La vidéosurveillance algorithmique pour les #JO2024 va-t-elle être généralisée en 2025 ?
Les arguments de l'#UnionCommunisteLibertaire St Denis pour l'interdiction de la #videosurveillance : ni à #LileSaintDenis ni ailleurs !
#QuisCustodietIpsosCustodes #DefundThePolice
saint-denis.libertaires.org/tr…
Tracts locaux — Saint-Denis – Union communiste libertaire
Saint-Denis – Union communiste libertairesaint-denis.libertaires.org
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Nouvelle série de stickers #ACG :
Nous faisons tourner les rouages
Mais le monde brûle
Mettre fin au capitalisme
Mettre fin à la crise climatique !
We keep the cogs turning.
But the world is burning.
End capitalism.
End the climate crisis!
Join #AnarchistCommunistGroup
Autocollant vu à Guildford, Surrey, Royaume-Uni
#NoWarButClassWar
#ClassUnity #ClassPride #ClassWar
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#AvortementLibreEtGratuit
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- des moyens pour les CH(RU)
- suppression de la #DoubleClausedeConscience
- développement de l'éducation à la vie affective et sexuelle
- #DépénalisationIVG partout
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#FreeSafeLegalAbortion #AbtreibungsRecht #AbortoLegal #LegalnaAborcja #Abortolegale #堕胎法
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Discours de l’UCL Amiens pour le rassemblement antiraciste du 23 septembre 2023
Le sentiment d’impunité dans la police s’approfondit encore : alors qu’elle a récemment tué et mutilé pour maintenir l’ordre social et raciste, l’institution protège ses agents et réclame l’exception pour les criminels dans ses rangs. Le racisme systémique s’est illustré récemment à travers le meurtre de Nahel, 17 ans, en juin dernier ainsi que par les peines et sanctions cruellement abusives des émeutiers, comme en témoigne une condamnation à 10 mois de prison ferme pour le vol d’une cannette.
Alors que le meurtre de Nahel reste présent dans toutes les têtes, la violence de la police s’illustre à nouveau dans une affaire sordide. Cette fois, un jeune homme, Hedi, s’est retrouvé gravement handicapé suite à un tabassage en règle par 4 policiers dans la nuit du 1er juillet dernier, lors du déchaînement de violence de la police pour mater les révoltes. Mâchoire brisée, œil gauche gravement endommagé, plus de 60 agrafes ont été utilisées pour consolider sa boîte crânienne et il devra être réopéré dans 3/4 mois. Les médecins lui auraient dit qu’ils avaient l’impression « d’opérer un mort ». Plus récemment encore, la police s'est de nouveau illustrée par le meurtre de Sefa, 16 ans, qui succombe à ses blessures après avoir été percuté par une voiture de police à Elancourt,
Là ou la police tente encore une fois de se couvrir en parlant d'une "prise en charge à distance" et en accusant même la victime d'avoir percuté volontairement le véhicule policier avec sa moto, d'autres sources parle bel et bien d'une course poursuite et d'un impact volontaire de la part des forces de l'ordre : version beaucoup plus cohérente avec les pratiques policières habituelles. Fidèle à leurs habitudes, la première réaction de la gendarmerie et de la police face à l'événement est de déployer le soir même et le lendemain des unités à Elancourt pour réprimer toute forme de contestation. S'il y a une chose que ces cas récents illustrent, c'est que la police est prête à user de toutes les méthodes possibles pour réprimer, mutiler ou tuer les personnes racisé-es : attaque par balles, passage à tabac, course poursuite...
Outre l’extrême violence et la profonde injustice contenues dans ce passage à tabac d’une personne pour la seule raison qu’elle est identifiée comme arabe, ce qui nous indigne et nous alarme aussi, c’est le soutien sans faille apporté aux agresseurs par leurs collègues policiers, comme lorsque les prévenus ont été applaudis à leur sortie de garde à vue. Et ce malgré les preuves accablantes. Plus encore, c’est la complaisance de la hiérarchie, du préfet au ministre en passant par le Directeur Général de la Police Nationale (DGPN), face à des méthodes pourtant manifestement illégales comme le recours à des arrêts maladie factices.
Loin de recadrer ses troupes, Darmanin leur a même concédé des avantages supplémentaires : garantie de l’anonymat des policiers, maintien des primes lors de la suspension d’un agent, et surtout exemption de la détention provisoire. Le régime d’impunité de la police, déjà bien installé, se trouve renforcé de façon éclatante. Nous affirmons qu’une institution se juge à ce qu’elle produit et non à ce qu’elle prétend être. Or, lorsque depuis des décennies, les soi-disant « erreurs » et « bavures » se multiplient, lorsque loin de donner lieu à des excuses, remises en question et condamnations elles ne produisent qu’une solidarité inconditionnelle envers ceux qui les commettent et le renforcement de l’impunité, il faut en déduire que l’institution fonctionne précisément comme il est prévu.
Si les policiers prennent comme une trahison le fait que la justice puisse les mettre en cause, c’est que pour eux ces faits s’inscrivent dans la mission qu’ils prétendent accomplir, dans les consignes de leur hiérarchie : Parquer les populations des quartiers populaires, traquer les jeunes perçu·es comme issu·es de ces quartiers, maintenir un ordre raciste et colonial. Les meurtres et les passages à tabac ne sont que les manifestations les plus extrêmes de ce continuum de violence. L’Union Communiste Libertaire affirme son plein soutien à toutes les victimes des institutions policière, judiciaire et carcérale.
Nous revendiquons :
- la dissolution des syndicats de police factieux
- la fin de l’impunité policière
- la dissolution de la BAC et de la BRAV-M.
Ces mesures d’urgence nécessaires ne peuvent être que le début d’une lutte effective contre le système policier et judiciaire. Seule la construction d’un véritable rapport de force populaire, par le biais d’une auto-organisation dans les quartiers populaires et au-delà permettra de combattre les violences et la domination étatiques et policières. Pas de justice, pas de paix !
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- constitutionalisation (aucune confiance dans l'Etat )
- la dissolution des groupes d'#ExtremeDroite est peu efficace et rarement suivie d'effets (reconstitution de ligue dissoute)
à jeudi 18h à #Tours
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montpellier.unioncommunistelib…
Violations des droits humains par Israël : le maire de Montpellier tente d’entraver l’expression citoyenne. Communiqué de presse – Montpellier le 22 septembre 2023
Michael Delafosse, par la voie de son service protocole, vient de priver une trentaine d’organisations associatives, syndicales et politiques de la mise disposition d’une salle de réunion.
La salle F.Pelloutier, annoncée comme disponible, a été demandée en bonne et due forme le 21 juillet dernier par l’AFPS34 , afin d’organiser une conférence-débat le 4 octobre avec Salah Hamouri (avocat franco-palestinien) et Jean Claude Samouiller (président d’Amnesty International France). Deux mois plus tard, après avoir exigé la liste complète des organisateurs et le texte d’invitation, la validation du maire n’était toujours pas notifiée. Le 20 septembre la Direction des Evènementiels informe que « Suite à votre demande de réservation d’une salle pour le 4 octobre 2023, nous sommes au regret de vous informer que toutes nos salles sont déjà réservées à cette date.»
Le prétexte avancé pour refuser de facto une salle, en évitant d’expliquer le véritable motif, dénote un manque de courage politique du maire et vise à entraver l’expression publique des deux conférenciers.
Seraient-ils indésirables, et pourquoi ? Ils sont invités dans le cadre d’une initiative aussi légitime que bien d’autres sur des questions internationales ayant lieu à Montpellier telles que celles en soutien au peuple ukrainien et aux femmes iraniennes, par exemple et qui ne sont jamais rejetées par la mairie.
Connaissant les positions de M. Delafosse sur le sujet Israël-Palestine et ses préférences affichées pour les partisans de la colonisation en Palestine (par exemple par le soutien de la Journée fêtant une annexion de Jérusalem-Est) ainsi que son aversion vis à vis du terme « apartheid » pour qualifier le régime israélien, la manœuvre n’est pas étonnante et fait suite à des pressions et refus de salle à des conférences portant sur l’apartheid (présentation du rapport d’Amnesty International) en 2022.
