Rassemblement #pourGaza non déclaré à #Tours vendredi 18h Pl. J. Jaurès : texte unitaire relativement loin des positions #UnionCommunisteLibertaire mais sans céder à la panique il était difficile de ne pas appuyer cette démarche après l'adoption de notre motion fédérale sur le renforcement de la #CampagneBDS.
Pour le respect du droit humanitaire et international en Palestine.
Les organisations listées ci-dessous appellent à un rassemblement vendredi 20 octobre à 18h. place Jean-Jaurès Tours.
Union Juive Française pour la Paix UJFP 37, Parti Communiste des Ouvriers de France PCOF 37, Mouvement Boycott Désinvestissement Sanctions BDS 37, le Nouveau Parti Anticapitaliste leNPA 37, Union Communiste Libertaire UCL 37, Solidaires Etudiant-e-s.
HALTE AU MASSACRE DE LA POPULATION CIVILE A GAZA.
Des bombardements intensifs de l’armée israélienne ravagent la bande de Gaza nuit et jour depuis le 7 octobre,
- 700 000 Palestiniens du Nord de la bande de Gaza se sont réfugiés dans la partie Sud du territoire
- Les morts (plus de 3000 aujourd’hui) et les blessés, dont une majorité de femmes et d’enfants, se comptent par milliers, et leur nombre ne cesse d’augmenter chaque jour. Les hôpitaux sont débordés et manquent cruellement de fournitures médicales et de médicaments.
- Israël poursuit le blocus du territoire, alors que les besoins élémentaires de la population regroupée au Sud ne peuvent être satisfaits (eau, électricité, carburant, nourriture, …).
L’asphyxie est totale.
- Les destructions de bâtiments résidentiels, écoles, universités, lieu de culte et d’infrastructures sont massives, des quartiers entiers sont dévastés.
L'offensive terrestre que l'armée israélienne prépare contre la bande de Gaza "pourrait mener à un génocide aux proportions sans équivalent". Les vies de nombreux enfants sont menacées par l’action vengeresse d’Israël.
Le nettoyage ethnique à petit feu s’est transformé en génocide assumé.
Alors qu'Israël se prépare à une invasion terrestre dévastatrice et génocidaire de Gaza, nous demandons :
1) Un cessez-le-feu immédiat
2) Une aide humanitaire sur place
3) La protection de l'ONU pour les Palestiniens de Gaza maintenant !
4) Libération sans condition de tous les otages civils aux mains du Hamas et des prisonniers palestiniens civils détenus sans jugement dans les prisons israéliennes.
HALTE A L’OCCUPATION, LA COLONISATION ET L’APARTHEID
Le processus de colonisation se poursuivre en Cisjordanie et à Jérusalem. 60 morts depuis le 7 octobre, du fait même des colons armés.
Tout peuple colonisé a le droit et le devoir de se défendre : fin de l’occupation militaire, de la colonisation et de l’apartheid.
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Antiterrorisme : 20 ans de « guerre contre le terrorisme »
Après les attentats du 11 Septembre, George W. Bush lançait la « guerre au terrorisme », guerre dont toutes les puissances impérialistes se sont opportunément réclamées et qui nous laisse, 20 ans plus tard, un bilan humain, écologique et géopolitique catastrophique. Alors que le retour du « choc des grandes puissances » semble reléguer au second plan cette longue phase de 20 ans, aucun bilan ne semble être tiré par la gauche française.
En 2021, 20 ans presque jour pour jour après l’invasion de l’Afghanistan, les États-Unis retirent leur troupes et les Talibans entrent dans Kaboul. Vingt ans de guerres et des centaines de milliers de morts pour rien ! Les images résonnent avec le retrait des troupes étasuniennes du Vietnam puis la prise du sud du pays par Hanoï en 1975.
Suite aux attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis décideront d’intervenir sur plusieurs champs d’opération, directement, comme en Afghanistan dès le 7 octobre, ou indirectement, comme aux Philippines, et définiront un « Axe du mal » : Irak, Iran Corée du Nord. Suivra l’intervention en Irak de 2003 justifiée par l’invention de liens entre le régime de Saddam Hussein et d’Al-Qaïda et de possession d’armes de destruction massive, qui plongera pour 20 ans le pays dans le chaos et un cycle de violence.
Elle coupera le pays en trois et sera suivie de l’intervention contre l’État islamique en 2014, née dans le terreau de la résistance à l’occupation étasunienne.
Qu’est ce que la guerre au terrorisme ?
L’unanimité de cette guerre déclarée au terrorisme autorisera d’autres pays à agir de même : le Premier ministre israélien Ariel Sharon s’en réclamera pour justifier l’Opération rempart en 2002 contre la seconde intifada, puis toutes les guerres suivantes (Liban à l’été 2006, les blocus et guerres contre Gaza), la Russie pour justifier la très meurtrière deuxième guerre de Tchétchénie qui ne causa aucun remous en occident alors que la première avait suscité de fortes critiques. La France n’est pas en reste dans la « guerre au terrorisme ».
Engagée dès 2021 via l’OTAN, elle est ensuite intervenue plus directement en Afghanistan [1] durant les années Sarkozy, jusqu’au retrait des troupes en 2012. Mais surtout, à partir de 2013, la France est entrée au Mali pour ne plus en sortir, intervention depuis accentuée après les attentats de 2015.
La guerre au terrorisme est un non sens sémantique, le terrorisme étant un mode d’action. Elle n’est qu’une construction politique autorisant un état d’exception permanent. La « guerre au terrorisme » c’est une série d’interventions militaires, d’ingérences, de soutiens à certains groupes armés et régimes, et le renversement et l’engagement armé contre d’autres.
C’est une série de mesures sécuritaires : le Patriot Act aux États-Unis, la proclamation puis constitutionnalisation de l’état d’urgence en France. C’est une série d’internements, d’extraditions illégales, d’autorisations de formes de torture (Guantanamo, site noir de la CIA en coopération avec d’autre pays). C’est la désignation de l’ennemi dit « islamiste », histoire d’amalgamer des groupes armés et politiques très différents sous la même bannière Islam, pouvant s’étendre à d’autres groupes marxisants et à des luttes de libération nationale diverses...
Elle a permis le développement des armes et services de sécurité privé, la croissance du complexe militaro-industriel et sécuritaire des grandes puissances, le développement des techniques de mort et de surveillance telles que les drones utilisés pour des assassinats ciblés à travers le monde depuis des points éloignés et télécommandés, dont les conséquences morales, juridiques et anthropologiques sont d’autant inquiétantes que sous-estimées [2].
Elle a permis la militarisation de la police et la policiarisation de l’armée sur les terrains d’intervention extérieure. Elle est légitimée au niveau international par la résolution du 28 septembre 2001 obligeant tous les pays de l’ONU à prendre des mesures contre le terrorisme, et exige des États un contrôle strict des migrations et de sécurité aux frontières [3].
La « guerre au terrorisme » est une guerre aux peuples, concomittante à une autre, née dans les années 80, et entrainant des processus complémentaires : la « guerre à la drogue ». Cette dernière légitimera les États-Unis à une série d’ingérence sous couvert de coopération, notamment en Amérique du sud, et une mise sous coupe policière générale des quartiers populaires du monde entier. Dans les deux cas nous avons à faire à des États qui répondent brutalement à des maux qu’ils ont eux-mêmes créé sans jamais répondre à leur cause matérielle : la survie par la drogue ou par des solidarités religieuses, conséquence de la destruction des solidarités ouvrières et tiers-mondistes provoquée par l’offensive néolibérale et le redéploiement de l’impérialisme occidental des années 80.
De Huntington à Renaud Camus
La guerre au terrorisme, c’est aussi un accompagnement idéologique raciste de justification dans les métropoles impérialistes. Elle s’est appuyée idéologiquement sur la théorie du choc des civilisations de Samuel Huntington, reprise par les néoconservateurs américains comme Paul Wolfowitz, principal artisan et défenseur des guerres préventives, défendant la « légitimité universelle des valeurs américaines » à imposer la démocratie par la force.
Cette pensée américaine connaîtra son équivalent français (Philippe Val, Caroline Fourest, Pascal Brukner etc) autour de la « défense de l’universalisme républicain » qui se cristallisera dans le combat contre « l’islam politique » et les femmes à « libérer » en Afghanistan comme dans les salles de classes ! Cette idéologie clairement colonialiste désignant un ennemi de l’intérieur et de l’extérieur aura préparé les opinions mondiales à l’acceptation de la théorie fasciste du grand remplacement de Renaud Camus.
Une des conséquences idéologiques de la guerre au terrorisme, ce sera aussi le boom du complotisme à partir du 11 septembre [4] qui, suite aux mensonges et opportunismes de l’administration Bush pour envahir l’Irak, à l’impunité israélienne, aux tortures et à la surveillance de la NSA... ont rendu audible la réception des lectures paranoïaques du monde, souvent antisémites. On peut en effet s’interroger sur les finalités de ces guerres : de l’aveu même de la DGSE en 2010 « la guerre au terrorisme c’est une mitrailleuse pour tuer un moustique où on rate le moustique, mais les dégâts collatéraux sont patents au quotidien [...] le 1er effet étant d’en alimenter le vivier » [5].
Tout en le sachant, l’État français est entré de plein pied dans cette guerre. Il y a bien-sûr des déterminants économiques pour le contrôle de régions riches en pétrole et en gaz, et certains capitalistes s’enrichissent en dealant avec les seigneurs de guerre plutôt qu’avec des États (on pense à Lafarge commerçant avec Daesh), mais pour les États l’enjeu des ressources y est surtout géo-stratégique. Pas toujours facile de cerner ces enjeux contradictoires, dès lors que complotisme, xénophobie et racisme fleurissent de ces sales guerres impériales !
Résistances, révolutions et mouvement antiguerre
Mais cette guerre fait face à des obstacles et résistances diverses. Les révolutions arabes de 2011 seront un cassus belli : les soutiens renforcés de la France et des États-Unis aux régimes autoritaires de Ben Ali et Mubarak au nom de la guerre contre le terrorisme font de ces révolutions également un camouflet anti-impérialiste. Mais c’est également en son nom que se fera la contre-révolution : soutien au régime saoudien intervenant à Barhein et au Yémen, coup d’état et répression sanglante de 2013 du Général Sissi en Égypte, accueilli en grande pompe à Paris, tandis que la coalition internationale contre Daesh conduira de fait à une alliance rivale de la Russie et de Bachar, laquelle écrasera la révolution syrienne dans un très préoccupant silence de la gauche.
Dans toutes les guerres d’occupation, les résistances armées connaissant les terrains, tiennent en échec l’envahisseur et se réinventent toujours : utilisation de drones artisanaux par les résistances à Gaza, par le PKK et les YPG, par les Talibans et utilisés actuellement par la résistance ukrainienne. S’installe des conflits interminables, coûteux et ingagnables où l’État agresseur abdique par épuisement. L’impossible maîtrise du pays et les contestations qui eurent lieux aux États-Unis suite aux nombres de soldats tués les obligeront à quitter l’Irak au bout de huit ans. Les révélations des surveillances de la NSA par Snowden en 2013 mettront un frein à l’impunité du Patriot Act mais ne sonneront pas sa fin. La guerre en Irak déclenchera une mobilisation internationale gigantesque d’opposition qui offrira un renouveau du mouvement antiguerre durant une décennie aux USA et au Royaume-Uni.
En France, il y aura bien naissance d’un mouvement antiguerre en 2003, mais depuis aucune mobilisation d’ampleur n’a eu lieu alors que la France a été engagée ces vingt dernières années dans au moins onze pays : Afghanistan, Côte d’Ivoire, Libye, Centrafrique, pays de l’opération Barkhane et Chammal [6], auxquels il faut ajouter les opérations dans la Corne de l’Afrique et les ventes d’armes aux Saoudiens menant une guerre sanguinaire au Yémen. En dehors des massives mobilisations contre les guerres menées par Israël à Gaza en 2009 et 2014 dénonçant la complicité française, aucun mouvement antiguerre contre nos interventions armées directes.
L’indispensable soutien de la gauche à la résistance kurde comme résistance populaire à Daesh a malheureusement mis au second plan l’opposition à l’intervention de la coalition internationale et ses dizaines de milliers de morts civiles [7]. Après les attentats de 2015, un collectif « Ni guerre ni état de guerre » se montera et initiera quelques mobilisations comme lors de la venue de Trump à Paris, mais le mouvement anti-impérialiste, pris dans des écueils de positionnement antagoniste dit « campiste » (position acritique à des régimes aux postures anti-américaines, au mépris des résistances populaires à ces régimes) et « ni-niste » (positionnement renvoyant dos à dos des acteurs inégaux du style « ni Israël ni Hamas » au mépris, à nouveau, des résistances populaires) a conduit à une paralysie du mouvement social français sur la question, avec une population non réceptive, travaillée par le nationalisme, l’islamophobie et tétanisée par des attentats pourtant en lien avec nos agressions armées [8]. Cette absence de front antiguerre pourrait se payer cher.
