Justice pour les quartiers populaires : nouveau tract #UnionCommunisteLibertaire (traduction en anglais en cours) que nous diffusons sur les quartiers depuis hier soir unioncommunistelibertaire.org/… dans la perspective de la manif de samedi 14h30 Place J. Jaurès.
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Justice pour les quartiers populaires !
Suite à l’assassinat du jeune Nahel par 2 policiers, comme en 2005 suite à la mort de Zied et Bouna, la jeunesse des quartiers populaires s’est révoltée durant toute une semaine.
L’ampleur de la révolte est une réponse proportionnelle face à cette nouvelle mise à mort qui en suit tant d’autres ces 20 dernières années. Deux semaines avant la mort de Nahel, un jeune homme de 19 ans est mort sous les balles de la police à Angoulême pour refus d’obtempérer. Il s’appelait Alhoussein. Depuis la mort de Nahel, un homme de 27 ans est mort à Marseille dans la nuit du 1er au 2 juillet des suites d’un probable tir de LBD.
La réponse de l’État est toujours la même : sécuritaire, stigmatisante, raciste et coloniale.
Sécuritaire car il se permet au nom du « maintien de l’ordre » d’envoyer l’armée dans les rues : le GIGN, les blindés de la gendarmerie, la BRI, le RAID. Les policiers s’en donnent à cœur joie, sans aucune forme de retenue dans les quartiers populaires.
Des vidéos de violentes interpellations, de tirs sur la foule ou encore de tabassages circulent d’ores-et-déjà sur les réseaux. Le couvre-feu est instauré dans certaines villes, les réseaux sont surveillés, censurés, les transports en communs s’arrêtent - laissant aux travailleurs et travailleuses des quartiers le soin de rentrer chez eux et elles par leurs propres moyens.
Stigmatisante et raciste car face à cela aucun dialogue, mais une stigmatisation des parents, des « émeutiers » qui sont dépeints comme une foule incontrôlable, sans raison, bestiale et sauvage : un classique de la rhétorique coloniale. On retrouve cela dans le communiqué des syndicats policiers Alliance Police et UNSA Police, fort heureusement dénoncés par leurs confédérations, qui appellent à une véritable guerre civile raciale. Ce communiqué parle de « nuisibles », de « guerre », de « hordes sauvages », la déshumanisation est totale.
Le meurtre de Nahel est mis de côté ou bien largement influencé par des logiques racistes et une condamnation des révoltes : l’IGPN se targue de ne pas avoir entendu les mêmes phrases sur la vidéo pourtant visionnée par des millions de personnes, la mère de Nahel n’adopterait pas selon les médias pas la posture d’une mère endeuillée.
Nahel serait un récidiviste, on entend partout qu’il ne serait pas un « ange ». Plus choquant encore – si cela est possible –, la cagnotte de soutien à la famille du policier dépasse le million d’euros. Comprenez le message : tuez un jeune homme de 17 ans, vous deviendrez millionnaire.
La répression est aussi judiciaire. Depuis quelques jours les tribunaux sont plein à craquer. Les comparutions immédiates de jeunes ne connaissant pas leurs droits s’enchaînent, leurs familles ne ferment pas l’œil de la nuit. Les politiques insistent pour que les peines soit lourdes suivant la circulaire Moretti, les tribunaux ouvrent le dimanche pour juger à tour de bras.
Enfin, dans la complaisance la plus totale de l’État, des groupuscules fascistes, comme à Angers, Chambéry ou encore Lyon sortent pour faire justice eux mêmes, armés de barres de fer.
Passée la phase dite « émeutière », la colère ne doit pas s’éteindre et rester isolée.
Car depuis 2005 qu’est ce qui a changé ? Les habitant·es connaissent et sont excédé·es par le racisme, les violences, discriminations et humiliations de la police, certes, mais également les humiliations devant la justice, les humiliations de la vie quotidienne : dans les services sociaux, à l’école, au travail, stigmatisation médiatique et politique exacerbée de l’immigration, des musulman·es… Les termes utilisés, comme « décivilisation », au plus haut sommet de l’État, encouragent le racisme institutionnel. S’ajoute à cela la loi Séparatisme et le permis de tuer donné à la police en 2017. Sur le plan social, l’inflation étrangle les habitant·es, et depuis 2017 la macronie n’a offert à la jeunesse des quartiers que l’uberisation comme solution : les discriminations racistes optimisant et soumettant à la précarité. Les misères sociales et toutes leurs conséquences humaines les condamnent : la précarité, le chômage, les bas salaires, la dégradation et disparition des services publics et de façon générale toute forme de solidarité collective. Ces révoltes dans les quartiers doivent faire prendre conscience de la responsabilité de l’État et du politique dans la reproduction d’une société raciste. Si le tir du policier sur Nahel est en premier lieu un acte individuel raciste, n’oublions pas qu’il est largement permis par le fonctionnement des institutions.
Nous appelons à une campagne à durée indéterminée pour exiger la justice pour les quartiers populaires et invitons à rejoindre les manifestations prévues ou à en organiser.
Nous exigeons la justice et la vérité pour toutes les familles ayant perdu un proche sous les coup de la police, et dans l’immédiateté, la suppression de l’article de 2017, de la loi sécurité globale, le désarmement de la police. Nous exigeons la qualification de ces crimes en crimes racistes en dénonçant toute la chaîne des responsables.
- Nous dénonçons la police pour ce qu’elle est : une institution raciste, coloniale, qui glisse toujours plus dans une dérive fascisante et n’assure qu’une fonction de contrôle de classe. Au vu des évènements des semaines et mois passés, une première mesure de dissolution de la BRAV-M, comme celle de la BAC, qui aurait du intervenir depuis des années, s’impose.
- Nous exigeons la suppression de la loi Séparatisme, la régularisation des sans-papiers, la fin des discriminations systémiques et des discours de haine raciale.
- Nous exigeons la libération des personnes arrêtées et l’amnistie pour les condamné.es depuis la semaine dernière dans le cadre de cette révolte
- Nous exigeons le redéploiement massif de tout les services publics (logement, santé, école, transports,) et des embauches en conséquence (non précaires) des habitant·es de ces quartiers, financé par le partage des richesses.
- Nous exigeons le contrôle populaire des prix des produits de première nécessité. La bourgeoisie s’est assez enrichie sur le dos des quartiers populaires.
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