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Voir Yannis Youlountas : Nous n’avons pas peur des ruines
En 2019, la droite revient au pouvoir en Grèce, en promettant d’en finir avec Exarcheia, « le quartier rebelle et solidaire d’Athène ». Avec ce nouveau film [3], le réalisateur Yannis Youlountas rend compte de la résistance qui s’est organisée, encore et toujours, contre les expulsions, les destructions, les accaparements dans plusieurs lieux emblématiques du pays. Actuellement en tournée en France, Suisse, Belgique, pour le présenter, il a accepté de répondre à quelques questions, entre deux de ses… soixante-quinze étapes.
Alternative libertaire : Si la Grèce sert de laboratoire aux politiques néolibérales européennes, peut-elle aussi être un modèle de résistance à celles-ci ?
Yannis Youlountas : Oui, la Grèce est à la fois un front de durcissement du capitalisme et de la société autoritaire en Europe, mais aussi un modèle de résistance particulièrement intéressant. La crise nous a poussé à l’action dans bien des domaines. L’État ayant abandonné la plupart de ses prérogatives sociales pour ne garder que ses prérogatives punitives, la résistance propose des alternatives à l’État à travers l’entraide et l’autogestion. Ce sont des alternatives concrètes qui parlent concrètement à une partie de la population car elles lui sont utiles. Ce ne sont pas juste des tracts ou des discours, mais des solutions immédiates à la souffrance de la base sociale qui prouvent du même coup qu’on peut s’organiser autrement, sans hiérarchie ni bureaucratie. Les plus beaux exemples sont les structures autogérés de santé, les cuisines solidaires, les zones de gratuités et les lieux d’hébergement pour les précaires grecs et exilés dans lesquels l’organisation est horizontale.
Cette transformation de l’imaginaire social passe aussi par un essor des pédagogies coopératives et antiautoritaires, notamment la pédagogie Freinet. C’est un champ de lutte à part entière, car il ne s’agit pas de convaincre des adultes, mais d’aller à la racine du problème qui est notre conditionnement, dès le plus jeune âge, à vivre dans la compétition, dans la concurrence, à jouer des coudes les uns contre les autres, au lieu de nous entraider dans une coopération qui seule pourra nous permettre de changer la vie et de bâtir une nouvelle société fondée réellement sur la liberté, l’égalité et l’adelphité. En ce sens, la résistance en Grèce me semble très concrète et directement utile à la base sociale, ce qui nous rappelle le mouvement ouvrier en France, du milieu du XIXe siècle, au milieu du XXe siècle, depuis les canuts jusqu’à la deuxième guerre mondiale. À l’époque, en France, le mouvement ouvrier pratiquait l’entraide et l’autogestion pour faire face collectivement au chômage, à la maladie, aux accidents du travail et, bien sûr, à l’absence de retraite (jusqu’à la naissance de la Sécurité Sociale, projet autogestionnaire au départ, à l’initiative des ouvriers résistants au nazisme, mais détricoté au fil des ans).
Le mouvement social actuel en Grèce est un peu sur le même terrain, aux côtés de la base sociale maltraitée par l’État. Cela permet de mieux diffuser nos idées en montrant concrètement la société qu’on désire.
Alternative libertaire : Malgré la répression, la banalisation de l’extrême droite et son accession aux instances de pouvoirs dans beaucoup de pays, signes d’un horizon en train de s’obscurcir, les « acteurs » de ton dernier film ne font jamais preuve d’abattement et dégagent une grande combativité. Comment l’expliques-tu ?
Yannis Youlountas : Il n’y a pas de secret, c’est dans l’action qu’on retrouve l’énergie, la volonté, la persévérance. Le pire est d’attendre ou d’espérer, ce qui revient au même puisqu’espérer veut dire attendre dans beaucoup de langues du monde entier comme en espagnol par exemple. Nous n’avons rien à espérer. Nous n’avons rien à attendre. Le changement ne viendra que de nous-mêmes. À nous de passer à l’action d’une façon ou d’une autre, aussi modeste soit-elle. Se remettre en mouvement implique autant le corps qui agit que la pensée qui trace le chemin. Comme disait le poète Machado : « le chemin se fait en marchant ».
Il faut donc se mettre en mouvement, reprendre la route vers l’utopie pour mieux voir les perspectives. C’est aussi l’occasion de se rencontrer, par-delà nos différences, comme l’a si bien écrit Angela Davis : « En luttant ensemble, nous apprenons à percevoir de nouvelles possibilités qui, autrement, n’auraient jamais été visibles à nos yeux » [1]. Les philosophes de l’antiquité disaient pour la plupart qu’on pense mieux en marchant, en sortant dans la nature ou sur l’agora, et certainement pas en s’enfermant dans une tour d’ivoire, à l’écart du monde, dans une vie monastique, soi-disant pour mieux réfléchir.
Trop d’humains s’agitent dans des existences stériles, absurdes et répétitives, exactement comme des animaux captifs qui tournent en rond dans leur cage. La société autoritaire et capitaliste est une prison à grande échelle et ses écrans nous poussent à nous contenter d’y vivre par procuration, par délégation, par soumission. Le pouvoir est un voleur de vies. Il devient urgent de rompre avec cette négation de nous-même et du monde. Il est temps de prendre nos vies en mains, en basculant du nom pouvoir au verbe pouvoir, c’est-à-dire en renversant ceux qui prétendent nous diriger et nous gouverner pour passer à une autre société dans laquelle nous aurons enfin la pleine capacité de choisir nos vies : chacun librement pour ce qui concerne au plus près son existence personnelle et, bien sûr, ensemble pour les projets en commun utiles et nécessaires à tous, dans l’entraide et la coopération.
Notre existence actuelle est basée sur le conditionnement à la négation perpétuelle de ce dont nous sommes capables. Nous sommes des oiseaux frappés par un sortilège dans une cage dont la porte est pourtant entrouverte : nous n’osons pas nous envoler car nos maitres ont réussi, au fil du temps, à nous persuader que nous ne savons pas voler. Le pouvoir nous dénigre, nous culpabilise, nous infantilise, nous abrutit pour mieux nous instrumentaliser. Nous sommes des robots à son service, des morts-vivants, des collaborateurs décervelés, qui transformons la Terre tout entière et tout ce qui y vit en marchandise. L’enjeu vital de notre époque est de décoloniser notre imaginaire social pour stopper cette entreprise insensée et mortifère qui relève du suicide collectif. Ce n’est qu’en sortant de cette grande routine monstrueuse qu’on perçoit mieux les autres voies possibles, aisément à notre portée. L’expérience de l’horizontalité et de l’autogestion est un révélateur qui, le plus souvent, nous donne beaucoup d’idées et d’énergie, tout comme la pédagogie coopérative parmi les enfants.
Alternative libertaire : Cette tournée de projection permet aussi d’alimenter une collecte de matériel, en vue d’un nouveau convoi solidaire vers les lieux autogérés [2]. S’agit-il de pousser les spectateurs à devenir acteurs, en quelque sorte ?
Yannis Youlountas : Oui exactement. Le pire serait que les spectateurs de nos films soient de simples consommateurs d’émotions, de paysages, de portraits et d’actions sans lien avec leur existence. Il y a plusieurs manières de s’impliquer, ne serait-ce qu’en apportant des denrées et du matériel pour le convoi solidaire en préparation. Il y a également celles et ceux qui s’engagent et choisissent de partir avec nous en Grèce, avec le prochain convoi. C’est une expérience unique, l’occasion de découvrir la plupart de ces lieux, de faire des rencontres, de se rendre compte par soi-même, au-delà des films, directement sur le terrain. C’est un moment très inspirant. Bref, depuis le simple paquet de couches amené à une projection-débat jusqu’à la participation avec un fourgon au prochain convoi, à chacun de voir ce qu’il peut faire et jusqu’où il peut apporter. L’important c’est de se mettre en mouvement, et de ne pas se contenter d’être un spectateur passif. Nous avons besoin de nous renforcer dans la lutte pour le changement inéluctable de la société. Il y a aussi des enfants qui participent à la préparation du convoi.
