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Face aux crimes de l’État turc et au silence international, soutien à la résistance au Rojava !
Depuis près d’une semaine, le Rojava, territoire révolutionnaire et démocratique au Kurdistan syrien, est soumis à une nouvelle attaque massive par l’État fascisant turc, qui vise à anéantir ses infrastructures de base. Face à cette offensive désastreuse pour toutes les populations, un large soutien unitaire international est nécessaire pour faire prendre conscience de l’ampleur du danger et défendre les acquis de la révolution au Rojava.
Le territoire de l’AANES (Administration Autonome du Nord et de l’Est de la Syrie) subit depuis mercredi 5 octobre une vague d’attaques de la part de l’État turc, d’une ampleur sans précédent par leur violence, leur nombre et l’étendue géographique des cibles visées.
Des armes lourdes, des avions de combat ainsi que des dizaines de drones militaires ont ciblé principalement les infrastructures civiles et les populations de la région. Les villes, villages et les camps de réfugié·es ont été lâchement bombardés par l’armée turque, faisant des dizaines de mort·es, civils et parmi les forces de défense.
Les conséquences les plus graves sont celles engendrées par les destructions d’infrastructures civiles vitales (stations de pompage d’eau, barrages, récoltes agricoles, stations services, installations de production de pétrole et de gaz, deux hôpitaux…). Hier encore, c’est un centre de formation des forces de sécurité « anti-drogues » qui a été frappé, faisant 29 mort·es et 28 blessé·es. La plupart des grandes villes, dont leurs hôpitaux, n’ont plus accès à l’électricité. Concrètement, les conditions de survie pour l’hiver qui vient sont plus mauvaises que jamais et s’annoncent dramatiques et extrêmement précaires pour la population.
Dénonçons la guerre de l’État turc contre les Kurdes, défendons la révolution !
Ces attaques font suite à la déclaration du ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, pour qui la justification de ces attaques est claire : « l’infrastructure du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de défense du peuple (YPG) en Irak et en Syrie constitue des cibles légitimes ».
Dans le contexte d’une guerre menée contre les kurdes et le PKK depuis des décennies, l’État fascisant turc a ainsi décidé de punir le mouvement d’émancipation au Kurdistan ainsi que toutes les populations vivant sur le territoire administré par l’AANES en représailles de l’attentat-suicide à Ankara dimanche 1er octobre contre le ministère de l’intérieur. Cet attentat, revendiqué et présenté comme tactique et symbolique par le PKK, a été lui-même commis en représailles des incessants bombardements de l’armée turque contre les positions du PKK. Il n’a pas fait de mort, outre les deux kamikazes, et seulement deux blessés légers, des policiers turcs, sont à dénombrer. La réponse militaire turque est selon toute évidence disproportionnée et utilise l’attentat comme un prétexte pour augmenter l’intensité de la guerre déjà en cours.
Sans juger du bien-fondé de la décision militaire kurde ayant conduit à l’attentat d’Ankara, l’UCL réaffirme son soutien au PKK et réaffirme que celui-ci n’est pas terroriste mais bien au contraire résiste et se bat dans une lutte légitime pour l’autodétermination, contre le fascisme, le colonialisme et l’impérialisme de l’État turc, pour l’égalité entre les femmes et les hommes et contre l’exploitation capitaliste des ressources naturelles.
Après les guerres d’Afrîn (2018) et Serê Kaniyê (2019), après les centaines d’arrestations qui ont eu lieu au Kurdistan de Turquie la semaine précédente, cette vague d’attaques constitue une nouvelle étape dans la guerre que livre l’État turc à l’AANES et au peuple kurde de façon générale. Cette offensive s’inscrit dans la continuité d’une guerre de basse intensité menée au long cours contre l’AANES, habituellement par des moyens moins frontaux mais pas moins destructeurs (guerre de l’eau, assassinats ciblés par drones de responsables politiques, déplacements de populations, blocus économique, guerre par des groupes intermédiaires, etc.), qui désorganisent et précarisent la société, tout en cherchant à rester en dessous des seuils de réaction de la communauté internationale.
Malgré l’ampleur des attaques actuelles, le silence des médias, en France comme ailleurs, et de la communauté internationale reste écrasant. Il rappelle le silence au sujet des attaques chimiques menées dans les montagnes du Kurdistan contre les forces de la guérilla kurde, ou à propos de l’emprisonnement d’Abdullah Öcalan, leader du mouvement de libération du Kurdistan, fait prisonnier politique par la Turquie depuis 1999 et maintenu à l’isolement depuis bientôt trois ans sans qu’aucune nouvelle de sa part ne puisse être obtenue.
La population du Rojava est mobilisée face à ces attaques, organise de grandes collectes de sang pour soigner les blessé·es et, malgré ce contexte, s’est massivement déplacée dans les rues le 9 octobre pour la commémoration de l’arrestation d’Abdullah Öcalan.
Ce que veulent éteindre par tous les moyens l’État turc et les autres régimes impérialistes et autoritaires présents dans la région (OTAN, Russie, Syrie, Iran, Irak…), c’est avant tout le projet de société construit par l’AANES et propagé par l’ensemble du mouvement international de libération du Kurdistan. La révolution en cours au Rojava ainsi que les multiples résistances des peuples au Kurdistan, en Turquie, en Irak ou en Iran les terrifient. Ils sont conscients de la force de l’espoir qu’incarne le Rojava au sein du Moyen-Orient et dans le monde pour les révolutionnaires, les progressistes, les femmes, les exploité·es, les peuples victimes de l’impérialisme. L’expérience de l’AANES incarne la possibilité concrète d’une société démocratique fonctionnant en dehors de l’État, de la libération des femmes face au patriarcat, de la possibilité de rassembler dans un système démocratique et pluraliste des peuples et communautés diverses dans leurs appartenances culturelles ou religieuses.
Si nos ennemis sont conscients de ce qui les menace, nous devons être d’autant plus sûr·es de la voie à suivre. La révolution est internationale, la lutte pour l’émancipation au Moyen-Orient est la nôtre. Plus que jamais, soutenons la révolution démocratique, sociale, antipatriarcale et écologiste, et brisons l’omerta médiatique et politique !
Nous demandons l’arrêt des attaques par l’État turc sur le Rojava et sur les territoires kurdes en Turquie et en Irak.
Nous exigeons la libération d’Abdullah Öcalan et de toutes et tous les prisonnières et prisonniers kurdes, militant⋅e⋅s, journalistes, etc., victimes de la répression de l’État turc.
Nous réclamons que les différents gouvernements occidentaux, dont la France, retirent le PKK de la liste des organisations terroristes, cessent leur alliance criminelle avec la Turquie et fassent pression pour obtenir l’arrêt des bombardements.
Nous appelons à des manifestations de solidarité claires et unitaires contre l’impérialisme et pour la liberté au Rojava, partout en France et dans le monde.
Longue vie à la résistance du Rojava !
Union communiste libertaire, le 10 octobre 2023
Face aux crimes de l'État turc et au silence international, soutien à la résistance au Rojava ! – UCL - Union communiste libertaire
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