Les positions personnelles du maire ne doivent pas prévaloir sur le respect de la vie démocratique dans la ville de Montpellier et la gestion des salles de conférence municipales. Nos organisations dénoncent fermement- l’absence de transparence dans les critères d’octroi de salles municipales
– une entrave à la liberté d’expression et de réunion, camouflée. Le procédé ne permet pas aux organisations de contester par voie juridique une interdiction explicite visant l’avocat et militant franco-palestinien Salah Hamouri et le Président d’Amnesty International France, tout en les empêchant de s’exprimer à Montpellier dans un espace public.
Nos organisations, résolues à dénoncer les violations des droits humains commises par Israël, maintiennent leur invitation et déclarent tout mettre en œuvre pour organiser la conférence débat à Montpellier le 4 octobre 2023.
Amnesty International Montpellier / Coalition Montpellier contre l’apartheid ( (Association des Palestiniens Languedoc-Roussillon, ATTAC Montpellier, Campagne BDS France Montpellier, Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien, CIMADE – Montpellier, Confédération Nationale du Travail – CNT 34 ESS-, Collectif Citoyen pour la Dignité des Musulmans de Montpellier et Métropole ,Collectif des Musulmans de Montpellier, Collectif Eveil, Ensemble 34, Gauche Écosocialiste , Fédération de l’Education, la recherche et la Culture -CGT , Génération.s – En mouvement, La Carmagnole, Mouvement pour une Alternative Non-violente , Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples , Nouveau Parti Anticapitaliste , Parti de Gauche , Solidaires 34, Union Communiste Libertaire , Union Juive Française pour la Paix) / Collectif Palestine 34 ( (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture , Association France Palestine Solidarité 34, Association des Travailleurs Maghrébins en France 34, Centre de documentation Tiers Monde, CCFD-Terre solidaire, Collectif Kairos, Ligue des Droits de l’Homme Montpellier, Europe Ecologie Les Verts Montpellier, JC – Mouvement Jeunes Communistes de France – Fédération 34, Mouvement pour le Désarmement la Paix et la Liberté , Mouvement de la paix Montpellier, Comité de Montpellier, Parti Communiste Français, section de Montpellier ) / La France Insoumise Hérault (LFI)
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#DefundthePolice #AutodefenseProletarienne #Marche23septembre
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Révoltes urbaines : Les quartiers populaires sur le devant de la scène
La révolte de la jeunesse populaire fin juin oblige à penser les vécus de dominations dans les quartiers populaires comme une question globale. Une campagne exigeante et ambitieuse doit être menée pour exiger justice pour les quartiers populaires et ne pas laisser les jeunes isolé·es.
La mort de Nahel Merzouk le 27 juin dernier, tué à bout portant par un policier, a provoqué une semaine de révoltes dans les quartiers populaires qui s’est étendue à tout le pays dès le deuxième soir. Le jeudi 29 juin, la marche blanche organisé à Nanterre par la mère et les proches de Nahel a été réprimée violemment et la nuit du jeudi au vendredi sera la plus forte de la révolte.
Les semaines suivantes, la marche annuelle pour Adama Traoré à Beaumont-sur-Oise sera interdite ainsi que les rassemblements sur Paris. Alors que le ras-le-bol des jeunes a explosé spontanément et qu’on leur fait le reproche de commettre des actes violents, présumés non politiques, dans le même temps on interdit les expressions et mobilisations pacifiques des comités Vérité et Justice… bel exemple d’hypocrisie d’État ! Les réponses politiques et policières seront elle autorisées en un florilège de propos racistes et de dépolitisation de la révolte. Alors que l’exigence d’abolition du permis de tuer voté par Cazeneuve en 2017 s’imposait comme réponse, le gouvernement fera tout pour qu’on éloigne la question du meurtre de Nahel et qu’on se centre sur les pillages qui « n’auraient plus rien à voir avec sa mort » : il ne faudrait pas qu’on fasse le lien entre pillage et inflation par exemple, alors que beaucoup de commerces de première nécessité ont été pillés.
Le système du ghetto
Mais ici, violences policières et inflation vont de pair. La révolte oblige à remettre les quartiers populaires sur le devant de la scène comme une réalité ayant son unité d’oppressions articulées. Ces oppressions sont trop souvent approchées dans leurs fragmentations : question sociale / capitaliste d’un coté, question raciale / coloniale de l’autre, distinguant exploitation, chômage, logement souvent traités séparément, et non reliés aux discriminations racistes et sexistes. En réalité, les maux sociaux des quartiers populaires et les différentes dominations ne peuvent pas être séparées, et dès lors, les revendications non plus.
La situation de nos quartiers n’est ni exceptionnelle ni accidentelle : partout dans le monde les classes dominantes font la guerre aux prolétariats urbain discriminés et leur réservent un régime de gestion coloniale et d’abandon contrôlé. Au menu : chômage, discriminations et paupérisation. Ces populations sont assignées aux travaux précaires, créant les conditions des maux de la pauvreté (survie et débrouille illégale, etc.) pour ensuite le leur reprocher, les réprimer et les incarcérer… pour le plus grand profit des exploiteurs capitalistes (voir par exemple l’économie des prisons privées aux USA [1].
C’est le système du ghetto. En France cela se traduit par des quartiers où les non-propriétaires se retrouvent : des populations d’origines ouvrières, souvent immigrées ou issue de la colonisation, de nombreuses mères célibataires, subissant humiliations quotidiennes, discriminations au travail, à l’éducation, au logement, à la santé... Ce processus de paupérisation / précarisation / discriminations fait système et profite à la bourgeoisie : reproduction de classe, population étranglée soumise à de mauvaises condition de travail et de bas salaires (contrats précaires, intérim, sous-traitance). Les banlieues sont les laboratoires néolibéraux avant généralisation : hier les zones franches, les emplois jeunes et contrats aidés (le CPE avait été une humiliante réponse aux révoltes de 2005), aujourd’hui l’uberisation dont Macron s’est fait le chantre, et qu’il a vendu comme une solution contre le chômage. La bourgeoisie par son séparatisme de classe a ghettoïsé les banlieues, pour mieux les « reconquérir » ensuite par la gentrification et le « nettoyage policier » [2].
Nous n’avons pas à faire ici à des accidents et à des abandons involontaires, mais à un système causé par un régime étatique et économique raciste qui ne tiendrait pas sans l’accompagnement idéologique qui justifie le traitement inégalitaire et policier (islamophobie, récemment la stigmatisation « des profiteurs d’aides sociales qu’ils enverraient au bled »…)
De 2005 à aujourd’hui, des évolutions
Mais cette particularité des quartiers doit être reliée à la contestation sociale générale, comme le mouvement des retraites où de nombreux travailleurs et travailleuses des quartiers populaires se sont mobilisé·es. Ce moment de forte mobilisation de plusieurs couches de la société a lui aussi été un moment d’explosion face aux détresses sociales du moment, tout comme les gilets jaunes en 2018, dont la répression a obligé à regarder en face les violences policières.
Au printemps avec la répression des manifs retraites et de Sainte Soline, cette question s’est réimposée, avec l’exigence de dissolution des BRAVM. La Macronie, qui a essuyé un nombre important de mouvements sociaux depuis 2017 de plusieurs couches différentes de la société, a la hantise que toutes puissent converger. Elle réprime donc à tour de bras. Les choses ont changé depuis les révoltes de 2005, qui ont vu après cette date les mobilisations dans les quartiers populaires se renouveler et se diversifier. Les comités Vérité et Justice nombreux et organisés ont percé le mur du silence à travers les mobilisations de différents collectifs (Lamine Dieng, UNPA, comité Adama, etc). Ils ont interpellé une gauche et des organisations de luttes qui ont elles-mêmes connu un renouvellement générationnel (la génération CPE fut contemporaine des révoltes de 2005, 20 ans plus tard elle est aujourd’hui animatrice de lutte et sensible à ces questions). De ce fait la révolte ne fut pas isolée comme en 2005 : citons par exemple la venue de Sophie Binet à Nanterre le lendemain de la mort de Nahel.
