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La Palestine, miroir grossissant du colonialisme français
Le climat politique en France est explosif, entre répressions étatique des mobilisations pour Gaza, déchaînement de l’extrême droite, propos et actes d’islamophobes et antisémitismes auquel s’est surajouté l’attentat d’Arras. Dans ce contexte, le colonialisme en Palestine résonne avec le colonialisme français d’hier… et ses répercussions d’aujourd’hui.
Depuis le début des évènements à Gaza, la solidarité a pu s’exprimer partout dans le monde, sauf... en France [1] où l’embrasement du débat a pris des proportions inédites : interdiction de manifestations, menace de dissolution du NPA, mise au ban politique de LFI désignée, y compris par le RN, comme antirépublicaine et pro-Hamas… Jusqu’à présent en France, deux approches de la question palestinienne traversaient les partis politiques et la société civile : gaulo-mitterandiens vs atlantistes (c’est à dire critiques ou alignés sur les positions étasuniennes). Sans jamais avoir rompu avec Israël, la France, depuis De Gaulle, a eu une politique étrangère plus nuancée que nombre d’autres États occidentaux, Mitterrand étant même allé jusqu’à reconnaître l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Des activistes sionistes se sont battus des années pour faire basculer la France dans le soutien inconditionnel à Israël, pourquoi et comment ont-il pu gagner ?
Israël-Palestine, question franco-française ?
Pour comprendre la situation présente, un rapide retour en arrière est nécessaire. La France a toujours lorgné sur le Proche-Orient, depuis le XIXe siècle jusqu’à son partage lors des Accords de Sykes-Picot en 1916, entérinés par la Déclaration du Balfour en 1917, dans lequels Français et Britanniques ont trahis les promesses d’indépendance faites aux arabes [2]. Puis, à la Libération de 1945, la France porte une responsabilité historique dans le vol des terres aux Palestinien·nes au profit du futur État d’Israël, d’abord par l’appui à l’Irgoun (extrême droite sioniste ancêtre du Likoud) en 1946-47 pour faire partir des Juifs et Juives depuis les camps de Pologne en Palestine [3], puis par le poids diplomatique qu’elle engage dans le vote du plan de partage en 1947. Enfin, en 1956, la France entre en guerre contre l’Égypte de Nasser, dans le contexte du combat contre le FLN algérien. Le soutien d’Israël à la France s’obtient alors en échange de l’acquisition de technologies nucléaires. Cet appui cesse néanmoins à partir de la Guerre des six jours en 1967 avec l’embargo sur les armes que la France fournissait à Israël.
Si jusqu’alors le soutien des Juifs et Juives de France à Israël restait faible, un tournant s’opère au cours des années 1960. Ce sera d’abord l’arrivée en 1962 de rapatriées, traumatisées d’avoir dû quitter l’Algérie : les associations Pieds noirs en général se distingueront par un pro-israélisme revanchard de la perte de l’Algérie [4]. La Résolution de Khartoum prise par les pays arabes en 1967 et la Guerre du Kippour en 1973 achèveront la bascule d’un soutien quasi-unanime et acritique à Israël et sa politique. Parallèlement, la question du soutien à la Palestine dans les milieux de l’immigration post-coloniale s’affirmera dans les années 1970 autour du MTA [5].
Du colonialisme à la « guerre au terrorisme »
Le recentrage pro-israélien de la France s’effectuera dans le contexte de « guerre au terrorisme » à partir des années Sarkozy et de la diabolisation des personnes musulmanes (ou assigné·es comme tel·les) et immigrées. Se développe alors un intérêt opportuniste pour les pro-sionistes de construire un ennemi « islamiste/musulman·e » commun à la France et, par amalgame, à Israël (schémas que l’on a vu jouer à plein depuis le 7 octobre).
Il faut noter qu’à travers la question israélo-palestinienne, les affects des histoires coloniales des enfants et petit enfants de nord-africain·es Juifs et Juives et Musulman·es se sont cristallisés. La violence des débats que nous connaissons aujourd’hui est héritière de cette histoire coloniale… Dans le regard colonial, l’arabo-musulman·e de Palestine et des quartiers populaires français, c’est le ou la même : les mêmes mots pour les stigmatiser, les mêmes pratiques répressives brutales en réponse – c’est d’ailleurs ce que ne cesse de marteler Zemmour et ses militants dans les médias et sur les réseaux sociaux. Les interdictions des manifestations pour Gaza n’ont d’égales que les interdictions des manifestations de juillet dernier contre les violences policières : on veut faire taire les mobilisations des français·es issu·es de la colonisation, leur insolence à vouloir influer sur la politique étrangère française comme à réclamer justice.
Déchaînements racistes et réactionnaires
Nous assistons aujourd’hui à un consensus pro-israélien effrayant allant de la gauche molle à l’extrême droite. Meyer Habib peut ainsi déclarer que « Marine Le Pen fait désormais partie de l’arc républicain ». L’extrême droite apporte son soutien aux méthodes jusqu’au-boutistes de Netanyahu qu’elle appelle de ses vœux depuis longtemps dans les quartiers.
En parallèle, complotistes et antisémites ne perdent pas une minute : 327 actes antisémites recensés dans les dix jours suivant le 7 octobre, l’attaque du Hamas présentée comme un coup monté... Le groupe d’extrême droite « Lyon populaire » a même fait un parallèle ignoble entre le nationalisme de libération palestinien et le nationalisme français [6]. Rendre acceptable la riposte israélienne ce sera aussi rendre acceptable de futures guerres et répressions françaises.
