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Islamophobie et sexisme d’État : Une loi discriminante qui continue de provoquer des débats
En 2004 était voté une loi anti-voile, dite sur le port des signes religieux à l’école. Vingt ans plus tard devons-nous fêter cette loi dont beaucoup se réclament à des fins racistes ?
Cela fait cette année 20 ans que la loi de 2004 sur le port des signes religieux à l’école a été promulguée, non pas pour des raisons de laïcité (la loi de 1905 est suffisamment claire sur la liberté de culte), mais pour stigmatiser la population musulmane. Ceci deux ans après la présence de l’extrême droite au second tour de l’élection présidentielle pour la première fois.
Depuis, l’extrême droite continue de monter et la situation s’aggrave. La dernière circulaire de rentrée, l’une des premières mesures de Gabriel Attal à sa prise de fonction, interdit les abayas dans les établissements. Chaque décision stigmatise davantage les musulman·es de France.
L’émancipation des élèves passe sans doute par une prise de recul par rapport à leurs traditions familiales et religieuses, mais cette loi n’accomplit pas cet objectif. Une interdiction brutale ne permet pas de prendre du recul ou d’émanciper, elle ajoute juste une oppression à des personnes qui en vivent déjà chaque jour, et est une atteinte au droit à l’éducation. L’inégalité de traitement entre les différentes religions est criante au sein du milieu scolaire : de nombreux établissements confessionnels privés existent pour les autres religions.
En plus d’être islamophobe, cette loi est sexiste et fait partie des nombreuses injonctions que reçoivent les adolescentes sur leur manière de s’habiller. Aucune tenue ne semble véritablement leur permettre de ne pas subir de contrôle sur leurs corps : lorsqu’il ne s’agit pas de leur reprocher des vêtements trop courts, ce sont ceux qui sont trop longs qui deviennent problématiques. Alors que l’émancipation consisterait à les laisser choisir de manière éclairée, il n’en est pas question avec cette loi.
Dans les salles des professeur·es, il est très difficile d’aborder le sujet. Les enseignant·es sont en effet très majoritairement en faveur de cette loi (à plus de 90% selon certains sondages [1]).
Une position « contre » nécessaire mais difficile à obtenir
Même chez les syndiqué·es, on se trouve rapidement face à des arguments du type « si on laisse le voile, alors... », avec plusieurs variations possibles sur la catastrophe qui se produira alors. La propagande perpétuelle de l’extrême droite dans les médias et les réseaux sociaux a malheureusement une efficacité certaine quand elle ravive des conflits ou qu’elle crée des polémiques.
Les syndicats d’enseignants sont majoritairement silencieux sur ce sujet, mais des avancées tardives et timides apparaissent : la fédération de SUD éducation s’est démarquée dernièrement en demandant son abrogation. Cette décision a fait l’objet de débats internes difficiles et de quelques départs ; elle apparaît pour autant salutaire au regard des conséquences dramatiques de la loi sur la vie quotidienne des élèves concerné·es. Les avis exprimés par les plus jeunes sur cette loi donnent davantage d’espoir : un sondage [2] donne 52% des lycéen·es contre cette loi, ce qui laisse penser qu’une évolution est possible à terme.
Un travail syndical et politique de profondeur reste à mener : il apparaît nécessaire de se mobiliser massivement contre cette loi qui laisse libre court aux discriminations quotidiennes, et contre toutes celles dans la même lignée déjà promulguées ou qui le seront bientôt.
Des enseignant·es militant·es de l’UCL
[1] « Les enseignants, la laïcité et la place des religions à l’école », Ifop.com
[2] « « Droit au blasphème », laïcité, liberté d’enseignement… Les lycéens d’aujourd’hui sont-ils « Paty » ? », Ifop.com
- #3juillet 19h
- #7juillet 20h
Sois prudent·e et remonte en DM toute problématique, si tu es isolé·e pour venir en manif, DM itou
Contre l'#ExtremeDroite, coordonner, rassembler, construire une #RiposteAntifasciste !
Une pensée pour #JulienTerzics
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Face à la vague réactionnaire
L’heure est grave. Cette campagne législative impromptue a confirmé le RN fascisant comme nouveau centre de gravité de la droite française. S’il arrive au pouvoir, il faudra lui opposer un front social, antiraciste et de classe. Mais pour l’heure, le Nouveau Front populaire nous apparaît comme la seule force capable de résister dans les urnes au RN. C’est pourquoi, « sans illusion ni scrupules », on votera NFP pour bloquer l’accès du RN à Matignon.
La dissolution de l’Assemblée nationale, coup de poker désespéré d’un président au bout du rouleau, a provoqué une accélération de la recomposition de la droite française. Les masques tombent, et ce n’est pas beau à voir.
La Macronie lepénisée
La Macronie paniquée, sentant le sol se dérober sous ses pieds, n’a cessé de renvoyer dos à dos « les extrêmes ». Son président ne se contente plus de calquer les thématiques du RN. Il en a repris même le langage, en qualifiant par exemple d’« immigrationniste » le Nouveau Front populaire (NFP), dont le programme économique serait par ailleurs « quatre fois pire » que celui du RN, et en jouant sur les paniques morales réactionnaires sur l’immigration et les personnes trans. La Macronie aura attendu le lendemain du 1er tour pour concéder du bout des lèvres que le RN était plus dangereux que le NFP.
Cogner sur des boucs émissaires
Quant aux gaullistes (LR), ils semblent voués à devenir un simple parti d’appoint. L’appoint du RN, après avoir été l’appoint de la Macronie. Parions qu’Éric Ciotti, par sa brusque allégeance à Marine Le Pen, n’aura fait que devancer les autres dirigeant·es d’un parti depuis longtemps engagé sur la pente de la droite extrême.
La recomposition politique entre les partis de droite (Renaissance et LR) et l’extrême droite (RN et Reconquête) va se poursuivre à marche forcée, autour d’un dénominateur commun : pour masquer la parenté de leurs politiques économiques et sociales désastreuses, ces partis vont cogner sur des boucs émissaires (personnes LGBTI, musulmanes, noires, arabes, militant·es écolo, « ultra-gauche », etc.) accusées de tous les maux.
Face à cette convergence réactionnaire, nous réaffirmons que l’alternative de fond et de long terme, c’est le mouvement social, les luttes collectives pour défendre nos intérêts de classe. Combattre ensemble les politiques antisociales du futur gouvernement ainsi que contre son maintien et promulgation de projets racistes et colonialistes, quel qu’il soit, sera le meilleur levier pour détacher des pans entiers de la population de l’influence du RN.
Le NFP, d’« extrême gauche » ?
Mais dans l’immédiat, le rempart de circonstance, c’est le Nouveau Front populaire.
Pour le discréditer, la Macronie et le RN se sont acharnés à le taxer d’antisémitisme et à le classer « extrême gauche ».
Dans le premier cas, c’est d’une hypocrisie écœurante. Oui, on trouve parfois au NFP des discours minimisant l’antisémitisme ambiant, et il ne faut rien céder sur ce point. Mais en l’occurrence, il s’agit surtout, pour le camp Renaissance/LR/RN, de criminaliser le soutien d’une partie du NFP à la Palestine.