Par exemple dans certaines classes, à l’initiative d’enseignants qui ont vu nos films et qui sont déjà venus avec nous. Dans plusieurs villes, il y a également des petits groupes d’enfants qui s’occupent de trier les dons de jouets, au lieu de passer leur dimanche devant des écrans. Il y a aussi des adolescents qui font le voyage et accompagnent leurs parents au sein du convoi solidaire à la rencontre d’autres jeunes à l’arrivée, parmi les jeunes militants grecs et les adolescents exilés. Ce sont également des moments très émouvants et très formateurs.
Alternative libertaire : Une grande diversité de collectifs, syndicats, organisations politiques organise ces soirées. Pourquoi est-ce important pour toi ?
Yannis Youlountas : Il est particulièrement important de ne pas rester en cercle fermé, uniquement entre convaincus, mais d’ouvrir à toutes celles et ceux qui s’interrogent diversement, jeunes et moins jeunes. Autour de nous, de plus en plus de gens partagent un triple constat : nous ne sommes pas en démocratie, les inégalités ne cessent de se creuser, le capitalisme détruit la planète et la vie sur terre. Sur la base de ce triple constat partagé, nous pouvons ouvrir de nouvelles perspectives.
Même les gilets jaunes ont basculé d’une simple demande de pouvoir d’achat à une demande de changement du système politique. Le régime actuel est de plus en plus autoritaire, il ne s’appuie même plus sur le parlement pour donner l’illusion de la démocratie. Les médias dominants, au service du pouvoir économique, ne cessent de faire monter mécaniquement l’extrême droite, comme toujours en temps de crise, puisque le fascisme est le stade ultime du capitalisme quand les illusions ne marchent plus et que son masque tombe. De plus en plus de gens comprennent que la « démocratie représentative » est un oxymore. Nous sommes encore dans la préhistoire politique de l’humanité, dans une société archaïque. La plupart des privilèges n’ont pas encore été aboli. Le capitalisme apparaît clairement comme un système économique mortifère, non seulement du fait de l’exploitation des travailleurs, mais aussi de la destruction rapide de toute vie sur terre, systématiquement transformée en marchandise. Nous n’avons plus le choix : il devient urgent de changer de système politique et économique, non plus seulement pour vivre autrement, mais désormais pour sauver la vie. Au XXIe siècle, changer la vie n’est plus un discours poétique, mais un cri de rage.
Nous sommes tout près d’un point de bascule. Mais nous ne réussirons que si nous sommes capables de donner l’exemple d’une autre façon de vivre ensemble pour proposer un autre imaginaire social : celui d’une société coopérative et solidaire, et, par conséquent, une société dans laquelle la diversité sera réellement considérée comme une richesse, à l’inverse de l’uniformité vers laquelle tend actuellement la société autoritaire à la surface du globe, sous les fourches caudines de la publicité et de la bureaucratie. C’est ce défi que nous devons relever au sein du mouvement social en étant moins claniques et moins sectaires, plus accueillants et plus à l’écoute de nos différences de points de vue. Nous ne sommes pas nés au même endroit ni au même moment, nous n’avons pas reçu la même éducation, la même culture d’origine, nous n’avons pas lu les mêmes livres ni fait les mêmes rencontres, il est donc logique que nous n’ayons pas exactement la même opinion, ni la même façon d’agir.
La diversité du mouvement social fait sa beauté quand il est dans l’action et ne perd pas son temps à se disputer sur des virgules. Il serait bon également d’organiser à nouveau des forums sociaux départementaux. Comme à l’époque de Porto allègre, il y a un quart de siècle. C’est une bonne occasion de mieux nous connaître, de mieux nous comprendre, en participant à des tables rondes, en découvrant nos infokiosques réciproquement, en partageant repas, concerts et projections de films… Nous ne sommes pas si différent que nous le croyons. Ce sont surtout nos parcours qui sont différents. Nous ne partons pas du même point, mais nous visons souvent le même but.
Propos recueillis par Ernest London (UCL Le Puy-en-Velay)
[1] Sur la liberté : Petite anthologie de l’émancipation, Angela Davis, 2016
[2] Convois Solidaire vers la grèce
[3] Voir le site Pas peur des ruines !
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Maroc : Une sécheresse qui n’en finit pas
Au Maroc, depuis maintenant six ans, une sécheresse s’est installée. Cette sécheresse, combinée à des choix politiques productivistes, mène le pays dans l’impasse.
Le 23 janvier 2024, des mesures de restriction d’eau sont appliquées à Casablanca (capitale économique du pays avec 3,89 millions d’habitant·es). Parmi ces mesures, la fermeture trois jours par semaine des hammams. Loin d’être un lieu de bien-être luxueux, le hammam au Maroc est un lieu central de la vie des quartiers où les voisin·nes se retrouve au moins une fois par semaine. De plus, dans certains quartiers, il permet l’accès aux bains communs à celleux qui n’en ont pas dans leurs foyers. Face à la fermeture forcée de ces lieux, la résignation est de mise et les critiques marginales.
Pourtant, les choix politiques de ces dernières années n’ont fait que renforcer la crise hydrique. En quinze ans, avec avec le Plan Maroc Vert (développé par McKinsey) puis son successeur Génération Green 2020-2030, le Maroc a transformé son agriculture pour augmenter le nombre d’arbres fruitiers aux dépens des céréales. L’objectif est l’exportation des produits à « haute valeur ajoutée » [1]. Un des exemples est l’explosion de la production des avocats, en partie boostée par l’investissement du groupe israélien Mehadrin. L’avocat est l’un des fruits les plus consommateurs d’eau et assèche de nombreuses régions dans le monde [2].
Le dessalement : fausse bonne solution
De plus, des mesures inégalitaires se mettent en place, telles que le déploiement des grands canaux qui détournent l’eau des campagnes du nord vers les villes plus au sud afin d’éviter les pénuries. C’est ainsi que, le 18 décembre 2023, l’eau courante à Casablanca ne fut pas coupée [3]. Cependant, ces transferts assèchent grandement les campagnes où résident la population la plus précaire.
La solution de dessalement d’eau de mer est avancée comme solution magique. Cette posture techno-solutionniste permet de maintenir un écran de fumée sur le problème structurel hydrique. Dessaler l’eau de mer pour faire de l’eau potable présente des conséquences environnementales importantes (forte consommation d’énergie, majoritairement fossile, et rejet de produits chimiques) [4].
Ces solutions dites d’adaptabilité sont aujourd’hui courantes. Mais cette notion est doublement fourbe. Premièrement, comme les usines de dessalement, elle crée cet imaginaire où nous pourrions vivre avec les crises environnementales. Or, ce qui va s’adapter c’est bien le système productiviste et destructeur aux dépens de la qualité et de la possibilité de la vie pour la majorité du vivant. Deuxièmement, cet effort d’adaptabilité repose, de fait, sur les pays subissant et non sur ceux à l’origine des crises.
Cette posture est une illustration (parmi tant d’autres) des rapports coloniaux entre les pays du Nord global et du Sud global. C’est bien dans cette domination capitaliste et coloniale que réside la principale responsabilité de cette crise hydrique au Maroc. Au moment où les crises environnementales se font de plus en plus fortes et ne font qu’augmenter, notre camp social se doit de prendre en compte l’écologie décoloniale pour parfaire son analyse et sa stratégie.
Léo et Oum (UCL Grenoble)
[1] Mis en avant sur le site du département de l’agriculture du Maroc : Agriculture.gov.ma/fr/data-agri/plan-maroc-vert.
[2] Lopez Khi, Ana, L’avocat : subtile saveur pour un commerce amer, Alternative libertaire, no 346, février 2024.
[3] Collas, Aurélie, Sécheresse au Maroc : “Plus rien ne pousse ici”, Le Monde, 26 janvier 2024.
