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Fermetures dans l’Education Nationale : Plus de Jacques Decour, moins de Stanislas
Depuis quelques jours, la nouvelle ministre de l’éducation nationale déclame un mépris de l’enseignement public et de l’égalité typique de sa classe. Pendant ce temps à la cité scolaire Decour, dans le IXe arrondissement de Paris, le personnel se mobilise devant le projet de fermeture partiel de l’établissement.
En décembre dernier la nouvelle tombe de nulle part : sous prétexte de travaux attendus, certains depuis 20 ans, une partie des classes de la cité scolaire Jacques Decour [1] (qui regroupe des élèves du collège jusqu’au lycée et en classes préparatoires scientifiques) va fermer à la rentrée prochaine, et le collège entier en 2025. Sans garantie de réouverture de la part du rectorat.
Que deviennent les élèves ? Les enseignant·es et l’équipe pédagogique ? Pas de réponses, ou presque. Les élèves seront « délestés » sur d’autres établissements, les enseignant·es auront des points supplémentaires pour partir… C’est déjà très insuffisant mais pour les un·es comme pour les autres, la question est : pour aller où ? Dans une académie de Paris où les fermetures de classes pleuvent (40 classes de 6e, 125 classes de primaires en 2023) ? Cela rend la situation de toutes et tous dans l’établissement incertaine. Et les conséquences tant pour les familles que pour l’équipe éducative sont difficiles : perte des liens, risque de se retrouver dispersé·es dans toute la ville, obligations d’occuper des postes plus flexibles et plus précaires…
Surtout, c’est la finalité des travaux qui interroge : une fois vidée de ses élèves, la cité scolaire sera-t-elle réouverte ? Ou bien les travaux entrepris servent-ils à faire encore une fois basculer un bien public vers une vente lucrative ? Fermer des classes dans ce contexte, n’est ce pas aussi une manière de pousser les familles les plus favorisé·es vers l’enseignement privé ?
Occupation des locaux et tentative de blocage
Alors, l’équipe éducative s’est mobilisée. Avec le soutien des parents d’élèves, une trentaine d’enseignantes et enseignants ont lancé deux jours de grève les 16 et 17 janvier, avec occupation du gymnase de l’établissement la nuit du 16 au 17 janvier dernier. En soutien à la mobilisation, le 16 au matin, les lycéens et lycéennes ont bloqué l’entrée de l’établissement mais se sont fait chassé·es par la police sur demande du proviseur. Un rassemblement de parents et d’enseignantes et enseignants a aussi été organisé devant les bureaux du rectorat de l’Académie de Paris. Une pétition en ligne a été lancée.
Les revendications immédiates sont claires : aucune fermeture de classes pour 2024, pas de travaux sans calendrier en concertation avec les enseignantes, enseignants et les parents, maintien de la structure éducative et pédagogique du collège. Pour le moment, le Rectorat campe sur sa position. Du côté de l’équipe mobilisée, on compte bien sur la grève du 1er février pour se faire entendre, et défendre par la même une éducation publique, gratuite et de qualité, loin des intérêts financiers !
Hugues (UCL Fougères) en lien avec le personnel en lutte
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