Tout ceci constitue une victoire dont le gouvernement a peur. Si la Loi Séparatisme avait quelque peu affaiblit le mouvement antiraciste ces dernières années, la révolte a provoqué un sursaut auquel a répondu le mouvement social. Un appel signé par différents syndicats, associations et organisations politiques fut rendu public très rapidement « Notre pays est en deuil » [3] qui appellera aux manifestations des jours suivants. Une date pour une marche unitaire est déjà prévue pour la rentrée, le 23 septembre [4]. Il s’agit de pérenniser ce sursaut dès la rentrée, de l’inscrire dans le temps et qu’il soit vecteur de luttes de masse contres les injustices dans ces quartiers. Les luttes dans les quartiers populaires ont par ailleurs toujours existé, les marches pour l’égalité des années 1980 (dont on fêtera les 40 ans à l’automne, et qui sera un rendez vous important) ou les initiatives du MIB (Mouvement de l’immigration et des banlieues) [5] qui avait lancé la campagne « Justice en banlieue ». Nous devons désormais construire une nouvelle mobilisation de masse.
Nous exigeons justice en banlieue
Le mouvement libertaire doit prendre toute sa place dans les mobilisations à venir où la diversité des tactiques doit être un atout. Nous devrons favoriser convergences et auto-organisation, et prévenir des écueils militants à même de créer de nouvelles divisions, rancœurs et désillusions : ni se substituer, ni abandonner. Nous devons également comme libertaires porter nos propres revendications et analyses. Après 2005, certaines revendications s’imposaient à nous [6], toujours d’actualité, nos exigences démocratiques et autogestionnaires doivent prendre une épaisseur politique plus importante pour contrer l’hégémonie de la théorie fascisante du grand-remplacement : remettre en cause offensivement l’État-nation, sa république assimilationniste et sa laïcité autoritaire et identitaire, par l’affirmation, la reconnaissance et la dignité du peuple des banlieues tel qu’il est : populaire, multiculturel, créolisé, en mouvement, aux histoires diverses (ouvrières, migratoires, coloniales, de luttes) affirmer son droit a la liberté d’expression et à l’hybridité culturelle !
Nous devons affirmer le droit a la reprise en main totale des habitant·es des quartiers populaires sur toutes les décisions qui concernent leur vie : le droit à la santé et à de bonnes conditions de vie loin des pollutions, à la souveraineté alimentaire, le droit a des services publiques sous contrôle des habitant·es et autogérés par elles et eux ! Une oppression radicale exige des réponses radicales.
Nicolas Pasadena (UCL Montreuil)
[1] Angela Davis, Une lutte sans trêve, éditions La Fabrique, 2016.
[2] Les répressions accrues accompagnent souvent les plans de rénovation / gentrification, cf Mathieu Rigouste, La domination policière, une violence industrielle, La Fabrique, Paris, 2012, 257 pages.
[3] « Notre pays est en deuil et en colère », sur le site de Solidaires, solidaires.org.
[4] 1er août 2023, « Appel à la marche unitaire du 23 septembre « Pour la fin du racisme systémique, des violences policières, pour la justice sociale et les libertés publiques » », sur le site de Solidaires, solidaires.org.
[5] MIB, Mouvement de l’immigration et des banlieues, actif dans les années 1990-2000
[6] « Quartiers populaires : cinq ans après les révoltes, qu’est ce qui a changé ? », Alternative libertaire, n° 201, décembre 2010.
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Motion d'actualité adoptée à la Coordination fédérale UCL de #Grenoble des 16/17 septembre
Pour une rentrée de luttes sociales et écologiques
De Sainte-Soline à Nanterre, des piquets de grève aux Soulèvements de la Terre, notre camp social se bat sur tous les fronts. Après un mouvement pour les retraites d’ampleur historique, le pays a connu une série de mobilisations qui l’ont secoué, tant sur le plan écologique, que social et antiraciste.
40 ans après la marche pour l’égalité, il ne fait toujours pas bon être une femme racisée en France. En effet, cette rentrée 2023 est placée sous le signe de l’islamophobie et les jeunes en pâtissent particulièrement suite à l’interdiction du port de l’abaya dans les établissements scolaires. Cette offensive misogyne et islamophobe s’inscrit dans la continuité des politiques de contrôle et d’exclusion des personnes musulmanes ou perçues comme telles et plus particulièrement des femmes. En résultat de ces politiques, des lycéennes racisées voient leurs corps devenir un objet de débat public et se voient refuser l’accès à l’éducation sous couvert d’une conception dévoyée de la laïcité. Cette mesure est une nouvelle étape dans l’extrême droitisation de la société. Au niveau du gouvernement, le projet de loi Darmanin renforce l’exploitation des sans-papiers et le racisme d’État. La police, y compris ses syndicats, est désormais en roue libre. Tout comme l’extrême droite, dont les violences de rue accrues jouissent d’une impunité presque totale.
Le racisme systémique s’est aussi illustré à travers le meurtre de Nahel, 17 ans, en juin dernier ainsi que par les peines et sanctions cruellement abusives des émeutiers, comme en témoigne une condamnation à 10 mois de prison ferme pour le vol d’une cannette. Nous exigeons l’amnistie des condamné⋅e⋅s. Les habitantes et habitants de quartiers populaires, délaissé⋅e⋅s par les gouvernements successifs, ont exprimé leur juste colère à la suite d’un énième meurtre policier raciste. Malgré le manque d’implantation général de la gauche dans les quartiers populaires depuis des décennies, la rapide mobilisation de la gauche sociale et politique a permis de construire les manifestations du 6 juillet et la marche pour la justice sociale, contre le racisme et contre les violences policières du 23 septembre prochain. Celle-ci sera donc décisive pour dessiner la stratégie future de la gauche dans ce mouvement.
Sur le front écologiste, l’année a été marquée par des luttes locales : terres, eaux, forêts, nucléaire, Lyon-Turin… Ces luttes ont été violemment réprimées par le gouvernement et sa police, même si les menaces de dissolution des Soulèvements de la Terre n’ont finalement pas abouti. Cette amplification des luttes écologistes témoigne d’une prise de conscience générale de la nécessité de s’attaquer aux racines de la crise écologique et climatique : le contrôle et l’exploitation des ressources planétaires par la bourgeoisie. Ces luttes vont se poursuivre dans les prochaines semaines notamment avec la coalition nationale « La Déroute des Routes » contre les projets routiers inutiles.
La destruction des terres s’accompagne de la destruction des droits et des conditions de vie des travailleuses et des travailleurs. Lors du mouvement des retraites, le gouvernement a montré sa détermination à continuer la casse de nos droits en utilisant tous les moyens à sa disposition qu’ils soient institutionnels ou répressifs comme l’illustre le cas de Sébastien Menesplier, syndicaliste CGT, visé par une convocation judiciaire à caractère politique. Dans un contexte où l’inflation explose, des luttes voient le jour sur la question des salaires. Par exemple, à Emmaüs dans le Nord où les travailleuses et travailleurs sans-papiers se battent pour la régularisation et une augmentation de salaire. Dans ce sens, le 13 octobre, journée européenne contre l’austérité, pour l’augmentation des salaires et l’égalité salariale, s’annonce comme une date clé des prochaines semaines.
Ces mobilisations ont un point commun : la violente répression comme seule réponse à des aspirations légitimes. Cet État impopulaire, hué tant dans la rue que dans les stades, dénoncé à de multiples reprises par des organisations internationales, persévère pourtant dans ses politiques autoritaires. Plus que jamais l’heure est à l’unité et à l’organisation de notre camp social. Trois dates vont marquer cette rentrée sociale et politique : le 23 septembre contre le racisme systémique et les violences policières, le 28 septembre, journée internationale du droit à l’avortement et le 13 octobre pour nos salaires.
