Manif à #Tours samedi 15h Pl. J. Jaurès pour la #Palestine puis veillée pour #Gaza à 17h devant la mairie. Le Collectif Solidarité Palestine 37 soutient l'appel aux dons du #SecoursPalestinien.
W. Abu Dipaa
ASSOCIATION TABASSAM
IBAN : FR76 4061 8803 6900 0407 3635 255
BIC : BOUS FRPP XXX
Quelle situation en #Argentine depuis l'élection du libertarien Milei et de la vice présidente Villaruel ? Extraits en avant première d'un 1er bilan perspectives synthétique de notre commission internationale.
Le prolétariat argentin face à la crise économique et sociale et au péril d'extrême droite
La victoire de Milei et Villaruel (La Libertad Avanza (LLA)) va considérablement aggraver une situation déjà très difficile dans une Argentine s’enfonçant toujours plus dans une crise tant économique que sociale. Des mesures d’austérité violentes vont être mises en place rapidement accompagnées d’un appareil répressif visant à empêcher les mobilisations. Milei n'est pas un nouveau Trump ou Bolsonaro. Ce n’est pas un néofasciste mais un vrai libertarien. Son objectif n’est pas de renforcer l’État, mais de l’affaiblir en vue d’une société plus autoritaire, certes, mais en diminuant le plus possible le rôle de l’État au profit de la loi du marché et d’un libéralisme féroce et sans régulation : suppression prévue de 12 ministères (ceux liés aux affaires publiques) pour être remplacés par 2 « super-ministères ». Les domaines conservés incluraient l’économie, les relations extérieures, la sécurité, l’intérieur, la défense, la justice et les 2 « super-ministères » des Infrastructures (transports, des travaux publics, de l’exploitation minière, de l’énergie et des communications) ainsi que celui du capital humain (regroupant le développement social, la santé, le travail et l’éducation). Sur le plan économique, on peut certainement rapprocher le programme de LLA de celui de Trump, mais l’Argentine a plus à perdre que les USA : les services publics existent encore et représentent l’un des derniers remparts pour survivre à la situation extrême du pays. Milei ne pourra pas supprimer d’un coup l’ensemble du système public mais s’attaquera à son démantèlement par tous les moyens. Côté privatisations prévues : YPF (pétrole) et Aerolíneas Argentinas (aviation civile). Outre les aspects économiques prédominants tout au long de la campagne, l’Argentine fait face à une inflation annuelle de 145% sur les 12 derniers mois, avec plus de 40% de la population vivant sous le seuil de Pauvreté, l’aspect sécuritaire a également été prédominant. En témoigne la volonté de Milei (élu grâce à Juntos Por El Cambio (JxC) de Patricia Bullrich et Mauricio Macri) de dédier 3 ministères à la sécurité malgré le démantèlement du reste des secteurs publics et légaliser la vente d'armes.
La vice-présidente de LLA, Victoria Villaruel représente la perspective la plus sécuritaire et nostalgique de la dictature de son groupe politique. Ses opinions et antécédents familiaux soulèvent des préoccupations quant à son influence potentielle sur la politique argentine. Fille de militaire, négationniste assumée, elle conteste l’existence des 30k disparues, revendiquant un chiffre de 8k et défendant la théorie dite des « Deux démons » (selon laquelle les crimes commis lors de la dictature sont une réponse proportionnée aux « terroristes de gauche »)
Craintes et conséquences potentielles
Premières retombées 3 jours après l'élection : dégradation de plaques commémoratives des disparu·es, agressions homophobes et dégradation d’un bar #LGBTI+, tags «anti-gauchistes» sur l’imprimerie #Chilavert l’une des dernières entreprises récupérées et autogérées, ainsi que divers posts sur les réseaux sociaux de personnes, civiles ou militaires. Néanmoins pour le moment, La Libertad Avanza n’a aucun ancrage territorial. Ils auront du mal, au moins au départ, à gouverner le pays (l’Argentine est composée de provinces fédérées) et à faire appliquer leurs propositions Le vote Milei est le résultat du ras-le-bol général de la population et de la situation sociale. Malgré 16 années passées au pouvoir sur les 20 possibles depuis la sortie de la crise de 2001, les péronistes sont incapables de reconnaître leur responsabilité dans la situation actuelle.
Perspectives
Il y a une grande attente de la part d’une part importante de son électorat qui espère voir ses promesses se concrétiser, notamment celle de « renverser l’inflation en 2h » . Pourtant nous observons déjà certaines multinationales profiter de l’occasion pour augmenter les prix de leurs produits jusqu’à +50 %, arguant une future dérégulation du marché. Le mécontentement d’une partie de son électorat risque donc de se manifester rapidement ! Il est à craindre, surtout pour nos organisations sociales, un arrêt de toutes les subventions et aides. Cependant, une explosion sociale ne sera pas sans danger. Les menaces émanant des secteurs les plus réactionnaires de la société sont à prendre au sérieux. L’envie des militaires et de la police (environ 90% de votes pour Milei) de réprimer le mouvement social est évidente. Les politiciens de droite et d’extrême droite n’hésitent pas à encourager leurs partisans à descendre dans les rues pour empêcher par la force les mobilisations
Si la contestation sociale s’organise déjà et n’a pas l’intention de baisser les bras, un fort soutien internationaliste va aussi être très important, notamment pour faire aux attaques qui vont être portée contre le droit à l'avortement. Si l’Argentine a une forte histoire de résistance et est une société fortement politisée, il faudra suivre attentivement le déroulement de l’investiture et des manifestations le 10 décembre (beaucoup de discussions et d'initiatives sont en cours pour renforcer notre camp). Les organisations sociales sont capables d’instaurer un rapport de force important, notamment le secteur piquetero qui même s'il est déjà dans le viseur est capable d’organiser une certaine riposte, en s'alliant avec toutes les organisations défendant les droits humains et les secteurs syndicaux combatifs.
#ArribaLosQueLuchan #ArgentinaResistencia
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Contre la loi Darmanin le 18 décembre : mobilisation générale !
Appel à mobilisation générale contre la loi Darmanin par 14 collectifs de Sans-papiers, la Marche des Solidarités et de 250 organisations. Avec des manifestations dans tout le pays le 18 décembre à l’occasion de la journée internationale des migrant·e·s
Gérald Darmanin l’a dit : sa loi immigration est « la plus ferme avec les moyens les plus durs de ces trente dernières années ». Et devant le Sénat il a fixé l’enjeu : il s’agit de savoir dans quelle société nous voulons vivre.
C’est effectivement l’enjeu. Voulons-nous vivre dans une société raciste, sécuritaire et anti-sociale ? Ou allons-nous nous battre pour défendre nos libertés, l’égalité et la solidarité ?
Les modifications votées au Sénat dont la suppression de l’AME est devenue l’emblème durcissent encore le projet initial et étendent le champ des attaques. Elles illustrent, par leur brutalité même, la logique de déshumanisation raciste et l’ampleur de l’offensive sociale et politique ouvertes par le projet.
Car cette loi ne se contente pas de vouloir rendre « la vie impossible » pour les immigré·e·s et toutes et tous les étrangères et étrangers, harcelé·e·s par la police, emprisonné·e·s, expulsé·e·s. Elle est justifiée à répétition par l’idée, fondamentalement raciste, que les immigré·e·s, comprenez les Noir·e·s, les Arabes, les Asiatiques, les Musulman·e·s, avec ou sans papiers, né·e·s en France ou à l’étranger, seraient potentiellement des dangers et des profiteurs et profiteuses du système de protection sociale.
En retour elle légitime une société fondée sur le développement des inégalités, la déshumanisation, le contrôle et la surveillance policière, la limitation des libertés et l’exploitation sans frein de toutes et tous les travailleurs.
Contre la loi Darmanin ! Personne n’est illégal ! No one is illegal ! لا يوجد انسان غير شرعي De cette société là on n’en veut pas !
Nous le répétons avec les collectifs de Sans-Papiers. Ce sont les politiques racistes et anti-migratoires qui nous mettent en danger. Pas l’immigration.
Nous le répétons avec les syndicats. Ce sont les inégalités qui créent du dumping social. Pas l’immigration.
