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On ne crèvera pas au travail pour qu’ils puissent crever la planète !
L’avenir que nous offre le gouvernement est effrayant. Il nous vend le recul de l’âge de la retraite comme inévitable, 64 ans n’étant qu’une étape. La dégradation rapide de notre environnement bouchant l’avenir, à quoi bon se battre ?
Les retraites, le climat, même combat contre le capitalisme et la course à la productivité
Travailler plus, c’est produire plus. C’est une logique qui ne parait positive qu’aux seuls adeptes de start-up nation. En effet, aujourd’hui, produire plus c’est surtout vivre moins bien. La croissance infinie se heurte aux limites écologiques de notre planète et dégrade nos conditions de vies.
L’idéologie néolibérale prétend que la croissance est illimitée. Cet argument s’effondre dès lors que l’on parle du climat : plus nous faisons croître notre économie, plus nous consommons, plus nous faisons pression sur les ressources naturelles et les écosystèmes, plus augmentent les pollutions environnementales et les émissions de gaz à effet de serre. Les néolibéraux, prenant leurs désirs pour une réalité, nous promettent de découpler la croissance et l’écologie ; de produire sans polluer. C’est un mirage qui entretient la course vers l’abîme. Mais pour eux, peu importe. Aujourd’hui, le pouvoir de décision est concentré dans les mains de personnes suffisamment riches pour se mettre à l’abri des conséquences environnementales de leur décisions.
La retraite n’est pas un mouroir
Les retraité·es sont aujourd’hui une colonne vertébrale du système associatif, les assos écolos ne font pas exception. Différer le départ à la retraite, c’est moins de bénévoles, souvent en moins bonne santé ; c’est asphyxier le tissu de solidarité social et écologique. La retraite, c’est aussi un combat du temps libre contre le temps de travail imposé. Un temps libéré de la contrainte du patron et de la production, pour construire d’autres manières de s’organiser ensemble et avec le reste du vivant. D’autres manières de fabriquer, de créer, d’échanger, en dehors du système marchand.
Pour l’État, que ce soit par les réformes du chômage, des retraites ou le refus de la hausse des salaires, le but est globalement le même : renforcer les gains du capitalisme sur notre dos.
C’est sans parler des effets indirects de cette réforme. L’allongement du nombre d’annuités et de l’âge du départ font augmenter le recours à des fonds de pensions privés, qui, dans leur recherche de profits, financent abondamment les industries les plus polluantes : pétrole, gaz, charbon…
Enfin, qui sera le plus durement touché par cet allongement de l’âge de départ ? Parmi les métiers les plus pénibles, et souvent les plus déconsidérés, on retrouve les métiers du soin, déjà sous tension. Comment peut-on tolérer un système violent qui détruit la santé de celles et ceux qui prennent soin des autres ou de notre environnement ? C’est le cas des travailleur·euses du nettoyage, du médico-social, des égouttier·es ou des paysan·nes.
Cette réforme n’a rien d’une nécessite
Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le dit, l’équilibre du système de retraite n’est pas en péril. Le projet de l’État est donc d’exploiter toujours plus les travailleurs et travailleuses. De l’autre main, il distribue de nombreux cadeaux aux plus grandes entreprises, directement dans la poche des actionnaires, qui sont les premiers artisans de la destruction de nos conditions de vie, environnementales et sociales. C’est donc ensemble que les gouvernements et les actionnaires nous dépossèdent de notre planète et de notre santé, nous devons les combattre.
Pour les combattre, nos outils sont nombreux ; la grève est le plus puissant. C’est elle qui rappelle que ce ne sont pas les possédants mais bien nous qui produisons ou étudions pour produire. Faire vivre une grève, ce n’est pas juste ne pas se présenter au travail. C’est aussi discuter avec les collègues, organiser des collectes pour une caisse de grève, c’est créer des AGs, du collectif. C’est réfléchir ensemble à un autre un avenir pour notre société.
Nos retraites nous appartiennent, elles sont l’exemple d’une gestion solidaire de la richesse que nous produisons en travaillant. Reprenons le pouvoir sur leur gestion et, au-delà, sur la répartition des richesses. Ne laissons plus l’État et le capitalisme décider pour nous. Ne les laissons plus détruire nos conditions de vie. C’est à nous de décider de comment travailler et de comment répartir le fruit de notre travail, pour faire face ensemble aux enjeux du changement climatique et de l’effondrement de la biodiversité, et pour construire une société désirable, solidaire et émancipatrice pour toutes et tous. Alors, pour les retraites, pour le climat, nous n’avons pas d’alternative : rejoignons le combat !
Union communiste libertaire, le 4 février 2023