Alors quel bilan ?
Vingt ans plus tard le bilan est lourd. L’occident indigné de l’invasion russe sur une partie du territoire de l’Ukraine n’en est pas innocent : celle-ci n’a d’égale que l’invasion de l’Irak et l’intervention en Libye en toute impunité, et d’avoir laissé les mains libres à Poutine en Syrie et en Tchétchénie. L’islamophobie qui gagne l’Inde ou la Chine avec le génocide des Ouïghours se justifie toujours également par la guerre au terrorisme. L’intégrisme religieux, lui, n’a pas reculé. Les conséquences autoritaristes et racistes sur nos sociétés, la montée de l’extrême droite où pullulent militaires et mercenaires, sont rarement analysées en articulation à ces 20 années de guerre au terrorisme. Pourtant une telle frénésie guerrière ne peut pas ne pas avoir de conséquences en métropole. Si on semble sortir du cycle de la guerre au terrorisme suite aux retrait d’Afghanistan et du Sahel, c’est qu’elle est un échec face aux résistances qu’elle provoque et que les américains priorisent désormais l’espace Pacifique. Mais la crise de l’impérialisme français déclinant en fait une bête acculée, pas prête à renoncer à la rhétorique de la guerre au terrorisme.
Nicolas Pasadena (UCL Montreuil)
La guerre au terrorisme en quelques chiffres
Le bilan humain est catastrophique, c’est de 1 à 2 millions de mort·es causé·es par la guerre au terrorisme, certaines estimations pour l’Irak parlent d’un million d’Irakien·nes, et jusqu’à 3 millions de mort·es si on compte la Guerre du Golfe de 1991, les bombardements de 1998 et l’embargo.
En détail c’est :
– 220 000 victimes Afghan·nes et 80 000 Pakistanais·es ;
– En Libye, la guerre et le chaos qui s’est installé depuis ont fait au moins 150 000 mort·es ;
– La guerre en Syrie autour de 560 000 mort·es, en Irak autour de 56 000 mort·es civiles depuis 2014 (2117 raids aériens sur Raqqua par la coalition international notamment par des rafales français). Les mort·es de l’année 2015 en Syrie-Irak c’est l’équivalent du nombre de victimes du Bataclan, par jour, causé·es par la coalition internationale ;
– Guerre au Yémen, 233 000 morts (avec notamment des armes françaises) dont un quart d’enfants ;
– Au Sahel, la coalition menée par la France a tué plus de civil·es (qu’elle est soit-disant censée protéger) que les groupes armés terroristes, sans parler des viols, chantages sexuels aux rations alimentaires, etc. ;
– 35 millions de réfugié·es ;
Le bilan écologique de ces guerres est également énorme : érosion et contamination des sols, pollution des mers, des eaux non traitées, utilisation de munitions à l’uranium appauvri en Irak, Afghanistan, Syrie, au Liban et à Gaza, provoquant leucémie, malformations, etc.
L’industrie française d’armement par contre représente un chiffre d’affaire de 15 milliards d’euros par an (l’Arabie Saoudite est le premier client de la France).
[1] 50 000 militaires français en Afghanistan d’après « Retrait d’Afghanistan : 3 613 soldats de la coalition, dont 2 465 Américains, sont morts en vingt ans de conflit », Le Monde, août 2021.
[2] Grégoire Chamayou, La théorie du drone, La Fabrique, 2013
[3] Résolution des Nations Unies n°1373, adoptée le 28 septembre 2001 par le Conseil de sécurité à sa 4385e séance sur le site Uunodc.org
[4] On pense au torchon de Thierry Meyssan, L’Effroyable imposture, paru en 2002.
[5] Alain Chouet, ancien numéro 2 de la DGSE en commission du sénat, 2010.
[6] Opération Barkhane : Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger, Tchad. Opération Chammal : Syrie-Irak.
[7] 1 600 bombes et 18 000 obus sur les villes syriennes et irakiennes, utilisation de phosphore blanc à Raqqa et Mossoul. La France est le deuxième contributeur des tirs d’artillerie derrière les États-Unis, 600 frappes sur Mossoul ville rasée à 80 % avec les canons français Caesar.
[8] « Les attentats auraient été commis en représailles à l’action de la France en Syrie », Les Échos, 14 novembre 2015
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Neither Israel nor Hamas!
We totally condemn and abhor the indiscriminate bombing of the Gaza strip just as we totally condemn the atrocities recently committed by Hamas against civilians, not just Jews but Christians, Bedouin, and others from around the world.
As we said back in 2021 when there was another murderous assault on Gaza, “as ever, the working class population of Gaza are those who suffer most beneath the phosphorus explosives and the ‘death from above’ of Israeli rockets and jet fighters who meet with little resistance from a Palestinian government which, whilst armed to the teeth with small arms, has no air force or air defence. Hamas continue to hurl surface to surface missiles in something between impotent rage and a desperate attempt to maintain themselves as defenders of the Palestinian people. Hamas cannot afford a defeat in front of its own population. The proletarians on both sides of the conflict suffer most from the escalation, while the respective leaderships can divert attention from their own problems.” Little has changed in the latest attacks on Gaza.
Hamas was originally supported by the Israeli State to undermine the more secular Palestine Liberation Organisation (PLO). It has its origins in Mujama al-Islamiya which was founded by the Palestinian cleric Sheikh Ahmed Yasin, seen as an organisation involved in charity and welfare work for the Palestinian community of Gaza. The Israeli state regarded it as preferable to the PLO, as was its successor Hamas. Hamas was always right wing, Islamist and nationalist, with hostile attitudes towards women and LGBQT people and to the Palestinian working class.
However, this changed when Hamas killed two Israeli military personnel in Gaza in 1988. In a situation similar to that of the Mujahideen in Afghanistan, supported by the USA and its allies, against Russia and the Afghan regime it supported, where the Taliban evolved to become a greater danger to US imperialism, the Israeli regime began to regret its initial support.
Hamas took advantage of the peace process between Yasser Arafat and the PLO, and the Israeli state, despite hundreds of Palestinians killed in the first Intifada mass uprising. Hamas thus gained popular support in Gaza.
Various Israeli officials went on record to express their regrets about support for Hamas. Avner Cohen, who had been an official in Gaza during direct Israeli occupation admitted that “Hamas, to my great regret, is Israel’s creation.” He went on to say that “instead of trying to curb Gaza’s Islamists from the outset, Israel for years tolerated and, in some cases, encouraged them as a counterweight to the secular nationalists of the Palestine Liberation Organization and its dominant faction, Yasser Arafat’s Fatah. Israel cooperated with a crippled, half-blind cleric named Sheikh Ahmed Yassin, even as he was laying the foundations for what would become Hamas.”
Another Israeli official in Gaza, Andrew Higgins, said “When I look back at the chain of events I think we made a mistake but at the time nobody thought about the possible results…Israel also endorsed the establishment of the Islamic University of Gaza, which it now regards as a hotbed of militancy… Yassin’s Mujama would become Hamas, which, it can be argued, was Israel’s Taliban: an Islamist group whose antecedents had been laid down by the West in a battle against a leftist enemy.”
Brigadier General Yitzhak Segev, who had been Israeli military governor in Gaza in the 1980s, admitted that he had helped fund Hamas as a “counterweight to the secularists and leftists of the Palestine Liberation Organization and the Fatah party, led by Yasser Arafat (who himself referred to Hamas as ‘a creature of Israel’).”
Hamas gained control of Gaza from the PLO. It imposed sharia laws, forcing women to wear the hijab and imposing an alcohol ban, although both of these have been hard to enforce. Armed clashes broke out between Hamas and the PLO. This suited the Israeli state which felt that fighting between the Islamist Hamas and the secular PLO would divert them from attacking Israel.
No statist solutions!
Because a solution to the conflict can ultimately only be a common, classless and stateless society in which people of different religious (and non-religious) and ethnic backgrounds can coexist peacefully. And the way to achieve this can only be through class struggle, with workers uniting on both sides to improve their situation and thereby overcoming long-held resentments. It is the task of the libertarian communist movement to push for exactly this.
On both sides of the conflict there are actors who see things fundamentally differently, who either want to see one side eradicated from the area or pushed back by the settlement policy and are prepared to sacrifice the lives of non-combatants in the fight for their own interests. We reject both, as it is at the expense of the proletarians and only serves to deepen the divisions within the class. Resistance is needed against both the Israeli state and the Palestinian leadership.
Resistance against the Israeli settlement policy is necessary and justified, but this can often be accompanied by anti-Semitic resentment and attacks on the non-combatant population. We must reject this. Similarly, in other countries, sympathy for the plight of ordinary Palestinians and opposition to the Israeli State’s attacks on them can sometimes attract anti-Semitic fellow travellers, or slogans such as ‘We are all Hamas.’ These elements must be shunned.
We reject the Two State solution, backed even by some socialists, where there would be an Israeli and a Palestinian state co-existing. This would mean a few shabby Palestinian enclaves, with those Palestinians still living in Israel living as at the best second class citizens, and those living in Jordan, Lebanon and other Middle East countries abandoned altogether.
A One State Solution would produce a constant struggle over which bourgeoisie would control the State apparatus. The two sides distrust each other so much there would be no peace.
For us, all nation states should be rejected. As our comrades of the Melbourne Anarchist Communist Group have written: “The liberation of the Palestinian people, without merely reversing the terms of oppression, can only come about through a workers’ revolution to abolish capitalism completely, to make the land and all social resources the common property of all, abolishing inequality and all forms of oppression. Given the present situation in Israel/Palestine, this is not on the immediate agenda, but it does not deny the necessity of the solution. In practical circumstances, the initiative will have to come from the outside, through workers’ revolution in the surrounding Arab countries, most importantly Egypt, which has a large working class already. It is essential, however, for those workers’ revolutions to transcend the nationalism of the countries in which they occur, since it is only internationalism which will allow the workers to defeat their own capitalist rulers; it is only internationalism which will allow Arab workers to reach out in friendship to the workers of Israel; and only internationalism which can break the Israeli working class from its Zionist rulers. The task before the workers of Palestine and Israel is thus no different from the task here. It is only to be conducted in more difficult circumstances. We must build a working class movement, based on liberty, equality and solidarity, and fight for a revolution which will re-make society on the same principles. We must abolish capitalism and its State, and we must recognise the folly of building another State in its wake. We must build Libertarian Communism.”
Israel looks set to launch a full scale invasion of Gaza over the next few weeks and months with the intention of destroying Hamas completely and to drive most Palestinians there into Egypt. If Hezbollah in the Lebanon intervenes, Israel will attack there too and then both Iran and the USA may be drawn into a conflict. Together with the Russian-Ukraine war, the conflict between Armenia and Azerbaijan over Nagorno-Karabakh, and the growing tensions of China, Taiwan, and the US in the pacific, this most recent conflict in Israel-Palestine feeds into the threat to accelerate into a world war.
The USA and its allies, including in the UK, with both the increasingly authoritarian Tory regime and the Labour Party, are openly backing Israel. Biden has given carte blanche to Israel for its siege and attacks on Gaza. The USA has sent war ships including an aircraft carrier to the region in a show of strength to support Israel and to threaten Hezbollah. Netanyahu, leader of a coalition government that includes far right parties in Israel, threatens to turn Gaza into “a deserted island.”
The brutal attacks by Hamas resulting in many hundreds of dead have created a feeling of national unity and has temporarily shored up the weak position of the Netanyahu government. This has faced nine months of agitation, including a general strike, over unpopular judicial reforms. Similarly, Hamas only had minority support in the Gaza Strip, but the recent events may also temporarily boost this.
We see hundreds slaughtered in both Israel and Palestine. These horrendous scenes that we see in the media may just be an appalling opener to even worse bloodshed and destruction.
Against the barbarism of capitalism and the march towards world war we call for working class unity, internationalism and preparation for mass movements that can implement social revolution and create libertarian communism.
NO WAR BUT THE CLASS WAR!
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1987... Thomas Sankara, le « Che Guevara » africain ? AL septembre 2013
Thomas Sankara, leader révolutionnaire au Burkina Faso, assassiné en 1987, reste largement méconnu hors de l’Afrique. Sur ce continent il demeure une référence : « celui qui disait la vérité, vivait proche de son peuple, luttait contre la corruption et donnait espoir que l’Afrique retrouve sa dignité bafouée ».
La situation économique au début des années 1980 au Burkina Faso est préoccupante. Le service de la dette extérieure a triplé entre 1980 et 1984. Pays enclavé au cœur du Sahel où l’agriculture occupe 90 % de la population active, il a souffert de la sécheresse. En 1984, le déficit céréalier est estimé à 250 000 tonnes. En 1983, la balance commerciale subit un déficit record causé par les importations de produits alimentaires et la facture pétrolière. La notoriété de Thomas Sankara débute en 1974 après un exploit militaire lors de la guerre entre le Burkina Faso et le Mali. Au sein de l’armée il entreprend ensuite de regrouper les jeunes officiers d’abord pour défendre leurs conditions de vie, à la suite de quoi il participe à la création d’une organisation clandestine au sein de l’armée.
