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Fabrice Riceputi : Le Pen et la torture. Alger 1957, l’histoire contre l’oubli
En février 2023, une série de podcasts Jean-Marie Le Pen, l’obsession nationale est diffusée sur le site de France Inter. Le producteur Philippe Colin, y affirme, en complément de propos de l’historien Benjamin Stora, que « le soldat Le Pen n’a sans doute pas pratiqué la torture en Algérie ». Fabrice Riceputi, comme d’autres, tombe des nues. Si lors de sa diffusion radio, à l’été 2023, le commentaire a été modifié disant qu’« on ne peut pas prouver que Jean-Marie Le Pen a torturé en Algérie mais c’est une possibilité », sur le fond rien ne change, Le Pen est blanchi. Pourtant lui-même affirmait en novembre 1962 : « Je n’ai rien à cacher. J’ai torturé parce qu’il fallait le faire ».
Fabrice Riceputi, ancien élève de Pierre Vidal-Naquet, co-animateur avec l’historienne Malika Rahal du site 1000autres.org qui documente les cas de violences, tortures et exécutions commises par l’armée française en Algérie, se lance alors dans une opération salutaire : documenter en historien les pratiques du député Jean-Marie Le Pen, engagé volontaire comme lieutenant au 1er Régiment étranger parachutiste en Algérie et qui pris part aux premiers mois de ce que les autorités ont appelé la « bataille d’Alger ».
Fabrice Riceputi reprend alors méthodiquement toutes les pièces du dossier qu’il restitue méticuleusement : les changements de versions de Le Pen au fil des décennies et de son ascension politique ; son séjour comme engagé volontaire durant ses quatre mois en Algérie ; son « parcours sanglant » à Alger et enfin l’entreprise, jusqu’ici relativement payante, de remise en cause de la crédibilité des témoins et victimes algérien·nes.
L’ouvrage de Riceputi illustre à merveille le racisme systémique qui perdure depuis l’époque coloniale. Racisme systémique dont Le Pen a été l’un des plus zélés promoteurs et qui, aujourd’hui encore, salit les victimes et blanchi les bourreaux. Mais désormais, une fois cet ouvrage refermé, on pourra affirmer à la suite de Pierre Vidal-Naquet que « ce serait diffamer Le Pen que de dire qu’il n’a pas torturé ».
David (UCL Savoies)
Fabrice Riceputi, Le Pen et la torture. Alger 1957, l’histoire contre l’oubli, Le Passager Clandestin & Médiapart, 144 pages, 17€
🔴⚫️ 1er Mai : Contre le capitalisme et pour l'autogestion socialiste, rejoignez le cortège UCL de votre ville !
Notre tract #1ermai à retrouver sur unioncommunistelibertaire.org/…
Exproprions, reprenons, décidons de notre futur
Macron annonce 20 milliards d’économies, quand les entreprises du CAC 40 annoncent un total de 153 milliards d’euros de bénéfices ! Mais ces richesses, ce sont les travailleuses et les travailleurs qui les produisent. Ne laissons-plus les capitalistes façonner la société.
Chaque jour le gouvernement annonce une nouvelle mesure contre les salarié·es, les retraité·es, les privé·es d’emploi… Chaque jour les services publics subissent l’austérité et la dégradation des moyens. C’est devenu une méthode brutale de gouvernance : attaquer tous les jours pour laisser l’adversaire KO, noyé sous les annonces.
Par exemple la réforme du chômage prévue par Attal touchera en particulier les femmes, les appauvrissant encore plus. En effet, les pistes envisagées visent les personnes à temps partiel (30% des femmes), ayant des bas salaires (à 80 % des femmes) et des emplois précaires (à 60% des femmes), soit trois caractéristiques des métiers féminisés, regroupant 70% des travailleuses.
Des dividendes multipliés par 5
Et pourtant la France regorge d’argent comme jamais ! C’est le troisième pays en nombre de millionnaires. Le milliardaire le plus riche du monde est français (Bernard Arnault, de LVMH) et la plus riche est française aussi (Françoise Bettencourt, de L’Oréal). En 2003 les actionnaires des entreprises du CAC 40 touchaient 21 milliards de dividendes ; en 2023 c’était 97 milliards ! Vos salaires ont-ils été multipliés par 5 en vingt ans ?
En 2023 encore, le gouvernement a transféré aux patrons 160 milliards d’euros d’argent public sans contrôle ni contrepartie, auxquels il faut ajouter les millions distribués par les collectivités territoriales. Il y a tellement d’argent à taxer pour une meilleure répartition des richesses produites par les travailleurs et travailleuses qu’on ne sait plus par quel coffre-fort commencer !
Les associations et ONG comme Attac, Oxfam, Alliance écologique et sociale, Fondation Emmaüs… dévoilent régulièrement l’ampleur grandissante du fossé entre riches et pauvres et proposent diverses taxes sur les mégarichesses. Leurs pétitions sont utiles pour faire connaître ces chiffres. Mais elles sont insuffisantes pour gagner. Les partis de gauche citent ces chiffres dans leurs programmes électoraux… Mais une fois au pouvoir, ils sont condamnés à gérer le capitalisme « comme d’habitude ». Quant aux Le Pen et Bardella, tous leurs votes au Parlement démentent leurs prétendues préoccupations sociales.
Renforcer les rangs et la combativité
C’est donc sur nos propres forces de salarié·es qu’il faut compter pour gagner et faire payer vraiment les patrons. Sur nos syndicats dont il faut renforcer les rangs et la combativité. Sur la grève qui seule paralyse le système capitaliste et ouvre un rapport de force permettant de gagner.
Cela permettra de poser la question fondamentale : celle de la propriété capitaliste des moyens de production et d’échange. Qui possède ? Donc qui décide de notre futur ? Qui façonne l’économie et la société pour son profit ? Tant qu’on n’aura pas remis en cause radicalement la propriété capitaliste des moyens de production et d’échange, on n’avancera pas d’un iota.
Contre le capitalisme, pour l’autogestion socialiste
Amiens 10h grilles de La Hotoie
Angers 10h30 Bourse du travail - Place Imbach
Bourges 10h30 Place Malus
Brest 10h30 Place liberté
Dijon 10h30 Place Wilson
Grenoble 10:00 Gare - Cortège communiste libertaire
Hennebont 10h30 place Marechal Foch
Lille 10h Porte des Postes
Montpellier 10h30 place Albert 1er
Nancy 10h30 - Place Dombasle
Nantes 10h30 - Place Bretagne
Paris 11h Place des Fêtes (défilé Rouge et Noir)
Paris 14h Place de la République (défilé syndicale)
Rennes 10h30 Rue Jules Valès & 14h Place de Bretagne
Saint-Etienne 10h Bourse du travail
Strasbourg 10:00, Palais universitaire
Tours 10h Place de la Liberté, 12h Pl. Anatole France pour Festiluttes
Exproprions, reprenons, décidons de notre futur – UCL - Union communiste libertaire
Macron annonce 20 milliards d'économies, quand les entreprises du CAC 40 annoncent un total de 153 milliards d'euros de bénéfices ! Mais ces richesses, ce sont les travailleuses et les travailleurs…UCL - Union communiste libertaire
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Attal déclare la guerre à la jeunesse : elle ne se laissera pas faire ! 23/04
Les dernières annonces du Premier ministre à Viry-Châtillon constituent une attaque sans précédent contre la jeunesse. En réaction à la mort d’un jeune dans une rixe, et sous la pression des médias et des chefs de l’extrême droite, Gabriel Attal à dévoilé une série de mesures sensées restaurer « l’ordre et l’autorité » à l’école et dans les familles.
Parmi ces mesures, l’ajout d’une mention dans les dossiers Parcoursup devant sanctionner les « protestations et contestations de l’autorité de l’école » de la part des « fauteurs de troubles ». Il est évident que cette mention n’a pas pour but d’enrayer une quelconque « ultraviolence des jeunes » mais de réprimer les luttes lycéennes, via un mécanisme vicieux : les élèves considéré·es comme « contestataires » paieront toute leur vie le prix de leur engagement en se voyant chuter dans les listes d’attente des formations qu’ils et elles désirent intégrer.
De plus, le gouvernement prévoit d’imposer des horaires hallucinants aux collégien·nes en commençant par les « zones sensibles » : 8h-18h chaque jour au collège. Cela représente 50 heures par semaine !
Enfin le niveau de répression policière et judiciaire des jeunes grimpe en flèche avec plusieurs annonces : la responsabilité financière des parents vis-à-vis des « bêtises » de leurs enfants, de même que de nouvelles peines : « les travaux d’intérêt éducatifs » (basiquement, du travail forcé) auxquels seraient contraints les mineur·es de moins de 15 ans.
Fantasmes d’extrême droite
Ces mesures répondent aux fantasmes d’extrême droite d’une « jeunesse ultraviolente », nourris des images des révoltes de juin 2023. Elles s’ajoutent à une explosion des signalements sur des élèves pour « radicalisation » ayant conduit un certain nombre d’élèves au poste de police ou garde-à-vue tandis que le dialogue et la confiance se brisent avec le corps enseignant. Nous sommes également 20 ans après la loi de Avril 2004 d’interdiction du port du foulard dans les lycées qui constituait un premier point de rupture et de stigmatisation de élèves musulmans au regard d’une laïcité instrumentalisée.
Mais ce que les réactionnaires refusent de voir, c’est que ces violences qui existent bel et bien sont le produit d’une violence sociale exercée par une bourgeoisie ensauvagée. Personne ne se pose la question de comprendre l’origine de ces violences. Elles sont le résultat direct des coupes budgétaires et de la démolition du système scolaire orchestrées par le même gouvernement.