Mais le fait qu’un antisémitisme persistant à gauche s’exprime également provoque des contradictions et confusions diverses. Il s’agit de garder nos boussoles claires : refuser l’essentialisation des populations faisant de tout·e Juif ou Juive un·e partisan·e de la politique coloniale et raciste de l’État d’Israël et de tout musulman·e un·e islamiste en puissance. Il nous faut réaffirmer le droit à la résistance contre le colonialisme malgré toute les intimidations et accusations d’antisémitisme – sans laisser entendre que le Hamas, mouvement religieux fondamentaliste, libérera les Palestinien·es, ni que, tout en reconnaissant le droit à la résistance, ses attaques ciblant majoritairement des civil·es sont légitimes –, tout en combattant les instrumentalisations racistes, antisémites et fascisantes aux conséquences graves. Enfin, nous devons déconstruire les arguments essentialisant de « guerre de religion » et d’« importation du conflit », en rappelant que c’est l’Europe qui a importé ses contradictions nationalistes et colonialistes en Palestine. Si quelque chose est importé de là-bas, ce sont des techniques de répressions et des produits des colonies… et donc soutenons la campagne BDS, comme toutes les initiatives venant de ce qu’il reste de la société civile progressiste et des forces sociales organisées en Palestine occupée, comme internationalisme agissant.
Nicolas Pasadena (commission antiraciste de l’UCL)
1] Et en Allemagne avec répression policière des manifs et procédures de dissolutions.
[2] Proclamation du « foyer national juif », qui systématise le colonialisme sioniste.
[3] [4] Charles Enderlin, Les juifs de France, entre république et sionisme, Éditions du Seuil, 2020.
[5] Mouvement des Travailleurs Arabes, voir « 1970, naissance des premiers comités Palestine », Alternative libertaire, n°303, mars 2020
[6] Sur leur compte Instagram, 7 octobre 2023, « ni islamisme ni sionisme, nationalisme ».
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Edito
Solidarité, notre arme face à la barbarie
« Quelle que soit la barbarie des autres, il nous incombe à nous anarchistes, et à nous tous hommes de progrès, de maintenir la lutte dans les limites de l’humanité, c’est-à-dire ne jamais faire en matière de violence plus que ce qui est strictement nécessaire pour défendre notre liberté et pour assurer la victoire de notre cause, ce qui est d’ailleurs la cause du bien-être de tous. » Errico Malatesta
Ces mots de Malatesta ne sont pas ceux d’un « anarchiste de salon » mais d’un militant qui a combattu le fascisme naissant dans l’Italie des années 1920. Ces mots, à plus d’un siècle d’écart, résonnent et font écho avec ceux des combattant·es Kurdes (voir le communiqué de l’Union des Communautés du Kurdistan, le KCK, p.13). La lutte armée, si elle est parfois une nécessité, ne doit être ni fantasmée, ni glorifiée, ni héroïsée… surtout quand elle est menée, par d’autres, à des milliers de kilomètres de nos logis. Le combat pour la solidarité et la paix au Moyen-Orient n’est pas vain. Mais que faire d’ici ? Quelle action concrète nous reste-t-il à mener ? La participation aux mobilisations de soutien est essentielle mais peut apparaître bien limitée face aux enjeux énormes et le déchaînement de barbarie auquel nous assistons. Néanmoins nous devons et pouvons mener ici et maintenant toutes les actions concrètes et elles sont nombreuses : actions syndicales, information / formation, rencontres, débats… S’investir également dans la campagne BDS. Et surtout soutenir les Palestinien·es et les Israélien·nes engagé·es pour la paix contre les nationalistes et fondamentalistes religieux de tous bords.
UCL, 8 novembre 2023
Manif #Palestine samedi à 15h Pl. Jean Jaurès.
Des camarades de la Region IDF de l'#UnionCommunisteLibertaire ont participé aux actions de l'après midi #ContrelAntisemitisme et contre la manoeuvre gouvernementale #MarcheContreAntisemitisme banalisant l'#ExtremeDroite et ont fait des prises de parole lors des différentes initiatives, voici celle de l'UCL #Montreuil :
Nous remercions les camarades de l’ORAJ d’avoir organisées ce rassemblement.
Nous ne participerons pas à l’appel à la manifestation qui nous est imposé par le pouvoir : elle constitue une opération de récupération politique que nous refusons. Nous refusons d’aller manifester avec des macronistes qui réhabilitent Pétain, avec un ministre de l’intérieur aux propos antisémites, et au côté des révisionnistes de Zemmour. Nous refusons de défiler contre la haine antisémite au côté des pourvoyeurs de haine islamophobe, au côté d’un gouvernement passant des lois xénophobes, au côté d’une majorité du sénat qui a supprimé l’aide médicale d’état aux étrangers. Jamais nous ne défileront au côté des pompiers pyromanes.
Nous resterons mobilisé-es contre les dominations racistes aux côtés des collectifs de luttes et au sein des organisations de notre camp social, pour participer à y construire et y renforcer une conscience et une culture politique de lutte sans concession contre l’antisémitisme et tous les racismes.