Cette période est celle d’une intense activité politique. Le Parti Africain de l’Indépendance (PAI) [1] est clandestin. Mais au travers de sa vitrine légale, la Ligue patriotique pour le développement (Lipad), il développe une activité publique : conférences, presse, animation en direction de la jeunesse. Rappelons au passage que le Burkina Faso a connu depuis son indépendance en 1960 une vie syndicale active, ce qui est rare sur le continent africain.
Les coups d’État se multiplient
Après une succession de grèves, un premier coup d’État militaire intervient en novembre 1980 soutenu par le Parti pour la démocratie et le progrès (PDP, membre de l’Internationale socialiste). Le nouveau pouvoir, répressif, jette les dirigeants syndicaux dans la clandestinité. Des officiers vont être mêlés à des scandales. Sankara, nommé secrétaire d’État à l’information démissionne en direct à la télévision. Un nouveau coup d’état en 1982 ne résout pas le clivage au sein de l’armée entre ceux qui proposent comme objectif une vie constitutionnelle normalisée et les officiers révolutionnaires regroupés autour de Sankara qui fustigent l’impérialisme et dénoncent « les ennemis du peuple ». La nomination de Sankara comme premier ministre est une victoire de ces derniers.
Sankara est arrêté le 17 mai 1983, alors que Guy Penne, conseiller de Mitterrand, est présent à Ouagadougou. Le PAI organise des manifestations demandant la libération de Sankara ce qui sera bientôt fait. Le 4 août 1983, les commandos du Centre d’entraînement de Pô, dirigés par Blaise Compaoré, montent sur la capitale. Les employé-e-s des télécommunications coupent les lignes et des civils attendent les soldats pour les guider dans la ville.
Un développement autocentré
Sankara définit ainsi son projet révolutionnaire : « Notre révolution n’aura de valeur que si […] nous pouvons dire que les Burkinabès sont, grâce à la révolution, un peu plus heureux, parce qu’ils ont de l’eau saine à boire, parce qu’ils ont une alimentation abondante, suffisante, parce qu’ils ont une santé resplendissante, parce qu’ils ont l’éducation, parce qu’ils ont des logements décents, parce qu’ils sont mieux vêtus, parce qu’ils ont droit aux loisirs ; parce qu’ils ont l’occasion de jouir de plus de liberté, de plus de démocratie, de plus de dignité » [2].
La tâche est immense, la Haute Volta étant parmi les pays les plus pauvres du monde [3]. « Un taux de mortalité infantile estimé à 180 pour mille, une espérance de vie se limitant à 40 ans, un taux d’analphabétisme allant jusqu’à 98 pour cent […], un médecin pour 50 000 habitants, un taux de scolarisation de 16 pour cent, et enfin un produit intérieur brut par tête d’habitant de 53 356 francs CFA soit à peine plus de 100 dollars » [4].
Le Conseil national de la révolution (CNR) lance aussitôt un « Plan populaire de développement » donnant priorité à l’agriculture. Le CNR décide de baisser de façon importante les dépenses de fonctionnement au profit de l’investissement. Le prix à payer va être lourd. L’effort « populaire d’investissement » se traduit par des ponctions sur les salaires de 5 à 12 % dans la fonction publique et la multiplication de « dégagements » [5] créant un mécontentement de couches urbaines pourtant acquises au régime. Le CNR prône un développement autocentré : « ces aides alimentaires qui nous bloquent, qui inspirent, qui installent dans nos esprits cette habitude, ces réflexes de mendiant, d’assisté, nous devons les mettre de côté par notre grande production ! Il faut réussir à produire plus, produire plus parce qu’il est normal que celui qui vous donne à manger vous dicte également ses volontés » [6].
Les fonctionnaires sont incités à porter le Faso Dan Fani, habit traditionnel fabriqué de façon artisanale. Les importations de fruits et légumes sont interdites pour inciter les commerçants à aller chercher la production dans le sud-ouest du Burkina. Une chaîne de magasins est mise en place sur tout le territoire. Les commerçants de céréales doivent respecter les prix fixés par le gouvernement. L’aide aux coopératives permet l’usage des machines.
Le CNR lance dès avril 1985 trois luttes : contre la coupe abusive du bois ; contre les feux de brousse ; contre la divagation des animaux. Les Comités de défense de la révolution (CDR) se chargent de faire appliquer ces mots d’ordre, non sans mesures coercitives. Partout dans le pays, les paysans sont incités à construire des retenues d’eau souvent à mains nues pendant que le gouvernement relance des projets de barrages qui dormaient dans les tiroirs. Des campagnes de reboisement dans les villages sont lancées, avec des plantations d’arbres obligatoires. En 15 mois, dix millions d’arbres sont plantés pour faire reculer le Sahel, 18 barrages sont construits pour l’irrigation en 1985, contre deux en moyenne avant Sankara. En quatre ans, le Burkina devient alimentairement indépendant.
Selon l’Unicef, de 1983 à 1986, le taux de scolarisation passe de 16,5 % à 24 %. Deux millions et demi de Burkinabès sont vaccinés : l’OMS félicite le Burkina Faso pour l’éradication de la polio, de la rougeole et de la méningite faisant ainsi chuter le taux de mortalité infantile.
Les dirigeants de Ouagadougou lancent dans un ambitieux Programme populaire de développement (PPD) prévoyant 160 milliards de francs CFA d’investissements entre octobre 1984 et décembre 1985. Le PPD a requis des concours financiers extérieurs très importants (129 milliards de francs CFA) et exigé un investissement humain considérable. Le Burkina se lance dans la « bataille du rail ». Sous l’égide des CDR la population est invitée à tour de rôle à venir poser des rails. Le chemin de fer du Sahel est lancé, ce qui doit permettre l’exploitation de l’important gisement de manganèse de Tambao, qui devient, avec le projet d’aménagement hydro-agricole de la vallée du Sourou [7], le symbole du Burkina nouveau.
Au niveau international, Sankara développe un discours anti-impérialiste sans concession. Il affirme que la dette est devenue le moyen de « reconquête savamment organisée de l’Afrique, pour que sa croissance et son développement obéissent à des paliers, à des normes qui nous sont totalement étrangers » [8]. Et il appelle ses pairs à ne pas la rembourser.
La question de la démocratie
Le nouveau régime est arrivé au pouvoir en l’absence d’un mouvement de masse porteur de pratiques autogestionnaires. La lutte contre la corruption, le projet de développement, la dénonciation de l’impérialisme, l’appel aux femmes, veulent favoriser un début de mobilisation sociale. De même en ville la baisse des loyers et des frais de scolarité, la suppression de l’impôt de capitation (par personne), les actions en faveur des transports en commun et des logements sociaux ont favorisé un premier élan populaire. Mais le cœur de l’organisation est constitué par les CDR, à la fois « organisations authentiques du peuple dans l’exercice du pouvoir révolutionnaire », et « détachements d’assaut » [9] qui « remplacent la police, la démocratie, les partis politiques et les syndicats ». « Les CDR sont composés surtout de jeunes gens et de jeunes filles liés à Sankara par des liens d’enthousiasme, d’adhésion spontanée. Mais comment contrôler les CDR ? Les exactions des CDR sont nombreuses, leur organisation est fragile, l’encadrement rudimentaire, la formation idéologique souvent inexistante » [10].
Très vite apparaît au sein des CDR le sentiment que la société est rétive au projet révolutionnaire : les salariés qui bénéficient d’un niveau de vie supérieur, la petite-bourgeoisie qui craint pour ses revenus, et même la petite paysannerie qui se cramponne à son mode de vie. La remise en cause hâtive – qui nécessiterait une double révolution sociale et culturelle – de la place des femmes et des « cadets » en position de subordination vis à vis des « anciens » a abouti à de terribles déboires. Les CDR se substituent à la mobilisation populaire et les conflits avec des fractions de plus en plus nombreuses de la population se multiplient.
Le licenciement de centaines d’enseignants et enseignates qui avaient fait grève les 20 et 21 mars 1984 pour demander la libération de deux de leurs dirigeants syndicaux va briser l’alliance entre les CDR et les syndicats très présents parmi les travailleurs des services publics. Le 6 juin, la Lipad publiait une déclaration expliquant notamment que « jamais les réalisations matérielles ou économiques ne peuvent constituer une justification ou un substitut aux libertés démocratiques ».
Puis vint la rupture, après l’éjection du PAI du CNR, confortant la position des militaires au sein du régime. Un lourd climat de tension politique s’installe sur le pays avec les arrestations, en octobre 1984, de Arba Diallo et Adama Touré, anciens ministres du PAI et celle en janvier 1985 de Soumane Touré, secrétaire général de la Confédération syndicale burkinabè (CSB).
Les CDR ont assumé de nombreuses responsabilités : assainissement des quartiers, gestion des problèmes locaux, développement de la production et de la consommation des produits locaux, participation au contrôle budgétaire dans les ministères. Mais ils ont aussi été à l’origine de nombreuses exactions : « Nous CDR, avons eu à exercer le pouvoir populaire. Sur le plan politique, sur le plan économique, sur le plan militaire, sur tous les plans de la vie nationale, à tous les niveaux de la vie des Burkinabès, nous, CDR, sommes impliqués directement […]. Partout où se trouvent des Burkinabès, le premier réflexe doit être pour eux de constituer un Comité de défense de la révolution parce qu’ils sont et existent grâce à la révolution. Et s’ils ne le font pas, ils vont à l’encontre de la révolution et il n’y a pas de raison qu’ils bénéficient des bienfaits de la révolution » [11].
Le complot
Aux causes internes s’ajoutent l’hostilité que suscitait Sankara, menaçant le pouvoir des présidents de la région et la présence française en Afrique. Le numéro deux du régime, Blaise Compaoré va se charger de son élimination. « À cette époque numéro deux d’une révolution à laquelle il ne croit plus, de plus en plus proche d’Houphouët grâce auquel il fit connaissance de sa future femme, le beau Blaise rencontra son homologue français alors premier ministre, via le président ivoirien et Jacques Foccart qui lui présenta l’état-major de la droite française, en particulier Charles Pasqua » [12].
Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est assassiné [Blaise Compaoré est condamné par contumace le 6 averil 2022] bien que déclaré « décédé de mort naturelle », puis enterré sans tombeau à Ouagadougou. La dissolution du Conseil national de la révolution est prononcée. L’effondrement rapide du régime de Thomas Sankara montre de fait les limites du processus politique engagé au Burkina pendant quatre ans et illustre la coupure qui existait entre le pouvoir réel et la masse de la population. Sans véritable processus démocratique au sein des classes populaires aucune révolution n’a d’avenir.
Jacques Dubart (AL Agen)
DE LA HAUTE-VOLTA AU BURKINA FASO
5 août 1960 : Indépendance de la Haute-Volta. Maurice Yaméogo est le premier président de la République de Haute-Volta avec un régime de parti unique.
3 janvier 1966 : Après un soulèvement populaire, Aboubacar Sangoulé Lamizana devient chef d’État « au nom de l’armée ».
25 novembre 1980 : Saye Zerbo prend la tête d’un coup d’État contre le président Lamizana et prend son poste.
Septembre 1981 : Thomas Sankara est nommé secrétaire d’État à l’information dans le gouvernement du colonel Saye Zerbo.
21 avril 1982 : Thomas Sankara démissionne, déclarant en direct à la télévision : « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple » !
7 novembre 1982 : Saye Zerbo doit faire face à l’hostilité durable des syndicats, avant d’être renversé le 7 novembre 1982 par Jean-Baptiste Ouédraogo, qui lui succède à la tête du Conseil du salut du peuple (CSP).
Janvier 1983 : Thomas Sankara est nommé Premier ministre.
17 mai 1983 : Thomas Sankara est limogé et mis aux arrêts. Il sera rapidement libéré et placé en résidence surveillée à Ouagadougou.
4 août 1983 : Un nouveau coup d’État contre Jean-Baptiste Ouédraogo place Thomas Sankara à la présidence du Conseil national révolutionnaire (CNR). Dès la prise du pouvoir, il appelle la population à se constituer en comité de défense de la révolution (CDR). La Haute-Volta change de nom et devient le Burkina-Faso.
15 octobre 1987 : Thomas Sankara est assassiné à Ouagadougou, lors d’un nouveau coup d’État dirigé par Blaise Compaoré. Ce dernier prend le poste de Président de la République. Jusqu’à aujourd’hui Blaise Compaoré a conservé cette fonction, élu et réélu en 1991, 1998, 2005 et 2010 lors de scrutins contestés [renversé par une révolte le 30 octobre 2014 alors qu'il s'apprêtait à modifier la constitution pour se présenter une cinquième fois en 2015]..
[1] Section burkinabè du parti créé en 1957 à Dakar qui se définissait comme « pan-négriste, panafricaniste et socialiste ».
