Aucune nouvelle du TA à 11h30 donc l'arrêté préfectoral reste suspendu, la manif est déclarée, rdv 15h
- Pl. St Paul à #Tours
- Pl. du Martroi à #Orleans
- Pl. du Châtelet à #Paris
- Pl. de Jaude à #ClermontFerrand
etc.
POUR UN CESSEZ-LE-FEU IMMÉDIAT AU PROCHE-ORIENT
NON À L’ANTISÉMITISME, NON À L’ISLAMOPHOBIE, NON À TOUS LES RACISMES
RASSEMBLEMENT SAMEDI 28 OCTOBRE 15 HEURES – PLACE DU MARTROI ORLEANS
Les signataires de cet appel condamnent fermement les gouvernements de l’Occident colonial qui, une fois de plus, soutiennent hypocritement le régime d’apartheid israélien et adoptent dûment sa chronologie trompeuse de la violence actuelle, comme si tout avait commencé le 7 octobre avec l’attaque armée du Hamas, oubliant de ce fait le contexte de l’oppression meurtrière que subissent les palestinien·ne·s depuis 75 ans.
Les signataires condamnent sans aucune réserve les crimes de guerre commis par le Hamas à cette occasion. Le meurtre de civils innocents, hommes, femmes, enfants de tout âge, la prise d’otages sont des crimes de guerre, contraires au droit international et à nos propres valeurs.
Les signataires condamnent sans aucune réserve les crimes de guerre en cours à Gaza, commis par l’armée israélienne.
Les bombardements aveugles, la privation d’eau et d’électricité, la prise en otage de la population civile de Gaza, les meurtres de femmes et d’enfants sont des crimes de guerre.
Ces crimes sont la suite d’autres crimes, infligés aux palestinien·ne·s depuis 1948.
Le gouvernement d’extrême-droite d’Israël, le plus raciste, le plus fondamentaliste et le plus fanatique qu'il se soit donné dans son histoire, a intensifié sans pitié son nettoyage ethnique, son siège, ses meurtres, les incarcérations et l’humiliation quotidienne de millions de palestinien·ne·s autochtones dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est.
Ivre de pouvoir et d’impunité grâce à la collusion, au financement et à l’armement inconditionnel des États-Unis et de l’Europe ainsi qu’à la normalisation honteuse et aux alliances militaires avec les dictatures arabes, le régime de Netanyahou a estimé qu’il était temps d’enterrer la « question de la Palestine » une fois pour toutes.
Ignorant ce contexte crucial, le chœur occidental dans sa majorité, dénonce à nouveau les attaques violentes palestiniennes contre Israël, se taisant sur les atteintes aux droits humains dont sont victimes les palestinien·ne·s depuis 75 ans.
Quelle que soit la façon dont les peuples du monde entier considèrent la résistance armée et la manière dont le droit international la réglemente, ils ne peuvent qu’être d’accord avec l’éducateur brésilien Paulo Freire, qui déclarait :
« Avec l’établissement d’une relation d’oppression, la violence a déjà commencé. Jamais dans l’histoire, la violence n’a été initiée par les opprimés… La violence est initiée par ceux qui oppriment, qui exploitent, qui ne reconnaissent pas les autres comme des personnes – et non par ceux qui sont opprimés, exploités et non reconnus ».
L’oppression étant la cause première de la violence, pour mettre fin à toute violence – la violence initiale et continue de l’oppresseur et la résistance réactive des opprimé·e·s – nous devons agir pour mettre fin à l’oppression, et trouver une solution diplomatique et politique juste et durable pour que les peuples palestinien et israélien vivent en paix.
Comme l’a prouvé la lutte sud-africaine qui a démantelé l’apartheid dans ce pays, exposer et mettre fin à la complicité des États, des entreprises et des institutions avec le régime israélien de colonialisme et d’apartheid, vieux de 75 ans, notamment par le biais de la tactique BDS, sont les formes les plus éthiques et stratégiques de solidarité internationale pour mettre fin à toutes les oppressions et à toutes les violences. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons parvenir à la liberté, à la justice, à l’égalité et à la dignité.
Nous insistons sur le fait que nous refusons tous propos et attitudes de haine dans notre rassemblement.
Signataires : Attac 45, BDS 45 (Mouvement pour une Alternative Non-Violente, Orléans Loiret Palestine, Palestine 45, UJFP), CGT 45, Collectif Antifasciste Orléanais, NPA, Solidaires Loiret, UCL
Même interdite, la manif samedi à #Tours rdv Pl St Paul à 15h aura lieu, soyez attentif·ves aux changements d'heure/lieu possible si le référé liberté est rejeté (pas de décision connue à 22h30).
Une réunion publique en lieu et place de celle d'hier soir annulée se tiendra la semaine prochaine
Réu interorgas lundi 17h30.
HALTE AU MASSACRE A GAZA !
LA FRANCE DOIT DEMANDER UN CESSEZ-LE FEU IMMEDIAT
Nous exigeons l’arrêt immédiat des opérations militaires contre la Bande de Gaza. L’offensive menée par l’Etat d’Israël contre la population de la Bande de Gaza, ses habitations, ses infrastructures est d’une violence sans précédent.
Nous condamnons les crimes de guerre commis par des commandos du Hamas contre des civils israéliens, crimes qui ont coûté la vie à plus de 1400 personnes dont des centaines de femmes et d’enfants. Comme tout peuple opprimé, le peuple palestinien a le droit de résister, mais rien ne peut justifier de tels actes.
Ces crimes ne peuvent en aucun cas justifier qu’Israël commette d’autres crimes de guerre avec l’aval de ses alliés. Chaque victime civile israélienne comme palestinienne est à déplorer. Chaque vie compte autant qu’une autre à nos yeux. Nous exigeons la libération immédiate de tous les civils pris en otage.
Des quartiers entiers de la Bande de Gaza ont été rasés, des écoles, des universités, des hôpitaux détruits.
On compte ce 24 octobre 5800 morts à Gaza, dont 2000 enfants. Plus de 12 000 blessés et des centaines de milliers de personnes déplacées qui se trouvent sans abri.
Du fait d’un siège inhumain, l’eau, l’électricité et la nourriture manquent cruellement. Les structures de soins ont du mal à fonctionner (manque de médicaments) et les risques d'épidémies sont réels.
Déjà durement touchée, la population de la Bande de Gaza est au bord d’une catastrophe humanitaire majeure. Ce sont des crimes de guerre, qui visent aujourd’hui les hommes, les femmes et les enfants de la Bande de Gaza, au nombre de 2,2 millions.
Nous demandons d’urgence au président de la République de cesser son soutien inconditionnel à la politique israélienne. La France devrait porter la voix de la paix.
La France doit demander la levée immédiate du siège inhumain imposé à la population de Gaza, et l’annulation de l’ordre d’évacuation de la moitié du territoire de la Bande de Gaza. Au-delà de la catastrophe humanitaire que nous dénonçons, rien ne peut justifier la destruction massive des infrastructures civiles qu’impliquerait une telle opération.
Nous exigeons l’arrêt des opérations militaires contre la Bande de Gaza, dont les populations civiles sont et seront les principales victimes, dans le cadre d’un cessez-le feu total et immédiat.
Depuis des dizaines d’années la communauté internationale est restée passive sans faire appliquer le droit international devant les dénis des droits du peuple palestinien : occupation sans fin et colonisation de la Cisjordanie y compris Jérusalem-Est, blocus destructeur et inhumain de la Bande de Gaza depuis 16 ans.
Une paix juste et durable ne sera possible que dans le cadre de la reconnaissance des droits du peuple palestinien.
Les libertés d’expression et de manifestation, libertés démocratiques fondamentales, doivent être respectées.
Nous appelons à nous retrouver sur les bases de cet appel samedi prochain 28 octobre à 15H
Départ de la manifestation : place St Paul au sanitas, dispersion place de la victoire, via place Jean-Jaurès.
Association à but humanitaire (ABIR 37), Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS37), Citoyens Libres 37,
Fédération Syndicale Etudiante (FSE 37), La France Insoumise (LFI 37), NPA (leNPA37),Parti Communistes des Ouvriers de France (PCOF 37), Parti Gauche (PG 37), Parti Ouvrier Indépendant (POI 37), Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF 37), Secours Palestinien 37, Solidaires Etudiant-e-s 37, Syndicat Etudiant de Tours (SET 37), Union Communiste Libertaire (UCL 37), Union Juive Française pour la Paix (UJFP 37)
unioncommunistelibertaire.org/…
La lutte contre le LIEN et son monde prend un nouvel élan à Montpellier
Les vieux projets routiers du siècle dernier sont déterrés et remis sur les rails un peu partout et localement des collectifs se constituent pour y mettre un terme. Le collectif Bloque Ton Périph (BTP) dans le cadre de la saison d’automne de la coalition La Déroute des Routes, organise le week-end du 14 et 15 octobre une mobilisation joyeuse et déterminée pour mettre en déroute le LIEN, projet de méga périphérique au nord de Montpellier.
Ce mois d’octobre le département de l’Hérault programme la reprise des travaux pour construire les 8km de route devant relier les autoroutes A9 et l’A750. Outre l’intensification exponentielle du trafic, qui est niée par ses promoteurs, ce projet est un axe stratégique pour les intérêts capitalistes et implique des conséquences sur le futur de nos villes et la vie des habitants à différents niveaux. C’est pourquoi l’UCL Montpellier, impliqué dans le BTP, appelle à venir massivement rejoindre la mobilisation des 14 et 15. Pour nous communistes libertaires, le soutien à BTP et la participation à ce week-end de mobilisation est un enjeu important où se croisent les luttes écologiques, sociales et démocratiques.
En premier lieu des impacts écologiques immédiats et à long terme : le LIEN s’il est construit implique la destruction des habitats d’espèces protégées ainsi que de zones agricoles. La route entraînerait une intensification du trafic et, on peut le deviner, de la pollution de l’air et une menace sur les réserves d’eau de Montpellier, zone déjà affectée par la sécheresse. Le trafic serait d’autant plus intense ici que le LIEN va relier l’A9, axe du trafic international entre l’Espagne et le nord de l’Europe, et l’A75 axe reliant Paris. C’est donc une route pour relier des sphères marchandes. L’idée derrière est tout simplement de faciliter la mobilité des capitaux, des marchandises et personnes pour assurer la mise en concurrence et “l’attractivité” des territoires. La conséquence si le LIEN aboutît est une urbanisation et une métropolisation effrénées.
Montpellier demain, une ville néolibérale ?
Le développement des métropoles sert les profits capitalistes : ces villes tendent à jouer un rôle indépendant à l’égard des États. États dont la stratégie est, en bon garant des intérêts capitalistes, de livrer au secteur privé lucratif des pans de biens publics. Dans le même temps, au sein de ces métropoles se crée un rapport de force défavorable pour la population en privant de moyens d’action les potentiels contre-pouvoirs locaux face à des grands groupes : que peut un maire face à une multinationale ? Ajoutons, des conséquences sur les conditions matérielles d’existence des populations : gentrification et relégation en marge des populations les plus pauvres, passage obligé à la voiture et temps passé dans les trajets domicile/travail. La mobilité est une contrainte de plus et la ville devient une réalité aliénante pour une grande majorité sauf pour les classes aisées. Bref, derrière le LIEN se cache le rêve de faire des métropoles de région comme Montpellier, des villes complètement acquises au libéralisme et où une alternative sera quasi impossible à construire.
Des espaces de lutte à investir
L’investissement au niveau national dans la coalition La Déroute des Routes et dans les luttes locales est un moyen non seulement de bloquer ces projets et gagner en amont sur des politiques urbaines dévastatrices et de proposer une alternative libertaire aux personnes intéressés par ces luttes.
Le week-end BTP pensé comme une mobilisation déterminée et joyeuse avec possibilité de camping, cantine et soirées concerts, se prête aux débats et à la création d’espaces communs et d’échanges avec d’autres organisations partageant une perspective anticapitaliste. Au programme : conférence sur les réseaux routiers et logistiques, manif’action, une assemblée des luttes réunissant les différents collectifs et une parade carnavalesque.
Donc soyons le 14 et 15 octobre à Montpellier ! Rejoignons la lutte contre le LIEN et son monde et portons y une voix forte, anticapitaliste et pour la démocratie directe !
Union communiste libertaire de Montpellier
unioncommunistelibertaire.org/…
Lire : Sinno, « Triste Tigre »
Depuis La familia grande de Camille Kouchner, on voit arriver en librairie un peu plus de livres traitant de l’inceste, essais, témoignages, et romans. Triste tigre vient s’ajouter à la liste, et s’inscrit d’ores et déjà comme un des textes les plus stimulants de cette rentrée littéraire.
« Nous sommes nombreuses, nous sommes nombreux. Chaque année des centaines de milliers de personnes s’éveillent ou s’endorment transformés en l’un ou l’une d’entre nous. Une armée des ombres. » Le sujet est posé, l’autrice explore l’inceste, en partant de celui dont elle a été victime. Elle raconte son histoire sans éluder les actes qu’elle a subis, sans s’y attarder non plus. Mais comme souvent dans la (bonne) littérature, aller au plus intime c’est atteindre l’universel, et l’inceste sous la plume de Neige Sinno, est ici décortiqué, exploré sous toutes ses facettes.
À quel point c’est un enjeu, comme tout viol, de pouvoir bien plus que de sexe. Incester c’est dominer. Dominer totalement, laisser son empreinte sur une personne, à vie. La jouissance des agresseurs – et la fascination qu’ils provoquent – vient de là, de cette domination maximale. Même ce livre est sa victoire. Il ne serait pas écrit sans lui, constate l’autrice, qui se débat pour continuer l’écriture. Elle interroge sa mémoire, oscille entre l’ultra précision du souvenir traumatique et la méfiance : « Avec quel degré de certitude puis-je dire que ce dont je me souviens est ce qui s’est réellement passé ? »
Cette difficulté à écrire (à parler, à raconter, à briser le silence) est constitutive du texte : au niveau du sens (les réactions de l’entourage, comme une deuxième condamnation) mais aussi et surtout dans la forme, sujet de nombreux questionnements que Sinno partage : comment éviter le sensationnalisme, sans pour autant édulcorer la réalité des faits vécus ? Est-ce moralement acceptable de faire du beau avec l’horreur ? « Il vaudrait mieux ne rien dire », répète souvent l’autrice… Et puis elle dit quand même. Elle n’est pas seule ; elle convoque Lolita de Nabokov, qui nous tiendra compagnie tout au long de la lecture, mais aussi Virginia Woolf, Claude Ponti, et bien d’autres. Un diamant littéraire, dont les multiples facettes brillent d’un éclat coupant, douloureux, magnifique.
Mélanie (amie d’AL)
Neige Sinno, Triste tigre, éditions POL, août 2023, 288 pages, 20 euros
unioncommunistelibertaire.org/…
Lire : Sinno, « Triste Tigre »
Depuis La familia grande de Camille Kouchner, on voit arriver en librairie un peu plus de livres traitant de l’inceste, essais, témoignages, et romans. Triste tigre vient s’ajouter à la liste, et s’inscrit d’ores et déjà comme un des textes les plus stimulants de cette rentrée littéraire.
« Nous sommes nombreuses, nous sommes nombreux. Chaque année des centaines de milliers de personnes s’éveillent ou s’endorment transformés en l’un ou l’une d’entre nous. Une armée des ombres. » Le sujet est posé, l’autrice explore l’inceste, en partant de celui dont elle a été victime. Elle raconte son histoire sans éluder les actes qu’elle a subis, sans s’y attarder non plus. Mais comme souvent dans la (bonne) littérature, aller au plus intime c’est atteindre l’universel, et l’inceste sous la plume de Neige Sinno, est ici décortiqué, exploré sous toutes ses facettes.
À quel point c’est un enjeu, comme tout viol, de pouvoir bien plus que de sexe. Incester c’est dominer. Dominer totalement, laisser son empreinte sur une personne, à vie. La jouissance des agresseurs – et la fascination qu’ils provoquent – vient de là, de cette domination maximale. Même ce livre est sa victoire. Il ne serait pas écrit sans lui, constate l’autrice, qui se débat pour continuer l’écriture. Elle interroge sa mémoire, oscille entre l’ultra précision du souvenir traumatique et la méfiance : « Avec quel degré de certitude puis-je dire que ce dont je me souviens est ce qui s’est réellement passé ? »
Cette difficulté à écrire (à parler, à raconter, à briser le silence) est constitutive du texte : au niveau du sens (les réactions de l’entourage, comme une deuxième condamnation) mais aussi et surtout dans la forme, sujet de nombreux questionnements que Sinno partage : comment éviter le sensationnalisme, sans pour autant édulcorer la réalité des faits vécus ? Est-ce moralement acceptable de faire du beau avec l’horreur ? « Il vaudrait mieux ne rien dire », répète souvent l’autrice… Et puis elle dit quand même. Elle n’est pas seule ; elle convoque Lolita de Nabokov, qui nous tiendra compagnie tout au long de la lecture, mais aussi Virginia Woolf, Claude Ponti, et bien d’autres. Un diamant littéraire, dont les multiples facettes brillent d’un éclat coupant, douloureux, magnifique.
Mélanie (amie d’AL)
Neige Sinno, Triste tigre, éditions POL, août 2023, 288 pages, 20 euros
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Antitsiganisme : Lubrizol, retour sur un cas d'école
L’antitsiganisme est l’un des angles morts de l’antiracisme. La gestion de la protection et de l’évacuation des populations des « Gens du voyage » autour de l’usine de Lubrizol en 2019 en est un exemple flagrant, et malheureusement pas isolé. Retour sur un racisme systémique en acte.
Il y a de cela quatre ans, le 26 septembre 2019, l’usine Lubrizol de la ville de Rouen a connu un incendie de grande ampleur. On estime a plus de 9 500 tonnes de produits potentiellement toxiques consumés, contaminant l’air, l’eau, la terre. Le ciel devient noir, certain·es habitant·es arrêtent de consommer l’eau du robinet et se confinent dans leur maison.
La préfecture conseille dans la foulée d’éviter dans l’agglomération de Rouen les « déplacements non indispensables », de ne pas s’exposer inutilement aux fumées et de rester à l’intérieur autant que possible.
Les écoles et les crèches ferment sur 13 communes le jour même ou le lendemain, les parents viennent chercher leurs enfants. Des enseignant·es utilisent leur droit de retrait même après la réouverture quelques jours plus tard. On est méfiant et on se demande les conséquences sur la santé que l’incendie va impliquer.
