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Casse de l’assurance-chômage : encore une attaque contre l’ensemble des salarié·es
La ministre du Travail l’a annoncé fin avril : par décret, dès le 1er juillet, la durée d’indemnisation du chômage sera réduite à douze mois. En deux ans, cette durée a été divisée par deux ! Cela nous concerne toutes et tous : plus de la moitié des salariés sont confronté·es, dans leur vie professionnelle, à au moins une période de chômage.
En six ans, le gouvernement a démoli méthodiquement l’assurance chômage. Avant 2019, il fallait avoir travaillé au moins quatre mois sur les 28 derniers mois pour ouvrir des droits pendant au moins quatre mois ; il faut désormais avoir travaillé 6 mois sur les 24 derniers mois. De même, pour recharger ses droits, il faut avoir travaillé 6 mois au lieu d’un mois avant 2019.
En plus de rendre l’accès à l’indemnisation plus difficile, le montant des allocations a été réduit depuis 2021, parce que le gouvernement a modifié son mode de calcul, en supprimant le principe qu’un jour travaillé ouvre droit à un jour indemnisé. Autre recul majeur depuis 2023 : la durée d’indemnisation a été réduite de 25 %, passant de 24 mois maximum à 18 mois. Et de 36 mois à 27 mois pour les plus de 55 ans, pour qui trouver un travail est plus difficile.
La conséquence de cette destruction des droits au chômage est un appauvrissement et une précarisation des travailleuses et travailleurs privés d’emploi. Les allocations ont baissé de 16 % en moyenne, pour arriver à un montant moyen qui dépasse de peu 1 000 euros. Cette baisse a concerné un million de personnes depuis 2019 : beaucoup de jeunes, d’intérimaires et de demandeurs d’emploi soumis aux contrats courts. Depuis 2019, le nombre d’ouvertures de droit à lui reculé de 30 000. Quant au nombre de personnes percevant une indemnité chômage, il a lui aussi dégringolé pour descendre bien en deçà de la moitié des inscrits à France Travail.
Toutes et tous concernés !
Cette nouvelle attaque sur les droits à la protection contre la perte d’emploi concerne l’ensemble des travailleuses et travailleurs, avec ou sans emploi. En réalité, plus de la moitié des salariés sont passés par une perte d’emploi et une inscription au chômage dans leur carrière. Alors incriminer les chômeurs, c’est s’incriminer soi-même, sur un marché du travail dégradé par le patronat et par l’État. D’autant qu’avec la suppression annoncée de l’ASS, le temps qui séparera l’emploi en CDI du RSA va se réduire à douze mois. Cela pour le plus grand bénéfice du patronat qui précarise toujours plus l’emploi.
La protection contre le chômage, c’est collectif
Le patronat sera largement bénéficiaire de cette réforme. La pression à la reprise d’emploi à n’importe quelle condition pèsera autant sur les chômeuses et chômeurs que sur les travailleuses et travailleurs en activité. Pendant ce temps, l’État fera des économies budgétaires sur le dos des plus fragiles et continuera à subventionner les entreprises en payant à leur place des apprentis.
Nous combattons l’idée que le chômage est la faute des chômeuses et des chômeurs, que l’arlésienne « croissance » va créer des emplois, et qu’il faut « travailler plus pour gagner plus ». C’est pourquoi l’UCL défend une assurance chômage de haut niveau, financée par la hausse des cotisations patronales. Et pour réduire le chômage : réduction du temps de travail avec embauches correspondantes.
Union communiste libertaire, 20 mai 2024
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Elections européennes : la Peste Brune lorgne sur l’Europe
De tous les processus électoraux de la démocratie bourgeoise, les élections européennes sont celles qui intéressent le moins les masses populaires. C’est aussi celles que l’extrême droite choisit pour mobiliser ses électeurs et électrices, afin d’apparaître comme le premier parti de France. En tant que militant·es libertaires et antifascistes, nous ne souhaitons pas participer à cette mascarade, mais il est important pour nous de rappeler que l’extrême droite ne défendra jamais notre classe, et qu’elle ne l’a jamais fait.
Depuis 2019, deux ans après l’échec du FN au second tour de l’élection présidentielle, le parti d’extrême droite, historiquement eurosceptique, a changé de ligne politique concernant l’Europe. Fini le « Frexit » [1], qui s’est avéré être un repoussoir, le parti d’extrême droite appelle maintenant à des « changements de l’intérieur ». Ce désir nouveau de créer une « Europe des Nations » avec ses alliés réactionnaires – et avec en ligne de mire en particulier la création de nations blanches et chrétiennes – trouve un écho en France. Le FN/RN est arrivé en tête aux élections européennes de 2019 avec 5 286 939 voix (de trop), soit 23,34 % des votants, obtenant ainsi 23 sièges pour le groupe européen Identité et Démocratie. Rappelons quand même les 50,12 % d’abstention et que l’addition des scores des « partis de gauche » les plaçait devant l’extrême droite en termes de voix.
Pour les élections de juin 2024, la liste du FN/RN aligne des « figures » de la « société civile » évidemment adoubées pour leur racisme. La tête de gondole Bardella bien sûr, mais aussi Malika Sorel-Sutter, essayiste spécialisée dans la « décomposition française » (qui serait due à l’immigration bien sûr) ou l’ancien directeur de Frontex, Fabrice Leggeri, qui a démissionné de l’organisation sous le coup de plusieurs scandales et est menacé de sanctions disciplinaires. Celui-ci avait tenté à l’époque de faire de l’organisation une milice de défense des frontières et balayait les obligations d’aides aux personnes exilées en danger. Le dernier trophée, encore un syndicaliste policier, Matthieu Valet, ancien porte-parole du Syndicat Indépendant des Commissaire de Police (SICP – membre comme Alliance Police de la CFE-CGC…), lui aussi « sous le coup d’une enquête du service déontologie de la Préfecture de Police » comme le rappelait le Canard enchaîné, pour avoir détourné à son profit un millier d’euros de bons d’achat SNCF destiné à « plusieurs gardiens de la paix ».