[4] Chauvin, Hortense, Dessaler l’eau de mer : fausse solution, vraie catastrophe écologique, Reporterre, 19 avril 2023.
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Macron, en marche vers le fascisme [?]
Loi immigration, « réarmement démographique », culte du chef… Depuis 2017, Macron et son parti sont embarqués dans un virage à droite qui n’en finit plus, marchant main dans la main avec le RN à l’Assemblée depuis 2022. Comment ces tenants de l’extrême centre sont-ils devenus une extrême droite comme les autres ?
« Ce ne sont plus seulement nos constats et nos diagnostics qui s’impose à vous, mais désormais nos valeurs et nos solutions », voici les mots adressés il y a quelques semaines à Gabriel Attal par Jean-Philippe Tanguy, président-délégué du groupe RN à l’Assemblée Nationale. Il suffit de regarder le bilan des gouvernements Macron pour confirmer cette affirmation : sur l’immigration, après l’abjecte loi Darmanin [1], le ministre déclare vouloir supprimer le droit du sol à Mayotte, reprenant une mesure fétiche de l’extrême droite.
Les signaux faibles de radicalisation
Même constat pour les luttes féministes : en parallèle d’un discours parlant de « réarmement démographique », Macron fait barrage à l’adoption par le parlement européen d’une définition du viol prenant en compte la notion de consentement [2]. Pas étonnant de la part d’un président qui déclarait que Depardieu « rend fier la France » alors qu’il est accusé de viol et d’agression par 13 femmes. Pas étonnant non plus de la part d’un président qui a réussi à nommer successivement quatre ministres accusés de viol, dont le ministre de l’Intérieur. Impossible aussi d’oublier que le gouvernement actuel compte six ministres anciens soutiens de la Manif pour tous, un record. On peut compléter ce tableau avec les mesures radicalement antisociales comme la réforme des retraites et la réforme du RSA et de l’assurance chômage, ou la vision particulière de l’éducation qui se dégage du président : SNU, uniformes, et prémisses d’une remise en cause du collège unique.
Les « signaux faibles » de la radicalisation du président n’ont pas manqué au fil des années : hommage à Pétain en 2018, interview à Valeurs actuelles en 2019, citation de Maurras en 2020, la liste complète serait trop longue… Dès sa réélection en 2022, les éléments étaient en place, jusqu’à son discours d’élection où il fera la promesse de tout faire pour que les français n’aient plus aucunes raisons de voter pour « les extrêmes », un pluriel rappelant Trump à Charlottesville [3], qu’on savourera d’autant plus en sachant qu’il visait du côté gauche le réformisme de Mélenchon et LFI, montés en épouvantails.
Le culte de « l’homme fort »
Mais au-delà des influences réactionnaires, il y a dans l’ADN du capitalisme macroniste une composante éminemment fasciste : le culte de « l’homme fort », viril, riche et puissant. Attal a peine élu on nous ventait un surhomme ne dormant que quelques heures par jours, capable d’enchaîner les nuits blanches. En moins de sept ans, 26 ministres et anciens ministres ont été mis en cause dans des affaires judiciaires [4], mais ces affaires ne remettent jamais en question leurs mandats : pour Macron, ses fidèles sont au-dessus des lois, porteurs d’une mission qui ne saurait être remise en cause. Difficile d’être surpris face à ce sentiment d’impunité quand on découvre que plus d’un tiers du nouveau gouvernement appartiendrait aux 1% les plus riches de la population [5]. On trouve ici l’un des points de jonction entre la pensée fasciste et le capitalisme : l’idée qu’une petite caste mériteraient de façon innée d’accumuler sans limites et les richesses et les pouvoirs.
N. Bartosek (UCL Alsace)
[1] « Racisme d’État : Restons mobilisé.es contre la loi Darmanin-Le Pen », Alternative libertaire n°346, janvier 2024.
[2] « L’Union européenne renonce à une définition communautaire du viol », Le Monde, 5 février 2024.
[3] « Vive indignation après le revirement de Donald Trump sur Charlottesville », Le Monde, 15 août 2017.
[4] « Toutes les affaires qui ont touché les ministres d’Emmanuel Macron depuis 2017 », Le Monde, 17 janvier 2024.
[5] « Gouvernement Attal : enquête sur ces millionnaires qui nous gouvernent », L’Humanité, 13 février 2024.
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unioncommunistelibertaire.org/… Mars Désarmons le #patriarcat !
**8 mars 2024 Désarmons le patriarcat !**
Le 8 mars est une date importante de mobilisation pour le mouvement féministe. Cette année, et c’est une première, un appel intersyndical large à la grève du 8 mars ancre davantage les questions féministes dans les préoccupations syndicales. Dans nos syndicats, avec le mouvement féministe, saisissons-nous du 8 mars pour organiser le désarmement du patriarcat !
Même si on ne connaît pas encore l’impact réel de cet appel large, c’est positif. D’autant plus dans le contexte réactionnaire que nous traversons : l’allocution de Macron lors de ses « vœux aux français » aux relents masculinistes, racistes, autoritaires et patriotiques est inquiétante. L’est tout autant le dernier rapport du Haut Conseil à l’Egalité (HCE) où « plus d’un homme sur cinq de 25-34 ans considère normal d’avoir un salaire supérieur à sa collègue à poste égal ».
_La grève féministe_
Cette année, les organisations féministes comme les syndicats se sont donnés les moyens de réussir cette journée de grève. L’appel unitaire national « 8 mars 2024 : face aux attaques du gouvernement, des droites et extrêmes droites, partout les femmes résistent » est largement partagé [1]. La tribune diffusée par Nous Toutes dénonce ce même climat réactionnaire et le backlash en cours dans notre société : « Il faut nous faire taire car nous rappelons sans cesse que les violences de genre sont systémiques et que l’État est complice de leur perpétuation ».
Un appel intersyndical (CGT, CFDT, FSU, UNSA, Solidaires) à la grève ce 8 mars a été publié le 19 février, faisant de cette date une journée de mobilisation interprofessionnelle [2].
La CGT au niveau confédéral se saisit pleinement de cette date et a produit du matériel de qualité. Ces impulsions « d’en haut » vont certainement se traduire concrètement au niveau local de façons diverses. Mais elles donnent un vrai élan et de la légitimité aux militant·es pour construire avec des moyens syndicaux cette grève sur le terrain.
La question du travail des femmes et celle des secteurs dans lesquels elles sont majoritaires reste prépondérante [3]. Le patriarcat est tellement habitué à compter sur le travail gratuit des femmes pour fonctionner que quand les femmes continuent de manière salariée le travail qu’elles font à la maison (soin, éducation, ménage, courses), elles sont sous-payées, précarisées, et leur fonction sociale dévalorisée. Ces métiers essentiels à la société sont aussi ceux à très forte pénibilité et la cause du développement de nombreuses maladies. Combien de temps les femmes devront-elles sacrifier leur vie au profit de celles des autres ?
Les deux dernières grandes mobilisations contre la réforme des retraites ont permis de mettre en relief les questions des faibles pensions des femmes et des inégalités salariales, et l’épidémie de covid a mis en lumière les métiers du soin et du lien, occupés majoritairement par des femmes [4]. Les questionnements autour des secteurs féminisés ont fortement émergé à ce moment-là, se sont démocratisés et sont enfin envisagés comme pouvant faire partie du nécessaire rapport de force face au patronat. Un vaste chantier s’est ouvert et les récentes déclarations de Macron sur le « réarmement démographique » en ouvre d’emblée bien d’autres. Si nous pouvions éviter de rejouer la grève des ventres...
[5]_La rhétorique guerrière de Macron_
Dans sa dernière allocution, Macron a développé toute une rhétorique guerrière autour du réarmement. À travers l’emploi du terme « réarmement démographique », il a renvoyé les femmes à leur fonction reproductrice mais pas seulement. Il faut mettre en perspective ce discours avec la dernière loi Darmanin, l’annonce de l’Agence Régionale de Santé de Mayotte disant que des ligatures des trompes seraient proposées aux jeunes mères arrivant à l’hôpital, ou la récente mise en cause du droit du sol sur ce territoire. Le gouvernement énonce entre les lignes qu’il faut à la fois limiter l’immigration et soutenir la reproduction des femmes blanches et des familles hétérosexuelles françaises.