Une aire d’accueil n’est pas une « zone d’habitation »
Seulement voilà : dans ce contexte plus qu’anxiogène, les autorités publiques ne voient pas, « oublient », de prévoir l’évacuation d’une vingtaine de familles habitant sur l’aire d’accueil aux gens du voyage de Petit-Quevilly, située à 500 mètres de l’usine. Les habitant·es vont eux et elles mêmes demander des informations auprès des policiers, la zone n’est pas considérée comme une zone d’habitation, aucune information ne leur est transmise.
Pire : on leur refuse le droit d’évacuer avec leurs véhicules. Le gestionnaire de l’aire d’accueil passera leur conseiller de se confiner dans leurs caravanes, qui ne constituent pourtant pas un habitat étanche face aux fumées toxiques en leur donnant quelques masques. Il ne repassera que 4 jours plus tard, pour récupérer le loyer.
Une tribune du 1er octobre publiée dans Libération – signée notamment par des habitant·es de ces aires constitué·es en collectif – obtient un relai médiatique assez important à ce moment pour mettre en lumière leur situation et demander la mise en place immédiate de mesures de protection.
Des aires d’accueil situées dans des zones à risques
Elle dénonce l’inaction des autorités locales et fait remarquer que « le schéma départemental d’accueil des gens du voyage de Seine-Maritime inscrit dès 2012 que "certaines aires d’accueil devront cependant donner lieu à des relocalisations […] car elles se trouvent édifiées sur des zones à risques (Seveso, inondations, glissements de sols…)" ».
Aussi cette tribune permet d’inscrire la situation des habitant·es de l’aire d’accueil de Petit-Quevilly dans un contexte de discriminations plus globales et systémiques des personnes assimilées à la catégorie administrative de « Gens du Voyage ».
Même si l’affaire est spectaculaire, elle n’est pas « surprenante » pour qui connaît la situation des Voyageurs et Voyageuses en France. Ce fut une porte d’entrée pour Wiliam Acker pour faire connaître ces discriminations, dans son livre Où sont les « gens du voyage » ?. Face aux médias lui demandant des sources lorsqu’il parlait de la discrimination que vivent les Voyageurs et Voyageuses notamment au travers de l’emplacement des aires d’accueil – qui n’ont d’accueillant que le nom – William Acker a répertorié toutes les aires d’accueil de France et mis en lumière la discrimination évidente à l’encontre des Voyageurs et Voyageuses.
Les communes de plus de 5 000 habitant·es sont dans le devoir de créer des aires d’accueil (loi Besson 1 de 1990) et les Voyageurs et Voyageuses n’ont pas l’autorisation de s’installer en dehors de ces aires. C’est une première discrimination puisque beaucoup de communes en France n’en ont pas et ne sont pas tenues d’en construire. Les communes de plus de 5 000 habitant·es représentent seulement 6 % des communes françaises. C’est à dire que les foyers sont loin de pouvoir s’installer n’importe où. Problème : la loi n’est pas respectée. Les aires sont surpeuplées, les schémas départementaux ne sont respectés qu’à 70 % et les sanctions pour non-respect de la loi ne viennent quasi jamais.
Surpopulation, pollution, discrimination
51 % de ces aires sont polluées. A proximité de déchetteries, proches de stations d’épuration, de voies ferrées, de sites SEVESCO, souvent des parkings, ces aires ne sont pas adaptées pour l’habitat humain. « Si tu cherches l’aire d’accueil, regarde du côté de la déchetterie » peut-on lire comme blagues entre habitant·es de ces aires et notées dans des papiers sur la question. William Acker utilise le terme de racisme environnemental pour désigner ces discriminations.
Souvent à l’extérieur des villes, à l’écart du reste des habitations pour faire l’objet du moins de contestation possible et pour des terrains peu chers. Il existe des problèmes de surpopulation et de déplacement multiples de personnes chassées des endroits où elles s’installent, parfois des décennies à vivre là, mettant en péril l’accès à l’emploi, à la santé ou à l’éducation des enfants. Par ailleurs, les caravanes n’étant pas considérées comme des habitations, les droits sociaux rattachés au logement diffèrent, alors même qu’elles payent un loyer et des charges.
Sur la question des Voyageurs et Voyageuses, que l’on appelle tantôt Gitans, tantôt Manouches, Tsiganes, Sinti et tout un tas de termes dont on ne comprend que peu la signification et les réalités différentes qu’ils recouvrent, il existe des mythes ancrés, diffusés sur les réseaux sociaux comme la peur de vol d’enfants dernièrement sur Tiktok, qui entraînent des violences et de la stigmatisation.
Quinze ans d’espérance de vie en moins
On a principalement parlé ici de la question des aires d’accueil, mais on ne peut omettre de citer la création administrative de « Gens du voyage » qui remplace celle de « nomades » et des carnets anthropométriques de 1912 qui ont permis avec l’arrivée du régime de Vichy la déportation efficace et méthodique des Voyageurs et Voyageuses, Forain·es, Rroms... qui recoupe une dimension raciale évidente.
Le Samudaripen (génocide en romani) est aujourd’hui peu reconnu tandis que les victimes de spoliation pendant la guerre et maintenant leurs descendant·es attendent encore réparation. Enfin, on peut également noter que les Voyageurs et Voyageuses ont statistiquement une espérance de vie de 15 ans inférieure au reste de la population.
Cet article ne peut être exhaustif et survole le sujet, quatre ans après l’incendie de l’usine Lubrizol. Pour aller plus loin, des articles Streetpress sont disponibles ainsi que chez Libération autour de l’incendie, le livre de Acker Où sont les « gens du voyage » ?, Barvalo du Mucem à Marseille, la série documentaire de France Culture sur l’antitsiganisme, le travail d’associations comme l’ANGVC ou de collectifs antiracistes comme La Voix des Rroms, ce ne sont pas les ressources qui manquent.
Une manifestation a été organisée mardi 26 septembre à Rouen partant du Parlais de Justice, une occasion pour continuer d’en parler haut et fort.
Ram (UCL Lyon) de la Commission antiraciste
Anarchists in Rojava: Revolution is a struggle in itself
Interview of Uniao Libertaria to Tekosina Anarsist 2023/10/04
União Libertária, a group of young libertarians in Portugal, came into contact with militants of the Tekosîna Anarsîst (TA, Anarchist Struggle in Kurdish), present in Rojava, in northeastern Syria. This is a militant conversation around the reflections of this voluntary anarchist group around justice, art, religion and what it is to be "revolutionary". TA, in addition to having participated in the difficult fight against the forces of the Islamic State (ISIS), currently also functions as a unit of combat medics, assists in agricultural work and plays an educational role.
1 – We have seen statements about the work of TA outside of the battlefield, from medical support to education. This second one is of great interest to us, could you please clarify a bit on how you proceed with educational campaigns, not only amongst yourselves but also with local communities? Are there any lessons you wish to share about the role (and process) of revolutionary education? How do you see pedagogy as not only a tool, but also a space within the struggles you must face?
Education is what builds the foundations of a new society. It is often our best tool to defend ourselves and our communities. The kurdish liberation movement values education a lot, and this also brought us to reflect on our approach. In rojava it is a common practice to join educations of several months, where militants from different places have no other work than learn and develop. This is not a new practice from rojava, the kurdish movement has been working on their educational methods for decades. Joining some of those educations, we also noticed how much our understanding of education is connected to school, university and other state systems. And how much we should develop our own educational programs, shaped by our own political views and values. In this, the pedagogy of the oppressed of Paulo Freire can give very important perspectives.
Revolutionary education can be everything we do, if we learn from it in an organized way. Closed educations allow us to work deeper on one topic, like learning about the philosophy and political views of Abdullah Ocalan, study the proposals of Makhno or Malatesta about organized anarchism and the different attempts to put it in practice, or learn about first aid and medical care during war situations. But this also has to come with practice, which is often the best education, like when we work in society with our kurdish, arab and other comrades, when we build our organization day to day, or when we work as combat medics in the front lines. Theory brings knowledge and helps to build understanding and confidence, but is practical work what builds our experience.
Some knowledge we carry with us, is scarce here, and is important to collectivize it. We have been running educations of first aid and tactical field care to kurdish, arab and armenian comrades. We also shared our knowledge and experiences among ourselves, sometimes in short seminar formats sometimes in longer closed educations. This helped us to build our capacities and a common frame as organization, practically as well as ideologically. With time, our methods and systems of education are getting more adapted to our needs, reflecting not only of what we want to teach and learn but also how we want to do it. For some comrades it is helpful to read or listen a seminar for several ours, for others is better to do things and learn on practice. We try to keep this in mind but also challenge ourselves, like by encouraging comrades that are more familiar with academic areas to work on the ground, and push for ideological development and theoretical works with those more oriented to field work.
2- In previous statements you have discussed the need for revolutionaries to disengage from individualistic, selfish mindsets, as well as issues of ego when dealing with comrades and organization. How have you within TA managed to deal with such mindsets? We recognize this view, where anarchism and revolutionary struggle continuously straddle a difficult line between lifestyle and commodity, not allowing us to build meaningful relations on the march to liberation. Are there any lessons or warnings from your own activities that can be parted?
That is a very difficult question, because it is one of the main challenges we face. Anarchism has always discussed the contradictions between individual militants and the need revolutionary organizations. We are working to balance those points, because we see very important arguments to be made on both sides. As many anarchists before us, we reached the conclusion that organization is a necessity, not as an aim in itself but as a means to an end. We don’t accept unnecessary hierarchies and we value the individuality of our militants, often referring to the idea that “there is no organization without militants, there is no militant without organization”. With this we also want to point out the importance of individual responsibility towards the organization, as well as collective responsibility of the organization towards the individuals.
Becoming a militant of a revolutionary organization comes with individual and collective contradictions. The main aspects of our personalities have been shaped by the societies we have grown up in. Life in capitalist modernity relies on individualization. In school, in the work place, in the media we consume, we are told that individual freedom is everything that matters. “Your freedom ends where the freedom of other starts” is often the main idea running our societies. It denies collective belonging and it promotes individualist mindset and values. Is therefore no surprise that individualist anarchism manage to thrive in those capitalist societies we come from, because it connects with those individualist values that liberalism promotes. We want to challenge that. We believe our only way out is solidarity and mutual aid, and for this we have to challenge the deeply rooted individualism that we all carry with us.
Individualism can take many forms. Some are more obvious, like selfishness, elitism, or narcissism; but more subtle forms can take more time to notice, like refusing help when needed, not sharing information or knowledge with comrades, not listening or considering others proposals and ideas. We all have traces of individualism, and they are often connected with our ego and the image we have and we project of ourselves. Overcoming this requires that we are able to evaluate ourselves and others as well as our ways of relating. Criticism and self-criticism go hand in hand, we need to be able to acknowledge our shortcomings to meaningfully engage with the shortcomings of others. Admitting to ourselves that there is a difference between how we perceive ourselves/how we want to be perceived and how other perceive us can be painful. However acknowledging that gap opens the door for us to develop. Everyone has this gap, for some it is wider, for some it is more narrow, and to challenge it can create space to grow and learn. Keeping this in mind, we can build better relations that are founded in honesty and trust.
Trust is scarce in our societies. It is much easier to learn to suspect, to be afraid of your neighbor, to step on your co-workers to get upper hand and get a better piece of the cake. Capitalism relies on competition, and lying and selling yourself, on the society of spectacle. There is no place for honesty and trust in a system that is based on performance, on appearance of what you are not, on faking it and believing that one day you will make it. To be honest and transparent with our comrades necessitates vulnerability. We had been told to hide those things, to not let others see our weak points, to present ourself as the all-capable person that can do anything that is needed. All those individualist traits play against us, specially in difficult moments when stress and hardships reveal the things we try to hide.
We have been working on these issues by putting into practice tools like tekmil and platform, which we learned from the kurdish movement. We also explored other methods, and lately we have been deepening our knowledge on conflict resolution, with restorative circles and transformative justice. Transformative justice provides a good approach, connected to our ideological values and oriented towards topics like responsibility and accountability, that should always be the base of our organizing. We learned that organization is a struggle in itself, and that contradictions, conflicts and challenges will always arise in our organizing. In absence of hierarchical structures, how we take decisions and how we solve conflicts is a very important part of our organizing.
3- Maybe related to above, how is inter-personal conflict resolved at large in NES? We have seen several abstract perspectives, but little of actual accounts on the processes of justice and equity, how are such issues dealth with? Do the several autonomous groups have the freedom to deal with them “in-house”? Are all conflict resolutions centralized?
There are currently two justice systems at play in NES. One similar to state justice and one more based on communitarian justice. The communitarian system consists of peasant consensus committees and local councils that are often composed of religious leaders and community elders. These encourage people to take responsibility and agency over their own problems. However this system is not working so well, unfortunately. Because of this many conflicts are still settled through the state-like legal justice system that is half inherited from the Al-Assad regime and half reorganized by the Autonomous Administration. It is an awkward mix that works with the tools at hand in a difficult situation. The union of lawyers played an important role, as well as the effort to write the “social contract” of AANES, some kind of constitution that is revisited every few years in discussions with different political and social organizations.
The reasons that lead the Autonomous Administration to put more efforts to reorganize the general legal system instead of promoting the communitarian justice councils is not so clear to us. We suggest you talk to justice committee of the AANES directly, they will be better able to answer that. Besides these, there are also the women’s autonomous structures such as the women’s houses (mala jin) and women’s law. These have played and are playing an important role in addressing problems around gender as well as finding solutions around family conflict concerning women (marriage, divorce, abuse, etc.).
Councils, committees, communes, and autonomous organizations have some degree of freedom to deal with conflict “in-house”. How exactly it is approached and if people involve the state-like legal system depends on the nature and size of the conflict as well as the people and groups involved. With crimes that have big social impact, like brutal murders or organized treason (giving intelligence to Turkey that is used to assassinate revolutionaries, helping ISIS to plan and carry out attacks), there have been popular trials. Those trials gather different representatives of the social community, especially those more affected by the crime judged, and function as popular jury to decide the penalty.
For our organization and for organizations in europe we think it is important we come to understand the value of transformative justice, and that we build capacity to start offering alternatives to the legal ‘justice’ system, which is a racist ableist punitive lie and deeply connected to nation-state power. The topic on transformative justice has been on the table in leftist circles in europe for a while. We see it is slowly moving into a more practical phase now. Let us start with small practical adjustments, once we start gaining some experiences from the daily life, we can and should supplement them with some reading/study/theory. Conflict resolution cannot be learned from books, its fundaments can only be learned in practice, books will be very helpful to improve us but only if we are already putting it in practice. We will have to make many mistakes, and that is fine. We have a lot to unlearn from the state imposed systems of ‘justice’. We are making an imperfect start by using tools like tekmil, restorative circles and autonomous women’s structures to build on this.
4- What is the current status of art and self-expression within rojava? Has there been the chance and space for people to be able to perform, create, or show artistic creation? How is such received? How has the changing facets of the conflict affected it?
Tevgera Çand û Hûner (Tev-çand, the organization of art and culture) is a coordination of all the art and culture centers, present in every city. Most of those centers have different groups, like dance, music, theater, cinema, paint, literature, sculpture, etc. They mainly promote art connected to kurdish culture, language and identity. Every ethnic group is encouraged to promote its own traditional art and culture while also making space for other forms of art outside folkloric tradition. Tev-çand has a political approach to art, seeing it as a vehicle to share and spread the values of the revolution. A couple of successful examples are Hunergeha Welat - with their youtube channel publishing new songs and videoclips made in rojava - or the Komina Film a Rojava - the cinema commune that produced several movies, shorts, clips. Komina Film a Rojava recently published a series about rojava called “Evina Kurd” (kurdish love).
The local groups often perform in local celebrations, festive days and other cultural events. In the last years some of those groups and artists are gaining experience and getting more professional, and we start to see their art in different theaters, expositions and events. Art is seen as popular and cultural wealth, and there is no process of commodification around it. Theater, cinema and music are performed and shared for free, and we have never seen any cultural event with entrance fee. This is part of the political approach on ethics and aesthetics that is promoted. To keep it short, we can simply point the efforts to connect aesthetics to political and ethical revolutionary values. This approach challenges the standards of beauty that capitalist modernity tries to impose, seeing art as a vehicle of expression of the people, of the society and its values. A lot of art is connected to the resistance against ISIS and turkish fascism, with special focus on women’s resistances and YPJ, but also about the historical roots and struggles of the kurdish people.
In that approach to art we can see a shift that the revolution brought, that maybe started even before rojava. Kurdish cinema from the 20th century is often tragic, about the massacres and the exile that kurdish people suffered. Dengbêj, a traditional music/poetry, is also infused with stories of destroyed villages, murdered families and orphaned children. It is in this new century that kurdish art has started to reflect a new image. One not so focused on kurds just as victims of inhumane tragedies, but also as actors of change. The songs of YPG and YPJ defeating ISIS or the guerrillas fighting in the mountains, the new movies of the resistance in Sur or in Kobane, the big celebrations of NewRoz (kurdish new year) are examples of a rebirth of the kurdish people and their will to resist. They are not just a people whose faith is suffering, they are a stateless nation whose land has been occupied and whose villages burned down. They learned from other anticolonial struggles and from revolutionary movements of national liberation and they will take their destiny in their hands. They will defend their land and their culture, building a future for next generations, with weapons but also with music, with dance, with cinema.
5- What is TA’s view on the role of religion, and how has it affected their capacity to connect and relate to local communities? Have there been challenges, or chanegs in attitude of the militants? In the west we struggle to separate anti-clericalism from base islamophobia nad eurocentrism, what lessons have you gained from your insertion in Kurdish and Arab societies?
Religion is not the problem for us when it is connected to the people and ethics, it is a problem when religion is connected to power and rule. It is this wielding of authority that we are against, as you also touching with anti-clericalism. Some anarchists came here with atheist backgrounds, and when asked about our religion is easy for us to answer we have no religion. But this answer is often understood as if we have no ethics, and also made us reflect how most of us, even if not practitioners, had been raised in a christian culture.
We agree with you that we in the west can do a bad job at separating anti-clericalism from islamophobia and eurocentrism. The society we are in is overwhelmingly muslim (with small minorities of other belief), nearly everyone has belief in the Quran, even if not everyone describes themselves as practicing muslims. This reality grounds our work with people here. We should understand the importance religion holds to the people and local comrades. Knowing a little, or a lot, about islam is very helpful when we discuss with local comrades. Arguing from religion for a revolutionary perspective is a tactic that has proven successful. It is necessary to respect peoples religious conviction, but at the same time we also critique or question comrades when this leads them to take actions that are not in line with the revolutionary values in NES. There are efforts to build a democratic islam, looking at the ethical side of islamic religion and not so much at the Sharia law. This is a necessary process to come to terms with the aftermath of islamist fundamentalism carried out as theocratic fascism by ISIS. Though from the outside it might seem like ISIS is no more, the fight against its ideology very much continues here. In some regions of NES, ISIS ideology is still widespread and it will take time and effort for everyone to move towards a democratic islam.