L’État ne laisse comme option que la lutte
Ce que montrent ces annonces, c’est que le pouvoir est terrifié par la jeunesse. Cette force sociale qu’il est incapable de maîtriser malgré ses nombreuses tentatives (SNU, Parcoursup), il ne peut que la réprimer. Incapable de prendre en compte les aspirations de la jeunesse, en matière écologique, sociale et démocratique et sourd à toute revendication, l’État ne laisse comme option que la lutte.
Ce dont nous, jeunes, avons besoin, c’est de davantage de classes, de professeur·es de personnels, pas d’uniforme ni de sanctions ! Et pour que ces revendications passent des mots aux réalités, seule la lutte paiera face à un État toujours plus autoritaire. Les collèges et lycées du 93 montrent, par leur mobilisation exemplaire, la voie vers une école plus libre.
blogs.mediapart.fr/les-invites…
Contre une démocratie bâillonnée, défendons les libertés publiques
TRIBUNE signée par l'UCL
Contre le musellement de voix engagées sur le conflit israélo-palestinien et face à la gravité des atteintes aux libertés publiques, un large collectif de personnalités, syndicats et d'associations (où l'on retrouve le Syndicat de la Magistrature, la LDH, le Gisti, la CGT ou encore le Planning familial) dénonce « une limitation inacceptable du pluralisme démocratique ».
Ces derniers jours ont été marqués par une nette aggravation des atteintes à la liberté syndicale, aux libertés d’expression et de manifestation. L'accumulation convergente de divers moyens de répression et d'intimidation contre des acteurs du débat public, en raison de leur positionnement sur les termes du conflit israélo-palestinien, constitue une limitation inacceptable du pluralisme démocratique.
Après l’appel à interdiction systématique des « manifestations pro-palestiniennes » lancé par Gérald Darmanin à l’automne 2023, immédiatement recadré par le Conseil d’État, des centaines d’amendes et de nombreux placements en garde à vue ont été décidés, notamment à l’encontre de personnes racisées.
Les atteintes aux libertés ont désormais franchi de nouveaux caps : l’interdiction administrative – finalement suspendue – de la marche du 21 avril 2024 et l’interdiction par arrêté préfectoral, notamment pour risque de « trouble à l’ordre public » d’une conférence organisée par l’association Libre Palestine ».
À ces interdictions s’ajoutent les convocations par les services de police de l’une de ses intervenantes, par ailleurs candidate aux élections européennes ainsi que d’une présidente de groupe parlementaire, lesquelles interviennent après l’ouverture de plusieurs autres enquêtes judiciaires contre des militant·es, membres d’organisations syndicales (CGT, Solidaires, Sud Rail, Sud Aérien) et politiques pour des faits d’apologie du terrorisme.
Dans ce contexte, nous exprimons notre plus vive préoccupation devant des interprétations extensives et aléatoires du délit d'apologie du terrorisme et de la notion d’ « ordre public », ayant pour objet ou pour effet d’intimider lourdement des militants associatifs, syndicaux ou politiques.
Nous tenons ainsi à alerter l’ensemble des acteurs institutionnels concernés, de même que l’opinion publique, quant à l’existence de mécanismes de procédures bâillons ayant pour conséquence, in fine, l’éviction de certain·es militant·es associatifs, syndicaux ou politiques du débat public.
L’accumulation de décisions de ce type de la part des autorités administratives, policières et judiciaires s'inscrit dans un mouvement plus large qui tend à réprimer des formes toujours plus diversifiées de contestation sociale ou politique. Ces tentatives d’intimidation se font au demeurant à l’aide d’outils juridiques toujours plus nombreux (interdictions de manifester, gardes-à-vue préventives, tentatives de dissolutions ou retraits d’agrément ou de subventions d’associations, etc.). Leur dévoiement est d’ailleurs dénoncé par l'ONU, le Conseil de l'Europe, le Défenseur des droits et les organisations de défense des droits humains.
Les moyens préventifs, coercitifs et répressifs ne doivent pas servir à orienter ou restreindre le débat public. Nous appelons l’ensemble des magistrat·es à redoubler de vigilance afin de ne pas réduire la justice à un outil de censure du débat démocratique, alors qu’elle est censée être le dernier rempart des libertés publiques et individuelles.
Nous réaffirmons son rôle fondamental de contrôle du respect des garanties prévues par le code de procédure pénale et par la Convention européenne des droits de l’Homme, spécifiquement lorsqu’il est fait recours à des mesures privatives de liberté telles que la garde-à-vue. Le principe d’interprétation stricte de la loi pénale commande aux magistrat·es de se prémunir contre toute interprétation extensive des textes d’incriminations de ces infractions.
Nous exprimons, par suite, notre attachement à une conception ouverte et équilibrée de la liberté d’expression et de contestation en démocratie, constitutionnellement protégées.
Premier·es signataires
Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l'homme (LDH)
Sophie Binet, secrétaire générale de la Confédération Générale du Travail (CGT)
Fatima-Ezzahra Benomar, présidente de Coudes à Coudes
Murielle Guilbert, déléguée générale d'Union syndicale Solidaires
Judith Krivine, présidente du Syndicat des avocats de France (SAF)
Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature (SM)
Benoit Teste, secrétaire général de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU)
Marie-Pierre Vieu-Martin, co-présidente de la Fondation Copernic
Youlie Yamamoto, porte-parole d'Attac France
Soutenu·es par :
Syndicats
CGT Interieur-Police
Fédération Syndicale Étudiante (FSE)
Union syndicale de la psychiatrie (USP)
Union syndicale des étudiants de France (UNEF)
Union Syndicale Lycéenne
Union étudiante
Syndicat National des Personnels de l’Education et du Social, SNPES-PJJ/FSU
Syndicat national de l'enseignement supérieur, SNESUP-FSU
Associations et collectifs
Action Justice Climat Paris
Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (ACORT)
Association des Marocains de France (AMF)
Association féministe Apel-Égalité
Association France Palestine Solidarité (AFPS)
Collectif marche du 21 avril
Comité de soutien à Hanane Ameqrane
Coordination des comités de défense des quartiers populaires
Collectif national pour les droits des femmes (CNDF)
Droit au logement (DAL)
Emmaus Roya
Embrase le monde
Femmes Egalité
Generation.s 46
Greenpeace
Groupe d'information et de soutien des immigré·es (GISTI)
Institut de recherche de la FSU (IR-FSU)
Les Effronté·es
Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s -FASTI
La Cimade
Le mouvement de la paix
Le Planning familial
Le Paria
La Relève Féministe
Marche féministe antiraciste
Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP)
Nos Révolutions
Pôle de Renaissance communiste en France
Réseau d'Actions contre l'Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR)
Roya citoyenne
Riposte Alimentaire
Vivre Ensemble Solidaires en Métropole Tourangelle (VESEMT 37)
RED Jeunes
Union juive française pour la paix (UJFP)
Utopia 56
Organisations politiques
Ensemble
La France insoumise (LFI)
Le Parti socialiste (PS)
Les Écologistes
Gauche écosocialiste (GES)
Gauche démocratique et sociale (GDS)
Parti communiste français (PCF)
Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF)
Parti de Gauche (PG)
Parti Ouvrier Indépendant (POI)
Pour une Ecologie Populaire et Sociale (PEPS)
Révolution Écologique pour le Vivant (REV)
Nouveau parti anticapitaliste (NPA)
Union Communiste Libertaire (UCL)
Signatures individuelles
Arié Alimi, avocat et auteur
Amal Bentounsi, Collectif marche du 21 avril
Farid Bennaï, militant Front uni, des immigration et des quartiers populaires
Wiam Berhouma, militante anti-raciste, maire adjointe de Noisy-le-Sec
Claire Bornais secrétaire national de la FSU
Svadphaiphane Boulomsouk, artiste
Youcef Brakni, membre de l'Assemblée des quartiers populaires
Aliti Burhan, AIR
Claude Calame, historien EHESS, Paris, membre Conseil Scientifique d’ATTAC et LDH
Laurence de Cock, essayiste et historienne
Mouhieddine Cherbib, comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie
Vanessa Codaccioni, professeure des universités
Laurence Cohen, ancienne sénatrice
David Dufresne, écrivain, réalisateur, Au poste
Françoise Davis, réalisatrice
Nacer El Idrissi, Association des Travailleurs Maghrébins de France
Jean-Baptiste Eyraud, Droit au logement (DAL)
Delahaye Gérard, Fondation Copernic
Michelle Guerci, journaliste, militante féministe antiraciste
Magi Irving, Le Média
Pierre Jacquemain, journaliste
Raphaël Kempf, avocat
Pierre Khalfa, économiste, Fondation Copernic
Fadi Kassem, Pôle de Renaissance communiste en France
Lisa Lap, Le Média
Léna Lazare, membre des Soulèvements de la terre
Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire
Claire Le Strat, politiste, CoudeS à CoudeS
Carlos Lopez, membre du CDFN de la FSU
Frédéric Lordon, philosophe et économiste
Caroline Mecary, Fondation Copernic
Jean Malifaud, Fondation Copernic
Christian Martinez Perez, CGT, sociologue
Bertrand Mertz, avocat
Ugo Palheta, MCF à l’Université de Lille
Lisa Noyal, journaliste indépendante
Dominique Paturel, PEPS
Willy Pelletier, sociologue
Pablo Pillaud-Vivien, Regards
Edwy Plenel, journaliste (Mediapart)
Juliette Polya-Somogyi, co-fondatrice de ODED 32 (Observatoire des Extrêmes Droites (Gers)
Raymonde Poncet, EÉLV Les Écologistes
Lorraine Questiaux, avocate
Lana Sadeq, Forum Palestine Citoyenneté
Éléonore Schmitt, Union étudiante
Laurent Sorel, conseiller de Paris FI
Karel Talali, Union Étudiante
Stéphane Tassel, secrétaire national FSU
Anne Tuaillon, présidente de l’AFPS
Louis Weber, Les Editions du Croquant
Pedro Vianna, poète, homme de théâtre
#NoWarButClassWar #Gaza under attack #SecondNakba
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Il y a 130 ans : la Commune anarchiste de Montreuil
De 1892 jusqu’aux grandes arrestations d’anarchistes de 1894, il existe à Montreuil-sous-Bois (Seine) une petite « Commune anarchiste », fondée sur les principes érigés par les grands théoriciens du mouvement libertaire, Pierre Kropotkine et Élisée Reclus. Méconnue, on n’en trouve trace que dans de rares écrits de l’époque, qui l’évoquent comme une tentative exemplaire de communisme-anarchiste.