Tous les 8 mars, nous participons à la construction de la grève féministe. Ce jour-là, il s’agit de se mettre en grève au travail comme à la maison, de refuser de produire et de reproduire. Avec tous les conflits armés en cours, et les populations qui subissent la fureur de leurs dirigeants, nous ne pouvons que nous replacer dans une perspective internationaliste et montrer notre solidarité avec toutes celles et ceux qui vivent dans un pays en guerre [6], ou qui subissent de plein fouet la répression.
Mais face aux nouvelles injonctions natalistes de Macron et tout le vocabulaire belliqueux de réarmement qu’il diffuse, des pans entiers de réflexions se sur-ajoutent comme par exemple : la place de l’État et de ses fonctions régaliennes dans notre société, l’abolition des institutions mortifères telles que la prison, la police et l’armée, le lien entre logique patriarcale, logique de guerre, militarisation de la société et domination imposée aux femmes [7].
S’il paraît aujourd’hui fondamental de continuer à imaginer d’autres modèles de parenté et d’autres manières de faire famille, il paraît tout autant fondamental d’envisager d’autres manières de faire société. Face à la propagande politique et culturelle réactionnaire du moment, nous devons diffuser un contre-discours émancipateur, nous défaisant du capitalisme, de ses infrastructures, de ses institutions étatiques. Pour les désarmer, il va falloir lutter ensemble et ce 8 mars peut en être une étape.
Anne (UCL Montpellier)
[1] Nous sommes signataires de ce texte que vous pouvez retrouver sur notre site ou sur Grevefeministe.fr.
[2] Se reporter aux sites des différents syndicats et notamment au #UnJourSansNous.
[3] L’UCL a produit une brochure au sujet des secteurs féminisés en 2022 unioncommunistelibertaire.org/…
[4] Une étude IRES CGT souligne l’enjeu de la revalorisation de ces secteurs pour l’égalité femmes-hommes
[5] À la fin du XIXe siècle, les néomalthusiens appelaient à la « grève des ventres », afin de cesser de recomposer sans cesse le contingent de « chair à patron », « chair à canon », « chair à plaisir », destinées – l’usine, la guerre ou la prostitution – réservées aux enfants des prolétaires.
[6] Le tract de l’UCL publié à l’occasion du 25 novembre 2023 aborde la question des la guerre et du patriarcat.
[7] Se reporter sur ce sujet aux travaux d’Andrée Michel, aux luttes féministes des années 70 et 80 contre les complexes militaro-industriels. Voir également le livre Des femmes contre des missiles, d’Alice Cook et Gwyn Kirk, éditions Cambourakis, 2016.
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Un projet de société communiste libertaire
Un texte fondamental dans la définition de la révolution aujourd’hui, et de la finalité d’une transformation de la société.Boutique UCL
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Un ultime clin d’œil à notre camarade Gérard Coste.
Postier communiste libertaire, syndicaliste de lutte, Gérard était, ces dernières années, devenu un « passeur », transmettant son expérience et plus largement l’expérience du mouvement ouvrier. Il nous a quittés le 9 mars 2024.
Cela faisait plusieurs années qu’il avait dû restreindre son engagement, fatigué qu’il était par la maladie. Mais toutes celles et ceux qui l’ont connu conserveront le souvenir d’un camarade solide, souriant, à l’ironie douce, à la présence rassurante, à l’érudition contagieuse.
Âgé de 15 ans en Mai 68, actif dans le mouvement de la jeunesse en région parisienne, Gérard était devenu postier en 1972 et avait pris part aux luttes de l’époque : le Larzac antimilitariste en 1973, puis bien sûr la grande grève des PTT en 1974 [1]. C’est à cette occasion qu’il avait rejoint la Fédération anarchiste, dont les postier·es éditaient le bulletin Gestion directe. Opposant au recentrage de la CFDT, il tenta sans succès de créer un groupe autonome d’entreprise, puis quitta la CFDT en 1978. Il travailla alors plusieurs années dans le Cantal, puis en Charente, avant de revenir à Paris, en 1986, à la recette principale du Louvre. Sa route croisa alors celle des postier·es de l’Union des travailleurs communistes libertaires – dont Martine Donio, Thierry Renard, Patrice Spadoni, Patrick Velard –, qui publiaient le bulletin Le Postier affranchi.
Il les rejoignit bientôt dans l’opposition de gauche au sein de la CFDT. Patrice Spadoni souligne la « sympathie qui se dégageait de lui, un militant très engagé mais pas du tout sectaire, très ouvert à la discussion, et par-dessus tout, très humain, très gentil, avec un humour permanent, caustique mais sans aucune méchanceté ».
En novembre 1988, ce fut la rupture : la bureaucratie CFDT expulsa les syndicats franciliens des PTT qui avaient soutenu la grève des « camions jaunes ». Quelques semaines plus tard, les exclu·es fondaient SUD-PTT [2]. Gérard en fut un animateur de premier plan. À la même époque, il quitta la FA.
Les années 1990 le virent particulièrement impliqué dans le soutien aux sans-papiers, aux sans-logis, dans les Marches européennes contre le chômage de 1997 et 1999.
Resté quelques années sans affiliation politique, il adhéra à Alternative libertaire à l’époque du mouvement social de 2003, et participa aux congrès de l’organisation en 2004, 2008 et 2012. En 2006, il intervint dans l’événement organisé par AL pour les 100 ans de la Charte d’Amiens. En 2007, il contribuait aux « Tables rondes syndicalistes » du mensuel Alternative libertaire.
C’est que Gérard aimait l’histoire du mouvement ouvrier, il aimait la transmettre, en tirer des enseignements, et ce n’est pas un hasard si, dans les années 2000, il s’était investi dans l’animation du Centre d’études et de formation interprofessionnelle Solidaires (CEFI-Solidaires).
Ces dernières années, en raison de ses ennuis de santé, Gérard était en retrait mais continuait à cotiser et à discuter avec ses camarades de l’UCL de Saint-Denis. D’une grande modestie, il refusait de jouer au vieux sage, allant même jusqu’à nier tout ce qu’il pouvait encore apporter en termes d’expérience et de connaissances du mouvement ouvrier et de notre courant libertaire. Jusqu’à la fin il est resté révolté contre les injustices sociales et toutes les oppressions. Le meilleur moyen de lui rendre hommage est de continuer le combat.
Guillaume Davranche, avec Martine Donio, Patrice Spadoni et Gaëlle Backer
[1] « 1974 : La grande grève des PTT », Alternative libertaire, novembre 2014.
[2] « 1989 : Des moutons noirs fondent SUD-PTT », Alternative libertaire, octobre 2008.
ENCORE UN MOT DE SES CAMARADES
On avait beau s’y attendre, il y a des départs qui rendent tellement tristes !
Beaucoup retiennent l’animation de ses formations sur l’histoire du mouvement ouvrier… Gérard était avant tout un passeur d’histoires, lisant sans relâche des textes sur ces mouvements ouvriers qui ont servi de socle et de boussole à une action sans cesse renouvelée pour transformer la société.
Gérard était aussi un militant d’action au service du collectif. Actif dans les grèves PTT en 1986, il resta et restera toujours attaché à ce que les travailleurs et travailleuses décident ensemble de leurs revendications, de leurs modes d’action.
C’est ainsi qu’il a été de toutes les luttes sociales et sociétales avec l’objectif de participer à la transformation d’une société où l’humain est au cœur et décide.
Militer avec lui n’avait rien de triste et nous avons partagé nombre de repas, apéros et… recettes de cuisines. Rien de mieux qu’une bonne bouffe pour refaire le monde !