6- Anarchist and so-called revolutionary movements in Europe have struggled for decades find something which can overcame our own weaknesses and smallness, looking at methods old and new. What is your perspective on this? Do you also agree or feel the movements are limiting themselves, and if so why? Lack of use of insurrectionary violence, lack of structures directing the struggle, lack of resources, lack of conviction?
This is a very important point and question you bring up here. We agree that movements are limiting themselves. We see the issue at the core as a lack of organizations that can create and promote long term aims perspectives, as currently we mostly see affinity based groups with short term thinking.
The wave of insurrectionism in the 90’s, especially in italy, brought a short term struggle perspective that seemed to promote effectivity. In some ways, it worked, however it did so at the cost of undermining organizational capacity. Organization capacity is crucial. By becoming an organization, we as TA, now have the ability to accumulate experience, we do not constantly have to start anew. We can also build lasting projects and relations, we can deepen our understanding and learning of other organizations that have struggled and are struggling. Not only on an individual level, but on an organizational one. Meaning that such knowledge and experiences cease to become merely tied to one person or one cell or affinity group, but that the whole organization takes ownership of it. This greatly grows our capacity as an organization.
To develop as a revolutionary organization is not easy, we already talked about this. We have to break with the liberal individualist mindset that is so deeply ingrained with capitalist socialization. Our societies are organized around those capitalist values, and to change it we have to develop our own values and social institutions, to anticipate the society we want. The things you mention lacking in anarchist movements (structures to direct the struggle, resources, conviction, action) can often be connected to the lack of organization. If we find ourselves isolated, as individuals or in small groups, our capacity to influence and change the society around us diminish. As we can learn many things in rojava, there are also many lessons we can take from the anarchist organizations in latin america. The ideas of “especifismo” (english: specifism), a theoretical frame oriented to develop specific anarchist organizations, are the result of decades of struggle. We can track them back to platformist proposal of Peter Arshinov and Nestor Maknho, but developed in practice by the Federacion Anarquista de Uruguay (FAU). As portugese anarchists, you have easy access to the materials and texts developed by brazilian anarchist organizations.
7- There was critique recently of the focus and resources given by western leftists towards nascent anarchist movements in Ukraine, who, without true autonomous structures and being inserted in statist armies, have received generous support and funds, while non-white movements have struggled for a fraction of this support. Do you agree with this critique?
We assume you are referring to the article “Anarchist who Fought in rojava: Response to ‘No War But Class War’ Debate”, that can be found on Abolition Media. We agree with the article that the amount of resources sent to Ukraine from western leftist is very disproportional with the amount of material support comrades in NES have gotten, especially given that the revolution here is so explicitly rooted in libertarian revolutionary ideology and praxis, where this is more debatable for Ukraine as the article pointed out. “Solidarity is something you can hold in your hands”, a slogan popularized by the anti-imperialist group KAK, active in Denmark in the 70s, is a statement we can very much find ourselves in. While NES has gotten an alright amount of solidarity pictures, awareness campaigns, diplomatics campaigns, etc. on the side of material, financial or other support that we can “hold in our hands” the western left has absolutely not given it serious effort.
That being said, the war in Ukraine has been going on for a bit over a year now, the war in rojava for over 10 years. Of course these timescales also have an effect. Ukraine is on the news and we aren’t, we won’t be either, until a new invasion, and even then we will only receive a fraction of the media attention that Ukraine is getting. When we look broader than Ukraine and rojava, we ask: who has been looking at the genocidal warfare in Tigray or the recent war unfolding in Sudan? Who has been organizing material support for those conflicts? The Tigray peoples self-defense forces have a long revolutionary tradition, with a project similar to the ideas of democratic confederalism. In Sudan we have recently see a military escalation after big mobilizations and uprisings shook the country, that had a remarkable anarchist organized movement not common to find in most of African countries. But few articles are written about it, and even less anarchist book-fairs discussions about those conflicts. It is not fair either that those movements received little to no media coverage, let alone material support. This is part of the colonialism that we are trying to fight against. For us this is also a reason to stay with rojava, where values of anticolonialism are very much alive.
Coming back to Ukraine, Anarchists have been struggling since the beginning of the recent conflict, they were there at Maidan square and tried to organize form there. Probably this is not the place to discuss how much this movement is rooted in the historical anarchist movement in Ukraine, with the Black Liberation Peasants Army and the Makhnovist revolution, but nowadays the presence of anarchists is crucial to question the nationalist narrative of the far-right, that has been a dominating presence in the protest in Ukraine from the start. We have a responsibility as anarchists to take our place in such times, we cannot leave all the space to the far-right, because if we do they will take it. Now the current situation in Ukraine is not a revolution aligned with our principles, but it is our task to push our principles to the forefront and make them known. We can quote Malatesta when saying that “We are in any case one of the forces acting in the society, and history will advance, as always, in the directions resultant of all the forces”.
Historically war and revolution have an important connection. War environments see state authority stumble and authority diffuse in some places. The state isn’t always there anymore to provide people with infrastructure and resources. This means there are often windows of opportunity to assist in the self organization and management of the people, initially primarily along lines of mutual aid and solidarity. This is a situation in which bringing our ideology and applying it in practice with the people can be a useful way of strengthening our tendency, as Malatesta says.
We support our anarchist comrades fighting in Ukraine, we have an approach of critical solidarity to the people of Ukraine and aim to engage the contradictions that it brings up and not devolve into a binary and dogmatic approach. We would also like to draw your attention to comrade Leshiy and comrade Ciya, they have both spend time in NES and fell on the Ukrainian front lines together with other anarchist comrades in Ukrainan front lines. We grieve this loss, and aim to learn from their lives and decisions, they also show us a way of nuanced analysis and consideration that has space for the contradictions that inevitably come up when we get our hands dirty in revolution. We agreed with the comrade who wrote the article that it is very easy to be purist and judgmental about decisions made in Ukraine and rojava from a comfortable armchair. Participating in an actual revolution or armed conflict will quickly make it clear that there are often no “clean” or clear-cut solutions and being a revolutionary in action, not just in words, means gaining a deep understanding of nuanced analysis and contradictions.
8 - How can we assist you in TA; materially or otherwise?
The main points in which we can see your assistance to be help us are; a) ideological development b) engaged network c) resist repression d) militants e) resources
a) Ideological development of anarchist struggle is the basis for us to move forward. We see that we have come to a point where we realize as european anarchists that affinity based organizing alone is not sufficient. We need anarchist organization or structures that keep us together not just based on personal affinity, but in an organized way, to be able to think long term and develop a wider strategy. By further developing anarchist ideology and praxis in our current context, we strengthen each other.
b) Engaged networks are a foundation to exchange discussion, projects, resources and experiences. We see this in the form of building long term relations with solid organizations, and such exchange can take place through visits and exchange of militants as well as other forms of communication. Related to the point about ideological development, this includes reading and discussing each other statements and letters, learning from each other experience and giving feedback, proposals and critique on them.
c) Networks also leads into resisting repression. In the past years, militants who have been to rojava and the kurdish movement in general have been increasingly criminalized. Quite a few comrades are spending time in prison or are in other kinds of legal problems. We need anarchists everywhere to push back against this criminalization.
d) We need more militants to join us in rojava to fight and struggle here. There is also opportunity for comrades are already organized in europe to join us here while remaining connected to their european organization. We would like this actually. We see this as a potential way to strengthen ties between our organization and anarchist organizations in europe.
e) On the directly material side, we need money. Since exactly what materials we need changes from time to time, sending materials directly can be a little tricky, though we can talk about this if there is a desire to do something like that. With money directly we can allocate it to the most pressing needs and make adjustments when necessary in this every changing situation we are in.
Related Link: jornalmapa.pt/2023/09/23/anarq…
Anarquistas em Rojava. A revolução é uma luta em si mesma. Sábado, 23 Setembro 2023
A União Libertária, grupo de jovens libertários em Portugal, entrou em contacto com militantes da TekoşînaAnarşîst (TA, Luta Anarquista em curdo), presente em Rojava, no Nordeste da Síria, numa conversa militante à volta das reflexões desse grupo voluntário anarquista em torno da justiça, da arte, religião e do que é ser “revolucionário”.
A TA, além de ter participado na difícil luta contra as forças do Estado Islâmico (ISIS), funciona actualmente também como unidade de médicos de combate, auxilia nos trabalhos agrícolas e desempenha um papel educacional. 1
Temos visto declarações sobre o trabalho da TêkoşînaAnarşist fora do campo de batalha, desde o apoio médico à educação. Esta segunda é de grande interesse para nós. Poderiam esclarecer-nos melhor sobre a forma como procedem com campanhas educativas, não só entre vocês, mas também com as comunidades locais? Há alguma lição que queiram partilhar sobre o papel (e o processo) da educação revolucionária? Como é que veem a pedagogia, não só como uma ferramenta, mas também como um espaço dentro das lutas que têm de enfrentar?
A educação é o que constrói os alicerces de uma nova sociedade. É frequentemente a nossa melhor ferramenta para nos defendermos a nós próprios e às nossas comunidades. O movimento de libertação curdo valoriza muito a educação e isso também levou-nos a refletir sobre a nossa abordagem. Em Rojava, é prática comum participar em acções de formação de vários meses, em que militantes de diferentes locais não têm outra tarefa senão aprender e desenvolver-se. Esta prática não é nova em Rojava, pois, o movimento curdo tem vindo a trabalhar nos seus métodos educativos há décadas. Ao participar em algumas dessas formações, apercebemo-nos também do quanto o nosso entendimento de educação está ligado à escola, à universidade e a outros sistemas estatais. E até que ponto devemos desenvolver os nossos próprios programas educativos, moldados pelas nossas próprias opiniões e valores políticos. Neste aspeto, a “Pedagogia do Oprimido” de Paulo Freire pode dar perspectivas muito importantes.
A educação revolucionária pode ser tudo o que fazemos, se aprendermos com ela de forma organizada. As educações fechadas permitem-nos aprofundar um tema, como aprender sobre a filosofia e os pontos de vista políticos de AbdullahOcalan, estudar as propostas de Makhno ou Malatesta sobre o anarquismo organizado e as diferentes tentativas de o pôr em prática, ou aprender sobre primeiros socorros e cuidados médicos em situações de guerra. Mas isto também tem de vir com a prática, que é muitas vezes a melhor educação, como quando trabalhamos em sociedade com os nossos camaradas curdos, árabes e outros, quando construímos a nossa organização no dia a dia, ou quando trabalhamos como médicos de combate nas linhas da frente. A teoria traz conhecimento e ajuda a construir compreensão e confiança, mas é o trabalho prático que constrói a nossa experiência.
Alguns conhecimentos que trazemos connosco são recursos escassos aqui, e é importante colectivizá-los. Temos realizado cursos de primeiros socorros e de cuidados tácticos no terreno a camaradas curdos, árabes e arménios. Também partilhámos os nossos conhecimentos e experiências entre nós, por vezes em seminários curtos, outras vezes em formações fechadas mais longas. Isto ajudou-nos a desenvolver as nossas capacidades e uma estrutura comum enquanto organização, tanto a nível prático como ideológico. Com o tempo, os nossos métodos e sistemas de educação estão a adaptar-se melhor às nossas necessidades, reflectindo não só o que queremos ensinar e aprender, mas também como o queremos fazer. Para alguns camaradas é útil ler ou ouvir um seminário durante várias horas, para outros é melhor fazer as coisas e aprender na prática. Tentamos ter isto em mente, mas também nos desafiamos, por exemplo, encorajando os camaradas que estão mais familiarizados com as áreas académicas a trabalhar no terreno, e impulsionando o desenvolvimento ideológico e os trabalhos teóricos com aqueles que estão mais orientados para o trabalho no terreno.
Em declarações anteriores, falaram da necessidade de os revolucionários se libertarem de mentalidades individualistas e egoístas, bem como de questões de ego quando se lida com camaradas e com a organização. Como é que vocês, na TA, conseguiram lidar com essas mentalidades? Reconhecemos este ponto de vista, em que o anarquismo e a luta revolucionária se situam continuamente numa linha entre estilo de vida e comodidade, não nos permitindo construir relações significativas na marcha para a libertação. Existem algumas lições ou avisos das vossas próprias experiências que possam ser partilhados?
Essa é uma pergunta muito difícil, porque é um dos principais desafios que enfrentamos. O anarquismo sempre discutiu as contradições entre os indivíduos militantes e a necessidade de organizações revolucionárias. Estamos a trabalhar para equilibrar esses pontos, porque vemos argumentos muito importantes a serem feitos em ambos os lados. Tal como muitos anarquistas antes de nós, chegámos à conclusão de que a organização é uma necessidade, não como um objetivo em si, mas como um meio para atingir um fim. Não aceitamos hierarquias desnecessárias e valorizamos a individualidade dos nossos militantes, referindo muitas vezes a ideia de que «não há organização sem militantes, não há militante sem organização». Com isto queremos também salientar a importância da responsabilidade individual perante a organização, bem como a responsabilidade colectiva da organização perante os indivíduos.
Aprendemos que a organização é uma luta em si mesma, e que contradições, conflitos e desafios surgirão sempre na nossa organização
Tornar-se militante de uma organização revolucionária traz consigo contradições individuais e colectivas. Os principais aspectos das nossas personalidades foram moldados pelas sociedades em que crescemos. A vida na modernidade capitalista assenta na individualização. Na escola, no local de trabalho, nos meios de comunicação que consumimos, dizem-nos que a liberdade individual é tudo o que importa. «A tua liberdade termina onde começa a liberdade do outro» é frequentemente a ideia principal que rege as nossas sociedades. Esta ideia nega a pertença colectiva e promove a mentalidade e os valores individualistas. Por isso, não é de admirar que o anarquismo individualista consiga prosperar nas sociedades capitalistas de onde viemos, porque se liga aos valores individualistas que o liberalismo promove. Nós queremos desafiar isso. Acreditamos que a nossa única saída é a solidariedade e a ajuda mútua e, para isso, temos de desafiar o individualismo profundamente enraizado que todos trazemos connosco.
O individualismo pode assumir muitas formas. Algumas são mais óbvias, como o egoísmo, o elitismo ou o narcisismo; mas as formas mais subtis podem demorar mais tempo a ser detectadas, como recusar ajuda quando necessário, não partilhar informações ou conhecimentos com os camaradas, não ouvir ou considerar as propostas e ideias dos outros. Todos nós temos traços de individualismo, que estão frequentemente ligados ao nosso ego e à imagem que temos e projectamos de nós próprios. Ultrapassar isto exige que sejamos capazes de nos avaliar a nós próprios e aos outros, bem como as nossas formas de relacionamento. A crítica e a autocrítica andam de mãos dadas, precisamos de ser capazes de reconhecer as nossas falhas para nos envolvermos de forma significativa com as falhas dos outros. Admitir para nós próprios que existe uma diferença entre a forma como nos vemos/como queremos ser vistos e a forma como os outros nos veem pode ser doloroso. No entanto, reconhecer essa diferença abre-nos a porta para o desenvolvimento. Todas as pessoas têm essa diferença, para algumas é mais larga, para outras é mais estreita, e desafiá-la pode criar espaço para crescer e aprender. Tendo isto em mente, podemos construir melhores relações, baseadas na honestidade e na confiança.
A confiança é escassa nas nossas sociedades. É muito mais fácil aprender a suspeitar, a ter medo do vizinho, a pisar os colegas de trabalho para ter vantagem e conseguir uma fatia maior do bolo. O capitalismo assenta na concorrência, na mentira e na venda de si próprio, na sociedade do espetáculo. Não há lugar para a honestidade e a confiança num sistema que se baseia no desempenho, na aparência do que não se é, em fingir e acreditar que um dia se conseguirá. Para sermos honestos e transparentes com os nossos camaradas é necessário sermos vulneráveis. Foi-nos dito para escondermos essas coisas, para não deixarmos que os outros vejam os nossos pontos fracos, para nos apresentarmos como a pessoa omnipotente que pode fazer tudo o que for preciso. Todas estas características individualistas jogam contra nós, especialmente em momentos difíceis, quando o stress e as dificuldades revelam as coisas que tentamos esconder.
Temos trabalhado estas questões pondo em prática ferramentas como o “tekmîl” 2 e a plataforma, que aprendemos com o movimento curdo. Também explorámos outros métodos e, ultimamente, temos vindo a aprofundar os nossos conhecimentos sobre resolução de conflitos, com círculos restaurativos e justiça transformativa. A justiça transformativa proporciona uma boa abordagem, ligada aos nossos valores ideológicos e orientada para temas como a responsabilidade e a prestação de contas, que devem ser sempre a base da nossa organização. Aprendemos que a organização é uma luta em si mesma, e que contradições, conflitos e desafios surgirão sempre na nossa organização. Na ausência de estruturas hierárquicas, a forma como tomamos decisões e como resolvemos conflitos é uma parte muito importante da nossa organização.
Talvez relacionado com o acima exposto, como é que os conflitos interpessoais são resolvidos em geral no Nordeste da Síria? Vimos várias perspectivas abstractas, mas poucos relatos reais sobre os processos de justiça e equidade. Como são tratadas essas questões? Os vários grupos autónomos têm a liberdade de lidar com elas “internamente”? As resoluções de conflitos são centralizadas?
Existem atualmente dois sistemas de justiça em jogo no Nordeste da Síria. Um semelhante à justiça estatal e outro mais baseado na justiça comunitária. O sistema comunitário consiste em comités de consenso camponês e conselhos locais que são frequentemente compostos por líderes religiosos e anciãos da comunidade. Estes sistemas incentivam as pessoas a assumirem a responsabilidade e o controlo dos seus próprios problemas. No entanto, infelizmente, este sistema não está a funcionar muito bem. Por este motivo, muitos conflitos continuam a ser resolvidos através do sistema de justiça estatal que é metade herdado do regime de Al-Assad e metade reorganizado pela Administração Autónoma. É uma mistura estranha que funciona com as ferramentas disponíveis numa situação difícil. O sindicato dos advogados desempenhou um papel importante, assim como o esforço para redigir o “contrato social” da Administração Autónoma do Norte e Este da Síria (AANES), uma espécie de constituição que é revisitada de tempos a tempos em discussões com diferentes organizações políticas e sociais.