Le rêve d’une Europe blanche et chrétienne
Au Parlement européen, un cordon sanitaire existe encore, contrairement à l’Assemblée nationale, empêchant le groupe de mener à bien toutes ses vues. Mais le groupe FN/RN est surtout là pour son propre intérêt : Jordan Bardella notamment, siège en commission des pétitions où il n’a pas mis les pieds depuis mai 2022. Comme tout bon apparatchik, il lui faut juste une rentrée d’argent (public bien sûr) pour demeurer à plein temps le président du premier parti néo-fasciste de France. Grâce à cela, il peut continuer à passer son temps sur tous les plateaux de télé à vomir son mépris des personnes immigrées, des grévistes, des travailleurs et travailleuses, surtout les plus précaires. Rappelons que le premier « emploi » de Bardella lorsqu’il avait 20 ans était déjà celui d’assistant parlementaire européen… soupçonné alors d’emploi fictif par l’Office européen de lutte antifraude ! Le groupe FN/RN se déplace en fait au parlement surtout pour les caméras, mais aussi, bien sûr, pour rencontrer des lobbyistes à se mettre dans la poche. Il se frotte également à des rapprochements stratégiques de la droite sur des sujets communs, par exemple très récemment la remise en question de l’application de la loi pour « la restauration de la nature ».
Au Parlement, le RN/FN en défense des dominants
Dans ses votes on peut voir que le FN/RN n’a pas changé, malgré sa volonté de dédiabolisation. Par exemple, il s’est positionné en 2020 contre une résolution ayant pour but de réduire l’écart des salaires entre femmes et hommes, ainsi que sur la remise en cause du droit à l’avortement par leurs amis polonais. Si le parti se targue d’avoir intégré la question écologique, lors d’un vote de février 2023 sur l’interdiction des ventes de voitures neuves à moteur thermique il s’est encore positionné contre. Les parlementaires se sont également abstenu·es sur une taxe carbone aux frontières, comme quoi leur protectionnisme ne s’applique pas à tout ! Ils trouvent également à chaque fois une bonne raison pour approuver la PAC (Politique agricole commune), alors qu’elle est responsable de la destruction de la petite paysannerie et encourage l’agro-industrie en subventionnant davantage les grosses exploitations.
Le FN/RN montre également dans certains de ses votes une attitude ambiguë sur les sujets concernant les travailleurs et travailleuses. Par exemple son abstention sur la réglementation du travail détaché – qui permet au patronat français d’attaquer le droit social en le mettant en compétition avec des travailleurs·ses qui dépendent de celui de leur pays d’origine – en 2018, sous prétexte qu’elle « n’allait pas assez loin » soulève des interrogations. De même, quand le FN votait en 2016 pour le secret des affaires contre « l’espionnage industriel », il ne s’assurait en rien des risques que le texte faisait peser sur les lanceuses et lanceurs d’alerte, ou le journalisme d’investigation. Encore une fois, le « protectionnisme », c’est surtout pour les patrons.
Des amitiés pour les oligarques et les racistes
Le parti se démarque surtout pour son soutien à son ami russe, Poutine. En septembre 2020 les europarlementaires d’extrême droite se sont positionné·es contre une résolution condamnant la tentative d’assassinat de l’opposant Alexeï Navalny, et à nouveau en 2021 contre une résolution condamnant les violences commises par la milice Wagner. Même vote contre les diverses motions condamnant l’incursion de Poutine en Ukraine.
Le groupe européen Identité et Démocratie regroupe en son sein plusieurs partis que d’aucuns jugeraient infréquentables… mais pas le RN/FN. On y retrouve ainsi l’AfD qui en Allemagne s’est récemment illustré par l’organisation de réunions planifiant avec des néonazis la « remigration » des personnes étrangères, provocant de grandes mobilisations antifascistes. La Ligue ensuite, membre de la coalition italienne au pouvoir avec la néo-fasciste Giorgia Meloni, qui mène une politique raciste et antisociale, remettant en cause tout autant le droit à l’exil que les revenus minima. On y trouve aussi le Parti de la Liberté d’Autriche (FPÖ), créé par d’anciens nazis, dont des élus ont dû être écartés en 2018 pour ne pas avoir partagé leur adoration d’Hitler assez discrètement, ainsi que le parti pour la Liberté aux Pays Bas (PVV), parti néo-libéral raciste, qui est arrivé en tête des élections législatives anticipées en 2023. Enfin le groupe est composé de plus petits partis comme Le Vlamms Belang en Flandre, Le Parti Populaire Danois (DFP), le Parti Populaire et Conservateur d’Estonie (EESTI), ou Liberté et Démocratie Directe (SPD) en République tchèque.
L’extrême droite européenne : entre identité et libéralisme
Notons que les votes du groupe ne sont pas tout à fait uniformes. Le cas le plus intéressant récemment est celui du vote sur le traité de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande. Si le FN/RN a voté contre, en accord avec leur protectionnisme du capital national, la majorité du groupe s’est positionné pour. Cet exemple montre bien l’opportunisme de l’extrême droite suivant les contextes nationaux, et sa porosité avec les principes du libéralisme économique (le FN aussi s’est longtemps assumé comme un parti libéral sur le plan des affaires).
Le parti dispose aussi de soutien comme le Fidesz hongrois de Viktor Orban, lequel a été exclu du groupe européen de droite, le PPE, pour ses positions radicales contre l’avortement, contre la démocratie et agissant maintenant comme non-inscrit.
Extrême droitisation européenne
Le reste de l’extrême droite européenne se regroupe au sein des Conservateurs et Réformistes d’Europe où l’on retrouve Reconquête ! de Zemmour, Fratelli d’Italia de Meloni au pouvoir en Italie, le parti Droit et Justice (PiS) de Pologne connu pour ses positions réactionnaires anti-communistes et viscéralement anti-avortement, récemment écarté du pouvoir, les Démocrates de Suède, fondé par des néonazis, ou Vox en Espagne, nostalgique de la dictature de Franco.
Forte aujourd’hui de 130 sièges sur 705, l’extrême droite européenne (conservateurs eurosceptiques et nationalistes) semble en mesure de gagner une cinquantaine de sièges lors des prochaines élections européennes, selon les projections concernant les intentions de votes. Une certitude cependant, les digues sont prêtes à céder et un gain significatif de sièges ferait des partis d’extrême droite un courant incontournable et sans doute un allié de circonstance du PPE qui durcit son discours à mesure que l’extrême droite se renforce.
Mais la brunisation du paysage politique n’est pas une fatalité. En France, comme partout en Europe et dans le reste du monde, la lutte antifasciste des masses populaires est nécessaire pour faire avancer nos intérêts dans le sens de la démocratie directe, de l’autogestion des moyens de production, de la socialisation des richesses : de la lutte des classes en somme, que l’extrême droite espère gommer au profit des bourgeoisies nationales. No Pasarán !