Dans le second cas, qualifier le NFP d’« extrême gauche » relève de la crétinerie ou de la blague, tant son programme est d’un réformisme timide : essentiellement la protection des libertés publiques, des réglages fiscalistes, des promesses de stopper la casse sociale (retraites, assurance chômage)… mais pas de réformes structurelles, aucune nationalisation stratégique par exemple (ni dans les transports, ni dans l’énergie, ni dans la chimie-pharmacie…). Les capitalistes peuvent dormir tranquilles, ils n’ont rien à craindre de la « règle verte » promise par le NFP.
Il s’agit d’un programme d’« union antifasciste » comme l’était celui de son prédécesseur de 1936. On n’en n’attend pas davantage à vrai dire. Comme en 1936 (avec la grève générale et les occupations d’usines), les vraies conquêtes sociales se feront sans lui, voire malgré lui. Mais pour l’heure, nous appelons tout notre camp social voter pour le NFP là où il est présent au 2e tour, pour empêcher le RN d’accéder à Matignon.
Union communiste libertaire, 1er juillet 2024
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Le RN, ennemi mortel des personnes LGBTI
L’accession du RN au pouvoir serait catastrophique pour les droits des femmes et des personnes LGBTI. Bien que l’extrême-droite, avec le RN en tête, prétend avoir renoncé à certaines de ses positions traditionalistes au point de s’accaparer les suffrages des femmes et de compter dans ses rangs le plus gros contingent d’élus gays suite aux élections législatives de 2022, la réalité est tout autre. Transphobie, conception traditionnelle de la famille, opposition à la PMA : le RN est et reste l’ennemi mortel des personnes LGBTI.
En Europe et au parlement européen
Partout où elle se trouve au pouvoir, l’extrême droite met en place des politiques discriminatoires, met en danger les libertés fondamentales, laissant s’installer un climat de violences sociales envers les personnes LGBTI. Certaines des réalisations de l’extrême droite européenne comprennent par exemple :
- Zones « sans idéologie LGBTI » en Pologne ;
- Démantèlement des droits parentaux en Italie ;
- Loi interdisant « la promotion de l’homosexualité » en Hongrie.
Concernant les droits des personnes LGBTI, les eurodéputés RN :
- Ont voté contre ou se sont abstenus sur huit textes visant à punir les crimes homophobes au Parlement européen ;
- Ont voté contre un texte appelant les Etats membres à interdire les thérapies de conversion en mars 2018. Parmi les 34 députés français s’y étant opposés figuraient 16 députés RN ;
- Ont unanimement voté contre un texte alertant sur les discours de haine à l’encontre les personnes LGBTI dans l’Union européenne en 2019 ;
- Ont voté à l’unanimité contre une résolution dénonçant les violations des droits des citoyen·es LGBTI en Hongrie en juillet 2021 ;
- Ont voté contre une déclaration proclamant l’Union européenne comme une zone de liberté LGBTI en mars 2021 ;
- Ont refusé de voter pour une résolution alertant sur la multiplication des crimes homophobes dans l’UE après le meurtre de deux hommes devant un bar gay à Bratislava, en Slovaquie, en octobre 2022.
A l’échelle nationale
À l’Assemblée nationale, les 89 députés RN élus en 2022 n’ont pas brillé pour leur soutien aux femmes et aux minorités de genre.
En juillet 2023, le groupe Rassemblement national est le seul à voter contre une proposition de loi visant à renforcer l’accès des femmes aux responsabilités dans la fonction publique. Sur les 36 députés présents, 35 votent contre et un élu s’abstient ;
En juillet 2023 toujours, le député RN Julien Odoul dépose une proposition de loi visant à interdire aux personnes transgenres le droit de concourir dans des compétitions sportives dans la catégorie de leur genre ;
Lors du vote au Congrès sur le projet de loi constitutionnelle inscrivant l’IVG dans la Constitution, le RN est le groupe qui vote le moins pour le texte : 12 députés votent contre, 20 s’abstiennent, et 11 sont absents ;
En avril 2024, la députée RN Joëlle Mélin a déposé une proposition de loi visant à interdire aux mineur·es trans le droit de transitionner, et ses homologues au Sénat ont voté pour une proposition similaire portée par LR.
Nos fiertés sont nos luttes
Toutes ces réalisations ne sont qu’un avant-goût de la politique que le RN pourrait mener à l’encontre des LGBTI. En s’inspirant de ses modèles européens que sont Orban, ou Meloni, le RN détruira un à un nos droits arrachés par la lutte : abrogation du mariage et de l’accès à la PMA pour tous·te·s, rétablissement des thérapies de conversion, négation des droits des personnes trans, etc. Face à la menace existentielle que représente l’extrême droite pour tous·te·s les minorisé·es, il est plus que jamais temps de faire front.
Organisons-nous, mobilisons-nous : aujourd’hui comme demain, que vivent l’antifascisme et la lutte contre l’extrême-droite !
Union communiste libertaire, le 28 juin 2024.
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L'#UnionCommunisteLibertaire 37 appelle à rejoindre le rassemblement #antifa à 20h : c'est dans la rue qu'ça s'passe !
⚠️ sois prudent·e : n'y va pas seul·e (DM), vide tes poches et habille toi de façon neutre et confortable, avec le COVID, FFP2 possible...
youtube.com/watch?v=nRhLCT5nV1…
RIPOSTE POPULAIRE - Porcherie 2024
Ce collectif éphémère d'artistes, de citoyens, de citoyennes s'est formé pour ré-enregistrer l'emblématique titre de Bérurier noir « Porcherie » et porter à...YouTube
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1924 : L’antifascisme bolchevisé au Ve congrès de l’Internationale communiste
De juin à juillet 1924 se tient à Moscou le Ve congrès de l’Internationale communiste. Celui-ci constitue un tournant radical dans la politique des partis communistes d’Europe occidentale désormais bolchevisés sous le contrôle du Komintern. La stratégie antifasciste, celle du Front unique contre le fascisme, proscrit toute alliance stratégique avec les démocrates libéraux ou les sociaux-démocrates, ces derniers étant même qualifiés d’« aile gauche du fascisme ». Cette non prise en compte des spécificités du phénomène et du danger fasciste, considérant que les seul·es antifascistes sont les communistes, sera désormais, avant un revirement tardif en 1935, la politique officielle des partis communistes d’Europe.
La question de la définition du fascisme et des moyens de le combattre se pose dans les organisations révolutionnaires dès l’apparition du phénomène en Italie en 1919. Les questions qui se (re-)posent à l’heure actuelle ne peuvent faire l’économie de la connaissance de l’histoire de l’antifascisme [1].
Parmi les moments marquants de cette histoire, le Ve congrès de l’Internationale Communiste (IC), le Komintern, est de ceux qui sont aujourd’hui les plus méconnus : il est pourtant à l’origine des choix politiques aveugles des partis communistes à l’égard du fascisme jusqu’en 1935… soit deux ans après l’accession de Hitler au pouvoir. Si le succès du national-socialisme n’est pas à mettre au compte de la seule stratégie des communistes – les sociaux-démocrates (et les libéraux) n’ont pas été moins inconséquents face aux réactionnaires et fascistes durant cette période –, celle-ci tient une lourde responsabilité dans le fait de ne pas avoir pris suffisamment au sérieux le danger fasciste.
D’une part, en en faisant un simple bras armé du capitalisme, d’autre part, en ne considérant comme antifascistes sincères que les seuls militants communistes.
Dès les prémices du développement à grande échelle du phénomène fasciste en Italie au début des années 1920, des militant·es communistes en Italie – Antonio Gramsci notamment –, puis en Allemagne – tout particulièrement Clara Zetkin et Karl Radek –, en proposent une analyse assez fine.