Vaux, Aiglemont, Méry-sur-Oise… Des tentatives communautaires anarchistes nous est essentiellement parvenue une riche histoire des milieux libres du tout début du xxe siècle. Autant de tentatives de retour à la nature menées par des anarchistes du courant individualiste pour qui la révolution sociale n’était plus à espérer. À quoi bon transformer la société ? L’important est l’émancipation de soi, pour soi, ici et maintenant. Mais on oublia le premier de ces essais. Car à la fin du xixe siècle, des compagnons aux conceptions bien éloignées de l’individualisme donnent déjà forme, à Montreuil-sous-Bois, à un tout autre projet.
L’ébéniste Méreaux
Aux origines de l’histoire de la Commune anarchiste de Montreuil se trouve celle du militant qui en est le centre de gravité : Émile Méreaux. Ce discret ébéniste de Charonne est peu connu ; on se souvient de lui comme de celui qui a assuré la gérance du Révolté lorsqu’en 1885 le journal genevois est amené à Paris par Jean Grave. Jamais très éloigné du notoire rédacteur anarchiste, Méreaux apparaît à de nombreuses occasions dans les mémoires de ce dernier [1]. « Esprit juste, avisé, intelligence réfléchie plutôt que brillante » [2], c’est un militant de terrain dont le riche parcours passe sous les radars, rien n’étant écrit sous son nom. Pourtant, toute sa vie, il est un infatigable et acharné propagandiste pour la cause, « convaincu jusqu’au fanatisme » [3] des théories libertaires.
Dans les années 1880, il est déjà très actif dans un parti anarchiste alors en plein développement. Comme nombre de ses camarades politiques, il appelle régulièrement à l’agitation au sein des réunions. Cette ardeur se mue en un « révolutionnarisme réfléchi » [4] à la suite des deux années de prison purgées à Poissy pour avoir fait feu sur des agents à la sortie d’un meeting de Louise Michel, boulevard Ménilmontant à Paris. Libéré en 1890, il est devenu plus tempéré mais ses aspirations révolutionnaires n’ont pas cessé pour autant : appliquer les idées des théoriciens du mouvement, développées dans les feuilles éditées par son ami Jean Grave, devient la nouvelle direction donnée à ses efforts.
Vie et mort de la commune
Dès avril 1891, ils sont quelques compagnons de l’est parisien à se réunir chaque semaine chez lui, rue Armand-Carrel à Montreuil. La révolution sociale doit advenir, mais elle n’est pas pour eux l’affaire d’un grand soir ; l’anarchisme est encore jeune, il faut au préalable en installer les idées. Au « courant négatif » de la propagande révolutionnaire, celui de la lutte, doit s’adjoindre un « courant positif », qui doit d’abord « démontrer ce que sera la société future » [5] ; celui qui sera la preuve en actes, « par la production, par l’échange anarchiste, de la supériorité de notre économie sur l’économie politique et bourgeoise actuelle » [6]. Fin 1892, le groupe s’est donné un nom, la « Commune anarchiste » et s’est doté d’un objectif, « la mise en pratique des idées communistes anarchiques » [7].
Le projet est lancé. Les compagnons commencent par s’organiser autour d’un atelier d’ébénisterie, où ils se retrouvent après le travail pour produire des meubles, sans salaire. Libre à chacun d’en prendre un, mais priorité doit être laissée aux besoins les plus pressants ; c’est la prise au tas, sans estimation de valeur – celle défendue par Kropotkine dans La conquête du pain [8], publiée la même année.
L’affaire roule mais il devient nécessaire de s’élargir. Un appel est lancé à ce que d’autres compagnons les rejoignent, se groupant par corporation de métier. Pour que leur œuvre tienne au long cours, les communiers savent que leur sont indispensables les richesses de la terre – « le pain », aurait autrement dit Kropotkine. Prioritaires sont donc les artisans dont le savoir-faire serait utile aux paysans anarchistes des communes environnantes, que l’on irait aider sans frais dès les labours du mois de février 1893. Ce projet n’aboutit pas mais l’appel est entendu : en mars, la commune s’enrichit de la présence de peintres, cordonniers, ménagères, terrassiers, maçons. Les informations manquent pour reconstituer la suite de l’histoire. Seuls d’épars témoignages permettent d’estimer les développements ultérieurs de l’expérience ; l’un provient d’un de ses fondateurs, Lucien Guérineau : « Ce fut surtout un endroit d’exemple de communisme-libertaire et d’entr’aide dans des choses utiles. Au travail chacun y donnait son coup de main dans les soirées après le labeur chez le patron. On y raccommodait mutuellement les chaussures, on s’improvisait cordonnier, menuisier, ébéniste, ferblantier, matelassier, etc. pour confectionner des bancs, des tables, des couvertures de machines à coudre, pour étamer les cuillers, souder des trous aux casseroles, etc. Aucune rétribution n’existait pour le travail, c’était la prise au tas pour les besoins des choses nécessaires à chacun et à la famille. Chaque semaine une conférence avait lieu sur des sujets techniques, scientifiques et sociologiques. »
[9]Selon Guérineau, Reclus leur rend visite, faisant forte impression sur les compagnons. Il est « charmé de l’innovation » [10]. De telle manière que près de deux cents habitants des environs auraient signé une pétition pour réclamer la libération des compagnons suite à leur arrestation, sans succès pour autant. La Commune, œuvre de militants de terrain, ne fut pas assez grande pour être évoquée par plus d’une poignée d’écrits. Lorsque Reclus et Grave, s’essayant à décrire « l’idéal anarchique » ou « la société future » [11], butent sur le fait de devoir en fournir un exemple, c’est l’expérience montreuilloise qu’ils citent. Malgré sa courte existence, n’a-t-elle pas en cela atteint l’objectif qu’elle s’était fixé, d’avoir laissé entrevoir à quelques compagnons ce que pourrait être la société de demain ? Seul vestige laissé à la postérité : La Clairière, une pièce de 1900 de Maurice Donnay et Lucien Descaves, décrivant la vie et la mort d’une petite colonie libertaire. La Commune de Montreuil en donna à Descaves, selon ses propres dires, « le cadre, le décor et le scénario » [12], mais aussi les personnages, inspirés du groupe des communiers qu’il rencontra en 1899 ; « ardent et réfléchi, homme de pensée et d’action » [13], Méreaux se reconnaît dans Rouffieu, le principal protagoniste.
La pièce donne en 1903 son surnom à la Clairière de Vaux, milieu libre soutenu entre autres par Reclus, Donnay et Descaves. À Vaux, il semble qu’on ignora que le nom était lié à une petite commune suburbaine, une décennie plus tôt… dont les ambitions furent éminemment plus politiques.
Elie Oriol, musée de l’Histoire vivante, Montreuil
[1] Jean Grave, Le mouvement libertaire sous la IIIe République, 1930
[2] Dr Durand, « L’ébéniste Méreaux et les “Soirées ouvrières” de Montreuil », Bulletin de la Société des amis du vieux Montreuil, no 6, juillet 1939
[3] Charles Malato,De la Commune à l’anarchie, 1894
[4] Charles Malato, « Mémoires d’un libertaire - De Paris à Paris par Londres », Le Peuple, 4 janvier 1938
[5] La Révolte, no 14, 17 décembre 1892
[6] La Révolte, no 11, 26 novembre 1892
[7] La Révolte, no 9, 12 novembre 1892
[8] Pierre Kropotkine, La conquête du pain, 1892
[9] Lettre de Lucien Guérineau à Max Nettlau en date du 1er janvier 1928, International Institute of Social History, Nettlau papers, ARCH01001.2839
[10] Ibid.] et exprime seulement sa crainte que le pouvoir, voyant s’étendre la Commune, lance contre elle son arsenal répressif. Le temps lui donne raison. Fin 1893, la terreur anarchiste inquiète. Les attentats se multiplient, et lorsque la bombe d’Auguste Vaillant explose à l’Assemblée nationale le 9 décembre 1893, la réponse immédiate fut le vote des « lois scélérates » quelques jours plus tard. Dès le 1er janvier 1894, des centaines d’anarchistes sont arrêtés dont les communiers qui sont emprisonnés plusieurs mois sans jugement. La Commune anarchiste de Montreuil s’arrête ainsi. Toutefois, l’aventure de Méreaux et de ses compagnons se poursuit. Dès 1895, ils se rassemblent à nouveau pour former un groupe d’enseignement mutuel qui devient par la suite les Soirées ouvrières de Montreuil, doyenne du mouvement des Universités populaires.
Une pièce de théâtre et puis après ?