Nous le répétons avec les associations du droit au logement, ce sont les politiques publiques du logement cher qui alimentent le sans-abrisme et la crise du logement. Pas l’immigration.
Nous le répétons avec toutes et tous les professionnels de la santé, c’est l’absence de soins qui favorisera les prochaines épidémies. Pas l’immigration.
Nous le répétons avec toutes les associations. Ce sont toutes les attaques contre les libertés, dont la liberté de circuler, qui développent une société en tension. Pas l’immigration.
Nous le répétons avec tous les chercheurs et chercheuses, c’est la misère, l’atomisation et l’absence d’avenir qui créent la délinquance. Pas l’immigration.
Nous ne laisserons pas passer la loi Darmanin.
Nous allons multiplier actions et rassemblement. Et le 18 décembre, à l’occasion de la Journée internationale des migrant·e·s nous appelons à manifester massivement dans toutes les villes du pays pour empêcher cette loi.
Contre une société du racisme, des prisons, des barbelés et des centres de rétention.
Pour la régularisation des Sans-Papiers. Pour une société de la liberté, l’égalité des droits, la justice sociale et la solidarité.
#PersonneNEstIllegal
#SolidaritéAntiraciste
#ContreLaLoiDarmanin
#18décembre
À l’appel de 14 collectifs de sans-papiers :
CESP 76, CISPM (Coalition Internationale des Sans-Papiers et Migrants), CSP 35, CSP 59, CSP 69, CSP 75 , CSP 93, CSP 95, CSP Montreuil, CSP Paris 17, CSP Paris 20, Droits Devant !, Ensemble Marseille, Gilets Noirs
de la Marche des Solidarités
et de plus de 250 organisations
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Darmanin : une des pires lois sur l’immigration depuis 30 ans
Criminalisation des étranger·es, radicalisation des pratiques des préfectures, vision utilitariste des exilé·es, suppression des acquis sociaux : ce projet renforce un racisme systémique qui sent bon les relents abjects des périodes coloniales.
Allant au-delà même de ce que projetait Darmanin, le Sénat a voté la suppression de l’Aide Médicale d’État (AME). L’objectif est de rendre la vie impossible aux étrangères et étrangers, mais avec des conséquences graves pour toute la société, puisque ça dégraderait encore plus la santé publique. Sans traitement, les gens privés de l’AME verraient empirer des problèmes bénins, et engorgeraient les urgences.
Une chasse aux migrant·es
La loi propose de lier systématiquement les Obligations de quitter le territoire français (OQTF) aux Interdictions de retour sur le territoire français (IRTF), associant les étranger·es à la délinquance, et entérinant le principe de double peine ! Les gens sous OQTF seraient inscrits sur le « fichier des personnes recherchées » faisant de l’OQTF non une sanction administrative, mais une sanction pénale. Le ministre suggère même la création d’une « police du séjour », rappelant ainsi la France coloniale des années 1930 avec la Brigade nord-africaine, ancêtre de la BAC.
Ce serait la multiplication des contrôles au faciès, accentuant la pression sur les populations non blanches, avec prises d’empreintes et de photos de force, ce qui augmenterait les violences policières. Ce serait l’agrandissement des centres de rétention administrative (CRA), prisons pour étranger·es en attente d’expulsion où les maltraitances sont fréquentes.
« Non-respect des principes de la République »
La loi remettrait en cause le droit d’asile, l’accueil des victimes de violences, y compris des enfants, balaierait la présomption de minorité et autoriserait la séparation des enfants de leurs parents. Elle introduit de surcroît un élément central : la privation de titre de séjour pour « non-respect des principes de la République ». Le flou de ce critère laisse augurer bien des expulsions racistes arbitraires.
Une loi raciste au service du capitalisme
Pour paraître équilibré, le ministre dit qu’il va régulariser quelques travailleur·ses dans les « métiers en tension ». Ne nous y trompons pas : l’objectif est de contraindre les migrant·es à occuper des emplois pénibles et à bas salaires. D’ailleurs ce nouveau titre de séjour, de un à quatre ans, est précaire. Si le métier n’est plus « en tension », l’OQTF tomberait de nouveau ! La loi Darmanin répond en fait aux intérêts du capitalisme en triant les travailleuses et travailleurs, pour en priver une partie de droits et de libertés.
La loi introduit un titre de séjour « talent » pour faire venir des médecins, des infirmier·es… en privant ainsi les pays pauvres… mais avec des statuts précaires et moins payés.
Le comble : la loi prétend supprimer des aides sociales aux étranger·es en situation irrégulière, alors qu’ils n’en touchent pas. Ce mensonge sert juste à accréditer l’idée que les étranger·es viennent en France « pour les allocs », confortant les fantasmes de l’extrême droite ! Cette loi, et d’autres encore, divise les travailleuses et travailleurs entre français et étranger·es, et contribue à la fascisation de notre société.
Faisons front. Égaux, égales, personne n’est illégal !
Union communiste libertaire, le 18 novembre 2023
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Femmes et LGBTI : repenser nos pratiques syndicales
Alors que la nécessité de l’intervention des femmes et des LGBTI dans le mouvement social pour le changement social ne fait (presque ?) plus débat, les modalités de ne sont pas toujours évidentes. Retours sur une discussion publique.
Alors que la nécessité de l’intervention des femmes et des LGBTI dans le mouvement social pour le changement social ne fait (presque ?) plus débat, les modalités de ne sont pas toujours évidentes. Retours sur une discussion publique.
Le groupe local de l’UCL Montreuil, le comité d’Île de France des Soulèvements de la Terre et le collectif « Rencontres politiques » ont organisé ensemble une journée de rencontres et de débats sur le syndicalisme de lutte.
À cette occasion, un atelier sur le thème « syndicalisme et luttes anti-patriarcales » a été animé par des membres du Collectif Queers Parlons Travail (QPT) et a rassemblé des personnes d’horizons différents (XR, UCL, CNT, Solidaires, CGT…).
Il a permis d’échanger sur les raisons pour lesquelles les femmes et les queers se syndiquent si peu. Ainsi, il a été mentionné que l’organisation du travail est principalement adaptée aux hommes cis (organisation des horaires, articulation avec l’éducation des enfants, sentiments de compétences, ambiances de travail). Il est aussi difficile de syndiquer dans les secteurs précaires où les queers sont très présent·es. Les espaces LGBTI servent à s’échapper des difficultés quotidiennes, on y parle sexualités mais pas travail. Enfin, les queers s’investissent peu dans les sociabilités au travail car les collègues reproduisent les schémas hétéronormatifs oppressifs et des comportements discriminants.
Inventer d’autres revendications
Quelques pistes pour aider à syndiquer les femmes et les queers ont été avancées :
– en période de grève :
- intervenir dans les secteurs dits « féminisés » et ne plus se focaliser que sur les secteurs considérés comme bloquant l’économie ;
- sortir des revendications habituelles : la formule « à travail égal, salaire égal » ne recouvre pas la complexité des inégalités structurelles ;
- lutter contre les ambiances sexistes et LGBTIphobes au travail et dans nos syndicats ;
- changer d’échelon de lutte, en s’intéressant au niveau local, qui favorise la prise en compte des travailleurs et travailleuses isolée·es.
Lors de l’atelier, certains sujets ont été débattus car les avis divergeaient, notamment sur la question de la pédagogie aux dominants, ou des ateliers de « déconstruction du genre » qui peuvent être empouvoirants à titre individuel mais ne remettent pas en cause les structures matérielles d’oppression. Enfin, pour avancer concrètement, QPT souhaite porter un projet de revendication commune pour la journée du 8 mars : demander des crèches de service public.
Cette revendication permet ainsi d’aborder les questions de répartition du travail, des conditions de travail du secteur de la petite enfance, des secteurs féminisés, de la domination des adultes sur les enfants notamment queers, et des pratiques militantes collectives. Ce projet n’a toutefois pas fait l’unanimité. D’une part parce que peu des participant·es semblaient directement concerné·es par la question de la garde d’enfants.
Mais également parce qu’une telle revendication dans le cadre de la journée des droits des femmes semblait, pour certain·es, réduire les femmes à la maternité et leur rôle de « reproductrices ». Afin de poursuivre la discussion, QPT organisera une première réunion d’information sur cette revendication le 30 novembre à la Bourse du Travail de Paris (à confirmer).