Ils et elles en montrent les particularités et la nouveauté au regard des mouvements réactionnaires passés, notamment le fait que le « fascisme constituait un mouvement de masse, s’appuyant en premier lieu sur une petite bourgeoisie rurale et urbaine » [2] plutôt que sur l’armée, alliée traditionnelle des mouvements réactionnaires. Face aux échecs répétés des mouvements révolutionnaires ou insurrectionnels qui se multiplient en Europe depuis 1917 3, la question de la nécessaire défense de la classe ouvrière [3] face au danger réactionnaire ou fasciste est très tôt discutée au sein du Komintern.
La naissance de l’antifascisme
La prise en compte par les instances communistes internationales du fascisme comme une « catégorie politique à part entière », un objet de mobilisation et de lutte du mouvement ouvrier est une réalité dès l’année 1922. Mais celle-ci se double aussitôt d’une renégociation de la définition du fascisme. Comme le note l’historien Gilles Vergnon, « de façon générale, les analyses de l’IC se livrent, dès cette époque, à la fois à une extension et à une réduction du phénomène fasciste » [4].
L’extension consiste à englober sous le terme de fasciste tout élément de la réaction. La réduction, pour sa part, consiste en une minimisation du caractère politique et socialement ancré du fascisme : « réduction utilitariste à des “bandes blanches”, à la “jeunesse dorée de la bourgeoisie” » [5]. Le matérialisme dont se réclame les dirigeants communistes est subordonné aux intérêts des partis communistes dans leurs luttes pour l’hégémonie politique au sein du mouvement ouvrier.
La naissance du front commun
Le IVe congrès de l’IC s’ouvre le 5 novembre 1922 à Moscou, soit quelques jours seulement après la marche sur Rome de Mussolini.
C’est dans la Résolution sur la tactique qu’est consacré un point sur le « fascisme international ». Celui-ci y est définit comme une expression de « l’offensive politique de la bourgeoisie », les fascistes étant « des gardes-blanches spécialement destinées à combattre tous les efforts révolutionnaires du prolétariat » [6].
Le fascisme y est despécifié, n’étant plus entendu que comme un instrument aux mains de la bourgeoisie pour abattre le prolétariat organisé, sans en voir ses caractéristiques spécifiques. De même que pour la mobilisation de tous les partis communistes, « les résolutions de l’IC, qui se veut une organisation transnationale centralisée telle une armée en campagne » [7], ayant en effet « force de loi pour les partis communistes du monde entier », il importe de montrer que le fascisme est partout.
Ainsi, il y est affirmé : « Le danger du fascisme existe maintenant dans beaucoup de pays en Tchécoslovaquie, en Hongrie, dans presque tous les pays balkaniques, en Pologne, en Allemagne (Bavière), en Autriche, en Amérique et même dans des pays comme la Norvège. Sous une forme ou sous une autre, le fascisme n’est pas impossible non plus dans des pays comme la France et l’Angleterre. » [8].
Peu importe le grossissement de traits, l’important est de sonner la mobilisation générale. C’est ainsi qu’y est définit « qu’une des tâches “les plus importantes” des partis communistes est “d’organiser la résistance au fascisme international, de se mettre à la tête de tout le prolétariat dans la lutte contre les bandes fascistes” » [9].
Si le terme de « fascisme » est rapidement repris et utilisé dans la presse de différents courants idéologiques pour qualifier divers phénomènes réactionnaires, ce qui est propre aux communistes, « c’est l’invention, contre ce “fascisme” redoutable et polymorphe, d’un “antifascisme” qui est à la fois un cadre de mobilisation qu’ils contrôlent et un signe de ralliement contre des adversaires réunis et stigmatisés à l’aune de leur dangerosité commune » [10].
Le Komintern aux commandes
L’antifascisme est né, mais il doit essentiellement servir la cause de l’Internationale communiste. Il se mue rapidement en trait spécifique, et principal, dans l’affrontement politique et idéologique des partis communistes contre la sociale-démocratie.
Ainsi, durant la période 1923-1924, les partis communistes reprennent les orientations tracées par l’IC et pratiquent « un “antifascisme fermé” qui conjugue une extension maximale de l’adversaire (tout le monde, ou presque, est “fasciste” sauf les communistes) et une restriction minimale du champ des alliances (personne n’est “antifasciste”, sauf les communistes) » [11].
Le durcissement de la ligne politique des partis communistes, dicté par le Komintern, n’est pas étranger aux luttes internes au sein du Parti communiste russe dans le cadre de la succession de Lénine, qui décède en janvier 1924, mais est écarté du pouvoir depuis les premiers mois de 1923.
Un autre événement majeur explique ce virage radical : l’échec de la tentative de Révolution allemande à la suite de l’écrasement du Soulèvement de Hambourg mené par le KPD (Parti communiste d’Allemagne) en octobre 1923 qui sonne le glas des espoirs de révolutionnaires en Europe occidentale.
Une nouvelle feuille de route
C’est à Grigori Zinoviev, alors président de l’IC, que l’on doit l’expression de « social fascisme », prononcé à la XIIIe conférence du Parti communiste russe en janvier 1924. Selon Gilles Vergnon, cette expression « sert d’instrument dans la lutte interne menée par la “troïka” Staline-Zinoviev-Kamenev contre l’opposition “trotskiste”, après le fiasco d’une révolution allemande (l’Octobre allemand) attendue à l’automne 1923 ».
Trotsky s’étant appuyé sur la politique allemande du Komintern pour en critiquer les positons et la stratégie. L’expression de « social fascisme » a, selon l’historien Leonid Luks, une double fonction : disqualifier les positions de Trotsky et de ses allié·es au sein du Parti communiste russe et, en même temps, « masquer par une rhétorique radicale, la renonciation de fait à la lutte pour le pouvoir » en Allemagne.
Ainsi, « amalgamer la social-démocratie au fascisme permet aussi d’associer dans un même groupe Heinrich Brandler, dirigeant malheureux du KPD en 1923, accusé de l’échec de “l’Octobre allemand”, Léon Trotsky et Karl Radek, rivaux dans le PC russe, au nom d’un passé “menchevik” et social-démocrate avec lequel ils n’auraient rompu qu’en apparence. Dénoncer indifféremment comme fascistes le socialiste Friedrich Ebert, le général von Seeckt, patron de la Reichswehr et… Adolf Hitler, masque et justifie tout à la fois l’échec et l’isolement du KPD » [12]. Il était dans ces conditions impossible au KPD de s’allier avec « l’aile gauche du fascisme ».
C’est à l’occasion du Ve congrès de l’IC, en juin-juillet 1924, congrès de la « bolchevisation » des partis communistes, qu’est fixée la nouvelle feuille de route antifasciste des partis communistes. La social-démocratie est définie comme étant « l’aile gauche du fascisme », interdisant de fait toute alliance stratégique, voire tactique, avec elle pour combattre le fascisme.
Il est désormais impossible pour les partis communistes, de s’allier, même tactiquement, avec les sociaux-démocrates pour combattre le fascisme. Le « front commun contre le fascisme » devient un front uniquement communiste, c’est à dire celles et ceux qui suivent la ligne dictée par le Komintern.