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Solidarité révolutionnaire avec les femmes et les grévistes d’Iran !
En ce 16 septembre 2023, un an après le féminicide de Jîna Mahsa Aminî en Iran par la police des mœurs, nous, militant·es de l’Union Communiste Libertaire réuni·es en coordination fédérale à Grenoble, réitérons notre soutien féministe et internationaliste aux femmes iraniennes en luttes et aux grévistes en cette journée de mobilisation en Iran.
Le 16 septembre 2022, Jîna Mahsa Aminî, jeune femme kurde iranienne de 22 ans a été assassinée par la police des mœurs de Téhéran après avoir été arrêtée et torturée pour « port de vêtement inapproprié » laissant apparaître ses cheveux. Jîna a subi la double violence du patriarcat et de la répression de l’État iranien contre la communauté kurde.
Ce féminicide a entraîné une vague révolutionnaire dans le pays, à Téhéran et plus particulièrement dans les régions du Rojhilat (Kurdistan iranien) et du Balouchistan, à la fois les plus pauvres et les premières victimes de la politique nationaliste et impérialiste de l’État iranien. Désormais, la société iranienne se construit contre la République islamique et contre l’État. Ce mouvement incarne l’échec de décennies de divisions ethniques et sociales exacerbées par le pouvoir et l’essor de nouveaux liens entre minorités opprimées. Dans toutes ces communautés, ce sont les femmes qui sont à l’offensive face à l’alliance criminelle du patriarcat, de l’État intégriste religieux et du capitalisme. Elles sont le fer de lance de la révolution « Femme, Vie, Liberté » qui a radicalement transformé la société iranienne et ses valeurs.
La captation des richesses pétrolières par l’État et les capitalistes iraniens alimente aussi la légitime colère populaire.
Le régime iranien ne tient plus que par la violence. Un an après, il poursuit sa répression sanglante contre les femmes, les Kurdes, les Baloutches et toutes et tous les opposant.e.s politiques à son projet autoritaire et réactionnaire. Les familles des détenu·es ou assassiné·es ont été victimes d’arrestations arbitraires et d’interdictions de se réunir pour la commémoration du meurtre de Jîna. En cette date anniversaire du début des soulèvements, six organisations kurdes d’Iran ont appelé à la grève générale ce 16 septembre 2023 au Kurdistan et en Iran en invitant tous et toutes les révolutionnaires et progressistes de l’étranger à la soutenir de toutes les manières possibles.
En solidarité, l’Union Communiste Libertaire condamne la répression et les crimes de l’État iranien, particulièrement contre les femmes dans leurs luttes pour la démocratie et la liberté. Nous soutenons toutes les femmes opprimées par le régime iranien et toutes leurs actions visant à le détruire. Nous soutenons tous et toutes les travailleuses et travailleurs en grève ce jour en Iran. Cette perspective révolutionnaire est porteuse d’espoir pour tous les peuples du Moyen-Orient.
Quand les femmes se lèvent, les peuples avancent. Vive la révolution des femmes, en Iran et partout dans le monde ! Justice pour Jîna ! Jin Jiyan Azadî !
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blackrosefed.org/interview-uaw…
Interview: UAW Rank-and-Filer as Historic Strike Begins
For weeks now, the United Auto Workers (UAW) has been ramping up its aggressive rhetoric around the possibility of a strike at the ‘Big 3’ automakers – GM, Ford, and Stellantis. The UAW represents some 150,000 workers across the three firms. Each company has raked in billions of dollars in profit in recent years.
In a live broadcast on the evening of Thursday, September 14th, UAW president Shawn Fain announced that UAW workers at select plants, each representing one of the Big 3, would walkout at midnight. This strategy of striking at select plants follows what the union is calling a “stand up strike” model, with individual UAW Locals “standing up” as the strike escalates.
During the broadcast, Fain, who was part of a slate of narrowly elected reform candidates that swept into the union’s International Executive Board (IEB) earlier this year, communicated the historic stakes of the strike: “For the first time in UAW history we will strike all of the Big 3 at once”.
On the eve of the strike we spoke very briefly with Lynn, a veteran rank-and-file UAW member out of a GM plant in the Northeastern US.
Black Rose / Rosa Negra (BRRN): Who are you and what kind of work do you do?
Lynn (L): My Name is Lynn, I’ve worked at GM for 17 years. I am a team leader. A team leader is also known as a job setter/set-up. Our job is to make sure our team members have all the materials and equipment settings they need to complete their job. We do robot recovery, auditing both for quality and safety, minor repairs, troubleshooting, and a lot more. We are a team and we work closely with each other. It is physically and mentally challenging. Lots of heavy lifting, pushing and pulling, and I usually go home exhausted. I’ve already had one work related surgery in 2014, my disc slipped out and needed to be operated on immediately. I still have nerve damage from it and I will suffer from it for the rest of my life.
BRRN: What’s the feeling on the ground among you and your coworkers on the eve of this possible strike?
L: There is a strange silence and you can feel the anxiety and tension in the air. Yet, everytime I check in with any of my coworkers in the plant they all say, “I’m ready,” we are fired up!
BRRN: Among the demands being made, what are most important to you? If you have a sense, which are most important to your coworkers?
L: Our pay is probably number one on our list. Most of us are barely getting by. It’s paycheck to paycheck. Most of us use our bonuses to pay down our credit card debt because it seems like that’s how we survive throughout the year.
BRRN: The last time GM workers walked out was 2019. Are things different this time around?
L: Yes and no. Last time our healthcare was at stake: GM was asking for us to pay for it. We did win a very small raise, it wasn’t enough. We went back to work feeling defeated. We spent seven weeks on strike and I think we won a three percent raise per year and got to keep our benefits.
BRRN: Earlier this year UAW members voted for the first time in the union’s history to directly elect the International Executive Board. Reformers associated with the Unite All Workers for Democracy (UAWD) caucus took majority control of the IEB, including the office of president. This change has led to much more aggressive rhetoric and strategy from union officials.
Do you think new union president Shawn Fain and the rest of the IEB mean what they say, or are they just talking a big game?
L: First off, the fact that we can directly vote for our International Executive Board is a huge win for the entire UAW membership. We got rid of the corruption that was destroying our union. I can’t blame it all on our union; it was obviously an attempt by the Big Three to bust our union and weaken our collective bargaining power. I think people forget that part, and just blame the people who fell for it. [Keeping the union undemocratic] was a major strategy by the corporations, no doubt.
I am not sure about Shawn Fain yet. You know the saying “actions speak louder than words.” So I’m ready to see actions taken. We are all ready to take action to win back what was lost, from 2008 until now. We have been a sinking ship barely floating above water. So, talk is pointless, and honestly I don’t listen to a lot of it. Direct action gets the goods.
BRRN: If you do walk out, what can non-UAW members do to support you?
L: Don’t cross a picket line, join it. It’s always encouraging when people stop by and strengthen our line. That’s the biggest thing you can do.
Last time people just sent money, checks, and gift cards to our hall. It just got bogged down by a bureaucratic process of reorganizing it and withholding it from people who could really use it. It really made me super mad when one of my coworkers was in dire need. They would speak up and we would all have to pool our own money together to bail them out of whatever financial situation they were facing. I personally watched the money flow into our hall and out to our international region. I have no idea if any of that ever helped anyone in our local. If you want to give money or items, find someone you can trust to do the right thing. Please don’t just send money to the UAW.
If you know someone, personally ask them if you can pay a bill for them. Or even just slipping them some cash is such a huge thing.
Speak up about your support toward UAW membership on strike.
If you’re interested in more of our strike coverage, you might enjoy Interview: UPS Teamster on the Possibility of Huge 2023 Strike or Interview: Adjunct Faculty on Recent Rutgers University Strike.