[2] Discours du 2 octobre 1987 à Tenkodogo.
[3] La Haute Volta n’a guère progressé comparativement aux autres pays, 20 ans après l’assassinat de Sankara, le Burkina est classé au 171e rang sur 173 selon l’indice de développement humain du Pnud.
[4] Discours de Sankara devant l’assemblée générale de l’Onu le 4 octobre 1984.
[5] Environ 10 % des fonctionnaires ont été licenciés ou mis en retraite d’office.
[6] Discours prononcé à l’occasion de la 1re conférence nationale des CDR le 4 avril 1986.
[7] Socialisation des terres et projet d’irrigation de 40 000 ha, pour faire de la vallée le grenier du Faso.
[8] 8. Discours, prononcé en juillet 1987 devant une plénière de l’OUA.
[9] Discours de Sankara du 2 octobre 1983.
[10] Un nouveau pouvoir africain, Jean Ziegler.
[11] Première conférence nationale des CDR 4 Avril 1986.
[12] Jeune Afrique du 2 juin 1998.
Manifique autocollant #Rojava de nos camarades de #DiePlattform, dites nous en commentaires si vous voulez une version #UnionCommunisteLibertaire.
#BijiBerxwedanaRojava
#BijiAzadi
#BijiAnarsi
#RiseUp4Rojava #KurdistaneBipareze #KurdistanPêşHîzbayetî
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Palestine-Israel: no peace without ending occupation, colonization and apartheid
Horror as a response to horror. The hundreds of murders of civilians in Israel are a tragedy, and this tragedy is a consequence of the thousands of civilians buried under the rubble of Gaza by Israeli bombings ever since 2008. This is the first lesson to be drawn from the murderous explosion of October 7 : there's no oppressing, despoiling, starving and locking up an entire people in the open-air prison that is Palestine without suffering consequences. The State of Israel has already responded with yet another round of destruction and massacre. On the contrary, it's about time Israel realizes that its colonial system is untenable. Freedom for Palestine!
On Saturday, October 7, Hamas launched a coordinated attack of unprecedented scale on Israeli territory and settlements, destroying the wall surrounding Gaza in multiple places, seizing several villages along the wall and kidnapping at least 100 soldiers and civilians. The Israeli army and intelligence services were caught off-guard, but launched an extremely violent counterattack on the Gaza strip, as well as on southern Lebanon, after rockets were sent by Hamas's Lebanese ally Hezbollah, leading to hundreds of Palestinian and Israeli deaths.
This attack, launched fifty years to the day after the 1973 war broke out between Egypt & Syria and Israel, was being planned and organized for a long time in Gaza. It is a response to the apartheid policy of the State of Israel and its fascist, racist, supremacist and colonialist government, which commited multiple provocations over the recent months (sending the army to the Al-Aqsa plaza, proceeding to the expulsion of Palestinians, refusing any sort of political and peaceful solution) and has stepped up its support of colonization in the West Bank. This attack is also a response to the ongoing normalization of diplomatic relations between Israel and the Gulf States, most notably Saudi Arabia, and the constant backing of the Israeli regime by the USA, the European Union and France. Above all, it is the consequence of 75 years of colonization, brutal and racist exploitation, occupation and apartheid on the part of the State of Israel against Palestinians, Israeli Arabs, Druze, Ethiopian Jews... The consequence of Israel refusing to commit to any sort of political solution and shared peace, denying the refugees their right of return (which is guaranteed by the UN), and the consequence of the 15-year blockade of Gaza and the daily discrimination and and violence.
The supply of electricity and consumer goods to the inhabitants of Gaza, whose daily lives depend on, has been halted by Netanyahu's far-right government, which declared itself to be "at war" and warned that the level of violence of the response would be the highest it has been in the recent years, urging the population to evacuate the border zone while already bombing the Gaza strip. This corrupt government, criticized over the past few months by massive demonstrations in which a large part of the Israeli population took part, is waging an ongoing murderous war against the Palestinian population, and justifies its continued hold on power by authoritarian security and policies. It is this very government that bears responsibility for the war and the deaths on both sides. As always, it is the civilian population that pays the price of the wars decided by the imperialist ruling classes. The next few days will tell us whether the Hamas offensive will bring about the fall of the Netanyahu government, or on the contrary, have the Israeli population unite behind it in this war. In any case, the current situation is proof of the failure of policies promoting an imperialist and military solution to the Palestinian situation.
The Union Communiste Libertaire supports the struggle of the Palestinian people for self-determination, freedom and the right to live their lives in dignity, in a multi-ethnic, secular and democratic federation. Nationalist, religious and warlike perspectives, even if they are the direct expression of an intractable situation, will never bring about peace and justice in the Middle East.
These perspectives play into the hands of autocrats and intolerant right-wing extremists. We invite you to read the motion entitled "For a free, secular and democratic Palestine", which the UCL adopted during its federal coordination in June 2020.
We lament the civilian victims, who should never pay the price for the political strategies put in place by the State of Israel and Hamas, which is a nationalist and religious fundamentalist movement that was directly descended from the Muslim Brotherhood and whose development historically happened at the expense of that of secular revolutionary forces. We oppose the Europe-based supporters of the Palestinian resistance being criminalized and labeled as "terrorists". We also oppose any attempt to manipulate the display of violence for racist purposes, whether anti-Arab or anti-Semitic, or in support of authoritarian regimes such as Iran, the main supporter of Hamas, which is a nationalist, fundamentalist movement that shall not be confused with the Palestinian people.
We renew our demands to put an end to the colonization and apartheid in Palestine, and respect international resolutions (territorial division, right of return, etc.) as a prerequisite for a long-term solution [1]. We expresss our support to popular, secular, democratic and revolutionary Palestian resistance and to all Israeli opponents and anti-colonial activists. We call for an end to the violence perpetrated by the Israeli army and Hamas, which are inflicting heavy casualties on the civilian populations on both sides. We do not share the ideology of Hamas, which does not take to heart the just aspirations of the Palestinian people.
We support the Palestinian struggle for resistance and liberation. We understand the need for this struggle to adopt strategies that are sometimes violent, as a consequence of a situation of complete political deadlock. We call for the demilitarization of the State of Israel, and a genuine search for a solution based on the legitimate demands of the Palestinian people. These are the required conditions for a lasting resolution of the conflict.
Union communiste libertaire, October 9, 2023.
[1] Let us recall several elements on this specific subject:
1- the colonization of Palestine and the expulsion of the Palestinian people from their lands has been going on for over a century, and largely predates the events of 1948,
2- Israel has never complied with any of the 1967 UN resolutions urging it to leave the occupied territories and effectively apply the refugees' right of return,
3- the 1993 peace agreements (the Oslo Accords) have in fact only led to an increase in the colonization efforts,
4- Palestinians suffer almost one death a day, in addition to water and electricity cuts, land theft and daily aggression perpetrated by Israeli settlers,
5- when, throughout the world, solidarity is expressed peacefully notably through the BDS campaign, the response given by states such as France has consistently been to criminalize these movements
Faire front : les camarades de #Montreuil ont eu le nez creux, c'est toute la problématique de la période. Le programme est passionnant, les invité·es de super militant·es de terrain. C'est l'occasion de rencontrer les groupes #UnionCommunisteLibertaire du grand Paris !
facebook.com/events/6747655246…
"Faire front" journée de débat sur le syndicalisme de lutte
Veranstaltung von Union communiste libertaire Montreuil und Les Soulèvements de la Terre Île de France am Samstag, Oktober 14 2023www.facebook.com
unioncommunistelibertaire.org/…
Faisons le bilan de la mobilisation 2023 : comment gagner les prochaines ?
La mobilisation contre la réforme des retraites vient, au moins temporairement, de se refermer. Il ne sert à rien de se voiler la face : nous avons perdus la bataille. Pourtant, durant des mois durant, des millions de travailleuses et de travailleurs ont battus le pavé, se mobilisant sur 13 journées de manifestations, des centaines d’actions, de rassemblements, de blocages.
Comment alors expliquer la défaite ?
Un premier constat qui s’impose : le manque d’auto-organisation à la base. Alors même que nous n’avions jamais vu autant de gens dans les rues, les assemblée générales dans les entreprises étaient le plus souvent squelettiques, lorsqu’elles existaient ! Pourtant, c’est bien la participation des travailleuses et des travailleurs aux décisions du mouvement qui font la vitalité d’une grève.
En conséquence, peu de secteurs sont entrés dans une lutte radicale au-delà du simple défilé.
D’abord, l’échec du départ en reconductible. À l’exception de quelques bastions syndicaux, peu de secteurs ont su se mobiliser plusieurs jours consécutifs. Après le succès de la journée de grève du 7 mars, la grève féministe du 8 mars appelée par les syndicats combatifs et le mouvement féministe radical offrait un tremplin vers une grève reconductible le 9 et au delà. Mais les salarié.es n’ont pas suivi.
Les actions de blocages économiques pour pallier à l’absence de grèves reconductibles furent minoritaire et rarement très impactante. Nous n’avons pas réussi à faire comprendre à l’ensemble des salarié⋅es que cette réforme était celle du patronat, non seulement du gouvernement. En conséquence, de nombreuses personnes craignaient d’impacter le patron qui « n’y serait pour rien ».
Et maintenant ?
Malgré tout, le mouvement a permis d’enregistrer un rebond dans le nombres d’adhésions aux syndicats. De nombreuses structures ont été réanimées par la lutte. Tout n’est donc pas négatif !
La classe ouvrière doit renoncer aux illusions sur le réformisme et la croyance que les institutions pourraient changer quelque chose. Nous ne devons compter que nos propres forces et notre capacité à bloquer l’économie pour imposer nos choix et refuser leur monde.
Pour ce faire, l’Union communiste libertaire propose quelques pistes :
Le salariat évolue, de plus en plus d’emplois précaires et de sous-traitances nous impose de réfléchir à nos modèles syndicaux. Nous pensons qu’il faut en finir avec le modèle « 1 entreprise = 1 syndicat » et revenir aux syndicats de branche : des syndicats territoriaux regroupant tous les salariés d’une même industrie, quelque soit leur entreprise.
Le rapprochement entre les organisations syndicales combatives telles que la CGT, Solidaires et la FSU.
Intervenir dans les combats féministes, écologistes, antiracistes. En soutenant la jeunesse des quartiers populaires, en s’intéressant à la syndicalisation des secteurs les plus féminisés, en participant aux luttes pour l’environnement.
Le gouvernement Macron et le patronat nous ont déclarés la guerre et veulent nous voler notre sécurité sociale. Nous devons leur répondre en radicalisant nos mots d’ordre.
À l’UCL, nous pensons que seule la grève générale et la révolution permettront de changer de société et de sortir de l’impasse écologique et sociale.
Alors : Union, Action, Autogestion !
Union Communiste Libertaire, le 12 octobre 2023
unioncommunistelibertaire.org/…
Non à la criminalisation du juste soutien à la cause palestinienne 11/10
La criminalisation du soutien spontané à la cause palestinienne s’accentue. L’UCL dénonce cette criminalisation et réaffirme son soutien à la cause palestinienne, sans aucune complaisance envers les tentatives d’instrumentalisation.
Suite à l’offensive du Hamas samedi 7 octobre et aux représailles militaires massives déclenchées par l’État israélien dans la foulée, de nombreux appels à se rassembler en soutien au peuple palestinien opprimé, à travers toutes les villes françaises, ont été diffusés.
L’État français et son ministre de l’Intérieur Darmanin, toujours adepte de la surenchère sécuritaire et autoritaire, des interdictions et des dissolutions, confondant sans coup férir antisionisme et antisémitisme, grand ami de l’État raciste et colonial israélien, ont décidé en réaction d’interdire plusieurs de ces rassemblements.
Comme nous l’avions écrit dans notre précédent communiqué, « nous nous opposons à la criminalisation des soutiens à la résistance palestinienne en Europe et à leur appellation de « terroristes ». Nous nous opposons également à toutes les instrumentalisations des violences à des fins racistes, qu’elles soient anti-arabes ou antisémites ».
Parmi les rassemblements que Darmanin tente de faire interdire, plusieurs sont appelés autour de mots d’ordre dans lesquels l’UCL se retrouve :
- soutien à la résistance palestinienne populaire, laïque, démocratique et révolutionnaire, dans sa lutte contre la colonisation et l’apartheid ;
- soutien aux opposant⋅es et militant⋅es anticolonialistes israélien⋅nes ;
- respect des résolutions internationales, recherche d’une solution garantissant une paix durable ;
- aucune complaisance envers les massacres de civil·es, quels qu’ils soient, ou envers les crimes de guerre ;
- dénonciation de la lourde responsabilité du gouvernement israélien d’extrême droite ;
- dénonciation des méthodes et du projet politique nationaliste et intégriste du Hamas ;
- pas d’assimilation entre les classes dirigeantes belliqueuses et les populations, que ce soit en Israël ou en Palestine.
