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Le 11 janvier 2025 dans la rue avec la gauche kurde, pour la vérité, la justice et la révolution au Moyen-Orient
Alors que la dictature de Bachar el-Assad s’est effondrée, la Syrie est toujours bombardée par Israël d’un côté, par la Turquie de l’autre. Et le nouveau gouvernement islamiste installé à Damas inquiète une bonne partie de la société syrienne, notamment sur les droits des femmes et des minorités. La gauche arabo-kurde, qui résiste actuellement aux attaques armées des milices racistes inféodées à Erdogan, doit avoir son mot à dire sur l’avenir de la Syrie.
Comme chaque année, l’Union communiste libertaire sera présente dans la rue aux côtés des organisations de la diaspora kurde, pour une grande manifestation anti-impérialiste et anticolonialiste.
Rendez-vous samedi 11 décembre 2025 à 11 heures à Paris devant la gare du Nord
Puis marche et grand meeting place de la République
Plusieurs organisations internationalistes, dont l’Union communiste libertaire, ont cosigné cet appel à participation :
CONTRE LE FASCISME, POUR LA JUSTICE : RÉPONSE INTERNATIONALISTE
Le 9 janvier 2013 et le 23 décembre 2022, deux attentats frappaient le cœur de Paris. A deux reprises, trois militant·es kurdes étaient brutalement assassiné·es. Le 9 janvier, c’est Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez qui sont victimes d’un triple féminicide commis par un agent infiltré du MIT (services secrets turcs). Presque dix ans plus tard, c’est Evîn Goyî, Mîr Perwer et Abdurrahman Kizil qui sont assassiné·e·s au Centre culturel kurde Ahmet Kaya.
Sakine Cansiz (Sara) était, notamment avec Abdullah Öcalan, l’une des sept fondatrices du PKK (le Parti des travailleuses et des travailleurs du Kurdistan, mouvement de libération national kurde). Après avoir subi la torture dans les geôles turques, elle a été à l’origine de l’armée des femmes (YJA-Star). Fidan Dogan (Rojbîn), responsable dans la diplomatie du CDK-F (Conseil démocratique kurde en France), était en contact régulier avec les organisations de la gauche française mais aussi les représentant·e·s de l’État. Leyla Şaylemez (Ronahî) était une jeune militante, organisée dans la branche de la jeunesse. Tout comme Sakine Cansiz, Evîn Goyî était une des pionnières de la révolution des femmes. Elle a combattu dans les quatre parties du Kurdistan et avait été blessée au Rojava. Mîr Perwer, chanteur reconnu, avait demandé l’asile en France pour pouvoir chanter dans sa langue. Abdurrahman Kizil s’était lui réfugié dans le pays après avoir fui son village attaqué par l’armée coloniale turque.
Nous savons pertinemment que derrière ces deux attentats plane l’ombre de l’État fasciste turc, via ses services secrets. Plusieurs enquêtes journalistiques ont démontré la responsabilité du MIT dans le triple féminicide de 2013 et de nombreux éléments portent à croire à une implication à minima incitatrice dans l’attentat de 2022. Depuis, plusieurs tentatives d’assassinat ou actions planifiées par le MIT visant des journalistes, des militant·e·, des politicien·nes (dont des ancien·nes député·es kurdes) ou opposant·es turcs en exil ont été déjouées sur le sol européen.
Pourtant, dans la plupart des cas, ces actions et intimidations ont lieu avec la complaisance des États impérialistes occidentaux, qui dissimulent ou minimisent à chaque fois la responsabilité de la Turquie. C’est ce que font les gouvernements français successifs en maintenant le « secret défense » sur des preuves nécessaires à l’enquête judiciaire sur le triple assassinat de 2013 ou encore en refusant de collaborer avec la police belge à propos des activités de plusieurs hommes soupçonnés de tentative d’assassinat à Bruxelles.
Si de nombreux agents et indicateurs des services de renseignement turcs peuvent opérer sans être inquiétés sur le sol français, les militant·es kurdes sont elles et eux harcelé·es par les autorités et peuvent servir de monnaie d’échange avec la Turquie, comme le révélait il y a peu une enquête du journal Marianne. Ainsi, rien qu’en 2024, trois militants kurdes ont été expulsés vers la Turquie, deux d’entre eux y étant aujourd’hui toujours emprisonnés. Deux autres militants ont été placés en centre de rétention après avoir vu leur statut de réfugié politique leur être retiré. Leur expulsion a pu être empêchée grâce à l’action juridique de leurs avocats.