La Commune eut une influence locale. Selon Daniel Halévy, « la propagande était continuelle et simple, les voisins amenaient les voisins et les choses allaient à souhait »[[Daniel Halévy, Essais sur le mouvement ouvrier en France, 1901
[11] Élisée Reclus, L’évolution, la révolution et l’idéal anarchique, 1902 ; Jean Grave,La société future, 1895
[12] André Gaucher, « Nos interviews – Chez les auteurs de La Clairière », La Presse, 13 avril 1900
[13] Lucien Descaves, « Le Congrès des U.P. », Le Journal, 22 mai 1904
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Jérusalem : Le quartier arménien, l’oublié de la colonisation Israélienne
Alors qu’Israël continue son entreprise de génocide à Gaza et à étendre ses colonies en Cisjordanie, le sort du quartier arménien de Jérusalem est resté discret dans les médias. S’il faut se concentrer sur l’horreur subie par les Gazaoui·es et sur un cessez le feu immédiat, ces événements mélangeant capitalisme, corruption et colonialisme sioniste démontrent que ce dernier s’étend aussi aux autres communautés.
Le quartier arménien est le cœur de la présence arménienne à Jérusalem depuis 1600 ans malgré une population de seulement quelques milliers de personnes. Ce chiffre est d’ailleurs en baisse depuis quelques années suite à l’augmentation des loyers, à l’installation de colons juifs et à l’interdiction par Israël d’y construire de nouveaux bâtiments.
En 2021, un prêtre arménien a conclu un accord, au nom du Patriarcat de l’Église arménienne, avec un promoteur immobilier d’origine juive pour céder près de 25% du quartier arménien pour un montant en dessous de sa valeur et y construire un complexe hôtelier de luxe. Les termes de l’accord n’ont pas été entièrement communiqués à la population locale, dont l’essentiel vit dans des propriétés appartenant à l’Église. Jusqu’en 2023, année où la vérité éclate. Des maisons habitées mais aussi une partie du Séminaire seraient concernées, mettant en danger la présence historique arménienne dans la ville. Au vu des termes extrêmement favorables pour le promoteur, de forts soupçons de corruption existent, au point que le prêtre signataire a dû être exfiltré aux États-Unis suite aux protestations des habitantes et habitants du quartier. Le Patriarcat a annoncé avoir été trompé par ce prêtre et a dénoncé l’accord, souhaitant l’annuler. Des procédures judiciaires sont toujours en cours.
Profitant de l’attention portée au début de l’offensive israélienne sur Gaza fin 2023, le promoteur a procédé à diverses intimidations pour déloger les Arméniens et Arméniennes, faisant appel à des colons de Cisjordanie Israéliens venus avec bulldozers, chiens et armes pour intimider la population. Des affrontements violents ont eu lieu et des bulldozers ont déjà commencé à détruire une partie des terrains. La communauté arménienne s’est cependant mobilisée, avec notamment des barricades et une surveillance constante afin d’éviter d’autres incursions. Ce qui n’a pas empêché de nouveaux affrontements en décembre 2023.
Une situation qui rappelle le Haut-Karabagh
Si l’intention initiale du promoteur visait plutôt l’exploitation de terrains fonciers de grande valeur, elle est à mettre en contexte avec l’appel par de nombreux colons à « judéiser » Jérusalem. La jonction du capitalisme et du colonialisme s’est donc faite autour d’un objectif commun : chasser les personnes d’origine arménienne et les autres non-juifs de Jérusalem malgré leur implantation ancienne, comme lorsqu’un patriarche Grec a cédé des terrains à des groupes sionistes d’extrême droite en 2005.
Tandis que les Arméniennes et Arméniens du Haut-Karabagh ont été chassé·es de leurs terres ancestrales par l’Azerbaïdjan en 2023 avec le soutien militaire de l’État d’Israël, celles et ceux qui vivent à Jérusalem ont peur de subir un sort similaire. Il faut donc demander l’annulation de cet accord immobilier qui porte le sceau de la corruption, rétablir la pleine possession de leur quartier aux personnes qui y habitent et assurer la fin de la colonisation sioniste à Jérusalem et en Palestine.
Antonin (UCL Marseille)
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Face à la répression politique, défendons la liberté d’expression du mouvement social !
Les députés LFI Danièle Obono et Mathilde Panot, le militant trotskiste Anasse Kazib, la journaliste Sihame Assbague, la militante franco-palestinienne Rima Hassan, le syndicat Solidaires-Etudiant·es EHESS, le syndicaliste CGT Jean-Paul Delescaut... Ces dernières semaines, de plus en plus de militantes et de militants solidaires de la cause palestinienne ont été attaqués pour « apologie du terrorisme ». On a tenté de les salir, de les bâillonner, et avec elles et eux c’est l’ensemble du mouvement anticolonialiste qui est attaqué.
Ce jeudi 18 avril devait se tenir à l’université de Lille une conférence organisée par La France insoumise et l’association Libre Palestine, animé par Jean-Luc Mélenchon et la militante palestinienne Rima Hassan. Un arc d’alliance rassemblant des élus du PS à l’extrême droite s’est mobilisé pour faire annuler la rencontre : critique contre le logo de Libre Palestine, amalgame entre antisionisme et antisémitisme, refus de la possibilité de tenir des débats politiques à l’Université…
L’administration universitaire a fini par annuler l’événement. Dans la foulée, le préfet a interdit à Jean-Luc Mélenchon d’organiser un meeting dehors pour protester contre cette annulation. Le même jour, le secrétaire de la CGT du Nord, Jean-Paul Delescaut, était condamné à un an d’emprisonnement avec sursis pour « apologie du terrorisme ». Son crime ? Un tract de la CGT 59 après l’offensive palestinienne du 7 octobre 2023, dans lequel elle analysait celle-ci comme une réponse à la politique de colonisation israélienne.
Défendre la cause palestinienne est légitime
Nous condamnons sans équivoque toute dérive antisémite qui se produit au nom de la cause palestinienne. Mais la solidarité avec un peuple victime de la colonisation est légitime. Lutter pour la Palestine, c’est lutter contre notre propre impérialisme, au vu de notre responsabilité dans l’instabilité de la région, des accords Sikes-Picot à l’expédition de Suez. Une solidarité de principe qui n’est en rien un soutien aveugle et inconditionnel ni aux politiques ni aux choix militaires des organisations palestiniennes.
Tandis que la politique du gouvernement et de l’armée israélienne est qualifiée de « génocide » jusqu’à l’ONU et que des milices de colons israéliens ont assassinés plusieurs centaines de personnes en Cisjordanie ces derniers mois, la pression en France est toujours plus forte contre toutes celles et ceux qui se solidarisent avec le peuple palestinien et affirment son droit légitime à la résistance. Droit qui ne saurait justifier des crimes de guerre. Parmi les armes idéologiques utilisées massivement par les défenseurs en France du gouvernement fasciste de Nétanyahou, on trouve l’assimilation de toute tentative d’explication de la violence à un soutien idéologique au Hamas. Ou encore l’affirmation que toute critique contre l’État d’Israël relève de l’antisémitisme.
Cette complicité entre Macron et Nétanyahou ne peut que faire monter l’antisémitisme dans notre pays d’où il n’a hélas jamais disparu, tandis que les discriminations racistes ne sont pas considérées de la même manière par l’Etat et que les musulmans sont devenus les boucs-émissaires de tous les maux de ce pays.
Le durcissement autoritaire de l’Etat français s’aggrave. D’un côté la répression policière violente contre les manifestations. De l’autre la disqualification de toute voix dissidente, englobée dans le fourre tout du « terrorisme ». Un dangereux recul démocratique visant pêle-mêle les militants écologistes, syndicalistes, internationalistes.
L’UCL apporte tout son soutien aux militantes et militants politiques, syndicaux, associatifs poursuivis, et réclame l’arrêt des agressions politiques, médiatiques et juridiques contre l’ensemble des acteurs du mouvement de solidarité avec le peuple palestinien.
Union communiste libertaire, le 20 avril 2024.
Merci à #FabricePicard pour cette mise en avant de l'#UnionCommunisteLibertaire après une belle série lors de la formation #VigilanceEtInitiativesAntifascistes à Brest. Lisez ce très bon article de #PierrePlottu et construisez les #ContrePouvoirs antifascistes !
#UCLantifa
liberation.fr/politique/la-soc…
La société civile contre l’extrême droite : «Ce n’est pas parce qu’on n’a pas essayé la mort-aux-rats qu’il faut en boire»
Alors que l’acceptation ou la résignation vis-à-vis du lepénisme gagne du terrain, une partie de la société continue à refuser le fatalisme et à se mobiliser contre l’extrême droite.Maxime Macé (Libération)
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Secteurs féminisés : Luttes et victoires des femmes au travail
Retour sur une réunion publique organisée par l’UCL Grenoble le 2 mars dernier sur le thème « luttes et victoires des femmes au travail » qui comportait une table ronde avec des femmes syndicalistes venues nous parler de leurs luttes.
Le 6 mars 2023, nous avions tenu une réunion publique sous forme de conférence pour présenter la brochure « Les enjeux de la syndicalisation des secteurs féminisés ». Nous avions fait le choix de raconter plusieurs histoires de luttes victorieuses de femmes comme, entre autres, celles des Penn Sardin en 1924, ou plus récemment des ouvrières du pays Basque en 2021. En plein combat pour les retraites, les retours du public traduisaient la foi en la grève féministe et l’espoir dans le 8 mars. C’est sur cet enthousiasme insufflé par les récits de lutte d’hier et d’aujourd’hui que nous avons misé cette année.
S’inspirer de deux expériences locales et faire du lien
Deux syndicalistes CGT étaient invitées à la table ronde. L’une est aide à domicile à ADF38, la seconde ingénieure à STMicroelectronics (ST). Chez les aides à domicile d’ADF38, exemple-type de secteur féminisé, il y a 4 hommes (dont le directeur) pour 200 salariées. La camarade a relevé les injustices de la convention collective de cette branche. Parmi leurs revendications : la prise en compte des kilomètres entre domicile et travail et des heures de traval dissimulées, un meilleur plan de formation, des locaux, du matériel, des chèques restaurant, la suppression des trois jours de carence, l’augmentation des salaires et enfin la réduction du temps de travail à 32 heures payées 35 heures. La camarade de STMicroelectronics nous a raconté l’action en justice victorieuse qui a conduit à épingler le géant de l’industrie grenobloise pour discrimination de genre et en raison de la grossesse en 2023. Les défis actuels des militantes de ST sont la facilitation des temps partiels des ouvrières et la lutte contre les écarts de carrière : en fin de carrière, l’écart salarial entre hommes et femmes est encore de 20%.