As razões que levaram a Administração Autónoma a fazer mais esforços para reorganizar o sistema jurídico geral em vez de promover os conselhos de justiça comunitários não são muito claras para nós. Sugerimos que fale diretamente com a comissão de justiça da AANES, que poderá responder melhor a essa questão. Para além destas, existem também as estruturas autónomas das mulheres, como as casas das mulheres (mala jin) e o direito das mulheres. Estas estruturas desempenharam e desempenham um papel importante na resolução dos problemas relacionados com o género e na procura de soluções para os conflitos familiares que afectam as mulheres (casamento, divórcio, abusos, etc.).
Os conselhos, comités, comunas e organizações autónomas têm algum grau de liberdade para lidar com os conflitos “internamente”. A forma exacta como é abordado e se as pessoas envolvem o sistema jurídico estatal depende da natureza e da dimensão do conflito, bem como das pessoas e dos grupos envolvidos. No caso de crimes com grande impacto social, como assassinatos brutais ou traição organizada (fornecer informações à Turquia que são utilizadas para assassinar revolucionários, ajudar o ISIS a planear e realizar ataques), têm sido realizados julgamentos populares. Estes julgamentos reúnem diferentes representantes da comunidade social, especialmente os mais afectados pelo crime julgado, e funcionam como júri popular para decidir a pena.
As razões que levaram a Administração Autónoma a fazer mais esforços para reorganizar o sistema jurídico geral em vez de promover os conselhos de justiça comunitários não são muito claras para nós
Para a nossa organização e para as organizações na Europa, pensamos que é importante compreendermos o valor da justiça transformadora e que desenvolvamos capacidades para começar a oferecer alternativas ao sistema de “justiça” legal, que é uma mentira punitiva racista e capacitista que está profundamente ligada ao poder do Estado-nação. O tema da justiça transformadora tem estado em cima da mesa nos círculos de esquerda na Europa há já algum tempo. Vemos que está agora a passar lentamente para uma fase mais prática. Comecemos com pequenos ajustes práticos, assim que começarmos a ganhar algumas experiências da vida quotidiana, podemos e devemos complementá-las com alguma leitura/estudo/teoria. A resolução de conflitos não se aprende nos livros, os seus fundamentos só podem ser aprendidos na prática, os livros serão muito úteis para nos aperfeiçoar, mas só se já estivermos a pô-los em prática. Teremos de cometer muitos erros, e isso é ótimo. Temos muito que aprender com os sistemas de “justiça” impostos pelo Estado. Estamos a fazer um começo imperfeito, utilizando ferramentas como o tekmîl, os círculos restaurativos e as estruturas autónomas de mulheres para desenvolver este processo.
Qual é a situação atual da arte e da auto-expressão em Rojava? Tem havido oportunidade e espaço para as pessoas poderem atuar, criar ou mostrar criações artísticas? Como é que isso é recebido? Como é que a mudança de facetas do conflito a afectou?
TevgeraÇand û Hûner (Tev-çand, a organização da arte e da cultura) é uma coordenação de todos os centros de arte e cultura, presentes em todas as cidades. A maioria destes centros tem diferentes grupos, como dança, música, teatro, cinema, pintura, literatura, escultura, etc. Promovem sobretudo a arte ligada à cultura, à língua e à identidade curdas. Cada grupo étnico é encorajado a promover a sua própria arte e cultura tradicionais, abrindo simultaneamente espaço para outras formas de arte fora da tradição folclórica. Tev-çand tem uma abordagem política da arte, encarando-a como um veículo para partilhar e divulgar os valores da revolução. Alguns exemplos bem-sucedidos são o HunergehaWelat– com o seu canal no youtube que publica novas canções e videoclipes feitos em Rojava – ou o KominaFilm a Rojava – o comité de cinema que produziu vários filmes, curtas-metragens e clips. KominaFilm a Rojava publicou recentemente uma série sobre Rojava intitulada “EvinaKurd” (Amor Curdo).
Os grupos locais actuam frequentemente em celebrações locais, dias festivos e outros eventos culturais. Nos últimos anos, alguns desses grupos e artistas estão a ganhar experiência e a tornar-se mais profissionais, e começamos a ver a sua arte em diferentes teatros, exposições e eventos. A arte é vista como riqueza popular e cultural, e não há um processo de mercantilização em torno dela. O teatro, o cinema e a música são apresentados e partilhados gratuitamente, e nunca vimos nenhum evento cultural com entrada paga. Isto faz parte da abordagem política sobre ética e estética que é promovida. Para resumir, podemos simplesmente apontar os esforços para ligar a estética a valores políticos e éticos revolucionários. Esta abordagem desafia os padrões de beleza que a modernidade capitalista tenta impor, vendo a arte como um veículo de expressão do povo, da sociedade e dos seus valores. Muita arte está ligada à resistência contra o ISIS e o fascismo turco, com especial destaque para a resistência das mulheres e o YPJ, mas também para as raízes históricas e as lutas do povo curdo.
Nesta abordagem à arte, podemos ver uma mudança que a revolução trouxe, que talvez tenha começado mesmo antes de Rojava. O cinema curdo do século XX é muitas vezes trágico, sobre os massacres e o exílio que o povo curdo sofreu. O dengbêj, uma música/poesia tradicional, também está repleto de histórias de aldeias destruídas, famílias assassinadas e crianças órfãs. Foi neste novo século que a arte curda começou a refletir uma nova imagem. Uma imagem não tão centrada nos curdos apenas como vítimas de tragédias desumanas, mas também como actores da mudança. As canções do YPG e do YPJ a derrotar o ISIS ou os guerrilheiros que lutam nas montanhas, os novos filmes sobre a resistência em Sur ou em Kobanê, as grandes celebrações do Newroz (o Ano Novo curdo) são exemplos de um renascimento do povo curdo e da sua vontade de resistir. Não são apenas um povo cuja fé está a sofrer, são uma nação sem Estado, cujas terras foram ocupadas e cujas aldeias foram incendiadas. Aprenderam com outras lutas anticoloniais e com os movimentos revolucionários de libertação nacional e tomarão o seu destino nas suas mãos. Defenderão a sua terra e a sua cultura, construindo um futuro para as próximas gerações, com armas, mas também com música, com dança, com cinema.
Qual é a opinião do AT sobre o papel da religião, e como é que isso afectou a sua capacidade de se ligar e relacionar com as comunidades locais? Houve desafios ou mudanças de atitude por parte dos militantes? No Ocidente, temos dificuldade em separar o anticlericalismo da islamofobia e do eurocentrismo. Que lições retirou da sua inserção nas sociedades curda e árabe?
Para nós, a religião não é um problema quando está ligada ao povo e à ética, mas sim quando está ligada ao poder e ao domínio. É contra este exercício da autoridade que nos opomos, tal como também no que toca ao anti-clericalismo. Alguns anarquistas vieram para cá com antecedentes ateus e, quando nos perguntam sobre a nossa religião, é fácil responder que não temos religião. Mas esta resposta é muitas vezes entendida como se não tivéssemos ética, e também nos fez refletir sobre o facto de a maioria de nós, mesmo que não praticantes, ter sido criada numa cultura cristã.
Há esforços para construir um Islão democrático, olhando para o lado ético da religião islâmica e não tanto para a Sharia. Trata-se de um processo necessário para enfrentar as consequências do fundamentalismo islâmico levado a cabo como fascismo teocrático pelo ISIS. Embora, visto de fora, possa parecer que o ISIS já não existe, a luta contra a sua ideologia continua aqui.
Concordamos convosco que nós, no Ocidente, podemos fazer um mau trabalho ao separar o anti-clericalismo da islamofobia e do eurocentrismo. A sociedade em que estamos inseridos é esmagadoramente muçulmana (com pequenas minorias de outras crenças), quase toda a gente acredita no Corão, mesmo que nem todos se descrevam como muçulmanos praticantes. Esta realidade fundamenta o nosso trabalho com as pessoas aqui. Devemos compreender a importância que a religião tem para as pessoas e os camaradas locais. Saber um pouco, ou muito, sobre o Islão é muito útil quando discutimos com os camaradas locais. Argumentar a partir da religião a favor de uma perspetiva revolucionária é uma tática que se tem revelado bem sucedida. É necessário respeitar a convicção religiosa das pessoas, mas ao mesmo tempo também criticamos ou questionamos os camaradas quando isso os leva a tomar medidas que não estão de acordo com os valores revolucionários do Nordeste da Síria. Há esforços para construir um Islão democrático, olhando para o lado ético da religião islâmica e não tanto para a Sharia. Trata-se de um processo necessário para enfrentar as consequências do fundamentalismo islâmico levado a cabo como fascismo teocrático pelo ISIS. Embora, visto de fora, possa parecer que o ISIS já não existe, a luta contra a sua ideologia continua aqui. Em algumas regiões do Nordeste da Síria, a ideologia do ISIS ainda está muito difundida e será necessário tempo e esforço para que todos avancem para um Islão democrático.
Os movimentos anarquistas e os chamados movimentos revolucionários na Europa têm durante décadas lutado para encontrar algo que possa ultrapassar as nossas próprias fraquezas e pequenez, procurando métodos antigos e novos. Qual é a vossa perspetiva sobre isto? Também concordam ou acham que os movimentos se estão a limitar e, se sim, porquê? Falta de uso da violência insurrecional, falta de estruturas que dirijam a luta, falta de recursos, falta de convicção?
Este é um ponto e uma questão muito importantes que aqui levanta. Concordamos que os movimentos estão a limitar-se a si próprios. Para nós, a questão central é a falta de organizações que possam criar e promover perspectivas de objectivos a longo prazo, uma vez que, atualmente, vemos sobretudo grupos baseados na afinidade e com pensamento a curto prazo.
A onda de insurrecionalismo dos anos 90, especialmente em Itália, trouxe uma perspetiva de luta a curto prazo que parecia promover a eficácia. Em alguns aspectos, funcionou, mas fê-lo à custa de minar a capacidade de organização. A capacidade de organização é crucial. Ao tornarmo-nos uma organização, nós, enquanto TA, temos agora a capacidade de acumular experiência: não temos de começar constantemente de novo. Podemos também construir projectos e relações duradouros, podemos aprofundar a nossa compreensão e aprendizagem de outras organizações que lutaram e lutam. Não só a nível individual, mas também a nível organizacional. O que significa que esses conhecimentos e experiências deixam de estar apenas ligados a uma pessoa ou a uma célula ou grupo de afinidade, mas que toda a organização se apropria deles. Isto aumenta muito a nossa capacidade como organização.
Desenvolver-se como uma organização revolucionária não é fácil, já falámos sobre isso. Temos de romper com a mentalidade individualista liberal que está tão profundamente enraizada na socialização capitalista. As nossas sociedades estão organizadas em torno desses valores capitalistas e, para mudar isso, temos de desenvolver os nossos próprios valores e instituições sociais, para antecipar a sociedade que queremos. As coisas que menciona faltar nos movimentos anarquistas (estruturas para direcionar a luta, recursos, convicção, ação) podem muitas vezes estar ligadas à falta de organização. Se nos encontrarmos isolados, como indivíduos ou em pequenos grupos, a nossa capacidade de influenciar e mudar a sociedade à nossa volta diminui. Tal como podemos aprender muitas coisas em Rojava, também há muitas lições que podemos tirar das organizações anarquistas da américa latina. As ideias do “especifismo”, um quadro teórico orientado para o desenvolvimento de organizações anarquistas específicas, são o resultado de décadas de luta. Podemos rastreá-las até à proposta plataformista de Peter Arshinov e Nestor Maknho, mas desenvolvidas na prática pela Federacion Anarquista de Uruguay (FAU). Como anarquistas portugueses, terão fácil acesso aos materiais e textos desenvolvidos pelas organizações anarquistas brasileiras.
Recentemente, foram criticados o enfoque e os recursos dados pelas esquerdas ocidentais aos movimentos anarquistas nascentes na Ucrânia, que, sem verdadeiras estruturas autónomas e inseridos em exércitos estatistas, têm recebido generosos apoios e fundos, enquanto os movimentos não brancos têm lutado por uma fração desse apoio. Concorda com esta crítica?
Presumimos que se esteja a referir ao artigo “Anarchist who Fought in Rojava: Response to ‘No War But Class War’ Debate“, que pode ser encontrado no Abolition Media 3. Concordamos com o artigo de que a quantidade de recursos enviados para a Ucrânia pela esquerda ocidental é muito desproporcional com a quantidade de apoio material que os camaradas do Nordeste da Síria obtiveram, especialmente tendo em conta que a revolução aqui está tão explicitamente enraizada na ideologia e práxis revolucionária libertária, e onde isso é mais discutível para a Ucrânia, como o artigo apontou. «A solidariedade é algo que se pode segurar nas mãos», um slogan popularizado pelo grupo anti-imperialista KAK, ativo na Dinamarca nos anos 70, é uma afirmação em que nos podemos situar. Embora o Nordeste da Síria tenha recebido uma boa quantidade de imagens de solidariedade, campanhas de consciencialização, campanhas diplomáticas, etc., no que diz respeito ao apoio material, financeiro ou outro que podemos «ter nas mãos», a esquerda ocidental não lhe tem dado um esforço sério.
A Ucrânia está nas notícias e nós não estamos, nem estaremos, até uma nova invasão e, mesmo assim, receberemos apenas uma fração da atenção mediática que a Ucrânia está a receber.
Dito isto, a guerra na Ucrânia está a decorrer há pouco mais de um ano, a guerra em Rojava há mais de 10 anos. É claro que estas escalas de tempo também têm um efeito. A Ucrânia está nas notícias e nós não estamos, nem estaremos, até uma nova invasão e, mesmo assim, receberemos apenas uma fração da atenção mediática que a Ucrânia está a receber. Quando olhamos para além da Ucrânia e de Rojava, perguntamos: quem tem estado a olhar para a guerra genocida em Tigray ou para a recente guerra que se desenrola no Sudão? Quem é que tem estado a organizar o apoio material a esses conflitos? As forças de autodefesa do povo de Tigray têm uma longa tradição revolucionária, com um projeto semelhante às ideias do confederalismo democrático. No Sudão, assistimos recentemente a uma escalada militar, depois de grandes mobilizações e revoltas terem abalado o país, que contou com um notável movimento anarquista organizado, pouco comum na maioria dos países africanos. Mas poucos artigos são escritos sobre isso, e ainda menos livros anarquistas discutem esses conflitos. Também não é justo que esses movimentos tenham recebido pouca ou nenhuma cobertura mediática, e muito menos apoio material. Isto faz parte do colonialismo contra o qual estamos a tentar lutar. Para nós, esta é também uma razão para permanecer em Rojava, onde os valores do anticolonialismo estão muito vivos.
Voltando à Ucrânia, os anarquistas têm lutado desde o início do recente conflito, estiveram presentes na praça Maidan e tentaram organizar-se ali. Provavelmente este não é o lugar para discutir o quanto este movimento está enraizado no movimento histórico anarquista na Ucrânia, com o Exército Negro de Libertação dos Camponeses e a revolução Makhnovista, mas hoje em dia a presença dos anarquistas é crucial para questionar a narrativa nacionalista da extrema-direita, que tem sido uma presença dominante nos protestos na Ucrânia desde o início. Temos a responsabilidade, enquanto anarquistas, de ocupar o nosso lugar nestes momentos, não podemos deixar todo o espaço à extrema-direita, porque se o fizermos eles ocupam-no. A situação atual na Ucrânia não é uma revolução alinhada com os nossos princípios, mas a nossa tarefa é dar visibilidade aos nossos princípios e torná-los conhecidos. Podemos citar Malatesta quando diz que «somos, em todo o caso, uma das forças que actuam na sociedade, e a história avançará, como sempre, nas direcções resultantes de todas as forças».
Historicamente, a guerra e a revolução têm uma ligação importante. Os ambientes de guerra fazem com que a autoridade do Estado tropece e seja difusa nalguns locais. O Estado já não está sempre presente para fornecer infra-estruturas e recursos às populações. Isto significa que existem muitas vezes janelas de oportunidade para ajudar na auto-organização e na gestão das pessoas, inicialmente em linhas de ajuda mútua e solidariedade. Esta é uma situação em que trazer a nossa ideologia e aplicá-la na prática com as pessoas pode ser uma forma útil de fortalecer a nossa tendência, como diz Malatesta.
Apoiamos os nossos camaradas anarquistas que lutam na Ucrânia, temos uma abordagem de solidariedade crítica para com o povo ucraniano e pretendemos envolver-nos nas contradições que este suscita e não cair numa abordagem binária e dogmática. Gostaríamos também de chamar a vossa atenção para o camarada Leshiy e o camarada Ciya, ambos passaram algum tempo no Nordeste da Síria e caíram nas linhas da frente ucranianas juntamente com outros camaradas anarquistas nas linhas da frente ucranianas. Lamentamos esta perda e pretendemos aprender com as suas vidas e decisões. Eles também nos mostram uma forma de análise e consideração matizada que tem espaço para as contradições que inevitavelmente surgem quando sujamos as mãos na revolução. Concordámos com o camarada que escreveu o artigo que é muito fácil ser purista e julgar as decisões tomadas na Ucrânia e em Rojava a partir de uma poltrona confortável. A participação numa revolução real ou num conflito armado tornará rapidamente claro que muitas vezes não existem soluções «limpas» ou claras e que ser um revolucionário em ação, e não apenas em palavras, significa adquirir uma compreensão profunda das análises e contradições matizadas.
Como podemos ajudar-vos, materialmente ou de outra forma?
Os principais pontos em que podemos ver a vossa ajuda para nos ajudar são: a) desenvolvimento ideológico; b) rede empenhada; c) resistência à repressão ;d) militantes; e) recursos.
O desenvolvimento ideológico da luta anarquista é a base para avançarmos. Vemos que chegámos a um ponto em que nos apercebemos, enquanto anarquistas europeus, que a organização baseada na afinidade por si só não é suficiente. Precisamos de uma organização anarquista ou de estruturas que nos mantenham juntos, não apenas com base na afinidade pessoal, mas de uma forma organizada, para podermos pensar a longo prazo e desenvolver uma estratégia mais alargada. Ao desenvolver a ideologia e a praxis anarquista no nosso contexto atual, fortalecemo-nos uns aos outros.
O Estado já não está sempre presente para fornecer infra-estruturas e recursos às populações. Isto significa que existem muitas vezes janelas de oportunidade para ajudar na auto-organização e na gestão das pessoas, inicialmente em linhas de ajuda mútua e solidariedade.