L’Union communiste libertaire dénonce les interdictions de ces rassemblements. Nous dénonçons la longue dérive autoritaire et islamophobe du gouvernement macroniste dans laquelle ces interdictions s’inscrivent, dérive qui ne peut bénéficier qu’à l’extrême droite. Nous dénonçons la répression féroce qui s’abat contre plusieurs organisations politiques de gauche ayant exprimé leur soutien au peuple palestinien et, bien que lucides sur les jugements hâtifs et parfois déplorables qui ont pu être les leurs face à l’ampleur du massacre commis par le Hamas, nous réaffirmons notre solidarité avec ces organisations, dans l’unité de notre camp social et face aux comportements va-t-en-guerre macronistes.
Nous participerons aux rassemblements maintenus, pourvu que leurs mots d’ordre soient clairs, et sans aucune complaisance envers les tentatives d’instrumentalisation, quelles qu’elles soient.
Union communiste libertaire, le 11 octobre 2023
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Une chouette initiative qui va dans le bon sens !
#SSA #SécuritéSocialeDeLAlimentation
Pour aller + loin
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Jeudi 12 octobre de 13h à 15h, la Confédération Paysanne et les syndicats étudiants de l'université de Tours vous convie à une rencontre sur la précarité alimentaire (salle 218 des Tanneurs) précédée d'une distribution alimentaire à partir de 10h au hall de la passerelle.
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Face aux crimes de l’État turc et au silence international, soutien à la résistance au Rojava !
Depuis près d’une semaine, le Rojava, territoire révolutionnaire et démocratique au Kurdistan syrien, est soumis à une nouvelle attaque massive par l’État fascisant turc, qui vise à anéantir ses infrastructures de base. Face à cette offensive désastreuse pour toutes les populations, un large soutien unitaire international est nécessaire pour faire prendre conscience de l’ampleur du danger et défendre les acquis de la révolution au Rojava.
Le territoire de l’AANES (Administration Autonome du Nord et de l’Est de la Syrie) subit depuis mercredi 5 octobre une vague d’attaques de la part de l’État turc, d’une ampleur sans précédent par leur violence, leur nombre et l’étendue géographique des cibles visées.
Des armes lourdes, des avions de combat ainsi que des dizaines de drones militaires ont ciblé principalement les infrastructures civiles et les populations de la région. Les villes, villages et les camps de réfugié·es ont été lâchement bombardés par l’armée turque, faisant des dizaines de mort·es, civils et parmi les forces de défense.
Les conséquences les plus graves sont celles engendrées par les destructions d’infrastructures civiles vitales (stations de pompage d’eau, barrages, récoltes agricoles, stations services, installations de production de pétrole et de gaz, deux hôpitaux…). Hier encore, c’est un centre de formation des forces de sécurité « anti-drogues » qui a été frappé, faisant 29 mort·es et 28 blessé·es. La plupart des grandes villes, dont leurs hôpitaux, n’ont plus accès à l’électricité. Concrètement, les conditions de survie pour l’hiver qui vient sont plus mauvaises que jamais et s’annoncent dramatiques et extrêmement précaires pour la population.
Dénonçons la guerre de l’État turc contre les Kurdes, défendons la révolution !
Ces attaques font suite à la déclaration du ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, pour qui la justification de ces attaques est claire : « l’infrastructure du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de défense du peuple (YPG) en Irak et en Syrie constitue des cibles légitimes ».
Dans le contexte d’une guerre menée contre les kurdes et le PKK depuis des décennies, l’État fascisant turc a ainsi décidé de punir le mouvement d’émancipation au Kurdistan ainsi que toutes les populations vivant sur le territoire administré par l’AANES en représailles de l’attentat-suicide à Ankara dimanche 1er octobre contre le ministère de l’intérieur. Cet attentat, revendiqué et présenté comme tactique et symbolique par le PKK, a été lui-même commis en représailles des incessants bombardements de l’armée turque contre les positions du PKK. Il n’a pas fait de mort, outre les deux kamikazes, et seulement deux blessés légers, des policiers turcs, sont à dénombrer. La réponse militaire turque est selon toute évidence disproportionnée et utilise l’attentat comme un prétexte pour augmenter l’intensité de la guerre déjà en cours.
Sans juger du bien-fondé de la décision militaire kurde ayant conduit à l’attentat d’Ankara, l’UCL réaffirme son soutien au PKK et réaffirme que celui-ci n’est pas terroriste mais bien au contraire résiste et se bat dans une lutte légitime pour l’autodétermination, contre le fascisme, le colonialisme et l’impérialisme de l’État turc, pour l’égalité entre les femmes et les hommes et contre l’exploitation capitaliste des ressources naturelles.
Après les guerres d’Afrîn (2018) et Serê Kaniyê (2019), après les centaines d’arrestations qui ont eu lieu au Kurdistan de Turquie la semaine précédente, cette vague d’attaques constitue une nouvelle étape dans la guerre que livre l’État turc à l’AANES et au peuple kurde de façon générale. Cette offensive s’inscrit dans la continuité d’une guerre de basse intensité menée au long cours contre l’AANES, habituellement par des moyens moins frontaux mais pas moins destructeurs (guerre de l’eau, assassinats ciblés par drones de responsables politiques, déplacements de populations, blocus économique, guerre par des groupes intermédiaires, etc.), qui désorganisent et précarisent la société, tout en cherchant à rester en dessous des seuils de réaction de la communauté internationale.
Malgré l’ampleur des attaques actuelles, le silence des médias, en France comme ailleurs, et de la communauté internationale reste écrasant. Il rappelle le silence au sujet des attaques chimiques menées dans les montagnes du Kurdistan contre les forces de la guérilla kurde, ou à propos de l’emprisonnement d’Abdullah Öcalan, leader du mouvement de libération du Kurdistan, fait prisonnier politique par la Turquie depuis 1999 et maintenu à l’isolement depuis bientôt trois ans sans qu’aucune nouvelle de sa part ne puisse être obtenue.
La population du Rojava est mobilisée face à ces attaques, organise de grandes collectes de sang pour soigner les blessé·es et, malgré ce contexte, s’est massivement déplacée dans les rues le 9 octobre pour la commémoration de l’arrestation d’Abdullah Öcalan.
Ce que veulent éteindre par tous les moyens l’État turc et les autres régimes impérialistes et autoritaires présents dans la région (OTAN, Russie, Syrie, Iran, Irak…), c’est avant tout le projet de société construit par l’AANES et propagé par l’ensemble du mouvement international de libération du Kurdistan. La révolution en cours au Rojava ainsi que les multiples résistances des peuples au Kurdistan, en Turquie, en Irak ou en Iran les terrifient. Ils sont conscients de la force de l’espoir qu’incarne le Rojava au sein du Moyen-Orient et dans le monde pour les révolutionnaires, les progressistes, les femmes, les exploité·es, les peuples victimes de l’impérialisme. L’expérience de l’AANES incarne la possibilité concrète d’une société démocratique fonctionnant en dehors de l’État, de la libération des femmes face au patriarcat, de la possibilité de rassembler dans un système démocratique et pluraliste des peuples et communautés diverses dans leurs appartenances culturelles ou religieuses.
Si nos ennemis sont conscients de ce qui les menace, nous devons être d’autant plus sûr·es de la voie à suivre. La révolution est internationale, la lutte pour l’émancipation au Moyen-Orient est la nôtre. Plus que jamais, soutenons la révolution démocratique, sociale, antipatriarcale et écologiste, et brisons l’omerta médiatique et politique !
Nous demandons l’arrêt des attaques par l’État turc sur le Rojava et sur les territoires kurdes en Turquie et en Irak.
Nous exigeons la libération d’Abdullah Öcalan et de toutes et tous les prisonnières et prisonniers kurdes, militant⋅e⋅s, journalistes, etc., victimes de la répression de l’État turc.
Nous réclamons que les différents gouvernements occidentaux, dont la France, retirent le PKK de la liste des organisations terroristes, cessent leur alliance criminelle avec la Turquie et fassent pression pour obtenir l’arrêt des bombardements.
Nous appelons à des manifestations de solidarité claires et unitaires contre l’impérialisme et pour la liberté au Rojava, partout en France et dans le monde.
Longue vie à la résistance du Rojava !
Union communiste libertaire, le 10 octobre 2023
Face aux crimes de l'État turc et au silence international, soutien à la résistance au Rojava ! – UCL - Union communiste libertaire
Depuis près d'une semaine, le Rojava, territoire révolutionnaire et démocratique au Kurdistan syrien, est soumis à une nouvelle attaque massive par l'État fascisant turc, qui vise à anéantir ses…UCL - Union communiste libertaire
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Palestine-Israël : pas de paix sans la fin de l’occupation, de la colonisation, de l’apartheid 09/10
L’horreur a répondu à l’horreur. Les centaines d’assassinats de civils en Israël sont un drame, et ce drame est une conséquence des milliers de civils ensevelis sous les décombres de Gaza par les bombardements israéliens depuis 2008. On ne peut pas sans conséquence opprimer, spolier, affamer, enfermer un peuple entier dans cette prison à ciel ouvert qu’est la Palestine : c’est la première leçon de l’explosion meurtrière du 7 octobre. L’État d’Israël y répond déjà par un énième cycle de destruction et de massacre. Il serait temps, au contraire, qu’il comprenne que son système colonial est intenable. Liberté pour la Palestine !
Le samedi 7 octobre, le Hamas a lancé une attaque coordonnée d’une ampleur inédite sur le territoire israélien et sur les colonies, détruisant en plusieurs endroits le mur qui entoure Gaza, s’emparant de plusieurs villages le long du mur et kidnappant au moins 100 soldats et des civils. L’armée et les services de renseignement israéliens ont été pris de court, mais ont entamé une riposte extrêmement violente sur la bande de Gaza, ainsi que sur le sud du Liban après l’envoi de roquettes par le Hezbollah, allié libanais du Hamas. On dénombre plusieurs centaines de morts palestiniennes et israéliennes.
Cette attaque, cinquante ans jour pour jour après le début de la guerre de 1973 entre l’Égypte et la Syrie d’une part et Israël de l’autre, a été prévue et organisée de longue date à Gaza. C’est une réponse à la politique colonialiste et d’apartheid de l’État d’Israël et de son gouvernement fasciste, raciste, suprémaciste et colonialiste qui a multiplié les provocations ces derniers mois (armée sur l’esplanade des Mosquées, expulsions de Palestinien⋅nes, refus de toute solution politique et pacifique) et renforcé le soutien à la colonisation en Cisjordanie. C’est aussi une réponse à la normalisation diplomatique en cours entre Israël et les États du Golfe, notamment l’Arabie Saoudite, et au soutien constant apporté par les USA, l’Union Européenne et la France au régime israélien. C’est surtout la conséquence de 75 ans de colonisation, d’exploitation brutale et raciste, d’occupation et d’apartheid de la part de l’État d’Israël face aux Palestinien⋅nes, Arabes israélien⋅nes, Druzes, Juif⋅ves d’Éthiopie… La conséquence du refus de toute solution politique et de paix partagée, de la reconnaissance du droit au retour des réfugié⋅es (pourtant garanti par l’ONU), du blocus de Gaza depuis plus de 15 ans et des discriminations et violences quotidiennes.
La fourniture d’électricité et de biens de consommation a été arrêtée envers Gaza, qui en dépend pour son fonctionnement quotidien, par le gouvernement d’extrême droite de Netanyahou qui a prévenu qu’il était « en guerre » et que la riposte serait la plus violente de ces dernières années, engageant la population à évacuer la zone frontalière tout en entamant des bombardements sur la bande de Gaza. Ce gouvernement corrompu, critiqué ces derniers mois par d’immenses manifestations de la part d’une grande partie de la population israélienne, mène une guerre meurtrière permanente contre la population palestinienne, et justifie son maintien au pouvoir par une politique sécuritaire et autoritaire. C’est lui qui porte la responsabilité de la guerre et des morts des deux côtés. Comme toujours, ce sont les populations civiles qui payent le prix des guerres décidées par les classes dirigeantes impérialistes. Les prochains jours nous diront si l’offensive du Hamas signera la fin du gouvernement Netanyahou, ou au contraire l’unification de la population derrière lui dans la guerre. La situation actuelle est en tout cas la preuve de l’échec des politiques prétendant à une solution impérialiste et militaire en Palestine.
L’Union communiste libertaire soutient la lutte du peuple palestinien pour l’autodétermination, la liberté, le droit à une vie digne, dans une fédération multiethnique, laïque et démocratique. Les perspectives nationalistes, religieuses et guerrières, même si elles sont l’expression d’une situation sans issue, n’offriront jamais la garantie de la paix et la justice au Proche-Orient. Ces perspectives servent le jeu des autocrates et des extrêmes droites intolérantes. Nous vous invitons à consulter la motion intitulée « Pour une Palestine libre, laïque et démocratique » que l’UCL a adopté lors de sa coordination fédérale de juin 2020.