Outre la hiérarchie genrée et l’inertie imposée par la présence de syndicats réformistes, les deux contextes sont différents. Si les salariées d’ADF38 – de fait, exclusivement entre femmes – identifient sans problème l’injustice qu’elles subissent, les ingénieures de ST, lorsqu’elles parviennent à prendre conscience qu’elles ne sont pas épargnées par le sexisme, doivent encore batailler avec leurs collègues et camarades hommes. La discussion sur les modes d’action a abordé la syndicalisation. La réforme des retraites a permis à la CGT d’ADF38 de recruter. L’ancrage territorial via l’Union locale de Fontaine a fourni aux travailleuses le point d’appui matériel qui leur manquait : un espace pour parler et s’organiser. Chez ST, l’afflux de jeunes recrues fortement féminisées, étrangères et racisées met le syndicat face à son image historique et à la responsabilité qui est désormais la sienne : s’adresser à ces nouvelles camarades et les joindre à la lutte.
Adapter les modes d’action aux contraintes des métiers
Dans les secteurs féminisés, la grève demeure un outil essentiel, mais à améliorer : « les salariées veulent, mais beaucoup ne peuvent pas », souligne la camarade aide à domicile. La coordination avec les familles des usager·es leur permet actuellement de dégager du temps militant, à condition d’avoir un lien de confiance. Les salariées réfléchissent alors à de nouveaux modes d’action : mini-blocages stratégiques en se rendant toutes au même moment à l’unique micro-ondes ou aux deux seuls ordinateurs, grève des bilans attendus à échéance régulière par le département...
Cette réunion publique s’inscrit dans un contexte local où les secteurs féminisés sont au premier plan des luttes. Fin février, les salariées d’Elior-Derichebourg (société de nettoyage privée en charge des locaux de l’administration de l’État en région grenobloise) se sont mises en grève suite à l’annonce, sans concertation, de la mutation forcée de treize salariées d’une semaine à l’autre. Ces travailleuses déconsidérées, mal payées, souffrant parfois de problèmes de santé, seraient envoyées travailler en CHU ou en EHPAD sans formation adéquate.
Leur lutte s’est vite reliée au cas de l’Institut d’études politique de Grenoble, dont le nettoyage est en voie d’externalisation. Personnels et étudiant·es sont actuellement mobilisé·es pour empêcher ce projet, car la privatisation du ménage contribue à la casse du service public et à la corvéabilité accrue des employé·es dont Elior-Derichebourg est le résultat flagrant. Ce 8 mars, Rachel Kéké – figure emblématique de la lutte victorieuse des femmes de ménage de l’Ibis Batignolles devenue députée LFI – est venue médiatiser, s’entretenir et défiler avec les employées de ménage grévistes aux couleurs de la CGT.
En parallèle, l’UD CGT de l’Isère a organisé une conférence-débat sur les intersections entre la loi raciste « Immigration » et les secteurs féminisés. L’UD a travaillé sérieusement sur le mot d’ordre de la grève féministe, si bien que le cortège CGT du 8 mars à Grenoble était d’une visibilité inédite. L’UCL Grenoble continue d’encourager l’essor de ces lignes féministes et antiracistes au sein de la CGT iséroise.
Billie et Artémis (UCL Grenoble)
Syndicalisons les secteurs féminisés !
Aides à domiciles, ouvrières de nettoyage, infirmières, assistantes d’éducation (AED), caissières, accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH), ect. Nos métiers sont indispensables au fonctionnement du système capitaliste, ce qui nous donne une force : si on s’arrête, le monde s’arrête ! S’organiser collectivement pour de meilleures conditions de travail apparaît donc nécessaire, via des syndicats de lutte, de masse, et autogestionnaires. Beaucoup de travail reste à faire pour créer ces syndicats, les pérenniser, les massifier et les mettre en lien.
Notre campagne pour la syndicalisation des secteurs féminisés porte différents objectifs : convaincre de la pertinence de l’afficher comme une priorité politique, mais aussi mettre en lien des syndicalistes d’une même localité, car nous pensons que les liens tissés entre les luttes et les personnes nous permettent d’augmenter nos forces. À Fougères, Rennes, Grenoble, Lyon…
Nombreux sont les groupes locaux qui ont organisé des événements autour de la brochure, nombreuses sont les discussions qui ont déjà été menées sur le sujet. Nous espérons qu’elles pourront insuffler de nouvelles déterminations et participer au renforcement de la lutte syndicale féministe au sein de ces secteurs.
#BreizhEnepfaskour
Le tract #UnionCommunisteLibertaire du grand ouest pour la manif de demain à #SaintBrieuc 14h parc des promenades (12h pour le picnic) : il y a aura un cortège UCL et plus largement un cortège libertaire ainsi qu'une table de presse UCL avec notamment #AlternativeLibertaire !
Contre l'extrême droite : coordonner, rassembler, construire les contre pouvoirs antifascistes
Depuis les événements de Callac, l’extrême-droite en Bretagne est dramatiquement sur le devant de la scène. Nous ne comptons plus les agressions de militant·es ou à l’encontre des minorités de genre, les attaques et tags ciblés, les menaces contre les médias progressistes ou les lieux de culte musulmans…
Le fascisme, roue de secours du capitalisme
Nous ne pouvons pas dissocier ce qui se passe en Bretagne d’un contexte global.
Longtemps, le monde politique a rejeté l’idéologie d’extrême-droite, se posant en " rempart " face au FN devenu Rassemblement National. Ce « barrage républicain » montre aujourd’hui son vrai visage : un cynique outil de maintien du pouvoir entre les mains des mêmes personnes. En témoignent des années de politiques libérales, et de casse sociale qui mettent dans la pauvreté de plus en plus de personnes, tout en détruisant les mécanismes de solidarité collective. Le gouvernement actuel ne se cache même plus de faire ce que l'extrême droite souhaite, comme l’illustre la dernière loi Immigration, la répression du mouvement social (syndicalistes, écologistes, solidarité internationale avec la Palestine, meeting de la France Insoumise etc.) et l'opération " Mayotte place nette " qui s'attaque entre autre au droit du sol et aux droits élémentaires des migrant·e·s... Le tout, sous un tonnerre d'applaudissements du RN.
Le système politique en place par son autoritarisme et son fanatisme idéologique en faveur des capitalistes, a créé les conditions favorables à la montée de l'extrême droite que nous affrontons aujourd’hui.
BZH enepfaskour !
La mobilisation du 21 avril à Saint Brieuc est une étape pour affirmer en masse le refus des idées d’extrême droite. Mais au-delà de cette manifestation, ce sont bien des réponses politiques qu’il faut apporter. Le fascisme a toujours été un instrument de maintien du pouvoir de la bourgeoisie en contexte de crise, et la montée des nationalismes dans le monde nous alerte sur l’urgence d'affirmer et de construire un autre modèle de société.
En effet, il n’est plus possible d'espérer adapter notre système politique et économique pour le rendre plus viable. Précarisation croissante d’une large majorité, racisme affiché par les puissants, urgence écologique, recul des droits des femmes et LGBTQI+... Le constat est sans appel. Si nous laissons les pouvoirs en France et partout ailleurs faire de nos vies un champ de profit, il n'y aura aucune limite pour contenir leur avidité.
Aussi, il est urgent de construire le pouvoir populaire en renforçant notre implication dans les organisations de masses et de classe. Face à la fascisation de la bourgeoisie et des élites politiques, soyons prêt·e·s à rendre les coups en organisant la solidarité, l'autogestion et le rapport de force sur nos lieux de vie, de travail et d'étude. Soyons également présent·e·s dans les organisations antiracistes, anti-impérialistes, féministes et LGBTI+ qui agissent au quotidien contre l'extrême droite, ses idées et ses lois. Partout où c'est possible, créons du lien : notre implication révolutionnaire dans le renforcement et la coordination de ces luttes quotidiennes sera la clé de voute de la victoire antifasciste !
Contre l'extrême droite, révolution sociale et libertaire !
Il nous faut donc remettre en question le capitalisme, qui produit une classe d’exploité·es et de précaires, et transformer les fondements patriarcaux et racistes de nos institutions actuelles
Pour nous, combattre les idées d’extrême-droite, c’est combattre le terreau favorable à son émergence et son implantation, et donc, changer de système : car le capitalisme engendrera toujours la misère et favorisera le repli sur soi.
Combattre les idées d'extrême-droite, c'est donc :
- lutter contre la précarisation grandissante de la société, en resocialisant le travail : c'est nous qui produisons, c'est nous qui décidons !
- se réapproprier nos outils de décision démocratique : démocratie directe et autogestion !
- s'organiser sur les bases de l'anti-racisme et de l'anti-impérialisme :
- lutter contre le patriarcat sous toutes ses formes : non au sexisme institutionnalisé, à l'homophobie et à la transphobie ! Les mêmes droits pour tous et toutes !
- replacer l'écologie au centre de notre modèle économique : contre le capitalisme et ses crises, produisons local, utile, écologique !
- soutenir les luttes contre l'extrême droite et la montée des fascismes partout : en Bretagne, en France, en Europe (Italie, Hongrie, Allemagne...) et dans le Monde ! Nos luttes sont internationalistes !
FACE AUX CRISES CAUSÉES PAR LE CAPITALISME, L’EXTRÊME-DROITE N'EST PAS LA SOLUTION : C'EST LE PROBLÈME !