As redes empenhadas são uma base para o intercâmbio de discussões, projectos, recursos e experiências. Vemos isso na forma de construir relações de longo prazo com organizações sólidas, e esse intercâmbio pode ocorrer através de visitas e troca de militantes, bem como outras formas de comunicação. Relacionado com o ponto sobre o desenvolvimento ideológico, isto inclui ler e discutir as declarações e cartas uns dos outros, aprender com as experiências dos outros e dar feedback, propostas e críticas sobre elas.
As redes conduzem também à resistência face à repressão. Nos últimos anos, os militantes de Rojava e do movimento curdo em geral têm sido cada vez mais criminalizados. Muitos camaradas estão a passar algum tempo na prisão ou têm outros tipos de problemas legais. Precisamos de anarquistas em todo o lado para fazer frente a esta criminalização.
Precisamos de mais militantes que se juntem a nós em Rojava para lutar e combater aqui. Também há oportunidade para os camaradas já organizados na Europa se juntarem a nós aqui, mantendo-se ligados à sua organização europeia. Na verdade, gostaríamos que isso acontecesse. Vemos isto como uma forma potencial de fortalecer os laços entre a nossa organização e as organizações anarquistas na Europa.
No lado diretamente material, precisamos de dinheiro. Uma vez que os materiais de que precisamos mudam de tempos a tempos, enviar materiais diretamente pode ser um pouco complicado, embora possamos falar sobre isso se houver um desejo de fazer algo assim. Com o dinheiro diretamente, podemos afectá-lo às necessidades mais prementes e fazer ajustes quando necessário nesta situação em constante mudança em que nos encontramos.
Texto de União Libertária uniao-libertaria@riseup.net
Notas:
Entrevista da UL traduzida do inglês original por Batata Pala (AGZK) [ instagram.com/agzk038/ ] para publicação no Jornal MAPA e na página da União Libertária. ↩
Tekmîl é o nome curdo dado ao processo de autocrítica e crítica usado pelo movimento curdo numa forma generalizada. É uma das ferramentas mais importantes para o movimento curdo na sua forma de organizar. Com esta, no final de reuniões, ações, etc., todos têm a oportunidade de analisar, criticar e autocriticar para que todos possam continuar a se desenvolver numa perspetiva revolucionária, a nível individual e a nível coletivo. ↩
O autor do artigo em causa, com data de 18 de abril de 2022, começa por escrever que«Deixei Rojava há cerca de 3 anos atrás e até este momento escolhi manter-me quieto, deixando a escrita para aqueles que preferem falar em vez de agir. Tenho visto como os Ucranianos tem merecido mais apoio dentro do meio anarquista ocidental,de que os Curdos, Árabes, Assírios, Yazidis e outros alguma vez pudesse imaginar.»
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Sexisme dans le sport : Footballeuses espagnoles 1 - Patriarcat 0
Cet été, la sélection féminine de l’État Espagnol remportait pour la première fois la Coupe du Monde de football. Outre le bel exploit sportif, on peut saluer une médiatisation inédite de cet événement du sport féminin. Cependant, cette victoire a été ternie par des violences sexistes et sexuelles, qui, chose notable, ont mené à des luttes féministes.
Le milieu du sport est particulièrement marqué par le sexisme. Cela se traduit de plusieurs manières, tant à l’échelle locale, qu’a l’échelle du système entier, gangrené par une approche financière et capitaliste, qui se dresse contre les femmes. D’une part, on constate une dévalorisation des compétitions féminines qui sont sous-médiatisées, moins financées, et même parfois critiquées car le niveau serait soit disant moins bon. D’autre part, des règles transphobes et islamophobes ont également exclu des femmes de la compétition, illustrant un conservatisme profond et une volonté sans relâche de contrôler les corps des femmes.
Après la violence, la grève
Les footballeuses professionnelles espagnoles se sont elles aussi heurtées à ces problématiques : elles sont confrontées à une dévalorisation de leur travail, mais aussi à des violences sexistes et sexuelles. Ainsi, durant la célébration de leur nouveau titre de championnes du monde, le président de la fédération de football espagnole a embrassé de force en direct à la télévision une des capitaines de l’équipe, Jennifer Hermoso.
Portées par leur victoire, les joueuses ont décidé de se mettre en grève pour réclamer une refonte totale des instances du football espagnol, la démission du président et du sélectionneur, ainsi qu’une augmentation de salaire. Après la coupe du monde, les joueuses obtiennent donc une deuxième victoire : la démission du président Luis Rubiales, le licenciement du sélectionneur Jorge Vilda, et une augmentation de leur salaire.
C’est un premier pas en avant dans leurs revendications. Par ailleurs, cette victoire féministe impose des débats inhabituels dans les sphères du sport de haut niveau, montrant que, même là, c’est par la construction d’un rapport de force et la grève qu’on obtient ce que l’on désire. Pour autant, la lutte des joueuses n’est pas finie : elles ont indiqué le 18 septembre qu’elles ne se présenteraient pas aux sélections, car les conditions n’étaient pas réunies pour permettre de travailler sereinement.
Des perspectives féministes pour l’avenir
Malgré une belle action de la part des joueuses espagnoles, il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir dans la lutte face aux oppressions dans le sport. Motivé par des dynamiques patriarcales, ce milieu ne permet pas un accès égalitaire entre les hommes et les femmes aux disciplines.
Il est très difficile pour les femmes de s’intégrer dans des contextes sociaux masculins, et encore plus dur pour ces dernières d’en vivre. Déjà que le système capitaliste des compétitions à haut niveau est critiquable sur de nombreux points, on peut rajouter à la longue liste de doléances tout un chapitre sur les discriminations sexistes : les différences de salaires, le manque de reconnaissance, le manque de financement des ligues féminines...
Pour l’avenir, nous devons rester solidaires face à toutes les oppressions que toutes les femmes subissent, y compris dans le sport. En construisant un rapport de force suffisant, nous pourrons améliorer nos conditions, et dénoncer le système capitaliste du sport qui se nourrit du sexisme pour renflouer les caisses de quelques actionnaires et redorer le blason de quelques sponsors. Tout au long de l’année, tous les jours, au travail, dans la rue, dans les cercles privés, il faut lutter et renforcer les associations féministes, les lieux d’auto-organisation, et montrer un véritable soutien aux luttes féministes, dans le monde du sport comme ailleurs.
Alice (UCL Grenoble) et Gio (UCL Sarthe)
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Rentrée politique : Médine, mauvais élève des universités d’été ?
Le rappeur Médine, invité aux universités d’été de EELV et LFI s’est retrouvé, au cœur d’une campagne médiatique islamophobe instrumentalisant la lutte contre l’antisémitisme. Cette dernière devrait être prise davantage au sérieux par la gauche.
Le mois d’août aura été marqué par l’invitation de Médine aux universités d’été de EELV et LFI. De l’extrême droite à Renaissance on a profité de l’invitation du rappeur pour dénoncer son présumé antisémitisme. Médine est depuis longtemps une cible pour l’extrême droite qui lui reproche son supposé islamisme radical. Si Médine est bien musulman, il a plusieurs fois pris position contre l’intégrisme religieux et le fait encore dans son dernier album. Les attaques contre le rappeur se focalisaient cette fois-ci sur l’antisémitisme et la LGBTphobie.
En effet Médine a pratiqué le geste antisémite et homophobe de la « quenelle » de Dieudonné en 2014. Il s’en est expliqué récemment en le dissociant de l’antisémitisme et en lui préférant une signification « antisystème » (le « système » étant une référence antisémite). Interpellé de nouveau à ce sujet il a affirmé son rejet de la quenelle et de l’antisémitisme et a reconnu « une erreur ».
De même, pour l’homophobie, s’il a par le passé utilisé le terme de « tarlouze » lors d’une interview en 2007 il s’en est depuis excusé en affirmant « une erreur de langage qui n’est pas acceptable ». Dès 2012 il prend position en faveur du mariage pour tous, il a aussi réaffirmé en 2023 son soutien aux LGBT dans une approche intersectionnelle : « On veut la justice sociale, on veut combattre l’extrême droite, on veut en finir avec les mécanismes d’oppression qui frappent à la fois les populations LGBT, à la fois les racisés, à la fois les féministes ».
La droite et l’extrême droite se sont indéniablement emparées du sujet pour mener une énième campagne islamophobe. En effet, les mêmes médias et personnalités qui fustigeaient Médine se sont tus lorsque le gouvernement a rendu hommage à des antisémites (Macron qualifiait Pétain de « grand soldat » et célébrait Maurice Barrès). Quant à l’extrême droite, l’antisémitisme en reste un élément structurant.
Une offensive islamophobe
Cependant on ne peut pas écarter d’un revers de main le passé et les proximités antisémites de Médine comme l’ont fait Mélenchon et la plupart des élus de LFI : « Médine n’est pas raciste » s’est contenté de réagir Mélenchon dont le parti est très loin d’être exemplaire en matière d’antisémitisme…
On ne peut pas affirmer que toutes les critiques étaient orchestrées par l’extrême droite, et les interrogations, notamment des personnes juives ou LGBTI, sur les comportements et fréquentation passées de Médine sont légitimes. Même si celui-ci s’en est excusé, était-il vraiment nécessaire de choisir un représentant avec un tel passé pour porter la lutte intersectionnelle ?
L’approche électoraliste consistant à « starifier » un homme racisé comme représentant des quartiers populaires peut aussi être critiquée. Il serait sans doute plus intéressant d’offrir davantage d’espace aux collectifs de luttes.
Si l’invitation de Médine fait beaucoup parler, celles d’Alexis Poulin (journaliste confusionniste) aux universités d’été de LFI et celle d’Hubert Védrine (qui porte une responsabilité et un discours révisionniste sur le génocide des Tutsi au Rwanda) à l’université du PCF auront fait couler beaucoup moins d’encre. Il y a donc bien une différence de traitement islamophobe entre ces personnalités. Quand les premières refusent de revenir sur ce qui leur est reproché, Médine de son côté tente au moins de s’en excuser et essaie aussi désormais de porter un discours intersectionnel.
Benjamin (UCL Orléans)
à #Boston nos camarades de #BlackRoseRosaNegra organisent une série de discussions autour de leur programme politique #TurningTheTide.
Join our Boston, MA Local for a semi-open study group on our recently released political program. It starts later this month!
Sign up here: blackrosefed.org/bosprog
#BRRN #Anarchism #AnarcoCommunism #AntiAuthoritarianism #LibertarianSocialism #LeftLibertarianism #blackflag #BlackAndRedFlag #Kropotkin #Bakunin
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Nos camarades de #LibertäreAktion ont traduit notre communiqué sur la #Palestine !
anarchismus.de/blog/diskurs/pa…
Palästina-Israel: Kein Frieden ohne das Ende der Besatzung, der Kolonisierung und der Apartheidç-*
Auf Gräueltaten folgen Gräueltaten. Die Ermordung von mehreren hundert Zivilist:innen in Israel ist eine Tragödie. Diese Tragödie hätte es nicht gegeben, wenn Tausende von Zivilist:innen nicht seit 2008 durch israelische Bombenangriffe unter Trümmern in Gaza begraben worden wären. Man kann nicht ein ganzes Volk unterdrücken, ausbeuten, aushungern und im Freiluftgefängnis Palästina einsperren, ohne Konsequenzen zu erwarten: Das ist der erste Schluss, den wir nach dem Ausbruch tödlicher Gewalt am 7. Oktober ziehen müssen. Der Staat Israel reagiert mit einem neuen Kreislauf von Zerstörung und Massakern. Stattdessen soll er endlich begreifen, dass sein koloniales System unhaltbar ist. Freiheit für Palästina!
Am Samstag, den 7. Oktober, startete die Hamas ihren bisher grössten Angriff auf das israelische Staatsgebiet und israelische Siedlungen. Mit dem koordinierten Angriff zerstörte sie die Mauer um Gaza an mehreren Stellen, nahm mehrere Dörfer entlang der Mauer ein und entführte mindestens 100 Soldat:innen und Zivilist:innen. Die israelische Armee und der israelische Geheimdienst wurden völlig überrascht. Sie begannen jedoch einen äusserst brutalen Gegenschlag im Gazastreifen sowie im Südlibanon nach dem Abschuss von Raketen durch die Hisbollah, die libanesische Verbündete der Hamas. Es gab mehrere hundert palästinensische und israelische Todesopfer.
Die Hamas hatte ihren Angriff in Gaza sorgfältig vorbereitet und einen historisch bedeutsamen Tag gewählt, den 50. Jahrestag des Beginns des Krieges 1973, in dem Ägypten und Syrien Israel gegenüberstanden. Es handelte sich um einen Gegenschlag gegen die kolonialistische Apartheidpolitik des Staates Israel und seiner faschistischen, rassistischen […] und kolonialistischen Regierung, die in den letzten Monaten die Provokationen vervielfacht (Armee auf dem Tempelberg, Vertreibung von Palästinenser:innen, Ablehnung jeder politischen und friedlichen Lösung) und den Siedlungsbau im Westjordanland verstärkt unterstützt hat. Es handelt sich auch um einen Gegenschlag gegen die laufende diplomatische Normalisierung der Beziehungen zwischen Israel und den Golfstaaten, insbesondere Saudi-Arabien, und die anhaltende Unterstützung des israelischen Regimes durch die USA […] und die Europäische Union. Es handelt sich vor allem um eine Folge der 75-jahrelangen Kolonisierung, brutalen und rassistischen Ausbeutung, Besetzung und Apartheid des Staates Israel, mit Palästinenser:innen, israelischer Araber:innen, Drus:innen, Jüd:innen aus Äthiopien… als Leidtragende. Und eine Folge der Ablehnung jeder politischen Lösung für ein friedliches Zusammenleben, der Aberkennung des Rückkehrrechts der Geflüchteten⋅(auch wenn dies von den Vereinten Nationen garantiert sei), der seit mehr als 15 Jahren andauernden Blockade des Gazastreifens und der täglichen Diskriminierung und Gewalt.
Die Stromversorgung und Lieferung von Konsumgütern in den Gazastreifen wurden von der rechtsextremen Netanjahu-Regierung ausgesetzt. Dabei sind die Bewohner:innen des Gazastreifens für die Befriedigung ihrer Grundbedürfnisse darauf angewiesen. Die Regierung Israels warnte, dass sie sich "im Krieg" befinde und dass der Vergeltungsschlag der brutalste der letzten Jahre sein werde. Was dies bedeutet, wurde klar, als sie die Bevölkerung dazu aufforderte, aus dem (nördlichen Teil) des Gazastreifens (in den südlichen Teil) zu fliehen und zeitgleich die ersten Bombenangriffen auf den Gazastreifen durchfuhr. Diese korrupte Regierung, die in den letzten Monaten an riesigen Demonstrationen von einem beachtlichen Teil der israelischen Bevölkerung kritisiert wurde, führt einen permanenten mörderischen Krieg gegen die palästinensische Bevölkerung und rechtfertigt ihren Machterhalt mit einer autoritären Sicherheitspolitik. Es ist diese israelische Regierung, die die Verantwortung für den Krieg und die Toten auf beiden Seiten trägt. Wie immer ist es die Zivilbevölkerung, die den Preis für die von den imperialistischen herrschenden Klassen beschlossenen Kriege zahlt. Die nächsten Tage werden zeigen, ob die Offensive der Hamas das Ende der Regierung Netanjahus einläutet oder im Gegenteil die Bevölkerung sich im Krieg hinter ihm vereint. Die aktuelle Situation ist jedenfalls ein Beweis für das Scheitern einer Politik, die eine imperialistische und militärische Lösung in Palästina anstrebt.
Die UCL unterstützt den Kampf des palästinensischen Volkes für Selbstbestimmung, Freiheit und das Recht auf ein würdiges Leben in einer multiethnischen, säkularen und demokratischen Föderation. Nationalistische, religiöse und kriegerische Perspektiven, auch wenn sie Ausdruck einer ausweglosen Situation sind, werden niemals eine Garantie für Frieden und Gerechtigkeit im Nahen Osten bieten. Diese Perspektiven spielen Autokrat:innen und intoleranten Rechtsextremist:innen in die Hände. Wir empfehlen die Lektüre des Antrags Pour une Palestine libre, laïque et démocratique, den die UCL im Juni 2020 während ihrer nationalen Koordination angenommen hat.
Wir bedauern die zivilen Opfer, die nicht den Preis für die politischen Strategien des Staates Israel oder der Hamas zahlen müssten. Die Hamas ist eine nationalistische und religiös-fundamentalistische Bewegung, die aus der Muslimbruderschaft hervorgegangen ist und sich historisch auf Kosten der säkularen revolutionären Kräfte aufgebaut hat. Wir lehnen es ab, dass Unterstützer:innen des palästinensischen Widerstands in Europa kriminalisiert und als "Terrorist:innen" bezeichnet werden. Wir wenden uns auch gegen jede Instrumentalisierung der Gewalt für rassistische Zwecke, sei sie antiarabisch oder antisemitisch oder zur Unterstützung autoritärer Regime wie dem Iran, dem Hauptunterstützer der Hamas, [...] die nicht mit dem palästinensischen Volk verwechselt werden darf.
Wir wiederholen unsere Forderungen nach einem Ende der Kolonisierung und Apartheid in Palästina sowie nach der Einhaltung der internationalen Resolutionen (Teilung des Staatsgebiets, Recht auf Rückkehr usw.) als Voraussetzung für eine langfristige Lösung (1). Wir unterstützen den säkularen, demokratischen und revolutionären Widerstand des palästinensischen Volkes und alle antikolonialen israelischen Oppositionellen und Aktivist:innen.
Wir fordern ein Ende der von der israelischen Armee und der Hamas begangenen Gewalttaten, die der Zivilbevölkerung auf beiden Seiten grosses Leid zufügen. Wir teilen nicht die Ideologie der Hamas, der die gerechten Bestrebungen des palästinensischen Volkes nicht am Herzen liegen. Wir unterstützen den palästinensischen Widerstands- und Befreiungskampf. Wir verstehen, dass dieser Kampf manchmal Strategien der Gewalt erfordert, die aus der politischen Blockadesituation entstehen. Wir rufen zur Entmilitarisierung des Staates Israel auf und fordern, dass tatsächlich auf eine Lösung hingewirkt wird, die sich auf den legitimen Forderungen des palästinensischen Volkes beruht. Dies sind die erforderlichen Bedingungen für jede dauerhafte Lösung des Konflikts.