Judi (UCL Caen), Hugues (UCL Fougères), David (UCL Savoies)
[1] La ligne « sortie de l’Union Européenne » était portée par l’ex-Chevènementiste Florian Philippot, ancien conseiller de Marine Le Pen désavoué depuis l’échec à la présidentielle et parti depuis fonder son propre parti, Les Patriotes, sur des lignes souverainistes/complotistes.
#RiposteAntifasciste #AntifaheißtAngriff
Ce WE, retrouvez #DiePlattform sur un stand partagé avec les camarades de A forum Voor au festival anarchiste #Pinksterlanddagen - qui fête son centenaire - en Hollande
#Internationalismus #Anarchismus #Anarchosyndikalismus #antikapitalismus #IchBinArmutsbetroffen #AntifaHeißtAngriff
Pinksterlanddagen 2024 - Pinksterlanddagen
17, 18 & 19 mei in Appelscha! De Pinksterlanddagen is een anarchistisch festival dat jaarlijks plaatsvindt op het kampeerterrein tot Vrijheidsbezinning in Appelscha tijdens het Pinksterweekend.Pinksterlanddagen
Intervention de la Brigade de Surveillance des Transports en Commun lors du passage rue Nationale (le tram c'est sacré) mais la manif a continué !
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#TransRightsAreHumanRights
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« Transition écologique » : qui travaille pour le capitalisme vert ?
L’écologie de lutte a souvent critiqué l’hypocrisie derrière la transition écologique du gouvernement et nos pages s’y associent depuis longtemps. Cependant même le greenwashing demande du travail, et derrière les politiques gouvernementales se trouvent des travailleurs et travailleuses dont on peut examiner les conditions de travail.
Le mouvement écologiste a réussi après plusieurs décennies à imposer l’écologie dans le débat public au point que les gouvernements sont obligés de fournir des efforts en matière de politique écologique. Ces efforts arrivent après de nombreuses attaques contre le service public : logiquement les rapports de production y sont organisés selon le modèle néolibéral.
Cette condition n’est pas unique à la fonction publique. Le « capitalisme vert », c’est précisément la création de nouveaux marchés. Ces nouveaux marchés, comme ceux des nouvelles technologies, sont souvent les plus soumis aux logiques néolibérales qui frappent de plein fouet les travailleur·euses. Les coupes budgétaires récentes ont mis en lumière des dynamiques de la fonction publique mais celle-ci n’est pas isolée. En effet, la sous-traitance et la privatisation ont rendu la frontière entre le public et le privé de plus en plus floue. Dans le secteur de la transition écologique, de nombreuses associations se battent pour obtenir marchés et financement. Pareillement, les nouvelles règles de la recherche et du développement ont créé un très important écosystème de start-ups qui cherchent à capter des financements publics pour mettre en place leurs incroyables solutions disruptives du futur de demain.
Tous et toutes ces travailleuses ont en commun une précarité d’emploi avec des contrats courts, souvent des CDD de projets, la pression d’aller chercher des financements pour alimenter leur propre activité et, bien sûr, l’épuisement dû à une charge de travail en croissance constante. Dans la fonction publique, la casse du statut a permis l’embauche massive de contractuel·les, devenue la norme. La course au projet est aussi une conséquence directe de la politique de l’État : la politique de décentralisation des compétences n’a pas été associée à une décentralisation des capacités financières. Au contraire, l’État a préféré mettre en place des appels à projet qui forcent les collectivités à courir après des financements pour être en mesure d’investir. Les premières et premiers affecté·es sont les travailleur·euses dont la précarité affecte leur travail et leur capacité à le mener correctement à long terme.
Se mobiliser et lutter collectivement
La mobilisation du 19 mars dans le service public a été l’occasion de mettre en avant les coupes budgétaires dans le domaine de la transition écologique. Ces coupes affectent les moyens mais aussi les emplois que ce soit dans la fonction publique ou dans ses sous-traitants. Nous voyons là une nouvelle contradiction flagrante du capitalisme : même lorsqu’il va tenter de mener la transition écologique, l’organisation qu’il impose rend le travail produit inefficace malgré une conscience professionnelle très élevée des travailleur·euses de ce secteur. Concluons sur la nécessité de la lutte collective. Dans ces métiers, nous faisons face à des obstacles importants et l’organisation de notre travail nous a éloigné des traditions de lutte mais aussi les un·es des autres.
Nous avons cependant pour nous notre conscience professionnelle qui doit être renversée en outil de critique du système et non d’auto-exploitation. Nous devons également nous rapprocher des structures existantes qui fournissent un travail important, dans la fonction publique bien sûr mais aussi dans l’associatif où des structures syndicales mènent des luttes précieuses. Une tâche difficile sera aussi de passer outre les chaînes de sous-traitance en échangeant sur nos conditions de travail même si nos structures sont différentes. Enfin, comme d’autres travailleur·euses avant nous, il nous faudra travailler à une convergence de nos luttes avec celles du mouvement écologique si nous voulons pouvoir réaliser un jour le potentiel transformateur de notre travail.
Corentin (UCL Kreiz-Breizh)
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Collectif Une Seule Ecole : s’engager contre la ségrégation scolaire
Depuis des années, le gouvernement a fait de la notion d’inclusivité un de ses éléments de langage majeur pour parler de l’école et de sa prise en compte du handicap.
Cela ne s’est pas fait sans heurt : le 25 janvier, FO organisait une grève pour « dire non à l’inclusion systématique et forcée ». Opposé à cette position, mais également critique des discours du gouvernement, le Collectif Une Seule École (CUSE) s’est créé pour porter une autre voix.
Fiona Campbell, spécialiste en Études critiques du handicap définit le validisme comme : « Un réseau de croyances, de processus et de pratiques qui produit un type particulier de soi et de corps (la norme physique) qui est projeté comme parfait, typique de l’espèce, et donc essentiel et pleinement humain. Le handicap est alors pensé comme un état inférieur d’humanité ».
