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Man Created Self-Sustaining Garden in Sealed Bottle That Survived More Than a Half-Century?
A man built a self-sustaining ecosystem inside a sealed glass bottle that survived for half a century and has only been watered once, in 1972.
blogs.mediapart.fr/les-invites…
Contre une démocratie bâillonnée, défendons les libertés publiques
TRIBUNE signée par l'UCL
Contre le musellement de voix engagées sur le conflit israélo-palestinien et face à la gravité des atteintes aux libertés publiques, un large collectif de personnalités, syndicats et d'associations (où l'on retrouve le Syndicat de la Magistrature, la LDH, le Gisti, la CGT ou encore le Planning familial) dénonce « une limitation inacceptable du pluralisme démocratique ».
Ces derniers jours ont été marqués par une nette aggravation des atteintes à la liberté syndicale, aux libertés d’expression et de manifestation. L'accumulation convergente de divers moyens de répression et d'intimidation contre des acteurs du débat public, en raison de leur positionnement sur les termes du conflit israélo-palestinien, constitue une limitation inacceptable du pluralisme démocratique.
Après l’appel à interdiction systématique des « manifestations pro-palestiniennes » lancé par Gérald Darmanin à l’automne 2023, immédiatement recadré par le Conseil d’État, des centaines d’amendes et de nombreux placements en garde à vue ont été décidés, notamment à l’encontre de personnes racisées.
Les atteintes aux libertés ont désormais franchi de nouveaux caps : l’interdiction administrative – finalement suspendue – de la marche du 21 avril 2024 et l’interdiction par arrêté préfectoral, notamment pour risque de « trouble à l’ordre public » d’une conférence organisée par l’association Libre Palestine ».
À ces interdictions s’ajoutent les convocations par les services de police de l’une de ses intervenantes, par ailleurs candidate aux élections européennes ainsi que d’une présidente de groupe parlementaire, lesquelles interviennent après l’ouverture de plusieurs autres enquêtes judiciaires contre des militant·es, membres d’organisations syndicales (CGT, Solidaires, Sud Rail, Sud Aérien) et politiques pour des faits d’apologie du terrorisme.
Dans ce contexte, nous exprimons notre plus vive préoccupation devant des interprétations extensives et aléatoires du délit d'apologie du terrorisme et de la notion d’ « ordre public », ayant pour objet ou pour effet d’intimider lourdement des militants associatifs, syndicaux ou politiques.
Nous tenons ainsi à alerter l’ensemble des acteurs institutionnels concernés, de même que l’opinion publique, quant à l’existence de mécanismes de procédures bâillons ayant pour conséquence, in fine, l’éviction de certain·es militant·es associatifs, syndicaux ou politiques du débat public.
L’accumulation de décisions de ce type de la part des autorités administratives, policières et judiciaires s'inscrit dans un mouvement plus large qui tend à réprimer des formes toujours plus diversifiées de contestation sociale ou politique. Ces tentatives d’intimidation se font au demeurant à l’aide d’outils juridiques toujours plus nombreux (interdictions de manifester, gardes-à-vue préventives, tentatives de dissolutions ou retraits d’agrément ou de subventions d’associations, etc.). Leur dévoiement est d’ailleurs dénoncé par l'ONU, le Conseil de l'Europe, le Défenseur des droits et les organisations de défense des droits humains.
Les moyens préventifs, coercitifs et répressifs ne doivent pas servir à orienter ou restreindre le débat public. Nous appelons l’ensemble des magistrat·es à redoubler de vigilance afin de ne pas réduire la justice à un outil de censure du débat démocratique, alors qu’elle est censée être le dernier rempart des libertés publiques et individuelles.
Nous réaffirmons son rôle fondamental de contrôle du respect des garanties prévues par le code de procédure pénale et par la Convention européenne des droits de l’Homme, spécifiquement lorsqu’il est fait recours à des mesures privatives de liberté telles que la garde-à-vue. Le principe d’interprétation stricte de la loi pénale commande aux magistrat·es de se prémunir contre toute interprétation extensive des textes d’incriminations de ces infractions.