Fußnote:
(1) In diesem Zusammenhang sei an mehrere Punkte erinnert:
1- dass die Kolonisierung Palästinas und die Vertreibung der Palästinenser:innen von ihrem Land seit über einem Jahrhundert andauert und lange vor 1948 begonnen hat,
2- dass Israel nie eine der UN-Resolutionen von 1967 erfüllt hat, die es verpflichten, die besetzten Gebiete zu verlassen und das Rückkehrrecht der Flüchtlinge umzusetzen,
3- dass die Friedensabkommen von 1993 (Osloer Abkommen) die Kolonisierung in Wirklichkeit nur noch verstärkt haben,
4- dass die Palästinenserinnen und Palästinenser täglich fast einen Toten zu beklagen haben, zusätzlich zu den Wasser- und Stromabschaltungen, dem Landraub und den täglichen Angriffen der Siedler, und
5- dass Staaten wie Frankreich mit Kriminalisierung reagieren, wenn weltweit Solidarität in Form einer friedlichen Kampagne, der BDS-Kampagne, zum Ausdruck gebracht wird.
⚠️ rassemblement #Palestine ce vendredi à #Tours interdit cet AM par arrêté préfectoral, l'état de la mobilisation ne permet pas d'autres formes immédiates de mob', réunion interorgas la semaine pro
Appel de l'intersyndicale #palestinienne drive.google.com/drive/folders…
Communiqué de presse
Réponse à l'interdiction de la préfecture d'Indre et Loire
Suivant à la lettre les instructions du ministre de l’intérieur, le Préfet d'Indre-et-Loire a pris ce jeudi 19 octobre, dans l'après-midi, un arrêté d’interdiction du rassemblement auquel nous appelions pour le vendredi 20 octobre à 18h. L’appel était :« Pour le respect du droit humanitaire et international, Halte au massacre de la population civile à Gaza. »
Nous prenons acte de cette décision.
Il s’agit d’une atteinte grave à la liberté d’expression qui vise à museler le mouvement de solidarité avec la Palestine. Nous la dénonçons avec force.
De plus, les termes-mêmes de l’arrêté sont graves : "... la tenue d'une manifestation de soutien au peuple palestinien constitue en elle-même, une atteinte à la dignité humaine et un trouble à l'ordre public " .
En France, contrairement à d’autres pays européens, Espagne Grèce, Suisse, Angleterre, les manifestations de soutien au peuple palestinien sont interdites, même quand elles sont appelées par des organisations humanitaires comme la Ligue des Droit de l’Homme, Amnesty International… Ces interdictions ne nous feront pas taire! Nous continuerons à rappeler, que « la cause première de l’attaque du 7 octobre est le blocus illégal et inhumain auquel est soumise la population de Gaza depuis plus de 16 ans. La responsabilité des gouvernements israéliens successifs est totale dans cette violation constante et délibérée du droit international. Aujourd’hui ce sont des crimes de guerre massifs, voire des crimes contre l’humanité, que commet l’armée israélienne à Gaza par ses bombardements sur les populations civiles, la coupure de l’eau, de l’électricité, du ravitaillement, l’attaque contre les structures sanitaires. Nous dénonçons le soutien total accordé par le gouvernement français au gouvernement israélien ; les interdictions de rassemblements de protestation contre le bombardement de Gaza en sont une preuve manifeste. Nous sommes plus que jamais aux côtés du peuple palestinien menacé dans son existence.
Nous renonçons à appeler à ce rassemblement et nous appelons à une réunion toutes les organisations démocratiques.
Rassemblement #pourGaza non déclaré à #Tours vendredi 18h Pl. J. Jaurès : texte unitaire relativement loin des positions #UnionCommunisteLibertaire mais sans céder à la panique il était difficile de ne pas appuyer cette démarche après l'adoption de notre motion fédérale sur le renforcement de la #CampagneBDS.Pour le respect du droit humanitaire et international en Palestine.
Les organisations listées ci-dessous appellent à un rassemblement vendredi 20 octobre à 18h. place Jean-Jaurès Tours.
Union Juive Française pour la Paix UJFP 37, Parti Communiste des Ouvriers de France PCOF 37, Mouvement Boycott Désinvestissement Sanctions BDS 37, le Nouveau Parti Anticapitaliste leNPA 37, Union Communiste Libertaire UCL 37, Solidaires Etudiant-e-s.
HALTE AU MASSACRE DE LA POPULATION CIVILE A GAZA.
Des bombardements intensifs de l’armée israélienne ravagent la bande de Gaza nuit et jour depuis le 7 octobre,
- 700 000 Palestiniens du Nord de la bande de Gaza se sont réfugiés dans la partie Sud du territoire
- Les morts (plus de 3000 aujourd’hui) et les blessés, dont une majorité de femmes et d’enfants, se comptent par milliers, et leur nombre ne cesse d’augmenter chaque jour. Les hôpitaux sont débordés et manquent cruellement de fournitures médicales et de médicaments.
- Israël poursuit le blocus du territoire, alors que les besoins élémentaires de la population regroupée au Sud ne peuvent être satisfaits (eau, électricité, carburant, nourriture, …).
L’asphyxie est totale.- Les destructions de bâtiments résidentiels, écoles, universités, lieu de culte et d’infrastructures sont massives, des quartiers entiers sont dévastés.
L'offensive terrestre que l'armée israélienne prépare contre la bande de Gaza "pourrait mener à un génocide aux proportions sans équivalent". Les vies de nombreux enfants sont menacées par l’action vengeresse d’Israël.
Le nettoyage ethnique à petit feu s’est transformé en génocide assumé.
Alors qu'Israël se prépare à une invasion terrestre dévastatrice et génocidaire de Gaza, nous demandons :
1) Un cessez-le-feu immédiat
2) Une aide humanitaire sur place
3) La protection de l'ONU pour les Palestiniens de Gaza maintenant !
4) Libération sans condition de tous les otages civils aux mains du Hamas et des prisonniers palestiniens civils détenus sans jugement dans les prisons israéliennes.HALTE A L’OCCUPATION, LA COLONISATION ET L’APARTHEID
Le processus de colonisation se poursuivre en Cisjordanie et à Jérusalem. 60 morts depuis le 7 octobre, du fait même des colons armés.
Tout peuple colonisé a le droit et le devoir de se défendre : fin de l’occupation militaire, de la colonisation et de l’apartheid.
Rassemblement #pourGaza non déclaré à #Tours vendredi 18h Pl. J. Jaurès : texte unitaire relativement loin des positions #UnionCommunisteLibertaire mais sans céder à la panique il était difficile de ne pas appuyer cette démarche après l'adoption de notre motion fédérale sur le renforcement de la #CampagneBDS.
Pour le respect du droit humanitaire et international en Palestine.
Les organisations listées ci-dessous appellent à un rassemblement vendredi 20 octobre à 18h. place Jean-Jaurès Tours.
Union Juive Française pour la Paix UJFP 37, Parti Communiste des Ouvriers de France PCOF 37, Mouvement Boycott Désinvestissement Sanctions BDS 37, le Nouveau Parti Anticapitaliste leNPA 37, Union Communiste Libertaire UCL 37, Solidaires Etudiant-e-s.
HALTE AU MASSACRE DE LA POPULATION CIVILE A GAZA.
Des bombardements intensifs de l’armée israélienne ravagent la bande de Gaza nuit et jour depuis le 7 octobre,
- 700 000 Palestiniens du Nord de la bande de Gaza se sont réfugiés dans la partie Sud du territoire
- Les morts (plus de 3000 aujourd’hui) et les blessés, dont une majorité de femmes et d’enfants, se comptent par milliers, et leur nombre ne cesse d’augmenter chaque jour. Les hôpitaux sont débordés et manquent cruellement de fournitures médicales et de médicaments.
- Israël poursuit le blocus du territoire, alors que les besoins élémentaires de la population regroupée au Sud ne peuvent être satisfaits (eau, électricité, carburant, nourriture, …).
L’asphyxie est totale.
- Les destructions de bâtiments résidentiels, écoles, universités, lieu de culte et d’infrastructures sont massives, des quartiers entiers sont dévastés.
L'offensive terrestre que l'armée israélienne prépare contre la bande de Gaza "pourrait mener à un génocide aux proportions sans équivalent". Les vies de nombreux enfants sont menacées par l’action vengeresse d’Israël.
Le nettoyage ethnique à petit feu s’est transformé en génocide assumé.
Alors qu'Israël se prépare à une invasion terrestre dévastatrice et génocidaire de Gaza, nous demandons :
1) Un cessez-le-feu immédiat
2) Une aide humanitaire sur place
3) La protection de l'ONU pour les Palestiniens de Gaza maintenant !
4) Libération sans condition de tous les otages civils aux mains du Hamas et des prisonniers palestiniens civils détenus sans jugement dans les prisons israéliennes.
HALTE A L’OCCUPATION, LA COLONISATION ET L’APARTHEID
Le processus de colonisation se poursuivre en Cisjordanie et à Jérusalem. 60 morts depuis le 7 octobre, du fait même des colons armés.
Tout peuple colonisé a le droit et le devoir de se défendre : fin de l’occupation militaire, de la colonisation et de l’apartheid.
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Antiterrorisme : 20 ans de « guerre contre le terrorisme »
Après les attentats du 11 Septembre, George W. Bush lançait la « guerre au terrorisme », guerre dont toutes les puissances impérialistes se sont opportunément réclamées et qui nous laisse, 20 ans plus tard, un bilan humain, écologique et géopolitique catastrophique. Alors que le retour du « choc des grandes puissances » semble reléguer au second plan cette longue phase de 20 ans, aucun bilan ne semble être tiré par la gauche française.
En 2021, 20 ans presque jour pour jour après l’invasion de l’Afghanistan, les États-Unis retirent leur troupes et les Talibans entrent dans Kaboul. Vingt ans de guerres et des centaines de milliers de morts pour rien ! Les images résonnent avec le retrait des troupes étasuniennes du Vietnam puis la prise du sud du pays par Hanoï en 1975.
Suite aux attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis décideront d’intervenir sur plusieurs champs d’opération, directement, comme en Afghanistan dès le 7 octobre, ou indirectement, comme aux Philippines, et définiront un « Axe du mal » : Irak, Iran Corée du Nord. Suivra l’intervention en Irak de 2003 justifiée par l’invention de liens entre le régime de Saddam Hussein et d’Al-Qaïda et de possession d’armes de destruction massive, qui plongera pour 20 ans le pays dans le chaos et un cycle de violence.
Elle coupera le pays en trois et sera suivie de l’intervention contre l’État islamique en 2014, née dans le terreau de la résistance à l’occupation étasunienne.
Qu’est ce que la guerre au terrorisme ?
L’unanimité de cette guerre déclarée au terrorisme autorisera d’autres pays à agir de même : le Premier ministre israélien Ariel Sharon s’en réclamera pour justifier l’Opération rempart en 2002 contre la seconde intifada, puis toutes les guerres suivantes (Liban à l’été 2006, les blocus et guerres contre Gaza), la Russie pour justifier la très meurtrière deuxième guerre de Tchétchénie qui ne causa aucun remous en occident alors que la première avait suscité de fortes critiques. La France n’est pas en reste dans la « guerre au terrorisme ».
Engagée dès 2021 via l’OTAN, elle est ensuite intervenue plus directement en Afghanistan [1] durant les années Sarkozy, jusqu’au retrait des troupes en 2012. Mais surtout, à partir de 2013, la France est entrée au Mali pour ne plus en sortir, intervention depuis accentuée après les attentats de 2015.
La guerre au terrorisme est un non sens sémantique, le terrorisme étant un mode d’action. Elle n’est qu’une construction politique autorisant un état d’exception permanent. La « guerre au terrorisme » c’est une série d’interventions militaires, d’ingérences, de soutiens à certains groupes armés et régimes, et le renversement et l’engagement armé contre d’autres.
C’est une série de mesures sécuritaires : le Patriot Act aux États-Unis, la proclamation puis constitutionnalisation de l’état d’urgence en France. C’est une série d’internements, d’extraditions illégales, d’autorisations de formes de torture (Guantanamo, site noir de la CIA en coopération avec d’autre pays). C’est la désignation de l’ennemi dit « islamiste », histoire d’amalgamer des groupes armés et politiques très différents sous la même bannière Islam, pouvant s’étendre à d’autres groupes marxisants et à des luttes de libération nationale diverses...
Elle a permis le développement des armes et services de sécurité privé, la croissance du complexe militaro-industriel et sécuritaire des grandes puissances, le développement des techniques de mort et de surveillance telles que les drones utilisés pour des assassinats ciblés à travers le monde depuis des points éloignés et télécommandés, dont les conséquences morales, juridiques et anthropologiques sont d’autant inquiétantes que sous-estimées [2].
Elle a permis la militarisation de la police et la policiarisation de l’armée sur les terrains d’intervention extérieure. Elle est légitimée au niveau international par la résolution du 28 septembre 2001 obligeant tous les pays de l’ONU à prendre des mesures contre le terrorisme, et exige des États un contrôle strict des migrations et de sécurité aux frontières [3].
La « guerre au terrorisme » est une guerre aux peuples, concomittante à une autre, née dans les années 80, et entrainant des processus complémentaires : la « guerre à la drogue ». Cette dernière légitimera les États-Unis à une série d’ingérence sous couvert de coopération, notamment en Amérique du sud, et une mise sous coupe policière générale des quartiers populaires du monde entier. Dans les deux cas nous avons à faire à des États qui répondent brutalement à des maux qu’ils ont eux-mêmes créé sans jamais répondre à leur cause matérielle : la survie par la drogue ou par des solidarités religieuses, conséquence de la destruction des solidarités ouvrières et tiers-mondistes provoquée par l’offensive néolibérale et le redéploiement de l’impérialisme occidental des années 80.
De Huntington à Renaud Camus
La guerre au terrorisme, c’est aussi un accompagnement idéologique raciste de justification dans les métropoles impérialistes. Elle s’est appuyée idéologiquement sur la théorie du choc des civilisations de Samuel Huntington, reprise par les néoconservateurs américains comme Paul Wolfowitz, principal artisan et défenseur des guerres préventives, défendant la « légitimité universelle des valeurs américaines » à imposer la démocratie par la force.
Cette pensée américaine connaîtra son équivalent français (Philippe Val, Caroline Fourest, Pascal Brukner etc) autour de la « défense de l’universalisme républicain » qui se cristallisera dans le combat contre « l’islam politique » et les femmes à « libérer » en Afghanistan comme dans les salles de classes ! Cette idéologie clairement colonialiste désignant un ennemi de l’intérieur et de l’extérieur aura préparé les opinions mondiales à l’acceptation de la théorie fasciste du grand remplacement de Renaud Camus.
Une des conséquences idéologiques de la guerre au terrorisme, ce sera aussi le boom du complotisme à partir du 11 septembre [4] qui, suite aux mensonges et opportunismes de l’administration Bush pour envahir l’Irak, à l’impunité israélienne, aux tortures et à la surveillance de la NSA... ont rendu audible la réception des lectures paranoïaques du monde, souvent antisémites. On peut en effet s’interroger sur les finalités de ces guerres : de l’aveu même de la DGSE en 2010 « la guerre au terrorisme c’est une mitrailleuse pour tuer un moustique où on rate le moustique, mais les dégâts collatéraux sont patents au quotidien [...] le 1er effet étant d’en alimenter le vivier » [5].
Tout en le sachant, l’État français est entré de plein pied dans cette guerre. Il y a bien-sûr des déterminants économiques pour le contrôle de régions riches en pétrole et en gaz, et certains capitalistes s’enrichissent en dealant avec les seigneurs de guerre plutôt qu’avec des États (on pense à Lafarge commerçant avec Daesh), mais pour les États l’enjeu des ressources y est surtout géo-stratégique. Pas toujours facile de cerner ces enjeux contradictoires, dès lors que complotisme, xénophobie et racisme fleurissent de ces sales guerres impériales !
Résistances, révolutions et mouvement antiguerre
Mais cette guerre fait face à des obstacles et résistances diverses. Les révolutions arabes de 2011 seront un cassus belli : les soutiens renforcés de la France et des États-Unis aux régimes autoritaires de Ben Ali et Mubarak au nom de la guerre contre le terrorisme font de ces révolutions également un camouflet anti-impérialiste. Mais c’est également en son nom que se fera la contre-révolution : soutien au régime saoudien intervenant à Barhein et au Yémen, coup d’état et répression sanglante de 2013 du Général Sissi en Égypte, accueilli en grande pompe à Paris, tandis que la coalition internationale contre Daesh conduira de fait à une alliance rivale de la Russie et de Bachar, laquelle écrasera la révolution syrienne dans un très préoccupant silence de la gauche.
Dans toutes les guerres d’occupation, les résistances armées connaissant les terrains, tiennent en échec l’envahisseur et se réinventent toujours : utilisation de drones artisanaux par les résistances à Gaza, par le PKK et les YPG, par les Talibans et utilisés actuellement par la résistance ukrainienne. S’installe des conflits interminables, coûteux et ingagnables où l’État agresseur abdique par épuisement. L’impossible maîtrise du pays et les contestations qui eurent lieux aux États-Unis suite aux nombres de soldats tués les obligeront à quitter l’Irak au bout de huit ans. Les révélations des surveillances de la NSA par Snowden en 2013 mettront un frein à l’impunité du Patriot Act mais ne sonneront pas sa fin. La guerre en Irak déclenchera une mobilisation internationale gigantesque d’opposition qui offrira un renouveau du mouvement antiguerre durant une décennie aux USA et au Royaume-Uni.
En France, il y aura bien naissance d’un mouvement antiguerre en 2003, mais depuis aucune mobilisation d’ampleur n’a eu lieu alors que la France a été engagée ces vingt dernières années dans au moins onze pays : Afghanistan, Côte d’Ivoire, Libye, Centrafrique, pays de l’opération Barkhane et Chammal [6], auxquels il faut ajouter les opérations dans la Corne de l’Afrique et les ventes d’armes aux Saoudiens menant une guerre sanguinaire au Yémen. En dehors des massives mobilisations contre les guerres menées par Israël à Gaza en 2009 et 2014 dénonçant la complicité française, aucun mouvement antiguerre contre nos interventions armées directes.