Du corps défectueux à la société défectueuse
À partir de cette définition, on comprend le lien étroit entre le validisme et le modèle médical du handicap, qui perçoit le corps handicapé comme un corps défectueux et le handicap comme une variation négative, une déviation de la norme biologique qui est le fait de l’individu. Les difficultés des personnes handicapées sont donc perçues comme étant directement liées à leur différence physique, psychique, cognitive, sensorielle ou intellectuelle. La logique de ce modèle a conduit à écarter les personnes handicapées de la société et à les institutionnaliser. On voit aussi clairement le lien que le validisme entretient avec toutes les autres oppressions qui ont comme base commune un processus d’infériorisation d’un groupe humain. Une infériorisation construite à partir d’un idéal ou d’une norme : blanc, homme, cis, valide…
Il y a toujours un problème avec l’école, lorsqu’on s’intéresse aux discriminations et aux rapports de domination : elle se pense elle-même comme le lieu de l’universalisme républicain. Les politicien·nes, les journalistes et les travailleur·euses de l’Éducation Nationale parlent d’elle de cette manière. L’école ne pourrait pas être un lieu de discriminations dans la mesure où elle serait un « sanctuaire » où l’on enseigne le principe républicain d’égalité et de tolérance. Puisque le principe d’égalité y est sans cesse invoqué, puisqu’il est écrit au fronton des écoles, alors il serait déjà pleinement réalisé. Ceci est évidemment une fiction et les rapports de dominations sont à l’œuvre à l’école comme dans le reste de la société.
L’école française est discriminatoire. Elle est notamment validiste parce que la société française est validiste [1] et l’école ne se situe pas en dehors de la société. Elle est conçue à partir de la norme valide à laquelle tous et toutes les élèves doivent se conformer, avec de maigres compensations qui souvent ne s’appliquent pas et à travers des rééducations très majoritairement en dehors de l’école. Rapprocher le plus possible l’élève « déviant » de la norme, non contestée, est l’objectif visé.
Les élèves considérés trop « déviants », avec des handicaps trop « lourds » (il faut comprendre par là trop éloignés de la norme valide) sont écarté·es de l’école et renvoyés vers des structures « spécialisées ». On voit que c’est l’existence d’une norme valide qui construit le besoin « spécial ». Et lorsque les jeunes parviennent à être scolarisé·es (souvent dans des dispositifs spécialisés type SEGPA ou ULIS, parfois hors dispositifs), leur parcours reste extrêmement cloisonné : les adultes les orientent très vite vers quelques CAP ou bac pro, leur parlent à peine de voie générale, si ce n’est pour les en décourager.
Les représentations que se font les travailleurs et travailleuses de ce que doit être un élève, de ce que doit être leur travail et de ce que sont les besoins d’un·e élève handicapé·e sont erronées et peu remises en question. L’essentialisation des élèves handicapé·es à leur handicap constitue un des problèmes majeurs. Le validisme, comme tous les systèmes de domination, est diffus, présent partout et toujours.
Nous avons grandi dans une société validiste, le validisme nous a en partie façonné, tous et toutes. Il a façonné nos imaginaires et nos représentations ; il a façonné également celui des travailleurs et travailleuses de l’Éducation Nationale qui, dans leur grande majorité, pensent sincèrement que si les élèves handicapé·es doivent être mis·es à l’écart, c’est pour leur bien, qu’ils et elles relèvent du soin et pas de l’école, qu’un·e élève qui ne peut pas suivre le programme n’a pas sa place en classe.
Remettre en cause les normes scolaires
L’école est le lieu d’une grande normativité. Ses normes sont celles de la réussite scolaire, de la productivité, de la bienséance par exemple. Elle intime aux élèves présentant un écart à la norme de manière générale – élèves allophones, en grande difficulté, trans, pauvres… – et aux élèves handicapé·es en particulier de se conformer à ces normes. Le rôle de l’école n’est pas de permettre à tous et toutes de s’épanouir depuis les singularités propres à tout individu, ni de s’émanciper. Les élèves doivent pouvoir suivre les programmes, le rythme, le groupe. Qui ne peut le faire n’y a pas sa place.
Enfin, l’école française est l’école d’une société capitaliste. Elle est conçue comme un levier de la compétitivité économique. L’école capitaliste valorise l’efficacité, la performance, la productivité et exclut par là un nombre important de ses élèves, dont les élèves handicapé·es. De la même manière qu’une fois adulte il ou elle aura à s’adapter au monde du travail, c’est à l’élève de se conformer à l’école. C’est une condition pour accéder aux apprentissages. Une partie des élèves sont toujours exclu·es de l’école ordinaire pour être placé·es dans des institutions (Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique – ITEP, Instituts médico-éducatifs – IME…) qui sont définies par l’ONU comme des lieux de ségrégation.
Entre validisme assumé et antivalidisme timide
Nous avons assisté récemment à un appel du syndicat Force Ouvrière contre « l’inclusion systématique à l’école » qui est un appel à l’exclusion et à la ségrégation. Écarter un enfant de l’école c’est l’écarter de la société à vie. Mais il n’y a pas que FO qui ait fait des appels actifs au maintien de la ségrégation en raison du handicap. La Fédération d’Action sociale de la CGT a émis récemment un communiqué pour s’opposer à l’octroi du statut de salarié aux travailleurs et travailleuses handicapé·es des ESAT [2]. Ces personnes proviennent en bonne partie des IME et sont les enfants qui ont été écartés de l’école ordinaire.
Il faut distinguer deux positions syndicales. D’un coté celle des syndicats corporatistes qui ont abandonné la double besogne comme FO et ne s’intéressent pas aux luttes contre les discriminations. Comme les questions pédagogiques et éthiques, elles ne constituent pas le point de départ de leurs réflexions et orientations. De ce fait, ils envisagent la présence des élèves handicapé·es dans l’école ordinaire comme une dégradation des conditions de travail des travailleurs et travailleuses de l’Éducation Nationale.
De l’autre coté on trouve les positions des syndicats de transformation sociale pour qui la lutte contre les discriminations relève bien de la lutte syndicale. Il convient alors de s’interroger sur les raisons qui font que ces syndicats ne s’engagent pas pleinement dans la lutte antivalidiste. Au sein de SUD Éducation ou de la CGT Educ’action (dont un certain nombre de militant·es sont par ailleurs engagé·es au sein du CUSE), le mouvement est lancé mais se confronte encore à la difficulté de passer d’un modèle médical à un modèle social du handicap.
De même, aucun parti politique en France ne s’est clairement prononcé pour la désinstitutionnalisation, condition sine qua non d’une école inclusive. Il y a eu des déclarations de façade à gauche mais aucun parti n’a engagé une réflexion sur la planification du processus de désinstitutionnalisation. Il y a aussi des militant·es antivalidistes au sein des partis de gauche mais ils et elles sont très isolé·es.