Nous exprimons, par suite, notre attachement à une conception ouverte et équilibrée de la liberté d’expression et de contestation en démocratie, constitutionnellement protégées.
Premier·es signataires
Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l'homme (LDH)
Sophie Binet, secrétaire générale de la Confédération Générale du Travail (CGT)
Fatima-Ezzahra Benomar, présidente de Coudes à Coudes
Murielle Guilbert, déléguée générale d'Union syndicale Solidaires
Judith Krivine, présidente du Syndicat des avocats de France (SAF)
Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature (SM)
Benoit Teste, secrétaire général de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU)
Marie-Pierre Vieu-Martin, co-présidente de la Fondation Copernic
Youlie Yamamoto, porte-parole d'Attac France
Soutenu·es par :
Syndicats
CGT Interieur-Police
Fédération Syndicale Étudiante (FSE)
Union syndicale de la psychiatrie (USP)
Union syndicale des étudiants de France (UNEF)
Union Syndicale Lycéenne
Union étudiante
Syndicat National des Personnels de l’Education et du Social, SNPES-PJJ/FSU
Syndicat national de l'enseignement supérieur, SNESUP-FSU
Associations et collectifs
Action Justice Climat Paris
Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (ACORT)
Association des Marocains de France (AMF)
Association féministe Apel-Égalité
Association France Palestine Solidarité (AFPS)
Collectif marche du 21 avril
Comité de soutien à Hanane Ameqrane
Coordination des comités de défense des quartiers populaires
Collectif national pour les droits des femmes (CNDF)
Droit au logement (DAL)
Emmaus Roya
Embrase le monde
Femmes Egalité
Generation.s 46
Greenpeace
Groupe d'information et de soutien des immigré·es (GISTI)
Institut de recherche de la FSU (IR-FSU)
Les Effronté·es
Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s -FASTI
La Cimade
Le mouvement de la paix
Le Planning familial
Le Paria
La Relève Féministe
Marche féministe antiraciste
Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP)
Nos Révolutions
Pôle de Renaissance communiste en France
Réseau d'Actions contre l'Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR)
Roya citoyenne
Riposte Alimentaire
Vivre Ensemble Solidaires en Métropole Tourangelle (VESEMT 37)
RED Jeunes
Union juive française pour la paix (UJFP)
Utopia 56
Organisations politiques
Ensemble
La France insoumise (LFI)
Le Parti socialiste (PS)
Les Écologistes
Gauche écosocialiste (GES)
Gauche démocratique et sociale (GDS)
Parti communiste français (PCF)
Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF)
Parti de Gauche (PG)
Parti Ouvrier Indépendant (POI)
Pour une Ecologie Populaire et Sociale (PEPS)
Révolution Écologique pour le Vivant (REV)
Nouveau parti anticapitaliste (NPA)
Union Communiste Libertaire (UCL)
Signatures individuelles
Arié Alimi, avocat et auteur
Amal Bentounsi, Collectif marche du 21 avril
Farid Bennaï, militant Front uni, des immigration et des quartiers populaires
Wiam Berhouma, militante anti-raciste, maire adjointe de Noisy-le-Sec
Claire Bornais secrétaire national de la FSU
Svadphaiphane Boulomsouk, artiste
Youcef Brakni, membre de l'Assemblée des quartiers populaires
Aliti Burhan, AIR
Claude Calame, historien EHESS, Paris, membre Conseil Scientifique d’ATTAC et LDH
Laurence de Cock, essayiste et historienne
Mouhieddine Cherbib, comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie
Vanessa Codaccioni, professeure des universités
Laurence Cohen, ancienne sénatrice
David Dufresne, écrivain, réalisateur, Au poste
Françoise Davis, réalisatrice
Nacer El Idrissi, Association des Travailleurs Maghrébins de France
Jean-Baptiste Eyraud, Droit au logement (DAL)
Delahaye Gérard, Fondation Copernic
Michelle Guerci, journaliste, militante féministe antiraciste
Magi Irving, Le Média