Laz (UCL Montreuil)
L'#UnionCommunisteLibertaire 37 participe à la solidarité et encourageons tout·es celles/ceux qui peuvent à donner à
lydia-app.com/pots?id=pour-sal… et dans tous les cas à faire suivre l'info
La solidarité est une arme !
COMMUNIQUE SUITE AU PROCES DE SALEM
Le procès de Salem a eu lieu il y a deux semaines, le jeudi 09 novembre 2023. Nous avons eu besoin de nous reposer de la mobilisation et dû faire face à certains contre-temps.
Voici un rappel de ce qu'il s'y est passé et pourquoi :
Rappel des chefs d'inculpation et décision de la justice
- Menace de mort envers Eric Zemmour : relaxé·e
- Violence sur personne dépositaire de l'autorité publique : 1€ de réparation symbolique demandée par le gendarme Mr. Christophe G.
- Violence aggravée (en cachant son visage partiellement ou totalement) envers Mr. Albéric Dumont : 500€ de dommages et intérêts et 105h de TIG (Travaux d'Intérêt Général)
+ 1500€ de frais d'avocats à rembourser à la partie adverse
Le procès a eu lieu de 14h23 à 16h environ, puis la délibération du jury jusqu'à 16h20 environ, et enfin le verdict.
Résumé des défenses
- E. Zemmour et son avocat étaient absents : ils demandaient 1000€ de Préjudices extra-patrimoniaux, 1500€ de frais d'avocats
- Le gendarme Christophe G. était également absent, pas d'avocat. Il demandait 1€ symbolique de dommages et intérêts
- Alberic Dumont (vice-président de LMPT, et le responsable de la sécurité d'E. Zemmour), et son avocat Henri de Beauregard (Président de la Haute Autorité des Républicains, également défenseur de LMPT et anti-IVG) étaient présents. Ils demandaient : 1000€ de Préjudices extra-patrimoniaux, 1500€ de frais d'avocats
En l'absence des avocats d'E. Zemmour et de Christophe G., le débat avec l'avocat d'Albéric Dumont aurait dû porter uniquement sur la défense de celui-ci.
Pourtant il a essayé d'instrumentaliser les deux autres plaintes, au point où Colin Verguet l'avocat de Salem a dû rappeler à la juge qu'il n'était que l'avocat d'Albéric Dumont. D'autres rappels ont dû être faits parce qu'il a voulu utiliser des pièces ne faisant pas partie du dossier, ou déformer les conclusions des enquêteurices.
Ils ont tout fait pour dramatiser la situation ; entre autres en disant qu'ils ont dû rester sous les jets de fumier pour protéger les familles qui venaient avec leurs enfants à la sortie de l'école, alors que le rassemblement a eu lieu durant les vacances scolaires, et que les gendarmes qui s'étaient placé·es entre leur avaient dit de se retirer.
L'avocat a victimisé son client en parlant de notre rassemblement précédant le procès pour soutenir Salem, comme étant extrêmement violent et que par conséquent Albéric Dumont aurait dû entrer par la petite porte.
Une malhonnêteté qui ne surprend pas de la part de l'Extrême-Droite, et dont l'avocat représente également les intérêts de La Manif Pour Tous et de l'UNI, est anti-avortement/anti-PMA/anti mariage pour tousxtes et est Président de la Haute Autorité du Parti des Républicains. Pour un avocat qui refusait d'en faire un procès politique, nous avons trouvé tout cela assez ironique.
C'est aux questions (toujours floues, déstabilisantes) de cette personne, que Salem a dû faire face. La seule défense pour Salem face à ça a été de garder le silence.
Le gendarme absent Christophe G. a fait part du fait qu'il était choqué, d'autant plus que la réponse de la gendarmerie ce 18 avril 2023 a été calme face à la situation. Il pense qu'il n'a pas été visé personnellement mais qu'il a pris pour l'institution qu'il représente. Il avait demandé seulement 1€ symbolique.
Le Procureur Mr. Pierre Gérard a dit ne pas vouloir faire de ce procès une tribune politique, qu'il s'agit d'un délit d'atteinte à la personne et de trouble à l'ordre public. Il requiérait 140h de TIG (Travaux d'Intérêt Général) car pour lui ça allait au-delà de la liberté d'expression.
La défense de Colin Verguet, l'avocat de Salem, a rappelé que ce procès était évidemment politique.
En faisant la très longue liste des nombreuses plaintes qu'Eric Zemmour a accumulé contre lui, des propos violents qu'il peut tenir (misogynes, racistes, homophobes, négationnistes etc.), ainsi que la liste de ses condamnations et ses violences commises, au regard de leur insignifiance face à ses revenus. Même si les actes de Salem sont condamnables, il faut comprendre sa colère en tant que personne racisée face à la haine de Zemmour envers nos adelphes queer et/ou racisæs et face à l'inaction de la Justice.
E. Zemmour s'est lui-même servi de ce procès comme d'une tribune politique : il a instrumentalisé sa judéïté, s'est plaint du fait que ce rassemblement était antisémite : plainte indécente puisque basée sur une pancarte rédigée et tenue par un·e adelphe ællui-même juifve antiraciste et antifasciste.
Colin Verguet a également rappelé l'étroitesse des liens qu'entretient Albéric Dumont avec Zemmour et l'Extrême-Droite, ainsi du fait que lui et les autres agents de sécurité sont restés volontairement sous les jets de fumier, alors même que les FDO leur avaient demandé de se retirer.
Par rapport au geste que Salem a eu envers le gendarme Christophe G., Salem regrette et n'a rien contre les FDO. Iel s'est laissé·e emporter par le feu de l'action et l'effet de groupe.
La situation de Salem
Jeune personne queer et racisé·e aux contrats précaires, iel n'a pas d'hébergement stable pour le moment.
Salem a donc besoin de votre soutien pour payer les 2001€ de dommages et intérêts + les frais d'avocat de la partie adverse.
Nous rappelons que notre adelphe a pris pour toutes le personnes présentes au rassemblement, pour toutes les personnes qu'iel a voulu défendre ce jour-là. Nous avons besoin de vous jusqu'à ce que les 2001€ soient payés, d'autant plus parce que sa solution d'hébergement normalement viable jusqu'au 1er décembre, est devenue seulement 5 jours après le procès extrêmement compliquée. Nous avons dû lui trouver un hébergement d'urgence encore une fois (merci infiniment à cette personne qui se reconnaîtra pour la rapidité de réaction et la générosité qui en découle).
Merci aussi à toutes les personnes qui ont déjà aidé Salem sur sa cagnotte. Merci aux personnes présentes au rassemblement le 09 novembre, au procès, aux soutiens moraux, aux personnes de l'ombre qui nous ont envoyé de la force et de l'amour.
Merci aux organisations qui ont soutenu notre rassemblement. Et enfin merci à Colin Verguet pour son implication dans la défense de notre adelphe.
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Pas de trêve des confiseurs pour les nationalismes, les intégrismes et l'#ExtremeDroite : coordonner, rassembler, construire !
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Arras : après l’horreur, le déferlement de haine
Vendredi 13 octobre, presque trois ans jours pour jours après l’assassinat de Samuel Paty, un nouvel enseignant était assassiné au sein de son établissement scolaire, et trois autres personnels de l’établissement blessés. Rien ne peut excuser un geste pareil. Rien non plus n’autorise les vautours à se repaître des morts pour diffuser leur idéologie nauséabonde.
Ce vendredi 13 octobre un homme de 20 ans, ancien élève de l’établissement, a pénétré dans le lycée Gambetta-Carnot de la ville d’Arras et a assassiné un enseignant, Dominique Bernard, et fait deux blessés. L’Union Communiste Libertaire témoigne son effroi devant un acte d’une telle violence, trois ans presque jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty. La symbolique d’une telle violence envers un professeur et dans un établissement scolaire ne peut nous échapper. Nos pensées vont en premier lieu aux proches de la victime, à ses collègues, et aux élèves de l’établissement.