Nous déplorons les victimes civiles, qui n’ont pas à payer le prix des stratégies politiques de l’État d’Israël ou du Hamas, mouvement nationaliste et intégriste religieux, issu des Frères musulmans, et qui s’est historiquement construit aux dépends des forces révolutionnaires laïques. Nous nous opposons à la criminalisation des soutiens à la résistance palestinienne en Europe et à leur appellation de « terroristes ». Nous nous opposons également à toutes les instrumentalisations des violences à des fins racistes, qu’elles soient anti-arabes ou antisémites, ou en appui à des régimes autoritaires comme l’Iran, principal soutien du Hamas, qui est un mouvement nationaliste et intégriste religieux qui ne peut pas être confondu avec le peuple palestinien.
Nous renouvelons nos exigences de mettre fin à la colonisation et à l’apartheid en Palestine, et de respecter les résolutions internationales (partage du territoire, droit au retour, etc.) comme préalable à une solution à long terme [1]. Nous apportons notre soutien à la résistance palestinienne populaire, laïque, démocratique et révolutionnaire et à tous les opposant⋅es et militant⋅es anticolonialistes israélien⋅ne⋅s.
Nous appelons à l’arrêt des violences commises par l’armée israélienne et le Hamas, qui impactent lourdement les populations civiles des deux côtés. Nous ne partageons pas l’idéologie du Hamas, qui n’a pas à cœur les justes aspirations du peuple palestinien. Nous soutenons la lutte de résistance et de libération palestinienne. Nous comprenons la nécessité pour cette lutte de stratégies parfois violentes, conséquences d’une situation de blocage politique. Nous appelons à la démilitarisation de l’État d’Israël et à une vraie recherche d’une solution, fondée sur les demandes légitimes du peuple palestinien. Ce sont les conditions nécessaires à toute résolution durable du conflit.
Union communiste libertaire, le 9 octobre 2023.
[1] Rappelons plusieurs points à ce sujet :
1- que la colonisation de la Palestine et l’expulsion des Palestinien·nes de leurs terres dure depuis plus d’un siècle et qu’elle avait commencé bien avant 1948,
2- qu’Israël n’a jamais respecté aucune des résolutions de 1967 de l’ONU l’obligeant à quitter les territoires occupés et à appliquer le droit au retour des réfugiés,
3- que les accords de paix de 1993 (accords d’Oslo) n’ont en fait qu’accentué la colonisation,
4- que c’est presque un mort par jour que subissent les Palestinien·nes en plus des coupures d’eau et d’électricité, du vol des terres et des agressions quotidiennes des colons, et
5- que quand, à travers le monde, c’est sous la forme d’une campagne pacifique, la campagne BDS, que s’exprime la solidarité, la réponse des États comme la France est de les criminaliser.
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Contre toute tentation d’épuration ethnique au Haut-Karabakh 22/09
Les 19 et 20 septembre, à l’issue d’une offensive éclair, Bakou a pris le contrôle de l’enclave arménienne du Haut-Karabakh avec l’assentiment de Moscou. L’Azerbaïdjan a beau promettre à présent une normalisation « pacifique », la menace d’épuration ethnique est réelle.
Au terme de la guerre qui, à l’automne 2020, a vu la défaite de l’Arménie, l’Azerbaïdjan a reconquis des territoires occupés depuis 1994 par Erevan. Le Haut-Karabakh, enclave arménienne emblématique au sein de ses frontières, avait pour sa part été placé sous la protection de l’armée russe.
Poutine promettait des négociations de paix entre ses deux vassaux. Mais il avait la tête ailleurs et, depuis l’invasion sanglante de l’Ukraine en 2022, Ilham Aliyev, le dictateur mafieux qui règne à Bakou, n’avait eu de cesse de tester la permissivité de l’impérialisme russe, en multipliant les incursions militaires en Arménie, allant jusqu’à faire le blocus du Haut-Karabakh. Moscou avait systématiquement laissé faire. Début août 2023, un rapport de l’ONU y évoquait une situation de « famine », dans une logique de « génocide ».
C’est en vain que le Premier ministre arménien Nikol Pachinian appelait l’État russe à respecter ses engagements. Début septembre, en désespoir de cause, il se tournait vers les États-Unis. C’était sans doute le geste de trop, qui aura convaincu Poutine de donner son feu vert à un Ilham Aliyev qui piaffait d’impatience. Vingt-quatre heures et 200 morts plus tard, le Haut-Karabakh capitulait devant l’assaut azerbaïdjanais.
Les craintes légitimes de la population arménienne
L’enclave est donc repassée sous le contrôle de Bakou. Comment ne pas partager l’effroi de la population arménienne du Haut-Karabakh, quand on connaît le passif de l’État azerbaïdjanais et sa réalité actuelle ?
Rappelons que cet État, tenu par le clan mafieux d’Ilham Aliyev, est une des pires dictatures de la planète. Rappelons qu’aligné sur l’État turc, il partage les mêmes lointaines racines génocidaires, raison pour laquelle il campe toujours sur la négation du génocide arménien de 1915-1918. Rappelons qu’après les pogroms anti-arméniens de 1988 et 1990 dans la région de Bakou, la population du Haut-Karabakh avait, par référendum, proclamé son indépendance. Bakou avait réagi par une répression armée, entraînant une guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et une épuration ethnique des deux côtés. La victoire d’Erevan en 1994 s’était soldée par l’occupation militaire d’une partie de l’Azerbaïdjan et un conflit gelé pendant vingt-cinq ans, situation dangereusement porteuse d’une nouvelle guerre. Qui avait fini par advenir avec la revanche azerbaïdjanaise de 2020.
Aujourd’hui, c’est le Haut-Karabakh qui devient un territoire occupé, avec la menace d’une logique de vengeance et d’épuration ethnique à bas bruit, à force de brimades et de discriminations racistes.
- Non à l’épuration ethnique !
- Oui à la paix, à une solution politique au Caucase.
- Oui à l’autodétermination des peuples, oui à l’autodétermination du Haut-Karabakh !
Union communiste libertaire, 22 septembre 2023
À lire aussi :
le point de vue d’un pacifiste arménien, Vicken Cheterian, dans Alternative libertaire de mars 2021 ;
le point de vue d’un dissident azerbaïdjanais, Mahammad Mirzali, dans Alternative libertaire de mai 2021 ;
« Arménie-Azerbaïdjan : La coresponsabilité de l’engrenage nationaliste », Alternative libertaire, décembre 2020
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En attendant notre communiqué #Palestine, voici la traduction de notre motion de CF sur la campagne #BDS.
Des rassemblement ont lieu depuis samedi pour le #Rojava, n'oublions pas l'#Armenie et le #HautKarabakh
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#NoWarButClassWar
Palestine : For a libertarian communist re-commitment to the BDS campaign
This text, adopted at the Federal Coordination meeting in March 2023, aims to revive the momentum and coordinate the UCL's involvement in the BDS France (Boycott Divestment Sanctions) campaign.
During its national meeting on January 14-15, 2023, the BDS France campaign against apartheid and colonialism in Palestine decided to raise the profile of its action and launch a campaign specifically against Carrefour, which supports illegal Israeli settlements in occupied Palestine.
Signatory organizations of the BDS appeal, including UCL, are invited to take part in it. The UCL supports the struggle of the Palestinian people [1] for freedom from the colonial war that's being waged by the State of Israel. Israel is entering a new phase, with the arrival in power in Tel Aviv of a coalition of the right and far right, the ensuing provocations, the individual attacks launched out of desperation on Israeli settlements, the military bombings in retaliation, the threat of bankruptcy looming over the Palestinian Authority and the emergence of young resistance groups (such as the Nablus Battalion) independent of both Hamas and Fatah…
Despite facing repression under the Sarkozy-Hollande era (with the Alliot-Marie circular of February 12, 2010 penalizing boycotting Israel or Israeli settlements), despite divisions over tactics and methods [2], the BDS-France campaign continued: boycott of Puma, Axa, actions taken during the 2020 Tour de France (alongside the UCL) [3], against the participation of Israel in the Eurovision Song Contest...
Quick reminder about BDS: this international campaign was launched in 2004 by the whole of the Palestinian civil society (i.e. those living in Israel, in exile or in the Occupied Territories). Modelled
on the boycott campaign against South Africa in the 1980s, its aim is to demand, by peaceful means, the application of international law: put an end to occupation and colonization, tear down the West Bank barrier, end the Gaza blockade, give access to equal rights and the right for refugees to return (or receive fair compensation).
In France, BDS started off in June 2009, notably with campaigns against Agrexco [4], Orange (which ended up victorious), Veolia (a company that had been entrusted with building the Jerusalem tramway and was involved in the destruction of Arab neighborhoods, etc.).
The current campaign is aimed at the France-based multinational retail corporation Carrefour. Carrefour, through its partnership with the Israeli company Electra Consumer Products and its subsidiary Yenot Bitan, both operating in illegal settlements, finds itself complicit in war crimes, occupation, settlement colonialism and apartheid under international law. Targeted for export, it is now also targeted for import. Campaigns are also being put into motion in Africa, in several Arab countries and in Asia, where Carrefour has a strong presence.
The UCL is a member of the BDS campaign, as are many anti-racist and trade union organizations (CNT, Solidaires, certain local branches of the CGT) in which libertarian communists actively participate. Here are several rather simple actions we take to support their efforts :
• On a broader, more general level : relay the BDS slogans on our social networks and communications media;
• At federal level: stick a small BDS logo on the back page of the newspaper and, on the home page of the website, a visual linking to a section compiling information and articles on the campaign, and invite our partners in the Anarkismo network to do the same;
• At local level: local groups may set up actions and "label" them BDS (as in 2020 for the Tour de France); they may also join forces with local BDS committees or raise funds with other signatory organizations.
Additionally, an international week—the Israeli Apartheid Week—is organized on a yearly basis every March (this year's edition took place from March 13 to 27). In the past years, it was mainly held on university campuses, with screenings, debates, etc. It ends with the Journée de la terre ('Land Day'), every March 30, which commemorates peasant resistance in the face of expropriation, most notably the Palestinian general strike of March 30, 1976 (during which 6 strikers were murdered).
A team is being put together and is to be given the mandate to :
• Organize the UCL's actions within BDS in a way that's in line with our federal guidelines on the matter of the Israeli-Palestinian conflict ;
• Set up internal training courses on the Palestinian question, which has been losing ground in France - including in the social movement - since the 2010s.
The UCL's anti-colonialist commitment and anti-racist vigilance must be beyond reproach, to repel both any attempt at anti-Semitic intrusion and instrumentalization, and the Zionists' usual slander ('anti-Semitic', 'Islamo-leftist'), which the French state was also seen using in order to further stigmatize the far left, the Muslim minority and working-class neighborhoods.
Union Communiste Libertaire, March 2023
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CLARIFICATION OF THE TERM 'ZIONISM'
The term Zionism used here refers to the definition it was given in the "Against colonialism in Palestine, for a free and democratic Palestine" motion adopted in June 2020: The Israeli ruling class, and most of the political class, are deeply imbued with a nationalist and colonialist ideology, Zionism. This ideology was born against a backdrop of growing anti-Semitism and nationalism in Europe.
Unlike assimilationist or revolutionary movements, Zionist movements considered anti-Semitism to be inevitable for as long as Jews remained a minority everywhere, and their historical goal was to create a Jewish national majority in Palestine—which translated into the expulsion of Palestinians throughout the entirety of the colonial process, as well as a policy of ethnic cleansing.
In the continuation of that ideology, the current Israeli ruling class aims to maintain an ethno-nationalist state in which the national majority remains Jewish. The political project of part of this ruling class goes as far as advocating for the total exclusion of Arab and Druze minorities: the 2018 law on the "nation-state of the Jewish people" is the inescapable consequence of the policy that's been consistently pursued ever since 1948.
[1] « Pour une Palestine libre, laïque et démocratique », Alternative libertaire, n°312, January 2021
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[2] « Palestine : Aujourd’hui plus que jamais, renforcer et élargir BDS », Alternative libertaire, n°333, December 2022
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[3] « Tour de France : le sport pour blanchir l’apartheid israélien », Alternative libertaire, n°309, October 2020
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[4] « Israël / Palestine : Agrexco : la coalition continue le combat », Alternative libertaire, n°199, October 2010
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Israël / Palestine : Agrexco : la coalition continue le combat – UCL - Union communiste libertaire
Cela fait maintenant plus d'un an qu'une coalition se bat contre le projet d'installation d'une entreprise israélienne, basée dans les colonies, dans le port de Sète. Etat des lieux de la mobilisation,…UCL - Union communiste libertaire
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Dans le n° d'octobre (n°342) d'#AlternativeLibertaire, un article en pages #ecologie sur la répression contre #DerniereRenovation si vous avez loupé la mobilisation autour du procès au TGI de #Tours et Sabotage : Neutraliser le système techno-industriel en pages Histoire.
