à combattre vu que l'idée infecte de Nation est la première dans l'ordre des idées infectes, comme je l'ai dit. Car pour elle "l'autre" est un ennemi, alors qu'au moins dans le règne du Fric "l'autre" est un collègue consommateur alors on peut toujours discuter et s'entendre pour un jour tout détruire. Dans le règne de l'Etat, "l'autre" est un camarade travailleur alors c'est un peu mieux mais il faudrait enlever ce 'travailleur' voire même au final enlever ce 'camarade' car "l'autre" est bien plus que ça : c'est un ami. Carrément. L'autre c'est nous. Et si c'est pas nous c'est pas grave, c'est quand même un ami. Faut pas avoir peur de ce qui n'est pas nous, faut pas vouloir le rendre nous, c'est très bien qu'il soit lui, il faut aimer quand il est lui. Car le monde c'est bien, à la base."
"Je conçois tout à fait le besoin de Dieu. Les athées mettent de l'Ordre et du Sens grâce à d'autres choses, à l'Art par exemple. Mais en fait s'il faut comparer Dieu à l'un des trois A, c'est ni à l'Art ni à l'Amour que cela me semble le plus juste. Bah oui parce que l'Amour normalement c'est toujours un peu fiévreux et inquiet, on a peur que l'Être Aimé ne nous aime plus et du coup on fait tout pour lui prouver sans cesse notre Amour. Alors que la croyance sereine en Dieu c'est comme une Amitié Suprême j'ai l'impression, c'est de l'acquis immatériel et auto-satisfait. Tant que ça met pas le pistolet sous la tempe des non-croyants moi ça me dérange pas, chacun compense comme il veut ses peurs et ses faiblesses."