Il faut voir cet assassinat comme la conséquence tragique de la politique discriminatoire toujours plus assumée du gouvernement. Dans les quartiers populaires, la police humilie, blesse et tue en toute impunité. À l’école, une pseudo-laïcité sert de prétexte à l’exclusion des personnes assignées musulmanes, et tout particulièrement des jeunes femmes, sous des critères arbitraires.
Une colère attisée par l’État, récupérée par les islamistes
Par ses lois et pratiques racistes au sein du pays, couplées aux politiques impérialistes et colonialistes à l’extérieur, l’État favorise un terreau de colère dont l’islamisme profite pour faire avancer son idéologie criminelle, réactionnaire et patriarcale. En retour, les politiques à la tête de l’État se servent de l’émotion suscitée par les meurtres terroristes pour pousser toujours plus loin leur politique sécuritaire et raciste.
En plus des populations des quartiers populaires prises en étau entre le racisme d’État et la violence de l’islamisme, les personnels de l’Éducation nationale font les frais de cette double escalade. La destruction des services publics, le sous-effectif permanent, la dégradation des locaux et du matériel accentue toujours plus le dénuement des enseignant·es comme de l’administration.
Non contente d’être dépourvue des moyens de réaliser un projet émancipateur, l’École s’est même faite l’appui actif du système répressif. Ainsi les signalements d’enfants pour apologie du terrorisme se sont-ils multipliés ces dernières années. Des élèves ont du répondre devant la police et la justice (épisodes traumatisants, encore plus à cet âge) de propos sur lesquels ils et elles étaient trop jeunes pour avoir du recul.
C’est le travail du corps enseignant que d’accompagner les enfants dans leur construction, dans un lien de confiance et non d’humiliation et de sanction.
Toujours plus pour la police… et moins pour l’école publique
Face à cette situation, Darmanin et ses sbires ne proposent cyniquement que de donner toujours plus de moyens légaux et matériels à une police qui ne sait que réprimer et assassiner. Notre camp social doit plus que jamais combattre cette dynamique fascisante et répressive, ainsi que la récupération de l’extrême droite déjà entamée.
La réponse à ce cercle infernal ne peut venir que d’une lutte concrète et sans merci contre le racisme et l’impérialisme de l’État français, ainsi que par la reconquête de nos services publics (enseignement mais aussi santé ou logement) construits dans la lutte et qui subissent depuis des décennies les attaques du néo-libéralisme.
Seule la lutte sociale viendra à bout du racisme d’État et de l’extrémisme religieux !
Commission antiraciste de l’UCL
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#VSS : faire face aux violences, de la maternité au #PostPartum
Tous les ans, à l’occasion du 20 novembre (Trans Day of Remembrance) et du 25 novembre (journée mondiale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes), nous tentons d’une part de dresser le portrait des violences sexistes et sexuelles (VSS) avec une analyse féministe libertaire, et d’autre part, de proposer des pistes politiques pour les abolir. Cette année, focus sur le lien entre violences sexistes et parentalité.
Tous les ans, à l’occasion du 20 novembre (Trans Day of Remembrance) et du 25 novembre (journée mondiale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes), nous tentons d’une part de dresser le portrait des violences sexistes et sexuelles (VSS) avec une analyse féministe libertaire, et d’autre part, de proposer des pistes politiques pour les abolir. Cette année, focus sur le lien entre violences sexistes et parentalité.
Loin d’une analyse essentialiste qui voudrait que les femmes soient victimes de violences du fait de leur biologie, cet article s’attache à décortiquer la manière dont notre société construit la vulnérabilité des femmes pendant la période de grossesse, et lors des premières années des enfants, dont le soin est principalement attaché aux femmes. C’est bien leur vulnérabilité, sociale et économique qui entraîne une accentuation des violences à cette période.
Pour analyser ce sujet, nous l’aborderons sous trois angles : la dépendance au corps médical et les violences obstétricales ; la dépendance au couple et l’augmentation des violences conjugales pendant la grossesse ; et enfin, plus généralement, l’organisation sociale de l’accueil des enfants dans la vie comme violence structurelle contre les femmes. Cet article se focalise sur les contextes cis hétéros et mériterait un prolongement pour parler des situations sortant de ce contexte telle que la violence subie par des hommes trans enceints.
Violences obstétricales
Si la violence gynécologique s’exerce tout au long de la vie des femmes, dont le corps est socialement plus contrôlé que celui des hommes par la profession médicale [1]., ce contrôle, et donc le potentiel de violence, est notablement accru au moment des grossesses et des accouchements. Les analyses féministes ont désormais montré comment la santé des femmes, et en particulier l’accompagnement et les soins pendant la grossesse et les accouchements, historiquement aux mains des (sages)-femmes, a progressivement été accaparé par une profession médicale masculine [2]. Et même si l’évolution des moyens médicaux a permis une diminution drastique de la mortalité au moment de l’accouchement, nombreuses sont celles qui dénoncent aujourd’hui les effets néfastes de la surmédicalisation de l’accouchement.
Avant tout pensés pour répondre aux besoins des médecins, les protocoles d’accouchement entraînent des séquelles physiques et psychologiques pour les femmes. Épisiotomies, déclenchement d’accouchement, utilisation de forceps, position allongée… tous ces gestes ne sont pas toujours nécessaires, et surtout, ils sont très souvent réalisés sans consentement ni explications aux parturientes. Vient s’ajouter à cela une couche de racisme, qui fait des femmes noires des victimes encore plus nombreuses des violences obstétricales.
La médiatisation de plusieurs situations de violences et la mobilisation des femmes a pu permettre quelques évolutions comme l’émergence d’un vaste débat public sur les pratiques médicales lors des accouchements, ou encore la parution d’un avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) qui a émis un avis sur la nécessité de recueillir le consentement explicite des patientes, sans pour autant remettre fondamentalement en cause le pouvoir médical et son emprise sur le corps des femmes.
Dépendance au couple et violences conjugales
Entre 2 et 6% des femmes subissent des violences physiques de la part de leur conjoint pendant leur grossesse [3]. Et, selon les rares études disponibles, pour 40% des femmes victimes de violences conjugales physiques, la maltraitance a commencé alors qu’elles étaient enceintes. Quant aux autres formes de violences conjugales, aucune étude ne permet d’avancer de chiffres. Alors que pour certaines femmes, la grossesse peut être une période d’accalmie des violences, elle peut donc aussi très souvent être soit un élément déclencheur, soit un facteur aggravant. Ainsi, pour deux tiers des femmes subissant des violences avant leur grossesse, les violences se sont aggravées après leur accouchement avec quatre fois plus de femmes signalant de très mauvais traitement par rapport aux violences conjugales en général [4].
Comment analyser ces éléments ? Deux phénomènes conjoints ont lieu à cette période. Tout d’abord, le moment de la grossesse, très majoritairement prise en charge, tant physiquement qu’en terme d’organisation et de préparation, par les femmes. À cela s’ajoute l’arrivée de l’enfant qui vient briser le rapport exclusif du couple. Ces deux éléments peuvent être source de développement d’une forme d’autonomie plus grande des femmes, par le développement d’une forme d’expertise. À cette potentielle source d’émancipation vient s’opposer une augmentation de la violence pour garantir l’emprise.
Par ailleurs, quitter son foyer et son couple s’avère plus dur avec un enfant que sans. Au delà des injonctions sociales à maintenir le couple parental pour le bien être des enfants, le besoin en ressources financières et matérielles est de fait plus important, alors même que les femmes sont fragilisées économiquement après l’arrivée du premier enfant, et encore plus pour les suivants [5]. Plus vulnérables, physiquement et économiquement, ce qui offre, dès lors, plus de possibilité aux hommes d’exercer une violence.
Enfin, il faut mentionner la stratégie récurrente des pères violents et des groupes masculinistes, d’instrumentalisation des enfants pour garder le contact, et exercer leur emprise sur la mère.
Finalement, alors que la maternité pourrait être un moment clé pour repérer les violences conjugales et accompagner les femmes victimes, cette période est sous exploitée par les politiques publiques de prévention et par les médecins.