#presselibre
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Plateau du Larzac : Les Résistantes 2023
Du 3 au 6 août dernier s’est tenue la première édition des Résistantes, des rencontres autour des luttes écologistes. Des camarades de l’UCL, de divers groupes, s’y sont rendu·es et certain·es parmi elles et eux se sont retrouvé·es pour en proposer un retour collectif.
Cinquante ans après la lutte contre le projet de camp militaire, le plateau du Larzac accueillait ces 3, 4, 5 et 6 août, la première édition des « Résistantes », rencontres autour des luttes écologistes locales et globales. Malgré le vent qui soufflait sur ce territoire emblématique de la lutte paysanne et écologiste, nous étions quelques camarades de l’UCL à avoir répondu à l’appel de Terres de lutte, de la Confédération paysanne, et des Faucheuses et faucheurs volontaires d’OGM qui organisaient ces rencontres.
Nous n’étions pas les seul·es : environ 7000 à 7500 participant·es ont, en tout, été recensé·es sur ces quatre jours. Un nombre conséquent qui n’a pas semblé submerger une organisation en autogestion relativement efficace. L’organisation des Résistantes a aussi montré qu’un véritable travail d’inclusivité avait été entrepris : présence d’un espace camping en mixité choisie sans hommes cis, d’une garderie autogérée, ainsi que d’une équipe de veille et de prévention des violences sexistes et sexuelles sollicitable jour et nuit avec un numéro d’urgence. Un espace calme avec des zones dévalidistes avait aussi été mis en place.
Un tel événement a été pour nous et pour toutes et tous les participant·es l’occasion de découvrir ou redécouvrir la pluralité des luttes écologistes et la diversité des problématiques globales et locales qu’elles recouvrent. On a pu causer paysannerie et sécurité sociale de l’alimentation en réfléchissant à comment travailler et répartir autrement la production agricole. On a pu parler de la gestion du foncier, de l’accaparement des terres, de la lutte au Larzac dans les années 70. Mais on a aussi pu aborder d’autres sujets à la croisée d’enjeux plus larges comme le municipalisme, l’associatif, l’autogestion, le lien avec les institutions.
Une chose est sûre, c’est que les Résistantes ont réussi le pari d’offrir un véritable espace de convergence aux principales actrices et acteurs de la lutte écologiste de toute échelle. Longue serait la liste des collectifs, associations et syndicats qui ont rejoint l’initiative et qui ont tenu leur stand dans le village des assos. On citera tout de même, entre autres, la présence de Solidaires, de la CGT, des Soulèvements de la terre, de Bassine Non-Merci, de la Confédération paysanne.
Un tel moment de rencontre a alors été une occasion parfaite pour des coordinations de nombreuses luttes locales comme la Déroute des routes, les luttes pour l’eau, contre le nucléaire, pour les forêts ou encore contre les fermes usines, pour se réunir et s’organiser.
Ainsi, lors de la réunion intercomités des Soulèvements de la terre, c’est environ 68 comités locaux qui étaient représentés et qui ont pu échanger et préparer le gros week-end de rencontre intercomité qui aura lieu fin septembre. Alors que la menace de dissolution pesait encore, ce moment a été d’une rare intensité dans sa force à rassembler la détermination de très nombreuses et nombreux militants qui ont choisi de constituer un comité des Soulèvements ces derniers mois.
Le bilan d’un tel événement est difficile à dresser tant il a été riche en enseignements. Ils nous a tout de même offert la possibilité de faire revivre la mémoire des luttes passées. Notamment celle de la terre qui nous accueillait : le Larzac. Territoire qui, grâce à la lutte déterminée des années 70, s’est vu passer d’un projet de camp militaire à la Société collective des terres du Larzac (SCTL). C’est à dire à une gestion collective des terres exploitables qui posent le droit d’usage et d’exploitation au dessus du droit de propriété et prend ainsi à contre-pied toute spéculation foncière capitaliste.
Le Larzac est aujourd’hui le seul territoire français dans lequel le nombre de paysan ne se réduit pas. Fort de cette mémoire vive des victoires de notre camp social, les Résistantes nous laissent un goût d’espoir tant elles ont témoigné d’un engouement pour rapprocher les enjeux des luttes sociales et écologistes dans les luttes à venir.
Et celles ci sont nombreuses, locales ou globales, la liste et la cartographie participative mises à disposition à l’accueil du site en témoignent : elles sont fournies mais surtout, elles nous ont donné le sentiment de pouvoir se rapprocher des camarades de notre camp où qu’ils et elles soient.
Un super moment de rencontre où nous reviendrons avec joie l’année prochaine !
Marie, Sol, Ninon, Pierre (UCL Caen) Nico et Agrippine (UCL Nantes) Lucie (UCL Grenoble)
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Italie : Voilà à quoi ressemble l’extrême droite au pouvoir
Moins d’un an après sa nomination à la tête du gouvernement à la suite de la victoire de la coalition droite/ extrême droite aux élections parlementaires italiennes de septembre 2022, un premier bilan de l’action de l’extrême droite se révèle tout à la fois accablant et instructif. À rebours de nombres de discours sur la « normalisation » de l’extrême droite au pouvoir.
À la suite d’une énième crise parlementaire, Mario Draghi, président du Conseil des ministres, présentait sa démission le 21 juillet dernier provoquant la tenue d’élections parlementaires anticipées devant se tenir au mois de septembre 2022.
La coalition dite de centre droit (coalizione di centro-destra), menée par la néofasciste Giorgia Meloni, leader du parti Fratelli d’Italia, arrive en tête des suffrages avec plus de 43 % des suffrages loin devant la coalition de « centre-gauche ».
Cette victoire attendue, et espérée par les milieux économiques [1], ouvrait la voie à la nomination de Giorgia Meloni à la présidence du Conseil des ministres, cent ans après la Marche sur Rome qui avait vu Mussolini se faire nommer chef du gouvernement en octobre 1922 !
Si dans un premier temps, Meloni a tenté de faire valoir son europhilie auprès de Bruxelles et son soutien à l’Ukraine, à rebours de nombre de partis et leaders d’extrême droite en Europe, les conséquences de l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite se font bien sentir.
Une extrême droite libérale-compatible
Les fondamentaux de l’extrême droite sont pourtant tous présents : mesures discriminatoires contre les migrant·es et leurs soutiens [2] ; violence à l’encontre des opposant·es ou considéré·es comme tel·les par des militants d’extrême droite constitués en milices paramilitaires [3] ; harcèlement à l’encontre des personnes et des familles ne reproduisant pas le schéma hétéronormé [4] ; politique économique antisociale [5].
La très récente « sortie de route » d’un général, suspendu depuis au grand dam des militants de la Lega Nord et de Fratelli d’Italia, qui dénonce dans un livre récemment paru, tour à tour « le lobby gay international » et le « lavage de cerveau » en faveur de « l’élimination de toutes les différences, y compris entre les ethnies, pour ne pas dire entre races ».
Le racisme décomplexé dont il fait preuve n’est pas nouveau, associer immigration et criminalité ou refuser à un·e athlète noir·e la légitimité de représenter un pays européen sont monnaie courante ici aussi dans la fachosphère et même dans certains médias aux mains du milliardaire Bolloré. Non, ce qui est caractéristique de la présence de l’extrême droite au pouvoir, c’est l’impunité dont jouissent, au double sens, les auteurs de ces propos et actes racistes, sexistes et homophobes et de mises en danger bien réelles pour les personnes appartenant ou assimilées à ces populations ciblées par cette propagande haineuse.
Dès lors la convergence des luttes sociales, environnementales, féministes, trans et antiracistes n’est pas une lubie postmoderniste, elle n’affaiblit pas la lutte des classes, elle l’enrichit. Parce que l’extrême droite porte un projet de société total et cohérent, opposons-lui un antifascisme total. Face à la montée de l’extrême droite l’antifascisme sera intersectionnel ou ne sera pas.
David (UCL Chambéry)
[1] « En Italie, les milieux d’affaires penchent pour la candidate d’extrême droite Giorgia Meloni », Le Monde, 20 septembre 2022
[2] « En Italie, le gouvernement de Giorgia Meloni s’en prend aux ONG qui sauvent les migrants en mer », Le Monde, 5 janvier 2023 et « Migrants : en Italie, la “guerre” du gouvernement contre les ONG », Le Monde, 15 janvier 2023
[3] « En Italie, l’agression de lycéens par des militants néofascistes soulève une vague d’indignation », Le Monde, 25 février 2023
[4] « En Italie, le gouvernement Meloni s’en prend à l’homoparentalité », Le Monde, 22 mars 2023 et « En Italie, la guerre du gouvernement de Giorgia Meloni contre les familles homoparentales se concrétise », Le Monde, 25 juillet 2023
[5] « En Italie, Giorgia Meloni choisit le 1er Mai pour sucrer une partie des prestations sociales », Libération, 1er mai 2023.
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Le groupe local de l'#UnionCommunisteLibertaire de Lille tient une permanence toute la journée
💬 Venez discuter avec nous de l'UCL et de luttes politiques ce jeudi 5 octobre !
👉 De 11h à 18h, deux camarades seront disponibles au CCL à #Lille (6 rue de Colmar), vous êtes libres de passer à tout moment !
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Toutes et tous ensemble, faisons plier la répression ! Liberté pour les inculpé·es du 8-12 et tou·tes les prisonniers et prisonnières politiques ! 03/10
Demain s’ouvrira à Paris le procès des inculpé·es de l’affaire dite « du 8 décembre ». Rappel rapide des faits : suite à une surveillance disproportionnée et quelques faits montés en épingle, 9 militant⋅e⋅s libertaires sont arrêté·es le 8 décembre 2020, au même moment dans toute la France, par la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (la DGSI) et des brigades d’interventions spécialisées comme le RAID.
Selon la DGSI, ces militant⋅es dont certain⋅es ne se connaissaient pas ou peu entre elles et eux, auraient été sur le point de s’organiser pour « s’en prendre aux forces de l’ordre ». Si des éléments délictueux peuvent être reprochés, la gravité des faits commis ne mérite en rien ce traitement spécial. Pire, la DGSI et la justice tentent à tout prix de faire passer nos camarades pour des « terroristes » .
Pourtant, que ce soit dans leur environnement familial ou leur investissement militant, tout autant que par leur éloignement géographique, l’engagement de ces militant⋅es est varié : soutien aux familles réfugiées, projets d’autonomie et de lieux collectifs à la campagne, soutien aux victimes de meurtres d’État, activités politiques et contre-culturelles dans des squats, écologie et défense de la cause animale, implication dans des zones à défendre (ZAD), activisme dans la scène punk, féminisme, etc.
L’un d’entre eux, Libre Flot, est un ancien volontaire internationaliste parti combattre au sein des forces de défense kurdes (YPG) au Rojava. C’est en partie pour ce motif que sa surveillance a été enclenchée. Il est accusé d’avoir voulu former ses autres camarades à la guérilla, notamment… en jouant au airsoft. Il est aussi reproché aux militant⋅es d’utiliser des outils de communication sécurisés ou chiffrés, comme preuve d’un « comportement clandestin ». La DGSI transforme ainsi des pratiques d’autodéfense numérique en preuve d’une attitude suspecte.
Depuis leur arrestation, une partie des militant·es a été incarcérée, certain·es dans des conditions traumatisantes et particulièrement dégradantes. Libre Flot par exemple a été mis 16 mois à l’isolement. Après avoir signalé la dégradation de son état psychologique, sans effet, il a décidé de mener une grève de la faim de 36 jours, qui, avec une série d’évènements internationaux de soutien, a fini par permettre sa libération, non sans séquelles.
Flicage, acharnement judiciaire, « torture blanche », les terroristes c’est eux !
Derrière cette énième affaire de « terrorisme d’ultra-gauche » bâclée et montée en épingle par la DGSI et la justice, l’objectif véritable, outre celui de briser des militant⋅es, est de pousser la logique de criminalisation des activistes à l’extrême. Le scénario en lui-même est éculé : il suffit de penser à la fameuse « affaire de Tarnac » en 2009 pour s’en convaincre.
En tant que membres du même camp social, en tant que camarades de lutte, nous ne devons pas tomber dans le piège de la division, ou laisser l’État généraliser l’appellation « terroriste » à toute contestation ou pratique politique radicale pour mieux la réprimer. L’affaire du 8-12 et les éléments reprochés ont depuis été réutilisés, notamment par le biais des tentatives de dissolution de collectifs antifascistes ou anticolonialistes, ou encore dans les arrestations de militant⋅es présumé⋅es des Soulèvements de la Terre en juin dernier.
L’Union communiste libertaire apporte son soutien aux militant·es incriminé⋅es dans ces affaires et exige l’abandon des poursuites à l’encontre des inculpé⋅es du 8-12. Nous dénonçons les sévices et violences toujours plus récurrentes contre tout les militant⋅es.
Nous appelons à rejoindre les rassemblements de soutien et les évènements qui ont lieu durant la période du procès et après, ainsi qu’à participer aux activités des collectifs de soutien.