Du Front unique au Front populaire
Il faudra attendre plus de dix ans, l’arrivée au pouvoir des nazis en Allemagne en 1933, mais aussi en février 1934 le sursaut antifasciste unitaire en France et l’insurrection en Autriche (Februarkämpfe), menée par les socialistes contre le Front patriotique (qui prônait un nationalisme autrichien appelé l’« austrofascisme »), pour que les dirigeants de l’IC commencent à infléchir leur position.
C’est Georgi Dimitrov, dont l’arrestation par les nazis, puis son acquittement, pour complicité dans l’incendie du Reichtag en fait un héros antifasciste, qui annoncera la nouvelle politique du Komintern en matière d’antifasciste dans un discours fortement critique de la ligne précédente.
Désormais, face au fascisme, l’Internationale communiste défend le « Front unique prolétarien, Front populaire antifasciste ».
C’est à un virage à 180° qui est effectué, Dimitrov allant jusqu’à prôner la juste défense de la démocratie bourgeoise face au danger fasciste. Hélas le Front unique prolétarien vole en éclat dès mai 1937 en Catalogne, lorsque les staliniens attaquent puis traquent les militants du POUM (Partido Obrero de Unificación Marxista, marxiste anti-stalinien) et de la CNT.
Une fois encore, devant le fascisme et la réaction, les staliniens préfèrent traquer les militant·es du mouvement ouvrier, le bolchevisme ne pouvant admettre les voix dissonantes au sein du camp socialiste.
En août 1939, avec la signature du Pacte germano-soviétique, dit Ribbentrop-Molotov, le stalinisme raye d’un trait de plume près de vingt ans de combats antifascistes de militants communistes sincères, malheureusement dirigés par des apparatchiks cyniques.
David (UCL Savoies)
[1] Dans le prolongement de l’ouvrage du collectif La Horde, Dix questions sur l’antifascisme (Libertalia, 2023), nous pensons que « l’antifascisme est une lutte à défendre » non seulement face à la montée des extrêmes droites mais également face aux amalgames auxquels elle est associée, y compris dans notre camp social. Transmettre l’histoire des luttes d’autodéfense prolétaires, avec ses réussites et ses échecs, participe de cette démarche.
[2] Ugo Palheta, « Antifascisme et mouvement ouvrier dans l’entre-deux-guerres : débats stratégiques autour d’une défaite historique », Mouvements, 104, 2020, p. 16
[3] La Guerre civile finlandaise (1918), la Révolution allemande (1918-1919), la République des conseils de Bavière (1919), la République des conseils de Hongrie (1919), le Biennio Rosso en Italie (1919-1920).
[4] Gilles Vergnon, L’antifascisme en France, Presses universitaires de Rennes, 2009,p. 22.
[5] Idem.
[6] IVe Congrès de l’Internationale Communiste, « Résolution sur la tactique de l’Internationale Communiste », consultable sur Marxists.org.
[7] Gilles Vergnon, op. cit., p. 22.
[8] IVe Congrès de l’Internationale Communiste, « Résolution sur la tactique de l’Internationale Communiste », op. cit
[9] Gilles Vergnon, op. cit., p. 22.
[10] Idem, p. 23.
[11] Idem, p. 24.
[12] Gilles Vergnon, op. cit., p. 24.
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Antifascisme : Autodéfense prolétarienne dans les années 1920-1930
Dès l’apparition du fascisme, des groupes de défense se sont constitués. Organisés au sein des partis politiques ouvriers, des syndicats ou en marge de ces organisations, ils sont animés par la même conviction : la nécessité de « tenir la rue ». De même que le fascisme ne saurait se confondre avec les autres mouvements réactionnaires, les armes pour le combattre sont elles aussi particulières. L’affrontement physique est de celles-ci. Petit tour d’horizon de ces différents groupes.
Le plus connu des groupes antifascistes de la première moitié du XXe siècle est l’Antifaschistische Aktion, organisation émanant du KPD (Parti communiste d’Allemagne) créée en juillet 1932, « point de départ d’une initiative par laquelle les communistes souhaitaient battre tout autant les nationaux-socialistes que les sociaux-démocrates » [1]. Il reste dans les mémoires davantage par son logo aux deux drapeaux (rouges à l’origine, aujourd’hui rouge et noir) que par ses actions d’éclat : en tant que composante du KPD, il préférait alors s’en prendre au SPD (Parti social démocrate) considéré comme un plus grand danger que les nazis !
C’est en Italie qu’apparaissent les premiers groupes antifascistes, dès 1920, dans le contexte de la contre-offensive réactionnaire qui fait suite aux deux années pré-révolutionnaires, le Biennio Rosso (1919-1921). Ce sont d’abord les formazioni di difesa proletaria, formations antifascistes qui participent aux occupations d’usine à Turin et combattent les squadristi et les groupes d’arditi (anciens combattants souvent proches du fascisme naissant) qui attaquent les grévistes et maisons des syndicats. Proches du Parti communiste italien (PCI), ces formazioni se révèlent peu efficaces face aux groupes fascistes.
En 1921, les arditi del popolo, naissent d’une scission de la section romaine des arditi provoquée par l’anarchiste Gino Lucetti. Plusieurs de ses leaders sont anarchistes mais on y trouve aussi des communistes et des syndicalistes. Seule une minorité des dirigeants du PCI leur sont favorables, à l’image d’Antonio Gramsci. Si les ardditi del popolo ne parviennent pas à s’opposer à la prise de pouvoir des fascistes, ils opposent néanmoins une forte résistance, comme à Parme en août 1922 où ils empêchent les fascistes de s’emparer de la ville durant la Fati di Parma [2]. Durant cette période , de nombreux groupes s’organisent localement pour résister physiquement aux agissement des squadristi, tels les Legione Proletaria Filippo Corridoni à Parme.
En France, dès le milieu des années 1920, l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC, proche du Parti communiste) crée les Groupes de défense antifascistes, puis les Jeunes gardes antifascistes (JGA) qui regroupent plusieurs milliers de militants à la fin de la décennie. Au sein de la SFIO (socialiste), dès la fin des années 1920, des groupes d’autodéfense socialistes (GD) se constituent, avec essentiellement une fonction de « service d’ordre ». C’est sous l’impulsion de Marceau Pivert, un des animateurs du courant marxiste de la SFIO, que se créent en 1935 les Toujours prêts pour servir (TPPS), « l’organe officiel de l’autodéfense active du parti dans la région parisienne » [3]. Mieux organisés et armés que les GD, ils constituent un vrai groupe d’action antifasciste offensif. Ils adoptent le symbole des trois flèches, utilisé par le Eiserne Front (Front de fer) du SPD, que l’on retrouve comme symbole de la SFIO durant la seconde moitié des années 1930 (et qui est repris aujourd’hui par la Jeune garde).
David (UCL Savoies)
1] Bernd Langer, Antifa, histoire du mouvement antifasciste allemand (trad. Sarah Berg), Libertalia/La Horde, 2018, p. 11.
[2] Voir « 1922 : Parme face au fascisme ; pavés, barricades et luttes sociales », Alternative libertaire, novembre 2022.
[3] Matthias Bouchenot, Tenir la rue. L’autodéfense socialiste. 1929-1938, Libertalia, 2014, p. 66-67.
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Médias : CNews, fin de concession ?
Tête de pont de la présence de l’extrême droite à la télévision, CNews a fait ces derniers mois l’objet d’une décision du Conseil d’État et de commissions d’enquête parlementaires alors que la question du renouvellement de sa fréquence TNT va se poser en 2025. Mais au-delà de son cas particulier, c’est aussi la question de la concentration des médias qui se pose.