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L'#UnionCommunisteLibertaire ne sera pas aux manifs progouvernementales et pro Etat d'Israel ce dimanche mais à aux rassemblements de gauche contre l'#antisémitisme qui est un racisme répandu dans la société française bien au-delà du cliché raciste visant les #QuartiersPopulaires.
Contre l’antisémitisme et tous les racismes :
1159 actes antisémites ont été recensés depuis le 7/10. Ces actes, qu’ils s’agissent de dégradations matérielles, d’insultes, de menaces et même d’agressions sont intolérables et inexcusables, ne peuvent en aucun cas se justifier
par le soutien aux palestiniens ou des positions anticapitalistes.
Antisémitisme, Islamophobie… : combattre toutes les oppressions racistes !
L’antisémitisme est un racisme répandu dans la société française bien au-delà du cliché lui aussi raciste d'une haine cantonnée aux quartiers populaires. Que le gouvernement héritier d’un état colonial menant une politique xénophobes (comme nous pouvons le voir aujourd’hui avec la #LoiDarmanin) soit à l’origine d’une marche antiraciste est une farce absurde !
Cela doit cependant nous alerter sur le peu d’initiative unitaires des forces progressistes, anticapitalistes/révolutionnaires #ContrelAntisemitisme. Un travail important est nécessaire au sein de notre camp politique pour pouvoir lutter efficacement contre ce racisme spécifique.
L’antisémitisme est l’ennemi de la cause palestinienne
L’antisémitisme est à combattre sans relâche et sans complaisance dans notre camp social, d’où qu’il vienne. Ceux qui croiraient par naïveté, par inconscience ou par bêtise, qu’approuver, répandre des paroles antisémites ou encore se taire face à celles-ci et aux actes antisémites servirait la lutte palestinienne sont finalement les alliés objectifs du sionisme. Aujourd’hui tout comme hier : plus l’antisémitisme monte, plus nos camarades Juifs et Juives se sentent isolé·es et discriminé·es plus la tentation de se rallier à la vision ethno-nationaliste et colonialiste sera forte
Combattre l’antisémitisme et le colonialisme sioniste en #Palestine est un seul et même combat, aucune place à l’antisémitisme n’est possible dans le mouvement de solidarité avec la Palestine.
Pour un antiracisme populaire autonome, pas de marche à côté de l'#ExtremeDroite
Nous ne participerons pas à l’appel à manifestation mise en place par le pouvoir : elle constitue une opération politique erronée pour combattre l’antisémitisme que nous refusons.
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Pour un service public du logement socialisé – UCL - Union communiste libertaire
Nous vous présentons un texte d'orientation fédérale. Poids des loyers, flambée de l'immobilier, spéculation, expulsions, ségrégation urbaine, lutte contre la gentrification, réquisitions de logements…UCL - Union communiste libertaire
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#JinJianAzadi
melbacg.au/for-a-truly-free-pa…
For a truly free Palestine
The following article first appeared in The Anvil, Vol 12, No 6.
As this issue of The Anvil is being prepared, the people of Gaza are being mercilessly bombed as part of a genocidal assault. The Israeli military is preparing for a ground invasion and threatening to expel its remaining inhabitants into Egypt – a second Nakba, larger than the first in 1948. Meanwhile, armed far-right settlers in the West Bank are taking the opportunity to take even more land, and kill Palestinians in the process.
The immediate task is obviously to prevent the genocide and ethnic cleansing of Gaza, but that would still leave the apartheid regime in place. Where, as anarchists, do we stand on the solution to this underlying problem?
Resist Genocide
Faced with mass protests, sit-ins, and other obstructive tactics by those demanding a total ceasefire, some of Israel’s Western allies have called for a “humanitarian pause”. They back Israel in its campaign, but are squeamish about the optics of two million people dying of starvation and disease in such a short time. The Biden administration has responded by twisting the arm of the Egyptian dictator, Sisi, hoping that he will accept the population of Gaza as refugees – the liberal response to the crisis is to push for ethnic cleansing as the alternative to genocide.
We can’t rely on international bodies like the UN or look to politicians. The only way to halt the invasion and stop Israel’s murderous bombing of Gaza is for the working class to act. At the moment, the bulk of the Israeli working class is united behind their military, seeking revenge for the murder and kidnapping of Israeli civilians during the attack on the 7th of October.
Israel, however, imports the majority of its armaments. This means that the international working class can act to cripple its military.
Workers in a position to stop guns, bombs, rockets, military vehicles and all other supplies going to the IDF must do so. A coalition of Palestinian unions has called for unions in all relevant industries around the world to refuse to build or transport weapons destined for Israel. This applies to other supplies necessary for this massacre to continue, like oil and other fuels. Australia exports military equipment to Israel – the workers responsible for those weapons getting in the hands of Israeli soldiers also have the power to prevent their use in genocide.
These actions would run into opposition from the entire capitalist class. In Australia, there would be massive hostility from the media and from the Labor Government. In all probability, the trade union officials would also be unwilling to translate their tepid support for Palestinian rights into industrial action on the ground, particularly where it is illegal. Wherever union officials take this position they should be opposed and their demands that we be complicit in this massacre ignored. A union is only worth the name if it is controlled by its members, and stands against injustice everywhere.