Contre la criminalisation du mouvement social, solidarité générale !
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1973 : Lip, vers une nouvelle légalité
Il y a cinquante ans, la lutte des Lip marquait les esprits. La « confiscation » du stock de montres le 13 juin, la remise en route de la production le 18 juin par les grévistes dans cette usine horlogère de Besançon déclenchait l’enthousiasme populaire à l’été 1973.
La manifestation du 29 septembre 1973, rassemblant 100 000 personnes en soutien aux Lip, en sera le point d’orgue. « Non aux licenciements, non au démantèlement » : les grévistes auront gain de cause (pour un temps) au début de l’année 1974. Cet article propose de revenir sur quelques traits saillants d’une lutte emblématique des années d’insubordination ouvrière [1].
« Au départ, l’objectif était tout simplement de garantir un “salaire de survie” à chacun […] ; étant bien précisé qu’il ne s’agissait ni d’autogestion, ni de coopérative ouvrière, vouées à l’échec en régime capitaliste » [2]. Ce sont les Lip elles et eux-mêmes qui parlent ainsi en juillet 1973 dans un appel imprimé à 150 000 exemplaires. Il s’agit bien pour les 1200 salarié·es de l’usine de Palente de trouver un repreneur assurant les emplois de toutes et tous, à Besançon. Pour autant, comme le dit le luxembourgiste Yvon Bourdet : « il n’en reste pas moins qu’on reste à la surface de l’événement lorsqu’on répète que chez Lip il s’agissait moins d’autogestion que d’autodéfense » [3]. Pourquoi ? Parce que si effectivement les Lip ne se conçoivent pas comme le point de départ d’une révolution socialiste – seule à même de faire advenir l’autogestion généralisée [4] – il y a bien des aspects de leur lutte qui s’y rapportent.
Lip c’est l’autogestion ?
D’abord dans son organisation : les Assemblées générales souveraines – hautement représentatives avec une moyenne de 450 participant·es ; les commissions tenues et animées par les grévistes ; l’articulation de tout cela avec les sections syndicales – et notamment celle de la CFDT acquise de longue date à l’auto-organisation et qui promeut ces pratiques depuis 1968 – et le Comité d’action. Le pouvoir appartient bel et bien aux travailleuses et aux travailleurs de Lip.
Ensuite par la remise en route de la production et l’éclatement du cadre usinier : travailler sans patrons porte un nom et il est bien difficile de ne pas y accoler celui d’autogestion. Lip inspire d’ailleurs bien d’autres grèves « productives » et l’imaginaire de l’autogestion est alors porteur. Ainsi les ouvrières de l’usine textile Cousseau de Cerizay, dans les Deux-Sèvres, financent leur grève le même été en fabriquant elles-mêmes des chemisiers PIL, Populaires Inventés Localement – une référence explicite à Lip. Elles se distinguent aussi par la création de chansons. L’une d’elles proclame : « Sans chefs et sans patron, vive les ouvrières / sans chefs et sans patron, vive l’autogestion ».
Une lutte féministe ?
Si la moitié des effectifs du site de Palente est féminin, près de 77 % des postes d’OS (Ouvrièr·es spécialisé·es) – les moins qualifiés, les plus mal payés et aux conditions de travail les plus dures – sont occupés par des femmes. Si on retranche des effectifs de Lip ceux des cadres, globalement absents de la lutte, les femmes sont même majoritaires dans l’action.
On le voit d’ailleurs dans les manifestations, lors des Assemblées générales, dans les commissions, où, de toutes les générations, elles sont présentes et actives.
Pourtant quand l’hebdomadaire Politique Hebdo (de sensibilité d’extrême gauche), veut mettre en avant la grève dans son édition du 28 juin 1973, il titre en Une : « Lip, c’est eux ». La photographie illustrant la couverture, prise pendant une AG, montre onze Lip qui y assistent… dont neuf sont des femmes. Ces questions de représentation sont-elles absentes des préoccupations de l’époque ? Les femmes de Lip voient bien que leurs délégués syndicaux, les « leaders » sont des hommes – à l’exception notable de Noëlle Dartevelle de la CGT. Monique Piton, secrétaire et gréviste, le dit carrément à la caméra de la vidéaste Carole Roussopoulos [5], et ce dès août 1973 : elle aimerait qu’on dise « elles et eux » en parlant des Lip. Des militantes féministes viennent à Lip, participent et contribuent aux échanges et aux prises de conscience de celles qui se battent.
Mais c’est surtout, le comité d’action, par sa structuration plus souple, moins soumis aux hiérarchies traditionnelles et aux « habitudes », qui va permettre aux femmes de Lip de prendre une place accrue dans le mouvement : Fatima Demougeot, Alice Carpena, Monique Piton… s’y forgent l’assurance de leur droit à lutter et à décider.
À la fin de la lutte, un groupe Femmes naît dans l’usine. Il publie en 1975 – avec le soutien de la section PSU de Besançon – une brochure, Lip au féminin, qui dénonce les travers patriarcaux de la lutte. Elle sera diffusée largement et traduite en plusieurs langues. Le groupe Femmes n’en devra pas moins s’imposer face à des syndicalistes hommes qui ont du mal à comprendre ce qu’ils voient, sans grande surprise, comme une « division ». Il se tient pourtant à distance du mouvement féministe organisé et la sociologue Lucie Cros estime qu’il serait « plus juste de parler à propos du groupe-femmes de Lip de “féminisme silencieux” » [6].
Les gauchistes : comme des poissons dans l’eau ?
Dans ce qui oppose les sections CGT et CFDT de l’usine il y a la place laissée aux « gauchistes ». La CGT s’y oppose farouchement, quand la CFDT – et particulièrement Charles Piaget – estime non seulement que les gauchistes peuvent bien parler aux grévistes, mais aussi leur dire des choses intéressantes ! Pour autant, il n’y a pas de présence de groupe d’extrême gauche au cœur de l’usine [7]. Quelques expériences fulgurantes d’établissement tout au plus. À Besançon on compte une section de la Ligue Communiste, une autre de Révolution ! (une scission de la Ligue). Révolution ! s’est donné pour objectif de « parler » au comité d’action.
La Ligue communiste met ses réseaux de la Quatrième Internationale à contribution. Les maoïstes, comme celles et ceux de la Gauche prolétarienne, sont perdu·es : bien sûr ils et elles soutiennent le mouvement, mais qu’il se soit déclenché et se déploie avec tant d’audace sans le concours d’aucune avant-garde est un mystère insondable à leurs yeux. Les militant·es de l’Organisation révolutionnaire anarchiste, l’ORA, ne jurent que par les AG souveraines et l’autogestion des luttes comme prélude à celle de la société : Lip coche toutes les cases. Tout le monde vend des montres en soutien aux grévistes et diffuse Lip-Unité, leur journal. Il y a certes des sceptiques (voir plus) : Lutte ouvrière et les trotskystes lambertistes de l’AJS-OCI se tiennent à distance de cette « autogestion » vue comme un faux-nez des réformistes, mais il est difficile d’ignorer une telle lutte.
Libération, tout jeune quotidien qui vient de commencer à paraître, animé par des maoïstes et des anarchistes, prend fait et cause pour les Lip. L’hebdomadaire Politique Hebdo, déjà cité, de même. Et le 29 septembre à Besançon, près d’un tiers de la manifestation est composée de cortèges d’extrême gauche : au moins 30 000 personnes donc.
Une organisation et un « groupe » se distinguent. Il s’agit d’abord du PSU, le parti de Charles Piaget et Roland Vittot, les deux délégués CFDT les plus en vue. Petit parti de 10 000 membres, il a adopté l’année précédente une orientation autogestionnaire et révolutionnaire adossée à une stratégie fondée sur le contrôle ouvrier. Lip en est l’expression parfaite pour ses militant·es qui se dépensent sans compter dans la popularisation de la lutte. D’autant que la section PSU de Besançon – pour laquelle Charles Piaget était candidat aux législatives de mars 1973 – est bien implantée, avec près d’une centaine d’adhérent·es actives et actifs.
Et puis il y a le groupe des Cahiers de Mai. Cette publication, née en 1968 et dédiée à la parole ouvrière, sans lien partisan particulier, s’appuie sur un groupe militant dont c’est le principal investissement [8]. Plusieurs de ses membres, dont l’un de ses fondateurs, Daniel Anselme, viennent vivre à Besançon. Le groupe des Cahiers de Mai se met littéralement à disposition des Lip, aide notamment à la confection de Lip-Unité – outil inestimable de la lutte [9] ; à la réalisation du film des grévistes aussi. Ce rôle de « complice » d’une action ouvrière autonome est certainement celui qui aura été le plus compris et apprécié des Lip.
Des grévistes radicalisé·es ?
Il est difficile de parler de radicalisation des Lip tant l’ensemble de la période s’y prête. La violence n’a toutefois pas été la plus remarquée, à la différence de la grève du Joint français l’année précédente [10]. Elle est là pourtant. Lorsque les CRS investissent l’usine de Palente occupée par les grévistes le 14 août et les en délogent, la réponse est immédiate. Certes il y a une manifestation de solidarité en ville, mais aussi des affrontements aux alentours de l’usine auxquels des Lip prennent part.
La question de la reprise « militaire » de l’usine sera d’ailleurs évoquée dans des cercles d’extrême gauche à l’occasion de la préparation de la marche du 29 septembre… mais sans que ce scénario ne soit retenu par les Lip. Non que la « violence » soit un problème, mais il s’agit de doser ce qui apparaît comme à la fois possible, suffisamment légitime et acceptable pour conserver le soutien populaire.
La radicalité des Lip se mesure en réalité à la brèche ouverte par leur lutte, qui conteste l’ordre capitaliste au point de dessiner une « nouvelle légalité » [11] : ouvrière, populaire, démocratique… et donner pour perspective un monde qui changerait ainsi de base, « puisqu’on vous dit que c’est possible » [12].
Théo Roumier
Chronologie
17 Avril 1973 : dépôt de bilan de l’entreprise Lip. En AG, une baisse des cadences est décidée.
5 juin : l’usine est occupée par les ouvrièr·es.
12 juin : les administrateurs provisoires sont séquestrés. Découverte d’un plan de licenciements massif. Dans la nuit, « mise à l’abri » du stock de montres.
18 juin : remise en route de la production sous contrôle des grévistes.
27 juillet : 200 Lip participent au rassemblement du Larzac.
2 août : première paie ouvrière.
14 août : les CRS investissent l’usine.
20 août : début des négociations avec Giraud, l’émissaire du gouvernement.
29 septembre : Manifestation nationale de 100 000 personnes à Besançon.
12 octobre : l’AG des Lip rejette très majoritairement le plan Giraud, soutenu par la CGT, mais pas par la CFDT et le Comité d’action.
24 décembre : dernière paie ouvrière (la sixième).
30 janvier 1974 : un accord est trouvé et signé à Dôle : l’ensemble des Lip sera réembauché progressivement jusqu’à la fin de l’année.
[1] Pour un récit synthétique : « Il y a 40 ans : Lip, Lip, Lip, hourra ! », Alternative libertaire n°229, juin 2013 et Charles Piaget, On fabrique, on vend, on se paie. Lip 1973, Syllepse, 2021.
[2] « Lip en lutte s’adresse à tous les travailleurs », juillet 1973 – reproduit dans l’anthologie Lip vivra ! 50 ans après, ce que nous dit la lutte des Lip, Syllepse, 2023.
[3] Yvon Bourdet, « Le conflit Lip. On fabrique, on vend, on se paye », Critique socialiste, revue théorique du PSU, n°17 de mars 1974 – en ligne sur Gallica.
[4] Autogestion et révolution. Charles Piaget, interventions, 1974, éditions du Croquant, 2022
[5] Carole Roussopoulos, Monique – Lip I, court-métrage documentaire de 25 minutes, 1973 – disponible auprès du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir.
[6] Lucie Cros, « Des pratiques émancipatrices aux prises avec les normes de genre et de classe. Le cas du groupe-femmes de Lip », Cahiers du Genre n°70, octobre 2021 – en ligne sur le portail Cairn.
[7] Anouar Khaled, « Lip, l’action de l’extrême gauche », Politique Hebdo n°100 du 25 octobre 1973 – article reproduit dans l’anthologie Lip vivra !, op.cit.
[8] On peut consulter la collection complète des Cahiers de Mai (1968-1974) sur le site archivesautonomies.org.
[9] Guillaume Gourgues, Georges Ubbiali (dir.), Lip-Unité (1973-1974). Écrire en luttant : les ouvrier·es de Lip et leur journal, Syllepse, 2023.
[10] « 1972 : Au Joint français, la colère bretonne », Alternative libertaire n°327, mai 2022.
[11] « La nouvelle légalité », éditorial de Guerre de classes, journal communiste libertaire, n°6, octobre 1973 – consultable sur le site archivesautonomies.org.
[12] Chris Marker, Puisqu’on vous dit que c’est possible, moyen-métrage documentaire, 47 minutes, 1973.
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