Fin 2016, une grève historique touche la chaîne qui s’appelle encore I-Télé. En cause, la direction de l’antenne, la réduction des moyens, et la programmation de Jean-Marc Morandini, alors visé par des enquêtes pour harcèlement sexuel et corruption de mineur·e. La grève dure 31 jours, mais se casse les dents face à l’actionnaire majoritaire du groupe Canal+, Vincent Bolloré. Plus des trois quarts des équipes démissionnent. Le 27 février 2017, c’est sur ce tas de cendres que l’antenne change de nom et devient CNews.
Un « Fox News » à la française
Cela fait près de 20 ans que Bolloré a commencé à construire son influence médiatique, en créant le quotidien gratuit Direct matin et en achetant l’institut de sondage CSA en 2006 notamment, avant de s’attaquer peu à peu au groupe Canal+. Mais la création de CNews marque un tournant plus direct et assumé dans l’usage qu’il fait de ses médias : repartant d’une page blanche, CNews devient peu à peu une chaîne entièrement dédiée à colporter la pensée d’extrême droite, un Fox News à la française.
Une politique qui se confirmera par la suite avec l’achat du JDD, qui subira un traitement similaire avec la nomination comme directeur de rédaction du zemmouriste Geoffroy Lejeune, fraîchement débarqué de Valeurs Actuelles. L’annonce déclenche là encore une grève, qui dure 40 jours avant que 90% de la rédaction ne démissionne après avoir négocié des indemnités de départ doublées. Le message est clair : Bolloré est seul maître dans les médias qu’il acquiert et dépense sans compter pour cela.
Particularité de CNews et de sa voisine C8 (qui héberge entre autre Cyril Hanouna), elles disposent d’une large diffusion grâce à leurs canaux TNT, leur assurant d’être potentiellement présentes sur toutes les télés de France. Une concession attribuée par l’Arcom [1] dont le renouvellement va être examiné en 2025. C’est dans ce contexte que plusieurs pressions se font sentir ces derniers mois.
Phillipe de Villiers chroniqueur hebdomadaire
En février une décision du Conseil d’État, saisi par Reporters sans frontières, vise nommément CNews et pointe ses manquements notamment en terme de pluralisme politique. La décision acte une nouveauté en considérant que le pluralisme ne doit pas être mesuré en ne tenant compte que des positions des invité·es politiques, mais également de celles des chroniqueur·euses et journalistes. Cette précision prend tout son sens quand on sait que CNews recevait anciennement une quotidienne animée par Eric Zemmour en pleine préparation de sa campagne présidentielle 2022, mais considéré comme chroniqueur tant qu’il n’avait pas annoncé officiellement sa candidature. La chaîne n’a pas changé de ligne, offrant aujourd’hui une émission hebdomadaire à… Philippe de Villiers, lui aussi considéré comme simple chroniqueur.
Cette décision du Conseil d’État est surtout une alarme de rappel visant l’Arcom, qui multiplie mollement les amendes concernant les chaînes du groupe Canal+. Ces trois dernières années seulement, C8 et CNews ont cumulées plus de 20 mises en gardes et condamnations, pour un total de plus de 5 millions d’euros d’amendes. Un record, mais une poussière face aux 6 milliards d’euros de chiffre d’affaire du groupe Canal+ en 2023, ou aux plus de 13 milliards de chiffre d’affaire du groupe Bolloré. Paralysée par la crainte d’accusations de censure, l’Autorité de régulation bégaye, elle dont le président est directement nommé par Emmanuel Macron. Les règles de la convention d’attribution de la fréquence TNT de CNews sont pourtant claires, et mentionnent une obligation de pluralisme des courants de pensée et d’opinions qui s’y expriment, difficilement remplie par la chaîne dont plus de 80% des invité·es sont de droite ou d’extrême droite [2].
Avec l’approche des renouvellements de concessions par l’Arcom, les groupes de gauche du Sénat et de l’Assemblée nationale ont demandé des commissions d’enquête sur CNews et C8. Elles ont notamment permis de réaliser à quel point le facteur financier est insignifiant dans l’entreprise d’influence de Bolloré. En trois ans, les deux chaînes représentent un résultat de plus de 150 millions d’euros de pertes, liées à leurs modèles économiques, mais aussi à la fuite des annonceurs qui ont été nombreux à retirer leurs publicités lors de la campagne d’Eric Zemmour. Un investissement qui n’inquiète pas le multi-milliardaire, n’ayant aucun problème à faire absorber ces pertes au sein des bénéfices du groupe Canal+.
150 millions d’euros de pertes, absorbées par Canal+
Ces commissions auront aussi permis d’assister à une audition de Vincent Bolloré, convoqué par l’Assemblée nationale. On aura pu l’y entendre déclarer « Je ne vais pas mettre à l’antenne quelque chose auquel je ne crois pas », mais aussi exposer ses opinions anti-IVG et sa ferveur catholique. Mais pour l’essentiel l’exercice sera essentiellement resté dans le registre de la langue de bois.
Si l’on peut espérer une fin de concession pour les chaînes du groupe Canal, qui aurait au moins pour effet de réduire leurs audiences voir de faire fermer deux porte-voix de l’extrême droite, c’est plus largement la question de la concentration des médias entre les mains de quelques milliardaires qui est posée. Car Bolloré ne se limite pas à la télévision, il contrôle également Europe 1, le JDD, Paris Match et toute une flopée de magazines. Des ressources d’ailleurs mise à profit quand il faut défendre CNews face à l’Arcom [3].
Bolloré, l’arbre qui cache la forêt
Et pendant que tous les regards sont tournés vers le milliardaire breton, d’autres se constituent également leur petit empire médiatique. C’est récemment le cas de Rodolphe Saadé, proche de Macron et cinquième fortune de France. L’héritier du groupe maritime CMA CGM s’est acheté ces dernières années les journaux La Tribune, La Provence et Corse Matin, ainsi que 10% du groupe M6 et une participation au sein du média Brut. Le 15 mars, il a fait l’acquisition du groupe Altice, incluant BFM TV et RMC. Si il est parfois présenté comme un opposant plus centriste au fasciste Bolloré, c’est en oubliant qu’entre capitalistes, il y a avant tout une communauté d’intérêt qui dépasse largement les débats d’idées. Le 29 février 2024, c’est à CMA CGM que le groupe Bolloré vend sa filiale Transport & Logistics, pour la coquette somme de 4,85 milliards d’euros.
Bien au-delà des chaînes et des personnalités, ces mécaniques de concentration des médias pointent l’incompatibilité fondamentale entre le capitalisme et la possibilité d’une presse libre, et à travers elle avec la démocratie. Face aux accumulations des capitalistes, continuons de soutenir à nos échelles les médias indépendants, libres, alternatifs et militants.
N. Bartosek (UCL Alsace)
[1] L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) est le fruit de la fusion du CSA et de l’Hadopi en 2022.
[2] « 36% des invités politiques de CNews sont d’extrême droite », Libération, 14 juin 2021.
[3] « CNews et l’Arcom : vous avez dit censure ? », Sébastien Fontenelle dans Blast, 20 février 2024.
Plus que jamais coordonner, rassembler, construire contre le RN et ses valets ! N'attends pas, organise toi ! Rejoins les #ContrePouvoirs !