Pierre Jacquemain, journaliste
Raphaël Kempf, avocat
Pierre Khalfa, économiste, Fondation Copernic
Fadi Kassem, Pôle de Renaissance communiste en France
Lisa Lap, Le Média
Léna Lazare, membre des Soulèvements de la terre
Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire
Claire Le Strat, politiste, CoudeS à CoudeS
Carlos Lopez, membre du CDFN de la FSU
Frédéric Lordon, philosophe et économiste
Caroline Mecary, Fondation Copernic
Jean Malifaud, Fondation Copernic
Christian Martinez Perez, CGT, sociologue
Bertrand Mertz, avocat
Ugo Palheta, MCF à l’Université de Lille
Lisa Noyal, journaliste indépendante
Dominique Paturel, PEPS
Willy Pelletier, sociologue
Pablo Pillaud-Vivien, Regards
Edwy Plenel, journaliste (Mediapart)
Juliette Polya-Somogyi, co-fondatrice de ODED 32 (Observatoire des Extrêmes Droites (Gers)
Raymonde Poncet, EÉLV Les Écologistes
Lorraine Questiaux, avocate
Lana Sadeq, Forum Palestine Citoyenneté
Éléonore Schmitt, Union étudiante
Laurent Sorel, conseiller de Paris FI
Karel Talali, Union Étudiante
Stéphane Tassel, secrétaire national FSU
Anne Tuaillon, présidente de l’AFPS
Louis Weber, Les Editions du Croquant
Pedro Vianna, poète, homme de théâtre
Sex Workers Once Used 'Brothel Candles' to Time Sex with Clients?
Prostitutes allegedly used these candles widely in the late-19th and early-20th centuries, according to viral posts.
Sony Recalled Camcorders That Could See Through Clothing?
Social media users claimed the camcorders were immediately recalled after the unintended feature was discovered by users.
Concerning Violence (2014) Documentary trailer
The film narrates the events of African nationalist and independence movements in the 1960s and 1970s which challenged colonial and white minority rule.
A worthy documentary for #videoneat.
en.wikipedia.org/wiki/Concerni…
youtu.be/dIQwKP3j1zc?si=vXJ-s-…
Concerning Violence Official Trailer 1 (2014) - Documentary HD
Subscribe to TRAILERS: http://bit.ly/sxaw6hSubscribe to COMING SOON: http://bit.ly/H2vZUnSubscribe to INDIE & FILM FESTIVALS: http://bit.ly/1wbkfYgLike us on...YouTube
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USA's taxes pay Israel government genocide
Lara Elborno on USA's government support of Israel's government
Roma likes this.
Maps Show Passenger Trains in US vs. Europe?
The maps purported to show a major difference in density between the two systems.
Biden Finished 76th Academically in a Class of 85 at Syracuse University College of Law in 1968?
"The Democrats literally pick from the bottom of the barrel," a user on X (formerly Twitter) claimed.
#NoWarButClassWar #Gaza under attack #SecondNakba
Michelle Obama Once Called Harvey Weinstein 'Wonderful Human Being,' 'Good Friend' and 'Powerhouse'?
"Harvey Weinstein is a 'wonderful human being and a good friend, and just a powerhouse' — Michelle Obama," a post on X said.
Did IDF Lure and Shoot Palestinians Using Drones Playing Recordings of Crying Infants?
The incendiary claim sounds like propaganda, but it is not as far-fetched as some suggest.
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TikToker Threatened by Disney World Cast Member After Refusing To Stop Filming Broken Ride?
"And to the man filming in the black jacket, please find a cast member at the end of the performance," a post quoted a cast member supposedly saying.
Did Biden Say of the Bible, 'I Almost Wanted to Buy One Just to See What the Hell's in It'?
In the run-up to U.S. elections, quotes from political candidates are sometimes not presented in the most journalistically responsible manner.
Snipers Spotted on Roofs at Ohio State University and Indiana University During Gaza Protests?
Two jarring photographs circulated widely on social media during pro-Palestine demonstrations on U.S. college campuses in late April 2024.