Organisation sociale du post-partum
La réalité des femmes après leur accouchement, alors que leur conjoint reprend le travail après trois semaines de congés (25 jours de congés paternité, depuis 2019), n’est pas glorieuse :
- conséquences physiques et psychologiques de l’accouchement
- isolement social : absence d’un congé paternité digne de ce nom, manque de lieux de proximité d’accueil parent-enfant, espace de sociabilisation accueillants pour les jeunes enfants (lieux militants compris), transports publics inadaptés, disparition des ami·es de l’entourage des jeunes parents, défaut de réseaux de solidarités amicaux, et recentrement sur l’espace familial, souvent les autres femmes de la famille (mère, sœur). Cela peut mener une quantité effarante de femmes à ne pas échanger avec d’autres adultes que son conjoint pendant des mois.
- inégalité au sein du couple et assignation aux tâches peu valorisées. Ainsi, selon l’Insee, en 2010, les femmes accomplissaient 72% des tâches ménagères et 65% des tâches parentales, et l’arrivée d’un enfant est souvent une période d’aggravation des inégalités de répartition des tâches ménagères.
- injonction à la maternité heureuse, absence d’accompagnement à la parentalité, injonctions sociales contradictoires…
Alors que le « baby blues » est majoritairement présenté comme la conséquence d’une chute hormonale, ou le révélateur d’un mal être antérieur, nous pouvons affirmer qu’il est aussi la conséquence d’une organisation patriarcale de la société, qui vient faire reposer sur les femmes la quasi totalité de ce travail épuisant et teinté de mépris social, dégradé symboliquement et économiquement.
Les conséquences de cette organisation sociale sont dramatiques. On estime que 80% des nouvelles mères sont atteintes de baby blues et 15 à 20% de dépression post-partum. Par ailleurs, le suicide est la première cause de mortalité des femmes dans l’année qui suit la naissance d’un·e enfant (risque soixante-dix fois plus élevé qu’à tout autre moment de la vie d’une femme [6]).
Face à ce constat effarant, il devient urgent de repenser l’organisation du post-partum, ne serait-ce, qu’à notre niveau, en rendant accessible nos espaces aux mères, et en recréant des solidarités amicales et militantes autour des jeunes parents.
La parentalité, partie intégrante du féminisme
Alors que les féministes ont longtemps hésité à s’intéresser à la grossesse et la maternité comme enjeu politique [7] , il nous semble au contraire que les luttes pour l’autodétermination des femmes, et en particulier concernant la vie sexuelle et reproductive, doit intégrer toutes les questions qui entourent la parentalité. Et même si la grossesse et l’accouchement sont souvent le cheval de Troie des féministes essentialistes, il est nécessaire de ne pas abandonner ce champ de lutte.
Encore aujourd’hui, les pratiques sociales de la mise au monde des enfants et de leur accompagnement, viennent accroître la vulnérabilité des femmes, et donc, leur exposition aux violences. Le champs des revendications féministes qui s’est ouvert depuis les années 2010, avec l’apparition de hashtags viraux, et de collectifs de parents, doit être approfondi. Violences obstétricales, surmédicalisation des accouchements, répartition des tâches parentales et domestiques, congé parental, service public de la petite enfance, PMA pour toutes et tous… autant de sujets qui méritent la pleine attention des mouvements féministes.
Cette lutte pour l’autodétermination, contre l’obsession du contrôle des corps et l’assignation au rôle maternel et pour l’émancipation collective des femmes, doit passer par un changement radical de l’organisation sociale de la parentalité, en lien avec les mouvements LGBTI, qui viennent bousculer, et pour notre plus grand bien, les carcans de l’hétérosexualité.
Albe (UCL Savoies) et Antonin (UCL Marseille)
[1] Elsa Dorlin, La Matrice de la race. Généalogie sexuelle et coloniale de la nation française, La Découverte, 2006.
[2] Sharmila Naudou, « Sages-sorcières, le métier de connaître et de faire naître » à lire sur cairn.info/revue-z-2016-1-page…
[3] « En France, 2 femmes sur 100 subissent des violences pendant leur grossesse », presse.inserm.fr/en-france-2-f…
[4] Muriel Salmona, « Grossesse et violences conjugales : impact sur l’enfant », L’Observatoire, décembre 2008, à lire sur Memoiretraumatique.org.
[5] « La contribution des femmes est de 39% dans les couples sans enfant, contre respectivement 38% et 36% quand il y a un ou deux enfants, et enfin 27% quand il y trois enfants ou plus » dans « Écarts de revenus au sein des couples », mars 2014, insee.fr/fr/statistiques/12814…
[6] Communiqué de presse du CNGOF, 5 mars 2019, « “Blues” ou dépression après l’accouchement, des conséquences trop souvent négligées ». cngof.fr/app/pdf/Medias//Commu…
[7] Béatrice Cascales, Laëtitia Négrié, « L’accouchement, une question clivante pour les mouvements féministes ? », Béatrice Cascales, Laëtitia Négrié, à lire sur cairn.info/revue-travail-genre…
workersinpalestine.org/the-cal…
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Solidarité internationale : appel des syndicalistes palestiniens
Nous relayons dans nos pages cet appel signé par plusieurs syndicats palestiniens suite aux récents événements à Gaza. Plus que jamais, nous devons exprimer notre solidarité envers le peuple palestinien, et nos propres syndicats doivent prendre part à cette lutte pour la justice.
Nous relayons dans nos pages cet appel signé par plusieurs syndicats palestiniens suite aux récents événements à Gaza. Plus que jamais, nous devons exprimer notre solidarité envers le peuple palestinien, et nos propres syndicats doivent prendre part à cette lutte pour la justice.
Israël a exigé que 1,1 million de Palestiniens évacuent la moitié nord de Gaza, tout en les soumettant à des bombardements constants. Cette mesure impitoyable s’inscrit dans le cadre du plan d’Israël, qui bénéficie du soutien indéfectible et de la participation active des États-Unis et de la majorité des États européens, visant à perpétrer des massacres odieux et sans précédent contre les 2,3 millions de Palestiniens de Gaza et à procéder à un nettoyage ethnique de la région. Depuis samedi, Israël a bombardé Gaza de manière aveugle et intensive et a coupé le carburant, l’électricité, l’eau, la nourriture et les fournitures médicales. Israël a tué plus de 2700 Palestinien·nes, dont 614 enfants, rasant des quartiers entiers, éliminant des familles entières et blessant plus de 10 000 personnes. Certains experts en droit international ont commencé à mettre en garde contre les actes génocidaires d’Israël.
Par ailleurs, le gouvernement israélien d’extrême droite a distribué plus de 10 000 fusils à des colons extrémistes en Palestine de 1948 et en Cisjordanie occupée, afin de faciliter l’escalade des attaques et des pogroms contre les Palestiniens. Les actions, les massacres et la rhétorique d’Israël indiquent son intention de mettre en œuvre la seconde Nakba promise depuis longtemps, en expulsant autant de Palestinien·nes que possible et en créant un « nouveau Moyen-Orient » dans lequel les Palestinien·nes vivent perpétuellement soumis·es.
La réponse des États occidentaux a été un soutien complet et total à l’État d’Israël, sans même un clin d’œil au droit international. Cela a amplifié l’impunité d’Israël, lui donnant carte blanche pour mener sa guerre génocidaire sans limite. Au-delà du soutien diplomatique, les États occidentaux fournissent de l’armement à Israël et avalisent les activités des entreprises d’armement israéliennes à l’intérieur de leurs frontières.
Alors qu’Israël intensifie sa campagne militaire, les syndicats palestiniens appellent leurs homologues internationaux et toutes les personnes de conscience à mettre fin à toute forme de complicité avec les crimes d’Israël, en cessant de toute urgence le commerce d’armes avec Israël, ainsi que tout financement et toute recherche militaire. C’est maintenant qu’il faut agir – des vies palestiniennes sont en jeu.
Lutter contre nos gouvernements complices
Cette situation urgente et génocidaire ne peut être évitée que par une augmentation massive de la solidarité mondiale avec le peuple de Palestine et qui peut freiner la machine de guerre israélienne. Nous avons besoin que vous agissiez immédiatement – où que vous soyez dans le monde – pour empêcher l’armement de l’État israélien et des entreprises impliquées dans l’infrastructure du blocus. Nous nous inspirons des mobilisations antérieures des syndicats en Italie, en Afrique du Sud et aux États-Unis, ainsi que des mobilisations internationales similaires contre l’invasion italienne de l’Éthiopie dans les années 1930, contre la dictature fasciste au Chili dans les années 1970 et ailleurs, où la solidarité mondiale a limité l’ampleur de la brutalité coloniale.