#SiamoTuttiAntifascisti
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Kanaky : le temps béni des colonies, ça suffit !
La venue d’Emmanuel Macron qui affirme ne vouloir « ni retrait ni report mais appel[er] au calme » a semé la confusion et ancré le climat de peur et de deuil qui régnait déjà. La dissolution de l’Assemblée Nationale a détourné les médias du problème qu’il est pourtant toujours aussi urgent de résoudre : la fin de la colonisation de la Kanaky.
La Kanaky - ou Kanaky-Nouvelle Calédonie - est un archipel d’îles situé dans l’Océan Pacifique, entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande, inscrit à la liste des territoires « à décoloniser » de l’ONU. Les accords de Nouméa de 1998 étaient censés lancer un processus de décolonisation sur vingt ans, aboutissant à une série de 3 référendums sur la pleine souveraineté de la Kanaky, mais l’Etat français veut conserver sa main mise pour des intêrets géopolitiques et économiques. En effet, la Kanaky possède une proximité géographique avec la Chine ainsi que des ressources maritimes et minières.
L’UCL dénonçait déjà cette situation plusieurs semaines avant le début de révoltes qui ont débuté lorsque la police a ouvert le feu sur des manifestant-e-s s’opposant à la réforme constitutionnelle. Celle-ci, en effet, prévoyait un « dégel du corps électoral » en Kanaky. Il s’agissait - puisqu’elle a été temporairement suspendue avec la dissolution de l’Assemblée Nationale - d’élargir le corps électoral en Kanaky pour y intégrer les dernier·es arrivant·es, en majorité de France, accentuant la mise en minorité des Kanak sur le plan politique, pourtant population autochtone. L’objectif est d’autoriser toute personne installée depuis dix ans sur le territoire à devenir électrice. Cela équivaut à ajouter plus de 25.000 nouvelles et nouveaux électeurs à une liste électorale qui en compte 180.000 ; c’est considérable.
Pire encore, nous apprenons le 19 juin l’arrestation de 11 figures indépendantistes notamment du CCAT. Leurs bureaux ont été perquisitionnés dans la foulée car ces figures du mouvement sont accusées d’être responsables des révoltes que le gouvernement français a lui même provoquées, en faisant ouvrir le feu par sa police sur le peuple kanak lors d’une manifestation et par son passage en force d’une réforme coloniale sans aucune concertation.
C’est essentiel pour toute colonisation de peuplement, comme l’était l’Algérie. Depuis 171 ans, l’État français a d’abord décimé les Kanak, puis a organisé le remplacement de la population autochtone par des vagues d’immigration.
L’Etat français n’a pas renoncé à son empire colonial, et déstabilise fortement les societés encore colonisées, confrontant les peuples à une extrême violence : de la part de la police française mais aussi de milices de colons voulant conserver leurs privilèges et la situation coloniale.
Il est temps que l’Etat français se retire de ce territoire situé à plus de 22 000 kilomètres de Paris. Viendra le temps pour les habitant-es de Kanaky de décider eux et elles mêmes de la societé future qu’ils et elles veulent construire, en retrouvant dans le même temps leur accès aux droits les plus fondamentaux, à savoir le droit à leur histoire, à la terre, à la culture, à la dignité et à l’autodétermination.
Solidarité avec tous les peuples et les organisations anticolonialistes, de l’UGTG de Guadeloupe jusqu’au FLNKS de Kanaky, qui subissent et luttent contre la politique coloniale de l’État français, dans les territoires dits « d’outre-mer » ou dans les pays décolonisés toujours sous influence.
Solidarité complète avec le peuple Kanak et au mouvement indépendantiste dans son ensemble ! 171 ans d’occupation coloniale, ça suffit : il est fini le temps des colonies !
Union communiste libertaire, le 22 juin 2024.
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Raciste, autoritaire et violent : le RN c’est la peste et le choléra
La dissolution de l’Assemblée et l’annonce d’élections les 30 juin et 7 juillet entraînent la menace du RN au pouvoir. L’extrême droite aux commandes, c’est un programme autoritaire, raciste, sexiste, libéral et qui renforce les inégalités en poursuivant la destruction des services publics.
L’extrême droite prend le pouvoir par les urnes mais elle ne le rend pas
Les partis d’extrême droite revendiquent d’être élus démocratiquement pour justifier l’application de leur programme. En réalité, ils cherchent d’abord à garantir leur propre pouvoir. Aux USA ou au Brésil, les groupes fascistes ont tenté un coup d’État après leur défaite aux élections. Comme Poutine, les chefs d’État d’extrême droite truquent les élections pour se maintenir au pouvoir. En Hongrie, Orban a assis son pouvoir par le contrôle sur les médias et les facs. Pour garder le pouvoir, le RN veut modifier la constitution et mettre les médias public aux ordres de Bolloré. Voter pour le RN, c’est abandonner tout espoir de démocratie.
Le RN au pouvoir dans la Ve République, une catastrophe pour les libertés
Le RN au pouvoir pourrait s’appuyer sur une Ve République autoritaire par nature qui facilitera l’application de ses politiques racistes et anti-sociales. Il écraserait les oppositions en réduisant les libertés politiques, la liberté de la presse ou d’association, le droit de grève, comme il l’a fait dans les villes qu’il a conquis. Le RN au pouvoir, c’est un risque majeur pour les syndicats de lutte qu’il a toujours essayé de remplacer par des « syndicats » corporatistes et nationalistes. Le contrôle de la justice ou des préfectures pourra lui permettre de verrouiller son contrôle sur l’appareil d’État. Au niveau répressif, le RN au pouvoir c’est la garantie d’une explosion des violences policières.
Le RN au pouvoir, débrider la violence fasciste de rue
Autour du RN se trouvent de nombreux groupuscules fascistes, qui accomplissent pour lui le travail de harcèlement contre les forces progressistes. Ils sont aujourd’hui présents sur tout le territoire, multipliant violences et agressions. Le soir des élections européennes et dans les jours qui ont suivi, les agressions fascistes se sont multipliées, parfois même sous le regard passif des « forces d’un ordre dit républicain ». Si le RN est au pouvoir, les groupes de rue agresseront en toute impunité.
Alors face à l’extrême droite, que faire ?
Si nous appellons sans illusions ni scrupules à voter pour les listes NFP pour empêcher le RN d’arriver au pouvoir, nous savons que les extrêmes droites ne reculeront que devant un mouvement social fort, offensif et uni.
- Rejoignons toutes les mobilisations unitaires de rue
- Renforçons l’unité à la base dans nos syndicats, associations et collectifs
- Réaffirmons partout notre solidarité indéfectible avec toutes les personnes ciblées par les politiques de l’extrême droite.
- Rassemblons-nous dans des collectifs antifascistes existants et développons-les
- Rejoignons l’UCL pour œuvrer à reprendre le pouvoir par nous-même
Partout et dès maintenant, l’urgence est de s’organiser pour discuter et agir sur son lieu de travail, dans son quartier et dans la rue. Construisons les espaces démocratiques nécessaires à notre classe !
Front populaire contre les réactionnaires, révolution sociale contre le capital !
Union communiste libertaire, 20 juin 2024
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Bretagne : L’extrême droite ne passera pas !