Les syndicats et les partis politiques pensent qu’il faut choisir entre les personnes handicapé·es et les personnes travaillant dans les institutions. Ils pensent que choisir de défendre la désinstitutionnalisation reviendrait à trahir les personnes qui travaillent dans les institutions. Or au CUSE, nous souhaitons leur intégration au service public d’éducation, dans une logique de travail collectif au service du plus grand nombre d’élèves. Il n’y a pas de « concurrence » entre le droit des travailleuses et travailleurs et le droit des personnes handicapées.
Les organisations de gauche les plus radicales dénoncent et veulent la fermeture de tout ce qui représente un enfermement et une privation des libertés, des CRA aux prisons : la logique voudrait qu’elles s’opposent également aux institutions spécialisées.
L’antivalidisme, un outil pour l’émancipation
La lutte antivalidiste est particulièrement peu développée et visible en France, alors qu’elle possède une radicalité profonde. Le handicap interroge l’injonction au darwinisme social, à la performance et à la productivité dans le capitalisme néolibéral. Les salarié·es se doivent d’être les plus performant·es possibles dans un système de concurrence où seuls les plus aptes méritent un travail. Le validisme est un système de sélection sociale qui distingue des « valides » et des « non-valides ».
Le système capitaliste est structurellement validiste car il est un système productiviste : la personne dite « valide » est d’abord celle qui peut produire et servir l’économie nationale. La personne « non-valide » est assignée à l’improductivité, et donc à l’inutilité. Mais nul n’est inemployable non plus, si les conditions de salaire sont réduites : en ESAT il n’y a pas de salaire mais des indemnités calculées en fonction des allocations déjà perçues. Le travailleur ou la travailleuse handicapée devient rentable et peut être usée au travail, sans les quelques droits protecteurs octroyés aux valides.
Les institutions contre l’école non validiste
Il ne peut pas y avoir une école non validiste tant qu’il existe un ailleurs où renvoyer celles et ceux que l’école considère indésirables. Tant qu’existent des structures différentes, spécialisées, des enfants y seront déplacé·es, exclu·es et enfermé·es. Aussi ces institutions légitiment l’exclusion et déresponsabilisent les équipes dans leur devoir d’accueil de tou·tes les jeunes : pourquoi rendre accessible les apprentissages en classe si des structures sont là pour accueillir les enfants qu’on juge inadapté·es à l’école ?
Le CUSE, un collectif de luttes
Le Collectif Une Seule École rassemble des militant·es handicapé·es, des parents expert·es des questions d’inclusion, des ancien·nes élèves discriminée·es et institutionnalisé·es, des professionnel·les du médico-social et de l’Éducation Nationale [3]. Nous sommes toutes et tous convaincu·es que l’école doit accueillir tous les enfants de manière inconditionnelle et dans les classes ordinaires.
Nous pensons que l’avènement d’une école pour toutes et tous passera forcément par un changement dans les pratiques médicales, éducatives et pédagogiques et dans les lieux où elles s’exercent. Nous pensons que des moyens humains, matériels et financiers doivent être mobilisés mais qu’ils doivent s’accompagner d’une prise en compte politique de la question du handicap qui passe par la désinstitutionnalisation.
Les organisations syndicales politiques et militantes doivent prendre position sur la question de la scolarisation de tous les enfants dans le cadre ordinaire de l’école. Nous souhaitons accompagner les organisations qui veulent prendre en compte cette question, participer à des formations, construire des outils et des ressources. Mais nous souhaitons aussi montrer les conséquences graves que peuvent avoir des positions politiques floues sur les existences des enfants handicapé·es envoyé·es en institutions ségrégatives.
Elena Chamorro, Odile Maurin, Thomas Lecherbault, Jacqueline Triguel, Renaud Guy (membres du CUSE)
[1] « Les personnes handicapées sont plus souvent victimes de violences physiques, sexuelles et verbales », 22 juillet 2020, DREES.
[2] Établissement et Service d’Aide par le Travail, structure faisant travailler des travailleur·euses handicapé·es. Si depuis le 1er janvier 2024, ils et elles bénéficient enfin du droit de grève et du droit syndical, les travailleur·euses en ESAT n’ont toujours pas le statut de salarié·es, et ne sont donc pas couvert par le code du travail et peuvent être rémunéré·es en dessous du SMIC.
[3] Retrouvez le texte « Tribune du Collectif Une Seule École » actant la création du collectif, sur questionsdeclasses.org/tribune…
Tribune du Collectif Une Seule École (CUSE)
En 2005, la France a voté une loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Cette loi [...]www.questionsdeclasses.org
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Kanaky : une révolte contre les manœuvres colonialistes
Comme en 1984, la Kanaky s’embrase. La révision du corps électoral, qui vise à réduire encore le poids politique de la population kanak, a mis le feu aux poudres. La répression n’y fera rien ; la solidarité est nécessaire ; l’indépendance la seule voie.
Le « dégel du corps électoral » préparé depuis plusieurs mois par l’État français signifie élargir le corps électoral en Kanaky pour y intégrer les dernier·es arrivant·es, en majorité de France, accentuant la mise en minorité des Kanak sur le plan politique. C’est un objectif essentiel pour toute colonisation de peuplement : depuis 171 ans, l’État français a d’abord décimé les Kanak, puis a organisé le remplacement de la population autochtone par des vagues d’immigration.
Le projet de loi constitutionnelle est toujours en cours de discussion l’Assemblée nationale. L’objectif est d’autoriser toute personne installée depuis dix ans sur le territoire à devenir électrice. Cela revient ajouter plus de 25.000 nouvelles et nouveaux électeurs à une liste électorale qui en compte 180.000 ; c’est considérable.
Les accords de Nouméa de 1998 étaient censés lancer un processus de décolonisation sur vingt ans, aboutissant à une série de 3 référendums sur la pleine souveraineté de la Kanaky.
Mais comme toujours, les enjeux étant bien trop importants, le colonialisme ne se retirera que sous la contrainte. Il lui faut gagner du temps, noyer le poisson, diviser les forces indépendantistes, faire illusion à l’international. Quarante ans nous séparent déjà du soulèvement kanak de 1984. Les mises en garde de Darmanin quant à une « ingérence étrangère » ‒ chinoise, azerbaïdjanaise ‒ ne nous dupent pas. Il s’agit d’une rhétorique classique pour discréditer les luttes indépendantistes.
Solidarité inconditionnelle avec le peuple kanak
Les mobilisations se multiplient en Kanaky, mais peinaient jusqu’ici à être entendues en France, où la politique coloniale de l’État français est passée sous silence. Il nous faut soutenir les peuples en lutte pour leur indépendance contre l’impérialisme, et placer au cœur de nos revendications les luttes décoloniales. Cet État, d’une main, réprime le peuple français dans l’Hexagone, et de l’autre maintient des milliers de personnes dans une situation de sujétion, empêchant leur accès aux droits les plus fondamentaux, à savoir le droit à leur histoire, à la terre, à la culture, à la dignité et à l’autodétermination.