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#Marche23septembre #DefundThePolice
Comment nos camarades de nos organisations soeur d'Europe ont-ils/elles vécu ces journées d'été 2023 de l'#UnionCommunisteLibertaire ?
Le point de vue de nos camarades de #DiePlattform venu·es en délégation cette année et qui organisaient le mois précédent leur 1er camp d'été.
dieplattform.org/2023/09/13/di…
“Die Verbindungen stärken”: Bericht vom Besuch auf dem Sommercamp der UCL
Vom 13. bis 20. August hat in der südfranzösischen Region Aveyron das diesjährige Sommercamp unserer Schwesterorganisation Union communiste libertaire (UCL) stattgefunden. Mitglieder und Sympathisant:innen aus allen Teilen Frankreichs nahmen an der Veranstaltung teil. Nachdem bereits im vergangenen Jahr ein Genosse der Plattform das Camp besucht hatte, war in diesem Jahr sogar eine kleine Delegation der Plattform vor Ort, um einen Einblick in die Arbeit der Genoss:innen zu bekommen und die Verbindungen zwischen unseren Organisationen zu stärken. Es folgt der Bericht der Delegation:
“Wie in den Jahren zuvor gab es auch in diesem Jahr ein vielfältiges inhaltliches Programm. Jeden Tag gab es gleich mehrere Workshops, Vorträge oder Diskussionsrunden zu unterschiedlichen sozialen Kämpfen und Fragen der Organisation. Ein Fokus in den ersten Tagen lag dabei auf der Auseinandersetzung mit der kurdischen Freiheitsbewegung. So lauschten die Anwesenden den Ausführungen eines Genossen von der Akademie der Demokratischen Moderne über die aktuelle Lage in Rojava und den Erklärungen einer Genossin zur Theorie der Jineologie. Wie in den Vorjahren lag ein weiterer Schwerpunkt des Camps auf betrieblicher und gewerkschaftlicher Arbeit. In verschiedenen Veranstaltungen wurden zum Beispiel Einschätzungen zur Bewegung gegen die Rentenreform ausgetauscht und die Ergebnisse des letzten Kongresses der Gewerkschaft CGT erläutert. Genoss:innen, die in den Gewerkschaftsbünden CGT und Solidaires aktiv sind, diskutierten über den Zustand ihrer Organisationen.
Aber auch viele andere Themen fanden statt: So kamen Aktive aus der Umweltbewegung und der antifaschistischen Bewegung zur Sprache, Genoss:innen aus den internen Komitees der UCL hielten die von ihnen erarbeiteten föderationsweiten Fortbildungen zu Queerfeindlichkeit und Rassismus und das internationale Sekretariat widmete sich in einer Veranstaltung der aktuellen Lage des französischen Imperialismus. Wir als Delegation ergänzten diese Veranstaltung mit einem knappen Vortrag zu Geschichte und Aktualität des deutschen Imperialismus. Bei einer eigenen Veranstaltung auf dem Camp hatten wir die Möglichkeit, mit französischen Genoss:innen über die aktuelle innenpolitische Lage in Deutschland zu sprechen und konnten eine Vielzahl von Fragen dazu beantworten. Besonders gefreut haben wir uns über den herzlichen Zuspruch der Genoss:innen für unseren eigenen weiteren Organisationsaufbau.
Die Woche des Zusammenseins soll aber nicht nur der Bildung dienen. Sie ist auch ein Ort zur kollektiven Erholung, zum Kräfte sammeln für das nächste Jahr des politischen Kampfes und zum Verbindungen knüpfen mit Genoss:innen aus anderen Teilen des Landes. Deshalb gab es neben Sportangeboten am Morgen in den Abendstunden abwechslungsreiche Freizeitangebote. Von revolutionärer Karaoke, Tanz und Spieleabenden bis hin zu einem Pubquiz, das deutsche und französische Genoss:innen gemeinsam organisierten.
Das Camp der UCL zeichnet sich gegenüber vielen politischen Camps, die wir hier in Deutschland kennenlernen durften, dadurch aus, dass es ein außergewöhnlich hohes Maß an Selbstverwaltung gibt. Vom Bildungsprogramm, zu den Freizeitangeboten und reproduktiven Aufgaben, organisieren die Teilnehmenden alles selbst. Für jeden Aufgabenbereich werden Verantwortliche benannt, die wiederum als Ansprechpersonen dienen für die Genoss:innen, die sich in die Schichten einteilen. Jeden Abend findet eine Generalversammlung aller Teilnehmenden statt. So gelang es, die anfallenden Arbeiten gemeinschaftlich und solidarisch zu bewältigen.
Alles in allem war es auch in diesem Jahr wieder eine unglaublich schöne und wichtige Erfahrung, auf dem Camp zu sein. Der intensive inhaltliche Austausch, der herzliche Empfang durch unsere Genoss:innen und das solidarische Zusammenleben auf dem Camp – und das alles inmitten der Natur, weit abseits des Trubels und des Lärms unserer Städte. Zu sehen, wie sich unsere Schwesterorganisation in Frankreich immer weiter aufbaut und eine relevante Rolle in den aktuellen Klassenauseinandersetzungen spielt, gibt uns Kraft. Zu sehen, wie sich eine neue Generation an libertären Revolutionär:innen herausbildet, die den Klassenkampf im Herzen trägt, gibt uns Hoffnung. Und zu sehen, wie sich die Verbindungen zwischen unseren Organisationen, die wir vor nun bald fünf Jahren mit unserer Gründung aufgenommen haben, immer weiter verstärken, gibt uns Zuversicht. Für den Aufbau einer starken anarchistischen Organisation hier in der BRD und für die Schaffung einer neuen anarchistischen Internationale.”
Auch in den kommenden Monaten und Jahren werden wir die Zusammenarbeit mit unseren Genoss:innen in Frankreich und anderswo weiter intensivieren. In der aktuellen Phase erscheint es uns besonders wichtig, Informationen aus der libertären Bewegung und den Klassenkämpfen vor Ort zu verbreiten. Deshalb werden wir in den kommenden Wochen zwei Interviews auf anarchismus.de veröffentlichen, die wir auf dem Camp mit Genoss:innen geführt haben. Seid gespannt.
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1943 : Le CNR, quelles leçons en tirer ?
L’année 2023 marque les 80 ans du Conseil National de la Résistance, ce rassemblement de forces politiques après la guerre qui a permis des avancées progressistes peut être source d’inspiration 80 ans plus tard.
Le 24 mai dernier, Emmanuel Macron a rendu hommage aux 80 ans du Conseil National de la Résistance (CNR) et a salué « la mémoire de ceux qui firent vivre et grandir cet esprit de résistance qui est l’âme de la France ». Pour dépasser les hommages officiels et les appels grandiloquents à « l’âme de la France », il est nécessaire de revenir sur l’histoire du CNR. Formé en mai 1943 dans l’objectif d’unifier l’ensemble des forces politiques et militaires de résistance, le CNR regroupe les organisations de résistance, six partis politiques des communistes aux gaullistes et les deux syndicats ouvriers (CGT et CFTC).
Cela traduit la prise de conscience de la nécessaire unité du combat démocratique mais aussi du rapport de force favorable aux communistes qui représentent la principale force de résistance. Ainsi, pour les gaullistes craignant que la révolution communiste succède à l’occupation nazie, il était indispensable d’intégrer le PCF dans les plans de reconstruction de l’après-guerre ; surtout dans un contexte où la quasi-totalité des grands patrons sombraient dans la collaboration avec les nazis ou le régime de Vichy.
Un programme progressiste unitaire
Au-delà de la coordination militaire de la résistance, le CNR a construit un programme politique pour l’après-guerre. La « Charte du Conseil National de la Résistance » adoptée en mars 1944, a énoncé les principes fondamentaux qui devraient guider la France libérée. Elle comprenait notamment l’instauration de la Sécurité sociale, la nationalisation des grandes entreprises et la restitution des biens spoliés aux Juifs.