Le 21 avril, nous étions 2000 dans les rues de Saint-Brieuc pour montrer notre ferme intention de ne laisser aucune place aux idées pestilentielles de l’extrême droite. À l’heure où s’autoproclamer raciste n’est plus vraiment une honte, la construction d’un front antifasciste unitaire nous apparaît comme une urgence vitale.
L’appel à la mobilisation avait été lancé par le Front commun 22, et relayé et signé par plus de 80 organisations politiques et syndicales, mais aussi des associations, des épiceries, des lieux de solidarité et de culture. Il faisait suite à des attaques spécifiques qui ont eu lieu ces derniers mois dans la région : vandalisations et tentative d’incendie des mosquées de Guingamp et de Morlaix, menaces et intimidations d’élu·es, de militant·es et de journalistes dans le cadre du projet Horizon concernant l’accueil de réfugié·es à Callac.
Loin d’une image folklorique, et bien souvent problématique d’un certain antifascisme, c’est donc une manifestation ouverte, portée largement et rejoignable par le plus grand nombre qui s’est déroulée à Saint-Brieuc. C’est ce type de support qui permet que l’antifascisme se diffuse dans les discussions sur les marchés, dans les cafés et les commerces ; qui permet à des familles de venir manifester avec des poussettes, aux grand-mères de porter les banderoles et de crier leur détermination à ne laisser aucun terrain aux idées nauséabondes. En ce sens, cette manifestation était une belle réussite : la ville n’avait pas vu autant de monde défiler depuis bien longtemps.
Le fascisme est un danger mortel pour tout le monde : c’est toutes et tous ensembles que nous devons le combattre. En ce sens, nous avons su montrer aux quelques groupes fascistes qui ont tagué, distribué des tracts et attaqué nos camarades et leurs locaux que nous sommes des milliers pour leur répondre, que la Bretagne n’est pas une terre d’accueil pour eux.
Les nombreuses photos de Marine Le Pen en compagnie de ses chats qui ont circulé dans les médias ne rendent dupe personne, la stratégie de normalisation du Rassemblement national (RN) ne rendra jamais son programme mignon. Il est fondamental de rappeller que derrière le front médiatique qu’ouvre le RN avance une galaxie de groupes d’action fascistes, appuyant un socle idéologique d’un parti toujours raciste et xénophobe.
Un cortège dynamique et une ambiance festive
De l’UCL, 60 militant·es sont venu·es de toutes les grandes villes de l’ouest pour montrer l’importance que nous accordons à cette lutte. Ce rassemblement nous a permis de nous retrouver et d’approfondir la construction de la coordination des groupes locaux de la région Ouest : celle-ci nous permet d’agrandir notre impact et notre pertinence sur les différents terrains.
Sans laisser retomber cette réussite, il faut continuer à tisser les liens et le travail commun concret entre toutes les composantes de l’antifascisme. Si en Bretagne ce type de coordination arrive à perdurer et à prouver sa pertinence, on peut espérer qu’elle fera caisse de résonnance ailleurs.
Cette journée de mobilisation souffle pour nous un vent d’espoir : à l’heure où les idées d’extrême droite se diffusent, où les discours haineux se font de plus en plus extrêmes et assumés, où une attaque transphobe coordonnée se met en œuvre, la lutte antifasciste, elle aussi, progresse et se renforce ! Le fascisme, c’est la gangrène ; on l’élimine, ou on en crève !
Lou et Malo (UCL Rennes), Hugues et Déborah (UCL Fougères)
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Manif à #Tours Pl. J. Jaurès mercredi 19h, samedi 15h et dimanche 15h
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Contre l’extrême droite : l’urgence d’un front antiraciste
La dissolution de l’Assemblée Nationale par Emmanuel Macron, alors que l’extrême droite n’a jamais été aussi haute, nous menace d’une extension du pouvoir de l’axe Rassemblement National, Reconquête et LR (tendance Eric Ciotti) au parlement, tandis que près d’une personne sur deux n’est pas allée voter. Il faut s’opposer à l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite ainsi qu’au racisme en France , largement admis, dont le RN est son porte-étendard politique.
Nous voyons une partie de la société française légitimer les meurtres et le harcèlement par la police dans nos quartiers, légitimer la persécution de personnes risquant leur vie en mer et à nos frontières au nom de « l’identité française ». C’est cette partie de la société française qui fonde l’électorat d’extrême droite, peu importe leur classe sociale. Macron n’a jamais été autre chose qu’un marche-pied pour le projet raciste de l’extrême droite. Son gouvernement plonge la France dans une crise sociale, économique, politique profonde tout en appliquant une partie des revendications de l’extrême droite comme dans la loi Asile et immigration.
Le RN se nourrit de cette tradition colonialiste passée et présente de la République française, celle qui impose sa domination raciste sous de prétendues valeurs universalistes. En effet, la France est présente dans tous les océans. Le drapeau français est hissé en Polynésie Française, en Guyane, sur l’Île de la Réunion, dans les Antilles, à Mayotte dans les Comores et enfin en Kanaky. Les accords de coopération et d’accès aux matières premières, les ingérences et les interventions militaires dans les pays décolonisés ont donné la « Françafrique ». N’oublions pas non plus que le gouvernement français perpétue son soutien auprès d’Israël, par une convergence de nos intérêts impérialistes, nous rendant complice de génocide en livrant des armes Made in France.
Attaquer l’extrême-droite à ses racines
À l’heure où le RN et Reconquête font des scores records aux dernières élections, un réel combat de long terme contre les argumentaires d’extrême-droite est urgent. Ce combat doit se porter contre le principal carburant du RN : le racisme. Il est assumé contre les musulman-es, les personnes perçues comme noires ou arabes ou encore les Rroms ou « Gens du Voyage » ; il est moins assumé aujourd’hui contre les juifs et juives mais ça ne durera pas une fois aux commandes de l’État.
Nous avons appris dernièrement le meurtre de Angela, mère de famille et enceinte de 7 mois par deux hommes portant la haine des personnes Rrom, ainsi que la tentative d’un attentat dans un gymnase durant l’Aïd à Bonneuil. Toutes nos pensées vont aux proches de Angela ainsi qu’à toutes les personnes musulmanes victimes des dernières attaques de l’extrême droite. Nous en faisons de même pour les personnes juives ayant fait face à des agressions antisémites récemment.
Nous avons besoin d’une lutte antiraciste de terrain, en anticipation du meilleur comme du pire, en tissant des liens de solidarités dans les quartiers, dans les lieux d’étude et au travail. Nous avons besoin de collectifs et sections syndicales pour se défendre contre la violence raciste et pour arracher les victoires sociales qui améliorions nos conditions de vie à tous et toutes.
Aucune voix ne doit aller ailleurs qu’au Front populaire mais rappelons toujours et encore que le racisme n’est pas une question morale mais sociale ! Les violences racistes entretiennent les discriminations à l’emploi, au logement, à la santé et l’accès à une vie décente en général. Aucune voie de victoire n’est possible à court ou à long terme sans l’unité de notre camp social face au racisme qui gangrène la France.
À bas l’extrême-droite ! Abattons le racisme d’État !
Union communiste libertaire, le 18 juin 2024.
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Bloquer le RN, préparer la contre-attaque !
L’accès du RN à Matignon serait un désastre. Le rempart du moment, c’est le Front populaire. Mais fondamentalement, ce sont les luttes collectives et un mouvement social fort qui constitueront une alternative au libéralisme et au fascisme.