Anarchists Against Apartheid
#SiamoTuttiAntifascisti #antirepression #DefenseCollective #ZemmourDegage
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Il faut cesser immédiatement le carnage en Palestine
Au moment où se tient le IIe congrès de l’Union communiste libertaire, la Palestine est toujours en proie à une tuerie de masse, sans précédent dans l’histoire du conflit israélo-palestinien. L’UCL exige l’arrêt des bombardements, la fin de l’apartheid, du colonialisme, et le respect des droits du peuple palestinien.
Le 7 octobre, 1 400 personnes, hommes, femmes, enfants, essentiellement juifs et juives mais aussi arabes ou immigré·es asiatiques ont été assassiné·es indistinctement. Ces atrocités ont sidéré Israël et ont choqué le reste du monde. Pourtant, cette explosion de vengeance aveugle n’a rien eu d’une surprise pour quiconque avait conscience des conditions de vie infernales dans la bande de Gaza, des sommets de frustration, d’exaspération et de ressentiment accumulés depuis des générations.
Les racines du 7 octobre
Depuis plus d’un siècle, le peuple palestinien a subi la spoliation, l’exil, l’occupation, le colonialisme. Depuis 2007, la bande de Gaza a été transformée en prison, voire en tombeau à ciel ouvert, d’où tout espoir a disparu.
Le 7 octobre 2023, des milliers de Palestiniens ont franchi le Mur dans le cadre d’une opération militaire menée conjointement par le Hamas, le Jihad islamique, le FPLP et le FDLP. Ce serait donc se tromper que d’expliquer l’attaque du 7 octobre uniquement par le fanatisme religieux du Hamas. Même si l’armée israélienne atteignait son objectif de « détruire le Hamas », une nouvelle résistance ressurgirait, engendrée par la révolte et le désespoir de tout un peuple.
Un « risque grave de génocide »
C’est la raison pour laquelle les représailles sanguinaires d’Israël n’aboutiront nulle part. Il s’agit d’une punition collective dont la cruauté soulève l’indignation. Le gouvernement israélien veut opérer un nettoyage ethnique. Mais l’Égypte refusant d’ouvrir sa frontière, Tel-Aviv a opté pour la destruction et le carnage : 10 000 personnes tuées en un mois, auxquels il faut ajouter 120 personnes assassinées en Cisjordanie par des soldats ou des colons. Dans la bande de Gaza, la concentration de population emprisonnée, affamée et pilonnée est telle qu’un comité d’experts de l’ONU a alerté, le 2 novembre, sur un « risque grave de génocide ».
Les responsabilités internationales
Mais l’attaque du 7 octobre, c’est aussi le résultat d’un abandon de toutes parts de la cause palestinienne. Le sentiment que toute autre issue est bouchée. Le droit international et l’Onu sont impuissants depuis toujours. Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, dans une logique de « choc des civilisations » ont cessé de mimer l’impartialité, et se sont alignés de plus en plus ouvertement sur Israël. La plupart des États arabes, tout aussi criminels, ont choisi le business et la normalisation avec Tel-Aviv. Au sein même d’Israël, les pacifistes et anticolonialistes allié·es de la Palestine ont perdu du terrain, tandis que l’extrême droite montait et accédait au pouvoir.
Au sein du mouvement de solidarité avec la Palestine, l’UCL :
– réclame un cessez-le-feu immédiat, la libération des centaines d’otages israélien·nes et des milliers de prisonnier·es palestinien·nes ;
– condamne toute instrumentalisation essentialisante du conflit et la violence qui en découle, et réaffirme la nécessité de lutter contre l’islamophobie et l’antisémitisme où qu’ils se trouvent ;
– dénonce la criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine et l’interdiction des manifestations par le gouvernement français, exige l’abandon des poursuites contre le NPA pour « apologie du terrorisme » ;
– réaffirme son soutien à la résistance du peuple palestinien, aux anticolonistes israélien·nes, et au droit au retour des réfugié·es ;
– appelle à s’engager dans la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanctions pour contraindre Israël à mettre fin à l’apartheid et à la colonisation ;
– appelle au blocage des livraisons d’armes à Israël , y compris par la grève ;
– réaffirme sa confiance dans une solution politique qui, fût-elle par étapes, ne pourra aboutir qu’à un pays unique, laïc, démocratique, c’est-à-dire fondé sur l’égalité des droits de toutes et tous ses habitant·es, qu’ils soient juifs ou juives, arabes ou autres. Sans cette alternative à l’ethno-nationalisme, la population israélienne restera majoritairement persuadée que sa seule perspective est une fuite en avant guerrière et coloniale au détriment du peuple palestinien.
Congrès de l’Union communiste libertaire, 5 novembre 2023
Catch #BlackRoseRosaNegra's table at the 1st Sacramento Anarchist Bookfair today !
The event will take place at the Colonial Cafe and the Colony, a Sacramento DIY venue and show space located at 3520 Stockton Blvd in the Oak Park neighborhood of Sacramento. The Colonial Cafe will be open during the fair serving food and drinks, which includes vegan and vegetarian options. The space has gender neutral bathrooms. We will be strongly encouraging people to mask while indoors
itsgoingdown.org/sacramento-bo…
Announcing the 1st Annual Sacramento Anarchist Bookfair and Rock Against Racism Benefit Show November 5th
Announcing the first annual Sacramento Anarchist Bookfair, followed by a Rock Against Racism concert in so-called Sacramento, CA. On occupied Miwok, Nisenan, and Yokut territory, we invite you to...It's Going Down
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Coordination solidarité exilé·es 14 : Soutien aux Soudanais·es en exil
Après bientôt une année d’existence, c’est la première fois sur Caen, qu’une dynamique de coordination regroupant des sensibilités si différentes réussit à s’inscrire dans la durée. C’est une belle réussite que nous souhaitons renforcer. Chronique d’une belle initiative soutenue par les libertaires de la ville.