Aujourd’hui, nous perdons un compagnon de luttes, un compagnon libertaire qui va manquer à la réflexion, à l’action. Nous n’aurons plus son humour grinçant, voire caustique. Mais nous n’oublions rien et le mieux à faire, au-delà de nos différences, de nos divergences parfois, c’est de continuer de combattre pied à pied le capitalisme et de la gagner, cette putain de transformation sociale. Ça n’est pas gagné, mais nous le devons bien à Gégé. Il l’a bien mérité !
Martine Donio et Patrick Vélard
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Feu au colonialisme français
Gérald Darmanin a annoncé dimanche 11 février la fin du droit du sol à Mayotte pour « lutter contre l’immigration ». Un énième rappel de la zone de non-droit que représente cette île pour l’État français, après l’opération Wuambushu d’avril 2023. Retour sur l’histoire de cette situation, ancrée dans le colonialisme et l’impérialisme français.
Mayotte connaît depuis plusieurs mois une crise de l’eau sans précédent [1]. La situation de l’éducation [2] et du système de santé [3] est critique. Mais gestion coloniale oblige : le problème, ce sera l’immigration. Le 11 février Gérald Darmanin annonce que le gouvernement souhaite « prendre une décision radicale : la fin au droit du sol à Mayotte ». Les sans-papiers et « l’immigration massive » dont parle Darmanin, proviennent quasi exclusivement des autres îles de l’archipel des Comores, situées toutes entre 70 et 190 kilomètres entre le Mozambique et Madagascar. Mayotte partage une unité historiquement forte avec le reste de l’archipel : une même religion – l’islam sunnite, une même langue – le shiKomori.
L’histoire d’une magouille coloniale
Mayotte n’a été séparée que très récemment dans son histoire des autres îles des Comores. L’archipel est passé d’un protectorat français en 1886 à un « territoire d’outremer » en 1946. Lors du référendum d’autodétermination, en 1974, l’archipel vote massivement pour l’indépendance. L’État français organise alors la séparation du destin des îles en choisissant de ne prendre en compte le résultat que île par île. Mayotte ayant voté contre l’indépendance à 63,22 %, cette magouille référendaire permet de justifier leur séparation et de maintenir Mayotte française en dépit du reste des Comores et de l’ONU, qui reconnaît dans vingt résolutions depuis 1975 la souveraineté des Comores sur l’île de Mayotte ; débutant par sa résolution 3385 dictant « la nécessité de respecter l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores, composé des îles d’Anjouan, de la grande-Comore, de Mayotte et de Mohél ».
Mayotte est désormais département français depuis 2011. De fortes oppositions de la population locale à l’immigration comorienne sur l’île peuvent s’expliquer par la volonté d’obtenir un meilleur cadre de vie et comme conséquence de la politique de division des communautés du colonialisme français qui tente d’y imposer son roman national. Cela n’est pas sans drames, depuis 1995 et l’instauration du « visa Balladur » restreignant la liberté de circulation dans l’archipel, on parle d’entre 7 000 et 20 000 morts en mer [4] sur des kwassa, bateaux de pêche traditionnels. Morts qui auraient pu être évitées, mais que cette frontière coloniale au plein milieu de l’Océan indien a normalisé en fabriquant des « situations irrégulières », alors même que ces aller-retours étaient très fréquents, notamment pour voir de la famille éparpillée sur les îles.
Un département français d’exception
Pourtant, les droits des mahorais·es sont bien limités [5]. Le droit du sol y était déjà réduit et généralement tout les droits des étrangers y sont drastiquement restreints : titres de séjour spécifiques à l’île, pas d’allocation pour les demandeurs et demandeuses d’asile, pas de suspension d’expulsion en cas de contestation d’Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), délai plus court pour déposer une demande d’asile, pas d’Aide Médicale d’État, un délai de saisine du juge en centre de rétention plus de deux fois plus long qu’en métropole, et enfin un harcèlement policier permis par des contrôles d’identités quasi systématiques sur toute l’île. Mais c’est également le cas des autres secteurs de la société : 39 heures de travail par semaine était la norme jusqu’à la grève générale de 2016, un smic inférieur au niveau métropolitain, un RSA au rabais. Le droit du travail n’est appliqué que depuis 2018 mais les conventions collectives sont encore très rares.
Les citoyen·nes mahorais·es sont considéré·es, dans le droit et dans les faits comme des citoyen·nes de seconde zone. C’est cette législation coloniale qui a permis l’opération Wuambushu, notamment avec l’exception concernant Mayotte et la Guyane dans la loi sur le logement de 2018 qui permet de détruire les « habitats informels » sans aucune autre forme de procès.
Un impérialisme français à l’agonie
L’impérialisme français ne veut pas mourir et se voir déclassé. Il se débat même dans l’agonie. Chassé du Sahel notamment par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui annoncent vouloir sortir du Franc CFA et de la mainmise française, notamment après l’ingérence de Macron dans le coup d’État militaire du Niger de 2023 (deuxième principal pays fournisseur d’Uranium pour EDF), l’État français colonial cherche à conserver sa présence stratégique dans l’Océan Indien.
Faire front contre le colonialisme
La période de décolonisation ayant fait disparaître officiellement les catégories de sous-citoyen·nes ou sous-Français·es, l’empire colonial redouble d’efforts pour contrôler les peuples colonisés sur son sol et utilise le droit sur l’immigration et l’accès à la nationalité pour créer et maintenir une population stigmatisée et exploitée. La Loi Darmanin-Le Pen en est le résultat, que ce soit sur le sol hexagonal ou bien dans l’héritage colonial d’outre-mer français. Les politiques coloniales de l’État français ont défiguré et continuent de défigurer l’archipel des Comores, créant par sa législation des milliers de morts et fabriquant une division entre mahorais·es et comorien·nes, poussée à son paroxysme ces derniers mois.
Comme cela a été relevé à de nombreuses reprises, les politiques de répression et d’exceptions juridiques n’attendent que d’être étendues à différentes sphères de la société française. Le passage de la Loi Immigration et sa tentative de s’attaquer à nouveau au droit du sol en France hexagonale, ainsi que l’attaque de Darmanin voulant l’exclure de Mayotte, ne sont pas un hasard du calendrier et reprennent des revendications historiques de l’extrême droite. Les pratiques coloniales de l’État français qui se voit perdre en influence sur la scène internationale nous condamnent et ouvrent la voie à une fascisation de notre société. Les populations mahoraises et comoriennes sont les premières victimes de ces pratiques coloniales, qui assassinent et conditionnent à une vie de misère celles et ceux que Fanon appelait en 1961 « les Damnés de la Terre ».
De par le préjudice colonial historique subi par les quatre îles des Comores ainsi que les multiples coups d’État orchestrés par la France qui ont contribué à son instabilité politique et économique depuis son indépendance, nous estimons qu’aucune solution ne sera possible pour la population Comorienne, Mayotte comprise, sans de justes réparations de la part de la France ! Inscrire les Comores dans le combat international pour les réparations, qui est aussi une mesure de partage international des richesses, doit être une piste offensive pour les progressistes et les syndicats, en métropole comme là-bas. Faisons front commun contre le colonialisme et l’impérialisme français, et joignons nos voix à celles des comorien·nes ainsi qu’à toutes celles et ceux qui réclament l’unité des Comores et la fin des politiques racistes de l’état français.
Commission antiracisme de l’UCL
[1] « Crise de l’eau à Mayotte : les lourdes responsabilités de l’État », Le Monde, 20 octobre 2023
[2] « À Mayotte, les mineurs descolarisés sont toujours plus nombreux », Libération, 6 septembre 2023.
[3] « V, sage-femme à Mayotte : “Wuambushu continue ici de façon très concrète” », Alternative libertaire, septembre 2023
[4] « Quelques éléments d’analyse sur le visa Balladur », La Cimade, 17 octobre 2017
[5] « Mayotte, le département français des exceptions légales », Le Monde, 13 février 2023
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L'#UnionCommunisteLibertaire 37 apporte tout son soutien à la librairie #Publico ainsi que le #PlanningFamilial victimes d'une énième attaque d'#ExtremeDroite.