Dans un même temps, l’État français continue sa collaboration avec la Turquie, en maintenant ses relations commerciales et économiques avec le pays, en fournissant armes et équipements à l’armée turque et ce malgré les violations flagrantes des droits humains dans le pays et les zones qu’il occupe en Syrie. Le régime turc continue en effet à réprimer chaque voix de contestation, vole les mairies kurdes, emprisonne à tout va et impose l’isolement à de très nombreux prisonnier·es politiques. Par exemple, aucune nouvelle d’Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999 sur une île prison, ne nous était parvenue pendant plus de 44 mois jusqu’à son message du 23 octobre 2024. Ces pratiques inhumaines et relevant de la torture n’ont jamais été condamnées par la France, qui elle aussi emprisonne Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais de la cause palestinienne, depuis 1984 alors qu’il est libérable depuis 20 ans.
Cette collaboration de la France se fait aussi en dépit des multiples violations du droit international et crimes de guerre commis par la Turquie via ses bombardements et frappes de drone en Irak et en Syrie. Ceux-ci visent non seulement les bases de la guérilla du PKK – qui exerce son droit légitime de résistance armée face au colonialisme – mais aussi de multiples infrastructures et habitations civiles. Des dizaines de village ont été évacués de force par l’armée turque dans sa tentative d’invasion des montagnes du Kurdistan du sud (Irak) tandis qu’au Rojava des centaines de milliers de personnes ont été laissées sans accès à l’électricité, au chauffage ou au gaz de cuisson suite aux destructions d’infrastructures énergétiques. Cette collaboration de la France ne nous étonne pourtant pas. En effet, sa complicité avec le génocide en cours à Gaza a détruit toute crédibilité du pays en matière de respect des droits humains et nous montre le vrai visage de l’impérialisme : il est prêt à sacrifier des peuples entiers et les règles qu’il a lui-même fixées dans la défense de ses alliés et intérêts. Face à cette unité des États impérialistes, il est impératif de construire une lutte internationaliste et antifasciste. C’est pour cette raison que nous invitons toutes les forces politiques, syndicales et associatives qui se reconnaissent dans cet appel à se mobiliser le 11 janvier 2025 à Paris, à nos côtés, pour construire un bloc internationalistes lors de la manifestation pour les 6 camarades kurdes assassiné·es à Paris.
Pour Sara, Rojbîn et Ronahî, nous crions « Jin Jiyan Azadî » !
Pour Evîn, Mîr et Abdurrahman nous exigeons la Vérité et la Justice !
Pour toutes et tous nous clamons « Vive la résistance du peuple kurde, du peuple palestinien et de toutes et tous les opprimé·es » !
A l’appel de :
Action antifasciste 77, Action antifasciste Genève, Action antifasciste Paris-banlieue, Antifa social club Marseille, Cafez liège, Cercle révolutionnaire internationaliste, Collectif Rosa Liège, Collectif internationaliste Marseille - Kurdi̇stan (CIMK), collective Sahmaran, comité genevois des Soulèvements de la terre, Confédération nationale du travail (CNT), Contre-attaque et autonomie, El Manba soutien migrantes 13, Fédération libertai̇re des montagnes (Suisse), Fédération syndicale unitaire (FSU), Féministes révolutionnaires Paris, Grève du climat – Suisse, Jeune Garde Paris, Jeunesse internationaliste, Kessem juives féministes décoloniales, Le Silure, (centre de luttes autonomes, Genève), L’Offensive, Mouvement national lycéen (MNL), Mut vitz 13 (Marseille), Nouveau Parti̇ anti̇capi̇tali̇ste (L’Anticapi̇tali̇ste), Offensive contre les féminicides – Suisse, Organisation de Solidarité Trans (OST), Pôle de renaissance communiste en France, Pour une écologie populaire et sociale (PEPS), Réseau internationaliste Serhildan, Riseup 4 Rojava, Sami̇doun Pari̇s/banlieue, Secours rouge Genève, Solidarités, Tsedek (collectif juif décolonial), Union communiste libertaire, Union syndicale solidaires, Volksbühne Basel, Young Struggle, Zora.