Après bientôt une année d’existence, c’est la première fois sur Caen, qu’une dynamique de coordination regroupant des sensibilités si différentes réussit à s’inscrire dans la durée. C’est une belle réussite que nous souhaitons renforcer. Chronique d’une belle initiative soutenue par les libertaires de la ville.
L’agglomération de Caen comprend la ville de Ouistreham, dont le port assure la liaison maritime avec le port de Portsmouth en Angleterre. C’est pour cette raison qu’une communauté soudanaise, les Zaghawas, issus du Darfour, est arrivée dès 2017, avec pour objectif la traversée de la Manche. Ils et elles ont fuit leurs pays où viols, pillages et meurtres ne cessent depuis de nombreuses années. Le pseudo président soudanais, au pouvoir de 1989 à 2019, Omar el Bechir, est lui mis en accusation par la Cour pénale internationale pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre dans le cadre de la Guerre du Darfour.
Mais depuis 2019, ce sont les militaires qui ont repris le pouvoir suite à plusieurs coups d’état (2019 et 2021) et ont mis fin aux révoltes contre la vie chère commencées en 2018, ne laissant à la population que guerres, conflits et pauvreté extrême. C’est pourquoi de jeunes Soudanais·es tentent comme ils et elles le peuvent une nouvelle vie en Europe.
Aujourd’hui c’est près de 80 exilé·es qui subissent les politiques racistes et xénophobes de l’État et de ses représentants locaux comme la Préfecture, le député En Marche Christophe Blanchet, le Président de Région Hervé Morin (LR) et surtout le maire LR de Ouistreham Romain Bail, récemment condamné par le Conseil d’état pour « atteinte manifeste à la dignité humaine » liée à l’absence d’accès à l’eau...
Face à cela, plusieurs individu·es, collectifs (AG de luttes contre toutes les expulsions), associations (Attac, citoyen·nes en lutte) et organisations (UCL), ont décidé de s’organiser en créant la Coordination solidarité exilé·es 14. C’est devant l’absence de réaction du comité local de la campagne « antiracisme et solidarité » pour la journée internationale des migrant·es du 18 décembre 2022, qu’elle a vu le jour, sur des bases d’auto-organisation. Cette coordination a pour but d’organiser la solidarité concrète avec tous les exilé·es et de lutter contre l’énième loi « asile et immigration » de Darmanin.
Action directe et solidarité concrète
Tractages, construction de cabanes, collecte de denrée alimentaire, conférences, projections et organisation de manif’ sont nos principales activités, tout en s’inscrivant dans des actions unitaires plus larges lors des campagnes nationales comme Unis Contre l’Immigration Jetable par exemple. En cette rentrée, et devant l’urgence sociale, notre priorité d’action ira vers la collecte de denrées alimentaires, mais aussi dans l’amélioration des conditions de vie sur le campement en construisant des cabanes.
Pour nous communistes libertaires, ce travail est indispensable d’autant que la guerre ravage le Soudan depuis des années et que les anarchistes soudanais·es ont besoin de la solidarité internationale !
Clem et Val (UCL Caen)
Vous pouvez transmettre vos dons à coordinationsolidariteexiles@laposte.net
....déclarent publiquement et solennellement qu'elles se prononcent contre toutes répressions, poursuites ou mises en cause des associations, organisations, partis, militant·es et citoyen·nes pour leur participation ou appel aux manifestations de solidarité avec le peuple palestinien.
Devant l'extrême dégradation de la situation humanitaire à Gaza, elles appellent la population et toutes les organisations démocratiques au rassemblement à Tours, samedi prochain 4 novembre, à 15h, place Jean Jaurès en solidarité avec le peuple palestinien pour exiger, un cessez le feu immédiat, l'arrêt des bombardements et la levée complète du blocus.
Le #9novembre à 13h30 au TGI de #Tours, un procès vise un·e militant·e suite à l'action #MontlouisSurLoire contre la venue de #Zemmour : une initiative unitaire en soutien est en construction, DM si vous n'avez pas eu l'invit' !
#Antifascisme #AntiRepression #DefenseCollective
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Parcs Naturels : Conservationnisme de la nature ou colonialisme vert ?
Depuis le XIXe siècle, en Europe et en Amérique du Nord, les mouvements écologistes préservationnistes puis conservationnistes ont défendu la création d’espaces protégés pour lutter contre la destruction de milieux et d’espèces. Avec succès, ces parcs se sont multipliés et sont souvent comme la meilleure solution à la chute catastrophique de la biodiversité. Pourtant, à les étudier de plus près, ceux-ci renforcent en réalité des systèmes de domination, notamment racistes et colonialistes.