L’indispensable soutien de la gauche à la résistance kurde comme résistance populaire à Daesh a malheureusement mis au second plan l’opposition à l’intervention de la coalition internationale et ses dizaines de milliers de morts civiles [7]. Après les attentats de 2015, un collectif « Ni guerre ni état de guerre » se montera et initiera quelques mobilisations comme lors de la venue de Trump à Paris, mais le mouvement anti-impérialiste, pris dans des écueils de positionnement antagoniste dit « campiste » (position acritique à des régimes aux postures anti-américaines, au mépris des résistances populaires à ces régimes) et « ni-niste » (positionnement renvoyant dos à dos des acteurs inégaux du style « ni Israël ni Hamas » au mépris, à nouveau, des résistances populaires) a conduit à une paralysie du mouvement social français sur la question, avec une population non réceptive, travaillée par le nationalisme, l’islamophobie et tétanisée par des attentats pourtant en lien avec nos agressions armées [8]. Cette absence de front antiguerre pourrait se payer cher.
Alors quel bilan ?
Vingt ans plus tard le bilan est lourd. L’occident indigné de l’invasion russe sur une partie du territoire de l’Ukraine n’en est pas innocent : celle-ci n’a d’égale que l’invasion de l’Irak et l’intervention en Libye en toute impunité, et d’avoir laissé les mains libres à Poutine en Syrie et en Tchétchénie. L’islamophobie qui gagne l’Inde ou la Chine avec le génocide des Ouïghours se justifie toujours également par la guerre au terrorisme. L’intégrisme religieux, lui, n’a pas reculé. Les conséquences autoritaristes et racistes sur nos sociétés, la montée de l’extrême droite où pullulent militaires et mercenaires, sont rarement analysées en articulation à ces 20 années de guerre au terrorisme. Pourtant une telle frénésie guerrière ne peut pas ne pas avoir de conséquences en métropole. Si on semble sortir du cycle de la guerre au terrorisme suite aux retrait d’Afghanistan et du Sahel, c’est qu’elle est un échec face aux résistances qu’elle provoque et que les américains priorisent désormais l’espace Pacifique. Mais la crise de l’impérialisme français déclinant en fait une bête acculée, pas prête à renoncer à la rhétorique de la guerre au terrorisme.
Nicolas Pasadena (UCL Montreuil)
La guerre au terrorisme en quelques chiffres
Le bilan humain est catastrophique, c’est de 1 à 2 millions de mort·es causé·es par la guerre au terrorisme, certaines estimations pour l’Irak parlent d’un million d’Irakien·nes, et jusqu’à 3 millions de mort·es si on compte la Guerre du Golfe de 1991, les bombardements de 1998 et l’embargo.
En détail c’est :
– 220 000 victimes Afghan·nes et 80 000 Pakistanais·es ;
– En Libye, la guerre et le chaos qui s’est installé depuis ont fait au moins 150 000 mort·es ;
– La guerre en Syrie autour de 560 000 mort·es, en Irak autour de 56 000 mort·es civiles depuis 2014 (2117 raids aériens sur Raqqua par la coalition international notamment par des rafales français). Les mort·es de l’année 2015 en Syrie-Irak c’est l’équivalent du nombre de victimes du Bataclan, par jour, causé·es par la coalition internationale ;
– Guerre au Yémen, 233 000 morts (avec notamment des armes françaises) dont un quart d’enfants ;
– Au Sahel, la coalition menée par la France a tué plus de civil·es (qu’elle est soit-disant censée protéger) que les groupes armés terroristes, sans parler des viols, chantages sexuels aux rations alimentaires, etc. ;
– 35 millions de réfugié·es ;
Le bilan écologique de ces guerres est également énorme : érosion et contamination des sols, pollution des mers, des eaux non traitées, utilisation de munitions à l’uranium appauvri en Irak, Afghanistan, Syrie, au Liban et à Gaza, provoquant leucémie, malformations, etc.
L’industrie française d’armement par contre représente un chiffre d’affaire de 15 milliards d’euros par an (l’Arabie Saoudite est le premier client de la France).
[1] 50 000 militaires français en Afghanistan d’après « Retrait d’Afghanistan : 3 613 soldats de la coalition, dont 2 465 Américains, sont morts en vingt ans de conflit », Le Monde, août 2021.
[2] Grégoire Chamayou, La théorie du drone, La Fabrique, 2013
[3] Résolution des Nations Unies n°1373, adoptée le 28 septembre 2001 par le Conseil de sécurité à sa 4385e séance sur le site Uunodc.org
[4] On pense au torchon de Thierry Meyssan, L’Effroyable imposture, paru en 2002.
[5] Alain Chouet, ancien numéro 2 de la DGSE en commission du sénat, 2010.
[6] Opération Barkhane : Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger, Tchad. Opération Chammal : Syrie-Irak.
[7] 1 600 bombes et 18 000 obus sur les villes syriennes et irakiennes, utilisation de phosphore blanc à Raqqa et Mossoul. La France est le deuxième contributeur des tirs d’artillerie derrière les États-Unis, 600 frappes sur Mossoul ville rasée à 80 % avec les canons français Caesar.
[8] « Les attentats auraient été commis en représailles à l’action de la France en Syrie », Les Échos, 14 novembre 2015
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anarchistcommunism.org/2023/10…
Neither Israel nor Hamas!
We totally condemn and abhor the indiscriminate bombing of the Gaza strip just as we totally condemn the atrocities recently committed by Hamas against civilians, not just Jews but Christians, Bedouin, and others from around the world.
As we said back in 2021 when there was another murderous assault on Gaza, “as ever, the working class population of Gaza are those who suffer most beneath the phosphorus explosives and the ‘death from above’ of Israeli rockets and jet fighters who meet with little resistance from a Palestinian government which, whilst armed to the teeth with small arms, has no air force or air defence. Hamas continue to hurl surface to surface missiles in something between impotent rage and a desperate attempt to maintain themselves as defenders of the Palestinian people. Hamas cannot afford a defeat in front of its own population. The proletarians on both sides of the conflict suffer most from the escalation, while the respective leaderships can divert attention from their own problems.” Little has changed in the latest attacks on Gaza.
Hamas was originally supported by the Israeli State to undermine the more secular Palestine Liberation Organisation (PLO). It has its origins in Mujama al-Islamiya which was founded by the Palestinian cleric Sheikh Ahmed Yasin, seen as an organisation involved in charity and welfare work for the Palestinian community of Gaza. The Israeli state regarded it as preferable to the PLO, as was its successor Hamas. Hamas was always right wing, Islamist and nationalist, with hostile attitudes towards women and LGBQT people and to the Palestinian working class.
However, this changed when Hamas killed two Israeli military personnel in Gaza in 1988. In a situation similar to that of the Mujahideen in Afghanistan, supported by the USA and its allies, against Russia and the Afghan regime it supported, where the Taliban evolved to become a greater danger to US imperialism, the Israeli regime began to regret its initial support.
Hamas took advantage of the peace process between Yasser Arafat and the PLO, and the Israeli state, despite hundreds of Palestinians killed in the first Intifada mass uprising. Hamas thus gained popular support in Gaza.
Various Israeli officials went on record to express their regrets about support for Hamas. Avner Cohen, who had been an official in Gaza during direct Israeli occupation admitted that “Hamas, to my great regret, is Israel’s creation.” He went on to say that “instead of trying to curb Gaza’s Islamists from the outset, Israel for years tolerated and, in some cases, encouraged them as a counterweight to the secular nationalists of the Palestine Liberation Organization and its dominant faction, Yasser Arafat’s Fatah. Israel cooperated with a crippled, half-blind cleric named Sheikh Ahmed Yassin, even as he was laying the foundations for what would become Hamas.”
Another Israeli official in Gaza, Andrew Higgins, said “When I look back at the chain of events I think we made a mistake but at the time nobody thought about the possible results…Israel also endorsed the establishment of the Islamic University of Gaza, which it now regards as a hotbed of militancy… Yassin’s Mujama would become Hamas, which, it can be argued, was Israel’s Taliban: an Islamist group whose antecedents had been laid down by the West in a battle against a leftist enemy.”
Brigadier General Yitzhak Segev, who had been Israeli military governor in Gaza in the 1980s, admitted that he had helped fund Hamas as a “counterweight to the secularists and leftists of the Palestine Liberation Organization and the Fatah party, led by Yasser Arafat (who himself referred to Hamas as ‘a creature of Israel’).”
Hamas gained control of Gaza from the PLO. It imposed sharia laws, forcing women to wear the hijab and imposing an alcohol ban, although both of these have been hard to enforce. Armed clashes broke out between Hamas and the PLO. This suited the Israeli state which felt that fighting between the Islamist Hamas and the secular PLO would divert them from attacking Israel.
No statist solutions!
Because a solution to the conflict can ultimately only be a common, classless and stateless society in which people of different religious (and non-religious) and ethnic backgrounds can coexist peacefully. And the way to achieve this can only be through class struggle, with workers uniting on both sides to improve their situation and thereby overcoming long-held resentments. It is the task of the libertarian communist movement to push for exactly this.
On both sides of the conflict there are actors who see things fundamentally differently, who either want to see one side eradicated from the area or pushed back by the settlement policy and are prepared to sacrifice the lives of non-combatants in the fight for their own interests. We reject both, as it is at the expense of the proletarians and only serves to deepen the divisions within the class. Resistance is needed against both the Israeli state and the Palestinian leadership.
Resistance against the Israeli settlement policy is necessary and justified, but this can often be accompanied by anti-Semitic resentment and attacks on the non-combatant population. We must reject this. Similarly, in other countries, sympathy for the plight of ordinary Palestinians and opposition to the Israeli State’s attacks on them can sometimes attract anti-Semitic fellow travellers, or slogans such as ‘We are all Hamas.’ These elements must be shunned.
We reject the Two State solution, backed even by some socialists, where there would be an Israeli and a Palestinian state co-existing. This would mean a few shabby Palestinian enclaves, with those Palestinians still living in Israel living as at the best second class citizens, and those living in Jordan, Lebanon and other Middle East countries abandoned altogether.
A One State Solution would produce a constant struggle over which bourgeoisie would control the State apparatus. The two sides distrust each other so much there would be no peace.
For us, all nation states should be rejected. As our comrades of the Melbourne Anarchist Communist Group have written: “The liberation of the Palestinian people, without merely reversing the terms of oppression, can only come about through a workers’ revolution to abolish capitalism completely, to make the land and all social resources the common property of all, abolishing inequality and all forms of oppression. Given the present situation in Israel/Palestine, this is not on the immediate agenda, but it does not deny the necessity of the solution. In practical circumstances, the initiative will have to come from the outside, through workers’ revolution in the surrounding Arab countries, most importantly Egypt, which has a large working class already. It is essential, however, for those workers’ revolutions to transcend the nationalism of the countries in which they occur, since it is only internationalism which will allow the workers to defeat their own capitalist rulers; it is only internationalism which will allow Arab workers to reach out in friendship to the workers of Israel; and only internationalism which can break the Israeli working class from its Zionist rulers. The task before the workers of Palestine and Israel is thus no different from the task here. It is only to be conducted in more difficult circumstances. We must build a working class movement, based on liberty, equality and solidarity, and fight for a revolution which will re-make society on the same principles. We must abolish capitalism and its State, and we must recognise the folly of building another State in its wake. We must build Libertarian Communism.”
Israel looks set to launch a full scale invasion of Gaza over the next few weeks and months with the intention of destroying Hamas completely and to drive most Palestinians there into Egypt. If Hezbollah in the Lebanon intervenes, Israel will attack there too and then both Iran and the USA may be drawn into a conflict. Together with the Russian-Ukraine war, the conflict between Armenia and Azerbaijan over Nagorno-Karabakh, and the growing tensions of China, Taiwan, and the US in the pacific, this most recent conflict in Israel-Palestine feeds into the threat to accelerate into a world war.
The USA and its allies, including in the UK, with both the increasingly authoritarian Tory regime and the Labour Party, are openly backing Israel. Biden has given carte blanche to Israel for its siege and attacks on Gaza. The USA has sent war ships including an aircraft carrier to the region in a show of strength to support Israel and to threaten Hezbollah. Netanyahu, leader of a coalition government that includes far right parties in Israel, threatens to turn Gaza into “a deserted island.”
The brutal attacks by Hamas resulting in many hundreds of dead have created a feeling of national unity and has temporarily shored up the weak position of the Netanyahu government. This has faced nine months of agitation, including a general strike, over unpopular judicial reforms. Similarly, Hamas only had minority support in the Gaza Strip, but the recent events may also temporarily boost this.
We see hundreds slaughtered in both Israel and Palestine. These horrendous scenes that we see in the media may just be an appalling opener to even worse bloodshed and destruction.
Against the barbarism of capitalism and the march towards world war we call for working class unity, internationalism and preparation for mass movements that can implement social revolution and create libertarian communism.
NO WAR BUT THE CLASS WAR!
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1987... Thomas Sankara, le « Che Guevara » africain ? AL septembre 2013
Thomas Sankara, leader révolutionnaire au Burkina Faso, assassiné en 1987, reste largement méconnu hors de l’Afrique. Sur ce continent il demeure une référence : « celui qui disait la vérité, vivait proche de son peuple, luttait contre la corruption et donnait espoir que l’Afrique retrouve sa dignité bafouée ».
La situation économique au début des années 1980 au Burkina Faso est préoccupante. Le service de la dette extérieure a triplé entre 1980 et 1984. Pays enclavé au cœur du Sahel où l’agriculture occupe 90 % de la population active, il a souffert de la sécheresse. En 1984, le déficit céréalier est estimé à 250 000 tonnes. En 1983, la balance commerciale subit un déficit record causé par les importations de produits alimentaires et la facture pétrolière. La notoriété de Thomas Sankara débute en 1974 après un exploit militaire lors de la guerre entre le Burkina Faso et le Mali. Au sein de l’armée il entreprend ensuite de regrouper les jeunes officiers d’abord pour défendre leurs conditions de vie, à la suite de quoi il participe à la création d’une organisation clandestine au sein de l’armée.
Cette période est celle d’une intense activité politique. Le Parti Africain de l’Indépendance (PAI) [1] est clandestin. Mais au travers de sa vitrine légale, la Ligue patriotique pour le développement (Lipad), il développe une activité publique : conférences, presse, animation en direction de la jeunesse. Rappelons au passage que le Burkina Faso a connu depuis son indépendance en 1960 une vie syndicale active, ce qui est rare sur le continent africain.
Les coups d’État se multiplient
Après une succession de grèves, un premier coup d’État militaire intervient en novembre 1980 soutenu par le Parti pour la démocratie et le progrès (PDP, membre de l’Internationale socialiste). Le nouveau pouvoir, répressif, jette les dirigeants syndicaux dans la clandestinité. Des officiers vont être mêlés à des scandales. Sankara, nommé secrétaire d’État à l’information démissionne en direct à la télévision. Un nouveau coup d’état en 1982 ne résout pas le clivage au sein de l’armée entre ceux qui proposent comme objectif une vie constitutionnelle normalisée et les officiers révolutionnaires regroupés autour de Sankara qui fustigent l’impérialisme et dénoncent « les ennemis du peuple ». La nomination de Sankara comme premier ministre est une victoire de ces derniers.
Sankara est arrêté le 17 mai 1983, alors que Guy Penne, conseiller de Mitterrand, est présent à Ouagadougou. Le PAI organise des manifestations demandant la libération de Sankara ce qui sera bientôt fait. Le 4 août 1983, les commandos du Centre d’entraînement de Pô, dirigés par Blaise Compaoré, montent sur la capitale. Les employé-e-s des télécommunications coupent les lignes et des civils attendent les soldats pour les guider dans la ville.
Un développement autocentré
Sankara définit ainsi son projet révolutionnaire : « Notre révolution n’aura de valeur que si […] nous pouvons dire que les Burkinabès sont, grâce à la révolution, un peu plus heureux, parce qu’ils ont de l’eau saine à boire, parce qu’ils ont une alimentation abondante, suffisante, parce qu’ils ont une santé resplendissante, parce qu’ils ont l’éducation, parce qu’ils ont des logements décents, parce qu’ils sont mieux vêtus, parce qu’ils ont droit aux loisirs ; parce qu’ils ont l’occasion de jouir de plus de liberté, de plus de démocratie, de plus de dignité » [2].
La tâche est immense, la Haute Volta étant parmi les pays les plus pauvres du monde [3]. « Un taux de mortalité infantile estimé à 180 pour mille, une espérance de vie se limitant à 40 ans, un taux d’analphabétisme allant jusqu’à 98 pour cent […], un médecin pour 50 000 habitants, un taux de scolarisation de 16 pour cent, et enfin un produit intérieur brut par tête d’habitant de 53 356 francs CFA soit à peine plus de 100 dollars » [4].
Le Conseil national de la révolution (CNR) lance aussitôt un « Plan populaire de développement » donnant priorité à l’agriculture. Le CNR décide de baisser de façon importante les dépenses de fonctionnement au profit de l’investissement. Le prix à payer va être lourd. L’effort « populaire d’investissement » se traduit par des ponctions sur les salaires de 5 à 12 % dans la fonction publique et la multiplication de « dégagements » [5] créant un mécontentement de couches urbaines pourtant acquises au régime. Le CNR prône un développement autocentré : « ces aides alimentaires qui nous bloquent, qui inspirent, qui installent dans nos esprits cette habitude, ces réflexes de mendiant, d’assisté, nous devons les mettre de côté par notre grande production ! Il faut réussir à produire plus, produire plus parce qu’il est normal que celui qui vous donne à manger vous dicte également ses volontés » [6].
Les fonctionnaires sont incités à porter le Faso Dan Fani, habit traditionnel fabriqué de façon artisanale. Les importations de fruits et légumes sont interdites pour inciter les commerçants à aller chercher la production dans le sud-ouest du Burkina. Une chaîne de magasins est mise en place sur tout le territoire. Les commerçants de céréales doivent respecter les prix fixés par le gouvernement. L’aide aux coopératives permet l’usage des machines.
Le CNR lance dès avril 1985 trois luttes : contre la coupe abusive du bois ; contre les feux de brousse ; contre la divagation des animaux. Les Comités de défense de la révolution (CDR) se chargent de faire appliquer ces mots d’ordre, non sans mesures coercitives. Partout dans le pays, les paysans sont incités à construire des retenues d’eau souvent à mains nues pendant que le gouvernement relance des projets de barrages qui dormaient dans les tiroirs. Des campagnes de reboisement dans les villages sont lancées, avec des plantations d’arbres obligatoires. En 15 mois, dix millions d’arbres sont plantés pour faire reculer le Sahel, 18 barrages sont construits pour l’irrigation en 1985, contre deux en moyenne avant Sankara. En quatre ans, le Burkina devient alimentairement indépendant.