Après la guerre, l’héritage du CNR s’est perpétué notamment via le programme des « jours heureux » qui a largement inspiré les politiques sociales mises en œuvre. En effet, ce programme prévoyait entre autre « la participation des travailleurs à la direction de l’économie », « un réajustement important des salaires ». Il était également proposé de garantir « la sécurité de l’emploi » et d’instituer un « plan complet de sécurité sociale ». Par cette élaboration politique, le CNR lie la lutte antifasciste armée avec un programme politique progressiste même si ce programme n’était pas exempt de limites.
Appuyé-es par leur rôle important lors de la Résistance, les communistes ont pu imposer un programme social dans le CNR.
Dans le contexte actuel que nous connaissons (88 députés RN à l’Assemblée Nationale, nombreuses attaques des groupuscules fascistes, etc.), il est nécessaire de tirer des enseignements du CNR : notre lutte antifasciste doit être unitaire et rassembler autant que possible les forces politiques de notre camp social pour construire une riposte antifasciste efficace.
En liant des objectifs d’émancipation collective à la lutte armée antifasciste, le CNR nous rappelle que l’un des meilleurs moyens de contrer les mouvements fascistes est d’opposer à leurs idées réactionnaires, nos valeurs de solidarité de classe. A ce titre, il est nécessaire de renforcer les luttes sociales et de développer le caractère antifasciste des mouvements sociaux pour refouler les discours réactionnaires et fascistes.
Thibaut (UCL Lyon)
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Défense des retraites : l’ensauvagement de la répression macroniste
Arrestations arbitraires, mutilations, poursuites… L’appareil de répression administratif, policier et judiciaire a mobilisé des moyens d’une violence inouïe, également employés contre les mobilisations écologistes, ou à Mayotte lors de l’opération Wuambushu.
Le mouvement n’a pas échappé à la répression. Son caractère inédit réside sûrement dans les condamnations unanimes des défenseurs des droits humains face à des pratiques illibérales. Ainsi, l’arsenal répressif s’est caractérisé par l’emploi de techniques administratives autoritaires, des techniques policières brutales et des peines disproportionnées prononcées par les tribunaux.
L’autoritarisme est marqué par un contrôle administratif renforcé. Une première phase a consisté à empêcher le parcours de manifestations approchant trop les lieux de pouvoir ou les centres-villes. Une deuxième phase s’est ouverte avec les arrêtés anti-casserolades et l’emploi de techniques dédiées au contrôle du terrorisme envers les manifestations.
Le plus hallucinant a tout même été de voir le ministre de l’Intérieur, Darmanin, menacer de dissolution les Soulèvements de la terre ou une organisation aussi intouchable – dans un État de droit – que la Ligue des droits de l’homme ! Les réquisitions de grévistes dans les raffineries parachèvent ce dispositif de répression administrative du mouvement social.
80% des gardes à vue classées sans suite
Les arrestations arbitraires, sans motif, se sont multipliées. Selon un recensement du Contrôleur général des lieux de privation de liberté, au 3 mai 2023, 80% des gardes à vues ont été classées sans suite. À Paris, le 16 mars, 292 personnes ont été arrêtées sans raison.
Par ailleurs, les charges policières contre les cortèges ont rythmé des manifestations, de même qu’un contrôle par drones, comme le 1er mai. Les blessures graves et mutilations se sont multipliées, comme le 23 mars à Paris où un cheminot a été éborgné par une grenade de désencerclement.
La grande convergence écologiste de Sainte-Soline, le 25 mars, a subi une violence inédite : des policiers en quad tirant au LBD, 5 000 grenades tirées, 200 blessé·es. De plus, les actions de blocage et les piquets de grève ont parfois subi des attaques policières, par exemple lors de la grève des éboueurs à Paris. Les tirs à balles réelles de l’opération Wuambushu couronnent cet ensauvagement.
Les arrestations, comparutions immédiates et peines injustifiées se multiplient après les manifs. Les tribunaux pénaux mènent des procès politiques contre des faits de grève ou des actions de blocages, comme dans le Loiret où 44 grévistes sont poursuivis pour exercice illégal du droit de grève, ou de simples tags « Stop 64 » comme à Amiens, ou encore envers des militants qui ont chassé l’extrême droite des cortèges, comme les camarades de l’UCL Ain [1], qui remporteront leur procès.
Face à la répression, la solidarité de classe (et financière !) est un impératif, de même que la lutte antifasciste. Remporter l’amnistie de toutes et tous les condamné·es serait une victoire pour le mouvement social.
Oriane (UCL Grenoble)
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Chili/Chile communiqué international FR, ES, EN
Contre l'héritage de la dictature et le réformisme, guerre de classe et pouvoir populaire
À l’occasion du 50e anniversaire du coup d’État civil-militaire dans les territoires dominés par l’État chilien, qui a donné libre cours au terrorisme étatique-patronal et a signifié pour les opprimé.e.s des années de persécution, de torture, de viol et de disparition, nous continuons aujourd’hui à résister à l’oubli et à maintenir vivante la mémoire de notre classe.
Dans notre volonté de nous battre pour la mémoire, nous reconnaissons qu’il est essentiel de rendre visible et de ne pas oublier le processus qui se tissait en dehors des directions partisanes de l’Unidad Popular et de son projet de modernisation capitaliste ; ce processus qui défiait l’institutionnalité bourgeoise et qui était soutenu par les habitant.e.s des quartiers, les ouvrier.e.s et les paysan.ne.s à travers des expériences organisationnelles que nous caractérisons aujourd’hui comme des expressions du pouvoir populaire depuis la base, autogestionnaire et révolutionnaire.
De plus, il est essentiel de ne pas négliger la réponse du projet de la gauche parlementaire qui, face aux expériences de pouvoir autogestionnaire et de rupture révolutionnaire, a opté pour l’institutionnalisation des luttes, la cooptation et la répression, favorisant ainsi la conciliation des classes. La leçon que nous tirons de ce processus est qu’aucune force sociale ne peut se mettre au service du cadre gouvernemental, il est donc nécessaire de dépasser et de déborder les propositions politiques qui cherchent à dynamiter le rôle du peuple et à tout orienter vers les lignes directrices institutionnelles. Aujourd’hui comme hier, nous devons faire face à ces projets qui ne font que renforcer et alimenter la domination avec des agendas précarisants, extractivistes et répressifs.
Notre commémoration implique de développer une force sociale organisée capable de rompre avec le cours historique actuel, qui ne se laisse pas tenter par les raccourcis institutionnels et les prétendues solutions rapides, qui dépasse les messianismes et fait reculer les idées et pratiques promues par la bourgeoisie, que ce soit dans sa forme fasciste, libérale ou progressiste.
Enfin, depuis l’anarchisme organisé et social, nous identifions comme prioritaire de contester le présent et l’avenir à partir d’un projet révolutionnaire anti-étatique, anticapitaliste, antiraciste et antipatriarcal qui récupère les précieuses expériences de lutte et de résistance qui sont aujourd’hui accumulées dans la mémoire digne du peuple organisé. Nous avons confiance que cette voie de mémoire, de lutte et d’organisation nous rapproche davantage de notre émancipation.
¡Arriba lxs que luchan!
Signataires :
☆Federación Anarquista Santiago (FAS) – Chili
☆Coordinación Anarquista Latinoamericana (Federacion Anarquista Uruguaya [FAU], Federación Anarquista de Rosario [FAR], Coordinación Anarquista Brasileña [CAB])
☆Organisation Socialiste Libertaire (OSL) – Suisse
☆Embat, Organització Llibertària de Catalunya – Catalogne
☆Black Rose Anarchist Federation / Federación Anarquista Rosa Negra (BRRN) – United States
☆Libertäre Aktion (LA) – Suisse
☆Union Communiste Libertaire (UCL) – France
☆Grupo Libertario Vía Libre – Colombie
☆Die Plattform – Allemagne
☆Roja y Negra Organización Politíca Anarquista – Argentine
☆Anarchist Communist Group (ACG) Grande Bretagne
☆Alternativa Libertaria (AL/FdCA) – Italie
☆Organización Anarquista de Córdoba – Argentine
☆Organización Anarquista de Santa Cruz – Argentine
☆Organización Anarquista de Tucuman – Argentine
A 50 años del golpe cívico-militar en los territorios dominados por el Estado chileno, que dio rienda suelta al terrorismo estatal-patronal y significó para lxs de abajo años de persecución, tortura, violación y desaparición, hoy seguimos resistiendo al olvido y manteniendo viva la memoria de nuestra clase.