CONTRE LE CAPITALISME ET LE NEO-FASCISME : SOCIALISATION, AUTOGESTION, REVOLUTION !
LE 21 AVRIL, NOUS MARCHONS A SAINT-BRIEUC,
TOUS LES JOURS, ORGANISONS-NOUS POUR CONSTRUIRE UN AUTRE FUTUR !
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Bevañ an etrebroadelouriezh, Bretagne internationaliste
Afin de commémorer le combat d’un militant breton s’étant battu pour la révolution au Rojava, une rencontre a eu lieu en février à Rennes. L’occasion de réfléchir et débattre d’une question essentielle pour tous les révolutionnaires, l’internationalisme.
Le 10 février 2024 était organisée une rencontre internationaliste à Rennes : « Bevañ an etrebroadelouriezh » (« vive l’internationalisme » en breton). Cette rencontre est née de la volonté d’organiser un hommage à Kendal-Breizh/Olivier Le Clainche, militant breton indépendantiste et libertaire qui avait rallié la révolution au Rojava (partie Kurde du nord de la Syrie) en 2017.
Il a rejoint les combattantes et combattants des YPG-international, participé à la libération de Raqqa et à l’offensive de Deir ez-Zor contre Daesh, avant de se joindre à la défense d’Afrin alors violemment attaquée par la Turquie d’Erdogan et ses milices djihadistes.
C’est dans cette région, bastion du mouvement révolutionnaire Kurde, qu’il est tombé martyr le 10 février 2018. Afin de rendre hommage à Kendal-Breizh et à ses combats, une journée sur de l’internationalisme a été organisée.
L’initiative a été portée par sa famille, ses ami⋅es et camarades ainsi que par le réseau internationaliste francophone de soutien aux luttes kurdes « Serhildan » et le CDKR (Centre démocratique kurde de Rennes).
Elle a rassemblé plus de 200 personnes d’organisations et de localités différentes. Cette journée a démontré la force que peut avoir la lutte internationaliste et les applications concrètes qu’elle peut prendre, au-delà des grandes théories.
En son cœur : prendre soin de ses morts et connaître leurs histoires, réfléchir à nos stratégies de luttes et produire des critiques collectives. Elle a rendu compte de l’importance de construire l’internationalisme localement et matériellement.
Tisser des solidarités entre les peuples
La journée a débuté par des hommages rendus à Kendal Breizh. Le CDKR a nommé les « liens du sang » unissant Olivier à la « famille » de celles et ceux qui luttent pour la révolution. Les ami·es et camarades ont chanté et lu des poèmes en breton, en kurde, en français. Les camarades du bataillon des YPG-international ont envoyé une vidéo.
Une lettre qu’il avait écrite lui-même au cas où il venait à en mourir a été lue par une amie. Habitude dans la tradition du mouvement de libération kurde, un lieu était prévu pour commémorer les martyrs tombé⋅es dans la défense d’Afrin. Les personnes présentes ont été invité⋅es à ajouter les photos de gens auxquels ils et elles souhaitaient rendre hommage.
Ici, les défuntes et défunts ne s’oublient pas, ils et elles font partie de la trame collective et relient celles et ceux qui luttent. L’après-midi a débuté par la présentation d’un travail historique sur les luttes internationalistes en Bretagne : de l’influences des internationales à la Révolution espagnole, en passant par les liens entre luttes de libération nationale.
Des entretiens de militants et militantes ont illustré ce que peut vouloir dire un engagement internationaliste en Bretagne. La connaissance de cette histoire nous permet de perpétuer cette solidarité entre les peuples, de s’en réclamer et d’opposer ces expériences concrètes au sentiment d’impuissance qui peut nous traverser face à l’ampleur de l’offensive du capital.
Elle nous permet de ne pas oublier nos morts et mortes, d’apprendre de leurs combats et de leurs limites. C’est aussi là le sens d’entretenir la mémoire de celles et ceux qui ont perdu la vie en se battant pour des causes justes.
S’interroger sur les enjeux et les pratiques
Une table ronde a ensuite été l’occasion de faire dialoguer des acteurs et actrices de l’internationalisme d’aujourd’hui. Nous nous sommes interrogé·es sur les enjeux, les pratiques internationalistes et la complémentarité des modes d’actions des organisations invités : l’accent est mis sur la formation aux théories et pratiques des kurdes pour l’Académie de la Modernité Démocratique (association de diffusion du paradigme du mouvement confédéraliste Kurde), la solidarité concrète et politique avec les précurseurs révolutionnaires pour le Secours Rouge International (organisation de soutien politique aux révolutionnaires subissant la répression), une pratique d’échanges sous forme de voyages d’étude de brigades internationalistes, et l’investissement dans les luttes locales des pays visités pour Askapena (organisation internationaliste Basque).
Toutes ont souligné la nécessité d’apprendre des autres luttes pour renforcer les leurs.
Pour clore la journée, artistes du Kurdistan et de Bretagne se sont relayé⋅es sur scène pendant que la salle dansait sur des pas traditionnels, les danseurs et danseuses de fest-noz ne déméritant pas dans leur apprentissage des danses kurdes !
L’internationalisme : un enjeux crucial pour les révolutionnaires
Nous ressortons de ce moment politique avec de la force, des réflexions et l’envie de continuer à avancer sur ce chemin. Les capitalistes et les puissances impérialistes sont extrêmement organisés mondialement. Pour nous défendre et opposer des alternatives émancipatrices, nous devons en faire autant.
L’internationalisme s’est développé au fil du temps dans des structures aux idéologies différentes : le socialisme ou les luttes de libération nationale de gauche. Ils ont permis de mettre en commun des expériences, d’identifier des ennemis communs et de construire des analyses partagées quant à l’émancipation des peuples à une époque donnée.
Nous avons le rôle d’entretenir la mémoire, de transmettre cette riche histoire, de revendiquer cet héritage et tirer les leçons des différentes stratégies qui ont eu cours, pour penser notre pratique actuelle de l’internationalisme.
On peut questionner la période de référence quand on étudie l’Histoire de l’internationalisme : la solidarité entre les peuples a pré-existé à la théorisation du socialisme. De même, les luttes internationales débordent largement le cadre traditionnel, en témoignent les luttes écologistes et féministes construites sur des bases locales solides.
Dans un monde où l’offensive du capital est féroce économiquement et politiquement, les espaces de partage, de célébration et de réflexion tel que l’hommage à Kendal Breizh sont plus que jamais cruciaux et ouvrent des portes aux imaginaires de luttes collectives renouvelées.
UCL Finistère
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Intersectionnalité : Pour des luttes écologiques antiracistes et populaires
Les quartiers populaires sont à l’intersection des dominations et subissent plus fortement les conséquences de la pollution et du réchauffement climatique. Pourtant, les liens entre mouvement écologiste et luttes de ces quartiers peinent encore à se créer malgré des premiers pas encourageants.
Les quartiers populaires sont au croisement de diverses formes de domination. L’État raciste y déploie des mécanismes coloniaux qui rendent la vie des habitant·es extrêmement difficile : réduction des services publics, autoritarisme accru au détriment de l’éducation, exclusion géographique avec moins de transports en commun, violences policières… À cela s’ajoute une qualité de vie fortement impactée par les crises environnementales. Les quartiers populaires sont recouverts de béton ce qui renforce les îlots de chaleurs.
À l’inverse les quartiers plus riches des métropoles accumulent les espaces verts (privés ou publics) qui permettent un rafraîchissement lors des canicules.
[1]Les quartiers populaires sont construits dans des zones non prisées des villes, souvent à proximité des autoroutes ou des sites industriels, les exposant ainsi à une pollution importante. Par exemple, à Lyon, les écoles classées en REP/REP+ (Réseau d’éducation prioritaire) sont trois fois plus nombreuses dans les zones fortement polluées par le dioxyde d’azote (NO2) (dépassant les 40 μg/m³, la valeur limite réglementaire annuelle)
[2]Des luttes en parallèle…
Pour faire face à ces injustices sociales et écologiques, les habitant·es des quartiers populaires s’organisent à travers des collectifs de lutte, des syndicats de personnes concernées, etc., pour défendre : le droit d’accès à la piscine avec le maillot couvrant, l’amélioration les menus des écoles… En parallèle, existent les luttes contre les grands projets inutiles et pour la réappropriation des terres : les mégas bassines, No TAV… Mais, ces deux sphères de lutte peinent à se rencontrer et plusieurs éléments peuvent l’expliquer.
Premièrement, comme on a pu l’observer après l’assassinat de Nahel, quand un mouvement émanant des quartiers populaires prend forme, on note une certaine méfiance et un temps d’observation s’applique par manque de (re)connaissance de ces luttes. Deuxièmement, les modes d’action sont différents. Par exemple, une action tenue secrète ou illégale entraîne une sélection des potentielles participant·es. Nous vivons dans un État raciste et autoritaire, qui fait que les risques encourus par les personnes ne sont pas les mêmes selon leur racisation. Ainsi, vouloir faire de la désobéissance civile sans réelle stratégie autre que la massification, implique, forcément, un filtre sur les participant·es. De plus, les habitant·es de quartiers populaires subissent du racisme à outrance, un racisme qui les exclue tous les jours, les faisant sentir pas chez eux », donc comment on peut s’attendre à une quelconque défense des terres dans un territoire qui n’est pas « notre ».
Enfin, le peu d’espaces communs existant nous cloisonne, ce qui entrave notre solidarité de classe. Redynamiser les Unions locales des syndicats, les bourses du travail, les maisons des habitant·es ou encore créer des maisons de l’écologie populaire (tel que Verdragon) [3] sont des pistes pour recréer des espaces communs de solidarité et de lutte.