Nous appelons les syndicats des secteurs concernés à : – Refuser de fabriquer des armes destinées à Israël. – Refuser de transporter des armes vers Israël. – D’adopter des motions à cet effet au sein de leur syndicat. – De prendre des mesures contre les entreprises complices qui participent à la mise en œuvre du siège brutal et illégal d’Israël, en particulier si elles ont des contrats avec votre institution. – Faire pression sur les gouvernements pour qu’ils cessent tout commerce militaire avec Israël et, dans le cas des États-Unis, qu’ils cessent de le financer. Nous lançons cet appel alors que nous assistons à des tentatives d’interdiction et de réduction au silence de toutes les formes de solidarité avec le peuple palestinien.
Nous vous demandons de vous exprimer et d’agir face à l’injustice, comme les syndicats l’ont fait historiquement. Nous lançons cet appel car nous sommes convaincus que la lutte pour la justice et la libération de la Palestine n’est pas seulement une lutte déterminée au niveau régional et mondial. C’est un levier pour la libération de tous les peuples dépossédés et exploités du monde.
E-mail : workersinpalestine@gmail.com / X [Twitter] : Workersinpales1/ Instagram : Workers in Palestine
Signataires : • Fédération générale palestinienne des syndicats, Gaza :
Syndicat général des travailleurs des services publics et du commerce
Syndicat général des travailleurs municipaux
Syndicat général des travailleurs des jardins d’enfants
Syndicat général des travailleurs de la pétrochimie
Syndicat général des travailleurs agricoles
Union des comités de femmes palestiniennes
Syndicat général des travailleurs des médias et de la presse écrite
• Fédération générale palestinienne des syndicats (PGFTU)
• Syndicat général des enseignants palestiniens
• Union générale des femmes palestiniennes
• Union générale des ingénieurs palestiniens
• Association des comptables palestiniens
• Fédération des associations professionnelles, y compris :
Association dentaire palestinienne – Centre de Jérusalem
Association des pharmaciens palestiniens – Centre de Jérusalem
Association médicale – Centre de Jérusalem
Association des ingénieurs – Centre de Jérusalem
Association des ingénieurs agronomes – Centre de Jérusalem
Syndicat des vétérinaires – Centre de Jérusalem
• Syndicat des journalistes palestiniens
• Association du barreau palestinien
• Association palestinienne des infirmières et des sages-femmes
• Syndicat des travailleurs des jardins d’enfants
• Syndicat des travailleurs des services postaux palestiniens
• Fédération des syndicats des professeurs et employés des universités palestiniennes
• Fédération générale des syndicats indépendants de Palestine (GFIU)
• La nouvelle fédération des syndicats de Palestine (New federation)
• Union générale des écrivains palestiniens
Nous étions au #TDOR2023 à #Tours, appelé par l'#OrganisationDeSolidariteTrans. L'#UnionCommunisteLibertaire était présente partout en France et nos organisations soeurs du réseau anarkismo.net aux 4 coins de la planète !
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Jour du souvenir trans : les réacs’ débattent de nos droits pendant qu’on meurt en silence
Comme chaque année, la communauté trans compte ses morts. Elle en recense 392 entre le 1er octobre 2022 et le 30 septembre 2023. Un nombre largement sous-évalué du fait de la faible médiatisation des victimes, alors que le niveau de haine et de violence a grimpé en flèche cette année. Nos droits quant à eux, encore largement insuffisants, sont en recul et menacés dans de nombreux pays.
États-Unis : Tiffany Banks, 25 ans, tuée par balle. Depuis plusieurs années, une attaque extrêmement violente a lieu contre les personnes trans et leurs droits. Orchestrée par des mouvements réactionnaires voire fascistes, elle s’est brusquement accélérée en 2023 dans de nombreux pays, sur la scène législative mais aussi médiatique. Les personnes trans y sont dépeintes comme dangereuses pour les enfants ou pour les femmes, reprenant le poncif éculé et faux liant personnes LGBTI et agresseurs sexuels.
Royaume-Uni : Brianna Ghey, 16 ans, poignardée après des années de harcèlement transphobe. Nombre des personnes trans assassinées cette année sont des victimes directes du climat haineux qui résulte de ces attaques. États-Unis, Royaume-Uni, Russie, Hongrie... Ces politiques mortifères sont aujourd’hui importées en France par les Républicains, le Rassemblement National et Eric Zemmour. Il est impératif de s’y opposer pour empêcher de nouveaux drames.
Iraq : Noor Alsaffar, 23 ans, assassiné·e pour sa présence sur les réseaux sociaux. Les réactionnaires ne visent pas que les personnes trans. Il s’agit d’une stratégie, sur un sujet peu connu du grand public, pour habituer au contrôle des corps. Leur projet politique est dangereux pour toutes les personnes LGBTI ainsi que pour les femmes. Ce sont les mêmes qui ont combattu le droit à l’avortement, qu’ils ont fait tomber aux États-Unis l’an dernier.
Italie : Marta Castaña Torres, 65 ans, immigrée colombienne, prostituée du fait de la pauvreté, tuée avec d’autres femmes par un client. Pendant ce temps, la situation reste critique pour la population trans. Soumise aux discriminations et aux persécutions, elle souffre dans sa grande majorité de pauvreté et d’isolement. Au sein de celle-ci, les personnes les plus vulnérables sont les femmes trans (94% des meurtres), touchées par le racisme (80% des meurtres), souvent sans papiers (45% des meurtres en Europe). L’accès aux soins, aux démarches administratives, voire simplement à l’espace public est loin d’être garanti.
Suède : Molly, 14 ans, s’est ôtée la vie à la suite d’une puberté traumatisante, alors qu’elle attendait un traitement depuis 18 mois. A de rares exceptions près, l’accès à la transition médicale est très difficile partout dans le monde, particulièrement pour les mineur·es. Prétextant la protection de l’enfance, les politiques créent en réalité une détresse meurtrière. 80% des personnes trans souffrent de dépression, une sur deux fera une tentative de suicide dans sa vie, alors qu’il est prouvé que les traitements de transition sont extrêmement efficaces pour leur santé mentale. Mais ces victimes ne sont pas dans les journaux : elles ne représentent que 15% des morts comptabilisés cette année, alors qu’il s’agit probablement de la principale cause de décès externe. Ce 20 novembre, soyons nombreux et nombreuses à commémorer les victimes de la transphobie, lors des rassemblements organisés partout en France. Disons leurs noms, racontons leurs récits, brisons le silence. Organisons-nous, contre les réactionnaires et pour l’avancée des droits trans.
Union communiste libertaire, le 19 novembre 2023
- « En lutte contre la transphobie », dans Alternative libertaire de mai 2022
unioncommunistelibertaire.org/…
- « Existransinter : A bas la transphobie et le racisme d’État », dans Alternative libertaire de mai 2022
unioncommunistelibertaire.org/…
- « Face à la transphobie : organisons la résistance ! », dans Alternative libertaire d’octobre 2019
unioncommunistelibertaire.org/…
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Lutte contre l’antisémitisme : les tentatives dangereuses de réappropriation par l’extrême droite
Depuis le 7 octobre 2023, on a recensé en France plus d’un millier d’actes antisémites. Ces actes, qu’ils s’agissent de dégradations matérielles, d’insultes, de menaces ou même d’agressions sont intolérables et injustifiables. Cependant, il ne faut pas céder aux tentatives d’usurpation opportunistes et dangereuses par l’extrême-droite française ou ses soutiens au gouvernement.
La manifestation contre l’antisémitisme, lancée par le parti au pouvoir et rejointe par l’extrême-droite le dimanche 12 novembre, a représenté une tentative d’usurpation opportuniste et dangereuse de l’antiracisme. Nous refusons que notre lutte serve à réhabiliter l’extrême droite française et nous refusons de hiérarchiser les victimes de discrimination entre elles.
