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Femmes et LGBTI : repenser nos pratiques syndicales
Alors que la nécessité de l’intervention des femmes et des LGBTI dans le mouvement social pour le changement social ne fait (presque ?) plus débat, les modalités de ne sont pas toujours évidentes. Retours sur une discussion publique.
Alors que la nécessité de l’intervention des femmes et des LGBTI dans le mouvement social pour le changement social ne fait (presque ?) plus débat, les modalités de ne sont pas toujours évidentes. Retours sur une discussion publique.
Le groupe local de l’UCL Montreuil, le comité d’Île de France des Soulèvements de la Terre et le collectif « Rencontres politiques » ont organisé ensemble une journée de rencontres et de débats sur le syndicalisme de lutte.
À cette occasion, un atelier sur le thème « syndicalisme et luttes anti-patriarcales » a été animé par des membres du Collectif Queers Parlons Travail (QPT) et a rassemblé des personnes d’horizons différents (XR, UCL, CNT, Solidaires, CGT…).
Il a permis d’échanger sur les raisons pour lesquelles les femmes et les queers se syndiquent si peu. Ainsi, il a été mentionné que l’organisation du travail est principalement adaptée aux hommes cis (organisation des horaires, articulation avec l’éducation des enfants, sentiments de compétences, ambiances de travail). Il est aussi difficile de syndiquer dans les secteurs précaires où les queers sont très présent·es. Les espaces LGBTI servent à s’échapper des difficultés quotidiennes, on y parle sexualités mais pas travail. Enfin, les queers s’investissent peu dans les sociabilités au travail car les collègues reproduisent les schémas hétéronormatifs oppressifs et des comportements discriminants.
Inventer d’autres revendications
Quelques pistes pour aider à syndiquer les femmes et les queers ont été avancées :
– en période de grève :
- intervenir dans les secteurs dits « féminisés » et ne plus se focaliser que sur les secteurs considérés comme bloquant l’économie ;
- sortir des revendications habituelles : la formule « à travail égal, salaire égal » ne recouvre pas la complexité des inégalités structurelles ;
- lutter contre les ambiances sexistes et LGBTIphobes au travail et dans nos syndicats ;
- changer d’échelon de lutte, en s’intéressant au niveau local, qui favorise la prise en compte des travailleurs et travailleuses isolée·es.
Lors de l’atelier, certains sujets ont été débattus car les avis divergeaient, notamment sur la question de la pédagogie aux dominants, ou des ateliers de « déconstruction du genre » qui peuvent être empouvoirants à titre individuel mais ne remettent pas en cause les structures matérielles d’oppression. Enfin, pour avancer concrètement, QPT souhaite porter un projet de revendication commune pour la journée du 8 mars : demander des crèches de service public.
Cette revendication permet ainsi d’aborder les questions de répartition du travail, des conditions de travail du secteur de la petite enfance, des secteurs féminisés, de la domination des adultes sur les enfants notamment queers, et des pratiques militantes collectives. Ce projet n’a toutefois pas fait l’unanimité. D’une part parce que peu des participant·es semblaient directement concerné·es par la question de la garde d’enfants.
Mais également parce qu’une telle revendication dans le cadre de la journée des droits des femmes semblait, pour certain·es, réduire les femmes à la maternité et leur rôle de « reproductrices ». Afin de poursuivre la discussion, QPT organisera une première réunion d’information sur cette revendication le 30 novembre à la Bourse du Travail de Paris (à confirmer).
Laz (UCL Montreuil)