En nuestra apuesta por disputar la memoria, reconocemos que es imprescindible visibilizar y no olvidar el proceso que se tejía por debajo de las direcciones partidarias de la Unidad Popular y su proyecto de modernización capitalista; aquel proceso que desafiaba la institucionalidad burguesa y que fue sostenido por pobladorxs, obrerxs y campesinxs a partir de experiencias organizativas que hoy caracterizamos como expresiones del poder popular desde abajo, autogestivo y revolucionario.
Asimismo, es preciso no pasar por alto la respuesta del proyecto de la izquierda parlamentaria que ante las experiencias de poder autogestivo y de ruptura revolucionaria apostó por la institucionalización de las luchas, la cooptación y la represión, impulsando, de esta manera, la conciliación de clase. La lección que nos deja este proceso es que ninguna fuerza social puede ponerse al servicio del marco gubernamental, por tanto, es preciso rebasar y desbordar las propuestas políticas que pretenden dinamitar el protagonismo popular y volcar todo a los lineamientos institucionales. Hoy como ayer debemos hacerle frente a aquellos proyectos que solo fortalecen y alimentan la dominación con agendas precarizadoras, extractivistas y represivas.
Nuestra conmemoración pasa, entonces, por desarrollar fuerza social organizada capaz de romper con el actual tránsito histórico, que no se deje tentar por los atajos institucionales y las supuestas salidas rápidas, que supere los mesianismos y haga retroceder las ideas y prácticas promovidas por la burguesía, ya sea en su modalidad fascista, liberal o progresista.
Finalmente, desde el anarquismo organizado y social, identificamos como prioritario disputar el presente y el futuro desde un proyecto revolucionario antiestatal, antiracista, anticapitalista y antipatriarcal que recupera las experiencias invaluables de lucha y resistencia que hoy son acumulados en la memoria digna del pueblo organizado. Confiamos en que esta senda de memoria, lucha y organización nos acerca más a nuestra emancipación
¡Arriba lxs que luchan!
Adhieren:
☆Coordinación Anarquista Latinoamericana (Federacion Anarquista Uruguaya, Federación Anarquista de Rosario, Coordinación Anarquista Brasileña)
☆Organisation Socialiste Libertaire (OSL) – Suiza
☆Embat, Organització Llibertària de Catalunya – Catalonia, Estado español
☆Federación Anarquista Santiago (FAS) – Chile
☆Black Rose Anarchist Federation / Federación Anarquista Rosa Negra (BRRN) – Estados Unidos
☆Libertäre Aktion (LA) – Suiza
☆Union Communiste Libertaire (UCL) – France
☆Grupo Libertario Vía Libre – Colombia
☆Die Plattform – Alemania
☆Roja y Negra Organización Politíca Anarquista – Argentina
☆Anarchist Communist Group (ACG) Gran Bretaña
☆Alternativa Libertaria (AL/FdCA) – Italia
☆Organización Anarquista de Córdoba (Argentina)
☆Organización Anarquista de Santa Cruz (Argentina)
☆Organización Anarquista de Tucuman (Argentina)
Against the Dictatorial Legacy and Reformism – Class War and Popular Power
Fifty years ago, the civilian-military coup in the territories dominated by the Chilean state gave free rein to state terrorism and meant for those from below years of persecution, torture, rape, and disappearances. Today, we continue resisting oblivion and maintaining the memory of our class.
In our bid to contest historical memory, we recognize that it is essential to make visible and not forget the process that was undertaken out of site of the party leadership of the Popular Unity government and their capitalist, modernizing project; that process which challenged bourgeois institutionality and was sustained by slum dwellers, workers, and peasants from organizational experiences that we call today self-managed and revolutionary popular power from below.
Likewise, it is necessary not to overlook the parliamentary left’s response which, in the face of the experiences of self-management and revolutionary rupture, opted for co-optation, repression, and the institutionalization of struggle, thus promoting class conciliation. The lesson learned is that no social force should be subordinated to the government, making it necessary to go beyond and overcome the political initiatives that undermine popular protagonism and follow institutional guidelines. Today, as in the past, we must confront projects that only strengthen and feed domination with extractivist and repressive agendas.
Our commemoration, then, depends on the development of an organized social force capable of breaking with the current historical trend, one that does not give in to institutional shortcuts or quick and easy solutions, one that transcends messianic pretensions, and pushes back the ideas and practices promoted by the bourgeoisie, whether in their fascist, liberal, or progressive forms.
Finally, as organized and social anarchists we believe that disputing the present and the future from an anti-statist, anti-capitalist, and anti-patriarchal revolutionary project is a priority. This project must reclaim the invaluable experiences of struggle and resistance that are today honorably preserved in the memory of the people. We are confident that this path of memory, struggle, and organization will bring us closer to our liberation.
Long live those who struggle!
Signatories:
☆Federación Anarquista Santiago (FAS) – Chile
☆Coordinación Anarquista Latinoamericana (Federacion Anarquista Uruguaya [FAU], Federación Anarquista de Rosario [FAR], Coordinación Anarquista Brasileña [CAB])
☆Organisation Socialiste Libertaire (OSL) – Switzerland
☆Embat, Organització Llibertària de Catalunya – Catalonia
☆Black Rose Anarchist Federation / Federación Anarquista Rosa Negra (BRRN) – United States
☆Libertäre Aktion (LA) – Switzerland
☆Union Communiste Libertaire (UCL) – France
☆Grupo Libertario Vía Libre – Colombia
☆Die Plattform – Germany
☆Roja y Negra Organización Politíca Anarquista – Argentina
☆Anarchist Communist Group (ACG) Great Britain
☆Alternativa Libertaria (AL/FdCA) – Italy
☆Organización Anarquista de Córdoba – Argentina
☆Organización Anarquista de Santa Cruz – Argentina
☆Organización Anarquista de Tucuman – Argentina
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Journées d’été rouge et noir 2023
L’Union communiste libertaire a de nouveau tenu ses journées d’été au Hameau de Bécours des Éclaireuses et Éclaireurs de France, dans l’Aveyron. Cette édition 2023 a réuni entre le 13 et le 20 août entre 100 et 140 personnes chaque jour.
Syndicalisme révolutionnaire, antipatriarcat, antiracisme, antifascisme, internationalisme — avec la présence remarquée de représentant·es du mouvement kurde et de l’organisation allemande Die Platform —, écologisme, librisme : le programme était dense et y figuraient les principaux secteurs d’intervention de l’UCL. Des bilans de la mobilisation retraites et de la révolte suite à l’assassinat de Nahel étaient particulièrement attendus. Pour préparer une actualité sociale de la rentrée, un débat peut-être plus inattendu sur l’euthanasie et le suicide assisté a également été organisé. Comme chaque année, des temps informels sportifs, culturels, festifs entouraient ces ateliers. Pour la première fois cette année, le Réseau de Ravitaillement de Rennes s’est chargé de la préparation des repas et a régalé les participant·es de sa cuisine végan.
Les participant·es étaient pour beaucoup des sympathisant·es abonné·es au journal et des militant·es membres de l’organisation depuis moins de deux ans. Si la faible part de camarades plus expérimentés a pu être regrettée, ce renouvellement témoigne aussi d’une organisation vivante, en mesure de former les révolutionnaires de demain. Malgré une vraie vigilance collective, ces journées n’ont pas su esquiver la résurgence du covid-19 de cet été. Nous espérons que les camarades touchés se sont bien rétablis et que nous en tirerons des leçons pour l’avenir.