Depuis le XIXe siècle, en Europe et en Amérique du Nord, les mouvements écologistes préservationnistes puis conservationnistes ont défendu la création d’espaces protégés pour lutter contre la destruction de milieux et d’espèces. Avec succès, ces parcs se sont multipliés et sont souvent comme la meilleure solution à la chute catastrophique de la biodiversité. Pourtant, à les étudier de plus près, ceux-ci renforcent en réalité des systèmes de domination, notamment racistes et colonialistes.
Pour étudier les lourds problèmes que pose le mouvement conservationniste depuis ses origines, et plus particulièrement certains parcs nationaux, je vous propose de revenir, principalement, sur deux d’entre-eux apparemment assez différents l’un de l’autre : le parc du Yellowstone [1] aux Etats-Unis, premier du genre et modèle international, créé en 1872 et celui du Semèn [2], au nord de l’Éthiopie, créé en 1969. Au delà de leurs apports, ils ont, effectivement, de nombreux travers en commun.
Le mythe d’une nature sauvage
Au fondement de la création de ces deux parcs, se trouvent deux mythes qui ont pour point commun de fantasmer des espaces naturels vierges de tout contact humain, ou presque. D’un côté, se trouve la wilderness américaine : le vaste territoire du parc est présenté comme ayant de larges espaces n’ayant jamais connu d’humains, les Amérindien·nes ne feraient que passer.
Ceci, malgré les multiples témoignages, dont certains par des personnes ayant travaillé pour élaborer le futur parc, faisant état de la présence pérenne de populations amérindiennes. Mais cet aspect sauvage était essentiel pour investir ces lieux d’une valeur spirituelle, d’en faire un espace permettant de retrouver l’« Amérique mythifiée » des pionniers.
Pour les parcs africains en général, c’est le mythe de l’« Éden africain » qui a inspiré les experts occidentaux. Ce mythe est fortement présent dans les grandes instances internationales de protection de l’environnement, notamment avec la création de la Liste du patrimoine mondial de l’Humanité qui place près de la moitié du patrimoine culturel en Europe et un quart du patrimoine naturel en Afrique.
Une division exprimée dès 1963 par Jacques Verschuren, à la tête des parcs nationaux du Congo : « L’Europe a ses cathédrales préservées à travers les âges, l’Afrique peut être fière de montrer ses prodigieux spectacles naturels ». C’est pour préserver une nature originelle que des parcs sont créés en Afrique, dans des espaces pourtant bien peuplés.
Des populations locales chassées et criminalisées
Comment traiter, alors, des populations dominées vivant depuis des années dans des espaces que l’on rêve comme totalement sauvages ? Et bien, en les chassant et en les criminalisant ! Ainsi, de 1872 à 2016 des populations sont déplacées.
Pour Yellowstone, cela entre dans un contexte large de mise au pas des populations amérindiennes et de leur enfermement dans des réserves. Pour s’assurer de leur absence, on envoie l’armée et on fait de leur pratique du brûlis la principale menace contre les forêts du pays.
En Éthiopie, après cinquante ans d’action en ce sens par les instances internationales, 2 000 habitant·es de Gich au coeur du parc ont été déplacé·es en 2016. En cause, notamment, leur pratique d’un agro-pastoralisme en terrasse et extensif présenté comme la principale menace pesant sur un patrimoine mondial en péril.
Pourtant, il est proche de celui des Cévennes qui a justifié le classement d’une partie de cette région sur la liste du patrimoine mondial ! L’interdiction totale de leur moyen de subsistance avait également entraîné la condamnation de 2 000 personnes entre 1995 et 2012 soit le cinquième de la population du Semèn !
Au service du tourisme et du nationalisme
Si les conséquences des politiques conservationnistes peuvent donc être dramatiques, on pourrait se dire qu’elles ont, au moins, le mérite d’être entièrement au service de l’écologie. Mais, en fait, c’est loin d’être si simple. Ainsi, dès leur création, ces parcs ont été pensés pour préserver une nature sauvage afin que des visiteurs puissent en profiter. Ainsi, la présence de touristes est non seulement prévue mais encouragée.
Par exemple, si les populations du Semèn sont poussées à quitter le parc pour s’installer en lisière de celui-ci c’est, aussi, pour les faire travailler à l’accueil des 4 000 touristes annuels. C’est donc, en grande partie, pour des populations occidentales que ces espaces doivent être préservés, y compris contre leurs habitant·es !
Les États qui agissent pour la création de ces parcs poursuivent aussi des objectifs politiques. Ainsi, le Yellowstone, créé dans un contexte post-guerre de Sécession, est pensé dès le départ comme un symbole d’unité nationale.
Au Semèn, si Hailé Sélassié veut la création d’un parc c’est, non seulement, pour des raisons de prestige international mais aussi parce qu’il veut en profiter pour hisser le drapeau éthiopien dans une région montagneuse et s’imposer à des populations réticentes à son pouvoir.
Pour les pouvoirs occidentaux, la création d’une notion de patrimoine universel à protéger, dans un contexte de décolonisation, a permis de relégitimer leur présence dans les ex-colonies, au nom de l’expertise nécessaire pour cette cause. Comme le dit Guillaume Blanc, « les institutions internationales agissent au nom du fardeau environnemental de l’Occidental, expert légitimé par des théories écologiques ».
Bon pour la nature ?
Enfin, il n’est pas si certain que les actions de préservations menées soient toujours utiles. Ainsi, Guillaume Blanc montre que les deux arguments justifiant la répression contre les populations du Semèn sont très faibles. En effet, le patrimoine naturel de la région serait en péril d’une part par la déforestation, d’autre part, par la disparition des bouquetins d’Abyssinie.