Nous exprimons notre opposition au dégel du corps électoral en Kanaky. Nous réexprimons notre solidarité inconditionnelle avec le peuple kanak dans sa lutte pour l’indépendance. Et plus généralement, nous exprimons cette même solidarité avec tous les peuples et les organisations anticolonialistes, de l’UTG jusqu’au FLNKS, qui subissent et luttent contre la politique de l’État français, que ce soit dans les territoires dits « d’outre-mer » ou dans les anciennes colonies toujours sous influence.
Solidarité complète avec les révoltés ! 171 ans d’occupation coloniale, ça suffit : indépendance maintenant !
Union communiste libertaire, le 10 mai 2024
Pour en savoir plus :
« Kanaky : les colons veulent rester colons, quel scoop ! », Alternative libertaire, janvier 2022 unioncommunistelibertaire.org/…
« Référendum en Kanaky : fausse victoire mais vrai désaveu du colonialisme français », communiqué de l’UCL, 17 décembre 2021 unioncommunistelibertaire.org/…
« Kanaky : nouvelle défaite victorieuse », Alternative libertaire, novembre 2020
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« Kanaky vers l’indépendance », communiqué unitaire des organisations anticolonialistes françaises, 7 octobre 2020
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Questions de classe(s) : La pédagogie est un sport de combat
Le collectif Questions de classe(s) lance une nouvelle collection de livres en complément de ceux publiés dans la collection « N’Autre école » publiés chez Libertalia. Les deux premiers ouvrages, De Montessori aux neurosciences et Caporaliser, exploiter, maltraiter sont deux plaidoyers pour une école du commun, du collectif, une école collaborative et émancipatrice contre les attaques venant soit des pédagogies individualistes, soit des logiques managériales.
Dans De Montessori aux neurosciences, Alain Chevarin et Grégory Chambat, tous deux enseignants et militants à Sud Éducation, reprennent en version actualisée et augmentée la revue N’Autre école, démontrant comment derrière le discours sur l’innovation pédagogique se cache une vision individualiste et libérale de l’école. Blanquer lui-même ayant déclaré vouloir distiller « l’esprit Montessori »… sans doute faisait-il allusion à l’admiration réciproque que se portaient Benito Mussolini et Maria Montessori. Cette dernière était élevée en 1924 au rang de « membre d’honneur de l’Organisation féminine fasciste » tandis que de son côté le Duce était fait « président d’honneur d’Opera Montessori, la Société des amis de la méthode Montessori ».
Célestin Freinet déjà s’insurgeait de ces connivences d’avec le régime de Mussolini mais aussi contre la dimension élitiste de la méthode Montessori et le peu de cas fait du devenir des enfants des classes populaires. Aujourd’hui derrière le label de pédagogies nouvelles ou alternatives se cache un juteux business dans laquelle s’engouffre toute une mouvance libérale plus soucieuse de distinction que de collectif.
De son côté l’ouvrage de Jacqueline Triguel, elle aussi enseignante, syndiquée à Sud Éducation et militante à l’Icem-Pédagogie Freinet, porte un regard critique sur le management des écoles et ses « effets sur les personnels et les collectifs de travail ». Mais l’ouvrage n’en reste pas là, à la suite de l’analyse des ravages du management sur les écoles, l’auteure nous offre des pistes de résistances pour une émancipation collective.
Tout comme le disait Bourdieu à propos de la sociologie, la pédagogie est un sport de combat et ces deux ouvrages sont deux armes à destination de celles et ceux qui ne se résignent pas et militent syndicalement et pédagogiquement, les deux étant liés, pour une école publique émancipatrice et égalitaire.
David (UCL Savoies)
- Jacqueline Triguel, Caporaliser, exploiter, maltraiter Comprendre le management des écoles pour mieux lui résister, Éditions Questions de classe(s), mars 2024, 200 pages, 10 euros.
- Grégory Chambat, Alain Chevarin, De Montessori aux neurosciences. Offensives contre l’école du commun, Éditions Questions de classe(s), mars 2024, 150 pages, 10 euros.
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Soutien au mouvement étudiant et lycéen en soutien à Gaza ! Communiqué Union Communiste Libertaire
Depuis plusieurs jours plusieurs établissements universitaires, rejoints après par plusieurs lycées, se sont mis en mouvement en solidarité avec Gaza. Cela a commencé avec Sciences Po Paris et les interdictions de la direction de l’établissement d’un débat. Puis avec la Sorbonne qui fut occupé ce mardi 7 mai. Par ailleurs les interdictions multiples faites à Rima Hassan malgré des décisions de justice en sa faveur, ont mis le feu aux poudres, les étudiant·es et les militant·es de la Palestine dénonçant une censure et une dérive autoritaire.
Le mouvement étudiant s’est d’abord engagé sur les facs états-uniennes puis s’est étendu partout dans le monde. Les étudiant·es dénoncent entre autres le traitement médiatique du génocide en cours, la coopération de leurs facultés avec des universités israéliennes et les livraisons d’armes à l’État sioniste, coupable d’apartheid et de génocide, qui vient tout récemment de décider d’attaquer Rafah et d’en évacuer la population. Bien sûr, l’enjeu principal est le cessez-le-feu.
À la protestation étudiante, la réponse gouvernementale et médiatique a mis le feu aux poudres, toute une partie de la population ne supporte plus le climat délètere sur la question palestinienne et la dérive répressive. La suspension de l’humoriste Guillaume Meurice par la direction de France Inter a également fait monter la tension et les salarié·es de Radio France ont annoncé une grève pour le 12 mai en défense de la liberté d’expression, contre la répression de la direction et également sur des revendications salariales.
Voilà un mois de mai qui s’annonce sous les auspices de la contestation de l’autoritarisme d’État et dans un climat social lui-même explosif : Rappelons l’inflation, rappelons ce que prépare le gouvernement pour l’assurance chômage, rappelons que concernant la question scolaire les établissements de Seine Saint Denis sont eux-même en mouvement depuis fin mars, rappelons que la colère du vol de deux ans de vie avec la réforme des retraites n’est jamais redescendue ! La colère suite à la mort de Nahel non plus ainsi que la répression des militant·es de Sainte Soline ! Cette jeunesse en mouvement est la même qui s’est levée contre les violences sexuelles et sexistes, contre les crimes policiers, pour la justice climatique et l’année dernière également pour défendre nos retraites. Nous avons bien des raisons d’être exaspéré-es étant donné l’avenir social, guerrier et de catastrophes climatique qui nous attend, et c’est tout à notre honneur, l’honneur de notre classe, de nous lever aujourd’hui contre l’impunité du génocide des palestinien·nes !