… qui gagneraient à s’entraider
Cependant, quelques liens existent et mériteraient d’être renforcés. En 2020, il s’est déroulé une manifestation conjointement organisée par le Comité Adama et Alternatiba sous le slogan commun : « Génération Adama, Génération climat : on veut respirer ». Cette solidarité face à la répression est importante, il est ainsi nécessaire de construire des liens pour lutter ensemble et faire preuve d’une réelle entraide de classe. Cela ne pourra avoir lieu sans une remise en question profonde des dynamiques racistes présentes au sein des organisations majoritairement blanches.
Oum et Léo (UCL Grenoble)
Fatima Ouassak, Pour une écologie pirate, La Découverte, 198 pages, 17 euros.
[1] Correia, Mickaël, Huet, Donatien et Rossi, Cédric, « Inégalités climatiques : comment les riches accaparent les espaces verts » », Médiapart.
[2] Deguern, Séverine, Desfontaines, Valérie, Soret, Jodie, Stahl, Mina, Talantikite, Wahida, Vandentorren, Stéphanie et Vasseur, Pauline, « De l’injustice sociale dans l’air. Pauvreté des enfants et pollution de l’air », rapport final de l’UNICEF, octobre 2021
[3] Verdragon, Maison de l’Écologie Populaire, est un lieu/projet co-construit par Alternatiba Paris et Front de mères plus d’info dans l’espace consacré sur le site Front2meres.org.
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Extractivisme : Les luttes écologistes au-delà des frontières
Du Pérou à Grenoble et partout dans le monde, l’extractivisme dépasse les frontières pour piller les sols et dominer le vivant. Pour y faire face, apportons une vision internationaliste et décoloniale dans nos luttes écologiques.
L’extractivisme représente un mode capitalistique et colonial d’accumulation des richesses et repose sur l’extraction d’importantes quantités de ressources naturelles (fossiles, minières, forestières, etc.) principalement destinées à l’exportation vers les empires coloniaux.
Comme le décrit Eduardo Galeano dans son livre Les veines ouvertes de l’Amérique Latine, le pillage des terres et sous-sols de l’Amérique Latine, ainsi que l’exploitation de la force de travail et de l’esclavagisation des peuples autochtones, sont étroitement liés à la formation et à la configuration du capitalisme mondial.
L’extractivisme, renouvellement du colonialisme, met en lumière le fait que les communautés résidant sur des terres riches en ressources sont dépouillées de ces dernières. De nombreux chercheurs et chercheuses évoquent la « malédiction des ressources », soulignant que ces précieuses ressources sont exploitées pour alimenter l’économie des pays occidentaux, laissant aux populations autochtones des gains financiers minimes, voire négatifs tout en pillant leur sol et sous-sol et polluant leur environnement. Ce système perpétue diverses formes de domination en déplaçant les richesses du Sud global vers le Nord global.
Prenons l’exemple de La Oroya [1], une ville d’environ 33 000 habitant·es, située dans la chaîne de montagnes centrale du Pérou. Depuis 1922, elle a été le site d’une fonderie métallurgique principalement exploitée par l’entreprise américaine Doe Run-Peru. Le complexe a longtemps été la principale source d’emploi de la région, cependant, l’activité métallurgique a entraîné une grave pollution de l’air, du sol et de l’eau. En 2000, La Oroya a été classée parmi les dix villes les plus polluées au monde, avec des niveaux alarmants de plomb dans le sang des habitant·es (97 % des enfants âgés de 6 mois à 6 ans ont encore des niveaux élevés de plomb dans le sang). Certains parents ont mené une action collective au siège de l’entreprise Doe Run, aux États-Unis.
Le capitalisme détruit la terre et les corps
En 2009 des mesures sont enfin prises contre l’exploitant américain et le complexe métallurgique est fermé. Mais, c’est loin d’être une victoire, la population locale continue de subir les conséquences néfastes de la contamination persistante tout en faisant face au chômage, ce qui pousse les syndicats à réclamer la réouverture du complexe afin de pallier le manque d’emploi.
Cet exemple, parmi tant d’autres, appuie la nécessité d’une révolution des modes de production qui passe par la maîtrise de la production par les travailleuses et travailleurs. Cette révolution constituera le moteur essentiel de la lutte contre le système colonial et extractiviste, mettant ainsi fin à l’exploitation intensive des sols et sous-sols de régions entières, à l’exploitation du vivant et des populations autochtones, à la surproduction et une remise en cause des procédés industriels polluants…
Les luttes écologiques à l’heure de la mondialisation
De l’autre côté de l’Atlantique, dans le bassin grenoblois, une lutte contre l’agrandissement du site de Crolles de STMicroelectronics bat son plein avec le collectif StopMicro. L’entreprise, qui produit des semi-conducteurs, consomme une quantité significative d’eau dans un territoire où la compétition pour l’accès à l’eau est intense. Après l’agrandissement, l’industriel prévoit de tripler sa consommation d’eau par rapport à 2021 ce qui représente une aberration écologique dans une région déjà en tension hydrique. La CGT ST Crolles, s’est également prononcée sur le sujet et appelle les salarié·es à se saisir des enjeux environnementaux que pose leur activité et critique la direction sur le manque d’ambition pour trouver des solutions effectives.
Face à cette lutte contre l’agrandissement de STMicroeletronics, certain·es défendent l’argument de la relocalisation de la production, mais en réalité, l’agrandissement de l’usine de Crolles ne va pas remplacer une usine ailleurs, mais s’y ajouter. Cependant, il est important de reconnaître l’effet rebond des réglementations environnementales françaises qui engendrent une délocalisation de la production et donc des pollutions et un pillage des sols d’autres régions. Il est donc nécessaire d’apporter un prisme décoloniale dans les luttes contre les grands projets inutiles. Ainsi, à côté d’une révolution de la production il faut mener une révolution des échanges en défendant l’autonomie productive. Libérées des dépendances des multinationales, les territoires, à l’aide de la production locale et des circuits d’échange courts, doivent être en mesure de subvenir à leurs besoins, évitant ainsi les pollutions et pillages d’autres territoires.
Si la lutte contre l’agrandissement de STMicroeletronics et celle de la ville péruvienne La Oroya sont géographiquement opposées, elles ont un ennemi commun de taille : le capitalisme qui réussit à s’adapter et à se renouveler en utilisant d’autres dominations afin de perpétuer son essor. Ainsi, pour préserver les ressources et le vivant, nous devons mener des luttes écologiques, décoloniales, anticapitalistes et internationales par-delà les frontières.
Léo et Oum (UCL Grenoble)
[1] Environemental Justice Atlas ejatlas.org
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Détails sur frontcommun22.wordpress.com
#UCLantifa #RiposteAntifasciste #AutodesfenseProletarienne
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Marseille antifasciste les 3/4 mars, 2 jours pour éclipser la flamme
#LePen et #Bardella avaient choisi #Marseille pour lancer leur campagne européenne. En réaction, des milliers de personnes ont défilé contre le RN et participé à un rassemblement antifa
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Marseille antifasciste les 3 et 4 mars Deux jours pour éclipser la flamme – UCL - Union communiste libertaire
Le Pen et Bardella avaient choisi la cité phocéenne pour lancer leur campagne européenne. En réaction, des milliers de personnes ont défilé contre le RN (ici dans le tunnel du boulevard National), et…UCL - Union communiste libertaire
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Congrès syndical national : Solidaires à un tournant
Le 9e congrès national de l’Union syndicale Solidaires aura lieu du 22 au 26 avril. Comment fonctionne un congrès à Solidaires et quels en sont les principaux enjeux ?
Le congrès sera l’occasion de revenir sur les trois dernières années. Au-delà des questions internes, se posent les questions de l’efficacité de notre action sur les salaires, de la lutte contre la régression des droits, la montée de l’extrême-droite, la résurgence de la guerre en Europe et l’accélération de la crise climatique.
Quelle démocratie dans Solidaires ?
La question démocratique est une pierre angulaire du courant syndical autogestionnaire qu’incarne Solidaires en France. Mais qu’en est-il vraiment dans l’organisation du congrès ?
Le comité national (parlement de l’Union où sont représentés les syndicats nationaux et les UD unions départementales) a décidé en juillet 2023 des thématiques du congrès.
Ensuite des commissions, coordonnées par le secrétariat national et ouvertes à la participation de chaque syndicat national et chaque UD, ont eu lieu à l’automne. Elles ont débouché sur une « version 0 » des textes qui doivent faire consensus pour servir de base afin d’être amendés. Puis le comité national de janvier 2024 a validé ces textes.
Ensuite, les syndicats et UD ont fait des amendements. Une commission s’est réunie pour intégrer ceux qui améliorent les textes de façon consensuelle. Restent maintenant les amendements qui portent des idées/positions nouvelles, demandent des suppressions ou des réécritures massives qui seront eux discutées en congrès.
En congrès et dans l’Union, c’est la pratique du consensus qui prime, pour éviter un système de « minorité/majorité », pourvoyeur de tensions internes et de risques de scléroses sectaires. Ainsi chaque commission de congrès discute les amendements maintenus et voit s’ils peuvent être intégrés.
Elle a toute latitude pour réécrire des propositions et les intégrer. S’il n’y a pas de consensus, la structure qui porte l’amendement peut décider de le retirer ou de le soumettre au vote du congrès. Là il faut ⅔ des voix en « pour » dans le collège des structures nationales et dans celui des UD pour que l’amendement soit validé.
Bref, aller au vote n’est pas le meilleur moyen de faire passer une position.
Pour la tenue des débats, Solidaires s’est doté d’une charte des congressistes « Pour un congrès solidaires libre d’oppressions, inclusif et accueillant » et d’une cellule spécifique mise en place pendant le congrès.
Mais il parle de quoi ce congrès ?