Ça y est nous y sommes. La menace fasciste qui montait depuis quarante ans est aux portes du pouvoir. Et elle n’y est pas arrivée seule. Les gouvernements socialistes (PS), gaullistes (UMP, LR) et libéraux (Macron) lui ont fait la courte échelle en banalisant les idées de l’extrême droite pour masquer leur politique libérale et antisociale.
Ce que ne fera pas le RN, s’il gagne :
– ramener la retraite à 60 ans ;
– ressusciter les services publics ;
– repeupler les déserts médicaux ;
– améliorer le pouvoir d’achat. Parce que tout gouvernement qui gère le capitalisme va dans son sens.
Ce qu’il fera plus assurément :
– pour masquer qu’il fait la même chose que Macron, Hollande-Valls ou Sarkozy, il va passer son temps à persécuter les « mauvais Français » (LGBTI, grévistes, écologistes…), les « faux Français » (noir·es, arabes, musulman·es…) ;
– il accentuera une politique qui profite aux riches, comme le fait Macron et comme le font ses modèles Orban, Poutine, Erdogan, Netanyahou, Meloni ;
– il cassera les services publics pour réduire les impôts des riches, il l’a prouvé en applaudissant la suppression de l’ISF ;
– il s’attaquera aux droits des femmes, notamment à l’accès à l’IVG, freinera la reconnaissance des violences sexistes et sexuelles ;
– il favorisera l’utilisation des pesticides qui empoisonnent les zones rurales, et accélérera le désastre climatique ;
– il cassera l’audiovisuel public qui gêne les grands groupes capitalistes et notamment celui de leur copain Bolloré ;
– il encouragera les crimes policiers qui vont se multiplier, tout comme les agressions des groupuscules nationalistes.
Ce que nous devons faire :
– Défendre nos droits et nos libertés, notamment celles des personnes que le RN frappera en premier (mineur·es trans, LGBTI, personnes handicapées, migrantes, musulmanes…) ;
– rejoindre toutes les initiatives populaires (assemblées de quartier, manifestations, rassemblements) pour dire non au RN, et appuyer la jeunesse dans sa mobilisation massive ;
– convaincre que le Rassemblement national est l’ennemi de notre classe.
Il nous faut renforcer les contre-pouvoirs dans les entreprises et dans les quartiers : syndicats de lutte, associations féministes, antiracistes… Mais aussi les organisations révolutionnaires, dont l’UCL. Il faut aussi poser la question de l’unification des syndicats combatifs pour être plus forts. En juin 1936, c’est la grève générale qui nous a fait gagner toutes les conquêtes sociales (semaine de quarante heures, congé payés...). Le gouvernement de Front populaire n’a fait que courir après les événements. C’est seulement un mouvement social fort qui permettra de construire une alternative au libéralisme et au fascisme.
VOTER SANS ILLUSIONS NI SCRUPULES
Plutôt qu’un gouvernement d’extrême droite, nous préférons affronter un gouvernement de gauche. Nous n’en attendons pas de changement social. Voter Front populaire est un choix tactique, il s’agit d’obtenir un répit. Quel que soit le gouvernement qui sortira des urnes, le mouvement social devra se battre pour faire avancer ses propres revendications. Front populaire face aux réactionnaires, révolution sociale contre le capital !
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Manif #antifa samedi #15juin à 10h pl. de la Liberté à #Tours
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Assécher le marais du RN
L’extrême droite est aux portes du pouvoir. Et quand bien même le RN n’emporterait pas ces élections législatives, le scénario se répétera si l’on ne change pas radicalement de perspectives économiques, écologique et sociales. Ce dont nous avons besoin c’est d’un mouvement social offensif qui impose son propre agenda.
Inutile de se le cacher, celles et ceux qui plébiscitent le RN adhèrent à une lecture ethno-racialiste et différentialiste de la société. Mais ils et elles ne sont pas les seuls. Dans une société construite sur des bases racistes, ce vote n’est que l’expression, certes décomplexée, de forces structurelles qui sont à l’œuvre.
Le vote RN est un vote raciste
La logique de ce vote est de présenter la société comme fracturée et divisée par une ligne ethno-raciale : « nous »/ « eux » ou « les autres ». Ces « autres » étant aujourd’hui bien souvent désigné·es comme étant les musulman·es, réel·les ou supposé·es, et nécessairement « inassimilables ». La théorie du « grand remplacement » reprise même par Valérie Pécresse, est une théorie incitant à la guerre civile et au terrorisme d’extrême droite. Dès lors il est facile de faire reposer sur « l’autre » tous les maux de la société : chômage, bas salaires, insécurité sociale, manque de perspectives, etc.
Le vote RN outre-mer est une conséquence de la situation coloniale dans laquelle les habitant·es se trouvent confronté·es à des règles d’exception et à une vie trop chère du fait même du modèle économique imposé par la métropole.
Mais qui serait assez naïf ou naïve pour croire que ce sont celles et ceux qui vivent le plus dans la misère qui tirent un réel bénéfice de cette situation quand les profits des grands groupes explosent, quand les grandes fortunes voient leurs gains s’accroître sans cesse ?
Le vote RN est un vote antisocial
Le vote RN est aussi un vote qui repose sur des bases sociales. Les Françaises et les Français vivent les conséquences des politique libérales antisociales menées alternativement par la droite mais aussi par la gauche. Là encore ils et elles n’ont rien à attendre d’un RN qui s’affiche du côté des patrons et qui a déjà renoncé à annuler la dernière réforme des retraites.
Quand le RN promet d’améliorer le pouvoir d’achat, ce n’est pas par une hausse des salaires, mais en réduisant nos cotisations sociales, c’est à dire sur la part socialisée de notre salaire, celle qui finance notre protection sociale (assurance-maladie, chômage, vieillesse) !
Le choix du RN prolonge les politiques libérales contre ce qu’il reste de solidarité dans notre système social.
Réarmons le mouvement social
Si le vote RN se nourrit du désespoir dans un contexte où nos conquis sociaux sont sans cesse attaqués et rognés, s’il est l’expression d’un racisme structurel qui, en contexte de de crise, s’exprime de façon décomplexée il n’est pas inéluctable pour autant.
Notre camp social doit se réunir pour une contre-offensive. C’est en se battant collectivement pour reconquérir des droits, sur des bases de classe, que nous ferons reculer durablement l’extrême droite. Seul un mouvement social fort, autonome, offensif et pleinement antiraciste sera à même de faire reculer durablement l’extrême droite.
Face à la haine et à la division érigées en système, opposons-leur la solidarité de classe des toutes et tous les travailleurs, incluant les personnes racisées, les jeunes des quartiers populaires, les LGBTI, les femmes, qui seront les premières victimes de l’extrême droite une fois celle-ci arrivée au pouvoir.
L’extrême droite se nourrit de nos divisions et de nos faiblesses, affamons-là jusqu’à ce qu’elle en crève.
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#RevolutionLibertaire
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- #12juin : manif antifa 20h pl. J. Jaurès
- #13juin : réu inter orga pour réagir au delà de l’électoralisme
- #14juin : manif Palestine 18h Pl. J. Jaures
- #15juin :
* marche des fiertés à partir de 12h30 Chateau de Tours, cortège antifa/anticapitaliste
* manif intersyndicale contre l’extrême droite (heure, lieu, parcours décidés jeudi soir)
* Angers : rassemblement annuel antifa contre les « Blancs de l’Ouest » 15h promenade Jean Turc
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