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Arras : après l’horreur, le déferlement de haine
Vendredi 13 octobre, presque trois ans jours pour jours après l’assassinat de Samuel Paty, un nouvel enseignant était assassiné au sein de son établissement scolaire, et trois autres personnels de l’établissement blessés. Rien ne peut excuser un geste pareil. Rien non plus n’autorise les vautours à se repaître des morts pour diffuser leur idéologie nauséabonde.
Ce vendredi 13 octobre un homme de 20 ans, ancien élève de l’établissement, a pénétré dans le lycée Gambetta-Carnot de la ville d’Arras et a assassiné un enseignant, Dominique Bernard, et fait deux blessés. L’Union Communiste Libertaire témoigne son effroi devant un acte d’une telle violence, trois ans presque jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty. La symbolique d’une telle violence envers un professeur et dans un établissement scolaire ne peut nous échapper. Nos pensées vont en premier lieu aux proches de la victime, à ses collègues, et aux élèves de l’établissement.
Il faut voir cet assassinat comme la conséquence tragique de la politique discriminatoire toujours plus assumée du gouvernement. Dans les quartiers populaires, la police humilie, blesse et tue en toute impunité. À l’école, une pseudo-laïcité sert de prétexte à l’exclusion des personnes assignées musulmanes, et tout particulièrement des jeunes femmes, sous des critères arbitraires.
Une colère attisée par l’État, récupérée par les islamistes
Par ses lois et pratiques racistes au sein du pays, couplées aux politiques impérialistes et colonialistes à l’extérieur, l’État favorise un terreau de colère dont l’islamisme profite pour faire avancer son idéologie criminelle, réactionnaire et patriarcale. En retour, les politiques à la tête de l’État se servent de l’émotion suscitée par les meurtres terroristes pour pousser toujours plus loin leur politique sécuritaire et raciste.
En plus des populations des quartiers populaires prises en étau entre le racisme d’État et la violence de l’islamisme, les personnels de l’Éducation nationale font les frais de cette double escalade. La destruction des services publics, le sous-effectif permanent, la dégradation des locaux et du matériel accentue toujours plus le dénuement des enseignant·es comme de l’administration.
Non contente d’être dépourvue des moyens de réaliser un projet émancipateur, l’École s’est même faite l’appui actif du système répressif. Ainsi les signalements d’enfants pour apologie du terrorisme se sont-ils multipliés ces dernières années. Des élèves ont du répondre devant la police et la justice (épisodes traumatisants, encore plus à cet âge) de propos sur lesquels ils et elles étaient trop jeunes pour avoir du recul.
C’est le travail du corps enseignant que d’accompagner les enfants dans leur construction, dans un lien de confiance et non d’humiliation et de sanction.
Toujours plus pour la police… et moins pour l’école publique
Face à cette situation, Darmanin et ses sbires ne proposent cyniquement que de donner toujours plus de moyens légaux et matériels à une police qui ne sait que réprimer et assassiner. Notre camp social doit plus que jamais combattre cette dynamique fascisante et répressive, ainsi que la récupération de l’extrême droite déjà entamée.
La réponse à ce cercle infernal ne peut venir que d’une lutte concrète et sans merci contre le racisme et l’impérialisme de l’État français, ainsi que par la reconquête de nos services publics (enseignement mais aussi santé ou logement) construits dans la lutte et qui subissent depuis des décennies les attaques du néo-libéralisme.
Seule la lutte sociale viendra à bout du racisme d’État et de l’extrémisme religieux !
Commission antiraciste de l’UCL
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