Alors offrons leur un mois de mai 2024 dont ils se souviendront, mettons la solidarité internationale et anticolonialiste au premier plan, appelons à la convergence des luttes contre l’autoritarisme d’État !
Rappelons que des militant·es syndicaux·les eux même sont inquiété·es et même condamné·es pour leur soutien à la Palestine comme le militant CGT du Nord Jean-Paul Delescaut condamné à un an de prison avec sursis.
- Nous appelons tout le mouvement social à se solidariser aux étudiant·es et lycéen·nes dans leurs luttes !
- Nous appelons les syndicats à entrer dans le combat et appelons à étendre toutes les grèves comme celle qui a lieu à Radio France.
- Nous condamnons d’ores-et-déjà la répression du mouvement par la police.
- Stop à l’autoritarisme et à la répression politique des militant·es de la Palestine !
- Stop à l’envoi d’armes au gouvernement génocidaire d’Israël !
- Stop à l’appartheid et à la colonisation ! Cessez le feu permanent et sans conditions !
Palestine vivra Palestine Vaincra !
Union communiste libertaire, 12 mai 2024
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Nouvelle version du website de nos camarades de #BlackRoseRosaNegra en lien avec son envol militant :
- site billingue et structure revue
- programme traduit en espagnol
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► A full Spanish translation of our Program
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#Anarchism #Communism #AnarCommie #AnarchoCommunism #CommunistLibertarian #ClassUnity #ClassPride #ClassWar
Black Rose Anarchist Federation | Federación Anarquista Rosa Negra
US-based political organization building popular power from below / Organización política construyendo el poder popular desde abajoBlack Rose/Rosa Negra Anarchist Federation
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Offensive transphobe au Sénat : Rapports spécieux pour une loi abjecte
Annoncée en mai 2023, la première attaque législative contre les droits des personnes trans en France est lancée. Aux manettes, une organisation anti-trans proche de la Manif pour Tous, cachée derrière les sénateurs du groupe LR.
La sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio, connue pour son islamophobie décomplexée et opposée à la constitutionnalisation de l’IVG, a sorti en mars son rapport sur la « transidentification des mineurs ». Elle a également déposé une proposition de loi pour interdire l’accès aux soins aux personnes trans de moins de 18 ans. Le rapport, fort de 370 pages (à grand coup de copier-coller) n’a pas été conçu pour être lu – le document de « synthèse et conclusion » de huit pages est là pour ça. Son vrai rôle est de servir de totem de légitimité pour disséminer de la désinformation dans les médias, en espérant déclencher une panique morale. Pour l’instant, celle-ci ne semble pas avoir pris. Cependant, petit à petit, ces discours plantent des graines chez les personnes non informées.
Il va donc falloir travailler à désherber tout ça. Ce rapport, que nous apprend- il ? Plein de choses que l’on savait déjà ! Tout d’abord, qu’il n’a pas été rédigé par la sénatrice. C’est l’Observatoire de la Petite Sirène (OPS), une organisation opposée aux droits des personnes trans, qui a tout fait : du choix des personnes à auditionner, aux auditions elles-mêmes, jusqu’à la rédaction du rapport. Si cela est évident à sa lecture, l’OPS nous a même fait le plaisir de l’avouer [1]. Ensuite, qu’ils – l’OPS donc – cachent bien mal leur jeu. Mme Eustache-Brinio prétend sur BFM qu’elle ne vise pas les adultes trans, mais le rapport argumente pour l’interdiction des transitions jusqu’à 25 ans, revendication assumée de l’OPS (et qui même là n’est qu’une étape).
De même, l’introduction prétend faire la différence entre les « vrais trans » et les jeunes « victimes de contagion sociale » (théorie maintes fois discréditée), qualifiés par le terme dégradant de « transidentifiés ». Ce terme est ensuite employé pour toutes les personnes trans mentionnées dans le rapport, sous-entendant que les « vrais trans » n’existent pas.
Un travail pré-mâché à l’international
Surtout, ce rapport achève de prouver les liens entre l’OPS et le reste du réseau transphobe inter- national, dont beaucoup de membres connus ont été auditionnés. Figurent par exemple dans cette liste au moins quatre membres de la « Society for Evidence based Gender Medicine » (SEGM), le groupe anti-trans le plus central de ce réseau, fondé par les mêmes évangélistes intégristes qui se battent contre l’IVG aux États-Unis.
On y trouve aussi Genspect (Royaume-Uni) et « l’Association pour une Approche Mesurée des Questionnements de Genre chez les Jeunes » (AMQG, Suisse). Ces organisations et leurs alliées ont développé des stratégies pour faire avancer leurs idées réactionnaires : production de documentaires, conception d’études « scientifiques » biaisées, embrigadement de parents qui rejettent leur enfant trans, infiltration dans les structures de santé, collabo- ration avec des « féministes », escalade progressive des revendications… Leur dernier fait d’arme : la Cass Review, une revue de littérature biaisée sortie le 9 avril sur commande de la National Health Service (NHS), qui rejette 98 % des études sérieuses pour conclure au rejet des soins aux personnes trans de moins de 25 ans.
Le rapport de LR ne fait donc que reprendre le travail et les techniques des transphobes à l’international. On y retrouve les mêmes pseudo-études. Par exemple, celles de Kenneth Zucker, psychologue canadien, qui prétend que 80 % des jeunes trans finissent par détransitionner.
En réalité, la grande majorité de sa cohorte n’a jamais été trans, mais a été amenée à sa clinique pour des « troubles » tels qu’être trop féminins ou masculines ou préférer les « mauvais » jouets. Pire, une enquête en 2015 a démontré qu’il faisait subir des thérapies de conversion et se livrait à des abus sexuels sur mineurs ; il a été licencié et sa clinique a été fermée. Aujourd’hui, il parade dans les milieux transphobes et a été auditionné comme si de rien n’était pour le rapport de LR.