Selon l’Unicef, de 1983 à 1986, le taux de scolarisation passe de 16,5 % à 24 %. Deux millions et demi de Burkinabès sont vaccinés : l’OMS félicite le Burkina Faso pour l’éradication de la polio, de la rougeole et de la méningite faisant ainsi chuter le taux de mortalité infantile.
Les dirigeants de Ouagadougou lancent dans un ambitieux Programme populaire de développement (PPD) prévoyant 160 milliards de francs CFA d’investissements entre octobre 1984 et décembre 1985. Le PPD a requis des concours financiers extérieurs très importants (129 milliards de francs CFA) et exigé un investissement humain considérable. Le Burkina se lance dans la « bataille du rail ». Sous l’égide des CDR la population est invitée à tour de rôle à venir poser des rails. Le chemin de fer du Sahel est lancé, ce qui doit permettre l’exploitation de l’important gisement de manganèse de Tambao, qui devient, avec le projet d’aménagement hydro-agricole de la vallée du Sourou [7], le symbole du Burkina nouveau.
Au niveau international, Sankara développe un discours anti-impérialiste sans concession. Il affirme que la dette est devenue le moyen de « reconquête savamment organisée de l’Afrique, pour que sa croissance et son développement obéissent à des paliers, à des normes qui nous sont totalement étrangers » [8]. Et il appelle ses pairs à ne pas la rembourser.
La question de la démocratie
Le nouveau régime est arrivé au pouvoir en l’absence d’un mouvement de masse porteur de pratiques autogestionnaires. La lutte contre la corruption, le projet de développement, la dénonciation de l’impérialisme, l’appel aux femmes, veulent favoriser un début de mobilisation sociale. De même en ville la baisse des loyers et des frais de scolarité, la suppression de l’impôt de capitation (par personne), les actions en faveur des transports en commun et des logements sociaux ont favorisé un premier élan populaire. Mais le cœur de l’organisation est constitué par les CDR, à la fois « organisations authentiques du peuple dans l’exercice du pouvoir révolutionnaire », et « détachements d’assaut » [9] qui « remplacent la police, la démocratie, les partis politiques et les syndicats ». « Les CDR sont composés surtout de jeunes gens et de jeunes filles liés à Sankara par des liens d’enthousiasme, d’adhésion spontanée. Mais comment contrôler les CDR ? Les exactions des CDR sont nombreuses, leur organisation est fragile, l’encadrement rudimentaire, la formation idéologique souvent inexistante » [10].
Très vite apparaît au sein des CDR le sentiment que la société est rétive au projet révolutionnaire : les salariés qui bénéficient d’un niveau de vie supérieur, la petite-bourgeoisie qui craint pour ses revenus, et même la petite paysannerie qui se cramponne à son mode de vie. La remise en cause hâtive – qui nécessiterait une double révolution sociale et culturelle – de la place des femmes et des « cadets » en position de subordination vis à vis des « anciens » a abouti à de terribles déboires. Les CDR se substituent à la mobilisation populaire et les conflits avec des fractions de plus en plus nombreuses de la population se multiplient.
Le licenciement de centaines d’enseignants et enseignates qui avaient fait grève les 20 et 21 mars 1984 pour demander la libération de deux de leurs dirigeants syndicaux va briser l’alliance entre les CDR et les syndicats très présents parmi les travailleurs des services publics. Le 6 juin, la Lipad publiait une déclaration expliquant notamment que « jamais les réalisations matérielles ou économiques ne peuvent constituer une justification ou un substitut aux libertés démocratiques ».
Puis vint la rupture, après l’éjection du PAI du CNR, confortant la position des militaires au sein du régime. Un lourd climat de tension politique s’installe sur le pays avec les arrestations, en octobre 1984, de Arba Diallo et Adama Touré, anciens ministres du PAI et celle en janvier 1985 de Soumane Touré, secrétaire général de la Confédération syndicale burkinabè (CSB).
Les CDR ont assumé de nombreuses responsabilités : assainissement des quartiers, gestion des problèmes locaux, développement de la production et de la consommation des produits locaux, participation au contrôle budgétaire dans les ministères. Mais ils ont aussi été à l’origine de nombreuses exactions : « Nous CDR, avons eu à exercer le pouvoir populaire. Sur le plan politique, sur le plan économique, sur le plan militaire, sur tous les plans de la vie nationale, à tous les niveaux de la vie des Burkinabès, nous, CDR, sommes impliqués directement […]. Partout où se trouvent des Burkinabès, le premier réflexe doit être pour eux de constituer un Comité de défense de la révolution parce qu’ils sont et existent grâce à la révolution. Et s’ils ne le font pas, ils vont à l’encontre de la révolution et il n’y a pas de raison qu’ils bénéficient des bienfaits de la révolution » [11].
Le complot
Aux causes internes s’ajoutent l’hostilité que suscitait Sankara, menaçant le pouvoir des présidents de la région et la présence française en Afrique. Le numéro deux du régime, Blaise Compaoré va se charger de son élimination. « À cette époque numéro deux d’une révolution à laquelle il ne croit plus, de plus en plus proche d’Houphouët grâce auquel il fit connaissance de sa future femme, le beau Blaise rencontra son homologue français alors premier ministre, via le président ivoirien et Jacques Foccart qui lui présenta l’état-major de la droite française, en particulier Charles Pasqua » [12].
Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est assassiné [Blaise Compaoré est condamné par contumace le 6 averil 2022] bien que déclaré « décédé de mort naturelle », puis enterré sans tombeau à Ouagadougou. La dissolution du Conseil national de la révolution est prononcée. L’effondrement rapide du régime de Thomas Sankara montre de fait les limites du processus politique engagé au Burkina pendant quatre ans et illustre la coupure qui existait entre le pouvoir réel et la masse de la population. Sans véritable processus démocratique au sein des classes populaires aucune révolution n’a d’avenir.
Jacques Dubart (AL Agen)
DE LA HAUTE-VOLTA AU BURKINA FASO
5 août 1960 : Indépendance de la Haute-Volta. Maurice Yaméogo est le premier président de la République de Haute-Volta avec un régime de parti unique.
3 janvier 1966 : Après un soulèvement populaire, Aboubacar Sangoulé Lamizana devient chef d’État « au nom de l’armée ».
25 novembre 1980 : Saye Zerbo prend la tête d’un coup d’État contre le président Lamizana et prend son poste.
Septembre 1981 : Thomas Sankara est nommé secrétaire d’État à l’information dans le gouvernement du colonel Saye Zerbo.
21 avril 1982 : Thomas Sankara démissionne, déclarant en direct à la télévision : « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple » !
7 novembre 1982 : Saye Zerbo doit faire face à l’hostilité durable des syndicats, avant d’être renversé le 7 novembre 1982 par Jean-Baptiste Ouédraogo, qui lui succède à la tête du Conseil du salut du peuple (CSP).
Janvier 1983 : Thomas Sankara est nommé Premier ministre.
17 mai 1983 : Thomas Sankara est limogé et mis aux arrêts. Il sera rapidement libéré et placé en résidence surveillée à Ouagadougou.
4 août 1983 : Un nouveau coup d’État contre Jean-Baptiste Ouédraogo place Thomas Sankara à la présidence du Conseil national révolutionnaire (CNR). Dès la prise du pouvoir, il appelle la population à se constituer en comité de défense de la révolution (CDR). La Haute-Volta change de nom et devient le Burkina-Faso.
15 octobre 1987 : Thomas Sankara est assassiné à Ouagadougou, lors d’un nouveau coup d’État dirigé par Blaise Compaoré. Ce dernier prend le poste de Président de la République. Jusqu’à aujourd’hui Blaise Compaoré a conservé cette fonction, élu et réélu en 1991, 1998, 2005 et 2010 lors de scrutins contestés [renversé par une révolte le 30 octobre 2014 alors qu'il s'apprêtait à modifier la constitution pour se présenter une cinquième fois en 2015]..
[1] Section burkinabè du parti créé en 1957 à Dakar qui se définissait comme « pan-négriste, panafricaniste et socialiste ».
[2] Discours du 2 octobre 1987 à Tenkodogo.
[3] La Haute Volta n’a guère progressé comparativement aux autres pays, 20 ans après l’assassinat de Sankara, le Burkina est classé au 171e rang sur 173 selon l’indice de développement humain du Pnud.
[4] Discours de Sankara devant l’assemblée générale de l’Onu le 4 octobre 1984.
[5] Environ 10 % des fonctionnaires ont été licenciés ou mis en retraite d’office.
[6] Discours prononcé à l’occasion de la 1re conférence nationale des CDR le 4 avril 1986.
[7] Socialisation des terres et projet d’irrigation de 40 000 ha, pour faire de la vallée le grenier du Faso.
[8] 8. Discours, prononcé en juillet 1987 devant une plénière de l’OUA.
[9] Discours de Sankara du 2 octobre 1983.
[10] Un nouveau pouvoir africain, Jean Ziegler.
[11] Première conférence nationale des CDR 4 Avril 1986.
[12] Jeune Afrique du 2 juin 1998.
Manifique autocollant #Rojava de nos camarades de #DiePlattform, dites nous en commentaires si vous voulez une version #UnionCommunisteLibertaire.
#BijiBerxwedanaRojava
#BijiAzadi
#BijiAnarsi
#RiseUp4Rojava #KurdistaneBipareze #KurdistanPêşHîzbayetî
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Palestine-Israel: no peace without ending occupation, colonization and apartheid
Horror as a response to horror. The hundreds of murders of civilians in Israel are a tragedy, and this tragedy is a consequence of the thousands of civilians buried under the rubble of Gaza by Israeli bombings ever since 2008. This is the first lesson to be drawn from the murderous explosion of October 7 : there's no oppressing, despoiling, starving and locking up an entire people in the open-air prison that is Palestine without suffering consequences. The State of Israel has already responded with yet another round of destruction and massacre. On the contrary, it's about time Israel realizes that its colonial system is untenable. Freedom for Palestine!
On Saturday, October 7, Hamas launched a coordinated attack of unprecedented scale on Israeli territory and settlements, destroying the wall surrounding Gaza in multiple places, seizing several villages along the wall and kidnapping at least 100 soldiers and civilians. The Israeli army and intelligence services were caught off-guard, but launched an extremely violent counterattack on the Gaza strip, as well as on southern Lebanon, after rockets were sent by Hamas's Lebanese ally Hezbollah, leading to hundreds of Palestinian and Israeli deaths.
This attack, launched fifty years to the day after the 1973 war broke out between Egypt & Syria and Israel, was being planned and organized for a long time in Gaza. It is a response to the apartheid policy of the State of Israel and its fascist, racist, supremacist and colonialist government, which commited multiple provocations over the recent months (sending the army to the Al-Aqsa plaza, proceeding to the expulsion of Palestinians, refusing any sort of political and peaceful solution) and has stepped up its support of colonization in the West Bank. This attack is also a response to the ongoing normalization of diplomatic relations between Israel and the Gulf States, most notably Saudi Arabia, and the constant backing of the Israeli regime by the USA, the European Union and France. Above all, it is the consequence of 75 years of colonization, brutal and racist exploitation, occupation and apartheid on the part of the State of Israel against Palestinians, Israeli Arabs, Druze, Ethiopian Jews... The consequence of Israel refusing to commit to any sort of political solution and shared peace, denying the refugees their right of return (which is guaranteed by the UN), and the consequence of the 15-year blockade of Gaza and the daily discrimination and and violence.
The supply of electricity and consumer goods to the inhabitants of Gaza, whose daily lives depend on, has been halted by Netanyahu's far-right government, which declared itself to be "at war" and warned that the level of violence of the response would be the highest it has been in the recent years, urging the population to evacuate the border zone while already bombing the Gaza strip. This corrupt government, criticized over the past few months by massive demonstrations in which a large part of the Israeli population took part, is waging an ongoing murderous war against the Palestinian population, and justifies its continued hold on power by authoritarian security and policies. It is this very government that bears responsibility for the war and the deaths on both sides. As always, it is the civilian population that pays the price of the wars decided by the imperialist ruling classes. The next few days will tell us whether the Hamas offensive will bring about the fall of the Netanyahu government, or on the contrary, have the Israeli population unite behind it in this war. In any case, the current situation is proof of the failure of policies promoting an imperialist and military solution to the Palestinian situation.
The Union Communiste Libertaire supports the struggle of the Palestinian people for self-determination, freedom and the right to live their lives in dignity, in a multi-ethnic, secular and democratic federation. Nationalist, religious and warlike perspectives, even if they are the direct expression of an intractable situation, will never bring about peace and justice in the Middle East.
These perspectives play into the hands of autocrats and intolerant right-wing extremists. We invite you to read the motion entitled "For a free, secular and democratic Palestine", which the UCL adopted during its federal coordination in June 2020.
We lament the civilian victims, who should never pay the price for the political strategies put in place by the State of Israel and Hamas, which is a nationalist and religious fundamentalist movement that was directly descended from the Muslim Brotherhood and whose development historically happened at the expense of that of secular revolutionary forces. We oppose the Europe-based supporters of the Palestinian resistance being criminalized and labeled as "terrorists". We also oppose any attempt to manipulate the display of violence for racist purposes, whether anti-Arab or anti-Semitic, or in support of authoritarian regimes such as Iran, the main supporter of Hamas, which is a nationalist, fundamentalist movement that shall not be confused with the Palestinian people.
We renew our demands to put an end to the colonization and apartheid in Palestine, and respect international resolutions (territorial division, right of return, etc.) as a prerequisite for a long-term solution [1]. We expresss our support to popular, secular, democratic and revolutionary Palestian resistance and to all Israeli opponents and anti-colonial activists. We call for an end to the violence perpetrated by the Israeli army and Hamas, which are inflicting heavy casualties on the civilian populations on both sides. We do not share the ideology of Hamas, which does not take to heart the just aspirations of the Palestinian people.
We support the Palestinian struggle for resistance and liberation. We understand the need for this struggle to adopt strategies that are sometimes violent, as a consequence of a situation of complete political deadlock. We call for the demilitarization of the State of Israel, and a genuine search for a solution based on the legitimate demands of the Palestinian people. These are the required conditions for a lasting resolution of the conflict.
Union communiste libertaire, October 9, 2023.
[1] Let us recall several elements on this specific subject:
1- the colonization of Palestine and the expulsion of the Palestinian people from their lands has been going on for over a century, and largely predates the events of 1948,
2- Israel has never complied with any of the 1967 UN resolutions urging it to leave the occupied territories and effectively apply the refugees' right of return,
3- the 1993 peace agreements (the Oslo Accords) have in fact only led to an increase in the colonization efforts,
4- Palestinians suffer almost one death a day, in addition to water and electricity cuts, land theft and daily aggression perpetrated by Israeli settlers,
5- when, throughout the world, solidarity is expressed peacefully notably through the BDS campaign, the response given by states such as France has consistently been to criminalize these movements
Faire front : les camarades de #Montreuil ont eu le nez creux, c'est toute la problématique de la période. Le programme est passionnant, les invité·es de super militant·es de terrain. C'est l'occasion de rencontrer les groupes #UnionCommunisteLibertaire du grand Paris !
facebook.com/events/6747655246…
"Faire front" journée de débat sur le syndicalisme de lutte
Veranstaltung von Union communiste libertaire Montreuil und Les Soulèvements de la Terre Île de France am Samstag, Oktober 14 2023www.facebook.com
unioncommunistelibertaire.org/…
Faisons le bilan de la mobilisation 2023 : comment gagner les prochaines ?
La mobilisation contre la réforme des retraites vient, au moins temporairement, de se refermer. Il ne sert à rien de se voiler la face : nous avons perdus la bataille. Pourtant, durant des mois durant, des millions de travailleuses et de travailleurs ont battus le pavé, se mobilisant sur 13 journées de manifestations, des centaines d’actions, de rassemblements, de blocages.
Comment alors expliquer la défaite ?
Un premier constat qui s’impose : le manque d’auto-organisation à la base. Alors même que nous n’avions jamais vu autant de gens dans les rues, les assemblée générales dans les entreprises étaient le plus souvent squelettiques, lorsqu’elles existaient ! Pourtant, c’est bien la participation des travailleuses et des travailleurs aux décisions du mouvement qui font la vitalité d’une grève.
En conséquence, peu de secteurs sont entrés dans une lutte radicale au-delà du simple défilé.
D’abord, l’échec du départ en reconductible. À l’exception de quelques bastions syndicaux, peu de secteurs ont su se mobiliser plusieurs jours consécutifs. Après le succès de la journée de grève du 7 mars, la grève féministe du 8 mars appelée par les syndicats combatifs et le mouvement féministe radical offrait un tremplin vers une grève reconductible le 9 et au delà. Mais les salarié.es n’ont pas suivi.
Les actions de blocages économiques pour pallier à l’absence de grèves reconductibles furent minoritaire et rarement très impactante. Nous n’avons pas réussi à faire comprendre à l’ensemble des salarié⋅es que cette réforme était celle du patronat, non seulement du gouvernement. En conséquence, de nombreuses personnes craignaient d’impacter le patron qui « n’y serait pour rien ».
Et maintenant ?
Malgré tout, le mouvement a permis d’enregistrer un rebond dans le nombres d’adhésions aux syndicats. De nombreuses structures ont été réanimées par la lutte. Tout n’est donc pas négatif !
La classe ouvrière doit renoncer aux illusions sur le réformisme et la croyance que les institutions pourraient changer quelque chose. Nous ne devons compter que nos propres forces et notre capacité à bloquer l’économie pour imposer nos choix et refuser leur monde.
Pour ce faire, l’Union communiste libertaire propose quelques pistes :
Le salariat évolue, de plus en plus d’emplois précaires et de sous-traitances nous impose de réfléchir à nos modèles syndicaux. Nous pensons qu’il faut en finir avec le modèle « 1 entreprise = 1 syndicat » et revenir aux syndicats de branche : des syndicats territoriaux regroupant tous les salariés d’une même industrie, quelque soit leur entreprise.
Le rapprochement entre les organisations syndicales combatives telles que la CGT, Solidaires et la FSU.
Intervenir dans les combats féministes, écologistes, antiracistes. En soutenant la jeunesse des quartiers populaires, en s’intéressant à la syndicalisation des secteurs les plus féminisés, en participant aux luttes pour l’environnement.
Le gouvernement Macron et le patronat nous ont déclarés la guerre et veulent nous voler notre sécurité sociale. Nous devons leur répondre en radicalisant nos mots d’ordre.
À l’UCL, nous pensons que seule la grève générale et la révolution permettront de changer de société et de sortir de l’impasse écologique et sociale.
Alors : Union, Action, Autogestion !
Union Communiste Libertaire, le 12 octobre 2023