Construisons les #Contrepouvoirs anticapitalistes !
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Flatpaks are really outrageous in size...I have tried to use flatpaks for the past months but man o man....hundreds of MB for each package, takes forever to update them even on my 1GB internet connection. The idea is great, but this is such a huge downside that I cannot see how it is going to make the flatpaks easier to use than normal packaging.
Look at this for ungoogled chromium:
Had to download around 4-5 GB....insane!
@hydrian That's a neat theory, but in practice Murphy's law applies and every version of a given library eventually gets pulled in.
Talking with the Flatpak faithful feels similar to talking with crypto bros.
crypto -> "We have a complete record of transactions that will solve all monetary problems!"
flatpak -> "We have a complete graph of dependencies that will solve all software deployment problems!"
Here's a thread with some more numbers of how bad this is:
mastodon.social/@eugenialoli/1…
I don't understand what is the point of releasing an IDE via #flatpak, when that flatpak doesn't include all the necessary dev tools, and it can't access the ones outside its sandboxing. Honestly. What's the point? I'm looking at you, #Geany.Personally, I can't stand flatpaks or #snap. #Appimage is nicer just because it's just one delete away from within the file manager and doesn't leave crumbs everywhere. But overall, I prefer #apt, and #dnf.
FYI each Flatpak app is like a Git repo and an update just downloads the files that actually changed. The files of all installed apps are stored together in a content-addressable storage, then hardlinked one or more times to form each app.
OSTree-based host OSs like Fedora Atomic work in the same way and hopefully in the future the files will be shared between the host OS and Flatpak apps too.
When you install a Flatpak, it will need runtimes (GNOME, KDE, Freedesktop...). These are the ones that really take up disk space. But the good news is that it looks big if you install just one Flatpak application, but the more you install, the more they'll use the same runtimes already installed, and the less disk space they'll occupy.
And no, ungoogled-chromium doesn't require 4-5 GB, just 153 MB...
And no, ungoogled-chromium doesn't require 4-5 GB, just 153 MB...
How come on my system it had to download 4-5GB? And yes I use many flatpaks but that didn't seem to help. And this is not the first time am seeing these massive downloads.
Tio likes this.
Tio likes this.
"takes forever to update them even on my 1GB internet connection"? huh?... you're on gigabit internet and it's taking forever? honestly that's not possible... Are you sure you have gigabit internet? or do you mean that your lan port is a gigabit port?..
I use flatpaks and it's really not that big of a deal (plus it happens in the background anyone, so most people will pretty never notice it)
unioncommunistelibertaire.org/…
Il y a 130 ans : la Commune anarchiste de Montreuil
De 1892 jusqu’aux grandes arrestations d’anarchistes de 1894, il existe à Montreuil-sous-Bois (Seine) une petite « Commune anarchiste », fondée sur les principes érigés par les grands théoriciens du mouvement libertaire, Pierre Kropotkine et Élisée Reclus. Méconnue, on n’en trouve trace que dans de rares écrits de l’époque, qui l’évoquent comme une tentative exemplaire de communisme-anarchiste.
Vaux, Aiglemont, Méry-sur-Oise… Des tentatives communautaires anarchistes nous est essentiellement parvenue une riche histoire des milieux libres du tout début du xxe siècle. Autant de tentatives de retour à la nature menées par des anarchistes du courant individualiste pour qui la révolution sociale n’était plus à espérer. À quoi bon transformer la société ? L’important est l’émancipation de soi, pour soi, ici et maintenant. Mais on oublia le premier de ces essais. Car à la fin du xixe siècle, des compagnons aux conceptions bien éloignées de l’individualisme donnent déjà forme, à Montreuil-sous-Bois, à un tout autre projet.