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Une loi immigration aux relents moisis (encore)
En automne, le projet de loi Darmanin fait son retour après plusieurs reports, il sera enfin « débattu » à l’Assemblée nationale malgré la procédure accélérée − qui n’autorise qu’une seule lecture par chambre du parlement. Emmanuel Macron confiait il y a peu au Figaro qu’il envisage le recours au 49.3 pour ne pas s’encombrer des « majorités de fortune ou des blocages ». Le groupe LR veut de son côté durcir le texte, il a par ailleurs d’ores et déjà déposé deux propositions de loi, l’une tenant notamment à changer la constitution... tout est bon pour une fuite en avant vers le fascisme dans l’espoir d’attirer les électeurs du RN.
Il s’agira, si le projet de loi est adopté, de la vingt-et-unième (21e !) loi sur l’immigration depuis 1986. S’inscrivant dans une longue lignée de destruction du droit international d’asile, du droit du travail, des droits de l’accès à la santé, au regroupement familial, etc. Mais aussi le projet de loi, s’inscrivant dans le virage vers une régularisation exclusivement liée au travail et donc d’une immigration utile et docile − que l’on peut renvoyer et déplacer au gré des besoins du marché du travail −, ouvre la voix à des retraits, des non-renouvellements de titres de séjours − peu importe leur durée (1 an, 10 ans..) − sur des motifs politiques pour « non respect des principes de la République ». Mais que contient donc le projet de loi Darmanin ?
Une régularisation par le travail salarié
Le projet de loi présente sa grande nouveauté d’une carte de « Métiers en tensions » qui cherche à faire correspondre des métiers cherchant à recruter dans certains départements avec une main-d’œuvre étrangère qui se trouve déjà en grande situation d’exploitation et de vulnérabilité face au patronat et qui se verra avec cela cantonnée à certains emplois renforçant les stéréotypes racistes qui leur sont accolés.
Les JO 2024 seront par exemple l’occasion d’un grand recrutement de vigiles et d’agents de sécurité.
Les livreurs à vélos sont quant à eux ciblés dans le projet de loi, avec l’interdiction de s’immatriculer auto-entrepreneurs sans titre de séjour. Dans le plus grand des calmes la France continue − pour pallier à nos déserts médicaux notamment − de piller la main-d’œuvre qualifiée d’autres pays ayant des salaires moyens moins élevés.
Sur le regroupement familial
Le regroupement familial se verra lui aussi attaqué, grignoté petit à petit par des conditions de plus en plus strictes. Il est question ici d’augmenter le revenu minimum requis pour la demandeuse ou le demandeur : jusqu’à présent il fallait justifier d’un SMIC, ce sera désormais un SMIC + 20 %, idem pour la surface d’habitation, le nombre de mètres carrés requis pour faire venir sa famille est lui aussi revu à la hausse. Un grand nombre de personnes se verront exclues de fait.
L’extension de la double peine
On entend par « double peine » l’addition, pour les étrangers, d’une mesure d’éloignement en plus d’une condamnation pénale, rompant avec le droit à la réinsertion dès lorsque l’on a purgé sa peine. Jusqu’ici cette mesure s’ajoutait lors d’un parcours pénal, mais désormais cela s’étend à toutes les personnes passibles d’une condamnation à une peine de prison de 5 ans (soit la majorité des infractions). Les procédures d’éloignement, OQTF (obligation de quitter le territoire français) ou ITF (interdiction du territoire français) verront, elles, leurs délais de contestation raccourcis.
Une Justice au rabais
La justice, elle, continue d’être démantelée avec l’entrave au droit à l’aide juridictionnelle, la fin de la collégialité − on passe de trois juges à un seul pour décider de la vie d’une personne −, la banalisation de la visio-audience parfois dans des salles attenantes aux CRA, loin des tribunaux. Les avocat·es nous expliquent qu’ils et elles doivent faire le choix entre être présent·es aux côtés de leur client·e,ou être aux côtés du juge pour le convaincre au mieux. Pour information, et selon la Cimade, 42 % des décisions ont été prises par un juge unique en 2022, du fait de l’abus des procédures accélérées par les préfets, dont 27 % sans audience.
Cette attaque au droit d’asile est dénoncée également dans les milieux militants LGBTI, au vu de la montée de la transphobie et plus largement de la LGBTIphobie d’État dans de nombreux pays comme les États-Unis ou la Russie, forçant l’exil d’un nombre croissant de personnes. On voit la création d’un lien entre les revendications pour les droits des personnes LGBTI, notamment trans, et les droits des personnes étrangères à l’image du mot d’ordre de l’Existransinter 2023 contre le projet de loi Darmanin.
Une dérive autoritaire et raciste grave
L’article 13 du projet de loi permettra tout simplement de récupérer les empreintes digitales par la force en cas d’arrestation par la police. Jusqu’à présent, cela représentait un délit et pouvait se régler au tribunal, désormais par un simple appel au procureur la police aura l’autorisation d’être violente pour parvenir à ses fins.
La volonté du projet de loi d’augmenter et faciliter les expulsions dans une logique de réduction et de choix de l’immigration sur fond de racisme et de paniques morales conduit à des mesures racistes et autoritaires avec des concepts flous qui risquent de mener à des interprétations très dangereuses selon les contextes politiques et médiatiques.
Désormais, l’obtention du titre séjour sera conditionnée par le respect aux principes de la République et ses symboles (l’hymne national, les devises, la laïcité, le drapeau tricolore, certains symboles..) et peut être retiré ou non-renouvelé en cas de non-respect de ces derniers, soit une banalisation de l’expulsion hors-norme de l’Imam Iquioussen. Dans un contexte de très forte islamophobie jusqu’au plus haut sommet de l’État il est à redouter de voir ce qui sera considéré demain comme un non-respect des principes de la République : est-ce que refuser de se faire examiner par un médecin homme en tant que femme musulmane qui porte le foulard sera susceptible d’être signalé ?
Est-ce que ça n’ouvre pas la voie, déjà bien empruntée, de dénonciation et de signalement envers des individu·es que l’on perçoit comme dangereux, radicalisé·es ? Suite aux attentats de Charlie Hebdo, de nombreux enfants avaient fait l’objet de signalement par du personnel du corps enseignant et s’étaient retrouvés au poste, en garde-à-vue 1.
On voit à l’œuvre un véritable « Laboratoire du pire », de ce que l’on réserve aux étrangers et étrangères au vu des situations dans lesquelles se retrouvent les personnes dont la vie est rythmée par le bon vouloir de la préfecture, un avant-goût de ce que nous réserve ce gouvernement raciste et fascisant qui détruit le droit des étrangères et étrangers, le droit d’asile puis les minimas sociaux, l’accès à une justice équitable, à la santé...
C’est ce que l’on voit avec la remise en question de l’accès à l’aide juridictionnelle, à l’Aide Médicale d’État, avec les procès bâclés, avec la légalisation de la détention de « mineurs de moins de 16 ans »... la liste est longue. La campagne nationale Uni·es Contre l’Immigration Jetable et pour une politique migratoire d’accueil (UCIJ) principalement animée par Solidaires organise et donne des grandes dates de mobilisation qu’il nous appartient de reprendre et de faire exister au niveau local.
Quelques dates ont été difficilement réappropriées hors de l’île de France début 2023 même si nous avons vu l’apparition d’inter-orgas locales dans quelques villes, nous avons désormais un enjeu de taille au vu de l’arrivée imminente du projet de loi de nous organiser, de faire entendre un autre son de cloche et de faire valoir d’autres valeurs dans ce climat de racisme et de suprématisme blanc qui gagne notre pays, gavé aux théories de « grand remplacement » du discours politico-médiatique.
Ram (UCL Lyon) de la Commission Antiracisme
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