Un autre exemple : le chiffre de 84 % de médecins français qui s’opposeraient aux traitements hormonaux pour les mineurs vient d’un sondage sur un blog où tout le monde peut s’autodéclarer professionnel de santé pour répondre. Plus c’est gros, plus ça passe ! À ce titre notons les seize pages d’argumentaire de l’association d’extrême-droite SOS Éducation, qui présente la Dilcrah, le Défenseur des Droits et Santé Publique France comme des « associations militantes transidentitaires ».
Si le rapport donne la parole à cinq membres d’associations trans, c’est pour ne pas en tenir compte voire relayer leurs propos à leur sauce. Surtout, ils et elles sont enseveli·es sous les 30 à 40 auditions de personnes directement opposées à la transidentité, dont la majorité étaient déjà publiquement connues pour cet engagement. Sept font même partie de l’OPS et douze sont invitées à leur prochain colloque.
Une bataille législative incertaine
Le rapport de LR énonce quinze « préconisations », dont l’abrogration de la circulaire Blanquer, la binarité de genre sur les formulaires, ou la « protection » des toilettes. La proposition de loi, qui sera étudiée au Sénat à partir du 22 mai, n’en reprend pour le moment que les plus importantes et dangereuses : l’interdiction des bloqueurs de puberté, hormones et chirurgies pour les mineurs trans (voir le tract UCL [2]).
Elle justifie cela en renvoyant la transidentité à une maladie mentale : elle prévoit un « plan pour la pédopsychiatrie » qui, s’il était confié aux auteur·ices du rapport, se traduirait par une campagne nationale de thérapies de conversion. La bataille législative à venir sera longue et la balle sera malheureusement dans le camp de Renaissance.
Aurore Bergé – connue pour ses accointances transphobes – a certes déclaré qu’elle s’y opposerait, mais son cabinet a fait savoir qu’il approuvait au moins l’interdiction des chirurgies. Le risque d’en voir émerger une version « allégée » est entier. Outre les conséquences directes qu’aurait cette loi, les débats risquent de faire rentrer pleinement la France dans la même logique de violences et d’escalade qu’au Royaume-Uni ou aux États-Unis. Notre rôle, en tant que militantes et militants, est de dénoncer la farce que sont ce rapport et cette loi. Nous devons mobiliser pour faire pression contre son adoption, pour permettre l’extension de l’accès aux soins et pour contrer la désinformation auprès du grand public.
[1] Élodie Hervé, « La transe antitrans de la sénatrice LR »,Les Jours, 28 mars 2024
[2] « Pour l’accès au soin des mineurs trans », 3 avril 2024, à lire sur Unioncommunistelibertaire.org
à télécharger comme tous les anciens n° du trimestriel de l'#UCL49 sur unioncommunistelibertaire49.fe…
Anjou Libertaire - Union Communiste Libertaire 49
Dans cette rubrique vous trouverez les différents numéros de l’Anjou Libertaire, le bulletin d’informations locales du groupe du Maine-et-Loire de (...)unioncommunistelibertaire49.fermeasites.net
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Qui a peur de sa jeunesse ? #Edito
Pour « fêter » ses cent jours de gouvernement Gabriel Attal s’est rendu dans l’Essonne, à Viry- Châtillon, prononcer « un discours sur l’autorité au cœur de la République », là où, quinze jours auparavant, un adolescent de 15 ans, Shemseddine, avait été battu à mort.
Ça sentait pas l’annonce d’un plan massif d’investissement pour l’école publique (ce que demandent les enseignant·es en grève du 93 depuis plusieurs semaines), ni d’une volonté d’investir massivement pour réduire les inégalités sociales. À vrai dire on n’en attendait rien… et ce fut pire encore.
Une fois encore Attal a été chercher l’inspiration dans les pires propositions de la droite réactionnaire : enfermement des élèves dix heures par jours dans les établissements scolaires, les « perturbateurs » se verront sanctionner sur leurs notes d’examen – ce qui est interdit par le Code de l’éducation –, ou d’imposer le lever (au garde à vous ?) des élèves quand un adulte rentre dans une classe et il embrayait le soir même dans une remise en cause inédite du principe de minoration des peines pour les mineur·es, vieille rengaine réactionnaire.
Cette volonté farouche de mettre la jeunesse populaire au pas : de l’embrigader via le SNU ou bien de sanctionner le moindre faux-pas, est un signe de faiblesse, d’autoritarisme et pas d’autorité. Un gouvernement qui a peur à ce point de la jeunesse est un gouvernement aux abois. Les capitalistes ont besoin de travailleurs et travailleuses dociles, Attal ne fait qu’appliquer leur programme économique et social. En ce mois de mai faisons résonner une autre musique faite de rébellion, de luttes et de futur pour notre jeunesse. À bas les écoles-casernes ! Vive le socialisme, vive l’autogestion !
UCL, 21 avril 2024
C'est dans moins de 3 semaines, venez #AuTaf (samedi #25mai et #26mai) rencontre annuelle des #SyndicalistesLibertaires et autogestionnaires à #Lyon, organisée par l'#UnionCommunisteLibertaire
Pour les covoit', contacte le groupe local unioncommunistelibertaire.org/…
AU PROGRAMME
Avec, entre autres invité·es : Aide à domicile aux familles de l’Isère (ADF 38), Organisation de solidarité trans (OST), Sophie Béroud (sociologue), Comités syndicalistes révolutionnaires (CSR), Élan syndical 69, Action justice climat Lyon... et de nombreuses et nombreux syndicalistes de diverses organisations et secteurs.
Samedi 25 mai
Ouverture à 13h30
13h45-14h : Prises de parole inaugurales
14h-15h30 : table ronde n°1 : Syndicalisation des secteurs féminisés
15h30-16h30 : table ronde n°2 : Quel syndicalisme pour les luttes trans
16h30-17h : pause
17h-18h30 : table ronde n°3 : Construction et unification du syndicalisme de lutte
Soirée festive
Dimanche 26 mai
Ouverture à 10h
10h-12h : temps interne UCL
12h-13h : pause repas
13h-14h : table ronde n°4 : Pratiques syndicales pour la sociabilité ouvrière
14h-15h : table ronde n°5 : L’outil syndical pour un écologisme de classe
Retrouvez #AlternativeLibertaire de mai auprès des militant·es et en kiosque et notre tract
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Pour l'accès au soin des mineurs trans – UCL - Union communiste libertaire
Ce 20 mars, Les Républicains ont publié leur rapport sur les mineurs trans. Celui-ci était piloté par Jacqueline Eustache-Brinio, qui s'était opposée à la constitutionnalisation de l'IVG ainsi qu'à…UCL - Union communiste libertaire
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