Hors, l’idée d’une déforestation repose sur des estimations d’un ancien couvert forestier très peu fiables des années 60, contredites par les témoignages de voyageurs des XVIe et XVIIe siècles, et la population de bouquetins augmente depuis 1963 ! Il est donc possible que l’action néfaste des habitant·es soit, en bonne partie, un mythe.
Enfin, comme l’ont montré les travaux de Violette Pouillard [3] ces parcs freinent souvent peu l’exploitation pour des intérêts occidentaux et sont en fait peu adaptés aux besoins des animaux locaux. Mais nous aurons probablement l’occasion de mieux en parler dans de futurs articles !
[1] Étudié par Karl Jacoby, notamment, dans son article « Yellowstone, 1872 : un parc sans Indiens », L’Histoire, n°476, octobre 2020 et son livre Crimes contre la nature. Voleurs, squatters et braconniers. L’histoire cachée de la conservation aux États-Unis, Toulouse, Anacharsis, 2021.
[2] Étudié par Guillaume Blanc dans son article « A la poursuite de l’éden africain », L’Histoire, n°418 et son livre L’Invention du colonialisme vert. Pour en finir avec le mythe de l’Éden africain, Flammarion, 2020
[3] Pouillard, Violette, Histoire des zoos par les animaux, Champ Vallon, 2019
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Dernière Rénovation : Action symbolique, répression réelle
Le 22 mars dernier, le mouvement Dernière Rénovation a organisé une action symbolique sur la préfecture d’Indre-et-Loire afin d’alerter sur l’urgence climatique. La répression que les militant·es ont subi, elle, a été bien réelle.
Le 22 mars 2023, vers 12h30, cinq citoyen·nes soutenant la campagne Dernière Rénovation (DR), mouvement de « résistance civile » ont peint la préfecture d’Indre-et-Loire en orange, à l’aide d’extincteurs et de balais. Sur leurs t-shirts, deux inscriptions : « We have 735 days left » et « Résister est vital ». Sept cent trente-cinq jours avant le point de bascule théorique au-delà duquel on ne pourra plus revenir en dessous des 1,5 °C de réchauffement planétaire (selon le rapport spécial du GIEC de 2018). La France est déjà à 1,7 °C.
Dans une posture non violente, les cinq activistes, âgé·es de 19 à 28 ans, se sont agenouillé·es et ont attendu les forces de l’ordre. L’action a été réalisée à visage découvert, les faits entièrement assumés. Leur revendication ? Un plan concret et ambitieux de rénovation thermique des bâtiments, s’inspirant d’un des axes de la Convention citoyenne pour le climat (CCC). Rappelons que les passoires thermiques sont responsables de 20% des émissions de gaz à effet de serre, et qu’environ 11 000 personnes meurent chaque année d’un défaut d’isolation de leur logement ! Au final, cette mesure serait une avancée non seulement écologique mais aussi une victoire sociale.
Hypocrisie de l’État
L’État pourtant doublement condamné pour inaction climatique avait jusqu’au 31 décembre 2022 pour présenter un plan d’action concret. Sans surprise, rien n’a été fait. A l’automne 2022, un budget conséquent pour la rénovation thermique des bâtiments avait enfin été voté à l’Assemblée nationale – budget coupé arbitrairement par un énième 49-3 de l’exécutif. La campagne de DR a alors posé un ultimatum à l’État : en prenant les symboles étatiques locaux de quatre préfectures (Tours, Nantes, Lyon et Toulouse) et en les peinturlurant, ils et elles ont montré que l’État est coupable.
Les cinq sont violemment interpellé·es par la police devant les médias : jeté·es dans des camions, parfois traîné·es sur le sol, avec notamment une contusion thoracique à la clé. Dernière Rénovation, Soulèvements de la terre : deux tactiques bien différentes pour une même vision avec un résultat commun : la répression en roue libre.
Emmené·es en garde à vue, ils et elles en ressortiront au bout de 28 heures, avec pour deux d’entre elles et eux une convocation le 22 août au tribunal pour un procès, et pour les trois autres des mesures alternatives aux poursuites consistant en 1700 euros de dommages et intérêts et 70 heures de travaux d’intérêt général. Les trois refusent les mesures alternatives, et décident de rejoindre leurs camarades pour un procès, dans la droite ligne des faucheurs volontaires d’OGM.
Au tribunal pour de la peinture
Le 22 août, les cinq peintres se retrouvent en fin de matinée devant le tribunal de Tours pour accueillir le convoi de l’eau, qui fait une étape dans la ville. Les luttes convergent et beaucoup de têtes se succèdent sur l’esplanade pour prendre la parole, soutenir les prévenu·es, et condamner ce procès ainsi que celui à venir de Niort pour les militant·es de l’eau. Des élu·es locaux réaffirment leur soutien mais peu essayent vraiment d’empêcher ce procès, qui est un non-sens. En dernier, ce sont les prévenu·es qui prennent la parole, suivi·es de leurs avocates, venues de Paris pour les défendre : elles demanderont la relaxe en plaidant l’état de nécessité.
