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Défense des retraites : l’ensauvagement de la répression macroniste
Arrestations arbitraires, mutilations, poursuites… L’appareil de répression administratif, policier et judiciaire a mobilisé des moyens d’une violence inouïe, également employés contre les mobilisations écologistes, ou à Mayotte lors de l’opération Wuambushu.
Le mouvement n’a pas échappé à la répression. Son caractère inédit réside sûrement dans les condamnations unanimes des défenseurs des droits humains face à des pratiques illibérales. Ainsi, l’arsenal répressif s’est caractérisé par l’emploi de techniques administratives autoritaires, des techniques policières brutales et des peines disproportionnées prononcées par les tribunaux.
L’autoritarisme est marqué par un contrôle administratif renforcé. Une première phase a consisté à empêcher le parcours de manifestations approchant trop les lieux de pouvoir ou les centres-villes. Une deuxième phase s’est ouverte avec les arrêtés anti-casserolades et l’emploi de techniques dédiées au contrôle du terrorisme envers les manifestations.
Le plus hallucinant a tout même été de voir le ministre de l’Intérieur, Darmanin, menacer de dissolution les Soulèvements de la terre ou une organisation aussi intouchable – dans un État de droit – que la Ligue des droits de l’homme ! Les réquisitions de grévistes dans les raffineries parachèvent ce dispositif de répression administrative du mouvement social.
80% des gardes à vue classées sans suite
Les arrestations arbitraires, sans motif, se sont multipliées. Selon un recensement du Contrôleur général des lieux de privation de liberté, au 3 mai 2023, 80% des gardes à vues ont été classées sans suite. À Paris, le 16 mars, 292 personnes ont été arrêtées sans raison.
Par ailleurs, les charges policières contre les cortèges ont rythmé des manifestations, de même qu’un contrôle par drones, comme le 1er mai. Les blessures graves et mutilations se sont multipliées, comme le 23 mars à Paris où un cheminot a été éborgné par une grenade de désencerclement.
La grande convergence écologiste de Sainte-Soline, le 25 mars, a subi une violence inédite : des policiers en quad tirant au LBD, 5 000 grenades tirées, 200 blessé·es. De plus, les actions de blocage et les piquets de grève ont parfois subi des attaques policières, par exemple lors de la grève des éboueurs à Paris. Les tirs à balles réelles de l’opération Wuambushu couronnent cet ensauvagement.
Les arrestations, comparutions immédiates et peines injustifiées se multiplient après les manifs. Les tribunaux pénaux mènent des procès politiques contre des faits de grève ou des actions de blocages, comme dans le Loiret où 44 grévistes sont poursuivis pour exercice illégal du droit de grève, ou de simples tags « Stop 64 » comme à Amiens, ou encore envers des militants qui ont chassé l’extrême droite des cortèges, comme les camarades de l’UCL Ain [1], qui remporteront leur procès.
Face à la répression, la solidarité de classe (et financière !) est un impératif, de même que la lutte antifasciste. Remporter l’amnistie de toutes et tous les condamné·es serait une victoire pour le mouvement social.
Oriane (UCL Grenoble)
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