L’antisémitisme est un racisme aux racines chrétiennes, répandu bien au-delà du cliché d’une haine cantonnée aux quartiers populaires et d’immigration. Les actes récents ne surgissent pas de nulle part, les discours complotistes ont explosé ces dernières années avec la pandémie du Covid-19 et ont été moqués sans être pris au sérieux dans leurs représentations antisémites.
Ces discours, qu’ils viennent de l’extrême droite traditionnelle ou de la sphère médiatico-politique incarnée par Dieudonné et Soral, présentent les Juif·ve·s comme une « communauté organisée » agissant dans la finance et le secret pour contrôler le monde. A l’occasion de l’indignation provoquée par les massacres à Gaza, ce complotisme est réactivé également par opportunisme par des courants religieux fascistes. D’où que viennent ces représentations, il ne faut pas laisser ces faussaires se revendiquer comme allié·es de la cause palestinienne.
L’antisémitisme est l’ennemi de la cause palestinienne
L’antisémitisme est à combattre sans relâche et sans complaisance dans notre camp social. Ceux et celles qui croiraient, qu’approuver, répandre ou encore se taire face à des paroles ou des actes antisémites servirait la lutte palestinienne sont finalement les allié·es objectif·ves du sionisme. Aujourd’hui tout comme hier : plus l’antisémitisme monte, plus nos camarades Juifs et Juives se sentent isolé·es et discriminé·es, plus la tentation de se rallier à la vision ethno-nationaliste et colonialiste d’Israël sera forte.
Les Juif·ves sont assigné·es à soutenir sans réserve une politique israélienne criminelle et colonisatrice contre le peuple palestinien, dangereuse pour tous et toutes. Nous réaffirmons que l’antisionisme est un combat contre le système colonial et raciste qui nie les droits du peuple palestinien, qui ne vise pas à « jeter les juif·ves à la mer », mais à défendre un pays unique, démocratique et laïque pour tous et toute ses habitants.
Antisémitisme, islamophobie… : combattre l’ensemble du système raciste
La lutte contre le racisme ne peut pas être découpée. Choisir certaines « bonnes » victimes contre d’autres est à l’antithèse du combat antiraciste. Parallèlement aux actes antisémites, aucun recensement des actes islamophobes n’a bénéficié d’un large relais médiatique. Pourtant ces actes se sont multipliés : depuis les insultes aux personnes portant un keffieh ou un voile, à l’agression d’un ressortissant tunisien et jusqu’aux intimidations policières pour une enseigne de kebab en panne. L’antiracisme doit être un combat global contre toutes les discriminations. Le « deux-poids deux-mesures » est un poison pour la lutte contre l’antisémitisme et le racisme ; les groupes minorisés ne peuvent s’émanciper que tous ensemble ou perdre tous ensemble.
Pour un antiracisme populaire, autonome et antifasciste
L’UCL n’a pas participé à la manifestation imposée par le pouvoir le dimanche 12 novembre : celle-ci n’était qu’une opération politique d’injonction à soutenir Israël au nom du combat contre l’antisémitisme. Scène absurde que de voir manifester ensemble, au nom de l’antiracisme, des macronistes qui réhabilitent Pétain, avec un ministre comme Darmanin issu de l’Action française, aux côtés des révisionnistes de Reconquête ou du Rassemblement national. Nous refusons de défiler contre la haine antisémite au côté des pourvoyeur·ses de haine islamophobe, au côté d’un gouvernement passant des lois xénophobes !
A l’opposée de cette entreprise de récupération politique, l’Union communiste libertaire continuera à investir et construire des cadres de lutte contre l’antisémitisme. Nous resterons mobilisé·es aux côtés des collectifs de luttes antiracistes et au sein de nos syndicats, pour participer à y construire et y renforcer une conscience et une culture politique antiraciste sans concession.
Union communiste libertaire, le 18 novembre 2023
À lire aussi :
- « Débat : lutte contre l’antisémitisme et solidarité avec la Palestine », dans Alternative libertaire de mai 2021
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- « Antisionisme : Macron, Netanyahou et Trump sur la même ligne », dans Alternative libertaire de février 2020
unioncommunistelibertaire.org/…
- « Israël-Palestine : Un modèle de domination qui nous menace toutes et tous », dans Alternative libertaire de juillet 2019
unioncommunistelibertaire.org/…
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Superbe visuel web sur le thème Construire les #ContrePouvoirs de nos camarades de #BlackRoseRosaNegra : alors que les campagnes pour les #Europennes2024 sont lancées, renforçons les mobilisations #Palestine, écolo, antifa, féministes (#25novembre) ainsi que le #SyndicalismeRevolutionnaire !
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Nouveau rassemblement #Palestine samedi à 15h Pl J. Jaurès à #Tours
Halte au massacre à Gaza !
La France doit exiger un cessez-le-feu immédiat
L’armée israélienne soumet la Bande de Gaza à des bombardements d’une violence inouïe et à un blocus total qui prive la population d’eau, de nourriture, de médicaments.
À Gaza, la plupart des hôpitaux deviennent "hors service" dans le nord du territoire, où ont eu lieu les combats et les bombardements. L'hôpital Al-Shifa de Gaza, le plus grand de la région, est soumis à des bombardements intenses, alors qu'il abrite des centaines de blessés et que des familles y ont trouvé refuge. Plus de carburant et donc plus d'électricité, avec l'annonce de la mort de sept bébés prématurés et de 27 patients en soins intensifs.
L’ONU a annoncé que la pénurie de carburant à Gaza allait conduire à la fin des opérations humanitaires dans 48 heures.
En Cisjordanie occupée, la population palestinienne est soumise à la violence redoublée de l’armée et des colons armés ainsi qu’à un bouclage du territoire.
Nous demandons un cessez-le-feu immédiat à Gaza, la fin des bombardements, des offensives terrestres et des déplacements forcés de populations, ainsi que la levée immédiate du blocus. Nous exigeons que la France s’engage activement dans ce sens.
Nous rendons hommage à l’ensemble des populations civiles, palestiniennes et israéliennes, victimes de crimes de guerre. Chaque vie compte.
Une paix juste et durable ne sera possible que dans le cadre de la reconnaissance des droits du peuple palestinien, de l’arrêt de la colonisation et de la fin de l’occupation israélienne, dans le respect de l’ensemble des résolutions de l’ONU.
Cessez-le feu immédiat !
Arrêt des bombardements et des déplacements forcés de la population !
Levée immédiate du blocus !
Protection du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie !
Les libertés d’expression et de manifestation, libertés démocratiques fondamentales, doivent être respectées.
Nous appelons à nous rassembler sur les bases de cet appel.
RASSEMBLEMENT SAMEDI 18 NOVEMBRE à 15h PLACE JEAN-JAURES
Organisations signataires :
Association à but humanitaire (ABIR 37), Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS37), Comité Départemental d'Indre et
Loire du Mouvement de la Paix, Fédération Syndicale Etudiante (FSE 37), La France Insoumise (LFI 37), La libre pensée 37,
Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA37), Organisation de Solidarité Trans (OST37), Parti Communiste des Ouvriers de France
(PCOF 37), Parti de Gauche (PG 37), Parti Ouvrier Indépendant (POI 37), Parti Communiste 37 (PCF37), Secours Palestinien
37, Solidaires 37, Syndicat Étudiant de Tours (SET 37), Union Communiste Libertaire (UCL 37), UD CFDT et FO 37, Union
Juive Française pour la Paix (UJFP 37)
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La Palestine, miroir grossissant du colonialisme français
Le climat politique en France est explosif, entre répressions étatique des mobilisations pour Gaza, déchaînement de l’extrême droite, propos et actes d’islamophobes et antisémitismes auquel s’est surajouté l’attentat d’Arras. Dans ce contexte, le colonialisme en Palestine résonne avec le colonialisme français d’hier… et ses répercussions d’aujourd’hui.
Depuis le début des évènements à Gaza, la solidarité a pu s’exprimer partout dans le monde, sauf... en France [1] où l’embrasement du débat a pris des proportions inédites : interdiction de manifestations, menace de dissolution du NPA, mise au ban politique de LFI désignée, y compris par le RN, comme antirépublicaine et pro-Hamas… Jusqu’à présent en France, deux approches de la question palestinienne traversaient les partis politiques et la société civile : gaulo-mitterandiens vs atlantistes (c’est à dire critiques ou alignés sur les positions étasuniennes). Sans jamais avoir rompu avec Israël, la France, depuis De Gaulle, a eu une politique étrangère plus nuancée que nombre d’autres États occidentaux, Mitterrand étant même allé jusqu’à reconnaître l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Des activistes sionistes se sont battus des années pour faire basculer la France dans le soutien inconditionnel à Israël, pourquoi et comment ont-il pu gagner ?