L’ébéniste Méreaux
Aux origines de l’histoire de la Commune anarchiste de Montreuil se trouve celle du militant qui en est le centre de gravité : Émile Méreaux. Ce discret ébéniste de Charonne est peu connu ; on se souvient de lui comme de celui qui a assuré la gérance du Révolté lorsqu’en 1885 le journal genevois est amené à Paris par Jean Grave. Jamais très éloigné du notoire rédacteur anarchiste, Méreaux apparaît à de nombreuses occasions dans les mémoires de ce dernier [1]. « Esprit juste, avisé, intelligence réfléchie plutôt que brillante » [2], c’est un militant de terrain dont le riche parcours passe sous les radars, rien n’étant écrit sous son nom. Pourtant, toute sa vie, il est un infatigable et acharné propagandiste pour la cause, « convaincu jusqu’au fanatisme » [3] des théories libertaires.
Dans les années 1880, il est déjà très actif dans un parti anarchiste alors en plein développement. Comme nombre de ses camarades politiques, il appelle régulièrement à l’agitation au sein des réunions. Cette ardeur se mue en un « révolutionnarisme réfléchi » [4] à la suite des deux années de prison purgées à Poissy pour avoir fait feu sur des agents à la sortie d’un meeting de Louise Michel, boulevard Ménilmontant à Paris. Libéré en 1890, il est devenu plus tempéré mais ses aspirations révolutionnaires n’ont pas cessé pour autant : appliquer les idées des théoriciens du mouvement, développées dans les feuilles éditées par son ami Jean Grave, devient la nouvelle direction donnée à ses efforts.
Vie et mort de la commune
Dès avril 1891, ils sont quelques compagnons de l’est parisien à se réunir chaque semaine chez lui, rue Armand-Carrel à Montreuil. La révolution sociale doit advenir, mais elle n’est pas pour eux l’affaire d’un grand soir ; l’anarchisme est encore jeune, il faut au préalable en installer les idées. Au « courant négatif » de la propagande révolutionnaire, celui de la lutte, doit s’adjoindre un « courant positif », qui doit d’abord « démontrer ce que sera la société future » [5] ; celui qui sera la preuve en actes, « par la production, par l’échange anarchiste, de la supériorité de notre économie sur l’économie politique et bourgeoise actuelle » [6]. Fin 1892, le groupe s’est donné un nom, la « Commune anarchiste » et s’est doté d’un objectif, « la mise en pratique des idées communistes anarchiques » [7].
Le projet est lancé. Les compagnons commencent par s’organiser autour d’un atelier d’ébénisterie, où ils se retrouvent après le travail pour produire des meubles, sans salaire. Libre à chacun d’en prendre un, mais priorité doit être laissée aux besoins les plus pressants ; c’est la prise au tas, sans estimation de valeur – celle défendue par Kropotkine dans La conquête du pain [8], publiée la même année.
L’affaire roule mais il devient nécessaire de s’élargir. Un appel est lancé à ce que d’autres compagnons les rejoignent, se groupant par corporation de métier. Pour que leur œuvre tienne au long cours, les communiers savent que leur sont indispensables les richesses de la terre – « le pain », aurait autrement dit Kropotkine. Prioritaires sont donc les artisans dont le savoir-faire serait utile aux paysans anarchistes des communes environnantes, que l’on irait aider sans frais dès les labours du mois de février 1893. Ce projet n’aboutit pas mais l’appel est entendu : en mars, la commune s’enrichit de la présence de peintres, cordonniers, ménagères, terrassiers, maçons. Les informations manquent pour reconstituer la suite de l’histoire. Seuls d’épars témoignages permettent d’estimer les développements ultérieurs de l’expérience ; l’un provient d’un de ses fondateurs, Lucien Guérineau : « Ce fut surtout un endroit d’exemple de communisme-libertaire et d’entr’aide dans des choses utiles. Au travail chacun y donnait son coup de main dans les soirées après le labeur chez le patron. On y raccommodait mutuellement les chaussures, on s’improvisait cordonnier, menuisier, ébéniste, ferblantier, matelassier, etc. pour confectionner des bancs, des tables, des couvertures de machines à coudre, pour étamer les cuillers, souder des trous aux casseroles, etc. Aucune rétribution n’existait pour le travail, c’était la prise au tas pour les besoins des choses nécessaires à chacun et à la famille. Chaque semaine une conférence avait lieu sur des sujets techniques, scientifiques et sociologiques. »
