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Plateau du Larzac : Les Résistantes 2023
Du 3 au 6 août dernier s’est tenue la première édition des Résistantes, des rencontres autour des luttes écologistes. Des camarades de l’UCL, de divers groupes, s’y sont rendu·es et certain·es parmi elles et eux se sont retrouvé·es pour en proposer un retour collectif.
Cinquante ans après la lutte contre le projet de camp militaire, le plateau du Larzac accueillait ces 3, 4, 5 et 6 août, la première édition des « Résistantes », rencontres autour des luttes écologistes locales et globales. Malgré le vent qui soufflait sur ce territoire emblématique de la lutte paysanne et écologiste, nous étions quelques camarades de l’UCL à avoir répondu à l’appel de Terres de lutte, de la Confédération paysanne, et des Faucheuses et faucheurs volontaires d’OGM qui organisaient ces rencontres.
Nous n’étions pas les seul·es : environ 7000 à 7500 participant·es ont, en tout, été recensé·es sur ces quatre jours. Un nombre conséquent qui n’a pas semblé submerger une organisation en autogestion relativement efficace. L’organisation des Résistantes a aussi montré qu’un véritable travail d’inclusivité avait été entrepris : présence d’un espace camping en mixité choisie sans hommes cis, d’une garderie autogérée, ainsi que d’une équipe de veille et de prévention des violences sexistes et sexuelles sollicitable jour et nuit avec un numéro d’urgence. Un espace calme avec des zones dévalidistes avait aussi été mis en place.
Un tel événement a été pour nous et pour toutes et tous les participant·es l’occasion de découvrir ou redécouvrir la pluralité des luttes écologistes et la diversité des problématiques globales et locales qu’elles recouvrent. On a pu causer paysannerie et sécurité sociale de l’alimentation en réfléchissant à comment travailler et répartir autrement la production agricole. On a pu parler de la gestion du foncier, de l’accaparement des terres, de la lutte au Larzac dans les années 70. Mais on a aussi pu aborder d’autres sujets à la croisée d’enjeux plus larges comme le municipalisme, l’associatif, l’autogestion, le lien avec les institutions.
Une chose est sûre, c’est que les Résistantes ont réussi le pari d’offrir un véritable espace de convergence aux principales actrices et acteurs de la lutte écologiste de toute échelle. Longue serait la liste des collectifs, associations et syndicats qui ont rejoint l’initiative et qui ont tenu leur stand dans le village des assos. On citera tout de même, entre autres, la présence de Solidaires, de la CGT, des Soulèvements de la terre, de Bassine Non-Merci, de la Confédération paysanne.
Un tel moment de rencontre a alors été une occasion parfaite pour des coordinations de nombreuses luttes locales comme la Déroute des routes, les luttes pour l’eau, contre le nucléaire, pour les forêts ou encore contre les fermes usines, pour se réunir et s’organiser.
Ainsi, lors de la réunion intercomités des Soulèvements de la terre, c’est environ 68 comités locaux qui étaient représentés et qui ont pu échanger et préparer le gros week-end de rencontre intercomité qui aura lieu fin septembre. Alors que la menace de dissolution pesait encore, ce moment a été d’une rare intensité dans sa force à rassembler la détermination de très nombreuses et nombreux militants qui ont choisi de constituer un comité des Soulèvements ces derniers mois.
Le bilan d’un tel événement est difficile à dresser tant il a été riche en enseignements. Ils nous a tout de même offert la possibilité de faire revivre la mémoire des luttes passées. Notamment celle de la terre qui nous accueillait : le Larzac. Territoire qui, grâce à la lutte déterminée des années 70, s’est vu passer d’un projet de camp militaire à la Société collective des terres du Larzac (SCTL). C’est à dire à une gestion collective des terres exploitables qui posent le droit d’usage et d’exploitation au dessus du droit de propriété et prend ainsi à contre-pied toute spéculation foncière capitaliste.
Le Larzac est aujourd’hui le seul territoire français dans lequel le nombre de paysan ne se réduit pas. Fort de cette mémoire vive des victoires de notre camp social, les Résistantes nous laissent un goût d’espoir tant elles ont témoigné d’un engouement pour rapprocher les enjeux des luttes sociales et écologistes dans les luttes à venir.
Et celles ci sont nombreuses, locales ou globales, la liste et la cartographie participative mises à disposition à l’accueil du site en témoignent : elles sont fournies mais surtout, elles nous ont donné le sentiment de pouvoir se rapprocher des camarades de notre camp où qu’ils et elles soient.
Un super moment de rencontre où nous reviendrons avec joie l’année prochaine !
Marie, Sol, Ninon, Pierre (UCL Caen) Nico et Agrippine (UCL Nantes) Lucie (UCL Grenoble)
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