Construisons les #ContrePouvoirs antifascistes, à #Tours c'est le CAT (Collectif Antifa Tourangeau).
La Librairie Publico attaquée par l’extrême droite 09-03
Ce vendredi 1er mars, sur les coups de 18h30, une personne a dégoupillé puis lancé un fumigène à l’intérieur de la librairie Publico à Paris en criant une phrase incompréhensible, puis a pris la fuite à vélo. Heureusement personne n’a été blessé et même si le fumigène a enfumé toute la librairie, il n’a causé aucun dégât.
Un sticker du groupuscule « Les Natifs », groupuscule parisien qui s’est monté après la dissolution de « Génération Identitaire » a été retrouvé juste après collé sur la façade, ce qui est clairement une signature.
Mais cela ne s’arrête pas là. Ce mercredi 6 mars, sur les coups de 18h, alors qu’un camarade tournant le dos à la rue pour fermer la porte de la librairie, un projectile jeté à quelques mètres de lui qui s’est brisé sur le trottoir. Heureusement il n’a pas été touché, mais cela nous fait penser que cet incident est lié au précédent.
Ces attaques revendiquées par ce groupuscule identitaire parisien ne doivent pas nous duper. Ces évènements arrivent alors que les discours d’extrême-droite en France sont décomplexés et plus que présents dans le débat public. Les chaînes de télé comme Cnews, BFM, C8… déversent discours racistes, propagandes antisociales et réactionnaires à longueur de journée.
Le RN, ennemi des travailleurs.euses et des classes populaires est complètement dédiabolisé pour être considéré comme un parti « normal » sur le spectre politique. Récemment, l’ignoble loi « immigration », le projet de réforme sur le droit du sol, ou encore l’interdiction de l’abaya à l’école, participent à légitimer et ouvrir la voie aux courants fascisants. Et tout cela s’accompagne évidemment d’un renforcement des inégalités sociales.
La Fédération Anarchiste affirme sa solidarité avec les compagnes et compagnons attaquées à la librairie Publico cette semaine mais également tient à réaffirmer sa solidarité avec toutes les personnes qui subissent les violences de l’extrême-droite et/ou des politiques racistes de l’Etat, en particulier les personnes racisées et les migrant.e.s.
La Fédération Anarchiste réaffirme sa volonté et son action de renforcer la lutte antifasciste notamment à travers ses groupes locaux et sa campagne fédérale antifasciste !
Partout où il le faudra, organisons-nous pour l’autodéfense et la lutte collective face aux politiques réactionnaires et identitaires !
Les Relations Extérieures de la Fédération Anarchiste
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Le corps des femmes, un terrain de guerre perpétuel
Dans la guerre qui oppose, depuis le 7 octobre, le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens de la Bande de Gaza à l’État d’Israël, les femmes paient, comme c’est malheureusement de coutume, un lourd tribut.
Le corps des femmes est la cible privilégiée des actes de guerre commis sur les populations civiles. Le 14 novembre, un voile était levé sur les atrocités commises le 7 octobre, spécifiquement sur le corps des femmes : mutilations génitales et viols, souvent suivis de l’assassinat de la victime, sont recensés par dizaines.
Le 19 février, c’est une agence onusienne qui dénonçait « des cas de viols et d’agressions sexuelles commis sur des femmes et des filles palestiniennes détenues par les autorités israéliennes ». Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme s’est fait le relais de ces accusations. Aujourd’hui en Palestine, comme hier au Soudan, les femmes sont les premières victimes civiles de la guerre. Dans les deux camps, des hommes, soldats, sûrs de leur bon droit, s’attaquent aux corps des femmes pour mieux humilier l’ennemi. Il n’y a pas que dans les zones de conflit que les femmes sont victimes du patriarcat.
En France, le collectif #NousToutes s’est rassemblé le 8 février en mémoire des 900 femmes victimes de féminicides commis depuis le premier quinquennat d’Emmanuel Macron – rappelons que ce dernier avait fait de l’égalité entre les femmes et les hommes une « grande cause nationale ». Pour ne plus invisibiliser les femmes et les violences qui leurs sont faites, mobilisons-nous tou·tes le 8 mars pour la grève féministe et faisons-en une grève reconductible jusqu’à l’abolition du patriarcat !
UCL, 23 février 2024
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Ukraine : non à une Troisième Guerre mondiale
Avec ses propos réitérés sur le possible envoi de « troupes au sol » en Ukraine, Macron banalise l’idée d’un engagement militaire direct Otan-Russie. Il faut affirmer une claire opposition à ce scénario catastrophe
Était-ce un coup de bluff ? Un test ? Un pavé dans la mare ? Le 26 février 2024, Emmanuel Macron a provoqué la stupéfaction en évoquant publiquement la possibilité d’envoyer des « troupes au sol » en Ukraine, contre l’armée russe.
Par le jeu des alliances cela signifierait, mécaniquement, un conflit direct entre la Russie et l’Otan, une conflagration à l’échelle du continent, et un risque éminent de guerre nucléaire.
Face aux protestations des autres chefs d’État européens et de l’Otan, Macron a aussitôt rétropédalé en précisant qu’il ne parlait pas de troupes combattantes mais de conseillers militaires (qui sont déjà sur place) ou de garde-frontières…
Il a cependant récidivé le 5 mars, en appelant les États alliés de Kiev à « ne pas être lâches ». Puis, le même jour, nouveau pas de côté, venu cette fois du ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, qui a affirmé qu’il s’agissait de « mettre en échec la Russie » mais sans lui « faire la guerre ».
Non à l’extension continentale du conflit
En politique, c’est ce qu’on appelle souffler le chaud et le froid, instiller le doute, faire naître le débat… et finalement banaliser la possibilité d’une Troisième Guerre mondiale.
Macron assume, dit-il, une « ambiguïté stratégique ». Face à cela il est impossible de rester muet ; il faut répondre sans aucune ambiguïté : non. Non à l’entrée en guerre. Non à l’extension continentale du conflit, qui aurait des conséquences incalculables.
L’impérialisme russe a d’ores et déjà échoué
La résistance ukrainienne épuisera l’envahisseur avec ses seules forces.
Kiev ne reconquerra peut-être pas la Crimée et le Donbass, désormais bunkerisés par l’armée russe. Mais Moscou n’atteindra pas non plus ses objectifs.
Le Kremlin a échoué à renverser le régime ukrainien pour le remplacer par un fantoche à sa solde. Il a échoué à « gagner les cœurs » en Ukraine, en suscitant au contraire une forte résistance populaire jusque dans les partis jusque là prorusses. Il a échoué à faire croire à une « guerre du droit » contre les « Ukronazis » en multipliant les crimes de guerre et les destructions massives. Il a échoué à faire admirer le monolithisme de l’État russe, en révélant au contraire des symptômes de décomposition féodale – rébellion du Groupe Wagner, autonomisation de son vassal mafieux-islamiste Ramzan Kadyrov. Il a échoué à faire taire la dissidence, comme l’a montré la foule courageusement réunie pour l’enterrement de Navalny.
La résistance ukrainienne à l’invasion ne s’arrêtera pas
L’impérialisme russe est aujourd’hui embourbé dans une « guerre sans fin », ingagnable, comme l’ont été le Vietnam, l’Afghanistan et l’Irak pour les États-Unis, comme l’a été l’Afghanistan pour l’URSS, comme l’a été l’Algérie ou le Sahel pour la France. La résistance ukrainienne à l’invasion ne s’arrêtera pas.
Il est temps que Poutine renonce, et concède la paix. Il est hors de question que des va-t-en-guerre irresponsables comme Emmanuel Macron provoquent une extension du conflit.
- Troupes russes hors d’Ukraine !
- Non à une entrée en guerre de l’Otan !