[9]Selon Guérineau, Reclus leur rend visite, faisant forte impression sur les compagnons. Il est « charmé de l’innovation » [10]. De telle manière que près de deux cents habitants des environs auraient signé une pétition pour réclamer la libération des compagnons suite à leur arrestation, sans succès pour autant. La Commune, œuvre de militants de terrain, ne fut pas assez grande pour être évoquée par plus d’une poignée d’écrits. Lorsque Reclus et Grave, s’essayant à décrire « l’idéal anarchique » ou « la société future » [11], butent sur le fait de devoir en fournir un exemple, c’est l’expérience montreuilloise qu’ils citent. Malgré sa courte existence, n’a-t-elle pas en cela atteint l’objectif qu’elle s’était fixé, d’avoir laissé entrevoir à quelques compagnons ce que pourrait être la société de demain ? Seul vestige laissé à la postérité : La Clairière, une pièce de 1900 de Maurice Donnay et Lucien Descaves, décrivant la vie et la mort d’une petite colonie libertaire. La Commune de Montreuil en donna à Descaves, selon ses propres dires, « le cadre, le décor et le scénario » [12], mais aussi les personnages, inspirés du groupe des communiers qu’il rencontra en 1899 ; « ardent et réfléchi, homme de pensée et d’action » [13], Méreaux se reconnaît dans Rouffieu, le principal protagoniste.
La pièce donne en 1903 son surnom à la Clairière de Vaux, milieu libre soutenu entre autres par Reclus, Donnay et Descaves. À Vaux, il semble qu’on ignora que le nom était lié à une petite commune suburbaine, une décennie plus tôt… dont les ambitions furent éminemment plus politiques.
Elie Oriol, musée de l’Histoire vivante, Montreuil
[1] Jean Grave, Le mouvement libertaire sous la IIIe République, 1930
[2] Dr Durand, « L’ébéniste Méreaux et les “Soirées ouvrières” de Montreuil », Bulletin de la Société des amis du vieux Montreuil, no 6, juillet 1939
[3] Charles Malato,De la Commune à l’anarchie, 1894
[4] Charles Malato, « Mémoires d’un libertaire - De Paris à Paris par Londres », Le Peuple, 4 janvier 1938
[5] La Révolte, no 14, 17 décembre 1892
[6] La Révolte, no 11, 26 novembre 1892
[7] La Révolte, no 9, 12 novembre 1892
[8] Pierre Kropotkine, La conquête du pain, 1892
[9] Lettre de Lucien Guérineau à Max Nettlau en date du 1er janvier 1928, International Institute of Social History, Nettlau papers, ARCH01001.2839
[10] Ibid.] et exprime seulement sa crainte que le pouvoir, voyant s’étendre la Commune, lance contre elle son arsenal répressif. Le temps lui donne raison. Fin 1893, la terreur anarchiste inquiète. Les attentats se multiplient, et lorsque la bombe d’Auguste Vaillant explose à l’Assemblée nationale le 9 décembre 1893, la réponse immédiate fut le vote des « lois scélérates » quelques jours plus tard. Dès le 1er janvier 1894, des centaines d’anarchistes sont arrêtés dont les communiers qui sont emprisonnés plusieurs mois sans jugement. La Commune anarchiste de Montreuil s’arrête ainsi. Toutefois, l’aventure de Méreaux et de ses compagnons se poursuit. Dès 1895, ils se rassemblent à nouveau pour former un groupe d’enseignement mutuel qui devient par la suite les Soirées ouvrières de Montreuil, doyenne du mouvement des Universités populaires.
Une pièce de théâtre et puis après ?
La Commune eut une influence locale. Selon Daniel Halévy, « la propagande était continuelle et simple, les voisins amenaient les voisins et les choses allaient à souhait »[[Daniel Halévy, Essais sur le mouvement ouvrier en France, 1901
[11] Élisée Reclus, L’évolution, la révolution et l’idéal anarchique, 1902 ; Jean Grave,La société future, 1895
[12] André Gaucher, « Nos interviews – Chez les auteurs de La Clairière », La Presse, 13 avril 1900
[13] Lucien Descaves, « Le Congrès des U.P. », Le Journal, 22 mai 1904
TROM II: The pointlessness of politics
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Politicians chew the same gum for centuries now. They speak, but say nothing.