Quatre heures d’audience, une salle pleine, des militant·es d’autres organisations venu·es en soutien ne pourront pas y rentrer. Les parties civiles sont à peine présentes : la préfecture n’a pas d’avocats, le conseil départemental n’est représenté que par son avocat, et Tours métropole n’est pas présente, marquant leur désintérêt sur le fonds d’un procès éminemment politique.
La préfecture ne demande pas de dommages-intérêts et s’en remet à l’avis du parquet pour une peine. Le conseil départemental fournit un devis (pas une facture, un devis !) assez flou, impliquant la réfection totale de son portail, et réclame 25 000 euros de dommages et intérêts, ajoutant quelques 2 000 euros de préjudices moraux. En clair, le conseil départemental veut facturer la réfection de son portail doré aux frais des prévenu·es (les bâtiments occupés par la préfecture appartiennent au conseil départemental et le sol devant à la Métropole).
La juge, qui reconnaît l’état d’urgence climatique, refuse de reconnaître l’état de nécessité, se voilant la face. Selon elle, de tels moyens ne sont pas nécessaires dans un état démocratique et les prévenu·es auraient dû commencer par « écrire un livre » (sic) ou « saisir l’assemblée nationale », et pourquoi pas un flashmob ? La juge en bonne spécialiste de tout ira jusqu’à dire que de telles actions aggraveraient la catastrophe climatique, riant, là, au nez de tous les consensus scientifiques et du GIEC qui s’accordent sur la nécessité de la résistance civile et appellent à la lutte pour un monde vi(v)able.
Les prévenu·es lui auront dit « l’important aujourd’hui n’est pas de nous juger mais de savoir de quel côté de l’histoire on veut se placer ». Mais la juge a choisi son côté de l’histoire, en condamnant les prévenu·es à 1 000 euros d’amende chacun·e, et 25 000 euros de dommages-intérêts in solidium. Ils et elles feront évidemment appel avec leurs avocates.
Nico (UCL Tours)
Deux questions à Swann, condamnée en première instance
Alternative libertaire : Pourquoi ce mode d’action ? Swann : Nos jours sont comptés. Nous sommes la dernière génération à pouvoir éviter la catastrophe climatique vers laquelle les gouvernements nous envoient.
La résistance civile non violente a mainte fois été prouvée efficace par le passé dans la lutte pour les droits civiques. Aujourd’hui, même des articles scientifiques prouvent son efficacité. Certains scientifiques du GIEC même appellent à la résistance civile, et d’autres scientifiques sont engagé·es dans un mouvement allié : la « scientific rebellion ».
Alternative libertaire : Quelques mots à propos de la répression des mouvements écolos ? Swann : La répression que nous subissons s’inscrit dans un cadre répressif global grandissant. Elle n’a rien d’étonnant : nous appelons à un changement de système : décroissance et justice sociale. L’écologie ne se fera pas sans la lutte sociale et le gouvernement le sait. Nous sommes réprimé·es car malgré la réalité flagrante et effrayante de notre avenir, nous mettons en péril leurs privilèges.
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Dissolutions : Darmanin ne se débarrassera pas du mouvement social ! 27/10
Au menu du Conseil d’Etat aujourd’hui : dissolutions ! Renvoyant dos à dos organisations de gauche et le local fasciste angevin de l’Alvarium, le gouvernement prétend cibler toutes les violences, sans parvenir à dissimuler sa complaisance notoire envers les groupes d’extrême droite. L’UCL dénonce les attaques toujours plus répressives du gouvernements contre des entités du mouvement social !
La politique de répression du gouvernement ne connaît pas de pause. Ce vendredi 27 octobre, une étape importante sera annoncée quant à la dissolution prévue des Soulèvements de la terre, de la CRI (Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie), du collectif antifa lyonnais la GALE et, cherchez l’intrus, de l’Alvarium, local fasciste angevin. La décision définitive ne sera connue que dans les prochains jours.
En ciblant des groupes aussi divers, le gouvernement prétend cibler toutes les violences. L’asymétrie frappe pourtant quand on voit qui est attaqué et pourquoi : les fascistes peuvent démontrer mille fois leur capacité à tabasser qui ne cadre pas avec leur vision réactionnaire de la société avant d’être menacés par l’État. De l’autre côté, la dénonciation de l’islamophobie est bien vite assimilée à un dangereux séparatisme, et l’opposition aux grands projets inutiles devient un acte de terrorisme.
Si ces dissolutions devaient être confirmées, nous ne sommes pas dupes des suites que leur donnera le gouvernement. À Lille, à Lyon, les groupes fascistes ont continué leurs activités malgré les dissolutions successives, ce que la police ne peut ignorer. Face aux fascistes, seule la lutte de terrain, directe, dans la rue, dans nos lieux de travail ou de vie, permettra réellement de nous défendre et de les faire reculer.
Ne doutons pas que les Soulèvements de la Terre ou le CRI ne bénéficieront pas de la même clémence que les fascistes. Face à ces attaques, l’UCL réaffirme sa solidarité. Nous continuerons de nous battre contre le racisme et la discrimination, contre les grands projets qui détruisent l’environnement et prolonge la machine infernale capitaliste, contre le fascisme, et contre ce gouvernement qui lui déroule le tapis rouge.
Nous appelons au rassemblement de ce vendredi devant le Conseil d’État. Unissons notre camp social contre la répression !
Union communiste libertaire, le 27 octobre 2023