Union communiste libertaire, 7 mars 2024
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#InternationalWomensDay2024
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Palestine : le génocide continue, un cessez-le-feu reste vital
En cinq mois plus de 30 000 personnes ont été tuées, dont la moitié sont des enfants. Ce nombre étant probablement bien en-deçà de la réalité, les corps ne pouvant pas tous être sortis des décombres. Il faut stopper l’État d’Israël dans sa folie meurtrière, son régime colonial et d’apartheid.
Israël bombarde désormais intensivement la ville de Rafah dans le sud de Gaza - où Israël avait demandé à la population du nord de Gaza de se regrouper. Plus de 1,5 millions de personnes parqués sans aucune issue de secours. De son coté, l’Égypte construit dans le désert une vaste prison pour quelques milliers de réfugié.es. Humanitarisme en trompe-l’oeil. Les bombardements sur le Sud-Liban continuent tandis que des missiles frappent la Syrie.
Une famine méthodiquement organisée
Les palestiniens sont en proie à une famine organisée méthodiquement par Israël. Des centaines de camions humanitaires attendent l’autorisation pour rentrer dans Gaza mais sont bloqués par des soldats ou même des civils israéliens. Jeudi 29 février, une centaine de personnes ont été assassinés par Tsahal lorsqu’elles cherchaient à se ravitailler. La famine tue chaque jour les blessés, les plus fragiles, les bébés.
Les photos ignobles des soldats israéliens
Sûrs de leur impunité des soldats israéliens envoient des photos de tortures, d’humiliations, jouant avec des jouets d’enfants, des vêtements de femmes. L’armée « la plus morale du monde » en action ! Parmi eux, 4 000 franco-israéliens, impliqués dans des crimes de guerres sans être inquiétés par la justice française. Si la France a pris des mesures contre quelques colons criminels de Cisjordanie où plus de 600 morts sont déjà à déplorer, elle continue de fermer les yeux sur l’implantation de 26 nouvelles colonies et les violences quotidiennes pour chasser les palestiniens de leurs terres.
Les pays occidentaux complices
Les pays occidentaux et au premier plan les Etats-Unis qui ont pavé la voie de la colonisation sioniste en Palestine ferment les yeux. Bien plus que ça, ils financent directement la mort de dizaines de milliers de palestinien·nes. En poursuivant les livraisons d’armes à Israel, en dépit de la recommandation de la CIJ, Macron a du sang sur les mains.
En Allemagne, en Italie, en Angleterre comme en France la criminalisation du mouvement de soutien à la Palestine est historique : interdictions de manifestations, condamnations avec amendes et prison au prétexte de soutien au « terrorisme ». L’UNRWA, organisme de l’ONU en faveur des palestiniens expulsés de leurs maisons, voit ses financements bloqués au moment le plus critique suite à des accusations non prouvées lancées par Israël.
Imposons le cessez-le-feu
Imposons le cessez-le-feu par un mouvement anti-impérialiste fort. Imposons au gouvernement la libération de George Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais pro-palestinien maintenu en détention en France depuis plus de 40 ans en dépit du fait qu’il soit libérable depuis 1999. Refusons d’être complices d’un nettoyage ethnique et d’un génocide.
La bataille politique doit être menée y compris dans notre camp politique et dans le mouvement social, où la solidarité a parfois du mal à s’exprimer activement. Les racines de cette guerre se trouvent dans une idéologie et un mouvement politique, le sionisme, qui est un projet colonial accompagné de ses habituels crimes militaires. Anticolonialistes, nous sommes antisionistes.
Restons vigilant.es face aux extrêmes droites qui surfent sur le climat d’islamophobie et d’antisémitisme actuel et contre toutes instrumentalisations du combat pour la Palestine à des fins racistes. Il n’est pas possible d’être contre le racisme là bas et et de le tolérer ici.
Nous appelons :
– A un cessez-le-feu immédiat, permanent et sans conditions ;
– A l’entrée immédiate des convois humanitaires dans Gaza ;
– A la libération simultanée de tous les prisonniers israéliens et palestiniens ;
Nous soutenons et appelons à rejoindre :
– La campagne Boycott Désinvestissement Sanction (BDS) contre les entreprises finançant la politique génocidaire d’Israël ;
– La Campagne Stop Arming Israël et appelons les travailleurs à faire grève pour ne plus participer au génocide des palestiniens.
Palestine Vivra, Palestine Vaincra !
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L’IVG dans la Constitution ou l’arbre qui cache la forêt !
La Macronie nous a habitué·es aux coups de comm’. Il ne faut pas voir autre chose dans cette constitutionnalisation superficielle de l’IVG. Pour fanfaronner à peu de frais en vue du 8 mars, le gouvernement n’hésite pas à dénaturer l’un des piliers des revendications féministes. L’UCL salue le travail acharné des militantes dans les organisations féministes qui portent ce projet, malgré les embûches semées par la classe dirigeante.
Néanmoins, à l’heure où partout dans le monde le droit à l’IVG est menacé (Etats Unis, Malte,etc) , réduit ou supprimé, cette constitutionnalisation de façade constitue un premier pas. Le gouvernement est aux aux abois et se sert de cette lutte pour redorer son blason, mais s’il se tourne vers cette question pour le faire, c’est également un signe du rapport de force féministe mis en place de longue lutte par des générations de femmes. L’UCL salue le travail acharné des militantes dans les organisations féministes qui portent ce projet, mais dénonce l’instrumentalisation et la langue de bois.
Un symbole pour masquer un grand vide
On peut se réjouir d’un symbole, mais pas s’il ne sert qu’à masquer le manque abyssal de moyens alloués au respect du droit à l’IVG sur le terrain. Selon sa situation géographique, mais aussi sociale, une personne souhaitant avorter peut rencontrer de grandes difficultés pour faire ses démarches dans les délais légaux. Le démantèlement de l’hôpital public où se fait la majorité des IVG, la fermeture de 130 centres en 15 ans, ou encore la « clause de conscience » qui permet toujours aux médecins de refuser cet acte médical sont autant d’obstacles matériels.
Inscrire l’IVG comme une « liberté » et non pas comme un « droit fondamental » n’est pas un progrès. Un « droit » engage l’État à garantir l’accès effectif à l’IVG dans la pratique, notamment par des moyens financiers. La « liberté », elle, est sélective : les riches pourront continuer de l’exercer même quand le service public de la santé et la Sécurité sociale seront démantelées. La formulation retenue n’empêche pas une future loi de restreindre les conditions d’accès à l’IVG.
Nos droits ne sont pas réellement protégés
Rappelons que ces entraves se perpétuent et s’aggravent dans un contexte où le Président nous enjoint au « réarmement démographique. » La militarisation de la société et la marche vers la guerre coïncident avec le projet de ré-assigner les femmes à la reproduction. Nos droits ne seront jamais garantis sous le capitalisme car nos corps seront toujours des variables d’ajustement pour le capital. Rappelons aussi que, dans le même temps, le colonialisme français s’assure toujours le contrôle des femmes colonisées. Ainsi, l’ARS de Mayotte « invite » depuis près d’un an de jeunes femmes comoriennes et mahoraises à se faire ligaturer les trompes pour réduire le nombre de naissances sur l’île.
Pendant que les macronistes jouent aux féministes une fois dans l’année, l’extrême-droite continue sa propagande. La chaîne réactionnaire de Vincent Bolloré, CNews, a qualifié l’avortement de première cause de mortalité dans le monde, assimilant les avortées à des meurtrières.
Le droit à l’avortement a été arraché par la lutte. C’est par la lutte féministe massive que nous garantirons son respect, sans s’en remettre aux institutions de l’État bourgeois. Il ne nous libère pas, on s’en charge ! C’est toujours notre combat contre l’exploitation au travail, qu’il soit salarié ou domestique, qui mettra des bâtons dans les roues à l’extrême-droite. Ce 8 mars, toutes en grève féministe !
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#AlternativeLibertaire de mars (N°347) est en kiosque
Sommaire : lstu.fr/al347
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#Mayotte
#PresseLibre #MediasLibres #4euros #UnionCommunisteLibertaire
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8 mars 2024 - Face aux attaques du gouvernement, des droites et extrêmes droites : toutes en grève féministe !