#politics #capitalism #trade #lies #biden #trump #democrats #democracy
TROM II: The pointless of politics
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Jérusalem : Le quartier arménien, l’oublié de la colonisation Israélienne
Alors qu’Israël continue son entreprise de génocide à Gaza et à étendre ses colonies en Cisjordanie, le sort du quartier arménien de Jérusalem est resté discret dans les médias. S’il faut se concentrer sur l’horreur subie par les Gazaoui·es et sur un cessez le feu immédiat, ces événements mélangeant capitalisme, corruption et colonialisme sioniste démontrent que ce dernier s’étend aussi aux autres communautés.
Le quartier arménien est le cœur de la présence arménienne à Jérusalem depuis 1600 ans malgré une population de seulement quelques milliers de personnes. Ce chiffre est d’ailleurs en baisse depuis quelques années suite à l’augmentation des loyers, à l’installation de colons juifs et à l’interdiction par Israël d’y construire de nouveaux bâtiments.
En 2021, un prêtre arménien a conclu un accord, au nom du Patriarcat de l’Église arménienne, avec un promoteur immobilier d’origine juive pour céder près de 25% du quartier arménien pour un montant en dessous de sa valeur et y construire un complexe hôtelier de luxe. Les termes de l’accord n’ont pas été entièrement communiqués à la population locale, dont l’essentiel vit dans des propriétés appartenant à l’Église. Jusqu’en 2023, année où la vérité éclate. Des maisons habitées mais aussi une partie du Séminaire seraient concernées, mettant en danger la présence historique arménienne dans la ville. Au vu des termes extrêmement favorables pour le promoteur, de forts soupçons de corruption existent, au point que le prêtre signataire a dû être exfiltré aux États-Unis suite aux protestations des habitantes et habitants du quartier. Le Patriarcat a annoncé avoir été trompé par ce prêtre et a dénoncé l’accord, souhaitant l’annuler. Des procédures judiciaires sont toujours en cours.
Profitant de l’attention portée au début de l’offensive israélienne sur Gaza fin 2023, le promoteur a procédé à diverses intimidations pour déloger les Arméniens et Arméniennes, faisant appel à des colons de Cisjordanie Israéliens venus avec bulldozers, chiens et armes pour intimider la population. Des affrontements violents ont eu lieu et des bulldozers ont déjà commencé à détruire une partie des terrains. La communauté arménienne s’est cependant mobilisée, avec notamment des barricades et une surveillance constante afin d’éviter d’autres incursions. Ce qui n’a pas empêché de nouveaux affrontements en décembre 2023.
Une situation qui rappelle le Haut-Karabagh
Si l’intention initiale du promoteur visait plutôt l’exploitation de terrains fonciers de grande valeur, elle est à mettre en contexte avec l’appel par de nombreux colons à « judéiser » Jérusalem. La jonction du capitalisme et du colonialisme s’est donc faite autour d’un objectif commun : chasser les personnes d’origine arménienne et les autres non-juifs de Jérusalem malgré leur implantation ancienne, comme lorsqu’un patriarche Grec a cédé des terrains à des groupes sionistes d’extrême droite en 2005.
Tandis que les Arméniennes et Arméniens du Haut-Karabagh ont été chassé·es de leurs terres ancestrales par l’Azerbaïdjan en 2023 avec le soutien militaire de l’État d’Israël, celles et ceux qui vivent à Jérusalem ont peur de subir un sort similaire. Il faut donc demander l’annulation de cet accord immobilier qui porte le sceau de la corruption, rétablir la pleine possession de leur quartier aux personnes qui y habitent et assurer la fin de la colonisation sioniste à Jérusalem et en Palestine.
Antonin (UCL Marseille)
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