Israël-Palestine, question franco-française ?
Pour comprendre la situation présente, un rapide retour en arrière est nécessaire. La France a toujours lorgné sur le Proche-Orient, depuis le XIXe siècle jusqu’à son partage lors des Accords de Sykes-Picot en 1916, entérinés par la Déclaration du Balfour en 1917, dans lequels Français et Britanniques ont trahis les promesses d’indépendance faites aux arabes [2]. Puis, à la Libération de 1945, la France porte une responsabilité historique dans le vol des terres aux Palestinien·nes au profit du futur État d’Israël, d’abord par l’appui à l’Irgoun (extrême droite sioniste ancêtre du Likoud) en 1946-47 pour faire partir des Juifs et Juives depuis les camps de Pologne en Palestine [3], puis par le poids diplomatique qu’elle engage dans le vote du plan de partage en 1947. Enfin, en 1956, la France entre en guerre contre l’Égypte de Nasser, dans le contexte du combat contre le FLN algérien. Le soutien d’Israël à la France s’obtient alors en échange de l’acquisition de technologies nucléaires. Cet appui cesse néanmoins à partir de la Guerre des six jours en 1967 avec l’embargo sur les armes que la France fournissait à Israël.
Si jusqu’alors le soutien des Juifs et Juives de France à Israël restait faible, un tournant s’opère au cours des années 1960. Ce sera d’abord l’arrivée en 1962 de rapatriées, traumatisées d’avoir dû quitter l’Algérie : les associations Pieds noirs en général se distingueront par un pro-israélisme revanchard de la perte de l’Algérie [4]. La Résolution de Khartoum prise par les pays arabes en 1967 et la Guerre du Kippour en 1973 achèveront la bascule d’un soutien quasi-unanime et acritique à Israël et sa politique. Parallèlement, la question du soutien à la Palestine dans les milieux de l’immigration post-coloniale s’affirmera dans les années 1970 autour du MTA [5].
Du colonialisme à la « guerre au terrorisme »
Le recentrage pro-israélien de la France s’effectuera dans le contexte de « guerre au terrorisme » à partir des années Sarkozy et de la diabolisation des personnes musulmanes (ou assigné·es comme tel·les) et immigrées. Se développe alors un intérêt opportuniste pour les pro-sionistes de construire un ennemi « islamiste/musulman·e » commun à la France et, par amalgame, à Israël (schémas que l’on a vu jouer à plein depuis le 7 octobre).
Il faut noter qu’à travers la question israélo-palestinienne, les affects des histoires coloniales des enfants et petit enfants de nord-africain·es Juifs et Juives et Musulman·es se sont cristallisés. La violence des débats que nous connaissons aujourd’hui est héritière de cette histoire coloniale… Dans le regard colonial, l’arabo-musulman·e de Palestine et des quartiers populaires français, c’est le ou la même : les mêmes mots pour les stigmatiser, les mêmes pratiques répressives brutales en réponse – c’est d’ailleurs ce que ne cesse de marteler Zemmour et ses militants dans les médias et sur les réseaux sociaux. Les interdictions des manifestations pour Gaza n’ont d’égales que les interdictions des manifestations de juillet dernier contre les violences policières : on veut faire taire les mobilisations des français·es issu·es de la colonisation, leur insolence à vouloir influer sur la politique étrangère française comme à réclamer justice.
Déchaînements racistes et réactionnaires
Nous assistons aujourd’hui à un consensus pro-israélien effrayant allant de la gauche molle à l’extrême droite. Meyer Habib peut ainsi déclarer que « Marine Le Pen fait désormais partie de l’arc républicain ». L’extrême droite apporte son soutien aux méthodes jusqu’au-boutistes de Netanyahu qu’elle appelle de ses vœux depuis longtemps dans les quartiers.
En parallèle, complotistes et antisémites ne perdent pas une minute : 327 actes antisémites recensés dans les dix jours suivant le 7 octobre, l’attaque du Hamas présentée comme un coup monté... Le groupe d’extrême droite « Lyon populaire » a même fait un parallèle ignoble entre le nationalisme de libération palestinien et le nationalisme français [6]. Rendre acceptable la riposte israélienne ce sera aussi rendre acceptable de futures guerres et répressions françaises.
Mais le fait qu’un antisémitisme persistant à gauche s’exprime également provoque des contradictions et confusions diverses. Il s’agit de garder nos boussoles claires : refuser l’essentialisation des populations faisant de tout·e Juif ou Juive un·e partisan·e de la politique coloniale et raciste de l’État d’Israël et de tout musulman·e un·e islamiste en puissance. Il nous faut réaffirmer le droit à la résistance contre le colonialisme malgré toute les intimidations et accusations d’antisémitisme – sans laisser entendre que le Hamas, mouvement religieux fondamentaliste, libérera les Palestinien·es, ni que, tout en reconnaissant le droit à la résistance, ses attaques ciblant majoritairement des civil·es sont légitimes –, tout en combattant les instrumentalisations racistes, antisémites et fascisantes aux conséquences graves. Enfin, nous devons déconstruire les arguments essentialisant de « guerre de religion » et d’« importation du conflit », en rappelant que c’est l’Europe qui a importé ses contradictions nationalistes et colonialistes en Palestine. Si quelque chose est importé de là-bas, ce sont des techniques de répressions et des produits des colonies… et donc soutenons la campagne BDS, comme toutes les initiatives venant de ce qu’il reste de la société civile progressiste et des forces sociales organisées en Palestine occupée, comme internationalisme agissant.
Nicolas Pasadena (commission antiraciste de l’UCL)
1] Et en Allemagne avec répression policière des manifs et procédures de dissolutions.
[2] Proclamation du « foyer national juif », qui systématise le colonialisme sioniste.
[3] [4] Charles Enderlin, Les juifs de France, entre république et sionisme, Éditions du Seuil, 2020.
[5] Mouvement des Travailleurs Arabes, voir « 1970, naissance des premiers comités Palestine », Alternative libertaire, n°303, mars 2020
[6] Sur leur compte Instagram, 7 octobre 2023, « ni islamisme ni sionisme, nationalisme ».
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Edito
Solidarité, notre arme face à la barbarie
« Quelle que soit la barbarie des autres, il nous incombe à nous anarchistes, et à nous tous hommes de progrès, de maintenir la lutte dans les limites de l’humanité, c’est-à-dire ne jamais faire en matière de violence plus que ce qui est strictement nécessaire pour défendre notre liberté et pour assurer la victoire de notre cause, ce qui est d’ailleurs la cause du bien-être de tous. » Errico Malatesta
Ces mots de Malatesta ne sont pas ceux d’un « anarchiste de salon » mais d’un militant qui a combattu le fascisme naissant dans l’Italie des années 1920. Ces mots, à plus d’un siècle d’écart, résonnent et font écho avec ceux des combattant·es Kurdes (voir le communiqué de l’Union des Communautés du Kurdistan, le KCK, p.13). La lutte armée, si elle est parfois une nécessité, ne doit être ni fantasmée, ni glorifiée, ni héroïsée… surtout quand elle est menée, par d’autres, à des milliers de kilomètres de nos logis. Le combat pour la solidarité et la paix au Moyen-Orient n’est pas vain. Mais que faire d’ici ? Quelle action concrète nous reste-t-il à mener ? La participation aux mobilisations de soutien est essentielle mais peut apparaître bien limitée face aux enjeux énormes et le déchaînement de barbarie auquel nous assistons. Néanmoins nous devons et pouvons mener ici et maintenant toutes les actions concrètes et elles sont nombreuses : actions syndicales, information / formation, rencontres, débats… S’investir également dans la campagne BDS. Et surtout soutenir les Palestinien·es et les Israélien·nes engagé·es pour la paix contre les nationalistes et fondamentalistes religieux de tous bords.
UCL, 8 novembre 2023