Le 8 mars, c’est la journée internationale des luttes des femmes et, c’est une première, un appel intersyndical large à la grève ancre davantage les questions féministes dans les préoccupations syndicales.
Exploitées à la maison comme dans les entreprises, nous nous mettrons en grève ce 8 mars
Sous payés, déconsidérés, précarisés, et à forte pénibilité (souvent peu reconnue) nos métiers sont pourtant essentiels à la société. Les faibles salaires pénalisent d’autant plus qu’ils entraînent un fort décalage au moment de la retraite, aggravé par la réforme des retraites de 2023. La pauvreté touche en particulier celles d’entre nous qui sont sans-papières, trans, racisées, mères solos, handicapées, lesbiennes bies et intersexes… Elle nous rend plus dépendantes d’un père, d’un mari, d’un patron harceleur, agresseur, tueur. L’égalité salariale et la revalorisation des secteurs dits féminisés sont des urgences féministes.
L’exploitation ne s’arrête pas à la porte de la maison. Le travail reproductif pèse lourd sur nos épaules : tâches domestiques et activités de care sont autant de travail nécessaire au fonctionnement de la société, entraînant charge mentale et éloignement de la sphère publique et ce au profit des hommes, des patrons et de l’État. Par la grève, montrons que le monde ne tourne pas sans nous !
Siamo tutte antifasciste
Nous vivons en ce moment une période réactionnaire, où fascisme et racisme pullulent. La Loi Immigration dont les conséquences seront terribles pour les populations immigrées et particulièrement les femmes en est l’exemple parfait. Les idées masculinistes restent fortement implantées voire augmentent chez les plus jeunes. Les attaques contre les femmes de Mayotte (fermeture des maternités, politique de stérilisation, suppression du droit du sol, etc.) vont de pair avec la promotion au plus haut de l’État du modèle hétéronormatif.
À travers l’emploi du terme « ré-armement démographique », Macron a renvoyé les femmes à leur fonction reproductrice mais pas seulement : le gouvernement énonce entre les lignes qu’il faut à la fois limiter l’immigration et soutenir la reproduction des femmes blanches et des familles hétérosexuelles françaises. Ces offensives réactionnaires visent également toutes celles qui dérogent au modèle patriarcal : trans, lesbiennes… Chaque attaque contre l’une d’entre nous est une attaque contre nous toutes. Notre défense est solidaire et collective.
Contre toutes les guerres
Viols, destruction des systèmes de santé, déplacements forcés, etc., les femmes et les enfants sont les premières victimes des guerres. Que ce soient les Palestiniennes sous les bombes israéliennes, les Iraniennes contre la dictature ou les femmes du Rojava pour une société révolutionnaire, ici ou ailleurs, nous luttons pour la vie et la liberté. Nous dénonçons tous les crimes de guerre, les viols de guerre quels que soient les bourreaux. Les combats des unes nourrissent ceux des autres.
Nous militons pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza, la libération des centaines d’otages israélien·nes et de tous.tes les Palestinien.nes détenu.es illégalement et torturé.es dans les prisons israéliennes. Notre sororité traverse les frontières.
Notre féminisme est libertaire, notre lutte est antifasciste, internationaliste et anticapitaliste
Comme les féministes argentines en lutte, nous disons : « Nous faisons grève. Nous mettons en pratique le monde dans lequel nous désirons vivre. »
Nos revendications immédiates :
- L’égalité salariale ; contre les 28,5 % de salaires en moins qu’on nous impose et nos pensions inférieures de 40% à celles des hommes ;
- le partage du temps de travail par sa baisse généralisée ;
- le financement à la hauteur nécessaire et pérenne des centres de planning familiaux et des associations de soutien aux femmes victimes de violences ;
- l’avortement accessible, libre et gratuit ainsi que la PMA pour toutes ;
- l’accès aux parcours de transition libre, gratuit et inconditionnel ;
- la régularisation de toutes.
Retrouvez l’appel unitaire à la grève féministe dont l’UCL est signataire : unioncommunistelibertaire.org/…
8 mars 2024 : face aux attaques du gouvernement, des droites et extrêmes droites, partout les femmes résistent ! Grève féministe ! – UCL - Union communiste libertaire
Nous appelons à la grève du travail, des tâches domestiques, de la consommation. Parce que seules nos voix, nos cris, nos actions visibles pourront faire bouger la société et le pouvoir pour enfin…UCL - Union communiste libertaire
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Le RN est une arnaque sociale
Face à la crise économique et aux attaques contre nos conquis sociaux, l’extrême droite présente comme solution une politique de division raciste du prolétariat, doublée d’une alliance avec nos exploiteurs. Nationaux ou pas, se soumettre aux capitalistes ne sera jamais une perspective pour notre classe.
Le RN contre le pouvoir d’achat et une vie décente
Les députés RN ont voté contre l’augmentation du SMIC, contre l’indexation des salaires sur l’inflation et contre l’encadrement des salaires. Le RN ne propose que la baisse des cotisations patronales (ce qui ruine la Sécu) et la défiscalisation les heures sup’ : nous faire bosser plus en exonérant le patronat.
En pleine inflation, le RN s’oppose au blocage des prix sur les produits de première nécessité et à la gratuité des premiers mètres cubes d’eau.
Face à la crise du logement, il protège les bailleurs et les rentiers en s’opposant au gel des loyers, aux hébergements d’urgence et à la construction de logements sociaux, tout en proposant de restreindre leur attribution aux Français.
Alors que la précarité étudiante explose, et que beaucoup dépendent de l’aide alimentaire, le RN s’est opposé à la garantie d’autonomie (1 063 euros par mois aux étudiant·es et aux apprenti·es non rattaché·es au foyer fiscal de leurs parents).
Le RN contre les services publics
Les municipalités RN démolissent les services publics : privatisation des crèches ou des cantines, diminution des dotations aux écoles publiques et aux activités culturelles, opposition à la gratuité de la cantine pour les familles modestes. Les baisses d’impôts qu’il promet serviront à démolir les services publics de proximité.
Le RN préfère financer la répression (police, armée, prison) et restreindre l’accès au service public en stigmatisant la minorité musulmane (porc « obligatoire » à la cantine, interdiction des jupes longues…).
Le RN contre les droits des travailleurs·ses
Le RN, en allié du patronat, s’en prend aux syndicats qui, en défendant les solidarité des travailleuses et travailleurs de toutes origines, font obstacle à son projet de « préférence nationale ».
Derrière son affichage pseudo-social, le programme du RN est en réalité libéral et capitaliste : contre la réduction du temps de travail, pour la réduction des droits des chômeurs·ses, contre l’impôt sur la richesse (ISF, IFI), contre l’égalité salariale hommes-femmes, qu’il préférerait voir mères au foyer.
Au niveau européen, les députés RN refusent l’harmonisation des droits sociaux et une réglementation commune contre l’évasion fiscale, ce qui favorise les riches et met les salarié·es en concurrence.
Le RN contre notre environnement commun
Sous couvert de soutenir certaines revendications des travailleurs⋅ses, le RN défend un abaissement des normes sociales et environnementales. Il soutient le libéralisme mondialisé et l’agriculture productiviste (votes pour la PAC et les traités de libre-échange européens), contre les productions paysannes. Son discours localiste et identitaire ne sert qu’à justifier sa vision raciste et xénophobe du monde. Il défend également des projets polluants (OGM, nucléaires, pétrole…) au détriment de la santé de notre classe et de l’avenir de la planète.
Contre l’extrême droite, s’organiser à la base
Le RN veut aggraver le capitalisme en affaiblissant les droits des travailleur·ses et en dressant des barrières racistes entre eux. Face à cela, nous devons construire une opposition antifasciste massive et populaire.
C’est en luttant pour nos droits sociaux, par la solidarité antiraciste entre les travailleuses et les travailleurs, que nous ferons reculer l’extrême droite.
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