Sur le fond, il y a 3 résolutions. La première « Notre syndicalisme dans un monde en crise » aborde les positions, les alliances (en particulier l’Alliance Écologique et Sociale, ex-Plus Jamais Ca) et priorités des 3 ans à venir pour faire face aux urgences sociales et écologiques, à la montée de l’extrême droite, etc.
La seconde « Enrichir, adapter et faire évoluer notre revendicatif » permet d’approfondir certains sujets, en particulier concernant les droits des femmes (congés menstruels, disposer de son corps, violences conjugales IVG), les handicaps et le validisme et la construction d’un syndicalisme inclusif, le renforcement de la protection sociale (élargie aux questions alimentaires, de logement, environnementales, etc.).
La troisième résolution, « Notre outil syndical », posera la ¬question de l’unité et de la recomposition intersyndicale. Elle abordera également le développement de l’Union dans les secteurs et territoires, la place des instances de représentation des personnels dans le syndicalisme Solidaires, le renforcement de la formation, la démocratie interne et la mise en place d’un protocole en cas de présence d’extrême droite au sein de Solidaires.
Un Syndicalisme alternatif toujours d’actualité ?
Solidaires, qui vient d’avoir 25 ans, a dû faire face ces der¬nières années à différents problèmes. Le plus sérieux reste certainement le « conflit du commerce » qui a mis en exergue les pratiques antidémocratique de ce qui s’appelait la « fédération commerce et service ». Hélas, si l’Union a montré sa capacité de réaction et de défense collective en suspendant cette fédération, elle est restée au milieu du guet en ne pouvant l’exclure : il faut pour cela l’unanimité et certains syndicats pour des raisons différentes, n’ont pas suivi la grande majorité des structures.
Développant un syndicalisme de lutte et de transformation sociale et ayant appelé explicitement à reconduire la grève au 7 mars 2023, Solidaires a eu une forte exposition pendant le mouvement des retraites. Mais est-ce cela se traduit dans les adhésions et le renforcement de notre syndicalisme ? C’est ce que nous allons devoir vérifier dans une période de transition pour Solidaires qui a vu stagner et peut-être légèrement baisser le nombre d’adhérent·es.
Deux enjeux « intemporels » depuis la création de l’Union seront à nouveau de la partie. D’une part faire en sorte de construire l’Union et d’éviter les égoïsmes de chapelle ou le rapport « intéressé » à l’interpro. D’autre part, avancer sur notre structuration pour faciliter la syndicalisation et accélérer notre développement dans le privé.
Enfin, le congrès discutera de la question de la recomposition syndicale avec l’objectif affiché d’ouvrir à la sortie du congrès une discussion sur cette thématique. Le contexte des échanges entre la CGT et la FSU engagée en fin d’année dernière ouvre des possibles tout en étant compliqué. La FSU continue de travailler avec Solidaires sur ce sujet (même si la CGT prime chez le courant majoritaire Unité et Action, proche du PCF).
Côté CGT, si le discours public rejoint celui de Solidaires sur « les menaces de l’extrême-droite », la porte à une recomposition est pour le moment fermée à cause de tensions qui existent dans certains secteurs, comme le rail. C’est un revirement par rapport à la « période Martinez » plus ouverte vis-à-vis de Solidaires.
Où l’on voit l’impact concret du dernier congrès confédéral de la CGT, avec une « direction » dans laquelle les syndicats du rail, de l’énergie et le PCF occupent une place importante et où une partie de la CGT ne veut pas s’encombrer des « gauchistes » de Solidaires.
Au final, nous verrons à ce congrès si le projet de Solidaires d’un syndicalisme alternatif en lien étroit avec le mouvement social est capable de continuer de s’adapter à la période et de finir sa mue de jeunesse pour entrer pleinement dans sa vie adulte.
Des communistes libertaires à Solidaires
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États généraux de l’information : Des enjeux démocratiques et financiers
Poursuivant la méthode Macron des États généraux qui ne servent à rien, des États généraux de l’information se sont ouverts en octobre 2023 pour des conclusions en juin 2024. Sans illusion sur le sérieux de la concertation, les enjeux sont néanmoins considérables. Une poignée de milliardaires et deux banques contrôlent l’essentiel des groupes médias (presse-radio-télé). Et les mutations technologiques multiplient les risques d’extinction d’une information contradictoire. Un réel pluralisme est pourtant la base d’une vraie démocratie.
De nombreuses lois et règlements régentent la presse écrite et ses riches subventions. D’autres gèrent radio et télévision : attribution de canaux, contrôle des contenus... Celles qui partagent le gâteau publicitaire sont aussi complexes que les droits et devoirs des journalistes : diffamation, protection des sources… Alors quand le gouvernement annonce qu’il va « moderniser » l’ensemble, les professionnel·les se précipitent pour défendre leurs pré-carrés et les citoyens et citoyennes doivent surveiller de près les conséquences sur la démocratie. D’autant que le développement des plateformes numériques, des algorithmes et de l’intelligence artificielle pose de nouveaux problèmes dans le choix des informations mises en avant, dans la reproduction automatique des idées dominantes et la production de fausses nouvelles.
On ne sait rien des projets de Macron, sinon la réaffirmation du droit du propriétaire à choisir la ligne éditoriale des médias qu’il possède. Une même réflexion se mène à Bruxelles. Le « Comité » européen qui veille sur l’audiovisuel élargit ses compétences à la presse écrite en musclant ses prérogatives : sur le secret des sources et la cybersurveillance des médias au nom de la « sécurité nationale », sur la concentration des médias, sur le retrait de contenus au nom de la lutte contre les ingérences extérieures. Ce qui revient à l’officialisation d’une censure qui sanctionnera tout aussi bien des opinions « révolutionnaires » le jour venu.
Des États généraux de la presse indépendante
Autour de Mediapart s’est construit une contre-initiative : les États généraux de la presse indépendante. Une centaine de médias ont produit 59 mesures, présentées le 30 novembre à Paris devant mille personnes puis déclinées en rencontres décentralisées. Alternative libertaire s’est associé à cette dynamique malgré les limites du document car il comporte nombre de revendications intéressantes, contre la concentration des médias ou sur la protection des sources et l’indépendance des rédactions. Ce document est néanmoins très marqué par des revendications corporatistes (aides à la presse réservées aux médias employant des journalistes professionnels) et par une illusion sur l’éthique journalistique dont l’indépendance suffirait à l’impartialité de l’information.
Dans sa longue intervention, Edwy Plenel a enfoncé le clou en opposant médias d’information et médias d’opinion. Faut-il alors brûler la presse politique et syndicale, culturelle, littéraire, associative, scientifique qui repose sur du bénévolat ou des experts et universitaires, presse qui représente une part importante du pluralisme réel ? Faut-il croire au concept de neutralité journalistique ? Or l’attribution du numéro de CPPAP [1] qui permet d’accéder à certaines aides pourrait être réservée aux seuls médias embauchant des journalistes professionnels. Cela provoquerait une hécatombe et Alternative libertaire serait au rang des victimes.
Pour un pluralisme organisé (personne peut nous canaliser)
La liberté d’expression est une notion clé pour une société autogérée. Les révolutionnaires se déchirent sur ces questions depuis l’interdiction des journaux « versaillais » par la Commune de Paris en 1871 ! Mais en dehors d’appels haineux et discriminants, rien ne devrait empêcher que dans le débat intellectuel, politique, démocratique, toutes les opinions puissent trouver leur écho médiatique.
Pour lutter contre les tendances autoritaires de tout État nous restons défenseurs de la liberté absolue de créer un média. Mais en régime capitaliste, la liberté est toujours celle du marché. Défendre un vrai pluralisme suppose un service public organisé et financé par la collectivité. Pour défendre le pluralisme de la presse à la Libération, la France avait mis en place un système égalitaire et coopératif de distribution des journaux afin qu’ils puissent tous être présentés aux lecteurs de manière égale. Nous revendiquons la restauration de ce système aujourd’hui dévoyé, ainsi que son extension à des outils mutualisés d’impression et de distribution (kiosques et abonnés) pour les titres contribuant au pluralisme des opinions politiques, artistiques, syndicales, philosophiques, scientifiques sans publicité. Une même institution devrait voir le jour pour contrer le poids des GAFAM dans la distribution dématérialisée des informations.
Face à Bolloré et aux dérives fascisantes des médias de l’industriel catho-traditionaliste, le Conseil d’État somme l’Arcom [2] d’établir des normes plus strictes de décompte des temps de parole pour y inclure non seulement les invités politiques mais aussi les « éditorialistes » et autres « experts » qui sont en fait des militants. C’est mieux que rien mais n’assure pas un vrai pluralisme garantissant l’expression des minorités. À quand des communistes libertaires au 20h ? À quand une chaîne télé libertaire ? Le « pluralisme interne » soit l’expression garantie de tous les courants d’idées dans un média est en pratique un compromis entre centre droit et centre gauche ! Nous devons nous revendiquer du « pluralisme externe » avec des moyens égaux à tous les courants de pensée pour s’exprimer. Et donc des financements publics indispensables face la confiscation des médias par les milliardaires.
Enfin les États généraux de l’information devraient aussi traiter de la précarité croissante des salarié·es des industries médias : pigistes, auto-entrepreneur·euses en graphisme et correction, bagnard·es de la distribution de la presse… mais là c’est silence complet.
Jean-Yves (UCL Limousin)
[1] La Commission paritaire des publications et des agences de presse, composée de représentants de l’État et professionnels de la presse.
[2] L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, fruit de la fusion du CSA et de l’Hadopi le 1er janvier 2022.
Pour aller plus loin :
Etats-generaux-information.fr
Fondspresselibre.org
Acrimed.org/Medias-francais-qui-possede-quoi
Arcom.fr
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