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L’IVG dans la Constitution ou l’arbre qui cache la forêt !
La Macronie nous a habitué·es aux coups de comm’. Il ne faut pas voir autre chose dans cette constitutionnalisation superficielle de l’IVG. Pour fanfaronner à peu de frais en vue du 8 mars, le gouvernement n’hésite pas à dénaturer l’un des piliers des revendications féministes. L’UCL salue le travail acharné des militantes dans les organisations féministes qui portent ce projet, malgré les embûches semées par la classe dirigeante.
Néanmoins, à l’heure où partout dans le monde le droit à l’IVG est menacé (Etats Unis, Malte,etc) , réduit ou supprimé, cette constitutionnalisation de façade constitue un premier pas. Le gouvernement est aux aux abois et se sert de cette lutte pour redorer son blason, mais s’il se tourne vers cette question pour le faire, c’est également un signe du rapport de force féministe mis en place de longue lutte par des générations de femmes. L’UCL salue le travail acharné des militantes dans les organisations féministes qui portent ce projet, mais dénonce l’instrumentalisation et la langue de bois.
Un symbole pour masquer un grand vide
On peut se réjouir d’un symbole, mais pas s’il ne sert qu’à masquer le manque abyssal de moyens alloués au respect du droit à l’IVG sur le terrain. Selon sa situation géographique, mais aussi sociale, une personne souhaitant avorter peut rencontrer de grandes difficultés pour faire ses démarches dans les délais légaux. Le démantèlement de l’hôpital public où se fait la majorité des IVG, la fermeture de 130 centres en 15 ans, ou encore la « clause de conscience » qui permet toujours aux médecins de refuser cet acte médical sont autant d’obstacles matériels.
Inscrire l’IVG comme une « liberté » et non pas comme un « droit fondamental » n’est pas un progrès. Un « droit » engage l’État à garantir l’accès effectif à l’IVG dans la pratique, notamment par des moyens financiers. La « liberté », elle, est sélective : les riches pourront continuer de l’exercer même quand le service public de la santé et la Sécurité sociale seront démantelées. La formulation retenue n’empêche pas une future loi de restreindre les conditions d’accès à l’IVG.
Nos droits ne sont pas réellement protégés
Rappelons que ces entraves se perpétuent et s’aggravent dans un contexte où le Président nous enjoint au « réarmement démographique. » La militarisation de la société et la marche vers la guerre coïncident avec le projet de ré-assigner les femmes à la reproduction. Nos droits ne seront jamais garantis sous le capitalisme car nos corps seront toujours des variables d’ajustement pour le capital. Rappelons aussi que, dans le même temps, le colonialisme français s’assure toujours le contrôle des femmes colonisées. Ainsi, l’ARS de Mayotte « invite » depuis près d’un an de jeunes femmes comoriennes et mahoraises à se faire ligaturer les trompes pour réduire le nombre de naissances sur l’île.
Pendant que les macronistes jouent aux féministes une fois dans l’année, l’extrême-droite continue sa propagande. La chaîne réactionnaire de Vincent Bolloré, CNews, a qualifié l’avortement de première cause de mortalité dans le monde, assimilant les avortées à des meurtrières.
Le droit à l’avortement a été arraché par la lutte. C’est par la lutte féministe massive que nous garantirons son respect, sans s’en remettre aux institutions de l’État bourgeois. Il ne nous libère pas, on s’en charge ! C’est toujours notre combat contre l’exploitation au travail, qu’il soit salarié ou domestique, qui mettra des bâtons dans les roues à l’extrême-droite. Ce 8 mars, toutes en grève féministe !
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